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lundi, 24 décembre 2012

Ciel qui traîne

Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s'arrête. Il en va de même du rire. Ne disons pas de mal de notre époque, elle n'est pas plus malheureuse que les précédentes. N'en disons pas de bien non plus. N'en parlons pas.

Samuel BECKETT : "En attendant Godot", éditions de Minuit, 1952.

ombres croix rousse.jpg

  

Photo : Quelques jours avant minuit. Sous la dernière lune ou le répit. En attendant le petit (ou grand) jour, fêtez en paix, s'il est possible...

 

 Lyon / Tabareau © Frb Décembre 2012.

samedi, 28 juillet 2012

La vraie fenêtre est ailleurs

Les tours, les chaumières, les murs,
même ce sol qu'on désigne
au bonheur de la vigne,
ont le caractère dur.

 

damier.jpg

 

 
Mais la lumière qui prêche
douceur à cette austérité
fait une surface de pêche
à toutes ces choses comblées.

 

RAINER MARIA RILKE : "Les tours, les chaumières, les murs"

 

Envoi : Guettant votre retour, j'ai saisi hier un passage au grand jeu d'une fenêtre éclairant un damier patiné de soleil dans l'espace silencieux mais peut-être habité... - un instant retrouvé de la beauté ancienne et la tranquillité inespérée des lieux - Plus présents que jamais, je voyais les reflets de vos pas de velours par une autre fenêtre.

 

Photo : hier, c'était la paix en plein coeur de presqu'île, un endroit où écrire, où lire, où s'absenter. Demain, on verra à deux pas d'une rampe d'escalier mécanique, des masses de clientèle longer les vitrines d'un futur grand complexe. Tout livré au commerce. Parfois on imagine que l'endroit sera sauvé. On se dit que personne n'osera y toucher, qu'il ne peut en être autrement. Pour l'instant, on espère, on fait le plein, si toutefois... un peu triste déjà, à la pensée de se trouver un jour en manque de perspective...

 

Lyon-presqu'île © Frb 2012.

mercredi, 14 décembre 2011

Aventure

Voici la troisième version d'une œuvre qui m'habite depuis près de quinze ans et dont la réalisation finale m'a demandé plus de deux années. Version profondément modifiée dont la durée est presque doublée par rapport aux versions précédentes.

FRANCIS DHOMONT extr. de l'éclairage par l'auteur d'une composition acousmatique intitulée "Forêt profonde".

il y a une route.jpg

En cliquant sur l'image, vous entrerez dans l'univers sonore de Francis Dhomont pour écouter l'oeuvre "Forêt profonde".

La suite de l'éclairage :

Entreprise treize ans après "Sous le regard d'un soleil noir", "Forêt profonde", s'inspire, elle aussi, d'une réflexion psychanalytique, C'est une lecture adulte de contes pour enfants qui se balance entre le souvenir des émerveillements naïfs du compositeur et la découverte de leurs mécanismes secrets.

Peut-être cette hésitation entre deux âges présente-t-elle le risque de ne s'adresser ni à l'un, ni à l'autre ?  Mais il se peut néanmoins que l'intuition magique de l'enfance, qui en nous ne dort jamais que d'un œil, rappelle des révélations enfouies et que l'esprit rationnel prenne plaisir à déchiffrer, sous le contenu manifeste de cet inconscient universel, la logique de son contenu latent.

Il s'agit d'une écoute à trois niveaux — romanesque, symbolique, musical — plus déconcertante, sans doute, mais plus active que l'écoute unidimensionnelle.

La trajectoire humaine de Bruno Bettelheim, dont la réflexion est à l'origine de ce parcours étoilé interfère, pour des raisons évidentes, avec ces histoires de jadis qui nous questionnent encore sur notre époque.

Dans la "forêt profonde" de Francis Dhomont : cette visite guidée de l'âme enfantine n'est, à vrai dire, qu'un retour au monde initiatique — à la fois cruel et rassurant — des contes de fées. Ci dessous un extrait lumineux écrit par Bruno Bettelheim.

 

cf. "La psychanalyse des contes de fées" : (Extrait) 

Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts.

 

Remerciements à Francis Dhomont, au site Arts sonores et à l'INA.

Bonus à lire : ICI

Source-liens  : by Paul avec l'oreille bienveillante de Raidi pour.

Photo  : by frasby, Loin des regards, une forêt.

© P /Frb/ Rp 2011.

samedi, 10 décembre 2011

La chair est tendre

Croire que "tout a été dit" et que "l’on vient trop tard" est le fait d’un esprit sans force, ou que le monde ne surprend plus assez. Peu de choses, au contraire, ont été dites comme il le fallait, car la secrète vérité du monde est fuyante, et l’on peut ne jamais cesser de la poursuivre, l’approcher quelquefois, souvent de nouveau s’en éloigner [...]

la chair est tendre.jpg

[...] Quiconque s’enfonce assez loin dans sa sensibilité particulière, quiconque est assez attentif à la singularité de son expérience propre, découvre des régions nouvelles ; et il comprend aussi combien il est difficile de décrire à d’autres les pas effrayés ou enchantés qu’il y fait.

PHILIPPE JACCOTTET: "Tout n'est pas dit", éditions "Le temps qu'il fait", 1994.

 

 


Photo : La chair est tendre et le soleil pénètre doucement dans une chambre là bas. Les amants du 8 Décembre n'ont pas eu besoin de vos lumières ni des nôtres pour resplendir.

Photographiés sur l'esplanade à quelques mètres de la rue des Pierres plantées qui mène au plateau de la Croix Rousse, à Lyon, en haut des escaliers quand on s'assoit sur le petit mur par temps clair on aperçoit le  fleuve plus élevé que celui de tous les autres fleuves de la planète qui prend sa source dans les Andes et se jette dans l'océan Atlantique, après avoir traversé le Pérou, la Colombie et le Brésil, contourne les obstacles, puis rejoint etc ...

© frasby 2011.