mardi, 04 novembre 2008
Une barque et puis rien...
Les crépuscules, près du lac en novembre ressemblent aux petits matins d'avril ou mai, ils ont des pastels mauves glissés de gris moucheté, des calmes presque nocturnes. C'est l'heure des premières séances en soirée, au cinéma on joue le nouveau Bond... C'est l'heure, où les terrasses sont pleines, malgré le froid. Des gens se donnent rendez-vous sur les places, juste après le travail, juste pour rien, fumer dehors et se distraire. Ils réservent au restaurant, ils vont au palais de la bière, même s'il n'a plus les fastes d'antan, on peut y boire la gueuse cerise, la blanche de Bruges. ils vont au bruit des tamponneuses, ils vont à la vogue aux marrons tirer des nounours géants. Ils vont au menu à moins de 30 euros dans les "couscous" de la Guille, ils vont sur les quais en tenue claire faire du jogging ...Le parc ferme très tôt aux heures d'hiver, on ne peut même pas en faire le tour (quatre kilomètres au moins) parce que la nuit tombe vite. Impossible de louer une barque. Impossible, ce n'est pas de nous. Nous embarquons quand même. A deux, chacun en contrepoids on ne rame pas, on laisse. On se laisse porter... Pour passer le temps, je prends un livre, édité en 1730 qui malgré l'anonymat de façade, serait signé Louis COQUELET. Le livre s'appelle "Eloge de Rien"...
13:04 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Impromptus, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
Déjeûner en paix...
Un mardi de novembre, juste au lever du jour, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon... Escaliers, esplanades et feuilles d'automne sous le ciel un peu rose. Avec les heures d'hiver, l'aube après la pluie prend les couleurs des crépuscules du mois de mai, et la ville fond sur nous, comme un loukoum géant...
07:53 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 03 novembre 2008
Comme un lundi (Gris Bonnet et Bonnet gris)
Elle est étrange cette petite usine de la rue Bonnet à Villeurbanne, toujours fumante, au milieu de friches, cachée derrière des arbres, dans sa tôle ondulée. On s'étonne qu'un tel lieu soit encore en activité. Il y a ici un mélange de vieille ville et de campagne triste, et jamais on ne voit aux heures de pause, sortir des ouvriers (qu'on imaginerait bien avec une gamelle en fer à la main, et le visage embarbouillé) mais non, personne et rien . Qu'est ce qu'on fabrique là ? nul ne le sait... Quel est le combustible qui épaissit le ciel à cet angle de rue méconnu, stratégique ? Quelle est l'âme qui nourrit ce feu? Est-ce la même qui hante la nuit, le clocher de la charité et s'en revient le jour couvrir d'un épais voile cette rue fantômatique ? Certains signes ne trompent pas. Comme l'a toujours écrit "L'esprit des lieux": il n'y a pas de fumée sans feu ...
05:00 Publié dans Balades, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 02 novembre 2008
Comme un dimanche (Jour d'après la Toussaint)
"Possessions jalouses du bonheur...": Un extrait très connu d'une citation d'André GIDE. On ne connaît pas forcément la suite, mais le début, bien sûr que oui... . A décliner ici en "Concessions jalouses"... Du bonheur ? Il est permis d'en douter , le thème étant laissé à l'appréciation de chacun...
Photo de familles : Cimetière quelquepart dans la région lyonnaise. Une tombe qui verdoie sur un terrain poudroyant.
01:42 Publié dans Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Tous un ...
"L'homme romain croit fermement qu'il ne mourra pas tout entier (non omnis moriar, dit HORACE), car son désir est de survivre dans la mémoire des vivants, plus particulièrement de sa famille qui entretiendra le souvenir de ses actes. Les inscriptions funéraires témoignent de la croyance en une vie posthume. Alors que le corps du défunt est réduit en poussière ou en cendre, son esprit se meut comme une ombre avec laquelle les vivants sont capables d'établir une relation et d'échanger comme avec les vivants. Rappelons-nous la réflexion de CICERON : "La création d'une famille, la perpétuation de notre nom, l'adoption des enfants, le soin apporté aux testaments, les monuments mêmes des tombeaux avec leurs inscriptions, que nous font-ils entendre, sinon que notre pensée s'étend jusque dans l'avenir?". A la poussière matérielle du corps répondent les qualités que l'homme a manifestées de son vivant. La seule récompense du talent et du courage c'est de ne pas tomber dans l'oubli : "La mort est terrible pour ceux dont tout s'éteint avec la vie, mais non pour ceux dont la renommée ne peut périr", dit encore CICERON (Paradoxe des stoïciens, II, 18) à qui fait écho HORACE : Non omnis moriar, "Non, je ne mourrai pas tout entier" (Odes, III, 30). Nos mérites ne durent pas seulement le temps bref de notre passage sur terre; ils se prolongent aussi longtemps que dureront les générations humaines. C'est vivre seulement pour quelques hommes que de songer uniquement à son époque! "Des milliers d'années et des milliers de races se lèveront dans l'avenir, ce sont elles qu'il faut regarder ", écrit SENEQUE, "car si la gloire donne du prix à la vertu, elle ne saurait périr. Sans doute les propos de la postérité ne nous toucheront point, mais bien que nous n'y soyons plus sensibles, on nous honorera plus tard; on parlera de nous" (Lettre 79, 14-17). Le voilà l'aveu le plus clair :
"ON PARLERA DE NOUS"...
(Source notes de lectures : Michel MESLIN "L'homme Romain. Des origines au 1er siècle de notre ère". Bruxelles, Editions Complexes "Historiques" 1985.)
Photo: Inscription au bas d'une croix, d'un chemin dit "Chemin de croix", typique de la région brionnaise. Automne 2008.
01:15 Publié dans A tribute to, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 01 novembre 2008
November
05:37 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
vendredi, 31 octobre 2008
Lorsque le faux prend la place du vrai, il faut bien que le vrai se dissimule...
Le mur se dérobe dans une rue presque sans nom à Villeurbanne, les trous servent de portes au dessus d'une coulée bleue. Les fenêtres ont été murées, et les pièces, jadis carrées parfaitement délimitées n'ont plus le doux toucher de leurs tapisserie d'alcôve. On a écroulé les planchers. L'homme à côté de moi, porte une casquette vissée et une veste bleue dans les tonalités de la coulée, je regarde le bâtiment, et il montre du doigt, d'abord à droite: "Ici c'est la cuisine, puis au milieu, l'entrée, le salon et là .. euh.... c'est là que j'habitais" comme je ne réponds pas, il sourit et ajoute: "Enfin si on passe par les trous, de l'autre côté, on voit..."
04:58 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
jeudi, 30 octobre 2008
Les souffrances du jeune Werther
"De quelle espèce sont donc tous ces gens, dont l'âme n'a pour assise que l'étiquette, dont toutes les pensées et tous les efforts ne tendent pendant des années qu'à avancer d'un siège vers le haut bout de la table ?"
GOETHE : Extr. "Les souffrances du jeune Werther"
Toujours sur le petit mur de l'esplanade, presque en haut du plateau de la Croix-Rousse à Lyon (mais loin du bout de la table), le poète dans tous ses états...
Photo prise à la fin de l'été 2008, d'un Werther si dépité, qu'une espèce de gens l'effaça.
18:57 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Pour les poètes
Le retour de "DANTE" ? Poème fleuve, d'expression spontanée, déroulé sur les murs qui bordent l'esplanade, à deux pas du plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Photo prise à la fin de l'été 2008, depuis "DANTE" a été nettoyé sans doute l'a-t-on renvoyé écrire ses fantaisies sur les murs de son pays. Nous aimons la langue italienne. les poètes sont nos amis et GOMBROWICZ n'en sera pas fâché...
14:32 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mercredi, 29 octobre 2008
voile gris sur le paysage
Le gris n'est pas une couleur mais une valeur d'intensité. Le gris en occident est associé symboliquement à la tristesse,la solitude,le désarroi. Peut être parce que le gris rappelle la poussière qui recouvre les choses, couleur terne mi noire, mi blanc, couleur de la détérioration et de tout ce qui stagne. En Orient, dans l'hindouisme, au contraire, la couleur grise est considérée comme sacrée, comme un équivalent de la couleur argentée, elle rappelle l'encens qui s'élève vers le ciel et emporte en sa fumée les prières des Hommes...
Photo: Ciel du 29/10/2008 en fin d'après-midi à Lyon.
Autre nuance de gris sur le même paysage mais vu d'un peu plus loin ICI
16:14 Publié dans Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 28 octobre 2008
30em chorus
Tendre est la nuit
Tendre est l'étoile du soir [...]
Tendre est le piquant du Merlin
Tendre est la mer
Tendre est la brume de Londres
Qui m'échoue...
Jack KEROUAC extr. "Mexico city blues" 1969, Editions C. Bourgois (trad fr. 1976,77.
Photo: Reflets des nuages sur l'étang du château de Montrouan.
Là bas. Frb © Automne 2008.
15:59 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 27 octobre 2008
Le plus ou moins bel aujourd'hui ( Comme un lundi )
05:33 Publié dans Balades, Certains jours ..., De visu, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 26 octobre 2008
L'hier ( Comme un dimanche )
"Sauvage est la proximité du sacré"
Friedrich HOLDERLIN CLICK
Le vierge, le vivace, mange la trinité à l'entrée des jardins. Tout en déshabillé de lierre, le Credo devient ode et se chante à l'envers...
Photo: Plante vivace de nos cimetières vue au grand cimetière de la Croix-Rousse à Lyon en septembre 2008.
A visiter : "Au menuisier ZIMMER" sur le blog de SOLKO
A lire : hyperion HOLDERLIN extr et ref.pdf
Pour mémoire: lierre passé : HERE
04:39 Publié dans A tribute to, Balades, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 25 octobre 2008
Tempo fugit...
Le temps agité nous apparaît comme du temps vivant, par opposition au temps lent qui nous semble mort. C'est l'inverse qui est vrai, et nous avons sans doute perdu l'art de faire alterner les deux temps.
Aller plus vite, ce n’est qu’affaire de bonne "gestion" du temps, tous les spécialistes vous le diront. Cours éclairs, séminaires accélérés, livres en gros caractères avec passages clés surlignés, agendas papier ou électroniques pour les plus pros. 10,000 adresses, 3,000 rendez-vous et 400 courriels sans compter les centaines de têtes qu'il faut croiser dont une vingtaine ou plus, à saluer. Combiner, morceller les tâches, déléguer, rediriger... Abrégés, sommaires, résumés, statistiques, narratifs coulés dans le moule des catégories obligées. Gérer le temps c'est jongler. Tout est dans l'art de ne consacrer à l'objet que l'attention nécessaire pour le remettre vite en circulation. Une fois organisés, évitons que les évènements (ou les autres) ne nous désorganisent. Contacts personnels, conversations trop longues, remplaçons! il y a des messageries, des courriels. Evitons les questions ouvertes qui appellent des réponses élaborées. Si quelqu'un nous demande si ça va. répondons que "ça va". Pas la peine nous étendre trop sur le sujet... Essayons de prendre RV pendant le déjeûner, c'est toujours ça de gagné. Après tout, par le passé, presque tous les rois le faisaient, donnant même rendez-vous sur leur chaise percée...
Dans Faster, un livre écrit rapidement, qui traite de la question des méfaits de notre engouement pour la vitesse, en 37 courts chapitres faits pour être parcourus - le mot le dit - à la course, l’auteur, GLEICK, s’amuse de l’étonnement des musiciens contemporains confrontés à ce symbole que les compositeurs classiques aimaient chapeauter d’un point d’orgue: comment, et surtout pourquoi étirer un temps d’arrêt ?
Le présent n’a de sens qu’en rapport avec un idéal, un absolu intemporel. Cet absolu, le ciel étoilé, avec ses lents mouvements réguliers qui toujours recommencent, en fournit le plus ancien modèle; et la première mesure du mouvement comme de la stabilité du temps. C’est aussi le temps de PARMENIDE CLICK où reste suspendue la flèche ailée de ZENON (voire paradoxe de ZENON) qui n’atteindra jamais le but puisqu’elle doit, avant d’arriver, toujours parcourir la moitié de ce qui lui reste à courir et que toute distance peut toujours être divisée par deux. Temps arrêté par la pensée. Silences et points d’orgue: une musique peut-elle faire autre chose que se détacher d’un fond de silence pour y retourner ensuite? Il lui faut pour être, cette trame immobile, ce temps pulsé, bruit de fond de l’univers...
Sources: Notes de lecture: Dominique COLLIN. Extr "Temps mort, temps vivant". Art Web.
00:24 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
vendredi, 24 octobre 2008
Mur vu de dos
Plus raffinée la déchirure corne la peau du mur. De multiples altérations créent sur la pierre, des carrés gris sur fond sablé (Plus proche peut-être, de DUBUFFET que de MALEVITCH "échos carrés", et encore...) A droite le papier remue l'air, un bras lui échappe. Il faut se battre. Rien n'est gagné.
Photo:" Ecorché de mur". Vu Rue Neyret près des anciens bâtiments des Beaux-Arts à Lyon. Octobre 2008.
04:47 Publié dans ???????????, Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Allez savoir ...
L'extp serait quoi ? ? ?
Vue rue Neyret côté pair à Lyon, sous un porche creusé dans un immeuble, une parfaite déchirure ...
02:36 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent