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jeudi, 26 mars 2015

Le parachute bleuté (interlude)

Il y a peut-être des lieux où l'on se trouve soudain comme dans le ciel.

ANDRE DHÔTEL extr. "Mémoires de Sébastien", les cahiers verts, éditions Grasset 1955.

 

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Sébastien, il faut l’avoir à l’œil, car il s’empresse à faire le canard pour n’importe quels beaux yeux nous avait confié sans vergogne, le ouiketi qui cachait sous son plus beau plumage, une tête d'Or, à ce qu'on dit.

On ne mesure pas le lieu qui sépara le ciel du parachute bleuté, si on n'est pas dans le ciel, si on n'a pas coulé, (sans aucune connexion, pour l'heure ça tiendra d'un pari stupide, évidemment), aveugle et vicieux comme on est, on finirait après des années d'ignorance, et même d'indifférence (c'est écrit, dans un monde, d'amis bien renseignés, donc ça ne peut-être que vrai :), à toucher l'autre rive en arrivant coiffé, au pays où l'on n'arrive jamais. Là, avec un peu de chance, on trouverait peut-être un point d'eau pour se laver...  Enfin, avec des si, et des coïncidences, "vous nous rencontrerez peut-être un jour ou deux, sur cette petite route entre le bois et le petit lac." (*).

(*) extrait des "Mémoires de Sébastien", pour la belle aventure aux grands rivages de Dhôtelland. 

 

Lyon, le lac de la Tête d'Or, au printemps (des poètes) © Frb 2015.

vendredi, 04 janvier 2013

Ne t'efface pas

Il semble que la vie restera toujours inachevée. Mais on demande une chance supplémentaire.

André DHOTEL : extr. "Le pays où l'on n'arrive jamais" éditions Pierre Horay, 1995.

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C'est entre deux temps, l'un volontairement ralenti que je trouvais dans une valise, quelques fragments d'un livre de André Dhôtel, un auteur magistral, dont l'esprit merveilleux à chaque lecture semble nous restituer un pan secret de l'univers. En ouvrant quelques pages du livre à l'aveuglette, je tombais pile sur cet extrait, il semblait que cela pouvait convenir à ce point de l'année (ou de la précédente) grosso-modo à la croisée, de l'heure et du retard, jeu de broderie là bas, et ici ravaudant entre la fin du monde, et les petits commencements coutumiers, des suites à griffonner sur des vitres où le ciel et la terre sont au mieux une image, au pire, un idéal.

A part ça, quelquefois, on ne peut que broder. Il n'y a plus de frontière dans le calendrier. On profite des grisailles, on ne veut rien louper de cette heure quand des brumes tirent les personnages là, au milieu du ciel, dieux du flou, parenthèse incomplète, allant à l'opposé de nos jours saturés, de nos voix vivant moins en nous qu'au dehors - autant d'yeux/ d'autres voix ne cherchent plus entre elles à se persuader qu'elles seraient plus réelles qu'une parole, remueraient ciel et terre pour un mot déplacé, vérités comme une masse à la fin capturée, c'est un seul homme qui clame - je suis vrai- je suivrai la parole d'autres mêmes - et la mienne effacée, se dissout dans l'espace, il n'en reste qu'un trait, un peu de brume encore. Des petits trains muets longeant la voie ferrée, croisant quelques remblais. Ensuite ça redémarre. Toujours on dérivait. On voyait quelques hommes qui passaient leurs mains par la fenêtre, faisaient des moulinets devant l'expostion des tableaux alignés, variés ou tous pareils. Est ce que ça importait ? Vues d'un train, des clôtures aux fenêtres, arrimées à ces lettres: un verrou par sujet, gardant la citadelle. C'était là, le pays où l'on arriverait.

Le cantonnier qui balayait les dernières feuilles est venu ramasser les sapins de Noël. C'est comme l'année dernière, à quelques détails près. Puis l'an d'après ça rebelote : automne hiver printemps été...

On aura trouvé de l'agrément à chercher simplement un quai, dans un endroit paumé sans panneau, ni frontière, pour s'offrir une escale au pays où l'on n'arrive jamais. Moins qu'une formule désespérante ça demeurera toujours un supplément discret ou de la nonchalance et parfois un peu d'ombre nous retrouve en silence. 

Le cantonnier qui volait dans le ciel avec les feuilles mortes ne dévoila pas les secrets que nos coeurs emportaient, son pas l'invitant à marcher sous les arbres, juste avant le passage qui va de l'ombre à la lumière, une étincelle, à peine, tenant encore le reste.

On n'aurait aucun mal à se pavaner tranquillement d'une rue bien pavée jusqu'à l'étendue paisible autonome des fourrés, des forêts et des étangs sauvages pour y cacher son faix, se fondre à l'épopée, retourner cahoter, aborder les sentiers afin d'éprouver les limites de ces foules, de ce corps roulant comme la feuille entre les joncs bleutés, longeant un peu les baies, là bas où l'on se dore, jouant dans les reflets d'une barque retournée à l'envers.

On ramène des images sans chercher à savoir qui tournera la page, s'échouera à moitié, tourne ou sera tourné. On entendra les cornes de brume: un son qui ne dure guère, dont l'écho s'éternise et ne vaut pas qu'on laisse ainsi cingler l'espace.

On serait heurt / spectateur, dans cette marge exsangue retenant l'échappée, elle prend de si loin l'objectif, fait exprès de rater son but, aborde le vieux singe qui se perd sous son arbre. On continue à vivre dans la réalité - je vous jure que tout est vrai, ma bouche, mes yeux, mon nez ! et mes chaussures de marche qui marchent dans ce pays, pour serrer le vieux singe et ses gros doigts carrés, s'il referme sa patte, le pays disparaît.

Toi tu dis - c'est pas vrai ! ça ne peut pas exister, tu parles comme une toupie, on va pas tout gober/ utilité d'un mot allant à l'objectif, louant celui qui joue le rôle de s'échiner, des mots pour amuser. La galerie nous enflamme, quand on veut converser c'est un fragment du bruit. On peut tout laisser dire. On entendra les cornes, un paysage de brume, nous mènerait à l'impasse, désolant comme l'ennui. On s'étonne. Que sais-tu, de l'ennui ? De celui qui l'éloigne ? Qui parle aux animaux et voudrait faire sa vie au pays où l'on n'arrive jamais.

Tu n'es pas étranger près de cet étranger, il paraissait tenu par un autre défi, on voudrait essayer de déjouer l'oubli d'un partage advenu.

Il resterait longtemps assis là, sur sa borne, à attendre, on ne peut pas signifier qu'on s'était lentement perdu dans le langage / ou le plus simple mot/ butant sur cette ronde qui invite à marcher/ la tête dans les épaules. Tout brillait si gaiement, vu d'en bas chargé d'armes, contre les jours maussades, il y a des parades. Faut-il s'en contenter ?

Lui, il conserve sa part, il n'alignera pas ce peu de force vive pour s'égayer d'un bruit, qui va dans les objets émettra le bruit grave de les accumuler ; des peuples s'y enivrent, ces voix dont le prestige est un terrassement encore abstrait, détruiront le réel, on ne sait pas comment, ces voix colleront sur nos bagages un label "qualité" après quoi on pourra s'enfuir, ou bien l'on se retire, et le point de départ sur le point d'arrivée, n'est qu'un pas de côté pour se griller la place. Le corps embarrassant, nous bâterait comme un âne qui voulait lui aussi trottiner sous les arbres au pays où l'on n'arrive jamais.

Quel diable les possédait à vouloir s'évader ? C'est bien pour nous aider qu''un jour ils nous rattrapent / aider ? / ah ? / réussir ? / mais réussir quelles vies ?  

On libérera le livre, il flottera sur l'eau calme pour les cent mille ans à venir. Il passera de main en main, d'aussi près qu'il paraissait n'ouvrir sur rien de précis. Une empreinte animale contre une tête d'homme usée se couronnera de phrases annonçant le déclin de nos civilités.

Des signes extraordinaires dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les peuples paralysés de frayeur devant le fracas d'une mer démontée./ (Luc 21.25-27). Là où l'histoire s'arrête, n'en retiendrait-on rien ? 

Ou si peu de nous réunis, s'il n'y avait pas ailleurs un sourire dans les yeux du passeur, posant son galurin près de nous sur la rive, nous voyant à genoux et avançant sa barque, chuchotera encore :

Il y a dans le même pays plusieurs mondes véritablement.  

Le présent, le souvenir, cent mille ans à venir. Laissera-t-on filer l'homme embarqué comme l'enfant parti on ne sait quand avec quelques copains allés si loin, qu'il revient seul, presque au point de départ. Encore si près de nous qu'on croit l'avoir déjà rencontré quelquepart, quand d'autres pourraient jurer qu'ils l'ont vu chaque jour, seulement tourner en rond, depuis les cent mille ans qui ont passé, si vite, et autant à venir.

C'est peu, pensera-t-on, en guettant sur l'horloge l'heure de ce rendez-vous, des milliers de secondes à raconter l'attente. A ne penser à rien ou bien à regarder ces foules au coeur du monde se faire une place au soleil. Quelques cornes qui grondent et la monnaie sonnante dira que tout va mal/ ça ira mieux demain. Rien que de l'ordinaire. Cent mille mots de conquêtes à la fois fausses et vraies, aucune qui n'ait pas balisé d'avance nos trajets. Cent mille jours de silence rendant force à ce souffle dont l'immédiateté repousserait un instant celui de s'effacer, ne pourrait rien connaître de ce patient retour qui toujours nous retient. Où est notre mémoire ? Qu'y'a t-il après rien ? / Que dire pour que tu saches ? / Une terrasse de café/ simplement/ presque rien/ des années-lumière/ une seconde/ où mon pas se glissait/ dans le tien/ pour aller regarder les étoiles.

 

 

  

 

 

photo: Là bas. Une image embarquée. Buisson flottant et des coraux.

 

Nabirosina © Frb 2013

mardi, 12 avril 2011

Le retour du printemps

Ce que je suis en train de voir n'est pas ce que j'ai vu.

MINOR WHITE

Minor White aurait t-il raison? Pour savoir, il suffit de cliquer sur les images.

printemps0203.jpg"L'homme est un un être doué de saison" me disait un oiseau de Lyon revenu des Amériques, quand goûtant une oisiveté (relative), j'eus la joie de me taire (enfin !), puis surtout d'écouter. Je traversais les champs de graminées (toxiques) du Parc de la Tête d'Or, un livre d'Abeille sous le bras (pourtant ce n'était pas l'été), et puis c'est sous les yeux un livre que ça met, pas sous les bras (quoique celui de Téléf(é)ric Levèrfe peut rester sous les bras, il est aussi bien pratique pour caler les chaises à trois pieds, ça marche extra, j'ai essayé) mais je m'égare, de trames en tram' j'abordais mentalement les peintures d'Avril (Armand) me soufflant sa jeunesse éternelle tandis que je cherchais la mienne et qu'Avril me disait avec la douceur du sorcier et l'accent des Charpennes : "surtout petite ! cours pas après le succès, fais ce qui te plait, prends ton temps"... Un grand voyage à bicyclette sans bouger de mon banc, de Bonnières (sur Seine) au Mont st Clair en passant par la Croix-Paquet, remonter les escaliers de la Colbert, bifurquer sur la Vaucanson, trouver les micocouliers (de Provence) un petit peu maigrichons sur le boulevard de la Croix-Rousse en guise de platanes centenaires, (Lyon n'est pas la Provence, he non !), s'apitoyer sur les pensées (petit bac vers la pharmacie pas loin de la Place des tapis) elles ont l'air tellement moribondes ces pensées, qu'on dirait des soucis, (de Lyon, sont les soucis, comme on dit chez la mère Brazier, comprend qui peut). Dans ma rue il y avait des glycines qui pendaient là, comme tous les ans sur un petit mur séparant le jardin de melle C professeur de piano (rue Denfer), de ma petite cour sur la colline. Sept ans, de lettres à Elise... Et pas une à la perfection, malgré des heures et des heures de patience qui s'écoulaient au métronome. Une petite fille en robe blanche sortait penaude de la leçon. Pendant ce temps là à l'autre bout de la France, printemps toujours...

Sophie, (j'ose, le bon mot) = "empruntant" le plus beau tee shirt du monde superbement porté par un boy de la Mère Castor, Sophie toujours peignant des tas de girafes, tandis que j'enfilais des perles (de pluie ?) en rêveries automnales venues d'un pays où pour mon grand malheur, il ne pleut pas, il ne pleut plus, (Pourquoi il ne pleut pas ? Pleuvra-t-il ? La pluie aurait-elle disparu pour toujours ?). Je me demandais ce qu'elle avait fait (toujours Sophie) de sa grenouille ? vestale d'une TBB (très belle bibliothèque) au secret des archives que je ne retrouve plus. C'est mon jour de promenades dans les très belles bibliothèques, je vais chez les gens, je surveille les livres (ordre du président ! patrouilleuse, un métier d'avenir), ça faisait longtemps que je rêvais de chourrer un escabeau, j'en trouve un qui me tente un appel, puis révélation : dans un petit salon, apparition du plus bel escabeau dans l'univers d'Hozan Kebo, sorry, je n'arrive pas à le lier, il se cache aux lieux dits, l'escabeau, dans les pages du Roger (Lahu sans T !) en cherchant bien, le lecteur adoré (et malin) le retrouvera sûrement (ce sera notre petit jeu de printemps)... Formidable escabeau derrière lequel dansaient de mystérieux lutins à bonnets rouges (Hozan, éclairez moi, qui sont ces gens ?). Digression : Je me demande pourquoi il y autant de possesseurs de livres sur cette terre? Y'en a des, qui rangent certains livres à l'horizontale alors qu'il y aurait tout à fait la place de les poser à la verticale pourquoi certains livres sont à l'horizontale et pas les autres ? Pourquoi tout le monde ne range-t-il pas ses livres bien comme il faut ? Mais encore, je m'égare... Roger et son dessin beau comme une plage aux pastels frêles versées dans le fleuve Grosne, mares de Bourgogne et gnôle pour bigarreaux, à deux pas, on s'allonge sous des voûtes romanes. Plus loin Jean me remuait encore l'esprit avec sa Polonaise, (Ne me demandez pas si c'est une fille, allez donc lire vous même). Iron Ikunst, épuisant les atlas et les dictionnaires se cueillait du lilas mauve et blanc pour lui même et devant ma question (stupide, j'avoue) "Pour quoi  faire ?" me répondait, sans hésiter : "parce que les fleurs c'est joli et que ça sent bon" (une telle réponse ça vous coupe le sifflet tout de même). J'en suis restée comme deux ronds de flan, d'une évidence à en décoiffer un Jacques Brel. L'autre garçon qui s'offrait des fleurs à lui même (c'est assez rare pour être souligné) c'était mon voisin de palier, un peintre étroclite vivant à la Modi, avec des couleurs et des chats (son dernier, égyptien ressemblait à Néfertiti, et portait un petit nom évoquant à la fois le temple de Bubastis et le bruit du train dans un film de Kurosawa). Il s'offrait des lys blanc (pas le chat,le peintre !) des lys blancs et incas "Alstromeria" ou "martagons" il en plantait partout dans des vases transparents. Et même qu'il m'en donnait. Parfois, la nuit ça illuminait notre immeuble sur deux étages, éblouissant ! ils sont partis (le chat, le peintre et les lys blancs) sans dire au revoir, un jour où moi-même je n'y était plus. Allers-retours ? Printemps toujours, là où je ne suis pas. Et mes excuses pour le silence.

fleur0052.JPG Au cours d'Avril toujours, j'appris qu'il y avait des figuiers dans le sud de la France, et aussi qu'Angoulême n'était pas en Bretagne, (on nous cache on nous dit rien) quand soudain, un lapin avec des grandes oreilles comme celles de feu Paranthoën (dont je reparlerai un jour) déboula d'un pré des Ardennes, c'était un lapin qui faisait du porte à porte, (en free style), un lapin qui ne se posait pas, un lapin avec des antennes et des airs échappés des horloges, il avait le béguin pour moi, le lapin (je vous en prie, chers lecteurs, vérifiez, faudrait pas tout gober non plus, bloguer est une fanfaronnade) ; c'est vraiment pas ma veine, moi qui n'ai d'yeux que pour Murat, pas le maréchal d'Empire, très bien aussi mais je préfére l'autre, (marié, père de famille, hélas ! hélas!) mais quel artiste ! Beau comme un vrai coureur cycliste, avec des mains larges, mille palettes qui plantent des cordes de guitares au jardin, glissent aux fourrés une tige d'or picorée d'oiselles, l'oxymore à la sève et des pétales de myosotis voltigeraient dans le coeur des filles. Ce serait ça ou rien...

On apprend de ces nouvelles... Pendant que Dieu créait la femme, (et rendait de plus en plus irresistibles tous les Jean-Louis), Michèle (qui n'avait pas attendu Dieu) inventa la TGBP : la très grande bibliothèque Pambrunique, autant dire qu'à côté, Babel s'effondrait comme un vacherin de chez Tricatel. A la TGBP, je découvrais (non sans surprise) mes propres livres, enluminés à l'or fin, à lire au coupe-papier dans la collection "Rouge et Or Souveraine", illustrés par Julien Doré ou Gustave ! c'est pareil - on n'est pas fille pour rien - pourvu que ce soit doré - ! mille ouvrages (pas moins) en bonne place à côté de Beckett et Cioran, (Michèle ! vous êtes inrcoribrilge ! (je suis sûre que si on vous confiait notre pays, vous feriez chanter "Madame rêve" à tous nos soldats). Certains mots ne lâchent pas, et me voilà à reprendre du service, devant la grande pointeuse (pointilleuse ?) de certains jours, j'ai ma trousse, ma gomme, le carnet d'esquisses, les herbiers brodés d'étamines (ou bordés, comme il vous plaira)... Détraboulage de vélo, jusqu'aux berges du Rhône, en doublant les vélos d'amour (V lov'!). Sur les quais je feuilletais un livre "Comment choisir un rosier sans se tromper ?", "à qui offrir des fleurs ?" (sélection sur dossier). Je pensais à "La rhétorique fabuleuse" mais non ! dans ce contexte la rhétorique, c'est pas un mot bien compliqué, signée Dhôtel (André) maître des balades hasardeuses, entre "Le grand rêve des floraisons" et "Le Vrai mystère des champignons", l'histoire de Stanislas Peucédan et l'improbable belle de onze heures... Je ne résume pas (minute papillon) je n'ai pas fini le livre...

Et moi Stanislas Peucédan, je dis qu'inconcevable à jamais et surnaturel, c'est du pareil au même.

Le postulat est à la fois scientifiquement invérifiable, métaphysiquement vrai. Elles ont un sacré toupet toutes ces fleurs et confirment à nos sens (médusés ?), la présence d'un "rêve impossible avec une évidence insoutenable".

Lve in8.JPGLe promeneur rêverait t-il la même chose que sa fleur ? Au retour du printemps, il y a toi, il y a moi, il y a le monde aberrant, nous sommes ailleurs, dans les fleurs et, pareils aux oiseaux de Thaïlande qui ne meurent pas dans la légende" (comme chacun sait) nous roulerons dans l'herbe molle, et sous nos doigts les coeurs de Marie rougiront comme des jupes espagnoles, après quoi, ne devrait surgir que l'éblouissement de l'amour absolu (et ses préludes émouvants). On s'émerveillera par avance sachant pourtant ce qu'il en coûte, couché sur de grandes vénéneuses, (mais non, ce n'est pas ce que vous croyez) titillements, vrille chercheuse des pois, antennes et reflets d'abdomen, tout cela pourrait nous faire songer à ces êtres qu'on ne nommera pas, aux alchimies secrètes qui attirent les abeilles et nous respirent (faites entrer : messieurs les abeilles, en costume traditionnel. Virez moi ce bourdon (qui ne meurt pas après avoir piqué), ce frelon (et ses grosses mandibules), ces guêpes laborieuses.

"Abusés, par tant de beautés les abeilles se poseront sur les coeurs, pour copuler".

C'est écrit dans le ciel. On rit de ce malheur, on en pleure, (c'est ça les filles, ça rit, ça pleure !), ô pernicieux printemps ! que de beautés et dire soeur Anne, que je ne voyais rien venir ! fus-je, (fussé-je) donc si aveugle ? Ne jurant que par le vent d'Octobre, par le spleen anglais de monsieur Paul, on oubliera les roux voltigeurs de Septembre, pour une fois... Fleurs en coeurs du tilleul, cordifronts, vous m'en direz ! pas une seule des fleurs en photo ne sera clairement nommée. Si vous humez, vous humerez...  On m'annonce que la note expire. Dommage ! juste au moment où j'allais vous faire découvrir le monde secret des exsudats, vous dessiner l'humus, vous traduire, en latin charmillon tout le langage des fleurs, (d'après le livre de Madame Charlotte de la Tour), mais j'ai mieux... Dandelion, euphorbia, black tulip etc ...

"A thousand flowerettes in the sky just for you." Enjoy !

Photos : Au doux langage des fleurs.

photo 1 : Ceci n'est pas une pinte de coucou, La belle jaune à houpette a sûrement quelque chose à nous dire... Ca a l'air compliqué. Ou sinon une idée de coiffure de printemps ? (Espoir)

Photo 2 : Timide comme la violette bleue, mais ceci n'est pas une violette bleue, ou de l'inconvénient des slows avec les haricots. Trop grands pour elle. (Chagrin).

Photo 3 : Ce que vous voyez est-il ce que j'ai vu ? Mais peut-être pas ? (Persévérance ) ...

© Frb 2011.