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mercredi, 28 mars 2012

Qui sont les poètes ? (re)belote

L'influence du poète ressemble souvent à celle de Chantecler dont le chant fait lever le soleil, à condition d'être chanté juste avant l'aurore.

Albert GUERARD, in "Les primaires',1937, cité dans "Le dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugements § le livre des bizarres" de Guy BECHTEL et J.-C. CARRIERE aux éditions R.Laffont, 1991.

Pour découvrir ce que racontent les poètes, vous pouvez cliquer sur l'image.pink floyd.JPG  

Le poète (ancienne orthographe : "le poëte") est celui qui dit ou écrit de la poésie. C'est donc celui qui possède l'art de combiner les mots.

Exemple :

Ogan labessé son danbo
Séban déboidur édobuie
Essé glondue débroidérie
Gonsollié rian clarido [...]

Le fin connaisseur en poètes aura bien sûr reconnu une parodie d'un poème bien connu que voilà  :

L'hiver a laissé son manteau / De vent, de froidure et de pluie / Et s'est vêtu de broderie / De soleil riant, clair et beau.

- Le poète maîtrise également l'art de combiner les sonorités

Exemple :

Damned Canuck de damned Canuck de pea soup
sainte bénite de sainte bénite de batèche
sainte bénite de vie maganée de batèche
belle grégousse de vieille réguine de batèche

[...]

Cré bataclan des misères batèche
cré maudit raque de destine batèche
raque des amanchures des parlures et des sacrures
moi le raqué de partout batèche
nous les raqués de l'histoire batèche

(extr. GASTON MIRON in "l'Homme rapaillé", Montréal, L'Hexagone, 1994)

 - Quand les sonorités se font clairement entendre le poète peut se mettre en scène il dira alors qu'il fait de la "Poésie Sonore"

Exemple  (visionnage vivement recommandé, à nous autres, les indifférents)

  - le poète a aussi le don de combiner les rythmes , 

Il connaît l'ARYTHMIE.

Exemple : Mes pieds. Merde. Quel système. Attendre l'arrêt. Ah !

Ne lâche pas son classique enfantin :  ÂNONNEMENT.

Un jjourrr surrr la pppl-a-tee-fforrmmm a-a-arri-ière dd'un a-au-autobusss...

Il sait pratiquer la RHINOLALIE OUVERTE c'est à dire que le voile de son palais (et ce n'est pas une métaphore, quoique...) est rabaissé quand il devrait être levé. Chapeau haut de forme, pour qui l'observe le poéte jauge la chose à la mesure de son esprit :

Exemple : "Guel chabeau ridigule !"

Il peut autant pratiquer la RHINOLALIE FERMEE

 Quelle heure est-il?
--- Bidi et debie.

- Le poète sait pour notre plaisir également évoquer des images:

Exemple :

Sur une branche morte
Repose un corbeau:
Soir d'automne!

BASHÔ : Haïku (traduction Karl Petit)

 - Le poète est aussi formidablement doué pour suggérer des sensations, des émotions.

A noter que notre exemple ici présente un cas particulier de poète en jupon (ou jupette), dans ce cas afin de bien marquer la différence entre le poète en pantalon bouffant ou en string moule-machins, ou pouêt pitre, en salopette, bien que souvent un poète qui se respecte honnira le port de la salopette, trop peu solennelle en cas de lecture publique, le poète peut-être en robe de bure grave christique, pour le poète ecclésiastique ou en robe de chambre pour amuser les pommes de terre, pourquoi pas en robe du soir nouveau le poète transgenre ? Hé oui, tout est permis au poète sinon c'est pas un "vrai" poète  enfin, pour désigner le poète en jupon on utilisera le terme très émouvant de poétasse poétesse.

Exemple :

Tu es, tout seul, tout mon mal et mon bien;
Avec toi tout, et sans toi je n'ai rien;
Et, n'ayant rien qui plaise à ma pensée,
De tout plaisir me trouve délaissée,
Et, pour plaisir, ennui saisir me vient,
Le regretter et pleurer me convient,
Et sur ce point entre en tel déconfort
Que mille fois je souhaite la mort.
Ainsi, ami, ton absence lointaine
Depuis deux mois me tient en cette peine,
Ne vivant pas, mais mourant d'un amour
Lequel m'occit dix mille fois le jour.
Reviens donc tôt, si tu as quelque envie
De me revoir encore un coup en vie.

Extr. LOUISE LABE  in "Élégie II" dans Anthologie poétique française, XVIe siècle 1, Paris, Garnier-Flammarion, 1965.

 - Il faut savoir que les poètes si nombreux soient ils, ont bien chacun leur genre.

Bien sûr, nous ne pourrons pas aborder tous ces genres en un seul billet mais nous y reviendrons, un certain joursans doute peut-être. (Je n'ai plus de connexion, le courrier est en rade, mes excuses aux lecteurs si je ne peux plus tenir mes promesses) donc pour patience abordons parmi ces genres classiques, le genre poème lyrique :

Exemple :

Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L'admirable!... Le feu, des cirques purs descend;
Il change le mont chauve en auguste trophée
D'où s'exhale d'un dieu l'acte retentissant.

Extr. PAUL VALERY in Album.

 - D'autres sont de style courtois (attention, digression !)
Qui dit courtois dit bien souvent que le poète cherche sa muse, ou son chat, (mais quand c'est son chat le poète sait alors redevenir comme vous et moi, un homme entre tous d'une prodigieuse simplicité et on le remerciera de rendre cela mémorable) mais un poète qui cherche son chat n'étant pas forcément un poète courtois il faudra préciser que celui qui cherche sa muse l'est toujours, qu'il la possède ou ne la trouve jamais au moins se différencie-t-il de l'homme ordinaire par ses super-pouvoirs imaginaire, tant et si bien qu'il finira par l'engendrer, sa muse, (c'est une image, bien sûr) à ce propos, prudence ! j'ouvre une innocente parenthèse pour ceux qui ne s'y connaissent pas plus en poètes que je m'y connais en moteur de voitures. warning ! le poète, peut à tout moment prendre ses aises et vous mentir en ayant l'air de dire la vérité, lisez plutôt:

J'aime Gala plus que ma mère, plus que mon père, plus que Picasso et même plus que l'argent

(S. DALI)

Dans ce cas, c'est peut-être vrai, ou faux, équivalent qu'importe, sachons que le poète a été mis au monde pour dire haut et fort et dénoncer avec éloquence toute les médiocrités humaines, rendons grâce au poète dont l'éloquence (ce qu'il faut retenir) a goût de rendre justice, dénoncera tous nos bas instincts, on le croira mais croire Dali "plus que l'argent", ça inspire certaines "méditations poétiques", pourquoi pas ? Et on serait bien bête de ne pas se laisser charmer par les mondes flottants de ce cher Phonce de Lam, (j'emprunte le sobriquet à au seul pouête grosnien connu ici, toujours ami, merci à lui !) car par les temps qui courent, une ombre de vieux chêne ça ne se refuse pas. (Un diable d'enchaînement) :

 

Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.

Cependant, s’élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs ;
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante :
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m’attend.

 

Après ce trop court moment de grâce, pour en revenir à nos oiseaux je précise pour les moins de vingt ans qui liraient ce blog que "Gala" n'est pas ce magazine des princes et des princesse mais la brune dame que Salvador Dali (alias Avida Dollars) avait piqué à Paul Eluard, (alias Eugène Emile Paul Grindel) et là ce n'est pas un anagramme mais nous constatons contre toute attente, que le poète peut être un brin goujat comme les gens ordinaires, or, qu'il soit menteur ou goujat, contrairement aux gens ordinaires il faut savoir tout pardonner au poète car s'il mène parfois une vie de barreaux de chaise, (pas tous, il existe des poètes aux moeurs très convenables), ce sera toujours pour vous céder le testament, (non pas celui des barreaux de chaise), regardez !

 http://www.youtube.com/watch?v=-Vlkypk36qQ

A propos de la dame, Paul Eluard épousa Gala en 1917 comme chacun sait, mais le remariage de Gala avec Dali et de Eluard avec Nusch, ne dégrada pas la ferveur d'une belle correspondance entre Gala et Paul Eluard, qui dura au delà de leur séparation (en 1929 jusqu'en 1948) quatre ans avant la mort d'Eluard. Le témoignage de cette relation épistolaire se retrouve encore dans un livre étonnant qui s'intitule "Lettres à Gala".

Tout ça pour se retrouver (on ne sait pas trop comment) au Moyen-Âge et vous citer un exemple de poésie courtoise ce qui n'a strictement rien à voir avec les surréalistes mais les poètes forment une grande famille, ils n'ont qu'une terre de reconnaissance - par delà les frontières du temps qu'ils savent abolir (et hop ! voyez comme on danse !).

Ainsi, par l'exemple à venir nous n'hésiterons pas à enfourcher  chevaucher la machine à remonter le temps, (en poésie, l'impossible n'est plus un problème) pour vous proposer une poésie qui est un roman en fait, mais en vers, sacreblou ! ça ressemble à s'y méprendre à de la poésie courtoise)

Ele fu longue et gresle et droite.
De moi desarmer fu adroite;
Qu'ele le fist et bien et bel.
Puis m'afubla un cort mantel,
Ver d'escarlate peonace,
Et tuit nos guerpirent la place,
Que avuec moi ne avuec li
Ne remest nus, ce m'abeli;
Que plus n'i queroie veoir.
Et ele me mena seoir
El plus bel praelet del monde
Clos de bas mur a la reonde.
La la trovai si afeitiee,
Si bien parlant et anseigniee,
De tel sanblant et de tel estre,
Que mout m'i delitoit a estre,
245 Ne ja mes por nul estovoir
Ne m'an queïsse removoir.
Mes tant me fist la nuit de guerre
Li vavassors, qu'il me vint querre,
Quant de soper fu tans et ore.
N'i poi plus feire de demore,
Si fis lues son comandemant.
Del soper vos dirai briemant,
Qu'il fu del tot a ma devise,
Des que devant moi fu assise
La pucele qui s'i assist.

IVAIN (ou yvain) cité dans Auerbach 

 - Autre style du poète sorti d'une trempe vieille comme le monde : Le poète courageux qui n'hésitera pas à se lancer dans la poésie épique,  évoquant des événements historiques mêlés généralement à des légendes ou des héros sont magnifiés. Il s’agit en réalité d’accorder à un fait ou à un héros une grandeur, une dimension quasi surnaturelle. Sur ce coup du poème épique, entre nous, j'ai la flemme, mais je vous renverrai à ce qu'en dit Melle Chardon, poétesse au club-poésie de la Scala de Vaise, je cite :

Il ne faut pas confondre la poésie épique avec la poésie qui pique [...]

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/03/29/menage-de-printemps.html

[...] Ni avec le Merlin du picnik" :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/29/30...

Bon. C'est pas bien malin. J'en suis presque gênée pour cette pauvre Melle Chardon et moi-même. Enfin, pour terminer par delà soucis et controverses. Il y a tout de même une petite ombre au tableau, le destin du poète ne figurant dans aucun programme d'aucun candidat pour cette présidentielle, les arts en général paraissant de tous bords ignorés (sans jouer les martyrs), on est en droit de se demander avec quoi le poète il va pouvoir becqueter, surtout quand on voit le nombre de poètes obligés de vendre de la barbapapa à la vogue, bien qu'il n'y ait pas de sots métiers, il est grand temps d'anticiper : qu'est ce qu'on va faire de nos poètes ? Est ce qu'on les garde ? (Pour s'occuper des femmes en cas de guerre). Est ce qu'on les recycle ? (Pour animer des soirées dans des chateaux par exemple... ). Là, j'interroge nos politiques, "c'est une question de vie". (Sûr qu'ils vont prendre en compte !). Et je joins au lecteur adoré deux liens facultatifs. Rien que dans l'objectif.

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/30/po...

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/30/co...

La prochaine fois, je ne sais quand, je vous parlerai du poète dramatique, du poète spatialiste, du poète maudit, des oulipiens, des poètes lettristes, puis, si on a le temps de l'héritage des peintres... ?

Photo : Parortit sed topètes ua bani uo toiser ud trempins des opètes, sènec rera, gratiophophée nu sori à l'erheu ed l'épifitra, au Parc de la tête d'Or à Lyon.

© Frb 2012.

Commentaires

qu'est ce qu'on va faire de nos poètes ? Est ce qu'on les garde ? Est ce qu'on les recycle ?

je préconise le compostage ! solution écolo bio de chez ecolo bio-bio ! on devrait, dans l'idéal bio-bio, ("l'azur l'azur l'azur" comme disait l'aut' à chtiote barbe pointue) les passer d'abord au broyeur , mais ça ferait quand même un peu de cochoncetés sanguinolentes dans le jardin, alors hop on les jette tout entier dans le compost . On n'oublie pas d'aller retourner de temps en temps pour aérer :

L'aération
Elle est bien évidement très importante. Elle sera assurée par les matières structurantes et les retournements. Le tas étant volumineux, pour avoir une bonne aération, la composante carbonée est très importante, ne la négligez pas.
Une couche de broyat avant le monter le tas empêchera la putréfaction du fond du tas.
Et une bonne composition en matériaux structurant laissera passer l'air dans tout le tas.
Les retournements à la 'fourche légère' entretiendront cette aération. En effet, certaines parties se tassant plus, il se crée des zones plus humides et anaérobioses.
Le retournement homogénéisera ces parties quise composent moins bien et les matières structurantes réguleront de nouveau l'aération.
Deux à trois retournement sur 9 mois, un an suffisent.

Moi je dirais un retournement de poètes compostés toutes les semaines parce que ces saloupiots vous créent vite des zones anaerobioses
(note lexicale :anaerobiose : MICROBIOL. Vie des micro-organismes anaérobies; conditions nécessaires à leur développement. Anton. aérobiose :
La fermentation alcoolique est donc le fait des végétaux normalement aérobies et n'est qu'un processus occasionnel de vie anaérobie leur permettant de résister à l'asphyxie. Ce ne sont pas eux, par conséquent, qui constituent des exceptions à l'aérobiose, mais certaines bactéries pour qui l'anaérobiose est la règle stricte. H. Camefort, A. Gama, Sciences naturelles,1960, p. 352.)

Quand votre tas de poètes bien compostés est mûr à point vous le sentirait sans peine : il va puer les cent mille diables
(Doukipudonktant?) et grouillera de vers (libres of course)
Excellent pour vos cucurbitacés : ah les courges que vous allez avoir !
(mais évitez le poète minimaliste, ou pis encore le poète formaliste dans votre compost , préférez le lyrique , plus chargé en trucs réellement "organiques")

Écrit par : hozan kebo | jeudi, 29 mars 2012

@hozan kebo : Il va falloir qu'on poste cette proposition au futur président, surtout si on remet le couvert avec le même, ça va l'intéresser, j'espère qu'il ne viendra pas lire ici, il pourrait vous piquer cette idée de compostage, or sûr qu'une idée pareille vaut des millions de dollars, en tout cas, ça ferait faire de sacrées économies à l'état, comme dit melle Chardon qui prépare la popotte aux pouêtes après leurs récitals je cite: "on imagine pas comme ça mange un poète !" donc même si votre idée de compostage ébauche une véritable sortie de crise, beaucoup moins de bouches à nourrir, en quantité non négligeable, c'est très tabularasa comme projet, vous n'y allez pas avec les dents de la cuillère, mais vous oubliez qu'il y aurait des dégâts collatéraux terribles par ex. ce serait une catastrophe pour nos viticulteurs qui se trouveraient au chômage, s'il n'y a plus les poètes pour boire le vin ? Qui le fera ? S'il n'y a plus de viticulteurs, il n'y aura plus de petit rouge à la fraîcheur du soir. Est ce qu'on peut laisser perdre ? Faudra-il remplacer les côteaux du beaujolais voire le vignoble du Jean Pouilly et de la Marthe Fuissé en vastes de champs de compostage ? Bon, je pose des questions en toute innocence, si ça ne tenait qu'à moi, mettons que je soille élue en 2017, je créerai un ministère des poètes, qui irait du poète minimal au poète lyrique, etc... Et je composterai les ministres qui sont actuellement en place, ensuite les poètes qui se sentent en état de le faire, pondraient deux ou trois lois genre supprimer le travail, obligation de jeter l'argent par les fenêtres des trucs pour faire un peu de changement et les plus vigoureux seraient envoyés dans des centres d'anaérobique pour faire des exercices (type sprint plus ou moins long!) dans le but de préparer leur organisme à mieux tolérer un effort proche du maximum ensuite ils deviendraient des athlètes et partiraient en mission pour s'occuper des femmes seules, et des femmes mariées, mettre de la poésie dans les ménages, il le feraient quand les maris seraient obligés de partir à la chasse au yéti, je vous rappelle que c'est bientôt. Au retour les poètes rentreraient au ministère qu'on pourrait installer dans une cave à vin de votre coin, vu qu'il y a pas mal de mûrons et des curcubitacés par là bas, pas la peine d'aller à l'intermarché, les poètes pourraient habiter en forêt dans des maisons-Agaricomycetes, ce qui serait très sympa et le soir melle chardon ferait les andouillettes à Bobosse tirées à la ficelle par des Vénus à fourrures, ça grouillerait de vers libres mais dans les arômes de fricassées de girolles au serpolet, côté odeur ça serait plus appétissant (oksasanbonkiktadonfékisansibon?) que le pouette en compost. Le poète lyrique on le garderait pour les grands jours en l'honneur de la fête du Psilocybe Galindoii, où les poètes de l'errance seraient envoyés en orbite autour de la terre pour communiquer des ondes positives dans l'espace afin de le poétiser. Enfin, composter les poètes, c'est une sacrée idée mais ça veut dire qu'on ne les verra plus passer sous nos fenêtres quand ils partent travailler le matin avec leurs fifres et leurs tambourins ça risque de trop manquer, déjà qu'on n'a plus de santons en provence, tout fout le camp! Au fait, tant que j'y pense je cherche une bonne recette de gratin de courge qui colle pas au plat qui soille point trop épaisse ni trop liquide, ni trop suave, voussavétipakisékiparasarsauraissa ?

Écrit par : frasby | jeudi, 29 mars 2012

Pourquoi pas des poètes en compotes ?

Écrit par : Paul | jeudi, 29 mars 2012

@Paul : je t'ai reconnu, malotru ! concentre-toi sur tes légendes je te signale que tu nous avais promis une petite livraison au printemps mais si tu préfères nous tirer un portrait du poète en compote, j'appuierai ton dossier auprès du comité de lecture ;-)

"Les poètes en compotes"
tu ne crois pas qu'ils le sont assez ?...

Écrit par : frasby | jeudi, 29 mars 2012

« Les poètes en compote », en voilà une idée (de Paul) qu’elle est bonne ! :)

Je proposerais aussi bouillie de poètes, hachis de poètes, poètes en (dé)confiture, en marmelade. Confit de poètes. Ragoût de poètes.

Ingrédients pour un ragoût pain d'épice: Pennequin (Charles), Mandiargues, Caeiro, Emaz, Rimbaud, Cendrars, Cingria, Baudelaire, Fénelon, Cros, Abaluta, Frasby, Dante, Pessoa, Jean, Villon, Hosaï, Paul, Khayyâm, Bashô, Raidi pour, Louise Labe, Sacré, Jack…

Écrit par : Michèle | vendredi, 30 mars 2012

@Michèle : hummm ! c'est le coin des gourmets ici ! je me disais ça sent particulièrement bon aujourd'hui: Bouillie de poètes, excellente idée, le parnasse est recuit ! les poètes sont très en colère !:) donc face aux risques d'insurrection, je préconise des mesures dès l'enfance, pour bien pouettiser l'avenir, goutez, Michèle, nos crumbles de poètes avec de vrais morceaux de fruits, ni vu ni connu, pour compléter la gamme les poètes-zambouillis histoire de former nos jeunes dès la naissance, les petits Kebos fruits des bois-colibris, (avec des vrais morceaux de colibris) un régal! plus amusants que les petits suisses, un petit fond de coulis de marc, aux émouvantes framboises sur un bashô de chantilly et n'oubliez pas le suprême aux petits pa(i)ns bruns confits maison avec les onctueux éclats de caramel de Tatie-Michèle...
Le ragoût de pain d'épice, c'est parfait, bravo ! (miam! miam!)
Jean entre Villon et Pessoa, ça me paraît très appétissant tout ça, j'exulterai aux côtés de Dante, good ! (comme vous y allez chimèle !:) Raidi pour et Louise Labé, c'est de la folie ! (encore une chérie à la casserole ! y'a risque de gros bouillons "redoutable raidi pour!" ) Paul près de Khayyâm, il va être très très content, bon, n'oublions pas de remuer, de temps en temps avec une grosse cuillère en bois, que ça ne fasse pas des grumeaux, merci, enfin du nouveau ! quel cordon bleu vous faites ! :)
On goute ça, quand ?

Écrit par : frasby | vendredi, 30 mars 2012

Phases techniques pour Confit de poètes :
1
Pour réaliser cette recette de confit de poètes, commencer par préparer tous les ingrédients.
2
Après avoir découpé les cuisses sur les poètes gras (voir le document : découpage à cru des poètes)...
3
...parer le surplus de graisse au couteau.
4
Les frotter au gros sel...
5
...sur toutes les faces.
6
Les laisser macérer dans le gros sel pendant 24 heures au frais...
7
...sur un plat recouvert d'un papier film.
8
Pendant ce temps, hacher finement tout le gras des poètes.
9
Placer cette graisse hachée dans une casserole...
10
...et faire fondre à feu très doux.
11
La graisse fond lentement.
12
Passer cette graisse fondue au chinois étamine ou à la passoire fine. Bien presser avec le dos d'une louche, les restes de viande afin de bien extraire la graisse.
13
Réserver au frais jusqu'au lendemain pour la cuisson des cuisses de poètes

(je vous passe les étapes suivantes pour sauter à la fin)

24 . Servir avec des pommes de terre sautées ou avec une pomme de terre cuite au four et un morceau de beurre salé ou une cuillérée de crème fraiche à la ciboulette.

Écrit par : hozan kebo | vendredi, 30 mars 2012

POT AU FEU

La compote de pur vent
Donne du nectar de cristal
A l'arôme transparent
Comme un rayon de soleil

Les alvéoles d'un sein
Tissent des sarments de vigne
Pour tous les ivrognes
Se réclamant de son cep

A composter les vers
L'alchimiste trinque en solo
Dans la sous-couche de douceur
Qui préside au sourire

Écrit par : gmc | samedi, 31 mars 2012

@gmc

PLAT D'EPICES

Les vents purs en compote
Et becquées de cuisses rares
se paraient de rhum blanc
Comme d'un riant sommeil

Et d'un vol de raisin
Les amants de ces vignes
En peau d'ourse gigogne
réclamaient des poètes

Compostée dans ce rêve
La chimie traque l'osmose
Adoucit l'accoucheur
En prescrit les soupirs

Écrit par : frasby | dimanche, 01 avril 2012

POTÉE LIÉGEOISE

Parer de soupirs
comme un ballet d’amants
aux vagues plates
quelque côte de poète

Faire trinquer dans le bouillon
de bouts d'oignons étanches
un solo de cuisses et de langues
à la dérive lente

Arroser la potée de poètes
de joues farcies de lendemains
de fête
On peut manger seul

Accoucher de ses vers
menuiser en silence
écume levée flottée de rien
On avale d'un coup sec

Écrit par : Michèle | lundi, 02 avril 2012

@hozan kebo : Impressionnant ! Vous êtes un sacré chef, le geste est précis, la main ne tremble pas, y'a pas à dire on l'apprend, il existe bien une poésie à deux vitesses :
1/ des poètes qu'il faut mettre aux fourneaux,
2/ des poètes à élever puis réserver pour le confit des poètes. A présent que le peuple a faim, et réclame son confit, il va falloir décider qui des poètes iront dans le confit , qui des poètes rejoindront l'impitoyable brigade du grand chef cuisinier Kebo, découpage à cru des poètes, j'imagine qu'on trouve ça quelque part ? Frotter les poètes au gros sel, à ce propos, j'ai reçu un volumineux courrier de demoiselles, qui veulent bien se porter volontaires, (si c'est frotter les poètes sur toutes les faces, pour qu'ils ne souffrent pas trop, évidemment rien ne vaut la blanche main d'une dame). On devine qu'à partir d'aujourd'hui les poètes maigrichons vont se mettre à popotter, les poètes grassouillets vont fuir à l'étranger et ceux qui n'auront pas le temps, ni l'argent, ceux qui ne savent pas couper une cuisse de saucisson sans se retrouver aux urgences auront une petite chance de s'en sortir en se faufilant entre les pages de la Pleiäde, afin de s'y cacher durablement, à moins qu'on les engraisse au confit des poètes dans cet impitoyable engrenage gourmet gourmand, diabolique...
Autre question de parité nutritionnelle ou disons suggestion : Est ce qu'à la place des pommes de terre, en accompagnement, on peut servir des poétesses ? (pas sautées, bien sûr!) mais par exemple en robe de chambre, sur un petit ciboulot de poète, cuit dans sa moelle ? Ou des poétesses pas trop cuites sur une larmiche de beurre escargot? Et quels vins pour accompagner ? Disons pour faire passer... Tout ce gras de cuisses de poètes là d'un coup, ça doit donner bigrement soif, non ?

Écrit par : frasby | dimanche, 01 avril 2012

Et qu'en plus des Pourparlers de Deleuze, m'en vais quérir L'homme rapaillé de Miron !

Elble vertecoudé Brysfa, recim !

Écrit par : Michèle | lundi, 02 avril 2012

@Michèle (re) : Je me dois de rendre César, je ne connaissais pas du tout Gaston Miron, et c'est notre ami, Marc, du blog "Epistolaire" qui un jour a déposé ici extrait d'un poème de G. Miron, qui m'avait fortement marquée, ensuite au fil de nos conversations, Marc m'a parlé très bien de "L'homme rapaillé", et transmis l'envie de le lire, je l'ai emprunté il y a peu, et j'ai eu beaucoup de mal à le rendre, je vais le quérir aussi il y a des livres qu'on ne peut pas "juste" emprunter... Perdue dans mes archives, je n'ai pu retrouver cet extrait ici, cette trace, du poème de Miron, via Marc, ouvrant à tout un "monde"...
Mais que soit avec "Pourparlers" ou "L'homme rapaillé", deux livres très différents, je ne crois pas qu'il est exagéré de dire qu'il y a risque d'y cotoyer des pages clairement éblouissantes.
Vous nous direz, peut-être...

Écrit par : frasby | lundi, 02 avril 2012

TRAVERS AU VIN DE LIEGE § SUPREME DE TUILES A LA NEIGE

Dorer les travers de poètes
En peler les soupirs, un à un
Détacher les chapeaux, ciseler
Les épices dans la moelle
Saisir les joues à vif (thermostat 8)
Tout en donnant aux cuisses
Et langues la forme d'une tuile

Rouler les yeux et les paupières
sur les langues en tuile fraîche
Faire couler le vin de Liège
pendant trois jours en fouettant
L'écume des travers flottés
Dans la chair, dresser le blanc
de l'oeil sur un plat à paupières

Ourler délicatement les cils,
Mixer en rajoutant la tuile
Réserver les chapeaux
Ou les tremper dans l'huile
Passer le blanc des joues
En suprême nid de crème
Servir avec deux boules.
(De neige :]) !

Écrit par : Paul | lundi, 02 avril 2012

@ Paul
Merci pour le vin de Liège :) Il donne tout leur prix aux travers :)

@ Frasby
La Potée Liégeoise, rien inventé du titre. Ai écrit ce titre en pensée à mon ami Liégeois, Joseph Orban.

Écrit par : Michèle | mardi, 03 avril 2012

@Michèle : "Potée liégeoise" ! beau !

Rien que le titre ! ensuite c'est l'envolade, (sans glafornerie beni rûs) on connaissait déjà votre style via les commentaires qui était déjà des joyaux au delà du commentaire, on appelle ça des textes, n'est ce pas ? :). Mais encore ! au delà, du style et de mes compliments (j'ai jamais su faire un compliment avec élégance et délicatesse, pardon, Michèle ) il faut me croire, il faut le dire, vous êtes une grande poétesse, et c'est révoltant que la naplète ne le sache pas, sans rire, il y a une musicalité dans votre poème, c'est une valse de gourmandise, on virevolte, rien que la mise en bouche, regardez :

"Parer de soupirs
comme un ballet d’amants" !

On s'y croirait, non ?:)

et ça :

"un solo de cuisses et de langues
à la dérive lente"

Ou encore:

"Menuiser en silence"

j'adore !

On peut manger seul oui, d'accord, mais à plusieurs, je serai vraiment pas contre ;-)

Avec gmc et Hozan Kebo qui sont poètes (on va pas se mentir, appelons un chat un chat:) et paul qui n'est pas poète (il veut pas,) sinon des objets sonores mais qu'un rien de mot muse et amuse, j'ai une tentation qui me titille, carrément, de vous publier tout là haut quand vous voulez et ce n'est pas la première fois, en fait, mais là, bon... Ce ne sera pas la première fois, que je n'oserai pas passer à l'action, je veux dire prendre sous mon bonnet spontanément sans vous demander la permission de grimper à l'étage avec vos mets dans mon cabasson, pour émettre un billet en forme de variations, où je déroulerai un sublime tapis rouge comme sur la croisette (enfin presque :), que ça serait vous qui seraient les vedettes, avec votre autorisation, et là, il faudrait pas me le dire deux fois. En fait, mine de rien, je suis en train de faire une demande officielle, là. (Restons simples:)

En attendant la cuisine moléculaire a du souci à se faire, et le parnasse de la poésie contemporaine parait soudain bien pâlichon, la poésie des "tambouilleurs" (j'ai piqué le terme à H.Kebo) est en train de débouler ! alchimie de saveurs fulgurant ses arômes, baroquisme des cuisses et de la langue, fourneau charnel rougeoyant dans sa braise, où crépitent déjà les joies de l'homme de demain, merci infiniment pour ce cadeau, qui met aux anges, je vous embrasse.

Écrit par : frasby | lundi, 02 avril 2012

@Paul : Moi qui cherchais partout mon plat à paupière !
bon, ça triture grave dans la gamelle ! on sent que tu connais tes classiques genre "la souris verte" et peut-être "Le chien andalou", non ? :), je sais que tu l'as péchu récemment, et je ne sais pourquoi, je parierai bien une truffe de pouette que tu l'as visionné depuis que nous ne nous sommes point revûtes...
"les cuisses et les langues en forme de tuile", il faudra que tu tu nous expliques, j'y vois une grosse influence des biscuits Delacre, ou peut-être plus ... Grave, du genre cannibalisme quoique tu n'es pas un cas isolé ce me semble
En tout cas merci mon Paulo, pour ce brouet bien sympathique § son dénouement très "gamin", ma proposition est idem que celle faite à Michèle Hozan et gmc, et si ça te dit de squatter la chaufferette, les clefs du domaine sont dans le pot de géraniums sur la fenêtre.

Écrit par : frasby | mardi, 03 avril 2012

@Michèle : Pardon, de ne pas avoir saisi votre dédicace à votre ami Joseph Orban. Si c'est l'artiste auquel je pense, en ce moment, ça ne peut être un autre, pour trace rare, la première que je garde: "Désespérement, la ville... "
Alors, ce ne sera pas pardonnable.

Écrit par : frasby | mardi, 03 avril 2012

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