vendredi, 20 juillet 2012
Aux blues des volets clos
Images de ceux qui sont partis dédiées à ceux qui restent...
Premier volet à l'ancienne, store à lattes, jalousies, sur fond de façade cacao. Les Robbe Grillet sont partis en vacances à Marienbad (comme l'an passé, elle ne se souvient plus, il faut qu'il l'y emmène), je tente un raccord littéraire avec des bouts de ficelle, nous qui restons sans vacances, cloîtrés devant les jalousies, (d'habitude c'est derrière), nous ne savons pas avec ce genre de matériel, si quelqu'un ne surveille pas la rue, peut voir sans être vu. Puis arrive un moment où tout semble pareil, à guetter les premières feuilles de September, à retrouver l'amant ? Qui fût dedans, s'en va dehors. Que fait-il ? Lui dont l'aspect broussailleux noircit le cacao et frappe à ce volet. Une bouche suppliante mange le mur. L'ombre porte le feu et le sombre amoureux se cogne aux volets clos d'une pauvre femme sans coeur...
Volets jumeaux, vilains volets, un modèle pour les temps à venir, pas question de rigueur, et pas d'austérité ah mais ! ah mais ! (mots bannis), on aimera ces volets tristes avant de les retrouver furieusement à la mode. On s'exerce à perdre peu à peu, le goût de rire, de vivre, l'envie d'avoir envie, à trop les regarder, ces volets, on se dit qu'ils sont d'un genre doué d'insignifiance, d'une façon si modeste d'insister sur l'absence, même ouverts, une présence, même la plus enjouée, n'y pourrait rien changer. Juillet en plein hiver, c'est la couleur des rues en retrait de la ville, loin d'elle et de ses jeux de lumière florentine. Ici, ça deviendrait une qualité hybride vue dans les coloris vus, revus, de saumon qui s'échoue sur la crasse, ces teints malmènent encore la mémoire du local sanitaire et social, on n'a pas oublié certaines vieilles salles de classe. La rentrée de rigueur, on y pense, en passant par ces rues parallèles près du cours Emile Z. à deux pas des Charpennes, ça ne rime plus mais ça pleure au delà du soleil qui dore un peu les murs des habitations collectives, masquant l'immense fêlures du vieux monde, à regret, il tient on ne sait comment entre les trouées des chantiers derrière les palissades. Un sans faute, pour la touche de neurasthénie estivale, le psychiatre a aimé, et moi, (moi, moi, moi on s'en fiche) j'émets (pour les "quand même") la réserve furtive avec un petit fond sonore (comme on dirait "un petit fond de Bartissol") pour remonter le moral (des troupes ?) hommage à ceux qui restent ? S'ils n'ont pas peur de passer au volet suivant, plus classique et sérieux...
Sérieux, fraîchement refait. "C'est Volet blanc § blanc volet", dit l'adage du poète ivre de Tao. C'est aussi la devise du peintre (en bâtiment) féru de Yop à la vanille. Monsieur Maurice Leblanc réside ici, lui qui fût sans volets semble-t-il, il est passé avec son héros, puis il est reparti, emportant l'argenterie, envolée ! gros voyou ! nous laissant devant un carré blanc sur fond blanc d'une netteté tellement net(te) qu'on se passe de commentaires, sauf que non, parce qu'il faut la ramener, et que le père Kazimir, il va encore gueuler qu'on lui a volé son volet, volet tagué ô vol du blankvoléchpoutnick pièce maîtresse de l'exposition bien sûr, je saute sur l'occasion pour glisser un petit lien commercial, pour le plaisir d'offrir à mes lecteurs chéris une page de publicité locative, pas bien maline, je sais, je sais, (pour une fois, je reconnais :)
Après qu'on nous zute rebattu, (rabattu ?) les oreilles avec la fumante maison bleue, devenue respectable musée du koala ex. chevelu, on s'est aperçu que non seulement la maison bleue n'était pas bleue mais aussi c'est plus grave, qu'elle n'avait pas de volets, hérésie, pur scandale pour la culture hippie, le paradoxe séduit mais on ne saura jamais comment ils s'envolaient sans volets, les zipis quand ils tiraient (sur) la Marie-Johanna, alors qu'on sait qu'ils cherchaient la planante... Plus philosophiquement, je tiens à rajouter une bonne pensée volée aux gars du bar tabac "chez Marinette", qu'une maison sans volets "c'est comme un vélo sans guidon" ou (un spécial, pour les dames ou les demoiselles) "comme un baiser sans moustaches", (ça, c'est de Clarck, il (me) l'a prouvé si souvent). Pour les analogies, je vous laisse à l'infini, compléter... Après la détente c'est Hector, maître du chant d'été qui vous présente la maison rose aux volets bleus un peu grisés presque fermés, (mais la maison d'Hektor avait des volets verts très beaux et bien ouverts), les volets bleus ont été vus, photographiés aux alentours de Wilson Place, entre deux rues en pleine déconstruction. Sinon, Les Berlioz sont à l'Alpe d'Huez. Voilà pour les nouvelles. Que voulez-vous savoir d'autre sur les couleurs des closeries à nos volets clos ? Que c'est beau le bleu grisé sur une façade hâlée sans un soleil, quand tous les volets sont ouverts ce qui s'avère, si on y pense, un grand mystère presque aussi difficile à résoudre que le Rubycube de Kandinsky...
La vie ferraille vers la rue de l'Hector, (encore lui), volets fermés en rez-de-chaussée, avec les fils de la machine à coudre branchés sur la chevillette de l'entrée, autant vous dire que l'endroit est déjà frappé de servitude, (on dit d'alignement, ça dit ce que ça veut dire), il en sera fini dans un futur très proche, des volets crades sur fond pisseux d'art brut, (on appelle ça une "peinture au torchon" dans les milieux "brico" ceci est devenu "très-tendance" chez les bobos huchuyéyés qui vous confirmeront qu'on intitule aussi cette pratique, la "peinture essuyée", mais enfin bon, comme disait Melle Pugeolle en rendant les copies de d'instruction civique aux enfants poétiques et précoces suicidés de l'institution (que nous fûmes), je cite notre vécha maîtresse : "y'a torchon et torchon", dans notre cas de figure, nous offrirons la version que vous choisirez, toujours en forme de clos des Dugris partis chercher du bleu à l'Ouessant, volet à chagriner les cieux en façade de pur style dépressionnisme urbain. Une image qui ne pourra arranger le moral de ceux qui restent. On les a vu partir les Dugris, chargeant de bon matin le coffre de la Mégane : serpillières et mouchoirs, et la série des pots, des bacs à géraniums, avec les tuperwars, les casseroles en Téflon + cactus moribonds qui habillent d'ordinaire les rebords des fenêtres. L'été, tout s'en irait, adieu ! bassines, serviettes, torchons pour mettre ses mains, torchons pour la vaisselle, guenilles et gants de toilette ! des choses mises à sécher, avec les petites affaires qui quelquefois s'échappent des rebords pour flotter en plein ciel,s'écraser tomber à nos pieds, quand les yeux visent plus haut, un sacré matériel de nuages embarqués, qu'un vent léger promène, caressant nos paupières battant comme des volet... etc... etc
Rose c'est la vie, les volets roses tagués, ça c'est du rez de chaussée ! vu du côté du très beau quartier des Chartreux, avec hors-champ, mais quel panneau ! un parking à vélos, ouvert l'été, la critique a aimé le regard gamin de la bête qui dit "ok", (on suppose qu'elle le dit) un air de la vacance sur du clos pas fermé, la bête est sympathique, signée d'un blaze dont je ne sais rien... la prochaine fois en exclusivité estivale, j'ouvrirai les prévisibles volets de ceux qui restent.
Lien : Si vous avez loupé le début, tant que juillet sera chez nous, le mois du volet vous pourrez cliquer ci-dessous :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2011/09/07/pr...
Playlist des gens partis : 1/ Chenard Walcker : "Blues" 2/ Mississipi Fred McDowell : "You got to move" 3/ The Kinks : "Holiday" 4/ Charles Patton : "Green river blues" 5 / John Cage : "the seasons "(Summer) 6/ Scott Walker: "The windows of the world".
Nota : pour les passionnés de volets, un coup de souris (ou de traque-pattes) sur les images et vous aurez le privilège de retrouver nos volets grandeur nature sans même vous lever de votre chaise-longue.
