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mardi, 16 octobre 2012

Des jours et des jours à la vogue

Dernière grande fête foraine de l'année à Lyon, la vogue des marrons tire son nom des premiers marrons de l'année et du premier vin blanc qu'on y dégustait, à l'imparfait, rien n'est parfait, bien sûr. La vogue des marrons actuelle a démarré le 6 Octobre elle finira le 11 Novembre 2012.

vogue ballons.jpgQu'on l'apprécie ou non, parler de l'esprit bon enfant de la vogue paraît aujourd'hui déplacé (on ne sait où), même si l'enchantement des jolis manèges hante encore notre époque, c'est une image entre autres, de fête et de flonflons, rien qu'une image légendaire puisque pour la plupart d'entre nous, ces fêtes foraines familiales, bricolées sans manières, nous ne les avons pas connues. Nous savons simplement, malgré la joie délitée, et révolue, peut-être, que si la vogue des marrons, à Lyon, n'existait plus, elle manquerait. Mais je n'ose pas ici employer le mot "fête", la vogue est rituelle, c'est admis dans l'esprit des habitants de cette ville, elle marque un temps dans l'année, juste avant la saison des pluies, les foules du 8 décembre et les marchés de Noël, elle balade aujourd'hui plus d'ennui que de gaieté. On s'accorde à l'idée, on s'y traîne, on y flâne sans penser par exemple qu'au XIXe siècle Lyon totalisait plus de 207 jours de vogue, de Pâques à la Toussaint. Il n'en reste qu'une, c'est celle-ci, on la prend pour ce qu'elle est, entre la vogue et notre esprit il y a des nébuleuses... Nous fermons les yeux sur ce qui manque, ou bien encore heureux, nous nous rattachons aux mémoires idéales de ces mondes enfantins qui suçaient les guimauves une fois l'an,  nous nous contenterons des arômes d'un Chardonnay allégeant l'Homme (et son désir), tenterons d'en retenir le dernier tourbillon sans trouver le raccord entre ces vieilles gravures et les temps à venir qui nous invitent à décharger notre poids soucieux ou abêti, matière poreuse ou bons vivants, nous contemplerons en touristes ces rubans colorés où les  jeux vont sans nous. Nous ne savons pas comment cette grande usine à attractions valdinguera les corps, pourvu qu'elle ne valdingue pas les notres (pas le mien en tout cas), des furies techno-funk à la nostalgie du mashed potatoes via le rock à l'antique (Elvis, tuning, sodas, ice-cream), l'over-bass brutalise. Les engins crachent le feu, les flammes, au propre, au figuré, nul ne devrait s'en plaindre car l'intitulé ne ment jamais (desfois qu'on n'aurait pas su lire les enseignes kitsch and cheap)...

rock.jpg

Âmes vagues décomposées seules ou accompagnées, c'est à peu près pareil, voguant dans l'ennui patent de nos semaines contemporaines qu'il faut absolument secouer de loisirs à grands cris sur la place solidaire plombée par la dérive, l'esprit dans la paillette du pepsi pop, les  défilés se suivent et ne tarderont plus à  nous s'enchaîner, (8 décembre, morne plaine, ma flamme dans leur publicité) ; rameutent ici ou là  un bref éclat entre les bruits, tiraillant nos faiblesses: le caprice d'un enfant qui ne veut pas redescendre du manège, des parents sur des chaises et leurs gueules d'enterrement, des gars avec des franges qui tirent comme Charles Bronson sur des figurines en plastique pour gagner une peluche du bon temps de Pandi Panda,  ça reste divertissant de regarder tout ça afin de n'en tirer aucune réflexion particulière. Juste regarder. Et puis voilà.

