dimanche, 24 février 2013
L'inertie du particulier
Nous ne sommes pas sur cette planète pour quelque chose. Le tout est de passer le temps ce n'est déjà pas très facile. Tous les moyens employés (poésie, action, amours) laissent un drôle de goût dans la bouche. C'est pourtant ce que nous avons de mieux. Il faut donc s'opposer à tout ce qui limite leur utilisation. C'est pourquoi l'action et l'écriture n'ont de valeur que libératrices. C'est pour cela que j'ai dit que le poète doit être un incendiaire et je le maintiens.
Lettre de Guy Debord (1931-1994) à un ami, écrite en 1951
Rien d'autre ici qu'un monde érigé en dortoirs, une cité pragmatique qui s'étend se répand à perte de vue, remplace, peu à peu organise les vies des janfriquets, le quartier des jardins ouvriers d'autrefois né des rêves socialistes de Lazare a été lentement balayé, hier, partout, ici, par la moindre fenêtre on contemplait les arbres ils fleurissent au printemps, et plus loin la montagne porte un temple doré, le parc de la tête d'Or caressait ces espaces. Les arbustes ouvriers, petits monts de Cocagne aujourd'hui sont passés sous l'engin de métal. L'agent immobilier, frotte ses grosses paluches sales. On fête sa réussite au restau des étoiles. Des pots de vins sous silence, et des expropriés avec des protocoles de relogement véreux. L'homme accompli exalte et forme des envieux. Quand les lueurs bleutées de mille téléviseurs s'allumeront en même temps vers dix-neuf ou vingt heures, oubliant le brouillard, l'ultime grenade fruitée du malin cacographe sera dégoupillée.
En nous cette immanence fonde la quête et le nerf d'une paix introuvable, oeuvre à l'inexpressif, aussi inexpressif est ce renoncement qui gagne comme l'air morose vient à nos têtes entrées furtivement dans les barres. On vous en dessinait jadis l'abrutissement avec des mots frondeurs et de la profusion, cherchant à en découdre afin de s'archiver, d'inventer d'autres mondes et un autre langage contre tout l'univers devenu cet album d'images publicitaires, ce débit obsolète d'un siècle compassé - et la mort de l'art même à peu près consommée...
Ici, notre corps tangue imperceptiblement entre la peur du sang (un mauvais sang/"rentable") et le balbutiement d'un fleuve large qui cache un psaume hurlant au coeur d'un tourbillon ou peut-être un plongeoir en forme d'échappée.
Là-bas, en bord de Rhône, on a vu une silhouette, allongée sur une planche entre les gyrophares. On ignore quels regards s'agglutinent si nombreux vers ce pont, aux croisées d'une brasserie d'opéra et d'une forêt bancale, dans les brumes du soir vont à pas de fourmis nos histoires et nos oraisons. Des nouvelles de cette vie, gisant dans une enveloppe couleur d'aluminium, sont remontés trois mots: "pronostic vital engagé". Trois mots à la surface, dans du papier journal pour évoquer deux mondes, c'est tout ce qu'on en sait.
On aperçoit encore des ombres en habits noirs de ces personnes placides qui affirment avoir eu une drôle d'appréhension en traversant ce pont, juste avant l'accident, et figées comme aux berges, on avait planté là, des orchis anthropophora qui évoquent l'idéal du petit homme pendu dans des pots de géants.
Ces gens qui étaient là, n'avaient pu faire un geste comme s'il était normal qu'une poignée d'êtres humains qui reviennent comme des ombres d'un soir au cinéma n'osent se mettre en travers d'actes qui les dépassent.
Comme s'il était normal, qu'au nerf d'une paix hantée de baumes et de violence, une minorité faible, un instant lâche le fil.
Comme si cela encore, procédait d'une normalité, où certains sans profil dégagent un jour la place, et que d'autres plus veinards y affinent les chapelets de leurs condoléances qui n'ont pour seule histoire que de s'émouvoir eux-mêmes de n'avoir pu agir conformément à ce que leur inspirait leur conscience, leurs paroles ou leur éducation.
Plus loin, le drame est sourd et presque aux bas étages de la ville sous ce pont qui relie la mairie aux quartiers les plus riches, des hommes ont protégé le sommeil de la ville ; deux gendarmes, des jeunots, et anormalement pâles, nous demandent de ne pas traîner là, les curieux, sur ce pont, une vingtaine de paires d'yeux penchés sur une rambarde, ne sembleraient que faibles, comme cette dame et sa fille qui voulaient témoigner:
- "pour une fois qu'on sortait, qu'on pouvait se distraire, on revenait tranquille, de voir un court-métrage, on passait par ici et de l'autre côté, on a vu l'homme bizarre qui balançait une jambe par dessus la rambarde, nous on a paniqué, on n'avait pas de portable, le temps de traverser... C'est grâce à lui, voyez (elle montre avec son doigt) le jeune homme blond, là bas, avec son scooter bleu, il a tout essayé !".
Le jeune homme, replié, semble vieux et voûté, il a 18 ans, presque. Entouré de la foule qui grossit peu à peu, il est là, tête baissée, face à deux pâles gendarmes qui voudraient bien comprendre et j'entends quelques bribes au jour crépusculaire encore à l'heure d'hiver:
- "j'ai tenté ce que j'ai pu, j'ai rien pu empêcher, j'aime pas l'eau, j'en ai peur, je sais même pas nager..."
le jeune homme est petit, il paraît égaré, il a gardé son casque volumineux, qu'il tient dans ses bras comme on tient une fiancée, il sanglote nerveusement, le gendarme a posé une main sur son épaule il tapote, c'est un frère, un vrai gardien de la paix, en trois mots répétés, il apaise, il console:
- "ça va aller, ça va aller..."
L'autre gendarme, a repris des couleurs, rôdé aux pires épreuves il garde le sang froid de la horde.
Voix du consolateur au jeune homme:
- "vous avez essayé, vous n'avez rien pu faire... Qu'est ce que vous pouviez faire ? C'est la vie, c'est comme ça".
"C'est la vie", c'est jeté ! d'un désarroi réel, urbain très ordinaire, d'autres y voient une scène rare, comme dans un long-métrage qu'on ne tournera jamais, dressent le plan plus spécial, d'un pseudo reportage, en direct, comme on tweet en deux phrases une histoire formidable à la gloire éphémère d'un scoop émotionnel le buzz est à portée et l'instant à choper béni par l'Instagram des photos-choc-express grâce au zoom, et contents, ils kiffent grave l'accident.
A l'autre bout du monde, les petites scènes saisies juste après les sirènes rapidement se propagent et pour le récepteur se transforment en spectacle, sans aucune conséquence. Fort délicieux instant, d'un côté le frisson et de l'autre l'extase.
Je reprends mon vélo quelques minutes vacantes, où deux adolescentes fardées comme Beyoncé, ont osé un selfie sur fond de deux gendarmes, entourant un jeune homme en plein effondrement.
C'est le monde tel qu'il est, vide sur nous, vide encore sa fabrique de cynisme qui devient coutumier d'autant plus coutumier qu'il rit des incidences ; autre mauvais plongeon d'une usine à divertissements qui ronge le paysage pour n'en faire qu'un décor où nos bouches creusent le vent. Mais grâce à l'éloquence, grâce aux lol et aux smiles, on prendra des notes vagues sur cet homme ivre mort qui roulait dans sa cuite sur le pont aboulant quelques phrases en désordre menées par le vin fou versifiant son palais, feu follet en zig-zag du fantôme égaré au royaume de la mort, il semblait dans sa crasse pourtant moins perdu que nous et nos étreintes (vite !), nos entrains (versatiles), les petits états d'âmes nous recueilleront pétris des meilleurs sentiments, outragés à toute heure, puis oublieux souvent, plus ou moins esseulés sur fond de ces fringales qui ne peuvent s'assouvir. Quelques non-connectés sont sur le bas-côté, les autres s'en balancent.
On se disait peut-être que ce monde sournoisement s'infiltrait en nos sens, comme si nous devenions les mauvais comédiens d'un décor saturé, cinglé d'hommes chancelants, face à nous, il y a les mêmes, des créatures béantes qui se meurent, ou se battent / on s'émeut, on s'en fout / d'autres suréquipées prêtes à juger de tout ou rien, n'importe quoi, observent au dégommeur des gueux sur une place.
Les images des "people" en couverture d'un mag' s'exhibent sur des lueurs, dont celles du soir effacent la vue de l'accident brodant pour un violon et une valse du bon temps photoshopé glamour, pure merveille droite et fière, tandis que l'antidate à mon calendrier vous ferait un jour croire aux pouvoirs prodigieux de mon marc de café.
Déjà l'oubli nous vient, sans un mot pour les actes et les êtres qui nous fondent, telles, sous ce gris souris, toutes les affaires reprennent ; pendant qu'on nous amuse, des petits hommes s'évadent sur un chant de sirène. Les berges à nouveau propres, et la fête continue.
Le lendemain, sans un pli, le travail sa valeur et son bleu reblanchi prenaient sous les chaufferies l'air des feux immortels, rien d'anormal alors que le soleil du soir soit devenu si noir.
Voici venus les chants des soldeurs de l'espace où la chauffe des cerveaux qui ciblent le petit d'homme le heurtent contre la page d'une ultime pluie d'hiver, voilà les vieux glaneurs entrés dans la corbeille qui se cherchent un bosquet et deux balles pour bouffer, voilà les caravanes des petits morts en flaques passant silencieusement sous les plinthes des cabanes frappées d'alignement où mon carnet poreux éponge la forme des mots en coulée d'encre et d'eau, la phrase s'y effaçant à mesure qu'elle décrit l'évènement par un lent processus de désintégration, quand la conscience de soi ne peut plus être fidèle aux paroles ou promesses librement énoncées, les caractères liquides forment un voeu liquidé, retournant au fleuve noir, tel on lance une bouteille qui ne trouvera jamais de terre où s'échouer, au lieu prédestiné à dire des fluidités, (le "carnet cependant, s'appelle Clairefontaine").
Une pluie de confettis pour nos jours abolis et nos soirées sans fête. On pourrait presque émettre une de ces bonnes pensées en l'honneur de ceux qui griffonnent traçant leur vie sur des lots de carnets, par exemple on dirait: "n'est pas diariste, qui veut". Ca ferait son petit effet, comme un texte vaseux de l'être qui soupèse sa supériorité, poète sage comme un prêtre portant dans ses attraits tout le silence des autres, pygmalion de papier au défi de sauver ceux qui sans volonté rasent un peu les affiches (autant que l'entourage) sous les éclats louables du printemps des poètes ; des traits biffant le mot qui n'est jamais venu, recueillent dans le limon la vie majestueuse, autant que sous le ciel on passera à travers les notes vite esquissées sur les chiens écrasés d'une ville à la page.
Le printemps des poètes, ne m'a pas traversée, il a plu ces jours-ci, une pluie de poème lâche, ça trempe et me suffit. Une de ces pluies corsée transformant le carnet en ménagerie spongieuse, de pleins et de déliés remuant dans la flaque, un verbe submergé. De l'écrit ne subsiste qu'un fourmillement discret un peu d'humidité en glissement vers l'informe d'insectes cuirassés et de bombyx mornes voltigeant sur des larves, un gros scarabée luit de gris-métal noirci dilué dans l'eau froide rend au gris le plus juste aperçu de cet état de perte de la valeur intense, une lâcheté pour soi-même jusqu'à l'inexprimable et la révolte lourde dans son pas de muet étouffé tel symbole des sauceries de la quête et du verbe coulé.
Sur ce pont j'ai pensé pour ramener un texte plus ou moins lisible (tant bien que mal), recourir au copier-coller, mettre un semblant de jeu sur ces paquets d'impasses, et le gai désespoir à présent compressé, je deviens ce buvard dont les signes compliqués, donnent une chose simple à voir.
Comme les fleuves nous mélangent, ils engendrent en leurs flux deux mondes inconciliables juste après l'accident du côté des bateaux, on voit des messieurs dames qui goûtent le vin du soir servi avec suprêmes d'écrevisses au Champagne, juste après l'accident d'autres vont danser enfin, jusqu'au bout de la nuit au dessus des cadavres puis s'extasient dès l'aube à la vue des reflets d'un Sofitel qui brasse une seconde les lueurs d'une berge à la mode propre et douce, assez gaie.
Photo: Le monde à ma fenêtre, 5 ou 6 ans après, (sans bouger de mon fauteuil, ni du votre), remplace les ateliers des artistes (trop glodytes), et les jardins prolos au bazar de poireaux, pommes de terre et lilas (trop modestes !).
Vidure. Work in progress. © Frb 2013
jeudi, 26 mai 2011
Petite musique d'attente...
Quelle vie de chien !
HENRY MILLER, (cité par Brassaï in "Henry Miller, rocher heureux"), éditions Gallimard, 2001.
Si la salle d'attente ne vous plait pas, en cliquant, vous serez orientés dans une autre
Présentation
C'est juste une salle d'attente dans une petite ville de province. Les trois hommes qui s'y trouvent semblent se connaître un peu de vue, ce sont des vieux, à peine bourrus, la fidèle patientèle d'ici. Ils se regardent avec bonhomie, tournent sans les lire quelques pages de revues, un geste machinal, un choix restreint : "Le point", "Paris-Match", "Femme actuelle". J'atterris à cloche-pied, dans cette ambiance à la fois pudique et rassurante, j'entre sans bruit je suis accueillie par un "bonjour" très accueillant, trois bonnes têtes avec des sourires plutôt "gentils"... Déjà ça paraîtrait un peu anachronique en ville où les salles d'attente (celles que rarement j'ai fréquenté, me paraissaient glacées parfois presque menaçantes). Bien sûr, il y a ce silence lourd de sens, de non-sens, souvent gênant où le moindre bruit d'une page de revue qu'on tourne, le moindre craquement de soulier paraît s'amplifier à tel point qu'on n'oserait à peine bouger le petit doigt, mais ce sont les silences spécifiques ou "spéciaux" des salles d'attente en général, quand celles-ci ne sont pas envahies (une nouveauté qui se répand bien, hélas) par des fonds musicaux imposés, souvent odieux, la dernière salle d'attente que j'ai cotoyée, m'ayant offert contre mon gré, environ une heure des "plus grands hits d'Eddy Mitchell", (certes en sourdine, mais entre nous, c'est pas humain), tant qu'à faire je préfère un bon gros silence même s'il pèse un peu, beaucoup, voire lourdement. Ici, rien à faire, faut que ça cause, faut que ça vive. Faut toujours qu'on dise quelque chose. Un homme ouvre la conversation à propos de "l'accident du pont", une actualité qui détrône le scandale des notables trousseurs de dames, à Paris ou en Amérique, la seule actualité, dans ce petit pays, qui vaille la peine qu'on s'en soucie, c'est l'accident, dont la photo (une moto, une voiture ratatinées contre un poteau), un récit qui n'omet nul détail, ont fait la une, du petit journal local. Ici, chacun lit après le déjeûner, ou le dîner, "son" journal. C'est un rituel, c'est sacré. Après, on en parle, on en reparle, dans la rue et dans les commerces, au village, dans les chemins entre les champs de coquelicots... Ici, la parole s'ouvre, juste un peu et les langues se délient, mais pas trop. J'accroche sur mon col (je sais, c'est pas joli joli...) un petit micro cravate, j'enclenche le dictaphone. Le temps d'une brève causerie ; telle une trace légère, autant dire, presque rien...
Situation
- Je ne savais pas qu'il y avait une boulangerie aux Indres...
- Tout le temps !
- Ah ça oui ! y'en a passé trois quatre, mais y'en a toujours eu.
- Ah ben oui !
- C'est arrivé vers quel endroit ?
- Vers le pont des Tarets, ça fait un genre de bosse, elle est partie sur la bosse.
- Le poteau il est là, tout seul au milieu du parking...
- Aller prendre le poteau en plein milieu, faut l'faire !
- Ah ben mon vieux !
- Oh oui ! on est peu de chose...
- Et le père qu'a tué son gamin, 17 ans... Vous avez lu ? Ben bon sang !
- Elle était toute neuve la voiture, le motard l'a pas vue, le gamin il est mort pendant le transfert.
- Ces motos, ça fait peur...
- Mais non ! c'est la paraffine qu'y avait sur les pneus.
- Le gamin c'était le passager, il était devant, assis à côté, ça a toujours été la place du mort... Le père a freiné mais c'est l'auto qu'est partie dans l'autre sens.
- Ben vieux ! Pour la mère c'est terrible !
- Et pour le père ! Il a tué son gamin. Ils en avaient pas d'autre. Quand ils se trouvent tous les deux, ça doit pas être facile, le soir au souper, j'sais pas ce qu'il peut lui dire à elle, ben bon sang ! ça doit pas être facile d'en causer, faut que le couple soit solide après.
- Ouh ben ! C'est pas sûr qu'elle pardonne, si elle est rancunière, c'est fini, ça y fera tout craquer...
- Y'a pas que ça, y'a l'alcool, y'a la drogue...
- Non mais là, c'est un accident, y'a pas de drogue, pas d'alcool ! et pis de la drogue y'en a pas tant que ça.
- Non, pas tant ! pas dans nos petits pays. (silence long, lourd, gros soupirs, le vieux monsieur en face a l'air de réfléchir, profondément...)
- Alors c'est le destin. Ca peut pas être autre chose.
- Oui, c'est le destin, ça a été écrit comme ça. (silence long, très long)
- Hier on a enterré le docteur, vous avez lu ?
- Oui, y'avait du monde ! ça tenait pas tout dans l'église. Il était vieux.
- Dans le temps ils étaient deux, ça fait que l'autre est tout seul.
- C'est pas facile, hein ? On a beau dire ... La vie... !
- Oh non ! on a beau dire ! quand on peut rien y faire, on peut ben en causer jusqu'à demain...
- C'est bien ce que je dis, c'est pas facile."
Photo : Petite métonymie (de l'attente), ou portrait du patient invisible, ou encore un autoportrait ? D'autres verront un petit bout de salle d'attente, (et ils auront raison !) sans la musique, photographiée là bas, en douce... Je remercie, au passage, le Dr. VDB pour son accueil chaleureux et pour sa "bonne médecine". Un endroit on ne peut plus "sobre", mais finalement assez tranquille... Si l'on compare à certaines salles d'attente décorées hype et chic (avec fauteuils du genre "formes nouvelles") de certains cabinets où se pratique (de plus en plus, hélas) ce qu'on appelle de "l'abattage", (de patients comme du bétail, oui, c'est courant), je préfère un décor austère avec une médecine à visage humain, que le contraire, mais cela est très subjectif évidemment, et d'ailleurs il se peut que je m'égare dans un autre sujet vraiment problèmatique, peut être à suivre (?) Un certain jour (?) Qui sait (?) Mais comme je ne suis nullement pressée de fréquenter ce genre d'endroit, je ne promettrai pas ou le plus tard possible. Il vous faudra donc être patients, (si j'ose dire) ...
© Frb 2011.
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lundi, 01 novembre 2010
November (version réaliste)
Petite balade pragmatique et mentale à travers le programme d'information continu émis par une radio (d'information continue), écoutée toutes les heures...
Parapluies, actualité, Europe, avenir, manifester, les constructions navales, se positionner, les vivants, les projets, la pression, l'agriculture, le monde, dialoguer, le reste du monde, le journaliste du "Monde", la programmation, la politique, Sarkozy, les occupations, gérer, la catastrophe, les députés, les ressortissants, le spectacle, les réseaux, la séparation des pouvoirs, les préoccupations des français, un projet d'envergure, les propositions, le dollar, le G20, la vérité, se qualifier, Brice Hortefeux, les formalités, PSG, alpha, en bas de l'échelle, les affaires, l'état, les averses, restructurer, témoignages, refroidissement, potiche, convaincre, 40% des français, renoncer, la réforme des retraites, la Jordanie, erreur, mortier, Groupama, l'amendement, les préjudices, torpiller, les impôts, Laurent Blanc, explosion, revalorisation, fiscalité, le sérieux, viser, promulguer, maussade, moratoire, constructions, la compétitivité, les Etats-Unis, les experts, un carnage, préserver l'espèce, l'humidité, la capacité, la marge, la rigueur, le chef de l'état, les syndicats, l'Irak, la grandeur de la France, les pourparlers, se repérer, Dominique de Villepin, Eurodisney, oméga 3, le scepticisme, la voiture, la qualité, croire, tennis, internet, grossesse, saisir, familles, peur, adolescents, identité, 13500 tonnes, réalité, nouveau coup dur, surplus, révélation, les finances, les mesures, les magistrats, Edouard Balladur, le financement illicite, les dommages collatéraux, le tribunal de grande instance, l'inflation, la brutalité, l'histoire, Martine Aubry, l'incitation, porter plainte, feu vert, faiblesse, F.C Barcelone, souscrire, les points communs, aéroports, emplois, globalement, les économistes, Airbus, la Birmanie, purger, Roselyne Bachelot, le gaz carbonique, se connecter, plein essor, bonus malus, les partenaires, France-Télecom, les paradis fiscaux, le prix des appartements, le chiffre d'affaire, le tourisme, une note confidentielle, sans 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gouffres, Microsoft, 65000 km2, consulter, le moment venu, la feuille de route, statu quo, bilan, plomb.
Photo : Une grande tour d'affaires ouvragée en plaques miroitantes se reflète dans une flaque pas ouvragée elle aussi miroitante. photographiée dans les couleurs plus ou moins argentées du premier jour de November entre Charpennes et République sur le cours Emile Z. à Villeurbanne. © Frb 2010.
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lundi, 08 février 2010
Du pain et des jeux
" O gentilshommes, la vie est courte... Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois."
SHAKESPEARE: (Henry IV).
Avoir du pain sur le pain.
Tomber dans le pain.
Pousser comme du pain.
C'est fort de pain !
Pressé comme le pain.
Tirer les marrons du pain...
Nota : La célèbre formule "panem et circenses" = "Du pain et des jeux" date de l'Antiquité romaine. C'est Juvénal qui en est l'auteur. Il l'a écrite pour évoquer les besoins fondamentaux du peuple de Rome qui vivait alors dans la misère. Pour éviter les émeutes et les révoltes, les consuls et les empereurs ont organisé des distributions de farine gratuite, avec l'aide des boulangers devenus fonctionnaires d'Etat au 2ème siècle avant J-C. Cette tradition s'est maintenue jusque sous Aurélien. Et plus tard comme on sait.
Du pain et des jeux
et le peuple sera content,
il suivra aveuglément
les lois des Seigneurs-Dieux.
Relire de toute Urgence : GUY DEBORD: "La société du spectacle" 1967. (Bon pour ton poil ô mon lecteur!). Extrait choisi :
"Le détournement est le langage fluide de l'anti-idéologie. Il apparaît dans la communication qui sait qu'elle ne peut prétendre détenir aucune garantie en elle-même et définitivement. Il est, au point le plus haut, le langage qu'aucune référence ancienne et supra-critique ne peut confirmer. C'est au contraire sa propre cohérence, en lui-même et avec les faits praticables, qui peut confirmer l'ancien noyau de vérité qu'il ramène. Le détournement n'a fondé sa cause sur rien d'extérieur à sa propre vérité comme critique présente"
Photo : Détournement de pain. Photographié dans la vitrine du monopain de Lyon. Croix-Rousse. Février 2010.© Frb.
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