mardi, 06 novembre 2012
Panier (by HK/RL)
"Je les vois se dorer ventre à l'air vos chanterelles d'abord dans une petite mousse grosnienne émeraude bordée de feuilles de chênes ocres puis bercées dans votre panier d'osier"
écrivez vous dans votre commentaire
d'où la photo ci-jointe pour vous prouver que votre "vision" est très exacte (retour d'une longue balade-cueillette en forêt des Trois Monts)"
HK/RL: extrait d'une correspondance automnale et gourmande, (ce n'est pas la première). Vous pouvez retrouver LR chez nos amis de Lieux dits (en ouvrant la fenêtre) ou vous pouvez rester ici en offrant votre corps et votre âme à ce divin panier pour en jouir sans entraves.
Musique: A very special dédicace to HK/LR, de correspondance en correspondances: John Cage était aussi un fin mycologue allumé par l'art des cueillettes il s'est tôt aperçu que "Music" et "Mushroom" se touchent dans plus d'un dictionnaire. Ci-dessus, un extrait de "Mushroom Haïku, excerpt from Silence".
Photos: Un panier de chanterelles et des parfums boisés, pour un monde attachant où l'or croît au grand air, se cueille à pleines brassées puis s'attache à nos lèvres. De quoi passer l'hiver très loin du CAC 40 dans la délectation insolente des plaisirs simples et gais, à humer sans vergogne un petit vin de région. Le cueilleur de champis (qui est aussi un marcheur, chercheur patient et silencieux), pourrait bien se laisser tenter au retour par un de ces Chinon de 10 ans d'âge, un salaire sans la peur, dans le crépitement des fricassées, nous lèverons nos verres à la terre, tant qu'elle tourne, (comme un plat de chanterelles), et trinquerons au tableau merveilleux qu'on pourrait appeler "le repos du cueilleur". Et ce n'est qu'un début...
from the Grosne's-Land © HK/RL 2012.
mardi, 30 octobre 2012
Le premier mouvement de l'automne
je vais entre des galeries de sons,
je flue entre les présences résonnantes,
je vais au travers les transparences comme un aveugle,
un reflet m'efface, je nais dans un autre,
ô forêt de piliers enchantés,
sous les arcs de la lumière je pénètre
les couloirs d'un automne diaphane,
OCTAVIO PAZ : extr. "Pierre de soleil" 1957, traduit par Juliette Schweisgut,
Nota : Pour visiter un autre premier mouvement de l'automne vous pouvez passer par ICI
photos : Feuilles de route, un jour d'Octobre dans la forêt.
Nabirosina © Frb 2012
01:25 Publié dans Actualité, Art contemporain sauvage, Arts visuels, Balades, De la musique avant toute chose, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 28 juillet 2012
La vraie fenêtre est ailleurs
Les tours, les chaumières, les murs,
même ce sol qu'on désigne
au bonheur de la vigne,
ont le caractère dur.
Mais la lumière qui prêche
douceur à cette austérité
fait une surface de pêche
à toutes ces choses comblées.
RAINER MARIA RILKE : "Les tours, les chaumières, les murs"
Envoi : Guettant votre retour, j'ai saisi hier un passage au grand jeu d'une fenêtre éclairant un damier patiné de soleil dans l'espace silencieux mais peut-être habité... - un instant retrouvé de la beauté ancienne et la tranquillité inespérée des lieux - Plus présents que jamais, je voyais les reflets de vos pas de velours par une autre fenêtre.
Photo : hier, c'était la paix en plein coeur de presqu'île, un endroit où écrire, où lire, où s'absenter. Demain, on verra à deux pas d'une rampe d'escalier mécanique, des masses de clientèle longer les vitrines d'un futur grand complexe. Tout livré au commerce. Parfois on imagine que l'endroit sera sauvé. On se dit que personne n'osera y toucher, qu'il ne peut en être autrement. Pour l'instant, on espère, on fait le plein, si toutefois... un peu triste déjà, à la pensée de se trouver un jour en manque de perspective...
Lyon-presqu'île © Frb 2012.
mardi, 12 juin 2012
No "tweet" today
Photo : Danse et chant du printemps. Les amoureux de Lyon, photographiés, s'en allant au Parc. Un bref instant d'apaisement pour oublier les aviniles hirosites ed glureche et de sajoulie...
© Frb 2012
lundi, 10 août 2009
Oeuvrer
"Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer"
GUILLAUME D'ORANGE
Ce qui fût dit fût fait ...
On pourrait émettre l'objection que, dans le cas de la construction d'une église romane, (en ce très pieux et superstitieux Moyen Âge), il était tout aussi nécessaire de craindre, que d'espérer. Mais les citations de C.J. ne se posant pas toujours en paraphrases, c'était juste, (vous l'avez compris), un prétexte (un peu fumeux, j'avoue), pour comparer.
Est il réellement possible de comparer l'incomparable ? (je passe la main pour la question ;-)
Maintenant que l'église est bâtie, il faudrait en parler... Je ne le ferai pas ce jour, pas avant de vous avoir montré le clocher (l'un des plus beaux, à contempler toujours sur les chemins romans du Nabirosina).
Pour la première fois, je découvre un village, où les cailloux et les devises shadoks s'anéantissent dans la lumière dorée des vieilles pierres. Un endroit hors de tout, jardiné de plantes folles et de roses trémières. Je sais déjà que je ne pourrai pas poursuivre longtemps le chemin des routes romanes. Il y a trop à voir partout. Et déjà la rentrée... Chaque jour je repousse au lendemain, le jour de mon départ. Quel plaisir y aurait il à retrouver le métro ? Les grues autour de la tour Oxygène... la Fnac ? Certes il y a bien les graffs et à quelques années lumières, ces heures, où dînent les biches, les odeurs qui annoncent l'automne tout près de l'orangerie à la Tête d'Or. Les copains, les cinés (même si je n'y vais jamais). La Tête d'Or peut attendre. Pour ce qui est de l'or c'est Vareilles aujourd'hui qui coiffe tout. Au diable la rue Pouteau et son soleil gentil, vade retro le pont Morand !. C'est la fin de l'après midi. Le soleil du petit village transforme doucement le Moyen Age en géant speculoos. (merci kl-loth !). Vareilles se fait patisserie de Bruges. Je m'assois sous un marronnier, le tronc noué, énorme, semble revenir d'une légende, il affronte l'église, pacifiquement. Des pierres du XI em siècle, une écorce indatable...Il est probable que je renierai tout à l'heure, Le parc de la Tête d'Or et la rue Pouteau, trois fois, le Pont Morand au chant du coq. Tandis qu'à mon oreille, l'amie rose trémière chuchotera aux lueurs de l'aube : "On est bien peu de chose"...
Photo : Façade de l'église romane de Vareilles et sa lumière à l'oeuvre. Vues juste avant le coucher du soleil. Nabirosina 10/08/2009.© Frb.
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