vendredi, 05 septembre 2008
Les contes de pluie et de lune
" Les Contes de pluie et de lune" sont le chef-d'œuvre de l'écrivain japonais Ueda AKINARI (1734-1809). Les neuf contes qui le composent suivent la tradition du récit, le MONOGATARI, en puisant dans une veine fantastique, celle d'histoires de revenants.
Le MONOGATARI est une spécificité littéraire japonaise dont la traduction la plus proche pourrait être « récit » (littéralement : choses racontées) Cependant, limiter cet emploi aux seuls récits est réducteur. En effet, le terme MONOGATARI s'applique d'une manière générale à tout ce qui n'est pas de la poésie pure (la plupart des monogatari contiennent souvent des passages de poésie). La forme est donc en prose. L'utilisation du terme monogatari pour qualifier une œuvre littéraire est souvent abusive. Les ouvrages correspondant le plus au roman ou au conte occidental, sont tels le Genji monogatari, « Le Dit du Genji », le Ise monogatari, « Contes d'Ise » ou le Heike monogatari, « Le Dit des Heike » pour ne citer que les plus célèbres.
L'auteur du Genji Monogatari (japonais : Heike Monogatari, c’est-à-dire « le Dit des Heike ») est une épopée qui raconte la lutte entre les clans Minamoto et Taira au XIIe siècle pour le contrôle du Japon. Recueillis de la tradition orale en 1371 et considérée comme l'un des grands classiques de la littérature japonaise médiévale, elle est un produit de la tradition des Biwa hōshi, des bonzes aveugles qui sillonnaient le pays et gagnaient leur vie en récitant des poèmes épiques tout en s'accompagnant au biwa (luth).
Genji monogatari est une œuvre considérée comme majeure de la littérature japonaise du XIe siècle, attribué à Murasaki SHIKIBU. L'intrigue du livre se déroule pendant L'époque de Heian.Le Genji est un fils d'empereur qui ne peut prétendre au trône. Il est donc à l'origine d'une nouvelle branche impériale.
Le Dit du Genji, qui se présente comme un récit véridique (物語, monogatari), raconte la vie d'un de ces princes impériaux, d'une beauté extraordinaire, poète accompli et charmeur de femmes. Toutefois, bien que le roman soit présenté comme une histoire vraie, on pense généralement que Murasaki Shikibu s'est inspirée de Fujiwara no Michinaga (966 - 1028) un homme d'état réputé.
Il s'agit pour beaucoup du premier roman psychologique du monde. La caractère intemporel des relations humaines y est décrit et si les us et coutumes de la cour peuvent nous être étrangers, les vicissitudes que rencontrent les personnages sont universelles. Par bien des aspects l'œuvre est une critique incisive et complète des mœurs décadentes de la cour de Heian mais avec un regard plus introspectif car l'auteur est elle-même un membre de la cour. Si on prend en compte la date de l'œuvre, les sujets choisis sont très en avance sur leur temps. Il y a la femme bafouée, le mari jaloux, la courtisane, le séducteur impénitent, la fascination du pouvoir, les différentes classes sociales, l'argent.
Pour revenir à nos "Contes de pluie et de lune", Ueda AKINARI commença la rédaction de son ouvrage en 1768 et celui ci ne fut édité qu'en 1776. L'auteur peaufina à l'extrême ces contes fantastiques, ceux du recueil ne sont pas originaux. Ils appartiennent à un thème culturel fréquent dans la littérature du XVIIIe siècle, puisant leur source parfois en Chine, connus également pour avoir été adaptés au théâtre. Si chaque récit relate la rencontre d'un homme avec le monde des spectres, chaque conte est empreint d'une atmosphère propre, où intervient aussi bien la poésie du haiku que la réflexion sur les valeurs philosophiques, humaines de l'existence. Dans le premier conte, « Shiramine », le moine Saigyo rencontre le spectre du « Second Empereur retiré », et c'est l'occasion d'un débat entre pouvoir et éthique bouddhiste. « Le Rendez-Vous aux chrysanthèmes » met en scène une expérience limite de fidélité à la parole donnée : empêché par des ennemis de se rendre à un rendez-vous avec un jeune homme qui lui a sauvé la vie, un guerrier se donne la mort afin de revenir, en fantôme, honorer le rendez-vous pris.(...) .
" Les conte de pluie et de lune" ont été adaptés au cinéma en 1953 par Kenji MIZOGUCHI (1898-1956) sous le titre "Les contes de la lune vague après la pluie".
Reférence :"Les Contes de pluie et de lune" de Ueda AKINARI (Ugetsu-monogatari) / 1990, Gallimard/Unesco, Connaissance de l'orient, série japon. Un ouvrage fortement recommandé par la maison.
16:09 Publié dans A tribute to, Balades, Le vieux Monde | Lien permanent
Russian Haiku II
Nuit sous la pluie
Un réverbère dans la flaque
Essaye de ne pas se briser
ALEXEY ANDREYEV
ALEXEY ANDREYEV est né en 1971 dans la vieille ville russe de Novgorod. Il a étudié les mathématiques aux Etats-Unis et s'est intéressé à la poésie en particulier aux formes non -traditionnelles de la poésie russe : vers libres, haïkus, haïbun, palindromes etc Quelques uns de ses poèmes ont paru sur des sites internet dont "Reflections", "A haiku diary", "Shiki internet haiku salon" et "Teneta". Il a aussi fait paraître ses poèmes dans des revues américaines "Frogpond" et "woodnotes" et dans le Haiku world ("Kodansha" en 1996) et également publié des recueils de poèmes : "Pesenka shuta", "stikhotvoreniya" = (chanson de bouffon) en 1996. Il possède une revue électronique en russe "Lyagushatnik" - "Mare aux grenouilles" - dans laquelle il a traduit plusieurs haïkus canadiens avec la collaboration de Xenia VATNIK. (Hélas, je n'ai pas encore pu localiser ce site). A. ANDREYEV vit aujourd'hui à St Petersbourg où il travaille à sa thèse de doctorat en science informatique et à la rédaction de nouveaux recueils de poèmes.
Lien utile : La Définition du Haïku par ALEXEY ANDREYEV lui même : ICI
Notre photo : n'est pas un réverbère qui se liquéfie dans la flaque mais l'ombre d'un panneau de signalisation plongeant à pic dans l'asphalte, (le lecteur perspicace aura deviné ;-) Vu près du boulevard de la Croix-Rousse à Lyon, aux terrasses d'un café irlandais à l'heure de fermeture.
05:31 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, Arts visuels, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 04 septembre 2008
Préparatifs de la rentrée...
Il y a ce qu'on appelle "baleine sous gravillon". Une autre rentrée plus tardive se faisant en octobre on peut rêver dans le désordre ... "Octobre", un mois propice, raffine les préparatifs, et qui sait peut être déterre en douce, quelques hâches de guerre...
Photographié à Villeurbanne près d'une grande tour en verre. Septembre 2008.
21:03 Publié dans De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Sur les pavés, la plage...
Dans notre pays, depuis quelques jours, à certaines heures ...
... Nous sommes tous à la plage.
Images d'une traversée à la nage...
Elle est bonne. Nous dégoulinons.
Villeurbanne. station de métro Charpennes. Septembre 2008.
19:45 Publié dans Balades, De visu | Lien permanent
Un fameux trois-mâts...
Dans notre pays, les maisons prennent tellement l'eau qu'elles ont décidé de s'en aller. Si elles tiennent bien le vent, elles iront jusqu'à San francisco ;-)
Vues place C. Hernu à Villeurbanne. Septembre 2008.
07:09 Publié dans De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 03 septembre 2008
Comme un mercredi
Graff au pochoir (Peut-être signé "Vaulx la trik"), vu de nuit cours Vitton dans le sixième arrondissement de Lyon .
07:58 Publié dans Certains jours ..., De visu, ô les murs ! | Lien permanent
mardi, 02 septembre 2008
C'est Mozart qu'on assassine
Je me souviens, d'une rentrée au conservatoire, elle eût quelque chose d'un peu féerique. Je n'avais encore jamais vu cela dans aucun autre établissement. Ainsi l'on y croisait régulièrement de grands trombones, d'énormes violoncelles, de gigantesques contrebasses, qui descendaient péniblement les escaliers en s'arrêtant souvent. Certains parfois tombaient, se relevaient, rien de grave, mais c'était merveilleux pour nous de regarder ces instruments aller, venir... On se disait qu'ils étaient là depuis longtemps, sans doute très vieux, c'était comme dans un conte de les voir courir comme ça, ces instruments de taille. Le respect s'imposait quand nous croisions ces bois, ces cuivres, nous leur adressions un salut respectueux. Nous si nouveaux venus, leur laissions notre place sur les sièges en plastique du grand hall d'accueil beige. Lorsqu'ils arrivaient titubant du quatrième étage nous les tenions un peu quand ils penchaient, ces vieux. Ainsi les jours qui suivirent, je m'habituai, des instruments qui vont qui viennent tout seuls ce n'est pas commun, mais on se fait à tout. Ce ne fût qu'une semaine plus tard, que nous comprîmes, quand, au niveau du troisième étage, il y eût une avalanche, un effet domino. L'une de ces contrebasses glissa sur une marche, et fit rouler les autres jusqu'au rez de chaussée. Nous étions cette fois certains que nos vieux rendraient l'âme, et que malgré les housses, il n'y aurait plus un son. Mais du rez de chaussée s'éleva un tintamarre, de cette masse explosée sortaient des cris aigus comme le miaulement des chattes à la saison. un lamento insoutenable. Les instruments gisaient en tas là, les housses éventrées, les bois presque en copeaux. C'est alors que nous vîmes sous cet amas de bois, de cuivre et de ferraille : gesticuler la jambe d'un tout petit garçon..
Cours Emile Zola à l'heure du gôuter. Photo prise à villeurbanne le 02 septembre 2008.
09:12 Publié dans De visu, Impromptus, Le monde en marche, Mémoire collective | Lien permanent
Bonnet d'ânes
Que les élèves redoublant leur classe de 6em se mettent en rang dans la cour, les autres resteront sous le préau en attendant que monsieur Bouchard fasse l'appel.
Redoublent leur classe de 6em : Auriol Vincent, Borgia Lucrèce, Cézanne Paul, Ducasse Isidore, Einstein Albert, Fénélon François, Godard Jean-Luc, Hebdo Charlie, Ionesco Eugène, Jouvet Louis, Kafka Franz, Lacan Jacques, Marx Karl, Nietszche Friedrich, Orlan, Pascal Blaise, Quignard Pascal, Rabelais François, Sarraute Nathalie, Tzara Tristan, Ulysse, Villon François, Wenders Wim, Xénakis Iannis, Young Neil, Zola Emile.
Vous vous mettrez en rang et en silence dans la cour en attendant que Melle Pugeolle votre responsable de classe, vous donne votre emploi du temps.
Pensionnat ste Marie quelquepart en Province. Déconseillé par la maison.
04:57 Publié dans De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 01 septembre 2008
Bateaux pas ivres
"Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer ! "
Arthur RIMBAUD : Extr. " Le bateau ivre ".
Une vie comme un lundi dans la soute à charbon. Vue à Villeurbanne du côté de la rue Descartes ou plus loin et partout. Chaque jour suffisant à sa peine et que Dieu ne vous rendra pas.
14:40 Publié dans Chiffres/ Lettres/ Mots, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Biture tranquille
11:12 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, De visu, Le nouveau Monde, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Comme un lundi
07:03 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels | Lien permanent
dimanche, 31 août 2008
Comme un dimanche
Dernier mouvement de fin d'été. Un ciel parfait à Lyon comme celui du 30. CLICK. Assurément quelqu'un vous ment. C'est vrai, j 'avoue, car ce bleu commençait à me sortir par les yeux. Et, déjà je me prends à rêver au gris d'un mois plus tendre... "Summer's almost gone" qu'il s'en aille ! C'en est assez ! J'aime la brise légère, les feuilles rouges, la pluie qui tombe... CLICK
Revivre enfin ! Demain... Septembre !
15:00 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels | Lien permanent
Pyromane
" Je n'ai ni chaud, ni froid : je gouverne " René CHAR
Le ciel prend feu, au dessus de l'Hotel-Dieu.
Photographié en Août 2008 à Lyon - remerciements à Léopold -
07:05 Publié dans Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 30 août 2008
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
Quelle consolation pour celui qui parle ? Ce qu’il voit, il nous le montre. Ce qu’il tait, nous le souffrons. L’élément de sa souffrance est le livre, l’élément de son désespoir est la parole à sa plus basse voix.
STIG DAGERMAN : Extr: "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", éditions, Actes sud 1981.
Au début des années 80, un petit texte de 10 pages écrit en 1952, est retrouvé: "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier". L'écrivain STIG DAGERMAN a perdu toutes ses illusions et tente encore de résister. Son texte débute ainsi :
"Je suis dépourvu de foi, je ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers la mort certaine ne peut être heureux"
http://remue.net/spip.php?article300
Stig DAGERMAN se suicide en 1954, dans son garage, asphyxié par les gaz de sa voiture. Il souffrait dit-on de schizophrénie.
A noter absolument qu'il existe une pièce de musique acousmatique signée Denis DUFOUR, qui garde le même titre, composée en 1987/89, reprenant le texte de S.DAGERMAN. C'est une création magistrale. J'espère qu'un jour (un certain jour) je pourrais vous en ramener ici quelques extraits.
12:10 Publié dans A tribute to, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Conversation
05:19 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent
vendredi, 29 août 2008
Le monde à ma fenêtre
Voilà ce que je voyais, il y a quelques jours en ouvrant ma fenêtre.
Mimy et Lily font le guet sur les toits du vieil atelier. Photographiées il y a quelques jours à ma fenêtre, côté cour. (La mauvaise qualité des photos ne peut rendre absolument le côté féerique de cette vue imprenable) mais en passant au billet suivant, vous comprendrez par quelle nécessité, je vous livre ces images, afin que vous puissiez apprécier (ou déprécier) le glissement d'un monde à l'autre...
20:30 Publié dans De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent