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mercredi, 26 août 2009

Battre la campagne (1)

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Cet argotisme est certainement une corruption de battre la campane (campana) battre la cloche. En effet, "les sonneurs ne s'entendent plus parler quand ils sonnent les cloches à toutes volées".
Cette expression aura passé du propre au figuré pour désigner un homme étourdi, ou égaré (?) ne sachant plus ce qu'il dit. Peut-être l'expression étourdi n'a-t-elle pas d'autre origine. Peut-être un vent étourdi aura tant battu les brésars, que les feuilles ne s'entendant plus bruisser, sont tombées dans un traquenard ?

Cela dit si vous n'aimez pas battre la campagne pourquoi ne pas rouler du gris et battre le pavé ICI ?

Photo : Au jardin juste après l'orage. Quelques feuilles d'automne égarées sur un sol d'été. Reste à savoir si le gris bleu traquenard mangera la minorité ocre ? Réponse dans quelques mois. Nabirosina, Août 2009.© Frb

mercredi, 05 août 2009

Montrer patte blanche

"Patte blanche est un point chez les loups, comme on sait, rarement en usage [...]"

JEAN DE LA FONTAINE. Extr. "Le loup, la chèvre et le chevreau", in "Fables", Livre IV, Fable 15.

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L'expression "Montrer patte blanche" vient de la fable de LA FONTAINE citée plus haut, inspirée par la fable "Le loup et les chevreaux" d'ESOPE, et aussi par un auteur anonyme. Tout cela donna naissance à un conte populaire : "La chèvre et les sept biquets" ou encore "le loup et les sept biquets. La version la plus connue, à ce jour celle de Jean :

La bique allant remplir sa traînante mamelle,
Et paître l'herbe nouvelle,
Ferma sa porte au loquet,
Non sans dire à son biquet :
"Gardez-vous, sur votre vie,
D'ouvrir que l'on ne vous die",
Pour enseigne et mot du guet :
"Foin du loup et de sa race !" [...]

Vous l'avez bien deviné, dans cette fable, la chèvre s'absente, en laissant son biquet tout seul. Elle lui recommande de n'ouvrir à personne et d'attendre sagement son retour. Elle préconise la phrase spécifique avant de la laisser entrer. Elle prend son sac à main, elle sort (ça c'est moi qui rajoute). Elle n'en n'a pas pour très longtemps (qu'elle dit !) il s'agit juste d'aller acheter un petit pot de beurre à l'hyper-Rion de Suzy les Charolles, pour sa marraine la fée ( Je crois que je m'emmêle un peu, mais c'est pour mieux te distraire, mon lecteur !).  Comme il y a des promos au linge de maison de l'hyper-rion, elle traîne un peu devant les nappes... Pendant ce temps là, à la maison, biquet envoie des sms à sa copine bouquinette. Soudain on sonne : "qui est là ??? " demande biquet d'une toute petite voix. Il attend la phrase spécifique. Personne ne répond. (Chacun sait que ce n'est pas la maman bique qui est derrière la porte mais le loup)... Il y a fort à craindre, car le loup est impitoyable. Biquet redemande "Qui est là ?". Silence encore. Biquet tremble comme une feuille sur ses pattes chétives, et son coeur bat très fort. Mais une idée géniale se forme dans sa tête ... Ca me fait penser qu'il faut que j'aille moi aussi à l'hyper-Rion, j'ai promis d'aider ma copine Cendrillon à se choisir des pantoufles pour l'hiver. Je vous laisse donc avec Jean, qui se fera un honneur de vous narrer le fin mot de l'histoire. Puissiez vous bien vous entraîner à "montrer patte blanche", Dieu sait à la rentrée ce que le loup nous réserve ;-). Vaz'y Jean ! c'est à toi :

Le biquet soupçonneux par la fente regarde :
"Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point,"
S'écria-t-il d'abord. [...]
Celui-ci, fort surpris d'entendre ce langage,
Comme il était venu s'en retourna chez soi.
Où serait le biquet s'il eût ajouté foi
Au mot du guet que de fortune 
Notre loup avait entendu ?

Posons nous la question.

Photo : Ceci n'est pas une chèvre. Mais peut être le loup en tenue de camouflage ? Vu par l'oeil de boeuf de la chaumière du "chemin des alouettes". Août 2009. © Frb

mercredi, 17 juin 2009

Repeindre la planète en bleu

Comme un mercredi

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Quand je fais le poirier (d'une main) sur ma corde à linge, je peux voir le ciel (où je m'élance toujours de ma corde à linge, jusqu'en haut). Une fois dans le ciel, je vois la planète (Tout est relatif, "tout est dans tout", donc je ne me cogne pas la tête) je vois, du moins, j'aperçois, le morceau de la planète (situé à peu près à midi -à ma porte- sur le méridien de Greenwich) que j'ai commencé à repeindre en bleu (pas le méridien, ma porte !). C'est vrai, pourquoi on s'amuserait à sauver la planète au prix de sacrifices et de procédés assez douteux, alors qu'en s'y mettant tous un petit peu chaque jour (chacun repeignant en bleu son pas de porte), on pourrait avoir une planète toute neuve, toute fraîche, toute bleue ? Et ni vu ni connu ! moi je dis toujours... (Pardon, mais j'ai piqué la citation à un "ami" très cher, qui est aussi un grand monsieur, - pouf pouf - desfois qu'il m'obtiendrait un ministère), bon... Et cet ami, il dit toujours que "quand on veut, on peut", (grosso modo). Par conséquent, si la planète veut se laisser repeindre en bleu, la planète peut. Parce que là, elle n'est plus tout à fait présentable. Je vous conseille de jeter un oeil sur le site de CHRIS JORDAN vous trouverez bien tout seuls comment y naviguer afin d'y contempler nos tas : ces montagnes de portables usagés et ces carcasses d'autos à l'empilage euffraxement arty etc... etc... Et je me disais, que si un jour les ELOHIMS revenaient sur terre pour chercher "les élus" juste avant la fin du monde ( "les élus" c'est à dire vous et moi, surtout les lecteurs de ce blog, envoyez vos dons !). On aura pas l'air fins avec nos bitumes noirs, nos trottoirs gris, tandis que déjà si tous les pas de portes sont bleus, et toutes les maisons bleues...

Ah oui. "La maison bleue" faites moi penser. Il faudra que je vous en parle un jour, (un certain jour), à tête reposée.

Photo : Mon pas de porte, tout simplement. Repeint avec Amour et beaucoup de Bleu de KLEIN. On peut, si on veut, se faire donner un coup de main par les "Frères RIPOULAIN" des bricolos sympas qui ne connaissent pas les Elohims (pas encore ;-), ça ira aussi vite et ce sera bien comme ça aussi. Lyon, Juin 2009. ©Frb

mardi, 09 juin 2009

Eloge de la fuite 2

L'herbe des champs
Libère sous mes semelles
Son parfum.

SHIKI MASAOKA (1867-1902) / (Haïku).

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SHIKI MASAOKA  poète, critique et journaliste japonais, a débuté dans l'univers des haïkus en critiquant le maître BASHO MATSUO. Dans son essai écrit en 1893 "variétés sur BASHO" / (Basho Zatsudan), il reprochait aux haïkus de BASHO de manquer de pureté poétique, d'être encore trop explicatifs. Il se sentait plus proche d'un autre grand faiseur de haïkus : BUSON YOSA, encore méconnu à l'époque et dont il admirait la finesse technique, et l'aisance à transmettre des impressions nettes aux lecteurs. Goûtez plutôt l'épure :

Soir du printemps.
À l'encens à moitié éteint,
J'en ajoute encore.
(BUSON YOSA)

Après avoir découvert la philosophie occidentale, SHIKI MASAOKA, convaincu que les descriptions laconiques des faits et paysages étaient une voie d'efficacité poétique et picturale, insista sur l'importance du "Shasei" ou encore "description d'après nature". Il trouva un style simple pour décrire ce qu'il voyait. Son oeuvre renouvella le monde du haïku qui à son époque s'épuisait un peu, modernisant les formes traditionnelles du Waka et du haïku. SHIKI MASAOKA mourût très jeune, à l'âge de 35 ans.

A noter qu'il cotoya à Tokyo, l'admirable écrivain NATSUME SOSEKI qui rédigea aussi un ouvrage de haikus et des romans. Je vous conseille "le pauvre coeur des hommes" (1914) ou "les herbes du chemin"(1915), (entre autres)... Avant de reparler, ici, un jour (un certain  jour ?) plus particulièrement de NATSUME SOSEKI.

Pour ceux qui n'aiment pas le Japon ni les couleurs du printemps, un russe vous offre son haïku :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/09/05/ru...

Pour ceux qui devant un ciel bleu (avec ou sans nuages) se sentent pris de vertige, C.J. vous fournit la question :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/05/16/qu...

Photo : La perle du monde. Ciel et nuages au dessus d'un champ de bleuets vus dans un accueillant paysage que nous appelerons : "Là bas" ou "là haut" ? Juin 2009. © Frb

jeudi, 30 avril 2009

Après demain, un autre jour...

"Une vie immense, très lente, mais terrible par sa force révélée, émeut le corps formidable de la terre, circule de mamelons en vallées, ploie la plaine, courbe les fleuves, hausse la lourde chair herbeuse.
Tout à l'heure, pour se venger, elle va me soulever en plein ciel jusqu'où les alouettes perdent le souffle."

JEAN GIONO. Extr. "Colline". Ed. Grasset, coll. "Les cahiers rouges".

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Si demain fût annulé, il n'en n'est pas de même pour hier et après-demain... Comprend qui veut ! si acrobatiquement on peut encore tracer un sillon quelquepart entre ces deux points (temporels) qui ne seraient ni aujourd'hui, ni demain, je veux dire qu'on pourrait peut-être se trouver (toujours quelquepart) entre hier et après demain, n'est ce pas ?... C'est pour cela que l'endroit (temporel !) s'apellerait "certains jours" au pluriel, ce qui permettrait quelques petits arrangements situés (encore quelquepart) entre les présents, les absents, ou bien entre deux trains, entre le graff et le crottin, l'architecture de Jean NOUVEL et l'épicéa centenaire dont cinq bras d'hommes ne parviennent toujours pas à faire le tour (hélas, de ce bois là, je n'ai pu vous ramener d'image, car le bel arbre classé, mais très peu visité est planté au coeur d'une forêt effrayante et profonde, la lumière ne l'effleure pas sinon en ses sommets, (mais je n'ai pas encore le courage, ni la souplesse de risquer ma vie pour ce blog). Cela dit, je crois bien que l'Ami Alceste, y conçoit ses quartiers d'hiver... Un sillon, un passage, une faille spatio-temporelle d'où je reviens sans savoir encore à cette heure si je suis vraiment arrivée. Mais si demain est annulé, j'ai ramené pour après demain quelques fragments d'hier : la naissance du printemps en bas de la colline, ça a l'air mais ce n'est pourtant pas, la légende de cette photo, ce sera celle des photos à venir, (un texte explicatif qui commente une photo que vous ne pouvez pas voir, (pour mémoire : une légende, au sens propre est un petit récit mêlant le réel au merveilleux, celle qui, (si ça se trouve), est dans l'oeil du lecteur qui fait sa petite histoire en regardant des images. Mais il ne s'agit pas du tout de celle là, (l'anglais dit "Legend"). Il s'agit plutôt d'une légende ordinaire au second sens tout propre aussi du terme c'est à dire : un petit texte commentant une iconographie (l'anglais dirait "caption"). Tout le monde avait compris je crois ;-) Un domaine qui m'est cher, appelerait cela "L'expérience du désordre" = se retrouver ici sans être tout à fait revenue de là bas. Le retour paraît bordélique. Coller une légende aux photos qui n'existent pas, (Pas encore...). Nommer "Certains Jours", les jours les plus incertains qui soient. Expliquer aux lecteurs des choses qu'ils savent déjà et promettre des choses toujours...  Promettre, on sait, mais des choses qu'on ne sait pas. Et GIONO dans tout ça ? Et bien "Colline" n'a pas grande  similitude avec cette photo. (ah si ? le petit bout de colline dira l'observateur sagace, c'est ma foi vrai !) non, mais sans rire, il faut se méfier des apparences ;-) la "Colline" de GIONO c'est beaucoup plus "sanglant" que ça; d'abord dans sa "Colline" il y a le drame de l'eau : parce qu'une source tarit, un hameau est menacé de mort... Alors que mon hameau, (cf. notre photo) il n'est pas menacé de mort. Enfin, pas en apparence. Car si l'eau de notre puits (qui nous vient des sources ancestrales du plus haut d'une autre montagne), semble limpide et transparente comme le plus pur des ruisseaux du premier jour du monde (cf. notre photo, hors champ), malheur à l'imprudent qui s'amuserait à boire cette eau ! Nous avions reçu un relevé d'analyse il y a cinq ou six ans... Nous avions lu, horrifiés ; c'était marqué en gros en rouge et souligné trois fois :"impropre à la consommation", une source inépuisable, qui traversant les siècles, ne fût JAMAIS impropre, (il est vrai qu'en ces temps reculés le mot "consommation n'existait pas), enfin, pour dire... Personne jusqu'à ces dernières années n'en fût empoisonné... Je vous épargne la liste des produits, plutôt chimiques, détectés dans cette eau (une histoire cochonne de pénétration et de nappe phréatique)... Tous les gens du hameau (7 ou 8 ) durent très vite, entamer les travaux pour raccorder tous leurs tuyaux à la javel municipale, personne n'osa trop protester, puisqu'en sulfatant leurs champs d'engrais et autres pesticides, les paysans s'étaient eux mêmes (disons à l'insu de leur plein gré) privés de leur belle eau de source (pourtant gratuite!). Quant aux ruisseaux magnifiques qui traversent forêts et prairies, ils sont devenus décoratifs, ils ont l'air purs, on tente bien de s'agenouiller au plus près de cette eau, mais on ne porte pas aux lèvres, même si ce n'est pas marqué sur le ruisseau, c'est comme une intuition qui court partout. c'est comme manger des fleurs, maintenant, ça nous ferait peur...

Fin de la digression concernant le drame de l'eau (et des fleurs). GIONO donc, et "Colline" (pour ne pas oser l'injonction: "lisez ce livre !" enfin faites comme vous voulez mais lisez ce livre!). Il raconte qu'il y a une épreuve dans le hameau, un incendie qui éclate et recrée la solidarité entre les hommes... Bien sûr, dit comme ça, voyez, personne n'aura envie de le lire ce livre... Voilà comment on bousille les auteurs en voulant résumer leurs livres... Parce que ce n'est pas ça l'important. L'important c'est que GIONO il était parti pour faire un roman et qu'au final il s'est retrouvé avec un grand poème qui grouille et qui fourmille avec une terre et puis des hommes dedans GONDRAN, JAUME , MAURRAS, et leurs femmes, GAGOU (un simple d'esprit)... GONDRAN qui tue un lézard et se met à penser que la nature est toute puissante, il en parle à JAUME et ça prend des proportions inouies et puis un matin JAUME voit un chat noir (chaque fois qu'il a vu un chat noir, c'était deux jours avant un grand malheur). L'endroit s'appelle "les bastides blanches"... Des signes annoncent le malheur. Et le malheur si redouté arrive. Tout à coup la fontaine du village cesse de couler et le chat reviendra encore porteur de mauvaises nouvelles... Et j'en oublie presque le plus beau, le doyen JANET qui dans sa fièvre "déparle" et tient d'étranges et méchants propos comme si les bêtes, les plantes, les rochers la colline parlaient à travers lui. Ce qu'il dit finit par faire peur. Le hameau se trouve éprouvé. La nature semble résister aux hommes. tandis que la mort rôde. JANET poursuit son chant de malédiction... Mais chut ! je n'en dit pas plus. Pour ne pas réduire et casser par des mots; toute la verve hallucinée, le sang et le feu, cette terre comme un être insatiable exigeant des hommes son dû. "Colline" on pourrait en parler des heures, le style y est incomparable, on retrouve aussi ce vertige, cette sensualité toute brute, l'humain à fleur de peau, dans les deux autres volets de la "Trilogie de PAN" (dont "Colline" est le premier, avant "Un de Beaumugnes, et "Regain", tous deux sublimes). Peut être "Colline" s'écoute t-il ? Peut-être, ne pourra t-on jamais tout à fait exprimer le rendu d'un chant par des mots ? Voilà tout l'indicible du récit de Giono: sa musicalité...

Quant à notre colline à nous, elle est sans cigales et plus douce que les "bastides blanches" du vieux Jean. Je vous promenerai en images, puisque je suis encore temporellement là bas entre hier et après demain, par les arbres et par les chemins où le silence est comme un rêve. Et puisqu'il n'y a plus de demain, nous pouvons d'ores et déjà nous installer aujourd'hui dans le mois de Mai qui nous plaît. Enfin libres ! au revoir Avril ! rangé, le fil jusqu'à Septembre...

Nota: Je remercie tous les lecteurs z'et lectrices, commentateurs z'et trices qui ont eu la délicatesse de continuer à visiter ce blog malgré l'absence de nouveaux billets. Merci encore vraiment... Je trouve ça bien chouette.

Photo : L' Alcestienne révérence à la colline de pins, qui doucement borde une montée, jusqu'au village de Montmelard (le bien nommé). Vue de loin, au milieu des champs, du hameau dit de "Vicelaire", un certain jour je chercherai pourquoi on appelle ce hameau "Vicelaire" et viendrai vous dire toute la vérité sur ce très vilain nom de hameau. (Promettre toujours promettre !). Avril 2009.© Frb

mardi, 14 avril 2009

La fin se précise...

"Au commencement de ce monde, la mort n'existait pas. Tout le monde continuait à vivre, et à la fin il y eût tant de gens qu'il n'y avait plus de place pour personne sur terre. Les chefs tinrent conseil pour décider de ce qu'il fallait faire. Un homme se leva et dit que ce serait une bonne chose que les gens meurent et disparaissent pour un petit bout de temps, et qu'ils reviennent ensuite..."

Extr : "Coyote et l'origine de la mort" in "Partition Rouge". Poèmes et chants des indiens d'Amérique du Nord. Traduits et rassemblés par Florence DELAY et Jacques ROUBAUD. Editions du Seuil. 1988

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Nous poursuivons la lecture de la "Partition Rouge" ou "livre des poèmes et chants d'Amérique du Nord", tout en jouxtant les pollens blancs de "la Tordette", aux doux "flocons tissés d'or fin" du Stang Alar de Brest où un marchant vaste blogueur a charmilloné son lecteur jusqu'à l'envoûtement...

Ainsi deux commencements de monde où se jouent les métamorphoses en partant des choses telles qu'elles sont. Une souris se dévoue pour porter ces nouvelles à l'autre bout du monde. Click-click. Et la naplète voit le printemps. Mais le résident printanier confond tout. Ses désirs seuls sont clairs. Il ne sait même pas distinguer la partie du tout, ce qui est à lui, ce qui est à l'autre. Il voit un rameau blanc. Prend sécateur. Coupe la fleur. La mange. Sous l'oeil noirte, d'Alceste, caché en haut d'un orme, remuant le mystère de sa prochaine résurrection de par Nyole et ponts romans.

Pendant ce temps là, je veux dire dans un autre temps :

"WICHIKAPACHE se remet à marcher... Il est à l'origine et sur tout le chemin parlant aux fleurs, aux arbres, aux animaux. Il a un vieil arrangement avec eux. ils le montrent du doigt : "Voilà joueur de tour !" celui qui se joue des tours à lui même... Il a été lièvre, corbeau, geai bleu, WICHIKAPACHE, WATCHUNGAGA, NANABUSH, NANABOZHO, NI'HANCA ou IKTOME, l'homme-araignée des Sioux, si fourbe et grand danseur qu'après avoir roulé le monde il s'enroule lui-même en petite boule à huit jambes et disparaît (...)  Faux chef. grand CHEF. Grand mystère. Premier né. Premier artisan. Grand père de tous. Farceur. Tricheur. Créateur qui gâche tout..."

Ainsi la fin se précise...

"Quelques temps après que le premier homme fût mort, les hommes-médecine se rassemblèrent dans la maison d'herbe et chantèrent. Environ dix jours plus tard, un tourbillon arriva de l'ouest et tourna tout autour de la maison d'herbe. Coyote le vit. Et comme le tourbillon était sur le point d'entrer dans la maison, il ferma la porte. L'esprit qui était dans le tourbillon, trouvant la porte fermée, passa rapidement en tournoyant. La mort éternelle fût introduite ainsi, et les gens, à partir de ce moment se lamentèrent sur les morts et furent malheureux. Maintenant chaque fois que quelqu'un rencontre un tourbillon ou entend siffler le vent, il dit : "Il y a quelqu'un qui erre par là..."

Source montage textes extr. de "Partition Rouge"

Autre lien à propos de WICHIKAPACHE et des légendes des indiens Crees ici : http://certainsjours.hautetfort.com/tag/wichikapache

Photo: Branchages aux doulces fleurs dont je ne sais toujours pas le nom, nous les appelerons "princess immaculis printinus". Vues au Parc de la Tête d'Or ("Tordette "en Charmillon), au milieu des massifs, longeant le petit chemin, tout près du grand lac romantique (genre LAMARTINE) ben non ! et le ciel peut attendre, je ne vous fourbirai pas "Le lac" de LAMARTINE en lien !). Lyon. Début Avril 2009. © Frb.

samedi, 07 mars 2009

Vérité du mensonge

" Et devant cette petite toile qui a l'intention prétentieuse d'imiter la nature vraie, on est tenté de dire : ô homme que tu es petit. Puis aussi "qu'un kilo de vert est plus vert qu'un demi-kilo" (1) (...) Puis comme un kilo de vert est plus vert qu'un demi-kilo, il faut pour faire l'équivalent (votre toile étant plus petite que la nature) mettre un vert plus vert que celui de la nature. Voilà la vérité du mensonge. De cette façon votre tableau illuminé d'après un subterfurge, un mensonge sera vrai puisqu'il vous donnera la sensation d'une chose vraie (lumière, force et grandeur), aussi variée d'harmonies que vous pourrez le désirer. Le musicien CABANER (2) disait que pour donner en musique la sensation du silence, il se servirait d'un instrument de cuivre donnant une seule note aigüe, rapide et très forte. Ce serait donc l'équivalent en musique, traduisant une vérité par un mensonge."

PAUL GAUGUIN : extr "Second séjour en Océanie" in "Oviri" ou "Ecrits d'un sauvage". Editions Gallimard 1974.

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(1) Cette phrase "Un kilo de vert est plus vert qu'un demi-kilo" est attribuée à P. CEZANNE et notée par P. GAUGUIN lui même, dans le chapitre "A propos de la perspective" toujours extrait du livre "Oviri". Lisez plutôt :

" Et comme on lance un pet pour se débarrasser d'un gêneur,  Cézanne dit avec un accent méridional :"un kilo de vert est plus vert qu'un demi-kilo". Tous de rire : il est fou ! Le plus fou n'est pas celui qu'on pense. Ces paroles ont un autre sens que le sens littéral de la phrase. Et pourquoi leur expliquer le sens rationnel ? Ce serait jeter des perles aux pourceaux."

(2) CABANER ou plutôt JEAN DE CABANES dit ERNEST CABANER (1833-1881) fût un compositeur, pianiste, poète, qui mît en musique des poèmes de CHARLES CROS dont le fameux "Hareng saur". Il écrivît ses propres poèmes dont "le pâté" et en composa aussi la musique. Personnage excentrique, figure de la bohème, Ernest CABANER cotoya les impressionnistes au café Guerbois (qui est devenu je crois, magasin de chaussures aujourd'hui - quoique ce serait encore à revérifier - situé jadis au 9 rue de Clichy, fréquenté par MANET, DEGAS,CEZANNE, RENOIR, PISSARO entre autres... Edmond DURANTY et ZOLA, pour les érudits), CABANER fréquenta également le salon de NINA DE VILLARD et le cercle des zutistes, pour lesquels il trouva un local à "l'hôtel des étrangers" où il travaillait comme barman. Il accueillit A. RIMBAUD chez lui quelques temps. A ce propos, il fût souvent mentionné que le poème "Voyelles" devait beaucoup à l'enseignement musical d'ERNEST CABANER, à son chromatisme ou "audition colorée". Il faut dire que CABANER apprenait le piano à RIMBAUD à "l'hôtel des étrangers". Ca ne s'invente pas ! Pas plus que ne s'invente le poème qui suit, appelé "sonnet des sept nombres", signé E. CABANER, dédié à son ami A. RIMBAUD. Jugez plutôt, de l'influence + que probable des "sept nombres" sur les "voyelles" :

"Nombres des gammes, points rayonnants de l'anneau
Hiérarchique, - 1 2, 3 4 5, 6 7 -
Sons, voyelles, couleurs vous répondent car c'est
Vous qui les ordonnez pour les fêtes du Beau.

La OU cinabre, Si EU orangé, DO, O
Jaune, Ré A vert, Mi E bleu, Fa I violet,
Sol U carmin - Ainsi mystérieux effet
De la nature, vous répond un triple écho,

Nombres des gammes ! Et la chair, faible, en des drames
De rires et de pleurs se délecte. - O L'Enfer,
L'Aurore ! La Clarté, La Verdure, L'Ether !

La Résignation du deuil, repos des âmes,
Et La Passion, monstre aux étreintes de fer,
Qui nous reprend ! - Tout est par vous, Nombres des gammes ! "

Ami de CEZANNE et de nombreux autres peintres, E. CABANER ne séparait pas tant les disciplines. Comme A. RIMBAUD, il cherchait un langage complet, universel. Sa méthode: il coloriait les notes et leur attribuait le son d'une voyelle. Mais la méthode est plus ancienne elle date du XVIIem siècle, elle fût imaginée (à l'usage des débutants) par le Père CASTEL, inventeur du clavier oculaire. La méthode fascina RIMBAUD par l'entremise de CABANER via CEZANNE et le Père CASTEL résumant tout : sons, parfums, couleurs... Ainsi naissent les  "Voyelles"...

Photo: "Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir" sur la Colline et plus encore, les couleurs du mur de l'Alma se traversent comme un pont. Mise en forme dynamique des surfaces, les fresques ont été réalisées sans trucages, dévalant la pente, par d'étroites friches, elles longent un petit escalier, bordé de longues herbes jusqu'à deux rues plus bas. Le fragment de quartier, ainsi se transforme, par le mouvement secret de graffeurs surdoués (merci à eux), en une improbable galerie d'art contemporain sauvage où il fait bon tendre l'oreille pour contempler ce mur de sons, écouter la tonalité glissant sur le dessin, mêlés à la trame ordinaire des bruits et mouvement urbains.

Couleurs. Un mur qui ne ment pas. Vu rue de l'Alma, (qui en plus de ses fresques possède un des plus beaux panorama qui soit), situé sur le plateau de la Croix-Rousse, à Lyon. Fin Février 2009. © Frb

A écouter dans un tout autre monde, quelques correspondances urbaines, un brin freestyle, comme les fresques et les voyelles  :

http://www.youtube.com/watch?v=TYa7furgQsA&eurl=http:...

vendredi, 06 mars 2009

Boulangerie - Tapisserie

la boulangerie fait tapisserie.JPGLa boulangerie fait tapisserie les jours de fermeture.

Photo: Vieux monde et nouveau monde exposés en remix, sur une ancienne façade de la colline travailleuse. Quand la rue des Pierres-Plantées se prend pour le Bronx, mais ne mène pas ailleurs qu'au Boulevard de la Croix- Rousse, sans ses bruits de métiers mais encore sous la protection de feu l'inventeur Jacquard (en statue), d'un vieux manège, d'un gros caillou. Le tout hors champ, vous vous en étiez aperçus, j'espère... A découvrir toujours tout droit et toujours en montant... Lyon, mars 2009 © Frb.

vendredi, 09 janvier 2009

Deux fragments du temps au dessus des fleuves

coin de ciel gris.JPGcoin de ciel bleu.JPGPhotos: Du gris au lever du jour et un peu de bleu dans l'après-midi. Ciels de Lyon. Le 09 janvier 2009. Frb©

mardi, 16 décembre 2008

Monsieur n'aime pas...

"Si les femmes veulent seulement être belles à leurs propres yeux et se plaire à elles-mêmes, elles peuvent sans doute, dans la manière de s'embellir, dans le choix des ajustements et de la parure suivre leur goût et leur caprice; mais si c'est aux hommes qu'elles désirent de plaire, si c'est pour eux qu'elles se fardent ou qu'elles s'enluminent, j'ai recueilli les voix et je leur prononce de la part de tous les hommes ou de la plus grande partie que le blanc et le rouge les rend affreuses et dégoûtantes; que le rouge seul les vieillit et les déguise (...) qu'ils protestent sérieusement contre tout l'artifice dont elles usent pour se rendre laides (...) Si les femmes étaient telles naturellement qu'elles le deviennent par artifice, qu'elles perdissent en un moment toute la fraîcheur de leur teint, qu'elles eussent le visage aussi allumé et aussi plombé qu'elles se le font par le rouge et par la peinture dont elles se fardent, elles seraient inconsolables"

LA BRUYERE: Extr: "Les caractères".

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Délicieuses petites choses roses et sucrées glissant gaiement sur la soie blanche, dans la vitrine d'une pâtisserie Croix-Roussienne, spécialiste de la meringue... Mais je n'ai pas testé pour vous! Vues de la rue, elles sont superbes à regarder, point trop fardées, ni trop enluminées, elle se  laissent bien manger des yeux. Je me demande si LA BRUYERE (en accord avec l'ensemble des hommes ou une grande partie;-) ne les aurait pas trouvées un peu trop roses ? Mais on n'élèvera pas plus haut le débat... A moins de dix jours de Noël, on effleure gaiement le ras des pâquerettes, en frivolités, parenthèses, et autres artifices, avant le retour aux thèmes graves, frondes et sujets tragiques, dont 2009 ne nous privera pas... (Déjà fin 2008 n'est pas si rose alors bon tant qu'à faire! )

En attendant croquez, mes amis, croquez...

lundi, 10 novembre 2008

Comme un lundi (rue de la Tourette)

" Quand le sage s'assoit sur le mur, le lundi suit la flêche "

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Droit devant, comme un lundi d'automne, rue de la Tourette à Lyon, qui se prend en diagonale du boulevard de la Croix-Rousse et descend en pente douce jusqu'à un coude, puis en pente forte jusqu'à la place Morel. C'est un chemin ancien puisque c'est une partie de la Montée des Carmélites qui était l'une des trois sorties de cette partie de la ville avec la Grande Côte (d'où viennent souvent nos graffs), et la Montée St Sébastien, (où  se prend un bout de la "ficelle" à station Croix-Paquet). Ce chemin est resté longtemps rural et a été construit au cours du XIXem siècle. La rue est consacrée aux logements (choc des photos) où vivent des drôles de gens aux cheveux rouges, aux cheveux verts , ils se nourrissent principalement de baies sauvages, d'amour, et d'eau fraîche, on compte dans cette rue pas moins de quatres experts comptables, mais là, pour les trouver, il faut suivre la flêche. Comme un lundi, on va compter...

mercredi, 05 novembre 2008

Saturation sémantique

" Dans la salle de billards, un bleu qui mangeait du bleu, posa son bleu à côté du bleu et tacha le tapis vert. Dans sa hâte à le détacher, il renversa son verre de gros bleu qui tacha rouge le tapis vert. Il essuya la tache de la manche de son bleu (notre héros est un col-bleu blanc-bleu, rien d'un bas bleu). "Ainsi, pensa -t-il, ils ne verront que du bleu". En se baissant pour juger de l'effet de son travail, il heurta la bande du vieux billard, et au coin de son oeil bleu se donna un bleu qui tourna vite au jaune. "Nom de Bleu !" conclut-il, vert."

"Que du bleu" -  Extr: "Bleu", OULIPO, "Maudits", Mille et une nuits( § Oulipo), avril 2003.

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Saturation photographique. La note bleue de l'Auditorium de Lyon dans la nuit, à rendre vert de jalousie l'Opéra de Paris...

Novembre 2008 ©.

mardi, 04 novembre 2008

Déjeûner en paix...

jardins2 cr.JPGUn mardi de novembre, juste au lever du jour, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon... Escaliers, esplanades et feuilles d'automne sous le ciel un peu rose. Avec les heures d'hiver, l'aube après la pluie  prend les couleurs des crépuscules du mois de mai, et la ville fond sur nous, comme un loukoum géant...

vendredi, 31 octobre 2008

Lorsque le faux prend la place du vrai, il faut bien que le vrai se dissimule...

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Le mur se dérobe dans une rue presque sans nom à Villeurbanne, les trous servent de portes au dessus d'une coulée bleue. Les fenêtres ont été murées, et les pièces, jadis carrées parfaitement délimitées n'ont plus le doux toucher de leurs tapisserie d'alcôve. On a écroulé les planchers. L'homme à côté de moi, porte une casquette vissée et une veste bleue dans les tonalités de la coulée, je regarde le bâtiment, et il montre du doigt, d'abord à droite: "Ici c'est la cuisine, puis au milieu, l'entrée,  le salon et là ..  euh.... c'est là que j'habitais" comme je ne réponds pas, il sourit et ajoute:  "Enfin si on passe par les trous, de l'autre côté, on voit..."