Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 01 septembre 2015

Farewell

Un secret qu'on est vraiment seul à détenir, un tel secret rendrait malades les plus robustes, et on peut même se demander s'il existe une conscience assez intrépide pour supporter ce tête-à-tête, sans en mourir.

JANKELEVITCH.



farewell,adieu au langage,silence,photographie,jacques bigot,off shore,nauher,la mer,la plage,vivre,finir,la beauté,vélo,partir,ouvrir

 

Goodbye [to language]

 

Contrepoint, algorithmes: ICI. 

 

Photographie : Jacques Bigot et son studio itinérant, voyageur silencieux et passeur de sons inouïs.

Merci à lui, à tous les autres qui n'ont pas fermé les chemins.

 

Prenez soin de vous.

 

Ouverture : Jacques Bigot © 2015.

mercredi, 04 juillet 2012

Rouler les mécaniques

Le vélo est une machine à remonter le temps

Ce n'est pas H.G Wells qui l'a dit, c'est un autre, bien après notre Georges. Lequel ? Perec ! voyons ! c'est pas Perec non plus, c'est de Eric Fottorino, auteur d'un petit livre vigoureux approuvé par la Rossinante, on ne sait sur quelle départementale.  Vu que c'est la saison du tour, et des congés payés, j'ai la présomption de recommander ce petit livre aux lecteurs, je ne fais pas souvent des recommandations, au moins pour conjurer les bouchons ! nous pouvons nous offrir cette noble ascension, la petite reine y sera vénérée, le livre s'appelle "Petit éloge de la bicyclette", il coûte pas cher, juste 2 euros, il a été édité chez Gallimard en 2007. A noter sur le même braquet, la parution du Paul Fournel avec son "Anquetil tout seul" aux éditions du Seuil à un prix raisonnable, mais hormis l'effeuillage de pages régalantes dans la douce atmosphère de la librairie "Passages", je n'ai pas encore lu le Paul Fournel en entier, toutefois je crois que ce n'est pas un abus de le re-préciser : chez Paul Fournel, il n'y a rien à jeter... Par la grâce de l'archive, sur le sentier battu du "je me souviens", j'installe la Youkette et invite les lecteurs, (ceux qui ne sont pas sur la plage), à prendre place sur dans le porte-bagage panier à côté de la Youkette, afin de roder ce beau vélo Mercier, et le Kway de la Janine, flambant comme un soleil, les sandalettes dans les cale-pieds,  et hop ! en route pour le passé.

velo_0014.JPGJe me souviens des routes pentues de La Chalosse, et plus encore des Pyrénées, je me souviens du pignon fixe qui oblige à pédaler sans jamais se mettre en roue libre, je me souviens de Eddy Mercks et du beau castillan Ocana, je me souviens des voix de ces gars à chapeaux en cartons griffés "Dauphiné-Libéré" criant "Allez Poupou !", (mais je croyais que c'était pour bibi à l'époque j'allais en poussette), je me souviens de l'affaire Festina en 1998, et des larmes de Virenque, je me souviens des voitures-balai et des klaxons à l'italienne, je me souviens de notre Bernard régional dit "Nanard" (est-il frère de... ? C'est un mystère) né au lieu-dit (ça ne s'invente pas) du "Guidon" à St Julien de Civry, en Nabirosina, je me souviens de cette phrase de l'Emile (lequel ?) Cioran, pardi ! hénaurme grimpeur dès ses premiers ouvrages Cioran, "philosophe et cycliste" qui parcourait la France en pédalant, et disait le plus sérieusement du monde "on pense à vélo", ça a l'air tellement bête à lire qu'on dirait chouïa du Michel Drucker (je n'ai pas dit que Michel Drucker était bête, ah non ! non ! n'allez pas mal interpréter, je n'ai pas les moyens ni l'estime de moi assez sûrs pour vous instruire sur la bêtise d'autrui) mais n'empêche qu'en le pensant de concert ("à l'insu de leur plein gré") Cioran et Drucker avaient drôlement raison, je me souviens que Cioran (je le préfère à Drucker, y'a pas photo, si, justement !) il écrivait à vélo, d'autres petites choses guillerettes pas piquées des vers (si j'ose dire). Extrait :

Du temps que je partais en vélo pour des mois à travers la France, mon plus grand plaisir était de m'arrêter dans des cimetières de campagne, de m'allonger entre deux tombes, et de fumer ainsi des heures durant. J'y pense comme à l'époque la plus active de ma vie.

("De l'inconvénient d'être né")

Je me souviens de la première étape du Midi-Libre en 2001 qui s'appellait, "Gruissan-Saint Cyprien", elle faisait 181 km, et puis je me souviens de la deuxième étape, Saint Cyprien-Pézenas, elle faisait 190 km, (tout le monde s'en fout, n'est ce pas ? Tant pis je suis partie, comme le coureur qui a déjà tout perdu,  continue, vaguement de rouler pour le panache, les cyclistes comprendront.)  Je me souviens du (vieux) nouveau vélo de Nicolas Sarkozy (comme c'est pas un vélo couché, on va pas s'étendre sur le sujet), juste peut être regarder le prix, histoire de relativiser avec mon pijot millésimé "Junior 1993", que j'ai touché pour 20 euros aux magasins de sport humanitaires une recyclerie nommée  Bric à brac des sans abris, ("maouahaaaah !" répondrait l'inimitable Sophie K. que j'aimerais tellement voir un jour bricoler mon vélo), je me souviens du réparateur (de vélos, eh ben oui !) un minuscule local baroque, qui n'était pas loin de la gare des Brotteaux, tenu par un pépé, il prenait pas trop cher, il avait un commis troublant qui réparait bien les vélos (surtout le mien, pas le commis, le vélo, que dis je ?), ce souvenir me tuera, aux yeux bleus de braise, (pas le souvenir, le commis) tout nu sous sa combinaison en suédine bleu pétrole (houla Gisèle ! cte corrida!) bon, j'arrête là. Je me souviens de mon grand ami et poète, le Maréchal Olive Prince de sa Rossinante, partant faire le Paris-Berlin dans la neige, il n'y a pas si longtemps et je me souviens toujours du même, avec sa petite reine étincellante (Rossinante, on a dit, suivez un peu !) arrivant sur le cours Emile (si c'est pas le cours Emile Cioran c'est donc l'autre), lors d'un Paris-Espagne ou le contraire, avec les vraies fleurs espagnoles dans son pédalier assorties à ses chemises balinaises (c'est un peu compliqué, je sais, nous en reparlerons, bien que ce soit pas écrit dans le ciel), je me souviens de Dino Buzzati (le Ka...masutra du vélo) suivant le Giro 1949 (enfin pour tout ça je n'étais pas encornée mais je me souviens quand même) comparant la finesse des boyaux des vélos à des serpents.

Je me souviens de la crème "Musclor Relax" et puis du "Liniment Sloan" produit-miracle ("good for man and beast") que feu mon père, le plus élégant coureur cycliste du système solaire, utilisait en surabondance, je me souviens que le Liniment sentait si fort la térébenthine que pendant des semaines toutes les affaires dans la maison, nos yeux, nos cheveux, les aliments, semblaient avoir été trempés dans des citernes géantes de "Liniment Sloan", je me souviens du col de Menté depuis le pont de l'Oule (1349 Mètres, seulement) et je me souviens d'Alfred roi du cyclotourisme, et j'y pense, mais dites, moi, vous qui buvez ces paroles religieusement et roulez à vélos depuis la tendre enfance, en est-il un seulement parmi vous qui pourrait me dire s'il se souvient de ce brave Arsène Millocheau ?...  (Ne répondez pas tous en même temps s'il vous plaît, eh ! eh... !).

Nota : Je remercie E. Fottorino de m'avoir soufflé ça et là un ou deux vrais et faux-vrais souvenirs via le "Petit éloge de la bicyclette". Vous saurez peut-être prochainement pourquoi j'ai choisi de traiter le sujet à la mode de Perec, bien qu'on soit loin de rassembler 480 "Je me souviens" sur le thème du vélo, sans vouloir me vanter, en cherchant bien et en collectant les souvenirs des uns et des autres je crois qu'on pourrait y arriver haut la main...  Je coupe le billet en deux, (même là, je sens que c'est encore trop) parce je sais qu'au début du col de l'été en pleine période de soldes c'est difficile de lire, des billets aussi intellauds surtout quand il y en a des tartines, (en hiver aussi ? Ah bon ?) et pour me faire pardonner, je glisse dans vos musettes à côté du gateau de semoule, quelques liens salutaires dans le désordre :

 

En écho avec le billet suivant ou précédent (suivant la logique de chacun):

http://videos.arte.tv/fr/videos/luc_moullet_eloge_de_la_b...

Incontournable :

http://tour-de-france.sport.francetv.fr/?gclid=CJHW6o31_K...

Pratiques et utiles :

http://www.on-avance.fr/fr/dernieres-nouvelles/articles-d...

http://www.pignonsurrue.org/spip.php?rubrique45

L'indispensable du vélocipédiste lyonnais:

http://www.lavilleavelo.org/

Autre idée de lecture:

http://www.franceculture.com/oeuvre-ubu-cycliste-de-alfre...

Georges est formidable:

http://issuu.com/editionsgrainsdesel/docs/apercu_velo?mod...

Les copains d'à côté aussi:

http://chatmouettes.fr/

S'il y a un billet à lire ou relire avec attention, c'est sûrement celui-ci:

http://off-shore.hautetfort.com/archive/2010/05/22/jarry-...

 

 Photo: La Jeanine Longueaux et la Youquette, en préparatifs du mythique tour de Lyon, photographiées sur l'esplanade René Vietto... à... ???

Je laisse Monsieur André Robert Raimbourg vous le confirmer.

 

 

 

 

 

Remerciements : Vous pouvez me remercier,  je vous ai épargné l'effroyable Yves Montand, avec Paulette, c'est dommage que ce soille lui qui chante parce que bon, la chanson en elle-même serait pas mal enfin ...

 

Lyon © Frb 2012.

lundi, 02 juillet 2012

L'homme des Roubines

Ernst Lubitsch dit que "La meilleure chose pour apprendre à filmer des acteurs, c'est de filmer des montagnes". Comme je ne suis pas sûr de bien savoir filmer les acteurs, je continue à filmer des montagnes

LUC MOULLET

Contempteur des absurdités humaines, (trop humaines), Luc Moullet distille ce qu'on pourrait appeler (sic les cahiers du cinéma) un gai savoir persévérant, "L'homme des Roubines" est une pure merveille de drôlerie et d'intelligence réalisée par son ami Gérard Courant, qui est aussi son hagiographe officiel, avec Luc Moullet (par lui même) et Jean Abeillé, ce film part de la citation de Lubitsch pour filmer Moullet dans les Alpes de Haute-Provence, où il est né en 1937, où il a tourné la plupart de ses films, où il réside et où il puise son inspiration. Comme j'admire beaucoup ce cinéaste, j'ai déjà diffusé ici l'hilarant "Barres" et le clip "Le prestige de la mort" réalisé avec son frère musicien, Patrice. Dans "L'homme des Roubines", l'artiste nous balade par monts et par vaux, au fil du récit de sa vie de son oeuvre, de sa pensée, le tout, en roue libre. Subtil et saugrenu serait peu dire...

Avertissement : si vous n'aimez pas la montagne, (ni le vélo), passez votre chemin, Si vous aimez, la montagne (et le vélo), ça réconfortera vos univers. z'oeillez donc !

 


mercredi, 27 juillet 2011

Partir tout en restant

Nous fondons de bonté dans l'atmosphère de ces romances, le monde nous semble sympathique et rempli de bonnes intentions.

ROBERT DESNOS, extr. "Paris, l'été", in "Récits, Nouvelles et Poèmes", éditions Roblot, 1975.

femme qi courtF0673.JPGpart resteF2973.JPGpartirest2401.JPGpartirestCF2416.JPGcoiurse.jpglov&

 

 

Photos : Partir au Parc de la tête, (Tête d'Or, exactement), tout en restant en plein centre ville ou presque. Le corps de Lyon dans une forme éclatante, (courant après les écureuils), huit coureurs et un petit cycliste adorable (j'aurais pu vous faire croire que c'était moi sur le vélo (puisque grosso-modo c'est mon vélo) mais jamais je n'aurais osé porter de telles chaussures en été, (on ne peut donc pas mentir tranquille dans ces internettes sans qu'un infime détail etc etc...). Billet light, pendant les préparatifs de départ, certains jours on se met en mode dilettante. "Quand on écrit on écrit quand on fait sa valise, on fait sa valise" (a dit Homère). Les "partis" ont été photographiés ces derniers jours dans la grande allée du parc donc de la Tête d'Or, on a dit, (ouvert since 1857) et on a croqué la bicyclette en revenant du même parc, Cours Vitton ou Zola dans ces coins là, et, euh... Vu la photo, il me semble que ça n'a pas énormément d'importance :)

© Frb 2011

vendredi, 24 septembre 2010

L'homme qui cachait l'homme qui cachait l'homme...

Ou du pareil au même (ad libitum)...

On m'avait pourtant bien prévenue de ne pas suivre les inconnus et surtout de ne pas faire du vélo en ville (sous ecstasy ou Veuve Clicquot), au risque de subir mentalement quelques dommages, donc ne faites pas comme moi, c'est mon conseil, sinon vous viendrait à l'esprit une question ouvrant des gouffres, et ce serait un peu comme entrer dans la quatrième dimension. Tout comme peut s'avérer dangereux (pour le cerveau) d'aborder cette question précédant la théorie (vertigineuse) de la pelure d'oignon: "qu'y a t-il après la pelure d'oignon ?", Réponse presque certaine (fournie par nos experts): "Une autre pelure d'oignon !". Certes ! mais comme il nous en faudrait toujours plus, s'ensuivrait une autre question (celle du lecteur sagace voire du sceptique): "oui, mais les pelures d'oignons, sont elles exactement pareilles ?". Or dans sa grande confusion, la tenancière (filaturiste), trop occupée à retrouver ses esprits, n'aurait à vous offrir (pour patienter), que 23 secondes (un peu troublantes) d'un petit film burlesque qu'on aurait pu intituler (en toute humilité) à la manière de Baudoin de BODINAT: "La vie sur terre".  Autrement dit, la tenancière telle Ponce Pilate  (rien que ça), abuserait de l'esquive, et, livrant désormais toute théorie (dont celle hallucinée, d'un probable clonage d'humains (à quelques détails près) qu'on nous aurait dissimulé ) s'en remettrait au bon sens général (ou sans vouloir vous flatter, à la raison du plus fort), autrement dit : c'est à vous de voir ...

 

 

Concernant la vie sur terre, et d'éventuels "clonages", ( de gens, de mallettes, de vêtements, de meubles etc...) quelques images d'anthologie à revoir ci dessous:

http://www.youtube.com/watch?v=Qifl9saFtSw&feature=re...

Pour le plaisir encore

http://www.youtube.com/watch?v=7xNnRBksvOU&feature=re...

Et pour les amateurs de vélo,("Lov" ou "Lib"), sous ecstasy, (il y en a !), comme il paraît (et on y croira dur comme fer) que "tout finit par des chansons": j'ajouterai la musique de nuit, à écouter  ICI

samedi, 18 juillet 2009

Le temps retrouvé

"Ce matin, nous avions précédé le peloton ..."

ALBERT LONDRES: "Les forçats de la route" (1924). Editions Arléa 1996.

paradis - copie.jpgChangement de décor, et rendez-vous au "paradis" via le gagnant du tour de France buissonnier 2009, (notre incontestable gagnant, couché dans l'herbe hors champ), qui brancha son ordinateur sur une corne de vache et d'abondance, pour nous poster sa vue du paradis sur terre. Le vilain monde étant derrière, nous laissons sans regret l'estivale crasse lyonnaise pour un voyage intemporel. Ne comptez pas sur nous pour vous fournir l'itinéraire ni la carte routière. "Le paradis ça se mérite (ah ! ah !), ça se mérite en pédalant et ceux qui y parviennent ne sont pas des fainéants" a dit St Pierre en offrant à notre champion (bien sympathique) les clefs de son domaine, et la carte du temps (retrouvé) tandis que Marie-Madeleine, quasi en tenue d'Eve (oh !), des bleuets plein les bras, félicitait notre géant et lui tendait en souriant une gourde d'or remplie à ras bord d'un gouleyant nectar (de paradis bien sûr) . Mais comme tout paradis (à pied, à cheval, ou à bicyclette), "est scandé sur l'impossibilité d'écrire le paradis", je cours rejoindre (sur le champ ;-) ce lieu que l'on croyait perdu. Et tâcherai jour après jour (par la grâce éternelle de l'opération du St Esprit, et de notre sacré fournisseur "Le petit boyauteur" demeurant au 36 rue de L'Aqueduc à Paris) de vous en ramener des nouvelles. A vol de bicyclette, bien sûr !

" Elle s'enfuit presque aussi vite / Que l'hirondelle dans son vol ; / Elle glisse, se précipite / Effleurant à peine le sol."
(Édouard de PERRODIL, "La bicyclette", Les Échos, L. Vanier, 1891)

Photo : "Tour de France buissonnier 2009": Le Grand Fausto sacoché et éminent professeur vélocipédiste: JB de l'Olive venu de Paris redécouvre la clef des champs. Ici son merveilleux bolide, pose juste après l'étape lyonnaise, en une contrée exquise, qui pour le rester très longtemps (exquise;-), sera gardée secrète, quasi jalousement ;-)

Ce billet est entièrement dédié au vaillant professeur, nous le remercions de nous avoir offert la preuve que le temps perdu (qui n'est pas toujours là où on l'imagine), peut tôt ou tard, se rattraper, jusqu'à toucher "Le Paradis". Splendeurs et magie de l'incroyable machine à tout remonter. photographiée on ne sait où, début juillet 2009. © Pr. JB de L'Olive.

vendredi, 20 mars 2009

L'art est à la roue (libre)

" Depuis toute la vie et pour toute la vie, je pédale. Sur les routes et déroutes qui vont de l'enfance à l'âge qu'on croit adulte, avec un petit vélo dans la tête qui n'en finit pas de me faire tourner en rond sur la terre toute ronde, comme si la vocation première de la bicyclette était d'arrondir les angles du monde (...) C'est une des magies de la bicyclette que de me ramener en arrière pendant que j'avance, toujours pas très vite, mais avec entrain. Eloge premier, fondateur éternel : le vélo est un jeu d'enfant qui dure longtemps. Je me revois sur des bécanes trop grandes pour moi, selle trop haute, guidon trop loin m'obligeant à prendre la ridicule position du crapaud sur une boîte d'allumettes (...) Sur le vélo grésille une bien nommée roue libre dont l'apaisante musique ne me quitte pas même quand je redeviens piéton, sédentaire,immobile et prisonnier du temps des autres."

ERIC FOTTORINO : Extr. Prologue à : "Petit éloge de la bicyclette". Editions Gallimard 2007.

velo cassé.JPG

J'ose espérer que les lecteurs  me pardonneront ce titre un peu "Vermot", illustrant une  image désastreuse hélas très coutumière (voir ICI) de ces vélos qui chaque jour dans presque toutes les grandes villes, sont retrouvés mutilés, (quand on les retrouve) et qui ne pourraient passer trois nuits dehors sans finir en pièces détachées... L'art est dans la roue libre comme le chante (oui ,c'est une louange) Eric FOTTORINO, dans ce petit ouvrage admirable de 135 pages, que je conseille aux doux amateurs de vélo et autres coureurs cyclistes, on y parle, de la grande boucle, d'Eddy MERCKX et du midi libre, on y croise Antoine BLONDIN, HEMINGWAY, Fausto COPI, même Sami FREY... Pendant ce temps là, "la roue tourne et la route aussi" ... Comme le dit un ami très cher vélocipédiste (recordman du poids de sac à dos sur vélo parcourant de très longues distances) qui se reconnaîtra entre tous...

Je dédie ce billet à tous les fervents de la roue libre, et plus particulièrement à J.B de L'Olive ainsi qu'à mon cher père.

Photo : Petit saccage ordinaire (bande de salauds!). La rue n'est pas si libre quand elle s'en prend à la roue de vélo "la bien nommée roue libre". Vu (hélas !) rue Saint Polycarpe dans le premier arrondissement de Lyon, un soir de février 2009. © Frb

dimanche, 15 février 2009

Je me gare où je veux ! (version libre)

je me gare où je veux.jpg

Je dédie ce billet à la Bonne Aventure, et à Monsieur SOLKO :

http://solko.hautetfort.com/archive/2009/02/08/saint-bona...

dimanche, 30 novembre 2008

Ronde de nuit (Comme un dimanche)

cryptovelo-small.jpgLe petit bonhomme Picto visite la nuit à vélo. Dernier jour de novembre... Rien que des rues désertes, et les copines d'Alceste, ça et là, se font aussi la belle avant qu'on les balaye pour poser à leur place les sapins de Noël excessivement accoutrés.

Photo: Parcours cyclable. Boulevard des Canuts. Face à "la terre promise" =  Le Monoprix de la Croix-Rousse à Lyon, connu comme le loup blanc, (par ses Croix-Roussiens même, ils se reconnaîtront ;-) Toujours fermé la nuit quand Picto fait sa ronde. Novembre 2008 ©.

mardi, 09 septembre 2008

Le Poète vu de dos traversant la ville à vélo

piste_cyclable.jpgLe bonheur n'est pas dans le pré, tous les cyclistes, vous le diront après avoir comparé, ils ont trouvé le pré trop carré, et le ciel pas assez haut. Le bonheur est sur un vélo, à glisser entre les autos ( oserais-je ? oui, j'ose! pour mémoire vous rappeler que le Jo (Dassin!) et son "A paris à vélo on dépasse les autos" enchanta même les cyclistes intellos versés dans les claviers bien tempérés, quand usant du tempo sur de rutilants pédaliers, ils comprirent que les envolées de ce cher Jean sébastien voire quelques virtuelles notes du Jo passaient aussi dans le paysage. Le poète, qu'on imagine déroulant sa vie dans du papier( velin ) à se pâmer sur ses plumiers, à versifier sur de vieux livres sortis des grenier de l'Emile, du Gustave, le poète qu'on croyait frêle ou de santé fragile avec pour ainsi dire sa fantaisie : un petit un vélo dans la tête, peut, lui aussi, par passion se retrouver suant sa prose, le nez dans le guidon, glorieux comme Napoléon, sur sa petite reine. Se retrouver : telle est bien l'expression.

Tout cela pour vous dire qu'il y eût plus qu'on ne croit quelques écrivains cyclistes;  dont l'un des premiers fût sans doute Edouard de PERRODIL. Auteur méconnu de plusieurs récits de voyages à vélo. Rédacteur au Moniteur universel, au Petit journal et au Figaro. Il participa à  deux reprises à la course Bordeaux-Paris (572 km) et entreprit aussi  de longs voyages, plus une traversée de l'Algérie qu'il a racontée dans plusieurs livres parus dans les années 1890  : "Un poète à Bicyclette" c'est ainsi que l'a décrit, l'historien du cyclisme Baudry de SAUNIER.

Alfred Jarry se classe quant à lui parmi les personnes qui ont " tenu sur ses fonts baptismaux le cyclisme " (" La mécanique l'Ixion "). Il a en effet adhéré à la section lavalloise de vélocipède dès 1889, puis acheté une bicyclette Clément Luxe modèle 1896, qu'il n'a jamais payée. C'est avec elle qu'il tentait d'aller plus vite que le train sur la route du Tripode à Paris (" La course des Dix Mille Milles ") et qu'il a suivi le cortège funèbre de Mallarmé.

Plus récemment, on peut citer Louis Nucéra, Paul Fournel, Jean-Noël Blanc, Gérard Mordillat, Bernard Chambaz, José Giovanni : ceux-là ont en commun d'avoir participé à la montée des Soleils de l'automne, qui se déroule en octobre au dernier jour de la fête du livre de Saint-Étienne (45 km jusqu'à la Croix-de-Chabouret, cf. Jean-Noël Blanc, La Légende des cycles). Ajoutons encore Maurice Leblanc, Émile Zola, Jules Renard, Jean Richepin, Tristan Bernard, Rodolphe Darzens, Pierre Lafitte (alias Jehan de la Pédale), Charles-Albert Cingria, Léon Tolstoï, Paul Morand, Cioran, Jacques Perret, René Fallet, Jacques Faizant, Patrick Straram, Jean-Louis Ezine, Christian Laborde, et dernièrement Jean de La Ciotat, pionnier de la littérature cyclosportive. René Fallet a fondé, en 1968, les Boucles de la Besbre, " épreuve internationale et clandestine, dont aucun calendrier ne tient compte ", où les échappées sont interdites et les vainqueurs connus d'avance.

Le désarroi du poète

le-desarroi.jpg

Vu rue St Polycarpe à Lyon. Septembre 2008.

Rappel des faits   ICI

Réparer   ICI

Vie et mort du poète sur une piste cyclable

Depuis presque un an, le poète n'avait plus le droit de rouler sur les trottoires. Pris un jour en embuscade par la police municipale, sur une piste non-cyclable parallèle à celle ci, qui lui coûta presque toutes ses économies. Il était bien forcé de se plier au réglement. C'était cette piste cyclable qu'il fallait prendre, à double sens pour les cyclistes, à sens unique pour les autos. Le jour de l'embuscade, le poète essaya d'expliquer aux agents que la piste cyclable n'était guère pratiquable et aussi que le fait d'avoir emprunté un trottoire ne devait pas coûter 90 euros mais seulement 35, sinon, cela s'appelait du racket. -"hé quoi lui dit l'agent ! espèce de sale poète ! Tu nous parles autrement !  Des gens comme toi on les connaît ! on sait comment ça finit ! ça prend des trottoires interdits, ça répond aux agents et après, on connaît !  ça finit par tuer des gens !". Le poète paya. Il s'en était tenu à ça : la piste cyclable ou bien le risque d'embuscade, et vu la façon dont la police traite les gens...Le poète décida qu'il serait désormais obéissant, c'est fou ce qu'un peu d'intimidation peut amollir les résistances.

_cyclable6.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par un beau matin d'été, le poète prit sa bicyclette comme à l'accoutumée. La piste cyclable était là, partiellement refaite, longeant cette très longue rue jusqu'à la gare; et, de loin en loin, des autos, des camions y stationnaient. Il  fallait donc rouler au milieu de la chaussée. Mais le poète en avait pris l'habitude et il pédala gaiement, en sifflotant. Avec un peu de chance, il serait à la gare juste à l'heure précise pour accueillir sa fiancée, il se réjouissait à l'idée . Il pensait déjà au retour...ouvrant la voie à sa fiancée, sur cette piste cyclable dont les travaux commencés depuis 6 mois; n'étaient toujours pas terminés. Ca lui faisait souci, car non seulement ils n'étaient pas terminés, mais des trous énormes sur la chaussée pouvaient faire tomber la fiancée. " Il ne faudrait pas que ce genre de chose arrive "... "et que ça abîme ma fiancée..."  Enfin quoi, le poète pédalait. Il regardait attentivement sa route, les voitures qui venaient en sens inverse. Il était à chaque fois obligé de s'arrêter pour laisser passer les véhicules. Ainsi allait le poète ...

cyclable_2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis je le vis disparaître. Il devint un point tout petit. Je contiinuai à marcher. j'allais un peu nulle part. J'aime me ballader. Plus je me rapprochais de la gare, plus il y avait des voitures, des taxis, des camions garés sur la piste et puis ces trous dans la chaussée... J'arrivais à un croisement , là où la piste continue à 2mn de la gare. Quelque chose se passait. J'entendis des sirènes. Je vis des gyrophares. J'interrogeai une personne du quartier, une petite vieille, qui me répondit d'un ton blasé : "oh vous savez des accidents par ici, y'en a deux par jour, on est habitués !". Je m'approchai plus près, on aurait dit que tout était déjà nettoyé, un pompier me parla "Faut pas rester là ! ". Mais je suis comme tout le monde curieux, et je restais quand même, me faisant plus discret. C' est là que je vis pour la dernière fois le poète ou ce qu'il en restait ...

piste_cyclable_bellecombe.jpg

Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et complètement involontaire ;-x

Photo : Rue Bellecombe Villeurbanne. Eté 2007.