dimanche, 18 janvier 2009
L'autre monde ( Part I )
"A qui parlons-nous lorsque nous nous taisons ?"
TARJEI VESAAS (1897- 1970). Extr. "Vivre notre rêve"
Photo: Là bas. Janvier 2009.
06:08 Publié dans ???????????, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
L'autre monde ( Part II )
"Le froid habite dans la nuit et le givre habite dans la terre
Le feu habite dans les Hommes et ne change pas de lieu
Le coeur habite dans la nuit parmi les roses."
TARJEI VESAAS. Extr : "Les vivants"
Tarjei VESAAS est un écrivain norvégien de langue néo norvégienne. Né à Vinjem dans la très vieille province du Telemark, (il est du même district que l'inconnu qui rédigea au XIIIem siècle le célèbre "Draumkvaedi", "the dream poem"), il mourût le 15 mars 1970 à Oslo, l'année même où l'on pensait à lui pour le prix Nobel. Ecrivain de l'indicible, de l'ineffable, il resta toute sa vie un homme silencieux, réservé et timide, de cette timidité scandinave qui jouxte la paralysie et peut aller jusqu'à l'inhibition totale. Fils de paysan, il le resta lui aussi, pris dans la gangue de la terre. Son écriture rend le mouvement des saisons, leur respiration, l'exhalaison des brumes à travers champs, le choc des pierres et de la glace, sa langue est rurale, paysanne. Il a choisi de s'exprimer dans la langue de sa province (Nynorsk). Son écriture évolue au même rythme que cette nature dont il est inséparable, par lente croissance et patiente maturation. "La vie au bord du cours d'eau" ou "vie au bord du courant" (selon les traductions), titre de son ultime recueil de poèmes, symbolise cette écriture pudique, méfiante des envolées lyriques, du trop plein pathétique, elle s'en tient à l'essentiel: de l'Amour à en mourir, de la nature au plus profond de la neige, et du feu toujours présent. Un an avant de mourir, il a confié dans "Oiseaux et maisons" : "Ce que je voulais, c'était raconter le jeu caché et secret qui se passe aux heures de la nuit quand le jour nouveau point à peine et que tout devrait dormir dans la maison, un jeu dont personne ne doit être témoin." Tarjei VESAAS s'adresse à tous, solidaire avec tous, sans rejet pour les faibles; à ceux qui savent, par grâce "entendre l'inaudible", l'autre monde se trouve coïncider alors avec le réel sans la moindre solution de continuité."Nous sommes au delà de ce qui peut se dire".
T.VESAAS joue avec cette lumière impensable, la nature du Grand Nord, cette clarté de début du monde qui efface les distances, soulève les apparences, magnifie, irradie, dédouble. Son oeuvre est peuplée de goutelettes ruisselant sur des branches, de violence éclatant dans ce décor primordial, animée d'êtres simples d'esprits, d'idiots de tous les villages mais qui savent voir et entendre, au delà de ce que nous supposons. L'écriture de T. VESAAS pourrait ressembler à des dessins furtifs dans la neige, s'il n'y avait pas ces surgissements d'images violentes, immenses. Sa poésie est prophétie. Menaces mais aussi apaisement. Passionné de chevaux qui ont peuplé sa vie, il y a de la magie dans ses silences, comme celle qui nous surprend parfois au contact des silence animaux. Dans le non-dit passe l'essentiel. Parfois un mouvement crée le contraste mais nous sommes déjà en ses mondes "au delà de ce qui est dit" car rien ne dit beaucoup, ce sont des voix qui disent "je", "nous", la voix du chien, de la forêt, la voix des ponts. Un chant de pureté monte de ses livres et l'on doit s'avancer vers lui avec la même lenteur que sur un lac gelé, tendre l'oreille car dans ses pages, il y a des bruits... La paisible chronique paysanne que nous imaginions lire devient alors "littérature de l'abîme", cette grande pitié du monde s'exprime par des phrases qui chantent mais resteront toujours inconsolées. Hanté par la condition humaine et la mort en marche, il s'approche à pas de loup du sacré de l'Amour (cf. "le palais de glace" 1963, Flammarion). Nous reviendrons sans doute sur cet auteur un jour, (un certain jour ;-) Promesse incertaine, mais promesse tout de même... Je réserve l'avantage à R.M.RILKE de fermer (ou d'ouvrir ?) ce billet sans répondre à la question de Tarjei VESAAS, bien sûr; une belle phrase en forme de dédicace aux "voyages immobiles"de Marc auteur du blog "EPISTOLAIRE" qui a permis de relier en douceur, (de là bas à ici), le passage certain des jours, du plus loin au plus proche:
"Il est des livres qui touchent aux racines les plus sensibles de l'âme et l'on n'a de cesse de tout faire pour en chercher l'auteur et en devenir l'ami"
R.M RILKE à RODIN (01/08/1902)
03:07 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 14 janvier 2009
In a broken dream...
" Je veux délaisser l'Art vorace d'un pays
Cruel, et, souriant aux reproches vieillis
Que me font mes amis, le passé, le génie,
Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie
Imiter le chinois au coeur limpide et fin
De qui l'extase pure est de peindre la fin
Sur ses tasses de neige à la lune ravie
D'une bizarre fleur qu'il a sentie enfant,
Au filigrane bleu de l'âme se greffant.
Et la mort telle avec le seul rêve du sage,
Serein je vais choisir un jeune paysage
Que je peindrais encor sur les tasses, distrait.
Une ligne d'azur mince et pâle serait
Un lac parmi le ciel de porcelaine nue,
Un clair croissant perdu par une blanche nue
Trempe sa corne calme en la glace des eaux,
Non loin de trois grands cils d'émeraude,
Roseaux."
STEPHANE MALLARME. Extr. "Las de l'amer repos". In "Poésies". Editions J.C Lattès, Paris, 1989.
Photo: Nuages à la course arrêtée, au dessus de l'étang gelé de Montrouan. Silence dans les mondes perdus où Alceste disparût une nuit de novembre. Certains jours prend un billet aller pour le rejoindre. Mais le retour n'est pas certain...
10:38 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 12 janvier 2009
Comme un lundi
Ah ! cette enseigne !
Allez ! en route ! Il faut y croire ! Bon sang de bonsoir !
Pour entrer dans son lundi du bon pied, rien ne vaut un bon chausseur sachant chausser...
Photo: Façade d'un autre temps, (en d'autres moeurs). Vue Cours Vitton dans le sixième arrondissement de Lyon. Janvier 2009. Frb©.
06:33 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
dimanche, 11 janvier 2009
Comme un dimanche
L' Eglise St Augustin (de la paroisse St augustin, Ste Elisabeth) se situe à l'angle de la rue Denfert Rochereau et de la rue Jacquard, (adressée précisément au 35, rue jacquard) sur le plateau de la Croix- Rousse à Lyon. Sans aucune comparaison avec la grande église St Augustin parisienne, celle-ci est un petit édifice humble et charmant qui fait un peu penser aux églises méditerranéennes, elle est entourée d'un jardin où l'été, fleurissent de grandes roses blanches. Ses cloches sonnent à toute heure comme au village. Et beaucoup trop tôt le dimanche, où il est souvent plaisant de dormir jusqu'à 14 H00 (du matin), mais impensable dans ce quartier. Ca tombe mal, c'est aujourd'hui dimanche ;-(
Photo: Eglise St Augustin et son joli clocher très "paysages de France" par un dimanche d'hiver glacé. Janvier 2009. frb©.
22:49 Publié dans Arts visuels, Balades, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
St Augustin priez pour nous !
"Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la."
ST AUGUSTIN (354-430)
Nous profitons encore de ces moments de félicité lunaire sous la protection de St Augustin et de Platon, mais sans l'Auguste Jacquard, ni les génies de la fontaine (ceux qui suivent comprendront), avant que l'on nous oblige à changer toutes les ampoules... sur la terre. Seulement sur la terre... ouf !
Photo: Lieu de culte, un brin panthéïste, vu un dimanche après-midi. Au dessus de nos têtes, en plein milieu du boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Janvier 2009. Frb©.
20:32 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 10 janvier 2009
Ombres
" Abolie et son aile affreuse dans les larmes
Du bassin aboli, qui mire les alarmes,
Des ors nus fustigeant l'espace cramoisi,
Une aurore, a plumage héraldique, choisi
Notre tour cinéraire et sacrificatrice,
Lourde tombe qu'a fuie un bel oiseau, caprice
Solitaire d'aurore au vain plumage noir ... "
STEPHANE MALLARME Extr. "Hérodiade" ("Ouverture ancienne d'Hérodiade"). In "Poésies". Editions J.C. Lattès. Paris 1989.
Photo. Oiseaux "au vain plumage noir", courtisant la statue qui domine la fontaine et les bassins chérubiniques de la place Lyautey à Lyon. Un matin de Janvier 2009. Frb©.
23:50 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Bain d'hiver
" Enfant, garde bien la porte et ne laisse pas entrer les passants, car moi, et six filles aux beaux bras nous nous baignons secrètement dans les eaux tièdes du bassin."
PIERRE LOUŸS : extr. "Le bain". "Les chansons de Bilitis". ( "petit livre d'Amour antique dédié respectueusement aux jeunes filles de la société future"). Edition Albin Michel 1962.
Pour découvrir toute l'histoire de la place Liautey, de cette fontaine, et sa statue gardée par des petits génies, Je vous conseille d'aller lire le très beau billet de Marcel Rivière sur son domaine "rues de Lyon". Un blog recommandé par la maison.
http://ruesdelyon.blogspirit.com/archive/2009/01/12/lyaut...
Photo: Enfant gardant la porte... Assis au dessus de la superbe fontaine de la place Liautey à Lyon (sixième arrondissement). Janvier 2009. Frb©
23:13 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 09 janvier 2009
L'auguste Jacquard est dans la lune
La lune en fin d'après-midi pose son auréole presque au dessus de la statue JACQUARD sur la place de la Croix-Rousse à Lyon. Monsieur JACQUARD ne se prénommait pas Auguste, bien sûr, mais Joseph-Marie et, tout bon Lyonnais sait qu'il fût celui à qui l'on doit l'invention du métier à tisser semi-automatique, le métier à tisser "JAQUARD" (dit "métier JACQUARD") qu'il mit au point en 1801. Dans la continuité des travaux de Jacques VAUCANSON, (inventeur, qui créa outre les automates; un androïde à Lyon même! eh oui!). J.M. JACQUARD, équipa son métier d'un mécanisme sélectionnant les fils de chaîne à l'aide d'un programme inscrit sur des cartes perforées (que l'on doit à Basile BOUCHON - un nom prédestiné- ;-) permettant à un seul ouvrier de manipuler le métier à tisser qui avant cette création, en nécessitait plusieurs (d'ouvriers!). A Lyon, le métier JAQUARD constitua les prémices d'une révolution industrielle qui profita beaucoup à la ville mais causa une restructuration sociale difficile. Il fût accusé de mettre les canuts au chômage, et il est évoqué souvent comme l'une des causes de la révolte des Canuts de 1831. Cette statue, comme cela est mentionné sur un précédent billet fût d'abord inaugurée Place Sathonay, à Lyon puis déplacée. Elle honore "le Bienfaiteur des ouvriers lyonnais"(sic). Elle était jadis en bronze, elle fût remplacée en 1947, par l'actuelle statue en pierre qui posa sans l'oiseau vogueur pour cette photo d'hiver, aux tons supra-lunaires...
23:53 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Deux fragments du temps au dessus des fleuves
Photos: Du gris au lever du jour et un peu de bleu dans l'après-midi. Ciels de Lyon. Le 09 janvier 2009. Frb©
22:58 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Au delà ...
"Chaque fois que j'atteins le fond du désespoir, je commence à sourire"
Léonard COHEN
Près de l'eau de la fontaine de la place Lyautey: vestige d'automne en métaphore, flottements doux à effleurer... et découvrir dans les reflets, un monde redevenu léger...
D'autres variations sur un même thème sont à voir (revoir) en cliquant ICI ou encore LA.
Photo. Lyon. Janvier 2009. Frb©.
16:04 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 07 janvier 2009
Cri de guerre
"Cahier des émeutes, le coeur nourrit ce qu'il éclaire et reçoit de ce qu'il sert le cintre de sa rougeur. Mais l'espace où il s'incorpore lui est chaque nuit plus hostile. O la percutante ligne douleur!"
René CHAR: Extr. "COTES"/ "LE NU PERDU". Editions poésie gallimard 1978.
Ce graff, je l'ai vu récemment en nombreux exemplaires, il semble jalonner de mur en mur, le trajet des pentes de la Croix-Rousse à Lyon, jusqu'au plateau et plus loin peut être. A défaut de cailloux du "petit Poucet", si vous cherchez la colline travailleuse, suivez le graff "Emeutes toi" et vous trouverez bien votre chemin, celui de l'ancien esprit de révolte de Croix-Rousse, pas tout à fait révolu, avec sa belle écriture d'un rose vif. Vu ici en revenant par les escaliers, tout en haut du passage Thiaffais, qui est aujourd'hui devenu un passage propre et beau (bo ?) réservé aux "créateurs", semblable aux "espaces de créateurs" que l'on trouve plus particulièrement à Paris dans le Marais. D'où peut être, ce cri du coeur précisément posé à cet endroit...
Vous retrouverez le cri de guerre toujours en fragment de "jeu de piste", sur le site Daily Life, et cette fois, sans faute d'orthographe à l'impératif !
19:25 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, Balades, De visu, L'ai- je bien descendu ?, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Humour
Comme un mercredi ...
17:55 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, L'ai- je bien descendu ?, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 06 janvier 2009
Sur la route de Vaise...
En chantant la "COUZONNAISE"...
De la colline de la Croix-Rousse, par temps de neige... On peut prendre la luge à partir du Parc Chazière et se laisser glisser tout droit. Normalement on arrive droit sur Vaise et en traversant le pont, on tombera bien sur un petit bistro de Vaise (en chansons évidemment), où l'on trouvera le nécessaire pour bien se réchauffer...
Photo: Colline de la Croix-Rousse. Vue rue Henri Gorjus, une bien ancienne publicité du cep qui émerveille. Frb©.
17:40 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
lundi, 05 janvier 2009
Comme un lundi
28 secondes de lundi
05:27 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Impromptus, Le monde en marche, Le nouveau Monde, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
dimanche, 04 janvier 2009
Comme un dimanche
Photo: Tour circulaire de Charles le Téméraire dite "tour de diamant" datant du XIV em siècle. Charolles. Décembre 2008. Frb©
19:20 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent