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vendredi, 20 août 2010

Credo des anciens jours

Si Dun était sur Dunet
Les portes de Rome on verrait

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Hier, Je suis allée me promener sur la montagne de Dun. Lieu riche en souvenirs, mais de son passé historique, nous ne trouvons pour l'instant rien de très net, rien de très précis. (J'ai bien dit pour l'instant)... Quelques pans de murs restent debouts mais tous les principaux édifices ont été dévastés. Des fondements se retrouvent bien dans le sol, mais on se demande qui pourrait satisfaire notre curiosité en racontant de source sûre le passé de ces monuments détruits ? Il y a bien de vagues traditions, de fabuleuses légendes, transmises de génération en génération en guise d'annales et de chroniques et des auteurs qui ont un peu abordé la question historique mais leurs recherches s'avèrent d'une briéveté désolante. Est ce à dire que le silence des tombeaux se soit fait sur ses ruines et que les tentatives ébauchées pour redire le passé demeurent une oeuvre inutile ? Ou une oeuvre toute entière composée d'hypothèses et de rêveries ? N'est il pas possible de découvrir une partie de la vérité et de l'affirmer avec certitude ? Lorqu'une catastrophe épouvantable a frappé une région, il reste bien sûr une mémoire de cette catastrophe et c'est comme une fumée qui planerait longtemps sur la place d'un vaste incendie. La génération contemporaine dit à la génération suivante ce qu'elle a vu, puis de génération en génération, on peut se faire une idée (grosso modo) de ce qui s'est passé. Au fil du temps, le récit passe de bouche en bouche se déforme puis s'altère. Des légendes incroyables se greffent alors sur la vraie tradition qui elle même nous revient voilée. Dans ces récits tout se confond, les années, les lieux, les peuples et les héros et voilà le beau dunois confondu avec Charlemagne, ou le chanteur Roland. Dans ces récits, ces traditions fourrées d'anachronismes, il y a souvent pourtant quelque chose de réel: l'ombre d'une vérité...

Les enfants des écoles de la région alentour connaissent bien cette montagne charollaise, et la visitent tous sans exception, de génération en génération. Cela fait partie du programme de la discipline dite de "Plein air" et surtout des incontournables sorties de fin d'année avec celle du "bois des acacias", (un jour on vous le montrera), qui mène jusqu'à la Chapelle St Avoye. Et nous voilà, vingt mômes de 6 à 8 ans, trottant en file indienne docilement derrière Melle Pugeolles qui mène le cortège d'une main de fer (sans gant de velours) ; et nous passons par ici et nous repassons par là, nous y sommes, tout en haut à 721 mètres d'altitude, enfin presque, il faut grimper un petit chemin, minuscule, jusqu'à cette vue imprenable sur l'église d'abord, et puis ensuite, nous irons découvrir le panorama. Nous courons un petit peu avec nos gourdes en bandoulière, nos bobs ou nos casquettes autour des groseillers sauvages. Ce jour là fait époque. Ce sera à jamais, le premier plus beau jour de notre vie. Debout en demi cercle, nous tâchons de compter les clochers des églises environnantes que l'on peut distinguer à l'horizon (interminable). Nous nous familiarisons (est-ce une seconde possible ?) pour la première fois de notre vie, à l'idée encore un peu trouble, tout à fait indicible, de l'infini...

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Dans un bois dégagé tout près, un peu à la redescente, une vieille assise sur un caillou garde trois chèvres. Melle Pugeolles lui pose tout un tas de questions. La vieille est toute grise et toute sèche, elle ressemble un petit peu à ses chèvres. Nous fixons sur elle des paires d'yeux enchantés. La vieille raconte à sa manière l'histoire de Dun, sa destruction. A un moment elle s'arrête. Elle répète "Oui, mais y'a longtemps de ça ! du temps où la ville de Mâcon était perchée sur la montagne de Dun". Melle Pugeolles se raidit comme un piquet, elle tente d'autres questions: "Et après ?", "Après, répond la vieille, des ennemis sont venus, il y avait un château fort à cet endroit, là où c'était  Mâcon (elle fait une croix par terre avec son doigt) il y avait aussi de jolies maisons. L'ennemi a tout détruit", nous écoutons, une petite voix s'élève - "Mais madame de quel ennemi vous parlez ?" -"Ah ben, les autres ! ils v'naient de là haut ! de la montagne du Dunet, c'est là qu'ils avaient placé leur canon pour bombarder la ville et depuis ce temps y'a c'trou plein de pierres qu'on appelle le pote, le pote c'est le trou, le trou de l'ennemi, celui que vous voyez là". Elle tend à nouveau son bras, elle nous montre, "regardez ce chemin, et ben, figurez vous que c'est par là que l'ennemi est monté pour saccager la ville". Nous écoutons de plus en plus assidûment. Melle Pugeolles insiste encore un peu, - "Et il y a longtemps de ça ?" "Ouh ben ! j'y sais pas. Peut être ben plus de mille ans." Melle Pugeolles ne lâche pas le morceau - "Mais qui vous a raconté ça ?" - "Tout le monde y sait ! j'y ai toujours entendu dire comme ça, ma foi, et c'est la vérité ! tout le monde vous le dira, même monsieur le maire." La réponse est catégorique. Le visage de la vieille se referme. Il n'y aura plus rien à tirer d'elle. Melle Pugeolles donne un petit coup de sifflet qui veut dire "récréation". Nous avons enfin le droit de nous asseoire dans l'herbe pour manger nos bananes. Pourtant, quelque chose ne va pas. On dirait que Melle Pugeolles est préoccupée, elle tourne autour de la croix que la vieille a tracé dans la terre, elle tourne longtemps, regarde la croix comme si cette croix était mal dessinée. Elle gratte un peu autour pour dégager l'herbe, se relève, fouille dans son sac à dos, s'énerve, en sort un document qu'elle déplie, le lit de long en large, le relit, s'agenouille dans l'herbe pour gratter encore un petit peu. On l'entend marmonner toute seule: "C'est pas possible, c'est pas possible ! Ah non ! jamais de la vie ! ça ne se peut pas ! Mâcon sur la montagne de Dun, faut quand même pas exagérer !".

Nota : Evidemment, pour ne pas faire mentir tout à fait ce billet, je dirais qu'il existe aujourd'hui des ouvrages très bien documentés, où l'histoire de Dun se précise, se fait moins brève, pas du tout désolante. Je remercie P. Muguet, H. Mouterde et J. Virey, d'avoir conçu un livre passionnant abondamment documenté, une vraie "mine", comme on dit,  qui a pour titre "Dun, autrefois, aujourd'hui", et dont je me suis inspirée (un peu) pour écrire ce billet.

Photo : Un aperçu des façades d'inspiration romane (restaurée) de la splendide petite église de Dun qui était en ruine encore il n'y a pas si longtemps. Il existe des clichés des ruines de la chapelle ancienne, qui sont impressionnants tant il ne reste presque rien de cet édifice. L'église fût restaurée de manière raffinée sur initiative du Comte de Rambuteau au siècle dernier mais on évalue son origine à la seconde moitié du XIIem siècle. Vue sur la Montagne de Dun. Nabirosina. Août 2010. © Frb.

Commentaires

Est-il plus difficile de croire que Mâcon fut sur la montagne de Dun que de penser que le premier beau jour de notre vie est un instant doré (donné) dans le cercle du temps, qu'on peut revisiter, à souhait.

Écrit par : Marc | vendredi, 27 août 2010

@Marc . Euh .... Ben c'est à dire que ... A tout bien réfléchir
je suis sûre que Mâcon est sur la montagne de Dun :-)

Écrit par : Frasby | vendredi, 27 août 2010

Un petit coucou en passant (vite-vite-vite...), et une bise affectueuse qui claque, pour vous remercier chaudement (en cette fin de mois d'août, quel à propos mon Dieu !...) pour vos messages si sympathiques... Rien que pour eux, j'aurais bien envie d'écrire à nouveau mes petites bêtises hongroises.

A bientôt donc ! (inne chal'lha) :p

Écrit par : liam | vendredi, 27 août 2010

@ Liam : Enfin !!! (youpi ! youpi !) vous revoilà, ça c'est bien chouette ! d'autant je n'y croyais plus. Votre petit coucou me fait chaudement plaisir (En cette fin du mois d'août, on aurait tort de se priver, mon Dieu ! que vont croire les gens ? ;-)
Vous avez un petit peu interêt (ah mais je veux ! qu'attendez vous ? Avec ou sans mes messages sympathiques, qu'attendez vous ? saperlipopette ! nom d'une pipe ! qu'attendez vous? pour écrire vos merveilles hongroises ? Qu'attendez vous ? Qu'attendez vous ? C'est vrai quoi ! on se dit mais qu'attendez vous ? Voulez vous que je vienne vous chercher à l'aréoport, l'aéroprot, l'aréroport, l'aéporort ? A l'aéroport ! ? ! ? C'est ça que vous voulez ? A bientôt ? ah mais je veux ! Dieu le veut tout le monde le veut ! ;) donc à bientôt ! ;))

Écrit par : Frasby | vendredi, 27 août 2010

@Marc : Après avoir lu votre réponse là bas. Je tourne la chose en tous sens. Finalement je me demande ... ;-)

Écrit par : Frasby | vendredi, 27 août 2010

Avec tout ça on ne sait plus si on est au Cabinet du Ministère des Framboises, ou dans la bonne ville de Moncâ, ou à écrire l'histoire de la Gonmante de Dun, avec le petit blond.
A venir chez la Frasby d'Amérique, on perdrait son Canada...

