Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 14 septembre 2008

Nycticorax, hydres et dragons...

"le vol noir du corbeau sur nos plaines, la langue de vipère, l'oeil de lynx, jeunes loups et blanches colombes, ma chatte, mon lapin..." Tout un bestiaire familier pénètre notre phraséologie quotidienne, abstrait, figé, sans valeur de référence, ou possédant encore une puissance d'image, il nous intègre dans un univers qui déguise l'homme sous une parure animale, nous place dans un univers zoomorphe expressif, plus directement lisible que nos  physionomies peintes au naturel. mais cela n'est pas nouveau.varenn-arconss-8.jpg

Le terme de bestiaire apparaît au début du XIIem siècle (On en trouve un premier exemple chez Philippe DE THAON)  CLICK . Le bestiaire désigne des ouvrages en prose ou en vers utilisant la description de certains animaux, réels ou légendaires, interprétés symboliquement, en vue d'un enseignement moral ou religieux, la moralisation se réduit à quelques grands thèmes répétés illustrant, les vertus chrétiennnes fondamentales, et  l'explication des mystères de l'incarnation et de la rédemption. Elle dépeint un monde manichéen, déchiré en permanence entre les forces antagonistes du bien et du mal, entre Jésus et le Démon. Les bestiaires moralisés latins se rattachent tous plus ou moins directement à une compilation alexandrine du IIem siècle le Physiologus, dont le nom désigne un auteur anonyme "le naturaliste". Très  tôt on a extrait du physiologus, un bestiaire consacré aux seuls animaux que l'on désigne communément sous le nom de "Bêtes" à savoir, animaux terrestres surtout, à quatre pattes ou serpents et quelques animaux marins. De la matière originelle subsistent cependant quelques fragments de lapidaire et de volucraire (ou traité consacré aux oiseaux). Aux animaux réels s'adjoignent aussi des animaux fabuleux comme l'hydre, le dragon ou la serre (poisson volant réputé pour éventrer les navires) ou encore la cultissime licorne.CHAPITO-AZD-nb.jpg

Dans le physiologus, comme dans les bestiaires médiévaux, la structure des articles est binaire : énoncé d'une "nature" de l'animal, signification religieuse ou morale de cette nature . Mais en réalité, il y a à chaque instant, imbrication de la description et de son explicitation symbolique. Du physiologus latin, Philippe DE THAON dans le premier tiers du XIIes donne le premier une version rimée, un peu fruste de plus de trois mille vers que l'on situe entre 1121 et 1135, le siècle suivant voit apparaître, la version en prose de Pierre de BEAUVAIS, (avant 1217), et les adaptations versifiées de Guillaume LE CLERC (1210 ou 1211) et de GERVAISE (première moitié du siècle). Vers le milieu du XIIIem s. un bestiaire original d'inspiration courtoise, systématisant ce qui ne se trouvait qu'en germe chez troubadours et trouvères introduit un renouvellement des règles de fonctionnement du symbolisme animal. Richard DE FOURNIVAL utilise les le systèmes de relations symboliques mis en oeuvre dans le bestiaire pour illustrer une philosophie  de la conquête amoureuse, présentée sous la fiction d'une aventure personnelle d'amour. Richard DE FOURNIVAL marque sa prédilection pour des animaux familiers humbles comme le grillon, le merle, la taupe, l'araignée, ou l'hirondelle ...mais  le bestiaire d'inspiration courtoise est une toute autre histoire, que nous aborderons peut-être un jour (un certain jour), quand nous croiserons sur notre chemin, un grillon, une taupe, une araignée ou tout simplement l'hirondelle. Sait on jamais...

Notes de lectures d'après : "Bestiaires du Moyen Âge" mis en français moderne par Gabriel BIANCIOTTO  Editions stock -1980-

F. MCCULLOCH "Medieval latin and French bestiaries, chapel Hill, univ. of N. Carolina Press -1960-

Photos : 1- Tympan du portail latéral sud de l'église de Varenne L'arconce dans le Brionnais, représentant l'agneau de Dieu
2- Un chapiteau sculpté parmi les 40 que l'on peut voir en l'Eglise romane paroissiale d'Anzy le Duc, toujours dans le Brionnais.

samedi, 13 septembre 2008

La Dissolution

Dans chaque maison, un chagrin d'amour. Il est avantageux de traverser les grandes eaux. 

La persévérance est avantageuse.


pluie-feuille.jpg


Tirage Yi king (extrait). Treize septembre deux mil huit

 

 

 

jeudi, 11 septembre 2008

Les sanglots longs...

11- 09 -2008 : Quelques ombres au tableau du mois de septembre... suivant ici, et ailleurs pour mémoire. A voir et surtout écouter attentivement sur le site de Jack SABAN - via l'excellent Broadway MATT JACK -  CLICK  HERE-

panneau-ombres-4bis2.jpg

Photo : Fragment - Installation d'Agnès Sarda, Parc de la Tête d'Or, Lyon 2007.

samedi, 06 septembre 2008

Préliminaires

prekiminaires.jpg

vendredi, 05 septembre 2008

Russian Haiku II

Nuit sous la pluie

Un réverbère dans la flaque

Essaye de ne pas se briser

 

ALEXEY ANDREYEV

 

piou-ville6-ple.jpg

 

ALEXEY ANDREYEV est né en 1971 dans la vieille ville russe de Novgorod. Il a étudié les mathématiques aux Etats-Unis et s'est intéressé à la poésie en particulier aux formes non -traditionnelles de la poésie russe : vers libres, haïkus, haïbun, palindromes etc Quelques uns de ses poèmes ont paru sur des sites internet dont "Reflections", "A haiku diary", "Shiki internet haiku salon" et "Teneta". Il a aussi fait paraître ses poèmes dans des revues américaines "Frogpond" et "woodnotes" et dans le Haiku world ("Kodansha" en 1996) et également publié des recueils de poèmes : "Pesenka shuta", "stikhotvoreniya" = (chanson de bouffon) en 1996. Il possède une revue électronique en russe "Lyagushatnik" - "Mare aux grenouilles" - dans laquelle il a traduit plusieurs haïkus canadiens avec la collaboration de Xenia VATNIK. (Hélas, je n'ai pas encore pu localiser ce site). A. ANDREYEV vit aujourd'hui à St Petersbourg où il travaille à sa thèse de doctorat en science informatique et à la rédaction de nouveaux recueils de poèmes.

Lien utile : La Définition du Haïku par ALEXEY ANDREYEV lui même :  ICI

 

Notre photo : n'est pas un réverbère qui se liquéfie dans la flaque mais l'ombre d'un panneau de signalisation plongeant à pic dans l'asphalte, (le lecteur perspicace aura deviné ;-) Vu près du boulevard de la Croix-Rousse à Lyon, aux terrasses d'un café irlandais à l'heure de fermeture.

mardi, 26 août 2008

L'Intempestif

chapiteau-azd-95-+++.jpgL'histoire n'est pas l'expérimentation, elle est seulement l'ensemble des conditions presque négatives qui rendent possible l'expérimentation de quelque chose qui échappe à l'histoire. Sans l'histoire, l'expérimentation resterait indéterminée, inconditionnée, mais l'expérimentation n'est pas historique.

Dans un grand livre de philosophie "Clio", PEGUY, expliquait qu'il y a deux manières de considérer l'évènement, l'une qui consiste à considérer l'évènement, l'une qui consiste à passer le long de l'évènement, à en recueillir l'effectuation dans l'histoire, le conditionnement et le pourrissement dans l'histoire, mais l'autre à remonter l'évènement, à s'installer en lui comme dans un devenir, à rajeunir et à vieillir en lui tout à la fois, à passer par toutes ses composantes ou singularités. le devenir n'est pas de l'histoire, l'histoire désigne seulement l'ensemble des conditions si récentes soient - elles dont on se détourne pour "devenir" c'est à dire pour créer quelquechose de nouveau. C'est exactement ce que NIETSZCHE appelait L'Intempestif".

Gilles DELEUZE in "Pourparlers". Extr de "Futur antérieur" n° 1, printemps 90, entretien avec Toni NEGRI - cité dans le livre "Pourparlers" paru aux éditions de minuit" ( 1990 / 2003 )

Photo : Un des nombreux chapiteaux de l'Eglise romane d'Anzy le Duc - Juillet 2008 -

samedi, 23 août 2008

Lac des signes

open-.jpgIl y a quelques mois nous vous avions promis de vous informer sur les prochaines installations de Thierry FOURNIER, artiste-plasticien, architecte, musicien, dont nous suivons assidûment le travail.

Pour mémoire :  CLICK

"OPEN SOURCE" est une installation vidéo interactive aux suites aléatoires qui font rêver...L'installation est composée d'un bassin translucide en forme d'ellipse, devant lequel se trouve un pupitre tactile. Des mots et des dessins blancs sont projetés en vidéo et flottent à la surface de l’eau. Le pupitre permet aux visiteurs de dessiner un mot ou un croquis directement avec la main, comme sur la buée d’une vitre. Dès qu’un dessin est terminé, il apparaît à la surface du bassin et dérive avec les autres, les traces les plus anciennes laissant progressivement place aux nouvelles. Lorsque les visiteurs présents autour du bassin passent la main au-dessus de l’eau, ils peuvent retenir ou déplacer les dessins. L’installation est sonore : chaque dessin s’accompagne d’une note de gamelan, et leurs chocs composent un orchestre aléatoire.

Une relation circulaire s’instaure : alternativement, les visiteurs écrivent sous le regard des autres, et jouent avec les signes ou les observent. Open Source convoque une image de l’eau. Espace chargé de sens,d'échange, chargé de projections à la fois irréversibles et éphémères, qui interroge simplement la portée, la durée et la responsabilité de nos actes.

La salle qui accueille l'installation crée un large volume en forme de conque déployé autour du bassin, bordé d’un liseré de lumière. Elle est conçue par Pascale LANGRAND, architecte, qui a également accompagné le design des éléments construits de l’installation. La production déléguée de l’ensemble a été menée par l'agence Le Troisième Pôle. Pour visionner les flux et les
mondes flottants de cette superbe installation où l'homme, au final ne déroule jamais son mot fortuitement; vous pouvez vous rendre  sur l'excellent site de Thierry FOURNIER, d'où sont tirées les sources de ce billet.

http://www.thierryfournier.net/

Et si vous descendiez dans le sud, vous pourriez en passant la ligne du dehors, faire un petit signe au bassin blanc ;-)

Expo Zaragoza 2008 (Espagne), Pavillon de Monaco, du 14 juin au 14 septembre 2008

vendredi, 15 août 2008

l'avenir scélérat

AZD-PORTAIL.jpg

Chaque jour, nous entendons parler de la crise alimentaire comme d'une fiction. Bien sûr,nous savons qu'elle existe mais ailleurs...Trop occupés (à juste titre) par notre souci de pouvoir d'achat, c'est encore devant des monts (et des démons) de marchandises que se collent nos petits et difficiles calculs pour survivre quotidiennement, tandis que les médias s'échinent à prévenir un occident qu'il faudrait maintenant éveiller à la perspective du pire. Dans cette région indienne du Bihar (donc loin de l'occident) un secrétaire d'état a dévoilé son plan pour atténuer les effets de la crise alimentaire mondiale: MANGER DE LA VIANDE DE RAT. "Nous sommes certains que cela fera merveille"a assuré VIJAY PRAKASH, secrétaire d'état au... bien être social. "Cela permettra d'épargner nos céréales et d'éviter une dépendance vis à vis des stocks alimentaires". Le fonctionnaire souhaite que les foyers indiens s'en réjouissent et ne désespère pas de voir le rongeur s'imposer peu à peu sur le menu des restaurants voire même des hotels de luxe. Idée utile et agréable car selon, lui, cela permettrait de diminuer le nombre de rongeurs qui pillent chaque année 50% du Bihar. La question, et on comprend d'ici, combien elle s'avère délicate, c'est: " Comment les gens réagiront-ils en face de la viande de rat ?". Pour VIJAY PRAKASH cela n'est pas un problème: "Les gens pauvres du Bihar ont toujours mangé des rats, alors pourquoi pas le reste de la planète ?" ( Merci, monsieur PRAKASH de nous renvoyer la question nous voici maintenant obligés de regarder les choses en face ). Et, il vaut mieux anticiper, plutôt que se retrouver pris de panique ou tremblottant, debout sur une chaise ,une fourchette à la main, devant un bon gros museau de rat saignant (ou cuit dans son manchon de fourrure). En plus, selon monsieur PRAKASH la viande de rat compensera les déficiences nutritionnelles car elles constituent une source non-négligeable de protéïnes. (De protéïnes! entends tu ça, petit froggy?). Ce qui est vrai, c'est que plusieurs communautés indiennes déjà mangent du rat, les plus pauvres, notamment celles du Mushar. Nous espérons juste que la configuration mondiale, nous laissera un tout petit peu de temps afin que nous nous fassions à l'idée ... Nous autres occidentaux, n'avons pas encore acquis la sagesse du Mushar, et de son peuple qui mange du rat parce qu'il ne peut pas faire autrement. Et puis nos TV réalités (Koh Lantah et autres du même tonneau) n'ont-elles pas commencé ce long travail pédagogique ? qui consiste à faire avaler des vers de terre géants et vivants aux candidats afin de les mener au gain de quelques points de vie, d'immunité, pour leur confort et l'acquisition d'une supercarotte (ou plutôt d'une supercagnotte) qui leur permettra de ne pas être astreints (comme nous autres, à l'imminent bol de rat quotidien). Par sagesse, ou défaut il vaut mieux se convertir, tout de suite au "Prakashisme" (philosophie orientale préconisant d'harmoniser les énergies utilitaires à celles du pur plaisir) et se dire que notre avenir, humain professionnel, s'en trouvera comblé puisque, tous dératisateurs, nous oeuvrerons enfin pour le bien de la planète, bénévolement, le ventre au chaud, la conscience apaisée, depuis le temps qu'on en parlait ...

Pour mieux vous accoutumer à l'idée, je vous propose, une petite visite initiatique dans une des multiples réserve de rats en France, déconseillée aux âmes sensibles, les autres devraient survivre...   ICI

mardi, 12 août 2008

La croix et la bannière

AZD-chapiteaux.jpgL'expression "La croix et la bannière" signifie aujourd'hui "complications" ou "difficultés" mais à l'origine au XVem siècle,il arrivait souvent que des cortèges religieux accompagnent les personnages importants. En tête se trouvaient les hommes qui portaient la croix et les autres qui portaient la bannière celle ci servant à différencier la paroisse de la confrérie ou même de l'armée.Ces cortèges demandaient beaucoup de rigueur,d'organisation, c'est pourquoi depuis le XVem siècle on emploie l'expression lorsqu'une situation exige une grande méticulosité. Aussi de ces difficultés d'entreprise pour arriver fins prêts le jour de la procession, est née l'expression ironique "C'est la croix et la bannière".

Au XVIIem et XVIIIem siècles, on disait également "Il faut la croix et l'eau bénite" formule aujourd'hui tombée en désuétude... L'expression "La croix et la bannière" est originellement issue de l'italien. En 1690, FURETIERE indique "Il faut la croix et la bannière pour inviter quelqu'un" ce qui voulait dire "Aller le chercher avec des formes telles qu'il ne puisse se dérober". dans ce sens on retrouve, l'apparat, la procession organisée pour accueillir au mieux un visiteur éminent en déplacement, qui, ainsi accueilli avec faste, ne pouvait décemment pas s'esquiver... ce qui pourrait évoquer aussi par extension quelques évènements plus ou moins récents de notre pays qui se laissent aisément deviner...

samedi, 09 août 2008

Intérieurs / Exterieurs

clocher-oct-partiel-azd.jpgL'Eglise Romane d'Anzy le Duc située en Saône et Loire a été construite à la fin du XIem et au début du XIIem siècle. Son clocher octogonal à trois étages qui s'élève au dessus de la nef est un des plus beaux de Bourgogne. L'édifice est simple et quelque soit les convictions du promeneur(croyant ou non), la sérénité des lieux,  l'impression d'harmonie, de belle tranquillité, s'impose, tandis que le regard est attiré vers le haut, sinon vers Dieu, mais juste là, où le cycle naturel, immuable des choses dépasse l'être, invite au silence ... Les pierres de calcaires jaunes se détachent  en particulier dans la lumière d'été. J'espère un jour les revoir au soleil couchant, pour vous en ramener des images... L'architecture est telle qu'à l'extérieur, on peut deviner l'agencement intérieur... De loin, la tour octogonale se détache, au milieu du paysage modelé en légère dunes verdoyantes. Dans cette atmosphère recueillie, au pied de la colline, goûtant à l'éternel présent, loin des siècles passés et des Saintes oeuvres d'Hugues de Poitiers, les boeufs Charollais mâchent leur herbe, sans répit, posant quelquefois un bon regard idiot sur le pieux édifice...

samedi, 02 août 2008

Loin des bruits

Rendons grâce au vitrail qui a été photographié en l'Eglise D'Anzy-le-Duc, par un bel après midi d'été, dans un village complètement désert, loin du bruit, des agitations ...

vitrail-AZD.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Mouvement d'Adoration des Anges

christ-ds-sa-mandorle-azd.jpgVu, toujours à l'extérieur de l'église d'Anzy-le-Duc (une des églises plus intéressantes de la Bourgogne Romane, classée monument historique en 1852): le Tympan du portail de la porte d'entrée.

Les sculptures de facture clunisienne, ont été martelées à la Révolution mais le tympan reste encore admirable. Ici, photographié partiellement, nous pouvons contempler le Christ en gloire dans sa mandorle soutenue par deux Anges en adoration. Le Christ, les pieds ancrés au sol, revient sur terre, pour juger vivants et morts. Les Anges ne regardent pas Dieu (malgré les têtes martelées, ce détail reste très  perceptible). Regarder Dieu en face à cette époque était inconcevable.

Ce que vous ne pouvez voir à l'image pourrait s'imaginer : Sur la voussure inférieure et les 4 chapiteaux, apparaissent les 24 vieillards décrits par St Jean dans l'Apocalypse...

J'espère, sans promettre, que je pourrais peut être vous les montrer un jour... Si ce n'est les 24 ...Au moins quelques uns, Tous aux têtes martelées hélas, mais pour le bien du peuple... L'Histoire n'étant que cruelle ...

Du malheur ...

« Il n'est rien à quoi communément les hommes soient plus tendres qu'à donner voix à leurs opinions : où le moyen ordinaire nous fait défaut, nous y ajoutons le commandement, la force, le fer et le feu. Il y a du malheur d'en être là, que la meilleur touche de la vérité, ce soit la multitude des croyants en une presse où les fous surpassent de tant les sages en nombres... »

MONTAIGNE: Extr: "Les Essais" (Livre III, Chapitre XI)

portail-sud-prieure.jpg

vendredi, 01 août 2008

Art Roman, Art Monastique

"Après l'An Mille, le monde se couvrît d'une blanche robe d'églises" Raoul Glaber


abbaye.jpg
On a cru longtemps que la joie d'avoir franchi cette année fatidique qui devait être celle des derniers jours du monde était à l'origine de cet élan créateur mais nous savons aujourd'hui que les prétendues terreurs de l'an 1000 n'arrêtèrent aucune entreprise et que des églises se construisirent les dernières années du Xem Siècle. C'est aux moines et à leurs abbés qu'il faut attribuer ce sublime renouveau de l'architecture et des arts qui l'accompagnaient .
Depuis les temps mérovingiens jusqu'au milieu du XII siècle ,il n'y eût pas d'autre école d'art que les monastères. Si les artistes de ce temps n'appartiennent pas tous à l'ordre monastique, c'est dans les monastères qu'ils étaient formés.
Le monastère bénédictin était un monde qui se suffisait à lui même, tout y était ordonné avec un art savant.
Tous les arts,toutes les sciences qui avaient pu être sauvés s'enseignaient dans l'Abbaye à l'abri de ses fortes murailles .
Au dehors, commençait la barbarie.
L'abbaye apparaissait aux moines comme un lieu de sécurité profonde, comme un port aussi; et l'on donnait à ces lieux, des noms inspirant une forte impression de paix: Bonport, Beaulieu, Charlieu ...ruines-cisteriennes.jpg

jeudi, 31 juillet 2008

L'église de Bois Sainte Marie

face-romane-0.jpgLe nom du village de Bois Sainte Marie apparaît pour la première fois en 998. Le village fût dévasté  par les Armagnacs en 1420 et par les Calvinistes en 1567 et connut alors la décadence.
L'église se trouva en pitoyable état après les dommages subis en 1567 mais aucune restauration importante ne fût entreprise avant le XIX em siècle. Grâce à la générosité de Mme de Rocca, des travaux de restauration purent commencer et être menés à bien de 1849 à 1854.
Le mur septentrional fût refait ainsi que celui du déambulatoire, les voûtes,la toiture et les piliers furent repris, plusieurs chapiteaux de nouveau sculptés.
Un nouveau perron et la tour d'accès au clocher furent construits.
La croisée de transept est couverte d'une coupole octogonale. la nef principale est voûtée en berceau brisé sur arcs doubleaux et éclairée directement par des fenêtres en plein cintre, les collatéraux sont voûtés d'arêtes sur doubleaux. La plupart des chapiteaux du transept et de la nef sont d'un signe évolué et datent du XIIe siècle. J'espère que nous pourrons vous montrer bientôt l'intérieur de cette église avec ses chapiteaux parfois inquiétants et je vous donnerai une vue plus générale de ce village étrange  qui fût plus récemment habité d'orphelins (orphelinat aujourd'hui remplacé par un asile de vieillards)

Le silence cache aussi d'inavouables fantômes...

mardi, 29 juillet 2008

Péché Originel

eche-originelazd-prieure.jpgFragment de décor sculpté, du portail du prieuré d'Anzy-Le-duc, la scène évoquée d'une manière beaucoup plus rudimentaire que sur le tympan du portail occidental, représente ici le péché originel, à bien y regarder ,"le mal" vient d'être consommé. L'ensemble du décor sculpté raconte l'histoire du salut de l'humanité.