mardi, 23 septembre 2008
Luth consterné
"Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter."
Emil CIORAN
Je lis dans le "wiki"que la mélancolie est une maladie mentale. La psychiatrie moderne la décrit comme une dépression, je lis que ça soigne avec des antidépresseurs : "IRSS ou IRSNA qui ont un effet monoamininergique, tout comme les tricycliques dont la tolérance est moins bonne" (sic). je lis que contre la mélancolie, on peut même prescrire de l'electro-convulsivo-thérapie (et ce n'est pas de la musique) voilà les grandes solutions. Et même si le mot de mélancolie vient du latin "melancholia", transcrit du grec "melankholia" (de "Mélas"= noir et khôlé"= la bile- littéralement" bile noire" nous ramènant au vieil HIPPOCRATE), je me dis quelquefois, que cette bande de saligauds auraient pu choisir un autre mot...(Pour cette exception que je ne chanterai pas les louanges de la polysémie). Et s'il fallait choisir de préférence, j'irai chez JEAN STAROBINSKI LA MELANCOLIE AU MIROIR .pdf et WOLF LEPENIES qui ont désigné la mélancolie comme "une forme de mise à distance de la conscience face au désenchantement du monde". Là, ça convient.
Photo: Une forêt quelquepart dans un lieu bien caché. Un rêve de cabane, loin des bruits. Peut être une des dernières merveilles du monde qu'on nomme: Clôt-Boteret.
11:47 Publié dans Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Automnale
"Pareille à la feuille morte" tombée presque entre les doigts de celui qui me fit naître. Je retourne auprès de mon arbre dans cette ville vouée aux trous, espérant qu'une pluie d'automne m'emporte au loin"...
Portrait, (autoportrait ?) à Villeurbanne, près du dernier arbre de mon quartier entre des maisons grises frappées de servitude et des résidences rose-bonbon aux noms trouvés chez Homère, qui hélas, ne remplaçeront pas les mémoires des lieux, dont peu à peu nous nous trouvons privés...
06:05 Publié dans Balades, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 22 septembre 2008
Le 22 septembre (Comme un lundi)
Pieusement noué d'un bout de vos dentelles,
J'avais, sur ma fenêtre, un bouquet d'immortelles
Que j'arrosais de pleurs en souvenir de vous...
Georges BRASSENS : Extr: "Le 22 Septembre"
06:20 Publié dans Balades, Certains jours ..., De la musique avant toute chose, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 21 septembre 2008
Guinguette (comme un dimanche)
Une petite guinguette dans le quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne. Ce ne sera pas pour l'effet de style que je vous raconterai que la guinguette a fermé ses volets, mais il me semble ne plus y voir comme certains vieux dimanches, de beaux monsieurs à la moustache drue, aller chercher des dames en petites robes charleston pour les inviter à danser le twist , le jerk ou le ouhla ! hop !
Finie ! Terminée la guinguette, c'est comme les ballons. On n'en parle plus !
Rude époque .
Distraction du dimanche ICI : La guinguette a fermé ses volets par DAMIA.pdf
03:35 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 20 septembre 2008
Les cercles des poètes réapparus
Vapeurs d'absinthe sur les murs des pentes (savonneuses) de la Croix-Rousse à Lyon. Les poètes (Pouêts) nous ravalent la façade... Signés d'un copyright barré (est ce un anti "Re" auteur de notre favori bonhomme de ronds bâtons et croix ? CLICK ou "Re" lui même ? La réponse est peut être chez kl-loth (qui connaît presque tous les secrets de la bombe) ; et la légende nous est apportée par Solko, (si j'ose dire, sur un plateau). Je le cite : "Ceci dit votre tête de poète, c'est un Schtroumpf sans bonnet, un Shaddock las de pomper ou le croisement un peu rêveur, un peu narquois entre les deux ? " On ne pouvait pas mieux dire...
Je dédie à Kl-Loth et Solko cet instant de mur poétique.
23:50 Publié dans De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Le poète fou de peinture
Le titre de notre sujet :" Le poète fou de peinture " est par digression, un clin d'oeil au peintre japonais HOKUSAI "le vieillard fou de peinture" dont on dit qu'il est le père des mangas modernes mais surtout le grand influenceur des peintres impressionnistes français. Son oeuvre est immense mais rien n'en sera dit ici , puisqu'un jour (un certain jour) nous en reparlerons...
Petits aperçus pour patienter : Cliquez ICI ou ICI
Vue rue Vaucanson, une belle tête de poète ( ou pouêt ) en graff, non loin du plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Septembre 2008.
04:36 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
vendredi, 19 septembre 2008
bleu "genèse"
Palette du peintre Lien DEZO dans les secrets de l'atelier. "Work in progress" quelques jours avant l'exposition. Malheureusement; vous ne pouvez accéder aux reliefs superbes de cette palette qui atteint par endroit plusieurs centimètres d'épaisseur. Encore tiède, au toucher, c'est un plaisir d'y plonger les doigts. Pour les collectionneurs de traces, le fil de la couleur se poursuit à côté, le temps d'un court trajet entre le pinceau et la toile...
05:28 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, De visu, Interieurs-tables de travail, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 18 septembre 2008
Procrastination
Du verbe Procrastiner venant du latin" procrastinare " = Remettre au lendemain : de pro = en avant et crastinus = de demain, lui même dérivé de l'adverbe cras = demain. Cras mane = demain matin, crastinum (nom) = le lendemain, en ancien français le crastin = demain (lendemain). Une phrase célèbre ( attribuée à Jésus de Nazareth ) dit : " Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, demain s'inquiétera de lui même. A chaque jour suffit sa peine". (" Nolite ergo esse solliciti in crastinum, crastinus enim dies sollicitus erit sibi ipse sufficit diei malitia sua." - Matthieu, 6, 34 - ).
La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance à remettre systématiquement ses actions au lendemain, qu'elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non. Le retardataire chronique appelé "procrastinateur " n'arrive pas à se mettre au travail, surtout lorsque la gratification n'est pas immédiate.Cependant être un retardataire ne signifie pas ne rien faire, bien au contraire ...
Comme disent les anglais : " Procrastinating is good for you. DO IT NOW ! "
Images extraites de l'album " Tendance débile " de Poussin (pas Nicolas, l'autre ! ) Paru au printemps 1979.
Je dédie ce billet à la page 123...
10:22 Publié dans Arts visuels, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 17 septembre 2008
Comme un mercredi
" ASSEZ RI ! " (1). On ne joue plus au ballon le mercredi ! C'est fini. Adieu le ballon ! terminé ! Et si on ne peut plus jouer au ballon contre la vitre, vous allez me dire, ce n'est plus la peine de jouer au ballon. Certes. De toute façon, ce blog vous l'annonce, c'est la fin du ballon. Autres temps, autres moeurs !
Une question me tourmente cependant, dans cet énoncé fort scrupuleux : à qui s'adresse cette requête ? puisqu'elle ne s'adresse, semble-t-il, ni aux enfants, ni aux parents, aux animaux peut être ? Tant il est vrai qu'à la saison d'automne, les écureuils s'en donnent à coeur joie...
J'emprunte cette formule (1) à la Marquise de l'éventail, qu'elle puisse y lire au delà de la citation, un véritable hommage... Car si notre époque (triste époque) s'achemine tout doucement, vers la fin du ballon, nos jeunes pourront toujours aller sous l'éventail, consulter la marquise qui trouvera bien de quoi les occuper... CLICK
Notre photo : Une petite affiche collée derrière la vitre d'une crêche (ou d'une école maternelle) située tout en haut de l'esplanade près du plateau de la Croix-Rousse à Lyon.
P. S. : (Que les éducateurs et les écureuils me pardonnent...)
23:20 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Certains jours ..., De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, Pépites | Lien permanent
Toyer tue
Vu cours Emile Zola à Villeurbanne, au dessus du supermarché Casino, un chant territorial, la menace de représailles à côté d'un graff immense et fort beau qui est ici malheureusement masqué par un panneau. Peut être qu'on vous montrera intégralement, ce graff, un jour (un certain jour) s'il survit au gang ennemi...
Je ne sais pas, si vous avez remarqué la ravissante bricole tout en bas sur la gauche... qui ressemble à une petite maison en métal, un joli nid urbain pour hirondelles ou autres oiseaux des villes du genre pigeons :
" Tu toyes le nid, et t'es mort, grave ! " CLICK
Autre regard ( version SM ) + éclairage sur la signification du "Tu toy, t'es mort " à visiter absolument sur le blog DAILY LIFE
21:41 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mardi, 16 septembre 2008
La recherche du temps perdu
Mais où sont passés le ciel d'Août ? Celui du mois de Juillet ? Les ciels d'Avril ? Les cieux de Mai ?
Centre de nos recherches : rue Dumenge à Lyon Croix-Rousse. Année 2008.
20:18 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Le temps retrouvé
19:27 Publié dans Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
MOLEX
Certains jours porte à son poignée une énorme montre molle dernier cri. Fini de crier, le mou se met à l'heure de nos onctueuses connivences avec la très soutenable légéreté de l'être; que celle-ci remplace le travail (trop démodé!) aux convenances de la paresse, si longtemps négligée. C'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour toute l'humanité, qui déjà fait confiance à la MOLEX et se l'arrache dans toutes nos boutiques molles et chics...Si vous z'aussi vous désirez vivre aux rythmes doux du temps extensible à l'infini et rétractable à souhaits, il est grand temps pour vous d'adopter la MOLEX. Avec la prodigieuse MOLEX, le temps vous appartient, et plus encore le droit au "sans souci ", Envolés les soucis ! Vous aussi, soyez z'en des amis de la MOLEX, Faites confiance à la MOLEX. Dites "J'en veux !". Vous ne le regretterez pas.
Persistance de la mémoire HERE
05:56 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Art contemporain sauvage, De visu, Impromptus, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 15 septembre 2008
Comme un lundi
«La laïcité positive, la laïcité ouverte, c’est une invitation au dialogue, à la tolérance et au respect. C’est une chance, un souffle, une dimension supplémentaire donnée au débat public"
N. SARKOZY : Discours à l'occasion de la venue de sa Sainteté le pape Benoît XVI. Le vendredi 12 Septembre de l'an 2008.
Notre photo: Une esquisse du concept sur un algéco pour travailleurs, vue rue de Cuire dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, le même jour de septembre 2008.
14:25 Publié dans Actualité, Certains jours ..., De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, Pépites | Lien permanent
dimanche, 14 septembre 2008
Comme un dimanche
" Ce qui est dit, couvre ce qui est tû "
C'est promis, nous passerons cette fois sous silence, ou presque "la laïcité positive", encore une de ces perles dont seuls les théologiens de l'Eglise Uèmepienne ont le secret (inspirés sans doute par les théories de la chanteuse Lorie et par sa "Positive attitude"). Quand nous parlions de novlangue avec Saint Olivier, je crois que nous touchions déjà un petit sommet de cette Gaule de demain où flottent en toute décomplexion la corne et les pépites qui vont bon train labourer les terres du Seigneur avec l'oxymoron, voire le pléonasme ou la tautologie, comme évangiles de la nation et quelques Saints Patrons pour les chanter. Comme si (après nous, le shopping! ), la rupture tranquille, ("perle de chez perle") n'avait pas suffi. Alors peut être pour oublier, remonterons nous un peu le temps, aux alentours de l'an mille, cela nous permettra, comme le précise le père Victor(1), d'apprécier le génie humain, qui au Moyen âge, inscrivait dans la pierre, toute sa pensée. Cela nous distraira un brin, et me permettra de vous présenter peut -être un jour (un certain jour), mon "bestiaire intranquille" fait de dragons, de fauves et de monstres semi-humains qui eux au moins ne pêcheront pas leurs origines dans les tonitruants missels du showbiz-bling théologique. CLICK
(1) cf: Victor HUGO dans le texte : "Au Moyen- âge, le génie humain n'a rien pensé d'important qu'il ne l'ait écrit dans la pierre".
Notre photo : Modillons supportant l'entablement des corniches sur le flanc sud de l'Eglise Romane d'Anzy le Duc ( Fin XIem s- début XIIem ). Deux figures sculptées à contempler éternellement...
13:16 Publié dans Arts visuels, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Nycticorax, hydres et dragons...
"le vol noir du corbeau sur nos plaines, la langue de vipère, l'oeil de lynx, jeunes loups et blanches colombes, ma chatte, mon lapin..." Tout un bestiaire familier pénètre notre phraséologie quotidienne, abstrait, figé, sans valeur de référence, ou possédant encore une puissance d'image, il nous intègre dans un univers qui déguise l'homme sous une parure animale, nous place dans un univers zoomorphe expressif, plus directement lisible que nos physionomies peintes au naturel. mais cela n'est pas nouveau.
Le terme de bestiaire apparaît au début du XIIem siècle (On en trouve un premier exemple chez Philippe DE THAON) CLICK . Le bestiaire désigne des ouvrages en prose ou en vers utilisant la description de certains animaux, réels ou légendaires, interprétés symboliquement, en vue d'un enseignement moral ou religieux, la moralisation se réduit à quelques grands thèmes répétés illustrant, les vertus chrétiennnes fondamentales, et l'explication des mystères de l'incarnation et de la rédemption. Elle dépeint un monde manichéen, déchiré en permanence entre les forces antagonistes du bien et du mal, entre Jésus et le Démon. Les bestiaires moralisés latins se rattachent tous plus ou moins directement à une compilation alexandrine du IIem siècle le Physiologus, dont le nom désigne un auteur anonyme "le naturaliste". Très tôt on a extrait du physiologus, un bestiaire consacré aux seuls animaux que l'on désigne communément sous le nom de "Bêtes" à savoir, animaux terrestres surtout, à quatre pattes ou serpents et quelques animaux marins. De la matière originelle subsistent cependant quelques fragments de lapidaire et de volucraire (ou traité consacré aux oiseaux). Aux animaux réels s'adjoignent aussi des animaux fabuleux comme l'hydre, le dragon ou la serre (poisson volant réputé pour éventrer les navires) ou encore la cultissime licorne.
Dans le physiologus, comme dans les bestiaires médiévaux, la structure des articles est binaire : énoncé d'une "nature" de l'animal, signification religieuse ou morale de cette nature . Mais en réalité, il y a à chaque instant, imbrication de la description et de son explicitation symbolique. Du physiologus latin, Philippe DE THAON dans le premier tiers du XIIes donne le premier une version rimée, un peu fruste de plus de trois mille vers que l'on situe entre 1121 et 1135, le siècle suivant voit apparaître, la version en prose de Pierre de BEAUVAIS, (avant 1217), et les adaptations versifiées de Guillaume LE CLERC (1210 ou 1211) et de GERVAISE (première moitié du siècle). Vers le milieu du XIIIem s. un bestiaire original d'inspiration courtoise, systématisant ce qui ne se trouvait qu'en germe chez troubadours et trouvères introduit un renouvellement des règles de fonctionnement du symbolisme animal. Richard DE FOURNIVAL utilise les le systèmes de relations symboliques mis en oeuvre dans le bestiaire pour illustrer une philosophie de la conquête amoureuse, présentée sous la fiction d'une aventure personnelle d'amour. Richard DE FOURNIVAL marque sa prédilection pour des animaux familiers humbles comme le grillon, le merle, la taupe, l'araignée, ou l'hirondelle ...mais le bestiaire d'inspiration courtoise est une toute autre histoire, que nous aborderons peut-être un jour (un certain jour), quand nous croiserons sur notre chemin, un grillon, une taupe, une araignée ou tout simplement l'hirondelle. Sait on jamais...
Notes de lectures d'après : "Bestiaires du Moyen Âge" mis en français moderne par Gabriel BIANCIOTTO Editions stock -1980-
F. MCCULLOCH "Medieval latin and French bestiaries, chapel Hill, univ. of N. Carolina Press -1960-
Photos : 1- Tympan du portail latéral sud de l'église de Varenne L'arconce dans le Brionnais, représentant l'agneau de Dieu
2- Un chapiteau sculpté parmi les 40 que l'on peut voir en l'Eglise romane paroissiale d'Anzy le Duc, toujours dans le Brionnais.
11:38 Publié dans Arts visuels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent