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jeudi, 30 septembre 2010

Le premier mouvement de la vogue

  Ô mes humains, consolons-nous les uns les autres [...]

JULES LAFORGUE extr. "Complainte d'un certain dimanche"

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Je ne sais pourquoi les vogues, les fêtes foraines, les manèges tournoyants m'ont toujours fait cet effet de merveille triste, et depuis très longtemps il me semble qu'il me manque quelque chose comme une case peut-être, dans laquelle glisser une forme de joie qui m'est tout à fait étrangère, qui serait celle de ces fêtes populaires obligatoires comme si je descendais nouvellement d'une de ces soucoupes volantes du petit manège des quatre à huit ans, mais sans la joie. Enfin, si c'est la joie ça serait une joie pas pareille comme celle des gens qui prennent des fous rires seuls aux enterrements, une joie nerveuse, où on se met à avoir une tête qui sourit tout en serrant les dents, on sait, cette tête ce n'est pas notre tête à nous c'est la tête de tout le monde, la tête des gens dans les tamponneuses, la tête des gens qui marchent le coeur léger avec des gaufres et cette tête ne va pas avec ce qu'il y a dedans. C'est comme si on mettait son autre tête qui se balancerait au bout d'un mousqueton dans sa poche avec le mouchoir dessus, une tête d'enterrement sous un tout petit linceul jetable en papier blanc du style Kleenex.

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Nous revoilà gaiement avec une barbe à papa encombrante qui nous rentre dans les dents, nos doigts gluants, collés de sucre nous feraient redouter de rencontrer par hasard une vague connaissance, par exemple un ancien professeur de philosophie intimidant, ou même monsieur Marcel Rivière (homme d'excellence), pour conjurer le sort de cet éventuel serrage (serrement ?) de main collée collante, on se dit en croisant d'autres gens, avec des pommes d'amour ou des gaufres qu'on aurait dû choisir les pommes d'amour ou les gaufres toutes ces choses que mangent les autres gens, on voudrait les manger aussi dans la vogue dévorante de sucettes en tourbillons pour l'humeur qui part en sucette par les tourbillons de bonbecs et pour le tour en tourbillon d'une machine high tech qui monte dans le ciel sur une musique de geek. A mesure que l'on s'approche d'un autre manège synthétisant le charme (ou l'horreur) des sixties, il y  Elvis Presley qui clignote de l'oeil pour raccoler le pelerin sur des espèces d'autos qui tournent au milieu de Las Vegas sur Rhône, Las Vegas sur "colline qui travaille", ou Las Vegas sur "Gros caillou" version science fiction plutôt d'époque Cosmos 1999 avec un petit côté "Temps X" pour l'insoutenable laideur de l'ensemble. Ceux qui croyaient que la vogue était tout aux marrons (tel est son nom à l'origine) et peut être toute bercée de flonflons, y trouveront un grand décalage, mais que voulez ma bonne dame comme disait le Pépé Dylan "The Times they are a changin".

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Il y a des gens qui paient une fortune pour s'installer dans des machines dont le seul but est de les retourner à l'envers, (pas les machines, les gens, enfin les deux), il y a la musique de Radio Ener(v)gie pour leur donner envie de vomir, (enfin pas la musique, les gens, mais la musique aussi). Parce que la vogue elle est comme ça, funky, techno, disco, très boite de nuit toute plantée sur les USA dans un esprit Macumba de Palavas les flots. Depuis que la grande roue est en bas, (fût en bas ? c'est que nous du gens du plateau, on descend peu en ville), et qu'il n'y a plus de chenille "Papillon" ou alors je ne l'ai pas vue. La vogue elle est surtout américaine, avec des machine à foison, tellement de machines, qui font des bruits de marteaux piqueurs, de forge, de presse, tellement industrielles qu'on se croirait à l'usine des metallos mais ce serait l'usine en même temps que la sortie de plusieurs usines, sans oublier les ateliers de Chamallow et de fraises Tagada. enfin bref !

vogue0083.JPGQuand j'étais petite je me souviens que j'avais honte sur mon manège et du manège j'en faisais un peu pour faire plaisir à mes parents qui me disaient "Va t'amuser !", et j'avais honte que mes parents ils m'attendent sur une chaise comme dans une salle d'attente, non pas que j'avais honte de mes parents, (ces choses arrivent plus tard) mais je crois qu'il m'était désolant du haut de mon petit âne à poils blanc surmonté d'un diadème, de voir que mes parents me regardaient tourner en rond pour mon seul bon plaisir, sans qu'aucun d'entre nous n'en ressente aucune gêne. Mais ce n'était pas les même manèges, en Nabirosina, il n'y avait pas de soucoupes volantes, ni de machines tonitruantes venues d'une autre planète, et quand le tour de manège était fini, mon père il me donnait 1 francs pour aller tirer des lézards ou des porte-clefs en plastique dans des petites machines à la con, et plus mes parents me disaient "Va t'amuser !", plus j'avais envie de rentrer à la maison, finir mon "Oui-Oui et la gomme magique" tranquillement assise sur les escaliers de la cave. J'ai toujours été rabat- joie de toute façon, dès qu'on me demande de m'amuser, je ne sais pas pourquoi, ça m'énerve, je n'ai plus envie, et là, ce samedi surpeuplé sur la colline, j'ai remarqué une petite fille avec des bas violets qui trainait les pieds à la vogue, on aurait dit que tout le plateau de la Croix-Rousse, l'intéressait, tout sauf la vogue, alors que durant ce mois, le plateau de la Croix Rousse n'existe pas, il devient une fois par an, le plateau de la vogue voire même le paradis des enfants-rois, et la petite fille ce qui l'intéressait sur le plateau de la vogue, c'était justement celui de la Croix-Rousse, avec le café des écoles tout orange, c'était la statue du vénérable Jacquard mangée par les enseignes des stands et les grosses ampoules clignotantes du bazar de l'oiseau vogueur, c'était l'arrêt de bus qui met des flêches dans tous les sens et les huîtres toutes fraîches du "café des Voyageurs" ou du "Jutard", c'était le "Gros Caillou". Et ses parents ils lui disaient à la petite fille aux bas violets "vas t'amuser ! amuse toi voyons !" comme dans la pièce de Michel CHION je ne sais plus si c'est "La ronde" ou bien "On n'arrête pas le regret" , inspirée plus ou moins de Jacques TATI, peu importe que ce soit "La ronde" ou bien "On n'arrête pas le regret", puisqu'il se trouve qu'il n'y a pas grand monde qui connait Michel CHION, peut être que dans le cadre d'une vogue, "On n'arrête pas le regret" ou bien "La ronde", c'est un petit peu pareil...

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Bonus : Pour le plaisir du lo-fi tout au dictaphone je vous ai ramené 43 secondes du son d'un forain de la vogue en train de gonfler des ballons. A noter que ces ballons seront tirés à la carabine l'instant suivant, le forain passant sa journée à gonfler des ballons, des ballons et encore des ballons...


podcast

 

Photo 1 : Le plafond du petit manège (4 à 6 ans) sur la grande place de la Croix Rousse. Adorable, en guise de reste de la vraie vogue disons d'une vogue bon enfant comme on aime...(Aimait ?)

Photo 2 : Au stand de la pêche aux canards. Je n'ai jamais trop compris le principe mais les enfants le comprennent, donc c'est ici que je prends des cours de pêche aux canards, offerts gratuitement par les enfants, du haut d'une chaire (ou d'une chair) celle des braves pères un peu neuneus pour l'occasion, dont certains ne manquent pas de charme, comme celui-ci, dont le visage épanoui (le droit à l'image m'interdit de le révéler ici) me donnerait presque envie d'être à la place de la petite fille, mais enfin, mon papa était bien joli aussi à l'époque où j'avais moi aussi des baskets à la mode avec des collants blancs, faudrait pas croire que la pêche aux canards soit une invention de la Fée Technologie, non mais !

Photo 3 : Les images parlent d'elles mêmes mais j'aime assez la mélancolie des tigres (surtout du blanc aux yeux bleus) qu'on peut donc gagner dans des tirs de bidules et de machins à la carabine dont je ne saurai pas trop vous expliquer les tenants, ni les aboutissants.

Photo 4 : Du côté des plus grands, là où c'est l'Amérique, je ne sais pas trop ce qu'on fabrique, mais ça m'a l'air d'être des histoires de grands, des histoires d'hommes un peu dans l'esprit du poker, mais il faudra que j'y retourne...

Photo 5 : Finalement, pour les joies du reportage j'ai cédé à la tentation de faire un petit tour dans une rutilante Barbie-mobile, n'ayant pas le permis de conduire, vous comprendrez qu'il y avait surement au fond, le plaisir de mêler l'utile à l'agréable tout en m'offrant (je ne me refuse rien), le deuxième frisson de ma vie, puisque la dernière fois que j'ai conduit j'ai embouti joyeusement la Ken-mobile d'un ami dans un arbre, alors autant prendre le moindre risque quoique sur ce coup là de la vogue, la chance n'étant pas avec moi, j'ai dû tourner des heures dans des embouteillages, et comme on dit à Lyon, "c'est plus fort que jouer au bouchon" mais je ne désespère pas, j'irai faire de la Barbie-mobile à une autre heure, peut être pourrais je la piloter par delà les pentes jusqu'au Parc de la tête d'Or ?  Puisqu'on dit que l'avenir appartient aux audacieux... Lyon, Croix-Rousse, l'éternelle vogue et cette année encore... © Frb 2010

Commentaires

Magnifique, Frasby, vraiment magnifique !
Tellement juste, sur la joie ... et l'injonction Amuse-toi !
La petite fille aux bas violets (moi c'étaient plutôt des chaussettes longues, même pas des collants blancs), on la connaît bien...
J'ai été emportée par ce texte, son rythme à la diable, et je n'ai jamais rien lu d'aussi remuant (dans tous les sens) sur la fête foraine. J'y retrouve la mienne de fête, je devais avoir huit ans aussi (pourquoi aussi ?), et ce petit garçon à l'air triste à qui j'aurais bien donné la main, mais ça ne se faisait pas ...
Merci, pour la découverte de Michel Chion (je suis compositeur, j'écris des livres, je suis chercheur, je cherche, comme un scientifique, les relations du son et de l'image, je cherche le son...). Ce qu'il dit est me plaît, qu'il faut beaucoup d'art pour faire de l'art...
Merci, vraiment , pour ce texte, que ne désavouerait ni Michel Chion, ni Tati (et là je ne sais pas, on demandera à Jean, si le "ni, ni" fonctionne chacun pour soi, auquel cas le verbe est bien au singulier, ou bien s'il s'agit de la juxtaposition même négative de deux sujets, auquel cas le verbe devrait être au pluriel, el, el)...

MERCI, Frasby.

Écrit par : Michèle | lundi, 11 octobre 2010

J'ai oublié : sublime aussi le vers de Jules Laforgue !
Et superbes vos photos ! Roland Barthe disait que les adjectifs ne sortent que la nuit, je crois qu'il n'aimait pas les adjectifs, mais moi là je ne sais pas faire autre chose que coller des exclamations adjectives à votre œuvre (ouvrage) sublime.

Je suis revenue sur celle du père, cette main ouverte qui dit tout, il y a comme ça des papas poules, et sur celle des tigres, fabuleux les tigres, et celle du plafond du manège. Je crois que je vais me mettre à photographier les manèges :)

Écrit par : Michèle | lundi, 11 octobre 2010

@Michèle :C'est vrai qu'il est bien chouette notre Julos ! Je ne savais pas que Roland Barthes n'aimait pas les adjectifs, on peut savoir en quel honneur ? (de toute façon Roland Barthes on s'en fout il est mort (!:-O) "quand le chat etc... Les souris dansent" c'est pas que je veuille être recouverte d'adjectifs élogieux, que nenni, vous êtes déjà si enthousiaste, Chimèle, mais si ça vous fait plaisir d'utiliser des adjectifs, on va pas se faire emmerder par comment s'appelle déjà ?
Raymond Barre (:-O!) ? De toute façon, moi Frasby, toute puissante en mon domaine, je décrète solennellement devant la naplète que les adjectifs seront désormais autorisés à sortir de jour comme de nuit dans leurs plus beaux habits de fête (et même en guêtres si ça leur plait). Toutes sortes d'adjectifs des bons comme des mauvais, et je déclare ouverte la vogue aux adjectifs.
En même temps "sublime" c'est peut être un peu éxagéré , non ? Mais je ne mettrai pas la bride sur vos beaux enthousiasmes Fée Chimèle car ils me font plaisir, vos enthousiasmes et je ne vais pas les bouder, l'enthousiasme est toujours contagieux surtout par des temps bégueules et blasés et donc je suis encore plus heureuse de voir que vous aussi vous avez vu cette main ouverte, j'avais remarqué cette main de loin, j'avais très peur qu'il la referme, si vous saviez les risques que j'ai pris avec mon petit appareil photo en plastique rose :) pour vite vite vite attraper cette main, qui dit tout, oui c'est ça. Elle est très belle cette main, on se rêverait volontiers en blotti de petite fille, n'est ce pas :) ?
Proposition malhonnête, puisque je n'ai pas trouvé encore une place pour vos belles listes de trains,, si ça vous dit que je publie vos plafonds de manèges(en vous citant bien sûr) gardez en coin de votre esprit que les portes de CJ vous sont grandes ouvertes, on pourrait (si on était pas si timide) demander à Jean d'écrire un petit texte, on pourrait... Gardez en coin. J'ai un beau tapis rouge pour accueillir les belles gens.
Le tout à votre guise et sans obligation d'achat. Merci encore pour vos très belles interventions ici et là.

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

C'est dans le sud-est et en suisse que l'on dit la vogue.

J'ai des cousins du côté de ma mère qui sont forains. Toute la famille. Et justement du côté de Lyon. Ils avaient un stand de tir et d'attrape- objets, avec une petite grue (Les Champs Elysées" je crois et aussi un autre de machines électroniques de jeu. "Macao. L'enfer du jeu". Et aussi une petite guitoune de bonbons et de barbe à papa. Toute la famille y était dans la foire.

L'autre-partie de la famille était primeurs sur les marchés.

Bonne journée;

Écrit par : patriarchp | lundi, 11 octobre 2010

@Patriarch : l'année dernière vous aviez je crois evoqué ces gens
qui étaient des forains. Mais je crois qu'on n'en savait pas trop plus. Cette année nous en apprenons plus et je compte sur vous pour que l'année prochaine nous en sachions encore plus, plus plus. Ainsi au fil des ans, tout cela ferait peut être un roman; vous pouvez y aller, personnellement j'aime beaucoup les forains.
"Macao", "les champs Elysées" si ça ne ressemble pas à des chansons, alors c'est le début d'un poème. Merci à vous, Patriarch
revenez quand vous voulez, elles sont très craquantes vos histoires.

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

Même si le opérations du grand théâtre des choses et des êtres - mais le théâtre est partout sauf au théâtre, non ?- n'étaient pas truquées, je m'arrangerais pour vous attribuer le pompon.

Écrit par : Chr. Borhen | lundi, 11 octobre 2010

@Chr. Bohren : Mais je vous reconnais vous !!! avec votre grosse casquette, et vos rouflaquettes, inutile de vous déguiser je vous reconnais ! vous êtes la réincarnation du monsieur du manège (là où que mes parents ils me regardaient tourner) qui me donnait littéralement le pompon, (quand je paradais sur mon petit âne à poils blancs surmonté d'un diadème), si vous croyez que je déjà à l'époque je n'avais pas remarqué votre petit manège (:-O!)

Sans rire (assez ri!) . Pour votre première question c'est oui :)
Et pour vos petits arrangements jolis, c'est oui aussi (arrangez vous pour que personne ne cafte :-) Recevoir le pompon de vous au delà de l'éthique, de la morale, de ce qui est juste, vous voir prendre de tels risques me fait un effet qu'on pourrait dire jubilatoire . Je me sens comblée. Merci à vous Chrisbor.

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

Comment ça, mais vous n'êtes pas près de payer une fortune pour monter sur une machine qui vous retourne sans cesse la tête à l'envers ???
Dès fois, j'ai l'impression que c'est fait.
Nous avons payé une fortune (nous sommes nés) et cette machine où nous sommes ne nous laisse aucun répit; la tête à l'envers, en effet, et nous torunons, la vache...
Comment expliquer sinon qu'ils y trouvent un tel plaisir, ces ados débiles qu'on voit là-haut, à brailler comme ça ligotés dans l'air tels des dindes enfourguées, hein ? même qu'une vache, une dinde, un cochon, i's laisseraient jamais faire, ça mais les humains, y' payent... (enfin, leurs parents, hein, tout ça c'est relatif...)
Bon, c'te année j'irai à la vogue que par vos billets interposés car je crois qu'en effet ça part tant en eau de boudin que c'est plus la peine trop d'y aller traîner ses guêtres ed'monter les escaliers, surtout que vos photos vives et colorées évitent le désagrément du déplacement alors merci encore, cousine...

Écrit par : solko | lundi, 11 octobre 2010

@Solko : Je suis ravie de vous lire, et retrouver votre plume enjouée de belles colères du bel octobre qu'on enmachine odieusement sous les yeux fatigués (il a les yeux battus vous ne trouvez pas ? notre Auguste Jacquard médusé) La roue (où est-t-elle ?) tourne et la route aussi, bien en rond, pas bien rond (allez comprendre), nous sommes un peu bégueules nous autres
cousins cousines :-), un rien pourrait pourtant nous amuser, je crois, c'est peut être cette crème chantilly, ce ketchup, cette sauce barbecue ajoutée sur les chaises électriques joyeuses qui travaillent notre système nerveux et le mettent au supplice. Les ados, on ne va pas leur jeter la pierre, ils sont crétins parce que leurs parents leur ont légué un monde crétin, moi j'vous dis (sans espérer vraiment, ou d'un gai désespoir) que les ados il faut peut être les laisser venir parce on est crétin de toute façon quand on est un ado, mais crétin sympathique, on se prend le monde en pleine poire, déjà ado je suis un arrivée dans un monde épuisé où il n'y avait plus d'idéal où la valeur de l'ado basique était le fric pour s'acheter des trucs, depuis il n'est venu aucun courant de pensée vraiment alternatif qui puisse insuffler du remue ménage. C'est vrai, je me demande ce qu'en penseraient les cochons et les dindes si ils voyaient ces bidules là et nous autres bidéles urbatis sanglés comme des forcenés du Navitier dans nos camisoles divertissantes et qu'en senperaient son crasés véchas ? elles trouveraient que tout ça ressemble peut être trop au marché de St Christophe en Nabirosina qui vient de tout informatiser son système, avec des ordinateurs à véchas du coup ça ne ressemble plus à un marché mais bon (je ne vous le raconte pas, je sens que ça va vous contrarier :), remerciez moi je vous épargne :)) et saluez pour moi ce Saint homme monsieur Rivière s'il n'a pas pris une crise cardiaque devant la chenille de Dracula Cela dit Solko, je vous félicite en ce bel Octobre d'être le dernier homme sur le Divin Plateau, et peut être même sur cette terre, à porter des guêtres, vous m'offrez une grâce, je trouve cela bien beau, surtout n'allez pas les coincer dans une de ces soucoupes volantes sinon vous seriez obligé de porter(diable !) des grosses baskets fluos comme tout le monde, et si cela vous arrivait, à vous, cela aurait encore quelque chose de la perte du monde.
Merci de votre visite (parès vuos ovira pirmos tnat rourciers ej n'osias supl vuso icrere, ej susi châle cmemo totu el dome) Surtout (troutsu) ne châlez reni (chalereni) cousin ! :))

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

beau petit reportage avec des photos arc en ciel aussi douces que ces sucettes sucre d'orge de foire .
vIVE LA FOIRE

Écrit par : alex | mardi, 12 octobre 2010

@Alex , merci à toi, j'ai un peu adouci les couleurs des photos c'est vrai, parce que oui, certes, tu as prononcé le mot ce n'est plus tout à fait une vogue c'est une FOIRE, on ne sait pas trop de quoi mais bon... Pourvu que vivent longtemps les pommes d'amour et la barbapapa ! (et les marrons !... Où il sont les marrons ? où ils sont ? :-)

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

Notre Frasby est emportée par la fête baladoire ! :)
Je l'aperçois qui se gave de marrons grillés (chauds les marrons chauds), et boit un petit coup de vin blanc sous la statue Jacquard qui sert d'observatoire au vieil oiseau rebel, qui fait peur à l'oiseau vogueur, qui va bientôt nous ramener Frasby...

Écrit par : Michèle | mercredi, 13 octobre 2010

@Michèle : Non ! non ! au secours ! j'appelerai vite la Fée Chimèle qu'elle me tire ce tintamarre, car emportée dans cette machinerie infernale, je serais broyée, piétinée, brisée menue et promise à une mort certaine dans d'atroces souffrances (je vous renvoie au commentaire du "cousin" un peu plus haut" qui prend note avec justesse § rage de la grosse ambiance de cette "vogue-soit disant- aux marrons" pour laquelle je crois que nous gardons une tendresse, dans le sens où si on nous l'enlevait il y aurait quelque chose d'un peu perdu, même si de toute façon, c'est ici, en présence un peu perdu quand même, voire complètement, entre les forges, les presses, les usines à simulateurs, stimulateurs, et autres piloris electroniques, bientôt si ça continue on aura des manèges vibromasseurs :-O!
pour trouver un cornet de marrons, il faut déjà se lever de bonne heure, ou bien le petit marchand de marrons il est comme cette vieille bicoque coincée entre 2 immeubles modernes dans les dessins de la vie moderne vue par Sempé, et pourtant, le diable sait que je chéris bien des machines mais là, manger des marrons chauds dans ce décor là, ça devient vite écoeurant, déjà 4 marrons à la suite dans un décor normal c'est hyperbourratif et là non on est gavé d'entrée, pas besoin de marrons, tant il y a plus d'agressivité et de machines à sous que de fête dans ces univers là, (où alors n'ai je pas le goût de la fête, ou suis je devenue has been ? je ne sais pas) mais cela ne vient pas des forains non plus car ce sont des gens adorables, je l'ai vu lors de mon petit reportage, je n'ai croisé que des forains gentils qui étaient prêts à m'offrir des tours de manèges gratuits mais bon ceux que j'aime (pas les forains, les manèges !) sont pour les moins de 6 ans or je viens d'avoir mes 7 ans il y a un mois c'est trop bête (rires) et ceux qu'ils m'offraient (pas les 7 ans, les manèges !) il faut être sanglée la tête en bas et suspendue à 30 mètres de haut, une chance peut être pour attraper l'oiseau vogueur qui nargue ce bon monsieur Jacquard,afin de se faire des brochettes d'oiseau vogueur aux marrons encore faudrait il trouver un gazon tranquille où l'on puisse étendre la serviette à carreaux, en résumé, la vogue c'est trop de travail et vous savez bien que je suis contre toute idée de travail... Donc je fais comme le cousin, je m'exile, là j'ai trouvé un coin tranquille, et le vin blanc de la vogue oh non non, vous savez bien que je ne bois pas d'alcool :-O !sauf de grands millésimes ou du champagne, encore faut il que les bulles soillent (!) très fines, quoique après une vogue pareille une petite goulée de fée verte nous remonterait bien le moral, (si ça vous dit, venez ! c'est ma tournée Chimèle ! :)

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

Quel beau texte, encore une fois ! Ma chère Frasby, vous aviez donc une soeur, moi, en l'occurrence. Je détestais aussi les manèges, sauf que... sauf que j'aurais voulu les fabriquer, les chevaux de bois si joliment peints de l'époque. j'ai toujours aimé le "design" (si on peut appeler ça comme ça) des manèges, à défaut de monter dessus. Et aimant également les coulisses des choses, les machines me fascinaient (et me fascinent toujours) "de l'intérieur"...
Me revient en mémoire brusquement le magnifique "Le Troisième Homme", film de Carol Reed à voir et à revoir, ne serait-ce que pour Welles l'exceptionnel, et son thème si proche de ce qui sous-tend votre texte, oui oui, tout au fond, mais pas loin...
;)

Écrit par : Sophie K. | mercredi, 13 octobre 2010

@Sophie K : Merci, merci, vos appréciations me touchent beaucoup quand je pense que j'ai écrit ce texte à la volée sur un coin de nappe de café, non loin de la vogue, un jour où j'étais dégoûtée de l'écriture, quand je pense que j'aurais bien aimé avoir une soeur et que j'en avais une, quand je pense qu'il y a des filles que les machines fascinent de l'interieur , ce qui vous fournit une autre soeur (c'est donnant donnant, y'a pas de raison, ça me fait plaisir), quand je pense que je n'ai jamais vu le "Troisième homme" de Carol Reed alors que ça fait des années que tous mes copains me disent que c'est un film qui me plairait... Quand je pense que vous n'avez pas dessiné les manèges de la vogue de la Croix-Rousse, et que beaucoup sont laids et qu'il commence à y en avoir marre du laid, alors que quand on va chez vous on voit bien que c'est beau et que sur des manèges ça pourrait le faire grave de chez grave , manège de chez manège, quand je pense à tout ça, je me dis (parce qu'on ne peut pas s'empêcher de dire n'est ce pas ? :) Je me dis qu'il n'est pas trop tard. Au fond...
Si l'autre était vivant il vous dirait "dessine moi un manège" là je prends très présomptueusement sa voix et ma mission à coeur avec disons une voix de petite princesse ;-) et tandis que vous repenserez le design des chevaux de bois, j'irai voir ce film de Carol Reed, au petit cinéma (en bois), je crois que tout pourrait être encore réalisable, au fond... :)

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

@Michèle : Il est beau votre commentaire. C'était donc vous, la petite fille aux chaussettes longues ? Qui nous fit tant de peine :) Ne nous dites pas qu'elles étaient grises, tricotées à la main car ça nous ferait encore bien trop de chagrin. Merci ! vos doux compliments me sont très précieux et encourageants. Ce texte est arrivé presque à l'insu de mon plein gré, si plein de vogue que je me demande si ce n'est pas la vogue qui l'a écrit toute seule ? Et ce petit garçon à l'air triste où est il aujourd'hui ? Peut être qu'il pense à vous en lisant un blog sur une autre vogue ? (Les lecteurs en haleine). Pardonnez moi, Chimèle, mes questions indiscrètes, l'odeur de sucre vanillé des vogues me rend bêtement sentimentale. Parlons plutôt de Michel Chion, très grand compositeur, entre autres choses, son "Requiem" est un incontournable, et je ne me lasserai pas de défendre Michel Chion, que j'ai vu en conférence et un peu rencontré après, il est très émouvant en vrai et en plus il va très loin, dans l'analyse, dans la composition, une profondeur, il a une pensée voyez vous, ses oeuvres sont de belle lignée de notre père Pierre Schaeffer dont Michel Chion (encore lui !) a repris le -traité des objets musicaux- livre très "difficile", pour le rendre clair comme de l'eau de source et accessible, un boulot magnifique en vérité, M. chion, il fait parti de ces gens qui vous donnent envie de créer, qui vous donnent envie de vivre il a réalisé plusieurs petits films courts dont "Eponine" ou le fer à repasser qui est une merveille de chez merveille, si un jour vous le voyez ici ou là, approchez vous c'est une chose rare, j'imagine que cela pourrait beaucoup vous interesser, hélas aucun extrait n'est trouvable surla toile, mais je vous ai trouvé un texte qui a un joli titre :
http://www.lampe-tempete.fr/P.E..html
Je suis très honorée que ce texte vous plaise, et pour ce qui est grammaire, nous demanderons à Jean, à ce propos, votre réflexion sur" l'homothétie qui n'est pas tout à fait respectée à l'écran" m'a littéralement subjuguée. Très sérieusement...
Vous êtes incroyable Michèle ! :))

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

c'est un milieu assez à part les forains, ils se perpétuent dans le métier. Je les vois très peu, parfois à la foire de Grenoble et c'est tout. Belle journée chez toi.

Écrit par : patriarch | mercredi, 13 octobre 2010

@Patriarch : J'imagine, oui, un milieu à part mais je les vois comme assez passionnés les forains par leur vie de fête foraine, un peu itinérante plutôt assez rude mine de rien, il y a une sorte de feu sacré lié à un monde très artificiel, l'artifice y est pris très à coeur et il y a une spontaneité aussi, dirait on, est ce le côté plein air ? J'en ai sûrement une vue trop romanesque de par l'itinérance. Les forains que j'ai croisé à la vogue de Croix rousse étaient des gens vraiment charmants, je les ai vus monter les manèges, c'est très impressionnant comme boulot.
Merci de votre visite. Bonne fin de journée à vous

Écrit par : Frasby | mercredi, 13 octobre 2010

Bonsoir, chère Frasby. Un petit mot juste pour vous signaler que Lettres Libres, le blog de Christophe Borhen, ayant été censuré après la plainte d'un élu, notre ami a déménagé sous un nouveau titre, et chez des hébergeurs moins trouillards :

http://lescarnetsdechristopheborhen.fatalblog.com/

Bien à vous, encore une fois ! ;)

Écrit par : Sophie K. | samedi, 16 octobre 2010

@Sophie K. : Je vous ai lue au moins dix fois tellement je suis sidérée. Evidemment. Je vous remercie de m'informer, l'info est loin d'être banale, elle est même du genre édifiante.
Dans quel pays sommes nous déjà ?

Écrit par : frasby | dimanche, 17 octobre 2010

:0)

En Fronce, j'crois.

Écrit par : Sophie K. | dimanche, 17 octobre 2010

@Sophie K : Vous êtes sûre ?

c'est pas en Rance ?

Écrit par : frasby | dimanche, 17 octobre 2010

RIOT GUN FANTASY

Chevaux de bois
Aux regards câlins
Montés par des hétaïres
Aux robes envoûtantes

Chevaux d'écume
La bave aux lèvres
Qui crache des papillons
De salive et de soie

Chevaux d'argent
Ballet de dauphins
Waterproof bullets
With your name on it

Écrit par : gmc | dimanche, 17 octobre 2010

sry, rectif^^:

RIOT GUN FANTASY

Chevaux de bois
Aux regards câlins
Montés par des hétaïres
Aux robes envoûtantes

Chevaux d'écume
La bave aux lèvres
Qui crache des papillons
De salive et de soie

Chevaux d'argent
Ballet de dauphins
Waterproof bullets
With your names on them

Écrit par : gmc | dimanche, 17 octobre 2010

@gmc :
LES GRAINES DE GRIOTTES FENDENT L'ASIE

Je vois des veaux
Au Graal carmin
Mentir en étale un
Enrobe l'émouvante

Voir des veaux accumule
Les bagues à vêpres
Du crash des papes à Lyon
Tout ça lessive la soie

Je vois des gens dévôts
Balayés d'or fin
Des profs en voiture bleues
qui visent le nem et l'aiment

Écrit par : frasby | lundi, 18 octobre 2010

gmc: La rectif est subtile :)

Écrit par : frasby | lundi, 18 octobre 2010

Fantastique frasby beaucoup de travail en ce moment je reviendrai bientôt vous lire avec le plus grand plaisir.
PS:J'ai rencontré des gens extra sur mon chemin
Bonne soirée ou bonjour ha!ha! a bientôt

Écrit par : voyageuse | mardi, 19 octobre 2010

@Voyageuse : Merci, merci ! c'est gentil à vous d'apprécier, lisez ça me fait bien plaisir : Travail ? Quel est ce mot devenu sous un règne douteux, une pure barbarie ? (je plaisante mais à peine, Lyon étant à feu et à sang, comme vous devez savoir, je tiens à vous assurer que pendant les conflits, la belle vogue continue !...
Bonjour bonsoir, ah! ah c'est vrai que parfois tout s'emmêle et abuse, ah ! ah ! à bientôt, quand il vous plaira :)

Écrit par : frasby | mardi, 19 octobre 2010

@ recettes etc ... Je vous remercie. Pardonnez moi, je désactive le lien publicitaire. Ma religion m'interdit les recettes barbecue, même le mot je n'ai pas le droit de le prononcer, vous m'en voyez vraiment désolée.

Écrit par : frasby | lundi, 09 mai 2011

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