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vendredi, 14 août 2009

Peindre

"Quand j’ai fait un beau tableau, je n’ai pas écrit une pensée. C’est ce qu’ils disent. Qu’ils sont simples ! Ils ôtent à la peinture tous ses avantages. L’écrivain dit presque tout pour être compris. Dans la peinture, il s’établit comme un pont mystérieux entre l’âme des personnages et celle du spectateur. Il voit des figures, de la nature extérieure ; mais il pense intérieurement, de la vraie pensée qui est commune à tous les hommes : à laquelle quelques-uns donnent corps en l’écrivant ; mais en altérant son essence déliée. Aussi les esprits grossiers sont plus émus des écrivains que des musiciens ou des peintres. L’art du peintre est d’autant plus intime au cœur de l’homme qu’il paraît plus matériel ; car chez lui, comme dans la nature extérieure, la part est faite franchement à ce qui est fini et à ce qui est infini, c’est-à-dire à ce que l’âme trouve qui la remue intérieurement dans les objets qui ne frappent que les sens. [...]"

EUGENE DELACROIX Journal mardi 8 octobre 1822.

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Quelques années plus tard en 1956 exactement, Yves KLEIN dans son atelier, ouvre une page du journal de DELACROIX, il tombe sur quelques lignes :

"J’adore ce petit potager, ce soleil doux sur tout cela me pénètre d’une joie secrète, d’un bien-être comparable à celui qu’on éprouve quand le corps est parfaitement en santé. Mais que tout cela est fugitif, je me suis trouvé une multitude de fois dans cet état délicieux, depuis les vingt jours que je passe ici. Il semble qu’il faudrait une marque un souvenir particulier pour chacun de ces "moments". (E.D.)

Cette page du journal de DELACROIX imprègnera durablement l'univers d'Yves KLEIN, qui parlera à propos de sa recherche artistique, d'"états-moments". La marque de ces "états-moments" de la chair, il la tient par les empreintes arrachées aux corps de ses modèles, la marque de ces "états moments" spirituelle, il la tient aussi par ses monochromes, mais tient-il la marque des "états moments" de la nature ?

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Elément de réponse et conséquences de quelques notes du journal d'un vieux peintre se prolongeant quelques années plus tard, sur le carnet d'un autre peintre :

"Je bondis dehors et me voilà au bord de la rivière, dans les joncs et dans les roseaux. Je pulvérise de la couleur sur tout cela et le vent qui fait plier les fines tiges vient les appliquer avec précision et délicatesse sur ma toile que je présente ainsi à la nature frémissante, j’obtiens une marque végétale. Puis il se met à pleuvoir une pluie fine de printemps ; j’expose ma toile à la pluie et le tour est joué. J’ai la marque de la pluie ! une marque d’événement atmosphérique [...] Je travaillerai même, je crois, non plus avec des couleurs, mais avec la transpiration des modèles mêlée de poussière avec leur propre sang peut-être, la sève des plantes, la couleur de la terre, etc., et le temps fera tourner au bleu monochrome I. K. B. les résultats obtenus. Le feu est bien là, aussi, il me faut son empreinte !" (Y. K.)

Ainsi une ère anthropophagique s'approche, effrayante, en apparence seulement. Elle obéit à d'anciennes paroles (effrayantes, aussi, à la lecture seulement : "Prenez et mangez, ceci est mon corps ...". Il y a de la contraction (dans l'ère ?) et des passages où l'espace neutralise le temps. Dans sa recherche de la liberté de l'esprit et de la chair, Y. KLEIN écrit encore : "ll faut être comme le FEU en soi dans la NATURE ; savoir être doux et cruel à la fois, savoir se CONTREDIRE. Alors, alors seulement l’on est bien de la famille des PRINCIPES D’EXPLICATION UNIVERSELLE."

C'est à dire, (l'image est de KLEIN, lui même) : "se sentir proche de la famille du ver, tel ce ver qui fait des trous dans le gruyère, qui fait le vide autour de lui et qui avance, et mange mange, il rencontre aussi des trous qu'il contourne, parce qu'il faut bien vivre. Un jour il n'y a plus de gruyère parce qu'il a tout mangé il n’y a plus que le grand vide" :

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"Il est alors lévitant, libre, heureux dans l’espace, mais un instant seulement, puis il tombe tout naturellement sur un autre fromage" ...

Vous me direz, quel rapport avec DELACROIX ?

Aucun. Apparemment... ;-)

Source : Texte de Yves KLEIN 1960.

Un autre bleu plus beau que bleu et que KLEIN ne réfuterait pas est à contempler au delà de ce lien (cliquez absolument ;-)

http://kl-loth-dailylife.hautetfort.com/archive/2009/08/2...

Photos : 1/ Paysage vu d'un chemin de terre, à quelques km du Mont St Cyr. 2/ Mont St Cyr vu d'un champ. 3/ Ciel doux. Nabirosina. Eté 2009. © Frb

mercredi, 05 août 2009

Montrer patte blanche

"Patte blanche est un point chez les loups, comme on sait, rarement en usage [...]"

JEAN DE LA FONTAINE. Extr. "Le loup, la chèvre et le chevreau", in "Fables", Livre IV, Fable 15.

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L'expression "Montrer patte blanche" vient de la fable de LA FONTAINE citée plus haut, inspirée par la fable "Le loup et les chevreaux" d'ESOPE, et aussi par un auteur anonyme. Tout cela donna naissance à un conte populaire : "La chèvre et les sept biquets" ou encore "le loup et les sept biquets. La version la plus connue, à ce jour celle de Jean :

La bique allant remplir sa traînante mamelle,
Et paître l'herbe nouvelle,
Ferma sa porte au loquet,
Non sans dire à son biquet :
"Gardez-vous, sur votre vie,
D'ouvrir que l'on ne vous die",
Pour enseigne et mot du guet :
"Foin du loup et de sa race !" [...]

Vous l'avez bien deviné, dans cette fable, la chèvre s'absente, en laissant son biquet tout seul. Elle lui recommande de n'ouvrir à personne et d'attendre sagement son retour. Elle préconise la phrase spécifique avant de la laisser entrer. Elle prend son sac à main, elle sort (ça c'est moi qui rajoute). Elle n'en n'a pas pour très longtemps (qu'elle dit !) il s'agit juste d'aller acheter un petit pot de beurre à l'hyper-Rion de Suzy les Charolles, pour sa marraine la fée ( Je crois que je m'emmêle un peu, mais c'est pour mieux te distraire, mon lecteur !).  Comme il y a des promos au linge de maison de l'hyper-rion, elle traîne un peu devant les nappes... Pendant ce temps là, à la maison, biquet envoie des sms à sa copine bouquinette. Soudain on sonne : "qui est là ??? " demande biquet d'une toute petite voix. Il attend la phrase spécifique. Personne ne répond. (Chacun sait que ce n'est pas la maman bique qui est derrière la porte mais le loup)... Il y a fort à craindre, car le loup est impitoyable. Biquet redemande "Qui est là ?". Silence encore. Biquet tremble comme une feuille sur ses pattes chétives, et son coeur bat très fort. Mais une idée géniale se forme dans sa tête ... Ca me fait penser qu'il faut que j'aille moi aussi à l'hyper-Rion, j'ai promis d'aider ma copine Cendrillon à se choisir des pantoufles pour l'hiver. Je vous laisse donc avec Jean, qui se fera un honneur de vous narrer le fin mot de l'histoire. Puissiez vous bien vous entraîner à "montrer patte blanche", Dieu sait à la rentrée ce que le loup nous réserve ;-). Vaz'y Jean ! c'est à toi :

Le biquet soupçonneux par la fente regarde :
"Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point,"
S'écria-t-il d'abord. [...]
Celui-ci, fort surpris d'entendre ce langage,
Comme il était venu s'en retourna chez soi.
Où serait le biquet s'il eût ajouté foi
Au mot du guet que de fortune 
Notre loup avait entendu ?

Posons nous la question.

Photo : Ceci n'est pas une chèvre. Mais peut être le loup en tenue de camouflage ? Vu par l'oeil de boeuf de la chaumière du "chemin des alouettes". Août 2009. © Frb

lundi, 11 mai 2009

Allez un pt'i coup de blanc !

Aujourd'hui à Lyon, le blanc était mis...

IMG_blanc3.JPG

 

Pour ceux qui veulent un p'ti coup de rouge


IL FAUT ALLER ICI


Un air de vieille romance et d'élégance classique passe sur les grands boulevards, côté mairie en revenant de "la soierie". (Je ne suis pas tout à fait sur la ligne blanche, juste cachée derrière l'arbre). C'est ce qu'on appelle au pays des Canuts (et des Canettes) : "une filature charmillonnée"...

Entre blanc de Conille et rouge de Lutèce, à vous de choisir. Mais peut-être est-il préférable, (pour la santé) d'envisager le p'ti coup de rouge avant le blanc. Comme dit le proverbe :

"Blanc sur rouge, rien ne bouge. Rouge sur blanc, tout fout l'camp."

Fin de notre interlude. C'est tout pour aujourd'hui.

http://www.deezer.com/track/291132

Photo : La "blanche" vue un lundi (Jour terrible du sans-marché) sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

mardi, 14 avril 2009

La fin se précise...

"Au commencement de ce monde, la mort n'existait pas. Tout le monde continuait à vivre, et à la fin il y eût tant de gens qu'il n'y avait plus de place pour personne sur terre. Les chefs tinrent conseil pour décider de ce qu'il fallait faire. Un homme se leva et dit que ce serait une bonne chose que les gens meurent et disparaissent pour un petit bout de temps, et qu'ils reviennent ensuite..."

Extr : "Coyote et l'origine de la mort" in "Partition Rouge". Poèmes et chants des indiens d'Amérique du Nord. Traduits et rassemblés par Florence DELAY et Jacques ROUBAUD. Editions du Seuil. 1988

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Nous poursuivons la lecture de la "Partition Rouge" ou "livre des poèmes et chants d'Amérique du Nord", tout en jouxtant les pollens blancs de "la Tordette", aux doux "flocons tissés d'or fin" du Stang Alar de Brest où un marchant vaste blogueur a charmilloné son lecteur jusqu'à l'envoûtement...

Ainsi deux commencements de monde où se jouent les métamorphoses en partant des choses telles qu'elles sont. Une souris se dévoue pour porter ces nouvelles à l'autre bout du monde. Click-click. Et la naplète voit le printemps. Mais le résident printanier confond tout. Ses désirs seuls sont clairs. Il ne sait même pas distinguer la partie du tout, ce qui est à lui, ce qui est à l'autre. Il voit un rameau blanc. Prend sécateur. Coupe la fleur. La mange. Sous l'oeil noirte, d'Alceste, caché en haut d'un orme, remuant le mystère de sa prochaine résurrection de par Nyole et ponts romans.

Pendant ce temps là, je veux dire dans un autre temps :

"WICHIKAPACHE se remet à marcher... Il est à l'origine et sur tout le chemin parlant aux fleurs, aux arbres, aux animaux. Il a un vieil arrangement avec eux. ils le montrent du doigt : "Voilà joueur de tour !" celui qui se joue des tours à lui même... Il a été lièvre, corbeau, geai bleu, WICHIKAPACHE, WATCHUNGAGA, NANABUSH, NANABOZHO, NI'HANCA ou IKTOME, l'homme-araignée des Sioux, si fourbe et grand danseur qu'après avoir roulé le monde il s'enroule lui-même en petite boule à huit jambes et disparaît (...)  Faux chef. grand CHEF. Grand mystère. Premier né. Premier artisan. Grand père de tous. Farceur. Tricheur. Créateur qui gâche tout..."

Ainsi la fin se précise...

"Quelques temps après que le premier homme fût mort, les hommes-médecine se rassemblèrent dans la maison d'herbe et chantèrent. Environ dix jours plus tard, un tourbillon arriva de l'ouest et tourna tout autour de la maison d'herbe. Coyote le vit. Et comme le tourbillon était sur le point d'entrer dans la maison, il ferma la porte. L'esprit qui était dans le tourbillon, trouvant la porte fermée, passa rapidement en tournoyant. La mort éternelle fût introduite ainsi, et les gens, à partir de ce moment se lamentèrent sur les morts et furent malheureux. Maintenant chaque fois que quelqu'un rencontre un tourbillon ou entend siffler le vent, il dit : "Il y a quelqu'un qui erre par là..."

Source montage textes extr. de "Partition Rouge"

Autre lien à propos de WICHIKAPACHE et des légendes des indiens Crees ici : http://certainsjours.hautetfort.com/tag/wichikapache

Photo: Branchages aux doulces fleurs dont je ne sais toujours pas le nom, nous les appelerons "princess immaculis printinus". Vues au Parc de la Tête d'Or ("Tordette "en Charmillon), au milieu des massifs, longeant le petit chemin, tout près du grand lac romantique (genre LAMARTINE) ben non ! et le ciel peut attendre, je ne vous fourbirai pas "Le lac" de LAMARTINE en lien !). Lyon. Début Avril 2009. © Frb.

mercredi, 10 décembre 2008

Comme un mercredi

mercredi 1 neige.JPGPremière gammes de graff sur neige, remis au goût du jour spécialement pour l'occasion l'éternel concept du "snowgraff". (Pardon monsieur pour votre voiture toute neuve, mais j'aime tellement la neige que je n'ai pas pu m'en empêcher) ...

Si nous avons les jours prochains, des flocons moins éphémères, j'espère que nous pourrons lancer un fabuleux appel à projets, afin que les graffeurs de neige (de la planéte ?) puissent ici exposer leurs oeuvres givrées mais pas fondues.  A suivre (peut-être)...

Photo: Neige sur la colline travailleuse à ses heures endormie. Boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Dans la nuit de mercredi à jeudi, aux alentours de 2H00 du matin. Décembre 2008 ©.

mardi, 30 septembre 2008

Sieste

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06:10 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent

samedi, 27 septembre 2008

Tremblement de ciel...

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22:48 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent

samedi, 06 septembre 2008

Préliminaires

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dimanche, 31 août 2008

Pyromane

" Je n'ai ni chaud, ni froid : je gouverne " René CHAR

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Le ciel prend feu, au dessus de l'Hotel-Dieu.

Photographié en Août 2008 à Lyon  - remerciements à Léopold  -

 

samedi, 30 août 2008

Conversation

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05:19 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent

samedi, 23 août 2008

Lac des signes

open-.jpgIl y a quelques mois nous vous avions promis de vous informer sur les prochaines installations de Thierry FOURNIER, artiste-plasticien, architecte, musicien, dont nous suivons assidûment le travail.

Pour mémoire :  CLICK

"OPEN SOURCE" est une installation vidéo interactive aux suites aléatoires qui font rêver...L'installation est composée d'un bassin translucide en forme d'ellipse, devant lequel se trouve un pupitre tactile. Des mots et des dessins blancs sont projetés en vidéo et flottent à la surface de l’eau. Le pupitre permet aux visiteurs de dessiner un mot ou un croquis directement avec la main, comme sur la buée d’une vitre. Dès qu’un dessin est terminé, il apparaît à la surface du bassin et dérive avec les autres, les traces les plus anciennes laissant progressivement place aux nouvelles. Lorsque les visiteurs présents autour du bassin passent la main au-dessus de l’eau, ils peuvent retenir ou déplacer les dessins. L’installation est sonore : chaque dessin s’accompagne d’une note de gamelan, et leurs chocs composent un orchestre aléatoire.

Une relation circulaire s’instaure : alternativement, les visiteurs écrivent sous le regard des autres, et jouent avec les signes ou les observent. Open Source convoque une image de l’eau. Espace chargé de sens,d'échange, chargé de projections à la fois irréversibles et éphémères, qui interroge simplement la portée, la durée et la responsabilité de nos actes.

La salle qui accueille l'installation crée un large volume en forme de conque déployé autour du bassin, bordé d’un liseré de lumière. Elle est conçue par Pascale LANGRAND, architecte, qui a également accompagné le design des éléments construits de l’installation. La production déléguée de l’ensemble a été menée par l'agence Le Troisième Pôle. Pour visionner les flux et les
mondes flottants de cette superbe installation où l'homme, au final ne déroule jamais son mot fortuitement; vous pouvez vous rendre  sur l'excellent site de Thierry FOURNIER, d'où sont tirées les sources de ce billet.

http://www.thierryfournier.net/

Et si vous descendiez dans le sud, vous pourriez en passant la ligne du dehors, faire un petit signe au bassin blanc ;-)

Expo Zaragoza 2008 (Espagne), Pavillon de Monaco, du 14 juin au 14 septembre 2008

mardi, 19 août 2008

I see myself upside down clawing the sky

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00:32 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent