Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 31 octobre 2008

Lorsque le faux prend la place du vrai, il faut bien que le vrai se dissimule...

529146188.jpg

Le mur se dérobe dans une rue presque sans nom à Villeurbanne, les trous servent de portes au dessus d'une coulée bleue. Les fenêtres ont été murées, et les pièces, jadis carrées parfaitement délimitées n'ont plus le doux toucher de leurs tapisserie d'alcôve. On a écroulé les planchers. L'homme à côté de moi, porte une casquette vissée et une veste bleue dans les tonalités de la coulée, je regarde le bâtiment, et il montre du doigt, d'abord à droite: "Ici c'est la cuisine, puis au milieu, l'entrée,  le salon et là ..  euh.... c'est là que j'habitais" comme je ne réponds pas, il sourit et ajoute:  "Enfin si on passe par les trous, de l'autre côté, on voit..."

jeudi, 30 octobre 2008

Les souffrances du jeune Werther

"De quelle espèce sont donc tous ces gens, dont l'âme n'a pour assise que l'étiquette, dont toutes les pensées et tous les efforts ne tendent pendant des années qu'à avancer d'un siège vers le haut bout de la table ?"

GOETHE : Extr. "Les souffrances du jeune Werther"

pastel triste.jpg

Toujours sur le petit mur de l'esplanade, presque en haut du plateau de la Croix-Rousse à Lyon (mais loin du bout de la table), le poète dans tous ses états...

Photo prise à la fin de l'été 2008, d'un Werther si dépité, qu'une espèce de gens l'effaça.

Pour les poètes

dante_00710.jpg

Le retour de "DANTE" ? Poème fleuve, d'expression spontanée, déroulé sur les murs qui bordent l'esplanade, à deux pas du plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Photo prise à la fin de l'été 2008, depuis "DANTE" a été nettoyé sans doute l'a-t-on renvoyé écrire ses fantaisies sur les murs de son pays. Nous aimons la langue italienne. les poètes sont nos amis et GOMBROWICZ n'en sera pas fâché...

Contre les poètes

oiseau au parc.jpgEn 1947 W. GOMBROWICZ se demande dans un texte curieux intitulé "Contre les poètes" si la poésie n'est pas, au fond, qu'une vaste supercherie. "La messe poétique a lieu dans le vide le plus complet" note-t-il. Il faut dire que W.GOMBROWICZ ne considère pas la littérature comme un refuge ou une rédemption. Pour lui la vie est une bagarre. Ses romans ne se considèrent pas au dessus de la bagarre. Ses personnages sont sur le ring. W. GOMBROWICZ refuse le "sérieux", paradoxalement son refus du sérieux n'aboutit pas à la légereté, n'aboutit pas à la négation de la douleur, ni de la souffrance. Le corps, le geste ont une importance majeure dans son oeuvre. Le corps est pour lui matière malléable: une pâte. Pour en revenir à nos poètes, W. GOMBROWICZ accepte alors l'idée que la messe poétique ait lieu dans le vide le plus complet. Ce "contre les poètes" d'abord paru dans la revue Kultura puis repris à la fin du tome I de son journal énonce la chose ainsi : " Ce qui lasse dans la poésie pure, c'est l'excès de poésie, oui, la pléthore de paroles poétiques, de métaphores, de sublimation -bref l'excès de condensation qui épurent ces textes de tout élément anti-poétique et dont l'accumulation fait finalement ressembler le poème à un produit chimique". C'est gonflé, mais il s'agit de ne pas oublier que c'est au nom d'une conception exigeante de la poésie comme l'écrit Constantin JELENSKI dans une lettre à son ami datée de 1959 et "contre les non-poètes faisant de la versification" que W.GOMBROWICZ s'emporte. Il défend une poésie qui saurait au contraire réconcilier la forme et les idées trop souvent délaissées par les artistes qui unirait le matériau brut fournit par la vie et l'exigence de la pensée. C'est déjà la grande affaire de ses romans " Ferdydurke" (le premier), "la pornographie", et l'impressionnant "Cosmos", ses pièces de théâtre vont aussi dans ce sens réconciliant l'allégorie et l'existence de l'homme concret. Il s'agit pour l'Homme de se former au contact avec d'autres Hommes . Ainsi l'ancien mode de fonctionnalité du monde "chacun sa place, chacun son rôle" est profondément subverti chez W. GOMBROWICZ. L'autorité divines et paternelles sonnent dans le vide et tournent à l'impuissance. Si tout sonne faux, si tout bégaye; c'est bien qu'il faut réinventer le langage; plonger les mots en cet état d'indistinction, de vide même -Ou de vide rationnel- comme les formules de ces rites anciens, les paroles qui servent à faire tomber la pluie...

Et la musique est par ICI

05:13 Publié dans A tribute to, Ciels, De visu | Lien permanent

mercredi, 29 octobre 2008

voile gris sur le paysage

Le gris n'est pas une couleur mais une valeur d'intensité. Le gris en occident est associé symboliquement à la tristesse,la solitude,le désarroi. Peut être parce que le gris rappelle la poussière qui recouvre les choses, couleur terne mi noire, mi blanc, couleur de la détérioration et de tout ce qui stagne. En Orient, dans l'hindouisme, au contraire, la couleur grise est considérée comme sacrée, comme un équivalent de la couleur argentée, elle rappelle l'encens qui s'élève vers le ciel et emporte en sa fumée les prières des Hommes...

gris.jpg

Photo: Ciel du 29/10/2008 en fin d'après-midi à Lyon.

Autre nuance de gris sur le même paysage mais vu d'un peu plus loin ICI

mardi, 28 octobre 2008

30em chorus

Tendre est la nuit
Tendre est l'étoile du soir [...]
Tendre est le piquant du Merlin
Tendre est la mer
Tendre est la brume de Londres
Qui m'échoue...

Jack KEROUAC extr. "Mexico city blues" 1969, Editions C. Bourgois (trad fr. 1976,77.

reflet etang.jpg

 

Photo: Reflets des nuages sur l'étang du château de Montrouan.

 

Là bas. Frb © Automne 2008.

lundi, 27 octobre 2008

Le plus ou moins bel aujourd'hui ( Comme un lundi )

little barbelé.JPG

Le vrai visage du lundi posant nu pour "certains jours" dans la campagne brionnaise. Photo septembre 2008 ©

dimanche, 26 octobre 2008

L'hier ( Comme un dimanche )

"Sauvage est la proximité du sacré"

Friedrich HOLDERLIN  CLICK 

l'hier-27.jpg

Le vierge, le vivace, mange la trinité à l'entrée des jardins. Tout en déshabillé de lierre, le Credo devient ode et se chante à l'envers...

Photo: Plante vivace de nos cimetières vue au grand cimetière de la Croix-Rousse à Lyon en septembre 2008.

A visiter : "Au menuisier ZIMMER" sur le blog de SOLKO

A lire  :  hyperion HOLDERLIN extr et ref.pdf

Pour mémoire: lierre passé :  HERE

samedi, 25 octobre 2008

Tempo fugit...

1764076681.jpg

Le temps agité nous apparaît comme du temps vivant, par opposition au temps lent qui nous semble mort. C'est l'inverse qui est vrai, et nous avons sans doute perdu l'art de faire alterner les deux temps.

Aller plus vite, ce n’est qu’affaire de bonne "gestion" du temps, tous les spécialistes vous le diront. Cours éclairs, séminaires accélérés, livres en gros caractères avec passages clés surlignés, agendas papier ou électroniques pour les plus pros. 10,000 adresses, 3,000 rendez-vous et 400 courriels sans compter les centaines de têtes qu'il faut croiser dont une vingtaine ou plus, à saluer. Combiner, morceller les tâches, déléguer, rediriger... Abrégés, sommaires, résumés, statistiques, narratifs coulés dans le moule des catégories obligées. Gérer le temps c'est jongler. Tout est dans l'art de ne consacrer à l'objet que l'attention nécessaire pour le remettre vite en circulation. Une fois organisés, évitons que les évènements (ou les autres) ne nous désorganisent. Contacts personnels, conversations trop longues, remplaçons! il y a des messageries, des courriels. Evitons les questions ouvertes qui appellent des réponses élaborées. Si quelqu'un nous demande si ça va. répondons que "ça va". Pas la peine nous étendre trop sur le sujet... Essayons de prendre RV pendant le déjeûner, c'est toujours ça de gagné. Après tout, par le passé, presque tous les rois le faisaient, donnant même rendez-vous sur leur chaise percée...

Dans Faster, un livre écrit rapidement, qui traite de la question des méfaits de notre engouement pour la vitesse, en 37 courts chapitres faits pour être parcourus - le mot le dit - à la course, l’auteur, GLEICK, s’amuse de l’étonnement des musiciens contemporains confrontés à ce symbole que les compositeurs classiques aimaient chapeauter d’un point d’orgue: comment, et surtout pourquoi étirer un temps d’arrêt ?
Le présent n’a de sens qu’en rapport avec un idéal, un absolu intemporel. Cet absolu, le ciel étoilé, avec ses lents mouvements réguliers qui toujours recommencent, en fournit le plus ancien modèle; et la première mesure du mouvement comme de la stabilité du temps. C’est aussi le temps de PARMENIDE CLICK où reste suspendue la flèche ailée de ZENON (voire paradoxe de ZENON) qui n’atteindra jamais le but puisqu’elle doit, avant d’arriver, toujours parcourir la moitié de ce qui lui reste à courir et que toute distance peut toujours être divisée par deux. Temps arrêté par la pensée. Silences et points d’orgue: une musique peut-elle faire autre chose que se détacher d’un fond de silence pour y retourner ensuite? Il lui faut pour être, cette trame immobile, ce temps pulsé, bruit de fond de l’univers...

Sources: Notes de lecture: Dominique COLLIN. Extr  "Temps mort, temps vivant". Art Web.

vendredi, 24 octobre 2008

Mur vu de dos

sur le dos des travailleursX1.jpg

Plus raffinée la déchirure corne la peau du mur. De multiples altérations créent sur la pierre, des carrés gris sur fond sablé (Plus proche peut-être, de DUBUFFET que de MALEVITCH "échos carrés", et encore...) A droite le papier remue l'air, un bras lui échappe. Il faut se battre. Rien n'est gagné.

Photo:" Ecorché de mur". Vu Rue Neyret près des anciens bâtiments des Beaux-Arts à Lyon. Octobre 2008.

Allez savoir ...

L'extp serait quoi ? ? ?

extrad.jpg

Vue rue Neyret côté pair à Lyon, sous un porche creusé dans un immeuble, une parfaite déchirure ...

jeudi, 23 octobre 2008

Immersion dans les pages

biblio.jpgQue faire d'autre, par ce froid, sinon d'aller se réfugier dans le silence feutré d'une bibliothèque de campagne...

Trois livres sont posés, on les feuillette par hasard:

André BRETON : "Les pas perdus". On ouvre sans y penser à la page 52: "Sommes nous un peu libres, irons nous seulement jusqu'au bout de ce chemin que nous voyons prendre à nos actes et qui est si beau quand on s'arrête pour le regarder, ce chemin n'est il pas en trompe l'oeil, pourquoi sommes nous faits et à quoi pouvons nous accepter de servir ? devons nous laisser là, toutes espérances ? "

(extr du chapitre "caractères de l'évolution moderne et ce qui en participe . Conférence de l'"Aténéo de Barcelone le 17 novembre 1922)

Jim HARRISSON :"Dalva". Page 249 , semaine du 22 mai 1866:" A mesure que je monte le long de la pente, je creuse des trous plus profonds pour examiner les strates du sol, lequel me semble peu indiqué pour les arbres fruitiers. Je continue une heure par jour, et j'ai creusé mon plus grand trou près d'un peuplier pour étudier sa racine maîtresse"

C.F.RAMUZ : "Vie de Samuel Belet. Page 103 : "Il y a un saut entre la ville et le rivage; c'est un talus pierreux, rocailleux, avec des buissons (autant du moins que je me rappelle); et curieusement, des yeux, j'allais à ces choses nouvelles, à ce pays nouveau pour moi"

L'immersion dans les pages a été fait de façon tout à fait aléatoire, ainsi que le choix des livres, presque les yeux fermés ... Vous pouvez essayer, l'expérience est étrange et il se trouve entre les hasards de ces pages quelques correspondances parfois troublantes. A vous de jouer...

Je dédie ce billet à la page 123 (comme promis) et au fair play de Léopold Revista...

Perplexus

"À quel prix et pourquoi préserver le chant, lorsque la voix humaine rend un son de "cloche fêlée" (Baudelaire), semble tout près de se taire (Verlaine), fait entendre son dernier "couac"(Rimbaud), ou s’étrangle d’un spasme (Mallarmé) ? Comment se rapporter encore à l’Idéal, quand celui-ci n’est plus l’horizon vers lequel on court, mais un "instinct de ciel" désaffecté, lorsque s’estompent les arrière-mondes, cédant la place au creusement de "l’espace du dedans" (Michaux) ? Mais de quoi parlons-nous, lorsque nous écrivons ?"

Source notes de lecture: "Le poète perplexe" essai de critique de Jean-Michel MAULPOIX paru aux Editions José Corti, en février 2001anges porte.jpg

Perplexus, en latin, signifie "enlacé, enchevêtré, confondu", puis, au figuré, "embrouillé, embarrassé, obscur"

Photo: Au dessus des vieilles portes, trois sortes d'anges lascifs nous regardent passer, rue de la République à Lyon. Octobre 2008.

mardi, 21 octobre 2008

Révérence...

" L’obsession de l’ailleurs c’est l’impossibilité de l’instant ; et cette impossibilité est la nostalgie même."

E.M. CIORANbiff.jpg

podcast

dimanche, 19 octobre 2008

Comme un dimanche au bord de l'eau...

2saone.JPGOctobre doux été indien. Nous changeons de rive, à droite les quais, le quartier de St Paul, St Jean. A gauche, le quai St Antoine avec ses bouquinistes le dimanche après midi, où les badauds feuillettent en dilettante de vieux livres rares ou des poches à bas prix. Sur le trottoire en face les boutiques dont une librairie qu'on aime bien: "A plus d'un titre", le bistro de la pêcherie qui a dû changer de nom mais tout le monde dit "La pêcherie". Plus loin, la rue de la Platière, ses magasins voués aux beaux arts. Et droit devant, les couleurs tendres, la ville qui s'étend entre les flots tranquilles de la Saône (un fleuve que je ne vous ai jamais montré ici) et la pâleur du ciel. Des nuages filent en transparence, passant du blanc au gris. Une idée de dimanche idéal ...

L'art de l'ornement

Entre le lac et les espaces réservés aux promeneurs il y l'arbre...

art de l'ornement.jpgPhoto prise en fin d'après midi juste avant le coucher du soleil, au Parc de la tête d'Or à Lyon. Octobre 2008.