vogue in the usa.jpgFlâner entre les hurlements d'humains harnachés par des courroies fixées sur des machines qui montent, tournicotent, gesticulent, brassant l'air, d'accord pour ces crampes d'estomac qu'on se fera à la place des passagers retournés à l'envers, d'accord pour l'empathie-express qui est notre, à ce moment là, superflue, tout-express, même la peur des antres gothiques et ces sorcières qui remuent des balais sur un toit brûlant, même la nuit quand je rentre chez moi, à chaque fois, je suis d'accord avec moi, pour avoir peur de ça. D'accord pour écouter les mécanismes stridulatoires des simulateurs inspirés des plans les plus sombres de L'exorciste qui propulsent mais quoi ? - D'accord pour être propulsée - juste une fois, mais sans rien essayer, parce que la joie d'une vogue c'est aussi de s'y noyer. La vogue n'est qu'une fois dans l'année, alors on peut bien vivre avec son temps une fois, en marchant, pourvu que le boulevard et ses rues parallèles, continuent à sentir la vanille, le nougat, les bonnes gaufres, les crêpes au Nutella... Peut-être vous livrerai-je un jour une traversée by night dans la vogue en sommeil mais je ne promets pas étant donné que c'est déjà un peu ça: une stimulation acharnée qui n'arrive pas à réveiller grand monde, ni grand chose, la nuit au fond de soi, en plein jour, l'émerveillement absent, ou caché sous un air de s'en foutre. Ca validera peut-être cette adhésion sympa à tout ce qui peut plonger l'esprit dans sa paresse, encanailler l'espace avec ses grappes festives d'humanité blasée, toquée de gigantisme, où les bulles énormes font pétiller le corps d'une ville enrobée dans le sucre et la glace à venir. Nous goûtons en deçà, le plaisir monotone de nous disperser puis voguer, ne serait-ce que pour se vouer tout entier à la recherche éperdue du premier cornet de marrons chauds. Chauds, chauds, chauds, les marrons ! où sont-ils ?...

vogue ours.jpgAu hasard, la plus réaliste de cette expédition en quête de marrons, (chauds, chauds chauds), rend le pas tiède ou triste, mollement nous grillons nos cartouches à l'américaine sur de vraies carabines, tellement bien imitées  (des Kalashnikov, on dirait) sans la moindre biquette à caresser, ni un cheval de bois dont on fait les violons, pas de quoi pousser la chansonnette. Nous croiserons plus tard, le nez de Pinocchio qui s'allonge, s'allongera, grâce aux reflets multicolores d'une flaque d'eau.  Cela vaut les discours sur les fameux marrons, promis en cette vogue, seule vérité discordante, ô spleen de nos nuits sans marrons, moins folâtres que les nuits sans Oscar Wilde, (à ce point d'inanité, je vais me faire un peu de réclame) ;  le marchand de marrons (nous apprendrons le jour d'après, que c'est en fait, une marchande) serait-il du genre lève-tard ou couche-tôt ? Nous le cherchons nous le trouvons. Le stand est minuscule, il est  doux, il sent bon, c'est tout ce qu'on vous dira de cette première tentative sans pouvoir plucher le maroncho,  c'est un peu de ma faute, je ne sais pas jouer des coudes en société, ainsi je n'ai même pas eu le culot de bousculer quelques badauds, pour photographier le fameux stand aux marrons, parce qu'il y avait devant, les personnalités de la colline : Monsieur Marcel Rivière (et sa femme, la grande, dont je ne me rappelle plus le prénom) qui charmillonnaient discrètement avec un Alceste entièrement caché sous une toge recouverte d'écorces avec des feuilles rousses et ocres made in Tabareau collées sur son chapeau évasé par le haut en multiples branches ornées de nids de hulottes revenues de Couzon, je n'osais déranger, et ne fixais pas mon objectif afin d'obtenir un cadrage (presque) parfait sur les mains des personnalités qui tenaient leurs cornets de marrons comme on tient des cierges lors des grandes processions hivernales (par exemple, celle en l'honneur de la Sainte Vierge, nous en reparlerons peut-être...). Il faut dire qu'affecté par les privations, on glissera dans la romance de toutes petites choses pourtant vraies, à ce sujet fragile, j'ouvre une parenthèse puisque je ne peux décemment exposer ici Monsieur Alceste piquant à pleine branchées les marrons de Monsieur Rivière, (à lire prochainement "Les marrons de Monsieur Rivière" un inédit  issu des carnets de la mère Caquelon, poètesse Lyonnaise oubliée, grande copine de la Mère Pompon qui mit au point la recette des quenelles de marrons, plat mythique servant à décupler le courage des canuts lors de la révolte en 1831, - là, j'exagère, mais c'est un des nombreux effets secondaires produit par le manque de cornet aux marrons, quand on en goûte un seul, ensuite, ça dure, une vie parfois - quant au livre, je l'ai déniché récemment dans un vide-grenier de la Tabareau, on ne dira jamais assez - surtout en plein coeur de la vogue - qu'il s'en passe de chouettes sur la Tabareau où la rutilante boule lyonnaise n'a que faire des tournis des manèges; les parties de boule lyonnaise se déroulant dans un monde parallèle, en silence, les manches retroussées, les hommes ne pourraient en être déconcentrés ou seulement par une boule dégommant l'autre boule, pour aller se placer à deux millimètres du cochonnet, on entendra alors un gars qui l'ouvrira plus fort que ses copains, mais pas trop, pour dire "ouhla !  joli !", c'est ici, que le vogueur épuisé viendra se reposer sur un banc pas loin de "la Coquette", qui comme son nom l'indique est une coquette auberge, quand on passe devant ça sent bon  le thym et l'échalote, surtout l'été, mais  je ne peux rien en dire je n'ai  pas encore testé), là je referme la parenthèse, (vogue off). Laissant grésiller en paix les marrons, pour goûter les bonbecs, j'ai compté qu'avec trois picaillons, on peut obtenir 80 grammes d'un diamètre de huit centimètres de réglisse + une bille de gum au milieu, après une telle dépense je n'oserais pas entamer mon dernier billet de mille pour dilapider des restes (?) de jeunesse dans la bétaillère jurassique où la foule, clairsemée sur les feuilles abattues, attend de faire son baptême, happée par le plus fameux des glyptodons de Lyon, relouqué par qui vous savez.

vogue tutti.jpg

Enfin, ce qui est bien agréable à la vogue c'est qu'on s'y trouve tous en vadrouille, un peu comme des stars démodées allant incognito, offrant aux sunlights jaunes et verts  nos mines cadavériques, nos lèvres jaunes et nos dents vertes (juste un sourire pour la photo), stars d'un jour flambant à la roulette le mou avant l'hiver, vivotant au sommet, sans se soucier de savoir s'il existe un autre lieu au monde, la colline valant à elle seule, un hémisphère. Une seule fois dans l'année quand la vogue est de retour les Croix-Roussiens vivant en autarcie au  village, se sentent pénétrés du lourd de ces camions beaux comme des barres de la Duchère branchées sur des prises électriques qui  serpentent de la place par les rues et sur les tapis (introuvables) de la place (des tapis), ils croisent aussi les monstres qu'on ne verra (pour de vrai) qu'à la fin du monde, venus culbuter nos grattons, crapahuter sur nos coussins (ces quiétudes ganachées fourrées d'un filet vert, couchés dans leurs boîtes de velours, à se damner). Quelle pagaille, en nos us et coutumes!  quand, soudain, dans les premières heures, du 5 au 6 Octobre, on regarde les gars de la vogue (de magnifiques garçons) déballer le matos afin de monter les engins, on croirait voir construire une ville, elle se fait en un jour ou peut-être une nuit, sous nos yeux se déroulent des kilomètres de câbles et des kilomètres de rallonges sur le bitume courant dans les rigoles, après on s'y balade comme si tout cela avait poussé uniquement par magie, on est dans la vogue-champignon et les jours qui suivront ça scintillera de partout. Je suppose que la vogue des marrons aurait plu à Andy Warhol, ces objets en série multipliés partout, auraient pu lui souffler de sacrés tableaux, l'Amérique qui se pose là, avec ses boîtes en kit, des bistanclaques qui se perdent au milieu d'une foule, cette année, pas trop dense à cause des restrictions. Ce n'était pas complètement étranger à l'oiseau vogueur, lequel, d'une année à l'autre s'était fait grignoter par un sanglier vogueur, voyez qu'il y a quelque changement, (le lecteur assidû, qui s'y connaît forcément en sanglier connaît aussi son paradoxe, toutefois je laisserai ouverte l'interprétation symbolique pour laisser voguer l'homme et son désir dans l'approximation). Bref, chacun sait que le mot sanglier vient du latin "singularis", (au sens isolé, solitaire "singulier") et que le sanglier est aussi ubiquiste, à vrai dire, je ne sais pas ce que signifie sociologiquement cette raréfaction de l'oiseau vogueur au profit plus imposant du sanglier ubiquiste mais je trouve, ma bonne dame, que c'est pas rassurant et peut-être aussi triste que nous autres les festifs désolants qui picorons nos beignets entre les barrières métalliques du boulevard et les autos méchantes, à se demander encore qui a décidé d'encastrer la vogue sur la place des tapis  où l'on entre enjambant des panneaux et des fils alors qu'une partie du boulevard semble plongée dans le gris, sans doute à cause des travaux, d'autre chose, peu importe, on pourrait être ailleurs, déjà à la périphérie, et ce n'est sans doute pas un hasard de trouver de plus en plus de pigeons moches, mal polis (ubiquistes) gouverner sur la tête de notre vénérable inventeur.

et vogue sur la tête au père jacquard  kb.jpegLe lendemain ce fût la même vogue ainsi les jours d'après telle l'année précédente, malgré une fine pluie, (ce retard coutumier de l'automne), après que le thermomètre eût marqué  26° à l'ombre, sous un ciel mitigé, comme on dit chez nous desfois "ça mouillassait", le gros rire (voguenard ?) du sanglion raillant l'inventeur des métiers m'attira sous un stand abrité, c'était une sorte de vestiaire à peluches (peluchons) encore des pantelantes arachnoïdes à cornes et multipattes difformes (soyeuses ? Je n'ai pas approché), je remarquais juste, que l'une des bestioles tristement pendue par les pieds portait entre les oreilles, un bonnet de lutin indécollable qui ressemblait à un cône de Lübeck, pourquoi, des cônes de Lübeck sur la tête de nos bêtes à la vogue ? Vous me direz! alors que des cornets de marrons seraient plus rigolos ? (Vous remarquerez que l'odeur des marrons grillés peut très vite taper sur le système surtout quand on les cherche), enfin voilà pour l'énoncé d'une vogue aux présumés marrons, nous repasserons, (enfonçons un clou dans ce marron), je subodore que si je n'ai point l'occasion de goûter au seul produit annoncé chaque année dans cette vogue, par cet  engouements précaire qui jalonne les recherches de certains jours, (comme leur façon là bas de fabriquer la barbapapa), ça tournera à l'obsession.

vogua.jpgEnfin, sortant de là, un peu sonnée, seule ou accompagnée, de toutes les façons harassée, je ne rejoindrai pas les copains comme prévu au RV du café du bout du monde où c'était encore convivial de pouvoir causer un brin tranquillement après avoir patassé (comme dit le lyonnais les pieds dans sa bassine de sel) puisqu'ils sont revenus déçus, les copains, de voir le bout du monde remplacé par un bar à bière,  un autre ! dont nous ne pensons à peine moins que rien, le houblon on s'en fiche, au départ on voulait un voyage en ballon de blanc (même de rouge, ô fillette !) avec des cornets de marrons (si je radote, mon lecteur, râle et  indigne toi mais là, minute papillon ! je promets de boucler la boucle et après on n'en reparlera plus jamais), un cornet de rien du tout, pour dire que ce n'était pas demander la lune. Oui, certes, mais il est comme ça le monde, dès qu'on veut quelque chose de simple, même si on on le demande gentiment, ce n'est jamais possible, ou alors ça devient compliqué parce que c'est rare etc... Et s'il faut demain voir en vrai griller des marrons, je serai prête à faire sonner le réveil (sacrilège) vers les 14H00 du matin. C'est vrai qu'à ces heures à la vogue y'a moins de monde. Un tout petit monde, discret , lent, pas  bégueule, du coup ça fait vogue oubliée et certains jours ça paraît bizarrement plus gai bien que beaucoup de stands soient vides, on admire le courage des forains, mine de rien, rude métier !

vogue.jpgEn guise de conclusion (j'ai dit en guise), c'est une bénédiction, pour nous autres gastronomes du plateau, que le citymarché (unanimement fréquenté en colline) ferme ses portes à 21H30,  c'est à dire après la vogue (mais un conseil, allez-y à 21H00 parce qu'après 21H15 les vigiles, qui n'aiment pas voir les gens lambiner se mettent à fouiner dans votre filoche, avec le vocabulaire de Rambo, (surtout un), c'est très laid, mais ce n'est pas à cause de la vogue (très influencée par Rambo également, pas pour les mêmes raisons), donc, le  citymarché, reste un endroit très pratix pour trouver de la vraie crème de marrons Clément Faugier, c'est pas en cornet (heureusement pour les manchons d'hermine de la bourgeoise), mais après ces promesses de vogue aux marrons rarissimes, ça pourra apaiser un peu notre besoin de consolation.

La conclusion, la vraie : à défaut de grives (aux marrons, vogue ! mon pijon) on mangera un merle à la crème de châtaignes. La suite de la vogue une prochaine fois peut-être (avec ou sans marrons, seul ou accompagné, si les petits ânes ne nous mangent pas). la dernière image à cliquer ICI vous donnera l'aperçu vite fait, du sort des animaux de la vogue, sous les yeux de l'enfant tirant pile dans la cible qui s'en retournera, en serrant dans ses bras un authentique Stormtrooper bien utile pour battre les Flogs, les Froschs et neutraliser l'homme vieillot qui cherche avec son groin (ubiquiste) des marrons sous les platanes du boulevards (vogue, vogue !), l'homme vieillot qui ne sait même plus le nom des arbres, ni le nom des fruits qui poussent sur les platanes, qui croit que les marrons tombent tout chauds des platanes et qui pleure et dit à tout le monde que tout fout le camp, et personne ne l'entend, pas une âme ne se lèverait pour lui tendre un cornet, un tout petit cornet de marrons chauds, un cornet de frites à la rigueur, et encore ! ah non, vraiment l'être humain n'est plus ce qu'il était, la fête est triste le monde est moche, on est tous triste on est tous moche. Alors qu'avec un cornet (même tout petit) de marrons chauds, même des châtaignes grillées... suffiraient, suffiront, comme l'écrit lademoiselle Pinturault (que je salue vigoureusement) dans son dernier recueil de poème intitulé "L'hiver des poètes", préfacé par Madeleine Lacroix, (je cite): "Desfois la beauté tient à pas grand chose". Vous pouvez ricaner mais si ça se trouve, elle a raison.

giga night.jpg

 

Lien : oldies but goldies, la vogue 2010, si ça vous dit.

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/10/10/le...

 Photos : Boulevard de la Croix-Rousse et un petit peu place des Tapis: quelques vues hasardeuses de la vogue (des marrons) parcourue à pieds, à vélo, saisies de jour et de nuit, + une pensée émue pour l'Auguste Jacquard et son infinie patience. En vrai il ne s'appelle pas Auguste, ni Albert mais je crois l'avoir déjà beaucoup répété, (la vie des blogs tourne comme un manège), pardon au lecteur adoré, puisque tout doit finir par des chansons c'est inécoutable hélas je ne peux y résister, et peut-être que ça fera plaisir à msieur Fernand. (hypothèse hasardeuse j'en conviens)...

 

Lyon Colline © Frb 2012

Commentaires

eh vogue la galère WHaooo!

Écrit par : alex | lundi, 05 novembre 2012

@alex : la vogue, H.O. brute décoffrée
écrite avec les pieds (ou presque... )

prochaine mission, partir à la conquête d'un banc (dans un désert ou dans jardin de presbytère, avec la chambre claire de Barthes, un truc du genre :)

Écrit par : frasby | lundi, 05 novembre 2012

Je connais bien les manèges de la foire de Crête. J'y allais tous les ans pour faire un tour de chenille (la chenille - les papillons - c'est seulement maintenant que je fais le rapprochement). Et là on ne me croit pas, on me traite d'affabulateur. Et je ressors mes vieux albums de photos et on rigole moins parce que le doute n'est plus possible : c'est bien moi et ma coupe au bol, dans la chenille, juste avant qu'ils ne la bâchent.

Naturellement, je n'ai pas tout lu le compte-rendu (un peu la fin, un peu le début) mais j'ai bien compris qu'il était question de la vogue des marrons. Un regret : l'histoire ne dit pas si vous avez réussi à attraper un poney à la pince. En revanche, riche idée que de convier Charles Bronson et Dalida, deux personnalités que l'on rêvait de croiser à la vogue parmi les autres stars démodées (mon premier a un pull Jacquard, ma seconde a la goutte au nez : la charade est vraiment introuvable).

Écrit par : Fernand Chocapic | mardi, 06 novembre 2012

@Fernand Chocapic : On va "sur Crête" immanquablement, en carrioles ne serait ce que pour manger des atriaux http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5b/Atriaux.JPG
confortablement installé sur sa chenille avec son petit "plateau-manèges", mais ce n'est pas fait à base de papillons ni de marrons, c'est une histoire de goût (et de couleurs) ...

sinon, oui, il est question de la vogue des marrons, bravo Fernand ! vous avez saisi l'essence même de ce texte, pas besoin de le lire vu qu'il est résumé dans le titre, c'est fait exprès pour éviter pas mal d'embûches aux lecteurs comme disait Jean Pierre Raffarin (je le cite, puisque à cette heure n'ayant pas réussi à attraper des poneys à la pince je n'ai plus aucune dignité:) JP Raffarin il disait
- "Et je m'en félicite"
sauf que votre charade me met dans une situation pénible,
je sèche lamentablement et me vois obligée de faire diversion j'en suis très contrariée en plus je n'ai pas encore bien compris si on bâchait votre coupe au bol ou la chenille. Qui a fait ça ? Il faut pas hésiter à parler vu que la coupe au bol revient à la mode, qu'il n'y ait pas d'autres victimes.
Sinon vous avez bien compris que la chenille et les papillons était une allusion, (que j'ai voulu discrète, en plus de celle à la foire de crête et celle aux manèges Bosseti), une allusion à la bande à Basile, qui ne portait pas des pulls Jacquard mais des liquettes losanges inspirées de la commedia dell'arte et cela ne résoudra en rien votre charade qui est turlupinante. Est-ce qu'on a le droit de se faire aider par exemple en téléphonant à un proche ? :)

Écrit par : frasby | mardi, 06 novembre 2012

l'ennui patent de nos semaines contemporaines qu'il faut absolument secouer de loisirs à grands cris sur la place solidaire plombée par la dérive, l'esprit dans la paillette du pepsi pop ....


j'aime énormément beaucoup ce bout de phrase


même des châtaignes grillées... suffiraient, suffiront


et j'aime bien cette presque boufée d'optimisme

Écrit par : hozan kebo | mardi, 06 novembre 2012

QUIZZ

"la fête est triste hélas" et :
1 ils n'ont lu aucun livre
2 je n'ai pas lu que des bons livres
3 on gagne l'oeuvre complète de Marc Levy au stand de tir à la vogue (ouf! j'ai toujours mal visé)
4 les gosses d'hui font des tours de manège en "réalité augmentée" sur leur ipad
5 les marrons sont peut être OGM
6 Jean Pierre Raffarin existe encore !!!!!!!!!!!!!!!

Écrit par : hozan kebo | mardi, 06 novembre 2012

@hozan Kebo : variation pour Quizz/maniacs

La fête est triste hélas

1 - Et je me vanterai d'avoir lu tous les livres, il s'en trouvera bien un ou deux pour me croire
2 - Et tu apprendras à mieux viser petit scarabée...
(si curieux tu es, la suite liras)
3 - Un jour, croisant Marc Levy à la vogue, au sortir d'un rêve éveillé, tu dégaineras ton colt,
4 - Il n'y a plus de jeunesse, ces I. Pad devraient être confisqués
5 - Desfois même y'a du cognac dans la crème de marrons et si c'est du cognac de Russie, on risque de mourir pire que mourir d'une gastroentérite dûe à l'OGM
http://www.oenologie.fr/actualite/vin-frelate-russie
si ça se trouve les forains font des injections d'huile de palme dans nos marrons ...
6 - Oui, c'est étrange n'est ce pas ? Il n'existe pas, il insiste* !

ps : la petite étoile = * il était encore hier (le 22 Octobre donc, alors que nous sommes ici le 16 Octobre, quel prodige !)
il y était ! lui ! alive and well sur RTL, pour nous prévenir et dire du mal sur ché pas qui, voici la preuve (mais surtout ne vous sentez pas obligé d'écouter, c'est juste une preuve et si ça se trouve c'est un sosie)
http://www.rtl.fr/actualites/info/politique/article/jean-pierre-raffarin-sur-rtl-ayrault-ne-joue-pas-son-role-d-airbag-7754317239 :))

Écrit par : frasby | mardi, 06 novembre 2012

Comme dirait un certain Roland qu'écrasa un jour un camion de livraison ou un autobus (les versions varient) ce magistral billet concentre en son sein tous les mythes croix-roussiens significatifs, des plus contemporains comme ces camions beaux comme des barres de la Duchère (grandiose) ou ces vigiles qui fouillent les filoches aux mythes plus anciens (chocho est éternel),il évoque tous les sens, des couleurs de la ferraille aux cris hystériques des "'humains harnachés par des courroies" ( me font à jamais détester las prépubères des deux sexes ceux-là) aux vapeurs du Chardonnay et au parfum des barbapapas... Tour d'horizon des lieux qui comptent également, du café du bout du monde au crâne de Jacquard où se perchent les citoyens ailés de la cité, du Monoprix à la Tabareau. Suis impatient de découvrir, après les Marrons de Béraud, ceux de Monsieur Rivière, par la mère Caquelon.
Non vraiment, tout y est et j'applaudis à quinze mains.

Écrit par : solko | mardi, 06 novembre 2012

@Solko : Sacrelion ! Shiva Solko ! applaudir à quinze mains, c'est très cosmogonique :) en + vous dites bien le bien,
ce qui me touche beaucoup sachant qu'en matière de "vogue des marrons" vous êtes un connaisseur sacrément plus que moi, qui ne l'explore que depuis 6 ou 7 ans, faudrait pas qu'on vous la raconte de travers, alors bon, je ne cache pas ma joie, ni ce bel apaisement à vrai dire je redoutais qu'un lyonnais (un vrai, un dur, un pas bugnon :) tombe sur ce billet, j'ai longtemps hésité à le publier pour cette raison mais l'écho est superbe, inattendu, suize comblée, ce jour, merci Solko.

Si vous permettez j'en reviens à votre première phrase, qui est très inquiétante -les soucis sont (ils toujours à ce point)
de Lyon ? N'étant à présent presque plus entoilée je n'ai rien su pour Monsieur Roland... "qu'écrasa un jour un camion de livraison ou un autobus (les versions varient)". C'est pas soutenable à lire. Les mondes virtuels, nous donnant l'habitude d'avaler toutes sortes de désastres avec l'impression d'être au cinéma, sachant que drolan est très réel, je me permets une ou deux questions maladroites et peut-être indiscrètes, drapon Solko :
"Un jour"... C'est récent ou c'était il y a longtemps ? Pardon encore d'avoir l'air à ce point de tomber de la lune, mais je ne sais rien de rien, vous qui connaissez monsieur Roland au moins autant que l'ocelot (?) Cendrars, est ce que vous savez si notre ami s'en est sorti indemne et s'il se porte bien aujourd'hui ?

Sinon, je suis à mon tour impatiente de goûter la chair des marrons de Béraud, car en ce qui concerne les marrons de Monsieur Rivière par la mère Caquelon, j'essaie de vivre avec mon temps et je fais comme le Flanchoué (aux landes) : des promesses, des promesses, promesses... :)

Écrit par : frasby | mercredi, 07 novembre 2012

@hozan kebo : merci ! :)
J'aime bien cette idée que le lecteur pêche des petits bouts de phrases pis que ça lui aille, j'aime bien écrire dans cette idée là, ça me fait toujours plaisir :)

"bouffée d'optimisme" je vous retourne la petite affaire en complimentations j'aime très vraiment la "bouffée d'optimisme"
surtout qu'on peut même la recaser dans une conversation
exemple :
-comment vas tu ?
- hou bin ! chui bouffée d'optimisme !
(on peut éventuellement rajouter "j'ai trouvé des châtaignes" entre le "hou bin" et le "chui bouffée..." ce qui produit son petit effet communicatif surtout si après "optimisme" on tend un cornet (de marrons voire de châtaignes") à son interlocuteur et qu'on ajoute "t'en veux ?"
manquerait plus qu'on soit bouffé(e) d'angoisse pour un cornet de marrons alors que les châtaignes, c'est délicieux :)

Écrit par : frasby | mardi, 06 novembre 2012

"Fauché par la camionnette d'une entreprise de blanchissage alors qu'il se rend au Collège de France", c'est ce que dit Wikipedia a propos de la mort de Roland Barthes. Pardon d'avoir été elliptique à ce point, un truc nul de prof de lettres, vous savez, chez eux Barhes, c'est comme Obama, un "grand homme" et tout le monde est censé reconnaître la moindre allusion à ses mythologies , ouarf ouarf. mais mon jeu de mots était vaseux ! Encore les malentendus des rectangles restreints!
"Les marrons de Lyon" de Béraud, pas prêts d'être réimprimés, hélas ! Un billet sur eux ici : http://solko.hautetfort.com/archive/2008/06/06/marrons-de-lyon.html
si ça veut bien passer...
Hollande, quel pauvre type, m'en parlez pas, il joue au petit François et n'arrive même pas à la cheville du petit Nicolas, faut le faire !

Écrit par : solko | mercredi, 07 novembre 2012

@Solko : Bon sang mais c'est bien sûr ! Roland ! l'autre !!!
y'a pas qu'un Roland sur la terre ! :)) la cyber-bécassine me mangera ! :) pourtant l'ellipse était fameuse, vous savez que j'aime beaucoup ces trucs elliptiques et j'aime aussi les blagues vaseuses, mais là, j'avoue qu'en lisant votre post j'étais tellement loin de Roland Barthes, j'étais restée à la vogue, en fait, peluchant en rêve les marrons et je n'ai pas songé une seconde à la philosophie ni au collège de France, pensez dont ! ceci élucidé, maintenant que je vous relis, n'était pas si abscons, le rapprochement avec un petit peu de jugeotte paraît même évident, pauvre Roland (l'autre!) et pis tant mieux pour vous si j'ose dire, pardon à la famille Bartèz comme ils disent sur téfin, en fait, j'aurais dû y penser parce que ces jours j'étais (grâce à Hozan Kebo) dans la chambre claire (et je sais que vous n'oseriez pas me demander ce qu'on y faisait, ni si elle était peinte en blanc ou en blanc cassé :) bref, ces rectangles sont terribles,
mais côté malentendu y'a eu pire, celui là est inoffensif (j'ose l'espèrer !)

Dire que je vous imaginais artenpant le charmé avec des québilles, le crops atapli par le mionca ou un sub comme dans un Tex Avery et même pas un Hôtel-Dieu à proximité pour aller faire les quipûres et moi je dis que tant que le Roland des collines peut encore galoper j'assumerai avec soulagement de passer pour une demeurée, et pis je connais pas le langage des profs de lettres, il me semble que ce que vous décrivez existait déjà à la fac de lettres, avec Barthes bien sûr "Mythologies" mais aussi Marguerite Duras et son "Lol V Stein ("une grande dame", comme Dalida :O!) aujourd'hui j'avais l'impression que Barthes était démodé à l'ocèle, en fait, je n'ai pas lu "Mythologies" sinon des extraits dans le désordre mais je ne peux pas renier ce beau livre "Fragments d'un discours amoureux", il fallait bien que quelqu'un l'écrive...
Sinon il n'y a qu'Alexandre qui est grand.

Quant au bouquin "Les marrons de Lyon", merci pour le lien il passe très bien (grâce au chaptcha, n'est ce pas ? :) c'est un billet "fort", j'ai eu plaisir à le relire, j'ai aussi cherché si la bibliothèque de la part Dieu possédait le bouquin, il est dans la liste, je l'ai vu, mais je n'ai pas pu localiser (leur truc était en panne !) donc à suivre...

Hollande, mouaich... dès que j'ai vu qu'il avait choisi Yannick Noah pour sa fête je me suis dit que ça ne ferait pas des merveilles, (je vous la fais à ras les pâquerettes hein !) et je n'oserai pas comparer avec l'autre, l'autre c'est pas mal qu'il ait fait son baluchon, et bon vent !
à jamais ! monsieur Dumollet ! du coup on passe un peu de Disneyland à Sephora ça fait vide, et c'est moche...
Tant qu'il ne s'en trouvera pas un qui osera enfin "charmillonner la France" ... :)

Écrit par : frasby | jeudi, 08 novembre 2012

La Chenille Les Papillons de la Vogue aux Marrons et de la foire de Crête son fan club est sur Facebook partager avec nous vos images et vos souvenirs:
https://www.facebook.com/pages/Chenille-Les-Papillons-Fan-Club/108224575937457

Écrit par : Jérémie | lundi, 27 janvier 2014

@jérémie : très joli lien, vraiment, merci à vous

Écrit par : frasby | lundi, 27 janvier 2014

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