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mardi, 23 décembre 2014

Entre deux ...

Irez-vous chercher loin ? Vous finirez sûrement par revenir, pour trouver le mieux, ou tout aussi bien que le mieux, dans ce qui vous est le mieux connu...

WALT WHITMAN, extr. "Un chant pour les occupations", traduction de Louis Fabulet, in "Feuilles d'herbes", "Poèmes" éditions Gallimard 1918

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Dans le grand hall de gare où le pas perdu va, où le dessin rature mille fois et recommence, où chaque regard retient l'attention comme la votre, puis l'oublie, la seconde après, j'aperçois une tête d'homme, un homme sobre, l'oeil craintif, attentif comme le mien, dans la même inquiétude, au guet de sa correspondance.

Perdu, là tout pareil, un semblable qui se perd au milieu de la foule ou se cherche un visage ; qui parmi des milliers saurait le renseigner ? Quelle voiture ? Ou quel quai ? Et partout le silence de chacun glisse dans ce vacarme, on se pose jambes croisées une valise à ses pieds, en ces lieux consacrés simplement à l'absence, lui, comme moi, avec eux, nous serions des milliers abordés de vacance à espérer la lettre d'un quai de A à Z, qui se lit comme un chiffre, puis se vide sur des bruits...

L'homme a mis un carnet sur ses genoux il semble qu'il dessine quelque chose, ou il écrit sans doute via ces petits engins, à quelqu'un, (la bien-aimée, qui sait ?),"Le train a du retard". Je ne sais par quel hasard, nous sommes toujours tentés d'avoir l'air occupés.

C'est une autre manière de converser encore, que de rester longtemps assis sur des banquettes à attendre face à face sans rien dire, ou discuter si peu et toujours à voix basse :"où est-ce que vous allez ?". La réponse est sans but, le mot sans importance. Tous ces gens se contentent chacun a ses errances contre un brin ébloui, une furtive émotion pourtant si recherchée, qu'on ne retrouvera plus ou qui a disparu parfois, sans y penser, chez ceux de l'entourage, si blasés qu'on soit là, qu'ils finissent forcément par ne plus apprécier ou ne plus ressentir les considérations que tous ces anonymes savent s'accorder entre eux, comme l'habitude souvent nous fait par distraction, cet air désaffecté.  

Cherchant un point d'appui dans l'oeil des passagers sans la moindre méfiance, sans aucun attachement, ni désir de saisir, on voit des créatures tripoter leurs portables ou le crayon fixé sur les petits carreaux maculés d'un carnet. On cherche le journal, on achète des bonbons qui pétillent, on rumine pour ne pas les croquer d'un coup sec en faisant trop de bruit avec ces dents pointues qui tirent sur les affiches, des sourires de façade louées aux carnassiers.

Les yeux sur nos paquets, vous et nous, entre deux, écrirons par ennui, des rimes de pacotille, ou petits textes en prose, dévoués à des formes sans drame et sans passé. Nous sommes les personnages, une seconde accrochés, déjà hors de portée, soulagés de partir, pris dans la vacuité de toute chose périssable un instant délayés, suspendus comme des lampes.

  