Photos : Enfin, pour en finir, juste avant de sortir de l'étuve intenable d'un Lyon merveilleusement désert, c'est pas mal, entre deux trains, de s'amuser ici et là, à glaner du banal estival à la périphérie, comme je pensais bêtement qu'en sortant de Lyon il ferait plus frais, c'est idiot... (là aussi je reconnais), j'ai testé pour vous les volets de banlieue (disons de la banlieue mitoyenne,) à Villeurbanne exactement ; images volées et repérage en volés lov' entre les stations de métro, Charpennes et République, sauf pour la dernière image saisie en remontant les pentes vers les rues de Flesselles, Ornano, qui mènent aux fraîcheurs des terrasses arborées du Mont Croix-Rousse. Un billet sous le signe de la clôture, c'est déjà un présage, ou disons un sujet... Ouvrir/ fermer/ Que peut-on peut faire d'autre ? Avec si peu, et de la volonté, on parviendrait à ouvrir fermer : sa vie, ses portes, ses yeux, sa bouche, les flux, les fûts, les dossiers, les boîtes, les coeurs, les livres, les robinets, les fenêtres... et surtout ses volets !) j'ajoute au babillage, une petite dédicace pour celui qui ne s'est jamais battu contre un ou deux bons battants de volet à l'ancienne, (puisse-t-il connaître un jour cette joie formatrice), quand triste hélas ! il se retrouve (et moi aussi) à tourner, de nos jours, la manivelle ou plus exactement à pousser un bouton de science fiction de la collection PVC enclenchant l'ouverture ou la fermeture automatique de ses volets roulants, plus un effort à faire pour gagner ou perdre son bout de ciel, alors que rien au monde n'est plus émouvant, vu d'en face, qu'un homme ou une femme ouvrant et fermant ses volets (qui grincent de préférence) de l'aube à la nuit et réciproquement. Mais voilà, bonnes gens, on l'a dit, on ne le dira jamais assez : on n'arrête pas le regret.
A suivre, peut-être....
Villeurbanne/Lyon © Frb 2012
vendredi, 06 mars 2009
Boulangerie - Tapisserie
La boulangerie fait tapisserie les jours de fermeture.
Photo: Vieux monde et nouveau monde exposés en remix, sur une ancienne façade de la colline travailleuse. Quand la rue des Pierres-Plantées se prend pour le Bronx, mais ne mène pas ailleurs qu'au Boulevard de la Croix- Rousse, sans ses bruits de métiers mais encore sous la protection de feu l'inventeur Jacquard (en statue), d'un vieux manège, d'un gros caillou. Le tout hors champ, vous vous en étiez aperçus, j'espère... A découvrir toujours tout droit et toujours en montant... Lyon, mars 2009 © Frb.
dimanche, 18 janvier 2009
Comme un dimanche
Nappe à carreaux, calendrier des postes, et brioche pralinée, (oui, j'ai regardé ;-) derrière les rideaux "bonne-femme" d'une petite maison des pentes de la Croix-Rousse à Lyon. En fait, ce n'est pas du tout une petite maison, juste un fragment d'immeuble ancien vu rue Pouteau, une rue qui a cette particularité d'être un peu rue et un peu escalier. Comme un dimanche d'hiver où l'on ne sait plus très bien où est la ville, où est la campagne... Les escaliers menant à la colline sont durs aux frileux miséreux, et il n'est jamais vain de faire une halte, pour contempler les jupons de ces fenêtres aux motifs d'une naïveté désarmante... Fleurs des champs, petites silhouettes de coqs, ou farandole de chiens. Il se trouve que de temps en temps, une petite naïveté désarmante, qui vient à nous sans trop prévenir: ça repose.
Rideaux "bonne-femme" sous l'éventail : ICI
Autre modèle proposé par la maison : ICI
Photo: Cuisine sur rue. Rideaux "bonne-femme", rue Pouteau. Lyon. Un dimanche de janvier 2009.© Frb.
23:50 Publié dans Balades, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mercredi, 12 novembre 2008
Comme un mercredi ( tête au carré )
Vu Montée de la grande-Côte à Lyon, un graff minimal transformant l'élément du paysage pour tirer au bout de sa flêche, un petit bonhomme clivé.
21st century schizoïd Man?
00:35 Publié dans Art contemporain sauvage, Certains jours ..., De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
mardi, 11 novembre 2008
Chez Albert ( tête à l'envers )
Albert va mal. "Glacé comme un marron", nous dit LA DAME DE L'EVENTAIL. Et si, pour consoler Albert, nous l'invitions au restaurant ?
J'ai testé pour vous, il y quelques temps, le restaurant Albert qui se trouve 10, place Fernand Rey à Lyon (pas loin de la place Sathonay ). Je n'ai ni actions, ni ronds de serviette à mon nom chez monsieur Albert, mais je sais qu'on y est cordialement reçu, et qu'on y mange très bien . Avec un tel prénom à l'enseigne, on s'attendrait plutôt au rituel bouchon, sa quenelle, son clapion, que nenni, mes amis, c'est du chic et de l'invention, mais du chic des plus décontracts, de la fraîche cuisine aux petits oignons. De préférence, pour les fauchés, il vaut mieux se faire inviter, le menu est sûrement aujourd'hui à plus de 30 euros, mais ce bon Albert Thibaudet en serait ressucité dès le premier apéro, ensuite tout va très bien jusqu'au café + digestifs, c'est loin d'être "la fin des haricots". Enfin, je suppose car, pour tout dire, je ne me souviens plus du tout du menu, je n'y ai pas touché. L'invitation m'était venue d'un monsieur si beau et si interessant, (un certain Jean, avec un visage de voyou au regard tendre et bleu), que j'en oubliais de manger... (Lui aussi d'ailleurs il me semble, sans vouloir me vanter) - Tout devient si troublant dès qu'on entre dans ce restaurant - C'est là entre deux petites grenouilles sur leur nid de pommes sautées (Albert va me tuer, je sens, pardon monsieur le restaurateur) que le Jean mystérieux, au velours capiteux, me dit d'une voix très assurée: "T'as de beaux yeux tu sais !". Alors évidemment dans ce cas de boniment, il y a pour les dames une réponse toute trouvée qu'on n'hésite pas à dire deux fois de peur que le monsieur n'ait pas bien entendu ... Hors d'oeuvres et plats du jour, le tout à l'avenant. Un grand classique du genre ! ( Heureusement, qu'un ami caché derrière un miroir sans tain avait filmé la scène de mon premier bout de chemin avec Jean, (grâce à la fonction vidéo de son téléphone portable). Comme ça je peux vous la montrer, de l'extime! rien que la vérité. Il est des jours où la vie est un roman qu'on peut se repasser en boucle ad vitam eternam, il est des soirs où ma ville retrouve ses brumes...
23:05 Publié dans A tribute to, Affiches, panneaux, vitrines, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 14 juillet 2008
Comme un lundi (de 14 Juillet)
Le 14 juillet tombe un lundi cette année...Et tout le monde a fait sonner son réveil, pour partir le plus tôt possible voir le défilé...(Choc des photos)
11:29 Publié dans Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 06 juillet 2008
Comme un dimanche
Rue de la République à Lyon. Deux dames assises sur un banc face au magasin "Jolidon". Le magasin "Jolidon"est un magasin de lingerie féminine et masculine ! Ceci expliquant imperceptiblement cela ...
08:08 Publié dans Certains jours ..., De visu | Lien permanent
Rideaux bonne femme
07:43 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 03 juillet 2008
Fenêtres sur ciel ?
Vue côté pile à Villeurbanne au deuxième jour de juillet. la maison sans fenêtres (poids des photos), sorte d'anti maison et parfaite antithèse de la maison aux 365 fenêtres que je vous ramènerai un jour... Encore un bâtiment frappé de servitude, comme nous autres...
00:05 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 28 juin 2008
Casser tout
"Mon village ,mon quartier a changé.On a tout cassé et moi avec" ... disait un vieux monsieur qui avait longtemps vécu là .
01:28 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 27 juin 2008
Fenêtres
"Je pourrais retracer ma vie comme une succession de fenêtres"
JB PONTALIS in "Fenêtres" (Gallimard 2000)
12:41 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Vie,mode d'emploi
Fenêtres immuables d'un bel immeuble ancien avec vue sur le Rhône, quai de Serbie,en direction de la porte dorée du Parc de la Tête d'Or à Lyon. Photographiées d'une piste cyclable.J'ai toujours eu un faible pour les volets extérieurs aux matières et couleurs tendres.Allez savoir pourquoi ?...
11:44 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Ronds ou longs
JEAN GIONO (1895-1970) extr. "Rondeur des jours" paru dans "L'eau vive" avec "L'oiseau bagué" (gallimard 1943).
Vis à vis ronds et longs aux formes incompatibles vus à Lyon Presqu'île,un jour rond de juin 2008.Tandis qu'ailleurs,je ne sais toujours pas où,précisément,Marc l'Epistolaire soucieux de sa récolte annonce son éloignement pour cause de travaux des champs...
11:15 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Dépendances
Villeurbanne place Wilson.Echaffaudage ,un travail colossal réalisé par un tout petit homme vu de loin.
10:55 Publié dans De visu, Mémoire collective | Lien permanent