Bonne nuit, Frasby, avec plein de rêves de fraises des bois et de mûrons.

Écrit par : Michèle | samedi, 28 août 2010

@Michèle : Vous suivez tout à ce point ? Ca mes pattes ! (;-O!) Comment vous savez pour la Frasby d'Amérique ? (argh le village global, les nouvelles se propagent partout partout ! les faces de bouc n'ont qu'à bien s'accrocher, Superchimèle attaque la toile et rien n'échappe à l'oeil (r)affiné de Supermichèle ! ) C'est vrai j'ai pas osé demandé à Marc s'il avait commencé la cueillette des Frasby; quoique ce ne soit plus la saison... C'est vrai que c'est un peu le bazar ! on abonde, on s'y perd. Est ce que je ne devrais pas mettre des panneaux d'indication ? Vous me dites hein ?
Trove "gonmante" em pliât beni ! nuso la nemtrots sand al vonelule onediti ud tindaciniore "Faraçins-charmillon 2010"
Chimèle, le retour de golsone passe-ty mieux ? êtes vous mirese ? mille aises ? Je l'espère; cremi de viner broder la vaternière. Onbne nuti à uso tiafes de bexua vêres itou avec petit blond dangr nubr, loji xuro. Les frutis des biso de la gonmantes vous recremient. A benitô !

Écrit par : Frasby | samedi, 28 août 2010

@ Michele : Je vous en prie, voyagez ici, sur le Certains Jours - avec Frasby. Les framboises, le Canada, l'Île... Sont des rêves aussi. Bonne nuit et bons rêves à vous. Pardonnez-moi. Je vais prendre un tout petit peu trop de place sur le vaisseau au cours des prochains jours. Mais j'ai fait une si longue escale dans la plaine - lente, pesante et en silence. Et je suis si heureux de reprendre le large.

Écrit par : Marc | samedi, 28 août 2010

@Marc : Encore plus beaux en rêve les framboise du Canada ! pas de mauvaise récolte, pas d'année désastreuse des confitures à gogo, toujours réussies, délicieuses ;-) à un prix défiant toute concurrence en vente dans des magasins merveilleux (en Amérique bien sûr ! et où on veut).
Prenez la place sur le vaisseau, mon ami, je suis très heureuse de vous retrouver. Etonnée, et triste de lire, vos propos sur la plaine lente je pensais que les mondes virtuels vous étaient devenus pesants et que la plaine était légère... Parfois on s'imagine des choses... Votre retour est symbolique de beaux mouvements qui se sont d'ailleurs amorcés aussi grâce à Michèle (mais il ne faut pas lui répéter car je crois qu'elle l'ignore ;-) Je vous souhaite une belle nuit.
(C'est la nuit là bas ? Non, hein ? Est ce déjà le matin ? ;-))

Écrit par : Frasby | samedi, 28 août 2010

@ Frasby : Je ne vis pas à proprement parler dans la plaine. Les vieilles montagnes de l'Est, qui ressemblent un peu aux Albères, font dans ma région des grosses vagues rondes - un orage immobile. La plaine dont je parlais, c'était mon esprit, ma vie, le silence. J'étais occupé. Mais aussi j'observais ma petite boussole qui frétillait. Le ouèbe, c'est de la création ? Ce n'en est pas ? Ces relations virtuelles, tu as de la place pour ça ? Tu apportes quoi là ? Et tout ça et tout ça... Je reviens sans réponse soyez rassurée. Léger, je viens remettre l'épaule (le cœur) à la roue c'est tout.

Écrit par : Marc | dimanche, 29 août 2010

@ Marc :Toute chose et autres sont ce que nous en faisons (il me semble) et je ne crois pas dans cette idée que le ouèb soit si différent de toute autre chose. Les relations virtuelles c'est juste un point de jonction, si les affinités sont réelles et qu'il se passe au coeur de la toile des croisements d'idées (s'ils elles sont sincères, bien je trouve ce mot galvaudé), ces afffinités peuvent se retrouver un jour au point de rencontre réel. C'est ainsi qu'on s'invitera volontiers à des conférences de Solko ou des lectures d'Hozan Kebo et que l'on s'aperçevra presque étonné qu'il se trouve une continuité, une logique parfaite ou presque ou encore plus précisément qu'il n'y a aucune distorsion, pas celle qu'on croit entre la virtualité et ce qui peut se verser dans la réalité. Le ouèb n'a pas été inventé sous un autre ciel même parfois on dirait... Vos vagues rondes font encore rêver. Comme vos voyages dans l'épistolaire, à ce propos
je vous ai lu ce matin, et je suis enchanté que vous repreniez le domaine, c'est magnifique, une renaissance inespérée. Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir, je n'osais pas vous demander de reprendre la route, "Léger, le coeur et l'épaule à la roue", quel cadeau fantastique, "l'empire des joies défendu n'a pas de déclin" m'est aussi doux à lire que la "boussole qui frétillait"
Suis je claire ? Enfin, nous ne vous précédons pas, nous ne vous suivons pas : nous sommes à vos côtés ... :)
Merci infiniment pour ce retour (j'allais dire inespéré, mais non, non ! ce retour espéré !

Écrit par : Frasby | dimanche, 29 août 2010

@ Frasby & Marc
Je pense aussi que le ouèb n'est pas différent de toute chose et qu'il est ce que nous en faisons.
Cependant, pour ce qui me concerne, il m'accapare souvent plus longtemps que toute autre chose (c'est du moins l'impression que j'en ai) et j'entends bien le souci de Marc : ces relations virtuelles, tu as de la place pour ça ?
Je dis oui parce que marre de toujours faire passer d'abord ce qui est raisonnable (y a t-il des choses raisonnables au fait). Et moi je suis prête à suivre les vagues rondes jusqu'à l'île de la Tortue :)

Écrit par : Michèle | lundi, 30 août 2010

@Michèle : Vous avez raison le ouèbe est chronophage, j'essaye de me faire l'avocat du euh... diable ? Justement pas le diable non, pas tout à fait ;-) mais, j'avoue il m'accapare aussi, souvent trop sans doute, dès qu'on commence à croiser des gens qui ont un je ne sais quoi et lier des relations il y a une addiction quoi qu'on en dise. Il fût un temps (celui de la découverte qu'il y avait des gens dans la boite) je me sentais un peu "no life", et pendant ce temps là ce qui est clair et déplorable c'est que le ouèbe probablement m'éloignait de certains de mes amis et pire surtout de ceux qui n'avait pas d'ordi et ça c'est un peu grave, vous ne trouvez pas ? Je me suis informatisée très tard, très récemment et je me suis aperçue durant ces longues années que plus les gens (les vrais gens ;-O!) achetaient des ordis, (tandis que je n'en n'avais pas) plus il était difficile de les rencontrer, ça devenait soudain compliqué. Je haissais internet! Et j'ai longtemps cru que l'ordi était le diable qui n'était juste là que pour nous empêcher de voir nos vrais amis dans la vraie vie. D'autant qu'il y a tout un langage... Si on n'est pas dans le "move" on se retrouve dans un isolement terrible. J'en sais quelquechose. Enfin ces histoires là sont assez compliquées, même en y mettant de la nuance on aura du mal à créer un débat constructif. Enfin je suis comme vous je n'ai pas envie d'être raisonnable. Pour les vagues rondes je vous suis, on pourrait peut être acheter un voilier ? (un vrai !) ça serait pas raisonnable mais si beau un voilier (un vrai) amarré sur l'île de la tortue...

Écrit par : Frasby | lundi, 30 août 2010

@ Michele et Frasby : Merci. C'est juste tout ça. Ne pas être raisonnable. Les choses sont que ce nous en faisons. Le petit cadre des commentaires n'est pas une page de thèse. Ce blogue est bien plus proche du vaisseau, du voilier, de la casserole, du chaudron de la sorcière, du pot de gelée, du poème, du vitrail, de la gare, de l'arbre à palabres, du feu de camp, du café sympathique, de l'Île - de la Tortue, ou de toutes îles... Paradoxal et dé-routant il rend le proche lointain, rapproche le lointain. Il invente (au moins) quatre mouvements par saisons. Et frégate il fend l'air, la mer, la terre à la vitesse de... À la vitesse de... À la vitesse de... J'y vais de mon la, de mon do ou de mon couac, j'ajoute ma fleur au bouquet. C'est différent du ouèbe. Mon rapport avec les moteurs de recherche, les sites, les courriels, est fonctionnel, clair, utilitaire. C'est un rapport sans lien(s). Tandis qu'ici, c'est peut-être bien le contraire.

Écrit par : Marc | mardi, 31 août 2010

@Marc : ouhlalalalalala !!! ...Quel choc (doux trop doux ;-) et quelle fleur ! Je reviendrai vous répondre plus tard, laissez moi vous relire un peu (me remettre :-)
Et en plus vous n'avez pas oublié le café, comment vous remercier ? Remercier serait trop peu... Ah la la je sens que je vire rouge pivoine, je vais sortir un peu, cap: île de la tortue
ces choses que vous dites sont si belles, que j'en suis très intimidée et ne sais plus quoi dire...
je reviens ! c'est promis. (Vous êtes incroyable vous... ;-)

Écrit par : frasby | mardi, 31 août 2010

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