Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 23 janvier 2009

Carnet de route

a tir d'ailes.JPG "Matin gris en direction du fleuve. Déjà les premiers arbres. D'ici nous pouvons apercevoir un kiosque avec des fleurs, des arbres taillés bizarrement, une statue... Le voyage est agréable malgré la pluie. Bientôt, nous retrouverons l'éclaireur. Puis nous irons sur les hauts de Saône, rejoindre les autres. Ce soir si tout va bien nous dînerons dans les jardins du Luxembourg..."

Extr. du "Journal intime de l'oiseau". Editions "Plumes de minuit". 2009.

samedi, 10 janvier 2009

Ombres

" Abolie et son aile affreuse dans les larmes
Du bassin aboli, qui mire les alarmes,
Des ors nus fustigeant l'espace cramoisi,
Une aurore, a plumage héraldique, choisi
Notre tour cinéraire et sacrificatrice,
Lourde tombe qu'a fuie un bel oiseau, caprice
Solitaire d'aurore au vain plumage noir ... "

STEPHANE MALLARME Extr. "Hérodiade" ("Ouverture ancienne d'Hérodiade"). In "Poésies". Editions J.C. Lattès. Paris 1989.

ombres chinoises.JPG

Photo. Oiseaux "au vain plumage noir", courtisant la statue qui domine la fontaine et les bassins chérubiniques de la place Lyautey à Lyon. Un matin de Janvier 2009. Frb©.

vendredi, 09 janvier 2009

Deux fragments du temps au dessus des fleuves

coin de ciel gris.JPGcoin de ciel bleu.JPGPhotos: Du gris au lever du jour et un peu de bleu dans l'après-midi. Ciels de Lyon. Le 09 janvier 2009. Frb©

Au delà ...

"Chaque fois que j'atteins le fond du désespoir, je commence à sourire"

Léonard COHEN

desepoir.JPG

Près de l'eau de la fontaine de la place Lyautey: vestige d'automne en métaphore, flottements doux à effleurer... et découvrir dans les reflets, un monde redevenu léger...

D'autres variations sur un même thème sont à voir (revoir) en cliquant ICI ou encore LA.

Photo. Lyon. Janvier 2009. Frb©.

jeudi, 01 janvier 2009

An 2009 - Passage secret -

Nos voeux version indécise, officieuse.

croisée.jpg

Il y a ceux pour qui 2009 sera une route enchantée, belle, droite verdoyante... La vie qui va "à la Trenet" en "yop la boum" pleine de rires et d'espoir et il puis y a les autres... Pas spécialement désespérés, ni malgracieux disons les indécis, les sceptiques, les ennemis de la ligne droite... Ceux qui se disent que peut être sans nourrir aucune forme d'espoir, ils peuvent essayer à la croisée des chemins, de goûter justement aux sentiers "buissonniers" qui seraient peut être mieux qu'une route - annoncée officiellement pas enchantée du tout mais qui est droite et balisée d'avance - Ainsi pour ceux qui sont en train de tanguer un peu devant le compteur flambant neuf, pour ceux qu'une nouvelle année n'enchante pas spécialement, pour ceux qui ont horreur du chiffre 9, pour ceux qui ne savent pas trop quoi répondre quand on leur souhaite une "Bonne Année", pour ceux qui présentent leurs voeux par tradition mais qui préféreraient le faire à un moment qu'ils choisiraient eux, le 14 juillet, ou au premier chant du coucou par exemple... Pour ceux qui ont réveillonné tout seuls chez eux devant leur ordinateur avec une tasse de café froid, sans que cela soit un drame de la solitude. Pour ceux qu'un réveillon annuel obligatoire devient moins interessant qu'une nuit blanche imprévue entre amis  à n'importe quelle saison. Pour ceux qui ne supportent pas de se faire appeler tous les ans "Mes chers compatriotes", par des personnes qui leur promettent une vie meilleure dont ils ne verront jamais la couleur, pour ceux qui sont obligés de bosser la nuit du réveillon, pour cette dame croisée à l'aube qui nettoyait des bris de bouteilles sur un trottoir bordant un hôtel chic, pour ceux qui adorent rêvasser des heures sur des marches d'escalier sans penser ni au bonheur, ni au malheur, ni à ce que réservera demain, pour tous ceux qui sont bien contents que les fêtes soient passées, pour tous ceux à qui tout manque et qui n'iront pas jusqu'à arroser ça au champagne etc...etc ...

A tous ces indécis, ces flous, ces sceptiques (pas cyniques), ces adeptes de l'entre deux, du presque rien, ces tendres amateurs de brumes, je présenterai mes voeux en chemins. En sentiers, plus précisément, deux voies pour augurer l'an neuf avec peut être la possibilité d'en trouver une troisième au bout de celle choisie...  Voeux en croisée des chemins, aucun choix n'est obligatoire. Ceux qui désireront prendre le temps de se poser au milieu assis sur une pierre ou sur un coussin de fougères, pourront tout à fait passer leur année à ce luxe aujourd'hui, impensable... Mais le plus beau de nos sentiers, nous le devons sans doute à Solko, qui se souvient "que les sentiers qui mènent vraiment quelquepart sont ceux que personne n'a encore tracés et qui montent jusqu'au ciel..."

Remerciements à Solko pour ce fragment de doux commentaire glissé comme une clef entre brume et rosée..

Photo: Pays perdu et retrouvé dans les sous bois qui conduisent à l'étang gelé et au château de Montrouan. Un chemin un sentier, et peut être, une hésitation. Vus quelquepart, entre le Mont St Cyr et Bois St Marie. Le 30 décembre 2008. Frb©

mercredi, 17 décembre 2008

Comme un mercredi

puppets 3.png

 

Nous connaissions déjà "La clinique de l'aspirateur" mais "A "La clinique des poupées", c'est un tout autre monde qui nous est proposé, beaucoup plus envoûtant. Il serait merveilleux d'emmener des enfants passer de longues heures dans ce genre d'endroit très particulier, parmi ces têtes en porcelaine et ces milliers d'êtres inanimés, assemblés savamment dans la vitrine remplie de petits êtres chapeautés et vêtus aux mille modes possibles dont certaines très anciennes. Cette étrange boutique qui semble sortie d'un conte de fées et même (surtout) atmosphériquement des "Contes nocturnes" d'HOFFMANN, existe depuis très longtemps, depuis dit-on 1860 (et, je m'en souviens très bien!). Fascinant lieu où l'on répare aussi les ours, et les jouets de collection, où vos poupées et autres compagnons d'enfance, sont appelés non pas des "jouets" mais des "patients" à qui l'on rend un peu de vie du moins, en apparence. J'ai vécu dans cette rue, il y a quelques années et de ma fenêtre, je plongeais droit dans cette vitrine où se mêlait à la fois le merveilleux et le "très" inquiétant. Il semblait quelquefois que de ma fenêtre, je ne regardais pas ces "êtres" mais que c'étaient "eux" qui me regardaient comme s'ils savaient... Parfois à trop longtemps m'immerger dans cette lumière particulière, je voyais bouger des paupières, la nuit, j'avais la sournoise impression qu'au delà de la devanture toujours un petit peu éclairée, parvenaient des murmures, que des choses bougeaient. Petites cymbales, bruits de clochettes... Je m'aperçus que toutes les nuits l'orchestre des ours répétait. Et les poupées en robe de bal, cheveux dorés, battaient des cils, valsant jusqu'à l'aube avec quelques princes en celluloïds qui roulaient des gobilles très bleues entre mille tintinabulations. Le problème c'est que toutes les nuits c'était "réglé". Ainsi s'amorçait le rituel: messes basses, chuchotements. Et puis ces bals, ces rires. Mais celui qui me faisait le plus peur c'était l'ours Pitou, qui chaque nuit montait sur le bord de ma fenêtre pour jouer de la cymbale... N'en pouvant plus, j'ai fini par déménager, quitter cette partie à la fois enchantée et hantée de la ville tant à la fin, ce monde et ses secrets nocturnes, tournaient à l'obsession. Il y a quelques jours, je suis revenue, là, comme il y a longtemps... Immense fût ma surprise de voir que rien n'avait changé. La petite boutique n'avait pas été remplacée par un cabinet d'assurance ou un magasin de lunettes de l'autre fou, ou encore un lieu de restauration rapide qui, peu à peu, remplacent tous les lieux les plus extras de Lyon, ("nos" librairies, "nos" petits bouquinistes etc...).  Mais là, non, je me suis même pincée car tout était pareil comme en 1860, lorsque je suis arrivée à Lyon pour faire de brillantes études d'allumeuse de reverbères... Madame De LORENZO au milieu de ses poupées d'artistes décorait un visage, tandis qu'une cliente attendait pour l'essai d'une pose de perruque en cheveux naturels pour sa poupée "Martine" en cours de restauration. Il était presque 19H00. La nuit tombait. La dernière cliente s'en alla, Madame De LORENZO ferma  boutique. Je restai là, sur le trottoir, assez longtemps, je sentis une légère tape sur mon épaule, je me retournai brusquement. Je reconnus l'ours "Pitou" et sa cymbale, qui me fixait avec ses deux yeux en boutons de culotte façon vieux cuir en bois d'ébène. Il souriait comme toujours de ce trop plein de gaieté, joyeusement menaçante, tapant métronomiquement sur sa cymbale, je regardai à nouveau dans la vitrine, et je vis les petits personnages qui riaient tous à gorge déployée, ils riaient en me regardant ! J'eus peur. Voilà que ça recommençait... Alors je pris une photo très très vite (pour qu'on puisse enfin me croire) et je me mis à courir encore plus vite, coeur battant, sans me retourner...

Maintenant que sous vos yeux, je vous fournis la preuve, vous ne pourrez pas dire que j'invente...

Photo: façade, "A la clinique des poupées", (2 Rue Chavannes; premier arrondissement).

Lyon © Frb dec. 2008. 

lundi, 15 décembre 2008

Comme un lundi très lent

« Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l'oubli. Évoquons une situation on ne peut plus banale : un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler quelquechose, mais le souvenir lui échappe. À ce moment, machinalement, il ralentit son pas. Par contre, quelqu'un qui essaie d'oublier un incident pénible qu'il vient de vivre accélère à son insu l'allure de sa marche comme s'il voulait vite s'éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, encore trop proche de lui. Dans la mathématique existentielle cette expérience prend la forme de deux équations élémentaires : le degré de la lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire ; le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli. »

MILAN KUNDERA
La Lenteur, Gallimard, 1995.

IMG_0025.JPG

"Fontaine ! je boirais de ton eau !" (mais mentalement seulement! surtout n'essayez pas malheureux !) en regardant la gueule du lion cracher d'un flux toujours égal son cours tranquille de vie qui passe. Tandis que longeant la fontaine de la place Lyautey à Lyon, vont à allure irrégulière, les piétons secoués d'horaires ou les travailleurs buissonniers d'un lundi terne de décembre. Partageant chacun, une seconde à peine, la mémoire de ce lieu où le flegme épouse les tons intermédiaires entre la fin d'automne et ce début d'hiver. Tapis de feuilles ocres fusées par la semelle du marcheur, il semble ici que la mathématique existentielle cesse un instant de découper les êtres, par la présence des statues et des bêtes, ce monde immuable de pierre, redevient un peu le maître du temps. Et l'on éprouve une seconde à peine, un trouble arrêt du temps. Un extrait de lenteur extrême transforme le passant en passeur, un peu immortel, qui fondu du bruit des fontaines oubliera ses obligations pour se glisser dans la mollesse, négliger l'idée cheminant, dans une vacuité parfaite. Comme en état d'apesanteur...

jeudi, 27 novembre 2008

Adieux aux cordes magiques

Dans la Montagne au sud
Un cannelier est mort pour toi
Au coeur de ses fleurs,
ta robe de nuées
doucement se rougit.

LI-HO  (790-816)

Extr. de "La montagne vide".

Anthologie de la poésie chinoise IIIe et XIem s. Traduite et présentée par P. Carré et Z. Bianu. Albin-Michel 1987.

yello night.jpg

Photo: Composition sauvage sous l'arbre presque nu. Fleurs et feuilles d'automne, vues dans le jardin d'un presbytère autour d'une petite église de la Croix-Rousse à Lyon. Novembre 2008©

21:07 Publié dans A tribute to, Balades, De visu | Lien permanent

lundi, 24 novembre 2008

Impavide

P8200059.JPG

Premier baiser

IMG_0006 2 BisB.jpg

LUI   -  Puis je... euh... ?

ELLE  -  Oh ! mais c'est très très...

(A suivre ...)

mardi, 18 novembre 2008

Vestiges d'une heure à peine...

ap le marché darknet.JPGFin du marché sur le boulevard de la Croix Rousse à Lyon. Quelques vestiges laissés à terre ... Un peuple nouveau à la conquête des univers où rien ne se perd... Silhouettes grises, au loin, ramassant des dizaines de cintres et les rubans glissés du banc des merceries. Juste après la "bataille", au pied d'un micocoulier de provence (exilé sous tutelle avec son tronc orné de bandelettes), on peut regarder les vestiges: rouleaux,  papiers, rubans, envahir le carré des rousses... Puis juste après, vient le  désert... Légions de camions verts, hommes en gilets oranges qui battent la ville en chantonnant. Et ils emportent tout, rouleaux, papiers, rubans, sans pitié pour nos éphélides. Le tout à l'avenant, jeté dans des grands sacs, gris comme le ciel...

dimanche, 09 novembre 2008

Rousseur des jours

feuille v2.jpg

Encore un jour de plus et nous serons coiffés... Il y a du monde place Tabareau. C'est dimanche. Congrès de roux.

Des petites feuilles qui volent ... Comme autant de factures postées par la nature à l'adresse de nos pas pressés. Un tapis roux plus doux que la plume du hibou. Et si l'on pose l'oeil (il suffit de se mettre à genoux), on irait bien dans le mille-feuille, se changer en vesse-de-loup... CLICK

Demain lundi : place Tabareau : congrès des balayeurs .

Photo: Place Tabareau, haut quartier de la boule lyonnaise, sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon, un dimanche de novembre 2008 ©

Instant

"Mince temps scintillant, senti comme insistant"

feuillli.jpg Arrêter un instant la marche du mot "instant". Lui rendre sa valeur exacte:

La brièveté de l'instant n'ôte rien à son importance, (cf: M. LEIRIS "un temps intense et mince"). Intense parce que mince.

Mince temps...

Juste l'instant arrêté qui précède vingt secondes du mouvement de l'instant suivant...

Photo: Nature morte près de la fontaine sous la statue de la place du Maréchal Lyautey à Lyon dans le sixième arrondissement.

Novembre 2008 ©

mardi, 04 novembre 2008

Déjeûner en paix...

jardins2 cr.JPGUn mardi de novembre, juste au lever du jour, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon... Escaliers, esplanades et feuilles d'automne sous le ciel un peu rose. Avec les heures d'hiver, l'aube après la pluie  prend les couleurs des crépuscules du mois de mai, et la ville fond sur nous, comme un loukoum géant...

mardi, 28 octobre 2008

30em chorus

Tendre est la nuit
Tendre est l'étoile du soir [...]
Tendre est le piquant du Merlin
Tendre est la mer
Tendre est la brume de Londres
Qui m'échoue...

Jack KEROUAC extr. "Mexico city blues" 1969, Editions C. Bourgois (trad fr. 1976,77.

reflet etang.jpg

 

Photo: Reflets des nuages sur l'étang du château de Montrouan.

 

Là bas. Frb © Automne 2008.

mardi, 30 septembre 2008

Sieste

interlude.jpg

 

06:10 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent