vendredi, 19 décembre 2008
Être et ne pas être de son temps...
"C'est un devoir d'être de son temps. C'est aussi un devoir - quelque chose d'indispensable à qui veut progresser et s'élever - de ne pas être de son temps."
SUSAN SONTAG
Ce billet est dédié à Marc auteur du blog "EPISTOLAIRE" dont je vous conseille les "Voyages immobiles", et qui m'a fait découvrir cette très belle citation de Susan SONTAG.
Photo: Statue presque endormie, vue au jardin du Palais St Pierre à Lyon. En plein coeur du quartier des Terreaux, par un tranquille après-midi de décembre 2008.
04:54 Publié dans Arts visuels, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 17 décembre 2008
Comme un mercredi
Nous connaissions déjà "La clinique de l'aspirateur" mais "A "La clinique des poupées", c'est un tout autre monde qui nous est proposé, beaucoup plus envoûtant. Il serait merveilleux d'emmener des enfants passer de longues heures dans ce genre d'endroit très particulier, parmi ces têtes en porcelaine et ces milliers d'êtres inanimés, assemblés savamment dans la vitrine remplie de petits êtres chapeautés et vêtus aux mille modes possibles dont certaines très anciennes. Cette étrange boutique qui semble sortie d'un conte de fées et même (surtout) atmosphériquement des "Contes nocturnes" d'HOFFMANN, existe depuis très longtemps, depuis dit-on 1860 (et, je m'en souviens très bien!). Fascinant lieu où l'on répare aussi les ours, et les jouets de collection, où vos poupées et autres compagnons d'enfance, sont appelés non pas des "jouets" mais des "patients" à qui l'on rend un peu de vie du moins, en apparence. J'ai vécu dans cette rue, il y a quelques années et de ma fenêtre, je plongeais droit dans cette vitrine où se mêlait à la fois le merveilleux et le "très" inquiétant. Il semblait quelquefois que de ma fenêtre, je ne regardais pas ces "êtres" mais que c'étaient "eux" qui me regardaient comme s'ils savaient... Parfois à trop longtemps m'immerger dans cette lumière particulière, je voyais bouger des paupières, la nuit, j'avais la sournoise impression qu'au delà de la devanture toujours un petit peu éclairée, parvenaient des murmures, que des choses bougeaient. Petites cymbales, bruits de clochettes... Je m'aperçus que toutes les nuits l'orchestre des ours répétait. Et les poupées en robe de bal, cheveux dorés, battaient des cils, valsant jusqu'à l'aube avec quelques princes en celluloïds qui roulaient des gobilles très bleues entre mille tintinabulations. Le problème c'est que toutes les nuits c'était "réglé". Ainsi s'amorçait le rituel: messes basses, chuchotements. Et puis ces bals, ces rires. Mais celui qui me faisait le plus peur c'était l'ours Pitou, qui chaque nuit montait sur le bord de ma fenêtre pour jouer de la cymbale... N'en pouvant plus, j'ai fini par déménager, quitter cette partie à la fois enchantée et hantée de la ville tant à la fin, ce monde et ses secrets nocturnes, tournaient à l'obsession. Il y a quelques jours, je suis revenue, là, comme il y a longtemps... Immense fût ma surprise de voir que rien n'avait changé. La petite boutique n'avait pas été remplacée par un cabinet d'assurance ou un magasin de lunettes de l'autre fou, ou encore un lieu de restauration rapide qui, peu à peu, remplacent tous les lieux les plus extras de Lyon, ("nos" librairies, "nos" petits bouquinistes etc...). Mais là, non, je me suis même pincée car tout était pareil comme en 1860, lorsque je suis arrivée à Lyon pour faire de brillantes études d'allumeuse de reverbères... Madame De LORENZO au milieu de ses poupées d'artistes décorait un visage, tandis qu'une cliente attendait pour l'essai d'une pose de perruque en cheveux naturels pour sa poupée "Martine" en cours de restauration. Il était presque 19H00. La nuit tombait. La dernière cliente s'en alla, Madame De LORENZO ferma boutique. Je restai là, sur le trottoir, assez longtemps, je sentis une légère tape sur mon épaule, je me retournai brusquement. Je reconnus l'ours "Pitou" et sa cymbale, qui me fixait avec ses deux yeux en boutons de culotte façon vieux cuir en bois d'ébène. Il souriait comme toujours de ce trop plein de gaieté, joyeusement menaçante, tapant métronomiquement sur sa cymbale, je regardai à nouveau dans la vitrine, et je vis les petits personnages qui riaient tous à gorge déployée, ils riaient en me regardant ! J'eus peur. Voilà que ça recommençait... Alors je pris une photo très très vite (pour qu'on puisse enfin me croire) et je me mis à courir encore plus vite, coeur battant, sans me retourner...
Maintenant que sous vos yeux, je vous fournis la preuve, vous ne pourrez pas dire que j'invente...
Photo: façade, "A la clinique des poupées", (2 Rue Chavannes; premier arrondissement).
Lyon © Frb dec. 2008.
15:16 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Arts visuels, Certains jours ..., De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 15 décembre 2008
Comme un lundi très lent
« Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l'oubli. Évoquons une situation on ne peut plus banale : un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler quelquechose, mais le souvenir lui échappe. À ce moment, machinalement, il ralentit son pas. Par contre, quelqu'un qui essaie d'oublier un incident pénible qu'il vient de vivre accélère à son insu l'allure de sa marche comme s'il voulait vite s'éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, encore trop proche de lui. Dans la mathématique existentielle cette expérience prend la forme de deux équations élémentaires : le degré de la lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire ; le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli. »
MILAN KUNDERA
La Lenteur, Gallimard, 1995.
"Fontaine ! je boirais de ton eau !" (mais mentalement seulement! surtout n'essayez pas malheureux !) en regardant la gueule du lion cracher d'un flux toujours égal son cours tranquille de vie qui passe. Tandis que longeant la fontaine de la place Lyautey à Lyon, vont à allure irrégulière, les piétons secoués d'horaires ou les travailleurs buissonniers d'un lundi terne de décembre. Partageant chacun, une seconde à peine, la mémoire de ce lieu où le flegme épouse les tons intermédiaires entre la fin d'automne et ce début d'hiver. Tapis de feuilles ocres fusées par la semelle du marcheur, il semble ici que la mathématique existentielle cesse un instant de découper les êtres, par la présence des statues et des bêtes, ce monde immuable de pierre, redevient un peu le maître du temps. Et l'on éprouve une seconde à peine, un trouble arrêt du temps. Un extrait de lenteur extrême transforme le passant en passeur, un peu immortel, qui fondu du bruit des fontaines oubliera ses obligations pour se glisser dans la mollesse, négliger l'idée cheminant, dans une vacuité parfaite. Comme en état d'apesanteur...
22:57 Publié dans Arts visuels, Balades, Certains jours ..., De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 08 décembre 2008
Superbonux: le cadeau !
Fête des Lumières 2008: Rétrospective Superflux par la grâce de la galerie Roger TATOR (localiser ICI) . Quelques images très sympathiques de l'installation "SUPERBONUX" signée Victor VIEILLARD et Sara DEGOUY. "Quand l'univers des lumières n'est plus un luxe!", Le linge devient plus beau que blanc. Réussi et marrant.
Pour ceux qui désirent découvrir plus précisément les artistes et installations de l'excellent "SUPERFLUX 2008", je vous conseille d'aller faire un tour sur le blog de kl-loth qui a ramené de sa promenade aux lumières du 7 em, un véritable reportage riche et documenté à lire ICI
Photos: SUPERFLUX et SUPERBONUX, un parcours à visage humain... A l'entrée et autour du jardin "l'Amarante", rue Sébastien Gryphe dans le 7em arrondissement. Lyon 8 décembre 2008 ©.
08:02 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 07 décembre 2008
Simple et beau
Comme un dimanche
Eclairage doux et discret de l'église St Nizier située dans la presqu'île à Lyon entre la place des Jacobins et la place des Terreaux. Cette belle mise en lumière douce et reposante, donne à la promenade une ponctuation nécessaire. Nous sortons des machineries, de l'épais "tout-technologique" (voire billet suivant, c'est à dire billet précédent ;-) pour retrouver la part humaine des promenades, une finesse d'habillage lumineux qui épouse le ciel bleu-nuit et sublime la couleur des pierres de l'édifice. Celui-ci de style gothique flambloyant, est repérable à ses deux flêches asymétriques. Une mise en lumière nettement plus sophistiquée se trouve de l'autre côté, rue de Brest, que je n'ai pas encore vue, (pour cause de foule trop compacte). A suivre donc...
Photo: Fêtes des lumières. Lyon. Décembre 2008 ©.
05:05 Publié dans Arts visuels, Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 29 novembre 2008
Lumignons mignons vus d'une bicyclette
Photo: toujours les boucles d'oreilles de ma copine, pendues à tous les arbres de Lyon, quand on va dans la ville, la nuit, le nez en l'air, à bicyclette... Lyon. Rue de la République. Novembre 2008 ©.
12:03 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, Balades, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 26 novembre 2008
Gaslight
Lyon retrouve ses brumes ...
Cette nuit, la ville a renoué avec ses légendaires brumes... Traversant, seule, la place Tabareau sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon, j'éprouvai une étrange sensation, en songeant à Jack l'éventreur ou à la maison de tante Alice dans "Gaslight"...
A lire : "Lyon, la cité des brumes", poésie d'Amédée Matagrin, à la librairie Henri georg 1910.
A voir absolument : le film "Gaslight" de G. Cukor, sorti en 1944 aux USA et en 1947 en France, sous le titre "Hantise" avec Ingrid Bergman, superbe, et le beau, (beauté vintage), Charles Boyer, tous deux dans des rôles très complexes et mentalement troublants. Cukor joue avec ses personnages en maître de l'angoisse et on s'y fait mener du début à la fin. Si vous aimez les brumes, le clair obscur, et les gouffres psychologiques insondables, vous serez bien servis. (Personnellement je l'ai vu sept fois et je le reverrai bien une huitième). Coup d'oeil sur l'affiche (encore rétro en diable): ICI
Novembre, Frb © 2008.
23:08 Publié dans ???????????, Actualité, Art contemporain sauvage, Arts visuels, Balades, Ciels, De la musique avant toute chose, De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 06 novembre 2008
happy house
Une petite suite, toujours signée "Evock" (semble-t-il) couvre la palissade en bois d'une maison (magasin ?) de la rue Vauzelles sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. On ne peut s'empêcher de penser aux freaks de Crumb CLICK dessinateur prolifique qui accompagna la vague hippie dans les années 70 's (sauf que ces graffs là, sont loin d'être hippies). On pense aux tracés sinueux des représentations de Ganesha CLICK, on pense à l'art aztèque, aux incas CLICK, aux personnages un peu rock de certaines pochettes vinyles du style: Zappa période " The grand Wazoo" CLICK , "Cheap thrills" HERE de Janis Joplin... à COMBAS et à Di-Rosa. Les références ne manquent pas pour cette création très originale vouée à disparaître dès que tombera la palissade. (A noter que l'artiste, respecte scrupuleusement la rouille de la gouttière comme le notait très justement Alex, et pour mettre en valeur ses nombreux personnages, a préservé intact le beau gris perle du pilier comme un élement nécessaire de contraste. Deux soins particulièrement subtils qui forcent l'admiration et nous laissent deviner que le graffeur a quelques connaissances en matière de beaux-arts ...
Une autre "capture" de palissade très artistique aussi, signée "Eskimo 08" est à découvrir sur le blog de kl-loth CLICK HERE . Il semble que c'est bien la même palissade mais à peu de temps près, pas du tout le même artiste, quoique... Histoire à suivre donc, certains jours ici et là bas, sur le blog Daily Life...
Musique à écouter ICI par les mises au parfum croisées de gmc au pavillon de certains jours ...
19:15 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Nous sommes incas... (suite)
Autre fragment d'un vrai travail d'artiste ( à visée éphémère) sur le format géant de la même palissade en bois. Juste à côté (hors champ) clair et cryptés ces trois mots : " Air - Rice - Fur " ...
Photo : Rue de Vauzelles pas très loin du boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008 ©
00:23 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, Arts visuels, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 23 octobre 2008
Perplexus
"À quel prix et pourquoi préserver le chant, lorsque la voix humaine rend un son de "cloche fêlée" (Baudelaire), semble tout près de se taire (Verlaine), fait entendre son dernier "couac"(Rimbaud), ou s’étrangle d’un spasme (Mallarmé) ? Comment se rapporter encore à l’Idéal, quand celui-ci n’est plus l’horizon vers lequel on court, mais un "instinct de ciel" désaffecté, lorsque s’estompent les arrière-mondes, cédant la place au creusement de "l’espace du dedans" (Michaux) ? Mais de quoi parlons-nous, lorsque nous écrivons ?"
Source notes de lecture: "Le poète perplexe" essai de critique de Jean-Michel MAULPOIX paru aux Editions José Corti, en février 2001
Perplexus, en latin, signifie "enlacé, enchevêtré, confondu", puis, au figuré, "embrouillé, embarrassé, obscur"
Photo: Au dessus des vieilles portes, trois sortes d'anges lascifs nous regardent passer, rue de la République à Lyon. Octobre 2008.
05:42 Publié dans A tribute to, Arts visuels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mardi, 23 septembre 2008
Lettera Amorosa
" (...) Nos paroles sont lentes à nous parvenir, comme si elles contenaient, séparées, une sève suffisante pour rester closes tout un hiver ; ou mieux, comme si, à chaque extrémité de la silencieuse distance, se mettant en joue, il leur était interdit de s'élancer et de se joindre. Notre voix court de l'un à l'autre ; mais chaque avenue, chaque treille, chaque fourré la tire à lui, la retient, l'interroge. Tout est prétexte à la ralentir.
Souvent, je ne parle que pour toi, afin que la terre m'oublie..."
RENE CHAR :"Lettera amorosa". Illustrations de GEORGES BRAQUE et JEAN ARP. Poésie-Gallimard.( Petit livre sorti à l'occasion du printemps des poètes et des 100 ans de RENE CHAR.)
Dans un petit livre mince au bleu brillant deux versions du poème "Lettera Amorosa" de RENE CHAR sont illustrées. On se souvient que R.CHAR appelait les peintres "ses alliés substantiels"...La première version rédigée en 1952 est accompagnée de seize oeuvres de l'artiste dada, JEAN ARP, (collages de papiers couleurs et découpages parfois peints à la gouache). Le manuscrit parfois raturé est une première esquisse du poème. En 1953, R.CHAR rédige une deuxième version que GEORGES BRAQUE illustrera dix ans plus tard (le projet de l'édition datant de 1958). Le poète et le peintre harmoniseront soigneusement ensemble cette expérience. G.BRAQUE offrira au lecteur ses belles lithographies, profil d'une femme, d'un couple, motifs d'animaux, de végétaux, palette de violets, jaunes, verts, bleus aux luminosités splendides. Mais les correspondances du poème, ne se limiteront pas uniquement à la peinture elles seront tout autant musicales,"Lettera Amorosa", s'inspire, en effet,d'un madrigal de MONTEVERDI« Se i languidi miei sguardi », pièce pour voix seule et basse continue, extraite du VIIe livre (1619) des Madrigaux. Bien sûr, on se pose la question du destinataire de cette lettre amoureuse mais la réponse, est indiquée par R.CHAR lui même dans le bandeau qui accompagna en 1953 la première parution du texte :
« Amants qui n’êtes qu’à vous-mêmes, aux rues, aux bois et à la poésie ; couple aux prises avec tout le risque, dans l’absence, dans le retour, mais aussi dans le temps brutal ; dans ce poème il n’est question que de vous. » CLICK
Photo: Longtemps cachée dans l'arbre une "Tête d'Or", que l'on croyait enfouie... Vue dans la grande allée du Parc de la Tête d'Or, à Lyon. L'un des plus beaux parc d'Europe, infiniment doux en automne...
13:32 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 19 septembre 2008
L'atelier de l'artiste quelques jours avant l'exposition
Visite dans l'atelier de l'artiste Lien DEZO .
Lien DEZO expose actuellement à la galerie de L'Impasse CLICK : 4 Impasse Catelin, (en face de la rue St Hélène côté Saône) dans le 2em arrondissement de Lyon. Le monochrome rouge, ici en second plan se trouve aujourd'hui à la galerie parmi d'autres toiles dont la couleur patiemment travaillée au couteau, met les sens en état de grâce. Le lecteur ne pouvant se faire une idée, d'après photo, est invité, (s'il habite à Lyon, ou s'il s'y trouve ces jours-ci), à longer la rue Victor Hugo, jusqu'à cette rue St Hélène, où en marchant un peu, la galerie est facilement repérable. Il plongera sans réserve dans l'univers particulièrement musical de ces superbes tableaux dont l'un s'appelle "Zuma" et d'autres aux bleus de ciels striés à coups de lames, ont des noms de pays que l'on pourrait trouver quelquepart entre l'Orient et les fjords. Lien DEZO invente des mondes, à la démesure de son amour absolu pour la couleur. Il recrée l'harmonie des formes et se plonge dans la matière en milliers de coups de couteau, mais chez lui le couteau caresse, et la matière finement sculptée joue avec tous les dépaysements, pour peu que notre esprit consente à se laisser désirer par la peinture... Lien DEZO est un artiste rare, au delà des petits arrangements avec les vagues de son époque, c'est un peintre sans concession. Il travaille beaucoup, se montre peu. L'exposition s'appelle "UN TEMPS QUI PASSE" et elle est evidemment, recommandée par la maison.
Je remercie Lien DEZO de m'avoir accueillie chaleureusement dans son atelier CLICK , et autorisée à photographier ses oeuvres, sa palette puis tout ce que je désirais photographier...
Notre photo : L'atelier de Lien DEZO , vu par lui même.
06:01 Publié dans Arts visuels, De visu, Interieurs-tables de travail | Lien permanent
Un temps qui vient...
Atelier de l'artiste Lien DEZO. Recto, verso, deux toiles presque prêtes à partir pour quelques jours d'exposition à la galerie de L'Impasse : Dos de toile " 3 choses 1 temps " + un coin de fenêtre sur un jaune époustouflant où se lisent quelques notes, bleues, rouges, noires, en de fragiles contrepoints dans l'espace d'un jeu qui ne perd jamais ni le rythme, ni le sens de l'équilibre.
05:40 Publié dans Arts visuels, De visu, Interieurs-tables de travail | Lien permanent
bleu "genèse"
Palette du peintre Lien DEZO dans les secrets de l'atelier. "Work in progress" quelques jours avant l'exposition. Malheureusement; vous ne pouvez accéder aux reliefs superbes de cette palette qui atteint par endroit plusieurs centimètres d'épaisseur. Encore tiède, au toucher, c'est un plaisir d'y plonger les doigts. Pour les collectionneurs de traces, le fil de la couleur se poursuit à côté, le temps d'un court trajet entre le pinceau et la toile...
05:28 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, De visu, Interieurs-tables de travail, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 18 septembre 2008
Procrastination
Du verbe Procrastiner venant du latin" procrastinare " = Remettre au lendemain : de pro = en avant et crastinus = de demain, lui même dérivé de l'adverbe cras = demain. Cras mane = demain matin, crastinum (nom) = le lendemain, en ancien français le crastin = demain (lendemain). Une phrase célèbre ( attribuée à Jésus de Nazareth ) dit : " Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, demain s'inquiétera de lui même. A chaque jour suffit sa peine". (" Nolite ergo esse solliciti in crastinum, crastinus enim dies sollicitus erit sibi ipse sufficit diei malitia sua." - Matthieu, 6, 34 - ).
La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance à remettre systématiquement ses actions au lendemain, qu'elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non. Le retardataire chronique appelé "procrastinateur " n'arrive pas à se mettre au travail, surtout lorsque la gratification n'est pas immédiate.Cependant être un retardataire ne signifie pas ne rien faire, bien au contraire ...
Comme disent les anglais : " Procrastinating is good for you. DO IT NOW ! "
Images extraites de l'album " Tendance débile " de Poussin (pas Nicolas, l'autre ! ) Paru au printemps 1979.
Je dédie ce billet à la page 123...
10:22 Publié dans Arts visuels, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 14 septembre 2008
Comme un dimanche
" Ce qui est dit, couvre ce qui est tû "
C'est promis, nous passerons cette fois sous silence, ou presque "la laïcité positive", encore une de ces perles dont seuls les théologiens de l'Eglise Uèmepienne ont le secret (inspirés sans doute par les théories de la chanteuse Lorie et par sa "Positive attitude"). Quand nous parlions de novlangue avec Saint Olivier, je crois que nous touchions déjà un petit sommet de cette Gaule de demain où flottent en toute décomplexion la corne et les pépites qui vont bon train labourer les terres du Seigneur avec l'oxymoron, voire le pléonasme ou la tautologie, comme évangiles de la nation et quelques Saints Patrons pour les chanter. Comme si (après nous, le shopping! ), la rupture tranquille, ("perle de chez perle") n'avait pas suffi. Alors peut être pour oublier, remonterons nous un peu le temps, aux alentours de l'an mille, cela nous permettra, comme le précise le père Victor(1), d'apprécier le génie humain, qui au Moyen âge, inscrivait dans la pierre, toute sa pensée. Cela nous distraira un brin, et me permettra de vous présenter peut -être un jour (un certain jour), mon "bestiaire intranquille" fait de dragons, de fauves et de monstres semi-humains qui eux au moins ne pêcheront pas leurs origines dans les tonitruants missels du showbiz-bling théologique. CLICK
(1) cf: Victor HUGO dans le texte : "Au Moyen- âge, le génie humain n'a rien pensé d'important qu'il ne l'ait écrit dans la pierre".
Notre photo : Modillons supportant l'entablement des corniches sur le flanc sud de l'Eglise Romane d'Anzy le Duc ( Fin XIem s- début XIIem ). Deux figures sculptées à contempler éternellement...
13:16 Publié dans Arts visuels, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent