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dimanche, 28 août 2011

Sur la tombe de Marcel Duchamp

Pour éviter tout malentendu, nous devons répéter que ce "coefficient d’art" est une expression personnelle "d’art à l’état brut" qui doit être "raffiné" par le spectateur, tout comme la mélasse et le sucre pur. L’indice de ce coefficient n’a aucune influence sur le verdict du spectateur.
 Le processus créatif prend un tout autre aspect quand le spectateur se trouve en présence du phénomène de la transmutation, avec le changement de la matière inerte en œuvre d’art, une véritable transsubstantiation a lieu et le rôle important du spectateur est de déterminer le poids de l’œuvre sur la bascule esthétique.
 Somme toute, l’artiste n’est pas seul à accomplir l’acte de création car le spectateur établit le contact de l’œuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là ajoute sa propre contribution au processus créatif. Cette contribution est encore plus évidente lorsque la postérité prononce son verdict définitif et réhabilite des artistes oubliés.

MARCEL DUCHAMP : in "Duchamp du Signe", éditions Champs Flammarion, 1994.

Duchamp post mortCF9089.jpg On pourra se demander en passant où sont les artistes ? On trouvera peut-être la réponse soit en creusant un peu, soit en se couchant voluptueusement sur la dernière résidence (secondaire) de Marcel Duchamp. Marcel Duchamp, (c'est écrit), aimait placer le spectateur dans la peau du flâneur à cette exception près que le désir de celui-ci, de contempler petit à petit les transformations du monde,  tout livré à son propre désir lui soit retourné brutalement par l'indifférence que l'objet suscite en lui. Cette chose n'est plus regardée / mais on sait qu'elle existe. Pour la grande question vous pouvez frapper à sa tombe, (ci-dessus), au delà des questions il s'y trouvera peut-être encore une présence ? ...

Photo : Qu'y a t-il après le ready-Made ? Ou comment regarder l'oeuvre en face ? Une boîte verte cette fois sans épitaphe, (ni moustache). A première vue, ceci est bien la tombe de Marcel Duchamp (et des siens) on la trouve désormais dans tous les bons cimetières, on peut même la fleurir avec une rose. Rose parce que Rose... (Je vous en prie... ) ! à moins que le lecteur (pas si dupe) préfère remplacer le foulard de RHozan-Muttkebo par un mouchoir et ni vu ni connu le spectateur entourloupera l'artiste. Certains jours le cimetière boscomarien se transforme en sanctuaire dada, le grand verre de Duchamp vire en petit vert du champ, (merci Marcel Vermot) Il existe une autre tombe (où est la vraie ?) qui se trouve à Rouen, sur laquelle on peut lire (et cliquer) :

 

"D'ailleurs c'est toujours les autres qui meurent".

 

 

 

Photo © Frb 2011.

samedi, 10 octobre 2009

Excentricité

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Au temps où l'on croyait que la terre était un disque plat, entouré par le ciel à l'horizon, chacun devait imaginer qu'il était le véritable centre du monde. Une certaine résistance s'opposa à l'idée que le centre de la terre pouvait se trouver en un lieu relativement éloigné de nos propres pieds. Aussi les anciens juifs étaient tous persuadés que Jérusalem était le centre de la terre et en situaient le centre exact à l'intérieur du temple. De la même façon, les grecs étaient persuadés que Delphes était le centre de la terre et avaient placé le point central là où la pythie inhalait des vapeurs et proférait des sons incompréhensibles traduits en prophéties. Ce petit jeu dût cesser lorsqu'on comprit que la terre n'était pas plate mais sphérique. Pas exactement sphérique d'ailleurs (mais ne soyons pas mesquins, oublions les accidents de surface, arrondissons...)

Or, nous répète le grand Isaac ASIMOV : "la surface d'une sphère n'a pas de centre, le véritable centre, le centre mort est équidistant de chaque point de la surface, le centre de la terre se trouve à 6371 km de la surface quelque soit l'endroit où vous vous trouvez". (Cette thèse est d'ailleurs contestée ICI, mais soit ! restons dans l'univers du "comme si" et suivons (sans broncher, svp), I. ASIMOV, ce qui nous permettra de passer de la centro-centricité à l'excentricité puisque tel est notre sujet d'aujourd'hui (et d'hier ;-) ...

En considérant que la terre est une sphère et une sphère parfaite et en ignorant donc les renflements équatoriaux et les quelques irrégularités de surface (broutilles!), personne d'entre nous n'est plus proche de ce centre ou plus éloigné qu'un autre, de manière significative. Ainsi conclut (certes un peu cavalièrement) ASIMOV, mais l'idée quoique controversée a le charme d'un monde plus juste et quelque peu réenchanté, je cite :

"Si nous sommes excentriques au sens littéral du terme, nous le sommes tous au même degré"

Source : Isaac ASIMOV : "X comme inconnu". Editions Londreys 1984.

Retour sur Isaac ASIMOV. Revoir "les lois de la robotique" : ICI

Photo : Il est (presque) au milieu. (Comme vous et moi, n'est ce pas ?). Centro centrique mais excentrique quand même, (exactement au même degré, y'a pas de raison ;-) le petit bonhomme des "hauts de Saône", tourne infiniment sur lui même, vu sur un mur, au coeur de la cruci-rousse colline d'où l'on voit par temps clair, un tout autre centre du monde, (chef-lieu de notre beau patois lyonnais entre autres, nombril incontestable des tavernes au Morgon bien chambré), j'ai nommé Vaise, sa Scala, son Hyper-Rion, sa médiathèque, son bric à brac du père Chevrier. etc.. Mais ceci est une histoire qui sera peut être au centre d'un autre certain jour, (si d'aventure, je me risquais à ce très grand voyage) ... Lyon, colline (baladeuse). Octobre 2009. © Frb.

Nota : Pour des raisons évidemment indépendantes de ma volonté (de "connexion instable", dirons nous,) je vous prie de bien vouloir m'excuser de ne pouvoir visiter comme je le souhaiterais vos blogs, ô kamarades ! je fais donc mon possible, en espérant bientôt un retour à des configurations propices...

vendredi, 27 février 2009

Forcément subliminal ...

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Dans les beaux ralentis d'un TER entre deux villes, quand le voyage dure trop longtemps et que le léger cahotement du train plonge le passager dans un demi-sommeil ou d'apesanteur attentive, il vient toujours un temps où la trop longue immobilité ordonne de refermer le livre, pour contempler contre la vitre, le défilement des reflets voir un exemple ici Alors un monde de signes imprime sur la rétine, (trop rapidement peut-être), des images dont le sens malgré l'effort de volonté, ne pourra persister; dont la rapidité ruine toute possibilité de réflexion. Le voyageur pris dans le rythme, devient alors étranger à lui même.Son imagination, happée par le dehors, se fragmente, mais ne peut suivre, attentivement ses propres pérégrinations, incrustée dans le paysage, elle flotte jusqu'à dissolution. Parfois, entre ces maisons et ces lignes, ces toits fumants, entre deux nuances de ciment, le sens se réveille en sursauts. "Et quoi ?" se dit le passager " il me semble que je connais ce mot ?". Clivage ultime: Le train est lent, tout va trop vite. Le sens va plus fort que le signe et tout se range dans l'étau quelque soit l'image qui suit, l'aperçu rapide du mot précédent se précise. Un graff sur la rétine endigue toute rêverie, appose le "bon sens" tout près de la maison.

Simple formalité : "bring back reality" : http://www.youtube.com/watch?v=i4k5bvYtozI

Photo : Arrivée à Lyon. Entre deux gares. Persistance rétinienne ? Image subliminale ? Vue du train express régional en provenance D'orléans, le jeudi 26 février 2009. © Frb.

samedi, 03 janvier 2009

La fête est finie ou presque...

J'espère que le lecteur (adoré ;-) me pardonnera de plomber un petit peu l'ambiance, de gâcher l'enthousiasme, les plaisirs qui augurent tout début d'année mais bon, la vie est courte et ça commence à savoir, alors autant le dire en face desfois que nous n'aurions pas été (assez) prévenus...

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"Chaque fois je m'étonne, lorsque je vois des gens prier qu'on leur consacre du temps, et ceux qu'on prie accorder ce temps sans difficulté; l'un et l'autre considérant le motif pour lequel du temps est demandé, le temps en lui même, personne: comme si l'on ne demandait presque rien, ni n'accordait presque rien. La chose la plus précieuse de toutes, on s'en moque; l'on s'y trompe aussi, parce que c'est une chose immatérielle, parce qu'elle ne vient pas sous les yeux et à ce titre on l'estime de très faible valeur, pis: d'un prix à peu près nul (...) Personne n'apprécie le temps à sa véritable valeur; chacun en use avec lui sans retenue, comme s'il était presque gratuit (...) Si, pourtant, l'on pouvait faire connaître à chacun le nombre, à l'instar de celui des ans qu'il a déjà vécus, des ans qui lui restent à vivre, comme trembleraient ceux qui verraient le peu de temps qu'il leur reste, et comme ils géreraient ces années avec parcimonie (...) Personne ne te restaurera tes années, personne ne te rendra une seconde fois à toi même. Ton âge poursuivra son cours comme il a commencé, sans retour en arrière ni pause; sans nul remue-ménage, sans rien pour signaler sa rapidité : il avancera en silence. Ni l'autorité d'un roi ni la faveur d'un peuple ne rallongeront sa course selon l'élan du premier jour, elle glissera sans jamais dévier, sans jamais ralentir.

Que se passera t-il ?"

SENEQUE . Extr. "Sur la brieveté de la vie" traduction du latin et postface par Xavier BORDES. Editions Mille et une nuits. Janvier 1994.

Photo: Deux impressions d'aiguilles sur la sève figée. L' horloge conifère marque à jamais 15H50. Vue au lieu-dit "clôt boteret", quelquepart dans le Brionnais, tout à côté de la très secrète "villa Alceste", en bordure d'un chemin de terre, juste à l'entrée de la forêt. Décembre 2008.Frb©.

vendredi, 19 décembre 2008

Être et ne pas être de son temps...

"C'est un devoir d'être de son temps. C'est aussi un devoir - quelque chose d'indispensable à qui veut progresser et s'élever - de ne pas être de son temps."

SUSAN SONTAG

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Ce billet est dédié à Marc auteur du blog "EPISTOLAIRE" dont je vous conseille les "Voyages immobiles", et qui m'a fait découvrir cette très belle citation de Susan SONTAG.

Photo: Statue presque endormie, vue au jardin du Palais St Pierre à Lyon. En plein coeur du quartier des Terreaux, par un tranquille après-midi de décembre 2008.

mardi, 01 juillet 2008

Paradoxe

" Actuellement, l'accélèration, se révèle être une manifestation paradoxale car elle ne peut atteindre son but, c'est-à-dire gagner du temps, qu'à condition d'investir plus de temps dans l'effort qui devra être fourni pour prendre de l'avance. Le gain de temps moderne coûte lui-même de plus en plus de de temps, un temps qui, une fois passé, n'est plus disponible pour des objectifs ne servant pas à gagner du temps... "

LOTHAR BAIER extr. de : "Pas le temps !" Traité sur l'accélération. Essai traduit de l'allemand par M.H Desort et P.Krauss. (Editions Actes Sud 2002)

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16:58 Publié dans Actualité, Balades | Lien permanent