Envoi ** Merci à ceux qui ont suivi ce blog, durant cette (rude) année 2014, une année empêchée pour ma part, la vie, la vraie, pas celle qu'on nous (vous) raconte, l'année, finit entre deux trains, au ralenti comme elle a commencé, l'ordi étant à quai le plus souvent hors-box, le logiciel courrier en bug grave, le tutti en bazar menant à ce temps comme on dit de latence, un temps à réparer (ce n'est pas une promesse, ni gagné, mais on va essayer), je remercie les lecteurs, commentateurs, et amis qui ont écrit des courriers chaleureux vraiment très appréciés, toujours encourageants, merci également aux artistes, galeristes, éditeurs, les passeurs (ils se reconnaîtront) qui ont proposé des oeuvres, textes, photos, peintures, ceux qui m'ont invitée, ceux rencontrés, entre deux trains, tant à la ville qu'à la campagne, qui changent un peu la vie à leur façon, belles rencontres suspendues et retardées pour l'heure, mais c'est pas volontaire (latence, donc) ; certains courriers se perdent encore à ce jour un peu moins (quoique... je ne peux pas tant savoir), d'autres se sont perdus, pas sûr qu'on les retrouve, idem pour mes réponses, le fonctionnement normal, encore incertain à ce jour, je tiens à présenter mes excuses à ceux qui ont écrit, à qui j'aurais aimé répondre, j'ai essayé souvent mais tout m'est revenu, l'acheminement reste encore à ce jour plutôt aléatoire (passons sous silence les supputations (?) que malheureusement j'ai reçûtes, elles sont hors-sujet, diffamantes, une espèce de dérive, aux antipodes de la réalité, cela mériterait tôt ou tard un sérieux démenti, il serait temps - 2015 ? - de ne plus laisser courir n'importe quoi). En attendant, je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année, paix et douceurs dans les chaumières, des partages simples, des illuminations, des bougies et des luges, des pistes vertes, des sommets plein de neige, des biches et des chamois, des trains bleus, des oranges, des Jésus en sucre, des poêles à bois, des grosses chaussettes, des bottines, des bonnets à pompons, de la caresse diurne et nocturne, des musiques et des choeurs, et si les bonnes richesses naturelles de la vie étonnante ne vous suffisaient pas, espérons que le père Noël (et la Noëlle) arrivent à passer avec tout leur barda (autre petit voyage), par votre cheminée, (enfin on pense à eux, et on y croit très fort) pour vous apporter, des jouets parmillés, (Tino, sors de ce corps !

 

Photo: Perrache vieille gare. Saisie entre deux quais, son passage mécanique, désert, ce qui est rare .

 

 

Lyon, © Frb - txt revu et corrigé - Décembre 2014.

lundi, 24 décembre 2012

Ciel qui traîne

Les larmes du monde sont immuables. Pour chacun qui se met à pleurer, quelque part un autre s'arrête. Il en va de même du rire. Ne disons pas de mal de notre époque, elle n'est pas plus malheureuse que les précédentes. N'en disons pas de bien non plus. N'en parlons pas.

Samuel BECKETT : "En attendant Godot", éditions de Minuit, 1952.

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Photo : Quelques jours avant minuit. Sous la dernière lune ou le répit. En attendant le petit (ou grand) jour, fêtez en paix, s'il est possible...

 

 Lyon / Tabareau © Frb Décembre 2012.

vendredi, 31 décembre 2010

Jour de blanc

 Or ne trouverent ilz point là, sur l'heure, de croye ou de terre blanche pour marquer, à raison de quoy ilz prirent de la farine.

JACQUES AMYOT 

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BEN KAMEN : "Clouds and snow"

podcast

 

Le monde est tellement blanc qu'on se croirait presque au jour de l'an. On pourrait même se souhaiter une bonne année si on osait... Mais je crois qu'on va attendre le retour des animaux... (A suivre)

Photo: Un léger saupoudrage. Neige et fonte des neiges au jardin du Marquis. Nabirosina. Dernier jour de December. © Frb 2010

mercredi, 24 décembre 2008

Certains jours vous souhaite un Joyeux Noël !

IMG_0093.JPGComme tous les gens qui ont la chance de fêter Noël , je vais m'en aller quelques jours avec mes petits paquets dorés, fourrés à la vrac dans des sacs en papier façon kraft, et me prendre les pieds dedans jusqu'au grand panneau des départs, où je regarderai inquiète, si le quai est bien indiqué, si c'est le bon, parmi plein d'autres gens soucieux de ne savoir qu'une seule chose au monde: si le quai est bien indiqué et si c'est le bon. Je laisse là, la "Déesse Ailes", (mine de rien, on s'attache). Je ferme donc quelques fenêtres, mais il y en plein d'ouvertes, surtout, ne vous gênez pas, tandis que j'irai lambiner sur la route qui poudroie, à mille lieues de la blogosphère. Tenter d'obtenir mon "chamois rose" avec ma luge toute neuve, oser la piste verte, (et remonter à pieds, car le tire-fesses ça fait peur) cueillir du houx, du gui, manger des Lu, m'en tenir au strict nécessaire, et parler monosyllabique aux rennes et aux sapins (et pourquoi pas aux reines des sapins ?) car j'en connais une (on dit "sapin-femelle" c'est plus joli) dont cinq bras d'hommes ne parviennent pas à faire le tour, elle n'a donc jamais vraiment connu l'Amour, (mais cela est une autre histoire, que je vous raconterai un jour) et c'est là, dans la forêt du nom de "clôt botté" (je crois ;-) que l'ogre dépose ses bottes de sept lieues la nuit du 24 au 25 décembre) d'où le but de mon entrepriseIMG_0090.JPG, (Tout le monde s'en fout mais c'est pas grave ! pressé qu'il est d'ouvrir la boîte de chocolats fourrés ganache, praliné, noisettes, en nantis de la corne d'abondance et tant pis pour la récession, Noël 2009, sera aussi une autre histoire, avec retour du Jésus en sucre dans les galoches et de la sacro-sainte orange, j'ai dû entendre ça à la radio, en prévision, il annoncent une année très dure, affreuse même, on va perdre notre travail, nos économies, nos maisons et comme nous serons plumés pour le prochain Noël, alors bon, profitons au jour le jour, de notre bonheur et de nos chances... Ganachons, lisons les blagues des papillottes, les éternelles citations, qu'on relit chaque année même si on les a déjà lues les 15 années précédentes, les blagues, du genre: "La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie", les Oscar Wilde, Sacha Guitry, Philippe Bouvard, en vrac, Marcel Aymé Guy Bedos... Les blagues sur les femmes au volant, les charades, rébus et autres devinettes ... Que de belles veillées en perspective!  Donc disais je; je pars pour voler les bottes de sept lieues à l'ogre et ce, dans un unique but, toujours le même, vous distraire! car avec des bottes de sept lieues en 2009, je pourrais atteindre des contrées qu'aucun être humain sur terre n'a encore foulées et vous les faire partager gratuitement sans que vous ayez à bouger de votre fauteuil . Vous ramener le Graal en toute simplicité. Même si je m'avance un petit peu en promesses, c'est bien d'offrir du rêve, non ? ;-) tant que je ne vous demande pas de voter pour moi... Donc tout ça pour amener notre sujet et vous souhaiter comme la tradition l'exige, de très belles fêtes de fin d'année et un Noël si possible "joyeux". Je voulais remercier les lecteurs qui depuis mai 2008 ont suivi les billets et les commentateurs qui, quotidiennement sont venus aider à moudre le grain, mettre la main à la pâte. Ils se reconnaîtront. Ceci n'est pas un testament, mais on peut très bien souhaiter un joyeux noël et remercier, non ? C'est pas interdit ! on est en démocratie, merde ! Je dis ce que je veux.  Qui a dit "pas pour longtemps ?" "Pas pour longtemps !" eh raison de plus ! DONC ... BONNES FETES A TOUS ! Nous nous retrouverons, place des grands Hommes avec les bottes de l'ogre. (qu'est ce que je raconte moi ?) Il est où le modérateur ? Il est grand temps que ça se finisse parce que hein... Ouhlala ! je vous dis pas... Bon allez ! Servez vous, C'est des petits amuse-gueule offerts par la maison. Pour la route...

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Photos: La mascotte de notre Noël 2008 (N'est-elle pas adorable?). Vue dans la vitrine d'une petite mercerie de la colline travailleuse à Lyon/ Les lettres traditionnelles du Noël blanc, vues en vitrine aussi quelquepart dans Lyon mais je ne sais plus trop où exactement, peut-être dans la même mercerie... Et Les marrons glacés de la vitrine de chez "Voisin" dans les beaux quartiers du Sixième arrondissement de Lyon, cours Vitton très exactement, où là bas c'est marrons glacés tous les jours. Décembre 2008.FB©

N.B. Pour arroser le tout, car ça s'arrose n'est ce pas? Vous trouverez le nécessaire à notre buvette de Noël, il faut descendre à l'étage du dessous. Billet suivant ou billet précédent selon la logique de chacun ;-)

A très bientôt...