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vendredi, 23 septembre 2011

Brader la ville

Ce qui est actuel, c'est toujours un présent. Mais justement, le présent change ou passe. On peut toujours dire qu'il devient passé quand il n'est plus, quand le nouveau présent le remplace. Mais cela ne veut rien dire. Il faut bien qu'il passe pour que le nouveau présent arrive, il faut bien qu'il passe en même temps qu'il est présent, au moment où il l'est. Il faut donc que l'image soit présente et passée, encore présente et déjà passée, à la fois, en même temps. Si elle n'était pas déjà passée en même temps que présente, jamais le présent ne passerait. Le passé ne succède pas au présent qu'il n'est plus, il coexiste avec le présent qu'il a été.

GILLES DELEUZE in "L'image-Temps"

VST 1.JPG

VST 2.JPGterne.JPGblocc.JPGvitres.JPGrayures.JPG

 

Conséquences (barbares) by Luc Moullet :

 

 

 

Photos : Comme un monde entre ??? De l'architecture utilitaire, plus ou moins diverse (ou la beauté caché du laid ?). Photographiée du quartier République à celui de la Part-Dieu, entre Villeurbanne et le Grand Lyon.

© Frb 2011.

Commentaires

ces photos me font frémir d'effroi
vraiment
je sais pas comment regarder ça
comment y voir autre chose
que mon effroi
ces photos m'handicapent le regard
me le lobotomisent

me l'arrêtent

(et avoir une arrête dans le regard c'est drôlement plus chiant qu'avoir une arrête de chevesne dans le gosier)
(fuckin chevesnes !)

Écrit par : hozan kebo | vendredi, 30 septembre 2011

@hozan kebo : c'est sûr, tout ça n'est pas joli joli, moi aussi j'en frémis ! (je ne sais si c'est de tristesse ou d'effroi, les 2 je crois) je suis sûre que ce genre d'architecture doit restructurer doucement la pensée des gens, c'est effrayant ! chaque jour je passe devant ces choses, ces monstres utilitaires tous pareils qu'ils soient des années fin 60 70, 80, 90, zéro zéro zéro... et je retiens une certaine colère à me dire qu'il y a plein de gens qui habitent là dedans, il faut bien habiter quelque part, les places sont chères et rares c'est carré , dedans, aussi ergonomique , scandinave, les plafonds sont très bas c'est un décor qui chaque jour se rajoute au même et au même, chaque jour de nouvelles grues, chaque jour des petites maisons sont écrasées par l'entreprise Jean Dee (le cousin de John D ?). Quand on circule dans la ville, et qu'on traverse ce genre de décor au quotidien, on se dit que peut être les gens n'y font plus attention mais j'ai du mal à croire qu'on puisse s'habituer à ce point à tout sans sérieux dommages, (on dit "collatéraux" depuis l'effondrement des tours jumelles, avant cet adjectif, on ne l'employait pas ), personnellement ça m'arrache de la vie sur terre, lobotomie du regard, c'est vraiment ça , remarquez, j'ai voulu produire cet effet, de répulsion, je vais pas me plaindre :) mais ce ne sont que des images , la réalité est plus cheap, il est clair que pour mon propre regard, il n'est pas de beauté cachée dans ces paysages, c'est juste la laideur du laid, tout est là, il ne peut rien se passer d'autre que ces barres, et et les arêtes de la baleine Findus rentrent aussi dans le serre-veau autant de gravillons sur l'estomac ), je vous colle un extrait d'un txt très beau, de Baudouin de Bodinat. Histoire de mettre un peu d'animation dans les chaumières
"La Vie sur terre ou "Réflexion sur le peu d'avenir que contient le temps où nous sommes" : c'est plié, je vous le timbre sur vos grains de sureau (veinard !). Voici l'extrait :

"Il est vrai que ces architectures ne sont pas toujours sans une espèce de beauté de celle qu'exhibent devant nous les grands échangeurs de voies rapides: une beauté algébrique et seulement occupée d'elle-même, de sa propre perfection rationnelle, une beauté froide et stérile, sans égards pour rien de ce qu'il y a autour d'elle; une beauté, si l'on veut, de monologue hystérique et ce n'est pas à quoi on puisse ajouter quelque chose de son âme, qui la charme et l'augmente".

Écrit par : frasby | vendredi, 30 septembre 2011

Frasby je vis dans un immeuble comme ça, je ne pense pas que "ça restructure doucement la pensée des gens", enfin, disons que je trouve ça assez méprisant de penser ça, pardonnez-moi de vous le dire.

Écrit par : Sophie | vendredi, 30 septembre 2011

@Sophie : mais non... S'il vous plait... Ne prenez pas les choses à un niveau trop personnel, je reconnais m'exprimer maladroitement, toutes mes excuses pour les phrases mal goupillées, mon erreur est de n'avoir pas précisé assez, mais je n'en suis pas à ce point de mépris pour aller clamer la bonne parole sur un piédestal à propos des gens qui pensent bien ou mal selon leur type d'appartement. Ce ne serait pas seulement méprisant mais très outrecuidant. Quel interêt ? Je n'ai pas parlé "d'immeuble" mais "d'architecture", la nuance est infime et donc : ce n'est pas une 'attaque aux personnes qui vivent dans ces immeubles, quand "je pense qu'il y a des gens qui vivent dans des tours", je ne méprise pas les gens qui y vivent, je déplore une société qui laisse si peu le choix aux gens (citadins) je déplore que le fait de se loger décemment soit devenu un vrai parcours du combattant, trouvez vous cela normal ? Qui méprise qui ? Je n'ai aucun niveau de ségrégation (ou de décomplexion) qui viserait à respecter les gens qui vivent dans des beaux immeubles et mépriser les autres. Quand j'évoque "les gens" je ne m'exclus pas. Quand on détruit la mémoire de quartiers entiers, est ce qu'on demande aux gens quel est leur avis ? Quand nous avons sous les yeux chaque jour la laideur, utilitaire, les grues qui montent de nouvelles barres, tours, l'expansion l'uniformité, le gigantisme, les "grands ensembles" ; où est l'ensemble qui suppose quelques liens humains ? La pensée est aussi géographique (c'est mon avis, il ne vaut peut être pas un clou mais je tiens beaucoup à ne pas séparer l'homme de son milieu) il ne s'agit pas d'une attaque juste d'un constat (le mien) d'un monde qui se fait de plus en plus sans nous, je ne fais aussi que redire un classique que d'autres ont développé beaucoup mieux que moi; notre pensée n'est pas séparée de notre environnement
Si vous aimez ce monde, je respecterai votre goût mais ne renierai pas que cet environnement m'inquiète, je crains qu'il ne débouche sur rien, j'ai l'impression que toute cette laideur nous abîme peu à peu épuise notre pensée la laisse sans étonnement, nous confronte à une géométrie qui écrase justement les qualités humaines. De même je n'exclus pas que chacun est individuellement intelligent, mais j'évoquais l' histoire du lien entre les humains et l'environnement, et donc du lien entre les humains et les humains... Je suis désolée, Sophie, par ailleurs, si je vous ai blessée, c'est un malentendu involontaire, vous imaginez bien... Je regrette la tournure de certaines de mes phrases qui pouvaient créer c'est certain, quelque hiatus aussi désolants pour vous que pour moi, j'espère que vous n'en resterez pas fâchée...

Écrit par : frasby | samedi, 01 octobre 2011

Mais non! je ne suis pas fâchée du tout! Ce n'est pas ça.

Écrit par : Sophie | samedi, 01 octobre 2011

@Sophie : Merci. Je voulais vous dire j'espère "que vous n'en resterez pas blessée". Je regrette sincèrement d'avoir mal formulé mes phrases, trop à l'emporte-pièce sûrement mais je n'aurais pas imaginé un instant que cela pouvait être lu comme une forme de mépris pour les gens, le virtuel créant des malentendus trop fréquents, si désolants, dès que se trouve une forme de critique un peu désespérée, (ou révolte impuissante) à l'expression peu amène ... Je ne suis certes pas une bienfaitrice de l'humanité, (loin s'en faut) j'enrage, sans nulle autre grâce de voir des quartiers que j'aimais peu à peu détruits, envahis de grues et de projets qui sont autant de défiguration du paysage, d'annulation de la mémoire des gens, de précarité (in progress) , mais autant de cynisme, de mépris, pour les gens qui vivent dans ces nouvelles habitations, ce serait un peu un comble... Si vous passiez par chez moi, (je vous y invite quand vous voulez), même si ce n'est pas une tour, ni une barre, vous verriez que je ne suis pas si bien placée pour mépriser les gens... La prochaine fois promis, selon la formule de Boileau : ("ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" :)
je ferai un peu + attention, à ne pas trop laisser aller la forme dans ce genre de malentendu, car il m'embête tout autant de blesser autrui si arbitrairement, que de devoir me justifier contre des intentions que je n'ai jamais eues...

Écrit par : frasby | samedi, 01 octobre 2011

BRIC-A-BRAC SANGUINAIRE

Rien ne passe
Mais tout lasse
Seule subsiste l'étincelle
Qui anime la langue
Dans ses cunnilingus
Et autres arabesques

Rien ne lasse
Même si tout passe
Et le sourire aux lèvres
Décolle à chaque instant
Pour où tu veux
Pourvu qu'il brille

Rien ne lasse
Rien ne passe
On s'en fout
Pour vue sans mousse
Rien n'est jamais acquis
Que la lumière au fond des yeux

Écrit par : gmc | samedi, 01 octobre 2011

@gmc :

http://grooveshark.com/s/World+In+My+Eyes/2fsKJb?src=5

Écrit par : frasby | mercredi, 05 octobre 2011

Sophie , je comprends votre "réaction immédiate" , mais j'espère que vous avez été apaisée (et convaincue) par les deux superbes "réponses" de notre chère Frasby .

Frasby , non non non , ne surtout cherchez pas à modifier vos "phrases" , vos "formulations" etc sous prétexte d'un "virtuel" créateur possible de "malentendus"
et ne citez plus ce fuckin vieux "classique" Boileau (et en plus y a de l'"eau" dans son blaze à ce naze !) : ce qui se conçoit bien ou mal choisit son énonciation perso et il n'y a pas une "position" classique (dite "du missionnaire" des Belles Lettres ?) qui importe ! non mais oh !

Écrit par : hozan kebo | samedi, 01 octobre 2011

@hozan kebo : Ah mon ami ! vous êtes vraiment réconfortant, ça aide. Apparemment, il y a gros n'hiatus et je rassure rien du tout, personne, que pouic , peau de balle et balai de crin ... Je pourrais essayer de répondre et de rassurer encore mais me semble plusse nutile d'aller jouer du violon (pour dame) qui est au fond du couloir à droite (ou à gauche) pour l'heure c'est le seul instrument que j'arrive à maîtriser et (c'est pas pour me vanter) j'en joue comme personne. Sinon j'ai ressorti mes pots de peintures et je vais aller me faire un pollock ce soir (on dit aussi se payer une toile ou un mur) sur l'immeuble d''à côté parce que, non, vraiment les Belles Lettres, eh ben je vous jure ! ça fait déjà pas mal de temps qu'elles commencent à me courir sur le narico les Belles Lettres ! vinzou ! pour se faire comprendre avec des mots faut déjà se lever bonne heure.
Le truc qui m'échappe c'est que quand on dit la même chose avec un piano préparé ça passe, c'est compris, y'a pas d'histoires, pas de niatus, en plus je suis sûre que ce Boileau il porte-malheur. Vous avez raison Boileau plus jamais! il ne peut aider en rien alors que votre leçon vaut une bibinothèque de Babybel (:O!) je cite : "y'a pas de position du missionnaire des Belles Lettres" mais oui ! c'est lumineux, je vois le bout du tunnel ! j'aime beaucoup la formule, je retiens. Très utile en cas de coup dur :) et très douce pour ma position actuelle qui
n'est "ni missionnaire ni soumise" (heu...) Voilà voilà je vais essayer un peu tout, la no posichionne attitioude on a dit...
Merci Hozan ! vraiment... ;-)

Écrit par : frasby | lundi, 03 octobre 2011

Frasby, je ne vous demande pas de justifications, voyons, j'ai simplement relevé un point dans, ce qui n'est pas le billet d'ailleurs, mais une réponse que vous faites à un "commentateur" à propos de quelque chose sur quoi nous sommes peut-être en désaccord: je crois que la pensée est plus forte que les barres ou les tours ou ce que vous appelez la laideur, je crois qu'il y a des pensées très moches dans les pavillons, ou les maisons, ou les châteaux, ou le "centre" ancien et protégé (le "patrimoine") des villes, ou dans les fermes des hameaux à la campagne...Je ne suis pas d'accord non plus avec vous quand vous dites "le monde se fait de plus en plus sans nous": mais quand s'est-il fait avec nous? Je ne me reconnais en rien ni dans les belles maisons, ni dans les demeures anciennes, ni dans le passé mythifié.
Quant à trouver à "se loger décemment" ou plutôt à un prix décent, c'est un autre (énorme) problème, oui, bien sûr.
Sinon, je persiste: les deux immeubles avec les balcons sont pas mal du tout!!!!

Écrit par : Sophie | samedi, 01 octobre 2011

@Sophie : Les deux immeubles avec balcon ? hé bin ! elle se refuse rien, la Sophie, c'est les plus chics de la série, pardi ! :) Sinon, vous ne m'obligez pas je me sens un petit peu responsable de ce que j'écris alors voilà, je réponds, volontiers... Je vous remercie pour votre réponse. Vous apportez un éclairage intéressant. C'est pas mal de ne pas être d'accord sur tout. J'entends bien que la pensée de chacun peut être plus forte que notre environnement. Ce serait mieux, de croire à la force de la pensée, j'aimerais bien mais je n'arrive pas à séparer la pensée humaine de son environnement (sommes nous pensés par notre milieu ? Gloups ! ? Ou par le promoteur qui construit au rabais ces étages répétitifs ?). N'oublions pas que les tours ont d'abord été conçues en fonction du parc automobile, c'est un détail, la surface du parking était (est ?) souvent plus grande que les logements... On gagnait en hauteur ce qu'on perdait en surface au sol. Même si vous avez raison d'écrire (je partage encore!) qu'il peut y avoir de la pensée moche partout, (on relit Flaubert, et autres villageois, c'est très net) ! Sacré sujet ! il faudrait un blogs entier juste pour les nuances, voilà pourquoi j'ai esquivé volontairement les particularités culturelles de chacun, chaque personne me semble respectable où qu'elle vive. C'est de la bonne énonciation bien correcte, pour dire qu'il est vital à mon sens que chacun puisse penser (dans) son "intérieur" sans obstacles, même si cet "intérieur" est incompatible avec le mien disons j'aime bien cette base, (la plus paisible) puisqu'il est inconcevable de ne pas appartenir à la collectivité ... Or il me semble que ces grands ensembles produisent surtout de la séparation. Par conséquent une pensée qui a tendance à tout cloisonner (parce qu'elle est forcée quasi physiquement, à de l'évitement, à des tensions inévitables comment expliquer cela ? Ca ne touche pas l'intelligence individuelle, c'est une imprégnation insidieuse, où le milieu va se mettre à peser sur tout ce que nous sommes, ça demande une énergie folle) ... Cette laideur structurelle idéologique, au miroir de la sécurité ambiante me néantise quand je m'y perds à pieds ou à vélo je m'y sens comme un rat dans un labyrinthe. J'aimerais m'y sentir plus bêtement comme un être humain qui se déplace. C'est vrai encore que ce n'est pas nous qui avons décidé du milieu à aucune époque, mais je voulais aussi dire par "sans nous" que notre fragilité, nos limites (physiques, mentales), sont encore trop niées comme si l'adaptation était illimitée, la marque du "winner" or s'adapter coûte un certain prix, ensuite il n'est guère surprenant de voir aux pieds de ces tours, que la première boutique que l'on trouve est souvent une pharmacie... Tout tient dans une quantité de détails infimes, peu à peu on vit dans un monde qui n'est fait que d'obstacles et ça devient la normalité. Maintenant on va jusqu'à faire accepter aux gens l'idée d'habiter dans des containers, on dit que c'est une solution "alternative". A quand les écuries à cochons ? Dans des sociétés dites évoluées? C'est effrayant:
http://www.constructions-alternatives.com/cnt/alterdomus/container-modulaire-habitable-3741-42868-cat.html / On a construit pour les humains des tours en fonction des autos ensuite on a le toupet de leur proposer des fêtes de voisins, sous prétexte de créer du lien. Pourquoi ils ne se parlent plus, les gens ? Au point qu'il faut instaurer une journée validant les apéros qu'on n'arrive plus à se faire spontanément ? Cela ne vient pas que des gens... Il y a des festivités qui sont un peu "orwelliennes" (pour calmer ? quoi ?) et ce ne sera pas du passéisme d'aimer vivre dans un lieu agréable où les bâtiments sont à une échelle qui rend possible le lien humain. La nostalgie n'est pas une solution, quoique le Paris des "enfants du paradis", le Lyon filmé par Carné offraient des paysages sans doute plus amicaux : http://www.youtube.com/watch?v=9s1KxAFcKB4 mais vous avez encore raison, c'est que du mythe ahlala! j'aimerais aussi habiter dans la maison en pain d'épices de je ne sais plus quel ourson, comment s'appelait-il déjà ? N'allez pas dire que c'est du mythe, ne cassez pas mon rêve, Sophie :) je crois très fort qu'avec un petit peu de colle cléopâtre + 4 tranches de pain d'épice, (Sophie K; nous aidera à bricoler le toit), tout deviendrait si amusant... Je suis désolée, c'est trop long et puis cette conclusion (my god !) je n'ai pas fait architecture, (autre scoop) mais, je vous souhaite un bon dimanche, où que vous soyez, sans panne d'ascenseur...:) Encore merci !

Écrit par : frasby | dimanche, 02 octobre 2011

J'aime bien cette idée de passé, présent : "Il faut donc que l'image soit présente et passée, encore présente et déjà passée, à la fois, en même temps"
Voir le présent avec une fenêtre ouverte sur le passé : http://dearphotograph.com

Écrit par : Shazen | samedi, 01 octobre 2011

@Shazen : Vous aimez cette idée de passé-présent ! Moi aussi beaucoup et puis vraiment, chapeau pour votre lien, il semble avoir été conçu en même temps que cette citation, j'apprécie toutes ces correspondances, Dear Photograph, l'idée est fameuse, il y a comme une définition photographique de la photographie (ce léger décalage... Merci pour la visite, (aux mains pleines) à très bientôt !

ps :
Pour les liens, n'hésitez pas, même si vous pensez qu'à certains moments ça pourrait n'avoir que très peu de rapport, ça en a sûrement un :) en tout cas sur ce coup là côté rapport ça colle tip top, (très bonne adresse !)

Écrit par : frasby | dimanche, 02 octobre 2011

j'ai passé un bon moment avec les videos merci frasby
un pti tour chez moi? il y a du neuf pour les"derniers beaux jours" comme ils disent .....

Écrit par : catherine L | samedi, 01 octobre 2011

@Catherine L : Les barres de Luc Moullet vous remercient...
Grand, très grand cinéaste, notre photographe a aimé, ça m'étonne pas...Je passerai chez vous promis... Pour l'heure j'ai une tour dans l'oeil, et une barre à faire fondre au soleil de la planète Mars, j'escaladerai tout ça cette nuit, demain au chant du coq, j'arriverai chez vous (j'espère que vous avez du café sinon j'en piquerai une dosette du déshydraté à la cafeteria Casino (cf dans les photos, hors champ ), Et j'oublierai pas mon stylo, je vous collerai un petit totographe. Je n'ai qu'une parole :)
Bonne soirée à vous, A demain...

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

Coucou Frasby !
Y'a pas de malentendu : c'est moche, c'est moche. Le fait de vivre dedans n'est pas marrant, même si chacun réussit certainement à recréer son espace avec goût, heureusement.
En discutant avec une de mes amies architectes, qui déplore ce qui se construit depuis les années 1960, et ce mépris des habitants, de leur goût, justement, elle me rappelait que c'est depuis Pétain (qui a créé l'Ordre des architectes, tiens donc, vive les chefs !) que l'architecture n'existe plus en tant qu'art, à l'exception des "grands projets", évidemment. Ce ne sont donc plus des archis qui pensent les lieux de vie, mais des ingénieurs, pour l'efficacité et le moindre coût sont les maîtres mots. L'architecte est passé, lui, du rang de créateur au rang d'exécutant (il ne signe d'ailleurs plus ses immeubles, comme jadis, puisque l'Ordre des Scrogneugneus l'a interdit).
C'est ça, la modernité : l'imagination est rangée en case Z23, on peut s'en dispenser, selon nos zélites zélées... :0)

Écrit par : Sophie K. | samedi, 01 octobre 2011

@Sophie K : Oui, ben moi aussi je trouve ça moche (je rajoute c'est subjectif, il vaut mieux le dire, sinon on a l'air d'afficher la panacée universelle, ça la fout mal ;-)
Il y a quelques années, j'avais un ami architecte qui m'avait montré les plans d'un immeuble ni trop chic ni trop modeste, commande dans une petite municipalité ni trop tours ni trop village près de Lyon, et les plans étaient magnifiques, il avait conçu des jardins il disait c'était "ses jardins modestes" (jardins j'aime bien) des montées d'escalier pas flippantes,il avait beaucoup pensé aux lieux de passage, qu'ils ne soient engorgés, pas angoissants, avec des endroits qui permettaient aux gens de causer dans la cage d'escalier bon, et ensuite il m'a emmené voir l'immeuble en question, et c'était une grosse daube affreuse ni plus ni moins qu'un HLM qui se dégradait à vue d'oeil m'a t-il dit parce que ses beaux matériaux (pas si couteux) avait été refusés, il y avait des frilosités, et qu'en cours de réalisation il y avait eu rabotage sur rabotage les trucs intéressants qui étaient sur le plan, avaient sauté les uns après les autres je ne sais pas comment ça marche, en réalité mon ami n'est plus sur Lyon je crois qu'il n'est plus architecte, il en a eu marre d'être à la botte du fonctionnel, c''était un grand esthète mais pas un architecte de renom donc il fallait bien qu'il présente ses projets, pour bouffer, en théorie il remportait pas mal de concours, ses idées étaient approuvées, dans la réalité, il n'a pas jamais pu vraiment les réaliser il a pu faire passer certaines petites choses, secondaires, minuscules mais il était très frustré à la fin, il n'avait plus envie de faire ce métier je sais que cet immeuble qu'il m'avait montré le faisait crever de honte, les jardins modestes, étaient d'une modestie qui avait quasiment été réduite aux bacs de géraniums, ou à sable enfin, je ne sais plus, mais pour les résidents ça s'appelait encore "Les jardins modestes" et c'était du foutage de gueule" bon, parce qu'il y avait eu grosse priorité sur les garages, du coup les garages étaient quasiment luxueux par rapport au reste, et mon ami il regardait son immeuble et il tournait autour et il touchait les murs, il donnait des coups de pieds dans les tuyaux, et il répétait "c'est de la merde", il était content en revanche que les architectes n'aient plus à poser leur signature, mais je ne savais que le Maréchal Nouvouala avait crée l'ordre des architectes. Il a crée pas mal de choses dans le genre "le vieux" dans le cadre de sa "Révolution Nationale", non ? :)
quand je lis ça :

"C'est ça, la modernité : l'imagination est rangée en case Z23"

Ca me fait froid dans le dos, on ne sait pas tout ça... Z23 ça ne veut rien dire pourtant et tout de suite, on comprend....

Merci pour la petite note instructive. Je termine par une note pas trop noirte...Si vous passez par Lyon, (Villeurbanne) allez jeter (si ce n'est déjà fait) un oeil à la maison du livre de l'image et du son, conçue par Mario Botta : au niveau artistique, si vous aimez les formes, ce qu'il a pensé de formes pour les lecteurs et les livres... Je vous dis rien, mais ça remonte le moral, (c'est juste dommage qu'on ne puisse pas y habiter, (il y a toujours un loupé quelquepart)...

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

Pour moi, la question n'est pas la qualité humaine (ou la non qualité) des gens qui vivent dans des immeubles cubiques ou anciens, mais l'esthétique de ces bâtiments et y'a pas photo : pour avoir tester les deux, je dis vive les centres villes historiques. La banlieue, on est heureux quand on la quitte...

Écrit par : solko | lundi, 03 octobre 2011

Solko, Frasby: je ne voudrais pour rien au monde retourner habiter au coeur de Paris où j'ai vécu, je suis mille fois mieux dans une tour "au vert" et dans cette tour il n'y a pas de "séparation" des habitants, mais au contraire beaucoup plus de "liens" (et beaucoup plus de liens que dans les belles maisons autour des tours!). Les pharmacies au pied des tours, je trouve ça très pratique! (réflexion de mère de famille aussi sans doute!) Et les logements sont plus grands que les parkings, qu'est ce que c'est que cette histoire! Enfin, il y a banlieues et banlieues, c'est cela, cette différence, qui compte. Bref je voulais surtout dire que dire "les tours c'est vilain, on ne pense plus là dedans" c'est -à mon avis, mais je vois que je suis bien seule, qu'importe!- c'est comme dire "internet c'est mal, autrefois tout était bien" etc. Bon je vous laisse tous, je retourne dans ma kajapoule, avec ma vie d'idiote et mes voisins idiots!!!( c'est qui ce deleuze?)

Écrit par : Sophie | lundi, 03 octobre 2011

@Sophie : Ce que vous écrivez me rappelle une atmosphère vers Montreuil, un quartier de tours des résidents y faisaient des jardins, pas babas juste plein de gens de ces quartiers qui avaient des idées pour améliorer leur quotidien; il se passait des choses humainement qui rendaient le paysage tout à fait acceptable, j'ai un bon souvenir de ces paysages, c'est proche de votre description donc pour la qualité de vie je vous crois, Paris devient très rude, quasi inabordable, on va être obligé de faire de belles banlieues, ça s'améliore déjà, semble t-il. Sinon, j'ai un peu du mal à vous répondre pardonnez moi. Je ne peux pas répondre si on part du sous entendu qu'il y a une forme de mépris de ma part pour les gens qui vivent dans des tours. Je me sens un peu étrangère, à tout ça si c'est de l'humour, je ne le comprends pas trop (il faudrait me donner le décodeur) ce mépris que Solko et moi semblons avoir à vos yeux pour les gens qui vivent dans des tours, ça fausse tout, ça n'existe pas. Dans le commentaire de Solko à il n'y a pas de mépris (je ne vais pas m'exprimer à sa place). D'autrepart, je précise, qu'à la base ce billet n'est pas un billet sur la banlieue. La banlieue, je connais très mal, le débat me dépasse un peu, la banlieue ça reste un lieu de vie, Jean le dit très bien, c'est précis et j'aime bien cette notion de respect où qu'on vive. Probablement qu'une banlieue telle la votre est en train d'écrire son histoire, d'inventer sa mémoire à partir d'un terrain où peut être avant il n'y avait rien (?) ou assez peu habité. Mes 6 échantillons ne sont pas des vues de banlieue, ce sont des extraits d'habitations plutôt dans des quartiers dortoirs dans la ville même. (Sauf le 3em balcon) c'est une autre histoire. Ce sont + des aires de repos, que des lieux de vie. Le souci c'est que ces barres ont nécessité la destruction (rasage partiel ou total) de petits quartiers qu'on ne jugeait plus rentables, ils n'étaient pas en ruine, on aurait pu les rénover la spéculation immobilière etc etc...... Des gens, ont été chassés relogés contre leur gré, ces projets ont effacé la mémoire de ces quartiers sans le moindre état d'âme (et ce n'est pas la mémoire de vieillards, pas celle du vieux monde) Peut être que c'est vieillot d'avoir des états d'âme, d'aimer voir à proximité de chez soi, bistros, petits bancs, des petites conneries mais moi (c'est subjectif) je trouve ça bien un petit banc un bistro une connerie de rien du tout. C'est pas si passeïste que ça. Je trouve ça vivant. Les cités dortoirs sont pas conçues pour causer sur des bancs. La mémoire des lieux introuvable n'a été remplacée par rien, si peu. C'est sans projet, pour des gens de passage pratique, fonctionnel. Pour l'histoire des parkings et des logements (il ne s'agit de pas votre parking, ni votre logement) c'est le cahier des charges: un exemple chiffré que je n'invente pas: Il est parfois construit, pour un logement de 50 m2, 75 m2 de béton pour les parkings. Parfois on impose deux parkings par appartement (plus rarement 3), 2 c'est fréquent tout ça se récupère financièrement = Plus de plancher dévolu à la voiture que pour habiter, par conséquent les appartements sont plus petits pour des raisons de budget. Sinon les pharmacies c'est très bien aux pieds des tours, je trouve aussi. Le sociologue qui y voyait des choses symboliques a été neutralisé grâce aux caméras de vidéo surveillance, y'en a pas mal par ici hum... (c'est très sympa )...

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

@solko: Oui, oui, c'est carrément ce que je défends :) comme idée , c'est aussi du vécu, (comme vous j'ai testé, je compare) quand j'écris que je ne sépare pas la pensée de l'environnement. Y'a pas photo je suis d'accord avec vous, comme vous encore j'habite dans un lieu préservé en pleine ville, (même si on en critique la transformation), si on compare avec d'autres quartiers (du Dragygnol) y'a vraiment pas photo, (du moins y'a pas les mêmes photos), je n'échangerais pour rien au monde mon pigeonnier peu confortable contre un appartement tout confort en banlieue- même de luxe ou en centre ville dans résidence modern style (avec baignoire, dressing, parking,) pour rien au monde ! ce n'est pas une histoire de banlieue, puisque l'esthétique de la banlieue aujourd'hui grignote doucement la ville, (voir : à Paris même le quartier coloré si convivial de Belleville a failli y passer tout entier, sans les associations, Belleville ressemblerait aujourd'hui à Aubervilliers (crasé Cirach !). A Villeurbanne aujourd'hui, (et c'est sous mes yeux) on est en train de faire sauter les petites maisons d'ouvriers d'avant (si chères à la politique sociale de Lazare Goujon), pour mettre à la place des tours et des barres d'une mocheté qui dépasse l'entendement, construites super vite à peine finies déjà habitées (il faut bien loger vite les populations ça c'est l'argument pour les masses, en réalité beaucoup parmi ces résidence sont très chics avec loyers peu abordables, bref) dans certains quartiers jadis avenants à la tombée de la nuit, maintenant on a la trouille, y'a pas de voyous c'est juste le décor qui fout la trouille avec ses impasses, et une échelle qui n'est pas une échelle adaptée à la vie humaine) il n'est pas question ici pour moi de peser, soupeser l'intelligence, ni la qualité humaine des gens je n'ai pas les compétences (qui les a ?) il s'agit juste d'évoquer une façon de cheminer -mentalement aussi- (on pourrait parler de qualité de vie tout simplement), enfin, comme vous je pense que vivre dans un endroit respectant l'échelle humaine dans son architecture, ça peut rendre beaucoup plus heureux, voire très heureux (même si le bonheur ne s'attrape pas avec un filet à papillons enfin bon... Disons qu'un chouette décor empêche d'être malheureux :) merci pour la visite cher visoni.
Vevi la caple de al Rocix Nourisse ! ;-)

Écrit par : frasby | lundi, 03 octobre 2011

Après avoir lu tous les commentaires, peser les arguments des uns et des autres - j'allais dire le pour et le contre mais l'expression ne me convenait pas - et réfléchi à ma propre vision des choses, je ne suis absolument pas plus avancé sur ce qui est "soulevé" ici.
J'aime a position de Sophie dont je me sens proche. Pour avoir vécu dans une cité quelques temps je peux affirmer qu'une "vraie vie", avec des gros morceaux "d'humain," dedans peut s'y établir. Pour avoir séjourné plus tard dans du vieux un peu chic de centre ville je peux affirmer y avoir trouvé mes marques aussi, grâce au voisinage immédiat composé de gens parfaitement fréquentables.
Ces deux milieux différents sous bien des aspects apparents avaient en commun ce qu'il faut de respect pour "les autres" qui faisait ici et là la seule "architecture" qui, au final compte en priorité : celle de nos relations, ces liens invisibles qui nous "tiennent debout" dans les paysages de nos vies. Et ces paysages-là c'est nous qui en sommes les architectes.
J'aurais bien développé mais j'ai craint d'être très ennuyeux.
:)

Écrit par : Jean | lundi, 03 octobre 2011

@ Jean : Developper . Mais oui ! Quand vous voulez ! Votre texte est très beau, il installe avec douceur, quelque perspective d'ouverture au moment où nous risquons de nous enliser dans un malentendu qui déformant mes intentions m'empêche pour l'heure d'intervenir sans craindre un autre malentendu. Votre intervention vient juste bien :). il faut dire qu'en posant ces 6 petites photos (ce ne sont que des images :) je ne m'attendais pas à une telle discussion (mais c'est très bien aussi). Il faut croire que les murs font écho... Or pour moi, cette histoire de pour et de contre à soupeser, c'est comme un mur recouvert de tessons de bouteilles, vous l'avez sans doute lu entre les lignes (j'apprécie vraiment votre rectification, Jean c'est une délicatesse qui me permet de reprendre un peu le fil avec plus de discernement ), pour ou contre ? combat d'anciens contre modernes ? idiots des tours contre intelligents du village ? Tout cela m'est étranger d'une étrangeté qui me dépasse, cette histoire d'opposition manichéenne, de séparation justement, vous l'avez sans doute bien perçue, n'est pas dans ma tête, elle n'est pas dans mon billet, je n'ai pas d' idée sur les banlieues, vraiment, (pardon pour les détours et contours, je reviendrais à votre texte, ensuite :)... Ce n'est pas mon sujet, la banlieue. Même si maintenant, son architecture se trouve un peu partout. Enfin, bref ! Je vous montre quelques extraits de coins-dortoirs de ma ville, car je ne connais que ma ville, vous parlez de banlieue de cité, c'est un autre sujet (de vie, très certainement). Pourquoi autre ? Parce que vous parlez (-très bien d'ailleurs)- de lieux où les gens vivent, (ça va bien plus loin, qu'habiter) Sophie en parle très bien aussi, et il s'agit encore de "vivre" (et non de juste "habiter") ce sont donc les banlieues (les banlieues dont vous parlez, qui écrivent doucement une mémoire là où il n'y avait sans doute rien avant, c'est un détail qui change beaucoup de choses, s'il y a eu ou non, quelque chose avant. Ou rien ... Et ce n'est pas du passéisme. C'est juste différent. Moi, je vous parle de lieux où il y a eu quelque chose avant, de la vie. Autre chose qu'un dortoir. Des lieux où ne fait pas bien + qu'habiter. Le langage de notre discussion a subi par endroits, comme un détraquage, disons clairement des oppositions entre un monde et un autre, mais ce monde c'est le même, c'est le notre, le même où nous ne parlons pas de la même chose, si ce n'est pas la même chose, ce n'est plus le même langage c'est là où intervient la séparation, (mais pas dans votre texte hein ! :), insidieuse, ou brutale, ou à peine visible qui est parfois dans notre esprit autant que dans le monde et nous tâchons de faire au mieux, pour ne pas la laisser gagner trop. Ainsi entre les mots et les murs, (encore un scoop) il n'y pas tant de différence, sauf quand les mots se couchent sur les murs, alors on a un peu d'horizon (s) comme vous nous les couchez bien, Jean, pardon, c'est une image, car paradoxalement vos mots tiennent encore bien debout ;-)... Je vous ai montré des lieux où la dépression rôde. Où les gens ne s'installent souvent que provisoirement ou bien dans une précarité, ( on dirait quelquefois, "à défaut de grives" juste pour avoir un lit à 2 pas du bureau), Créer les liens, je crois qu ils n'ont pas trop le temps, je ne peux pas parler à leur place, ni faire de généralités, pas mal de quartiers près du lieu où je travaille sont des logements destinés à des personnes logées ici pour deux ou trois ans, par nécessité "fonctionnelle", pas vraiment pour des projets de vie à très long terme Je n'ai pas pensé à l'expliquer, pardon. Ce qui m'intéresse de mentionner est que sous ces photos, in situ, sous ses bâtiments, il y a des lieux qui sont passés sous des pelleteuses, moi, je ne fais que montrer (un peu) le résultat. Je parle d'un déracinement par la mocheté le m'enfoutiste (cynisme) des spéculateurs. Je parle (en n'en parlant pas ouvertement) de gens virés relogés, on ne leur a laissé aucun autre choix je ne parle pas du vieux monde contre le nouveau, je parle du désert qui avance, de types dans les bureaux qui achètent et revendent des terrains et construisent. c'est difficile pour moi, d'expliquer tout. Alors on peut peser, soupeser les pour et les contre, moi, (autre aveu :) je ne sais plus trop qui est pour qui est contre quoi, mais je sais que je ne vois pas les choses pour ou contre, si je parle je sens que ça ne passera pas alors je lis votre témoignage, il est précieux , il est rare d'arriver à visualiser des paysages avec des mots, encore moins une banlieue mais là, Jean, vous nous y invitez avec une grande douceur, esquissant lignes de fuite, tracé d'horizon... Vous restez encore peintre en plus d'écrire, vous dessinez sur les échantillons et j'aime beaucoup cette aire de respiration et puis infiniment cette phrase :

"Et ces paysages-là c'est nous qui en sommes les architectes."

J'aurais beaucoup aimé lire votre développement, je suis sûre que vous ne seriez pas ennuyeux, non, vraiment pas... (Je parie un carambar à la noisette envoyé par la poste tous frais payés) que d'autres lecteurs (trices) seraient très très contents de vous lire, encore... Et vous confierai volontiers les clefs de ce blog, pendant que j'irai faire des photos pas de banlieues, (dont vous venez de nous offrir un très joli tableau) mais des petites maisons frappées de servitude. Merci pour ce texte pour le développement surtout si ça vous dit, ne vous posez pas la question, n'hésitez pas !
à bientôt, Jean :)

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

Jean, c'est très beau ce que vous dites sur l"'architecture" de nos "liens invisibles qui nous tiennent debout"

Écrit par : Sophie | lundi, 03 octobre 2011

Comme Jean, j'avais lu la citation, les commentaires. Et s'il m'a pris quelqu'envie de participer à la discussion et de prendre parti, son commentaire à lui m'en a enlevé le goût.

Jour d’automne

Seigneur il est maintenant temps.
L’été fut très grand
Repose ton ombre sur les cadrans solaires
et détache les vents sur les plaines.

Ordonne aux derniers fruits d’être pleins
accorde-leur encore deux jours du sud
Force-les à la plénitude et chasse
les dernières douceurs dans le vin lourd.

Qui maintenant n’a point de maison, n’en bâtira plus
qui maintenant est seul, le restera longtemps
il veillera, lira, écrira de longues lettres
et inquiet, fera les cent pas dans les allées
quand les feuilles tournent en rond.

Rainer Maria Rilke, 21.9.1902, Paris

J'habite loin de la ville depuis dix ans maintenant. Ni les quartiers préservés, ni les tours n'ont trouvé grâce à la longue... Pourtant, il y a trois semaines, j'y ai passé une nuit. Dans un hôtel. Au quinzième étage d'un immeuble de béton. Devant moi, à un jet de pierre, de l'autre côté de la rue et du ciel, quelqu'un lisait. Paisiblement.

Écrit par : Marc | mardi, 04 octobre 2011

@Marc : Rien à dire. Enfin si :) (si !)
un adjectif ? Trop peu ... Magnifique ! (pas assez :)
plus, un beau texte ; très beau du haut de la plus haute tour.
Vous avez le don de...(elle va le dire ?) de...
(Elle va pas le dire). Pas de mot. Ca suffit. (Tout va bien :)
Je ne sais pas où vous habitez, Marc...

- "J'habite loin de la ville depuis dix ans maintenant."

On dirait le début d'un roman. La phrase tourne comme une horloge devenue folle qui se règle doucement sur un très léger décalage...
"Loin, depuis, dix ans, maintenant", (c'est cosmique !)
Ici, en intégralité, votre immense nano-roman,
lu, à la belle étoile...

A la votre !... ✩
Bonne nuit, Marc :)

http://grooveshark.com/s/Chanson+De+La+Plus+Haute+Tour/2HjKPS?src=5

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

Mes idées et mon expérience de la demeure sont variées, incertaines. Longtemps j'ai vécu avec l'illusion nord-américaine de la maison-petit-royaume enclos, forclos. Où tout serait à mon image. Une sorte de peau dure par-dessus moi, les miens. Puis un jour, pour des raisons circonstancielles, le choix de la maison n'a pas été le mien. Ce qui convenait à l'autre (parce que c'était commode), moi, me désorientait. Je trouvais cela tout simplement laid. C'est un ami, à qui je me plaignais plusieurs mois après le déménagement qui m'a remis les pieds sur terre. « Fais de ton appartement ton château, c'est tout. » Ça n'a pas vraiment marché très fort toutefois. Je suis sensible au bruit. Mes deux fils étaient petits. J'aime les gens, mais j'aime aussi les parcs, les arbres, les trottoirs où au moins deux personnes peuvent marcher. Nous sommes déménagés quelques années plus tard et cette fois c'est moi qui ai choisi l'endroit - toujours en ville... Dans un quartier préservé. Les enfants sont grands. « J'habite loin de la ville depuis dix ans maintenant. » C'est une vieille maison silencieuse qui m'accueille ici. Il y a aussi un verger, une framboisière, des bleuets. Des chats. Parfois des amis. J'ai le sentiment d'avoir trouvé ce que je cherchais. J'aime les gens... ai-je écrit plus haut. Ce n'est pas vrai. J'aime les gens que je connais. Tous les êtres humains que je croisais en ville - et que je devais ignorer, bien que leur regard, leur rythme, leur histoire (souvent ignorée d'eux-mêmes), me sollicitaient. Enfin, ce que je veux dire c'est que je ne souhaite à personne de vivre dans le même quartier, dans la même maison ou dans le même immeuble de la même ville toute sa vie. Car je suis sûr que les lieux, les immeubles, les formes et les couleurs, tout, tout, les autres aussi ceux que l'on connaît et ceux que l'on rencontre, changent nos vies. Pour le meilleur et le pire, ils sont indissociables.

Écrit par : Marc | mardi, 04 octobre 2011

Merci pour le Rimbaud-Ferré. Je connais ce poème (j'aime cette chanson) depuis tant d'années et il demeure un mystère. C'est-à-dire que je suis encore in-certain. Comme devant les murs, les fenêtres...

Écrit par : Marc | mercredi, 05 octobre 2011

Oh! je vois Frasby dans la réponse que vous me faites, que je me fais très mal comprendre, me voilà présentée comme une "défenseuse" (?!) de la laideur moderne et destructrice, et la façon dont les commentaires se présentent semble dire que j'ai répondu à Jean avant vous, ce qui n'est pas le cas, je vois à l'instant votre réponse alors que celle de Jean était là hier, je ne me serais pas permis de commenter la réponse de Jean sans avoir vu la vôtre. Nous sommes très loin de ce que je relevais, qui était que non, je ne pense pas que ces immeubles "destructurent la pensée des gens" ni que "peut-être les gens n'y font plus attention" et je maintiens que je vois là du mépris. On peut ne pas être d'accord! Vous parlez de pensée géographique, ou de sociologue, eh bien justement je préfère mais n'y oblige personne! j'ai juste relevé cela dans un commentaire, (ce qui est le principe aussi ouvert comme possible à priori dans un blog) mon désaccord, je préfère me situer "au milieu" de -puisque je vis au 9ème étage d'une tour- qu' en observateur de cette réalité des tours, je ne suis ni architecte en effet ni sociologue, peut-être que je préfèrerais vivre moi aussi à la campagne ou dans l'île saint-louis du bon côté de la seine. Encore que vraiment je pense mes voisins plus charmants peut-être que ceux que j'aurais hypothétiquement dans l'île saint-louis! (quoi qu'il s'agisse là d'un procès d'intention de ma part!). J'aurais beaucoup d'autres choses à dire sur la douceur des choses que l'on trouve partout et la tendresse, même dans des tours. Bien sûr que dans ma tour il arrive qu'il y ait des pannes d'ascenseur, mais pourquoi à la fin de votre commentaire dimanche alors que nous n'avons pas parlé d'ascenseur, me dire" bon dimanche sans panne d'ascenseur"? Je ne trouve pas ça très gentil ni très malin. Oui je vis dans une tour et parce que je ne vis pas dans Paris je subis trois heures et demi de transport par jour pour aller travailler (à Montreuil justement!), ce n'est pas tous les jours drôle mais mes enfants ont grandi au vert et de toute façon les loyers pour une famille sont absolument inenvisageables dans le centre de paris. Bref disons que quand je lis "les gens" ça m'irrite toujours. Vous savez les centres historiques ont été bâtis en démolissant la campagne et les centres historiques se sont construit à l'origine pour les bourgeois, les bonnes étaient sous les combles et les ouvriers dans les faubourgs. C'est ainsi je préfère manger à la cantine que dans les grands restaurants et vivre dans ma banlieue (ultra privilégiée en plus!) dans une tour que dans une maison au pied de cette tour que je ne pourrais jamais m'offrir! Mais même si je gagnais au loto je n'aimerais pas je crois vivre si loin "des gens"! ! ! Et certains lieux des centres historiques sont vraiment à mes yeux très désespérants, soit très beaux et vides de vie, soit affreux avec leurs mêmes rues piétonnes et mêmes magasins, et pleins de bagnoles en plus. Mais bon je suis une pauvre petite incomprise, snif snif snif! Allez je vosu embrasse!

Écrit par : Sophie | mardi, 04 octobre 2011

@Sophie : Quelque chose m'échappe. Comment me lisez vous, Sophie ? Je ne comprends pas votre interprétation. Nous glissons dans le malentendu sans cesse, je ne sais plus s'il faut répondre car les bases du dialogue sont faussées. Vous ne cessez de déformer mes propos, vous me faites dire ce que je n'ai jamais dit, vous m'interprétez à votre gré,il y a une distorsion terrible entre ce que je vous dis et ce vous entendez, je ne peux me reconnaître dans votre interprétation toutes mes intentions sont déplacées voire complètement versées dans le négatif bref elles passent dans un drôle de filtre Vous m'attribuez une arrogance et une méchanceté que je n'ai pas en réalité (je suis loin d'être parfaite, j'use d'ironie, mais ce n'est pas contre vous, l'ironie ce n'est pas la méchanceté, et en aucun cette ironie ne vous est adressée, elle procéde d'un regard un peu plus général, y compris celui que j'ai sur moi même) sûr ce coup là , je vois tomber les adjectifs, et je ne sais pas pourquoi, mais il faut que je m'en préserve car il est difficile de vous expliquer que vous confondez, vos impressions avec mes intentions, je n'ai pas envie du tout d'être galvaudée dans mes intentions, personne n'aime cela, même sur les choses les plus simples , des formules, d'au revoir, mais puis je vous rassurer ? Quand, je vous souhaite bêtement un bon dimanche sans panne d'ascenseur, par exemple, oui, je vais me justifier, c'est sûr c'était bête dit bêtement il n'y avait pas de sens caché (donc c'est pas bien malin vous avez raison) mais hélas je regrette encore que vous y lisiez un truc bête et méchant, ne s'y trouvant pas, la méchanceté, très peu pour moi, est une chose trop gratuite, dont j'ai vraiment horreur, sur cette phrase ne se trouve même pas la moindre ironie, j'ai peut être une explication, j'ai horreur des ascenseurs, sans être réellement phobique, j'évite de les prendre au moins jusqu'à 10 étages, et je vous souhaitais de ne pas avoir de panne d'ascenseur, parce vous habitez tout en haut, c'était une formule sympathique (con certes, pas méprisante, j'insiste! et sans aucune arrière pensée), si en Décembre je vous souhaitais, un bel hiver sans attraper froid, me le reprocheriez vous ? ce serait pourtant exactement pareil. vous m'attribuez tant de mépris, c'est désespérant vraiment, par exemple vous vivez dans une tour et alors ? Pensez vous que pour cette raison, je vais aller publiquement vous rabaisser ? Et vous juger parce vous vivez dans une tour ? Mais pour qui me prenez vous ? J'aime beaucoup trop la liberté des uns des autres et la mienne, pour aller porter des jugements sur untel ou untel, parce qu'il vit dans une ferme, dans une tour, dans une yourte ou dans un palais , que sais je ? Mon cercle d'amis proches accepte des gens très différents, et leur valeur humaine ne dépend pas de leurs choix d'habitation ni de leur situation, tout à mes yeux est respectable, c'est votre choix, chacun fait ce qu'il peut ce qu'il veut, ça ne modifie pas sa valeur voilà le genre de chose pas maline que je pense. Je vous ai expliqué que je ne fondais pas ma pensée , mon regard, mon écoute, mes rapports aux autres, mon quotidien sur le mépris d'autrui, c'est trop facile, vous avez décidé autre chose je ne peux plus rien dire, et tout dialogue ne peut continuer car la perception humaine se trouve faussée et galvaudée, elle manquera d'écoute et de respect je le crains , je vous respecte Sophie et bien au delà de vos impressions.Je n'ai rien à vendre j'aimerais juste que nous ne tombions pas dans ce piège illusoire où nous met la virtualité, de dialogues de sourds et de jugements arbitraire qui ne voient plus loin que des signes sur un écran qui oublieraient beaucoup trop vite que derrière les écrans il se trouve des personnes qui ne peuvent pas tout encaisser en souriant, parce qu'il est un peu facile de se blesser via des écrans, vous m'avouez que je vous blesse, sans songer un instant qu'à mon tour je pourrais l'être, le virtuel pourrait nous inviter à nous dire que ce n'est pas grave, et moi, je trouve que c'est grave, de soupçonner quelqu'un de ceci ou cela, de mépris par exemple quand on ne l'a jamais vu, jamais rencontré, pas même une voix au téléphone, la voix en dit pas mal sur la personne mais là, nous n'avons partagé rien de réel et déjà vous avez tranché sans vergogne, ce genre de truc qui nous met dans tous les dangers du monologue à plusieurs, s'il n'y a pas d'écoute, comment voulez vous que nous puissions nous accorder ? Par exemple; Défenseuse de la laideur moderne et destructrice ? je n'ai jamais pensé ça, je ne l'ai pas écrit, que les immeubles destructuraient la pensée des gens, jamais je n'ai dit une telle chose, j'ai dit qu'ils créaient de la séparation (et je ne m'exclus pas), c'est tout de même différent au niveau du sens, nous vivons dans un monde qui sépare tout de tout, l'architecture est le reflet aussi de ce cloisonnement qui mène notre pensée, ou bien c'est intriqué nous pensons toujours une chose contre une autre, c'est judéochrétien également c'est culturel et c'est de plus plus net la médecine est cloisonnée, l'école, tout, serions nous capable de penser autrement... ? On peut se poser la question, mais on sait que ce sera compliqué réellement qu'y a t-il de méprisant à noter que les gens ne se rendent pas compte que leur environnement est complexe, je ne fais qu'évoquer nos automatismes face à l complexité et l'inconscient qui encaisse tout ce que nous ne pouvons pas prendre en compte avec niveau de conscience sans cesse en alerte, si on se rendait compte des obstacles de nos environnements de + en + contraints, si on avait conscience à 100% des efforts que demandent tous les contours détours, interdictions de la vie urbaine,si on regardait ça pour ce que c'est tous les jours en faisant attention à tout il est probable que nous serions tous fous ou que tout deviendrait insupportable au lieu de cela nous pouvons faire certaines choses machinalement, refouler nos frustrations et tout ce que la civilisation nous donne de révolte face à des efforts rudes ou des aberrations, c'est seulement cela que je dis. Je maintiens que ce n'est pas méprisant. L'inconscient, le refoulement ? Allez Sophie, je reconnais, je m'exprime très mal, mais j'ai promis que je n'aurais plus recours à Boileau, sinon j'aime vraiment beaucoup votre note vos réflexions (historiques et personnelles) sur les centres historiques je partage votre regard désespérant sur certains centres historiques, et puis vos notes sur la douceur qui croiseront celles de Jean, alors là carrément d'acc. Sans rancune, je l'espère...
Je vous embrasse.

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

" je me demande jusqu'à quel point l'architecte urbaniste se sait menacé d'être le castrateur des potentiels de création existant chez les autres"..." j'entend souvent les rationnalisations les plus étranges venir justifier par maints détours la mise en pratique du désir tutélaire et technocratique, j'entends par là, par exemple, tout un vocabulaire plus ou moins clairement référé à la "liberté de création",justifier que la maison ou la cité soit l'oeuvre sortie toute armée de la cervelle ou de la cuisse de son créateur"
LUCIEN BONNAFE
je ressents ça dans ton commentaire.

Écrit par : alex | mardi, 04 octobre 2011

@Alex : Bon... Ca se complique :) Non, en fait. Il faudrait que tu me dises, si tu le veux bien dans quel commentaire, en haut (Deleuze ?) en bas au milieu ? Où Tu ressens ça...
C'est très touffu, on a des tours de commentaires, et je sais pas bien côté repérage, où trouver un point qui puisse me permettre de te répondre, si tu peux, merci d'avance, Alex ...
Bonne journée...

Écrit par : frasby | mardi, 04 octobre 2011

Bonjour,

C'est dommage, comme souvent les désaccords reposent sur des malentendus... Trois problématiques s'entremêlent dans les prises de parti des uns et des autres :
L'esthétique des logements
Les comportements de voisinage
L'influence ou non du milieu environnant sur la pensée

Sur le premier sujet, on peut raisonnablement s'attendre à ce que la plupart d'entre nous trouvent "moche" les deux premières photos... la proportion sera peut-être moindre pour les deux suivantes... Mais certains qualifieront même de "beaux" les deux premières parce qu'ils y verront une certaine poésie, d'autant plus si ils y auront vécu leur enfance...

Sur le second sujet, chacun fera référence à son expérience ici ou là, ou à ce qu'il aura entendu dire, ou tout simplement raisonnera à partir de préjugés sur l'amabilité supposée de telle ou telle classe sociale...

Sur le troisième sujet, alors là, cela devient beaucoup plus compliqué... A vrai dire, cette question de l'influence de l'esthétique du lieu de vie sur la pensée relève d'un parti pris métaphysique qu'aucun élément factuel, par définition, ne pourrait étayer... Surtout, aborder ce point supposerait de s'interroger sur ce que l'on entend par pensée (une humeur? une proposition mentale? un état psychologique durable?), par influence (c'est un élément déterminant? c'est une variable parmi tant d'autres (la saveur du petit-déjeuner avalé le matin, la douceur de la brise sur la peau, la mauvaise odeur du métro, etc.))...

Pour finir, je ne vois pas bien comment vous pouvez dire que "c'était mieux avant"... On a construit des barres, certes elles sont souvent moches, pour loger une population en proie à une croissance démographique inédite... Mais on ne peut pas faire référence au passé, puisque dans le passé, les problèmes n'étaient pas ceux du présent.

Merci à Marc pour ce poème de Rilke.

Écrit par : christian | mardi, 04 octobre 2011

@christian : Bonjour, merci pour votre intervention d'une clarté qui ouvre une immense fenêtre;
"C'est dommage, comme souvent les désaccords reposent sur des malentendus..."
Oui, je le constate, aussi; vraiment dommage. (il va falloir tout redéfinir, je sais :) la pensée étant inséparable des dissonances que la parole suscite. Si on arrive à traverser l'espace du malentendu sans dommages, il se trouvera une avancée (il me semble). en attendant nous pouvons nous relier à votre commentaire et prendre de l'altitude un instant, cela nous aidera sans doute à ouvrir quelques "frontières". OU dénouer des noeuds. Pour dire que j'apprécie, et aussi votre tentative de regards sur les photos- ce qu'une image pourrait "nous" dire, abordant le thème délicat de la connotation. On pourrait se demander en liant les différents points de vue de la discussion et peut être au constat du malentendu qui réellement me dépasse si "buter" n'ouvrira pas sur autre chose ? (la preuve ! :) tandis que reviendra toujours la même question (assez banale assez évidente) : "comment le sens vient aux images ?" Vous nous invitez à faire un trajet, qui donnera du sens en nous proposant de déplacer un peu la discussion du moins à un autre niveau de questionnement, vu d'un autre angle, hors de nos campements très personnels (qui sont aussi intéressants !). Le message de chacun mis de côté, que diraient les images pures" ? Serait-il possible de les dégager du sens que nous leur donnons ? Si je ne légendais pas je crois qu'il y aurait du texte toujours -dans ou alentour- des images. Ainsi toujours des choses à redéfinir...Vous apportez un éclairage, à savoir où et comment "emmener" ce texte ou plutôt peut être comment le relayer (?) et , ...qu'il ne crée pas plus de malentendus (?) peut être... :
"s'interroger sur ce que l'on entend par pensée (une humeur? une proposition mentale? un état psychologique durable?), par influence (c'est un élément déterminant? c'est une variable parmi tant d'autres (la saveur du petit-déjeuner avalé le matin, la douceur de la brise sur la peau, la mauvaise odeur du métro, etc.))..."
Ces variables infinies c'est encore la connotation. Puisque le langage a du mal à éclairer "tout" on peut reposer la question : "qu'est ce que c'est ?" Ici ce sont des photographies, elles ne disent pas au départ que c'était mieux avant. Elles n'ont pour fonction que de montrer ce que j'ai vu un instant sur un mode différé... C'était quand "avant" ?. Il y a dans la photographie quelque chose qui dira "cela était ainsi à tel endroit de cette façon" ; en même temps sur la toile ça demeure irréel, nous sommes devant une réalité "irréelle" cela crée sans doute quelques distorsions, je ne sais pas... Le "cela était ainsi" va croiser ces variables toujours en ce léger différé, le lecteur montrera d'autres photos dira par exemple : "cela était ainsi pour moi en 1994 à Noisy le sec" Un autre répondra "En 1936 à Fontenay les mimosas c'était beau (c'est un autre exemple)etc... etc... Et ce seront autant de photographies qui viendront s'ajouter à celles de mon choix, autant de de décalages (forcément de malentendus aussi) on se trouvera dans une multitude d'impressions qui auront l'air séparées des autres, cherche-ton une réponse, absolument ?
Je ne sais pas, mais les images donnent aussi à lire, à présent non pas plusieurs paysages mais plusieurs personnes, plusieurs façons d'utiliser le lexique, c'est là où il y a un certain "embarras" non pas dans le sens encombré mais dans le sens "submergeant" c'est compliqué de relier limpidement, ces opinions (sans les vider de leur sens, ) le sens semblera déchiré parfois se perdra-til un instant? Mais il m'importe que cette totalité, se décline de manière vivante ça suppose d'accepter. (même si c'est malaisé) cette part de malentendu(s). Sinon, je ne pense pas dire c'était mieux avant. Du moins, pas de cette façon. Mon avant, il date environ d'il y a 1 ou 2 ans il n'y a de position de nostalgie romantique, ce n'est pas une réfutation absolue de votre pensée mais dans ce cas je ne me sens pas tout à fait accordée à votre phrase (pas dans ce contexte ci) juste une nuance (pardon, elle est encore très "connotée"), je vous cite : "Mais on ne peut pas faire référence au passé, puisque dans le passé, les problèmes n'étaient pas ceux du présent."
Et bien si dans certains cas il me semble qu'on peut. Le passé auquel je fais référence, par exemple, on peut. (pas pour certaines photos, certes) mais par exemple le passé que je défends, (via le langage) il évoque des quartiers datant de 2009 détruits sur des "coups" de spéculation immo" qui ne nécessitaient pas, qu'on réduise une mémoire à zéro, et construise (au rabais), les problèmes de ce passé récent, où l'on a détruit sans nécessité réelle,je crois que les problème de 2009 sur ce sujet sont (à peu près) les mêmes que ceux de notre présent. Mais je ne veux pas réduire à nouveau le débat là où vous lui avez offert une possibilité de s'amplifie. Je vous remercie Christian, pour votre intervention, mes excuses ma réponse est longue ( ses méandres ne vont pas exactement répondre à "vos" points précis) vous êtes le bienvenu quand (et si) vous le souhaitez. Belle journée à vous...

Ps :Moi aussi, j'apprécie beaucoup ce texte de Rilke :)

Écrit par : frasby | mercredi, 05 octobre 2011

pour répondre à ta question je faisais surtout référence aux photos de facades avec le commentaire à la fin "entre l'architecture utilitaire avec plus ou moins...." quand à la deuxième partie de l'intervention de lucien Bonnafé elle colle bien me semble t-il aux rationalisations de DELEUSE
j'ai regardé les conséquences barbares de moulet qui démontre en 7 mn que l'on peut tout contourner dans le métro ce qui est beaucoup plus risquer au passage à niveau des TRAIN....
cela dit tes reponses aux divers commentaires me suffisent.
Amitié

Écrit par : alex | mardi, 04 octobre 2011

@Alex : D'accord, d'accord, je vois mieux, ce que tu voulais dire tu as raison, l'intervention de Bonnafé colle pas mal mais je trouve pas que la rationnalisation de DEleuze soit si ... euh.. Rationnelle, enfin si, mais il se trouve chez Deleuze un certain désordre (tu as lu ses cours ? ...).
Luc Moullet, je suis inconditionnelle c'est de la critique toujours utile et du grand art quant au détournement, en plus il connaît le cinéma très au delà de ce qu'on voit de lui, la démo est assez magistrale, je crois que visionner Moullet aujourd'hui serait quasiment d'utilité publique...
Merci à toi d'être revenu préciser, mes amitiés, itou.

Écrit par : frasby | mercredi, 05 octobre 2011

@Marc : Votre texte est très beau, vraiment touchant. Je l'ai relu plusieurs fois, il s'y trouve une plénitude qui n'appartient qu'à vous et qui pourtant semble se lier, se reliera (je crois :)
à d'autres gens dans d'autres maisons. Sophie disait dans un précédent commentaire que le terme "les gens" l'irritait, c'est vrai, il pourrait être irritant, (en général) il pourrait signifier que "les gens" c'est une réduction du particulier à une masse sans qualité, un peu vite emballée, j'ai eu longtemps cette sensation, et puis en lisant Giono (oui, j'aime beaucoup Giono c'est pas bien, on m'a dit :) en lisant Dhôtel, et quelques autres... J'ai réalisé qu'il pouvait y avoir de la bienveillance, un regard très respectueux qui ne déprécie aucunement la qualité individuelle même sans la connaître, dans ce terme "les gens", vous parlez de sollicitation c'est exactement ce que je ressens si bien rendu dans votre passage (ici, je vous cite) :
"J'aime les gens... ai-je écrit plus haut. Ce n'est pas vrai. J'aime les gens que je connais. Tous les êtres humains que je croisais en ville - et que je devais ignorer, bien que leur regard, leur rythme, leur histoire (souvent ignorée d'eux-mêmes), me sollicitaient"
Je partage sans réserve votre vue (je ne dis pas "vision" - la vision c'est peut être l'affaire des dieux ? (ou de Rilke ? ;-) en fait, non, je vais garder exprès, la part humaine :) votre vue donc, est très ouverte, qui n'ira pas mentir à nous parler "d'amour des gens", lorsqu'on vit dans une grande ville, on ne peut pas s'investir d'un si grand amour, il est déjà si difficile d'arriver à aimer (bien ou mieux) les gens que l'on connaît, tellement nous passons de temps à courir après le temps...
Moi non plus je n'aime pas les gens, dans le sens où vous l'exprimez (j'insisterai encore très lourdement, sur le fait que je ne les méprise pas mon regard, la plupart du temps sur les gens, notamment en ville est assez curieux, apaisé, sans tomber dans "le bon sentiment" disons, j'aime cette ouverture, ce tout venant, j'aime les possibilités quand tout peut advenir mais sans les espérer, cette circulation,ces échanges (micros) qui peuvent un instant, surgir, tout cet intempestif, et parfois ces rencontres d'une seconde qui ne sont pas comme de grandes rencontres et qui traversent la conscience, les corps, le sentiment, nous changent un peu sans qu'on ait besoin d'y penser... j'aime aussi cette aspect de notre temps (de notre époque) comme dirait Fernand Chocapic "cubiste et colorée"... :) sans réserve, je partage votre parti-pris de variation des lieux (c'est pas exprès pour flatter, c'est une reconnaissance personnelle à quelque chose qu'il m'est donné de vivre aussi, je dirai une sorte de chance, de ne pas habiter toujours au même endroit je crois également (pardon, je vous re-cite) :"que les lieux, les immeubles, les formes et les couleurs, tout, tout, les autres aussi ceux que l'on connaît et ceux que l'on rencontre, changent nos vies. Pour le meilleur et le pire, ils sont indissociables."
Merci Marc, je vous souhaite, un verger, une framboisière, des bleuets, (c'est pas les mêmes qu'ici) tant qu'ils vous seront chers. Des chats...

Pour Léo Ferré, (Rimbaud) oui, cette chanson est assez mystèrieuse, tout comme celle-ci et son titre aérien, je vous l'envoie, j'espère que vous la capterez au + près de si loin :

http://grooveshark.com/s/Il+Patinait+Merveilleusement/2HjL75?src=5

Écrit par : frasby | mercredi, 05 octobre 2011

@Nagata lee diamand : Je ne publie pas votre commentaire, comme convenu, bien qu'il soit extrêmement bienveillant. Je vous ai envoyé un courrier mail mais il me semble qu'il n'a pu être acheminé correctement, je vous passe ici une petite note pour info, si vous n'avez pas reçu mon courriel vous pouvez m'écrire en passant par l'adresse qui se trouve en haut de ce blog à gauche. Nous évaluerons ce qu'il se passe en réalité... J'ai un ami très très informaticien au cas où, je sonnerai la sirène d'alarme (il est très fort) ce que je crains c'est que ce genre de (piratage ?) touche d'autres blogs. J'espère que de votre côté vous n'avez subi aucun dommage.
Encore merci de m'avoir informée.

Écrit par : frasby | jeudi, 06 octobre 2011

Je découvre et ce billet et ces "tours" de commentaires. Quand je passe qques jours sans venir, je vais direct au dernier billet, et suis alors en décalage avec la vie qui s'est déroulée jusque là. Il faudrait toujours reprendre la vie où on l'a laissée...
Moralité : ne t'absente jamais, ne change pas tout le temps de maison (comme le suggère Marc), reste à pied-d’œuvre... :)

Dire comment on habite, c'est dire beaucoup. Avoir un blog, c'est déjà montrer sa maison...

Un SDF (et on devrait enlever le F, car il y a absence de domicile) reste-t-il longtemps quelqu'un ?

Écrit par : Michèle | samedi, 08 octobre 2011

@ Michèle : Oui, des tours de commentaire... C'était inattendu.
Il ne manquait que vous :) on s'attache que voulez vous !
quoiqu'il est difficile virtuellement de ne pas se décaler un peu, ce serait au détriment de la vraie vie, bien que tout ce qu'il se passe ici soit vrai, il nous faudrait un double "virtuel" qui assure quand nous n'y sommes pas, les présences dans ce sens je suis assez pour le clonage ;-) ça éviterait de rester une vie dans la même maison tout en permettant de ne pas en changer, et rester à pied d'oeuvre, partout ! je reste assez proche des suggestions de Marc autant que des votres enfin bon c'est par pas complaisance non plus, mais pour mieux mesurer nos attachements parfois, je trouve qu'il est bon de se détacher ça peut aussi apporter un petit décalage (tel celuidu voyageur ?) que j'apprécie assez. Par contre je ne sais pas si avoir un blog c'est montrer sa maison, peut être un peu, mais à mon sens c'est une façon certaine de sortir aussi de sa maison... Les deux propositions ne s'opposant pas forcément Elle est très belle votre suggestion de SD. Non seulement nous sommes voués à l'impermanence mais je me demande si l'importance que nous accordons à nos intérieurs (je ne suis pas trop d'accord avec cette idée développée par pas mal de gens vous ne l'avez pas écrite ici, je sais,mais j'improvise...) que nos appartements reflètent nos intérieurs car ce serait encore accorder beaucoup trop d'importance à toute forme de déco - et à l'influence des catalogues et du confort sur nos esprits, même si ça compte, pas au point il me semble de faire office à ce point de "miroir") j'ai croisé des sans domicile (solide), SD vivant au "village" de L'abbé Pierre à Neuilly Plaisance ou des "sans domicile persos" SDP ou presque SD (ces gens en transits permanents entre plusieurs lieux, qui ne s'installent jamais trop où ils se posent) ils avaient une imagination plus luxueuse et plus chatoyante que des suites (d'appartements) baroques ( leur mobilier se limitaint à un lit une table, un frigo et des livres, grosso modo, n'étaient pas du tout le reflet de leur personnalité) ...
Enfin, oui, pour revenir à SDF= vous avez raison, plus on y pense plus c'est absurde, et n'a pas de sens qu'au regard d'une société, qui n'a rien d'une "vraie" référence ... :(

Écrit par : frasby | samedi, 08 octobre 2011

@ Michèle : Même si on ne bouge pas. Et que les autres bougent. C'est comme si on avait bougé. Non ? Je pense que je m'inquiétais de ceux qui - n'ayant pas vraiment choisi leur demeure, ou n'ayant pas fait un vœu de stabilité, n'ont pas la liberté de partir ou de changer de lieu. J'aime cependant, dans l'univers immense de la toile, quand vous entrez à certains jours, petite planète bien située où l'horizon n'est pas bouché par la vue des tours, j'aime quand vous entrez donc, j'entends votre voix jusqu'ici et je vous décoche un sourire sincère à chaque fois.

Écrit par : Marc | dimanche, 09 octobre 2011

@Michèle : Je vais piquer à Marc, sa dernière phrase, mais pas à son insu, hein ! (ah non non non !), et puisque je ne pourrai le dire mieux, ça fera deux voix dans le choeur...

Écrit par : frasby | dimanche, 09 octobre 2011

http://www.youtube.com/watch?v=y1moLRuEtms&feature=feedlik

J'ai pensé que ceci trouverait sa place ici.

Écrit par : Marc | lundi, 24 octobre 2011

@Marc : Oui, c'est "sa" place ici. J'approuve à 100%.
C'est une très belle correspondance et découverte pour moi, je ne connaissais pas cette chanson. Merci.

Je pourrais vous offrir celle-ci, pas vraiment une réponse mais un écho peut être, (enfin je crois :) ...

http://www.youtube.com/watch?v=Nu0uaGiyYAk&feature=related

Écrit par : frasby | lundi, 24 octobre 2011

Mais oui, un écho. « ... demain, des soleils amoureux leur lècheront la face. » Merci pour cette découverte.

Écrit par : Marc | lundi, 24 octobre 2011

@Marc : oh mais de rien ! merci à vous.
Un écho, oui, j'aime beaucoup ce petit temps de retard :)
Reprendre à rebours l'ascenseur avec le décalage horaire qu'on sait, pour lancer l'écho et qu'ainsi vous le rattrapiez à la volée, au nez de la ponctualité imposée par ce soleil unique, les fuseaux horaires tourneboulés par vos oreilles épistolaires... J'aime beaucoup cette idée.
"Demain des soleils amoureux", multiples et mouillés ! c'est ça la vraie trouvaille !)
En attendant (demain), je vous souhaite le bonjour ou la belle nuit...ou peut être les deux
allés,
avec les soleils... ? :)

Écrit par : frasby | mardi, 25 octobre 2011

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