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vendredi, 29 mai 2009

Des rideaux et des femmes...

"Il y a une grande réclame de rideaux, chez Holman. De vrais rideaux de dentelles, avec des volants bleus roses. Un dollar quatre-vingt-dix-huit la paire, avec la tringle, les anneaux et le cordon !

Monsieur Malloy se redressa sur le matelas. "Des rideaux ? demanda-t-il, qu'est ce que tu voudrais faire avec des rideaux au nom du ciel ?

- J'aime les belles choses, répliqua madame Malloy. J'ai toujours aimé avoir de belles choses pour toi." Sa lèvre inférieure se mit à trembler.

"Mais ma chérie, s'écria monsieur Malloy, je n'ai rien contre les rideaux, je t'assure que j'aime les rideaux.

- Un dollar quatre-vingt-dix-huit seulement ! tu cherches à me priver de tout pour un dollar quatre-vingt dix-huit !". Elle reniflait, sa poitrine se soulevait.

"Je ne cherche pas à te priver, mais ma chérie, pour l'amour du ciel, qu'est ce qu'on ferait avec des rideaux ? On n'a pas de fenêtres !"

JOHN STEINBECK . Extr. "Rue de la Sardine", (traduit de l'anglais par Magdeleine Paz). Titre original : "Cannery row". Edition Gallimard 1948 (pour l'édition française).

 

fenêtres.JPGPhoto : La maison de monsieur et madame Malloy vue de l'extérieur. Rue Bonnet exactement. Sur le plateau de la Croix-Rousse. Ca fait des mois qu'elle est comme ça. Ca fait des mois que Madame Malloy elle pleure, parce que monsieur Malloy, il ne veut pas lui acheter ses rideaux. Mais "les hommes ne peuvent pas comprendre les sentiments d'une femme, ils n'essaieront jamais de se mettre à la place d'une femme". C'est ce que me dit Madame Malloy, quand je la croise à la boulangerie de la rue Bonnet. Elle a raison. Les Hommes ne comprendront jamais. Les rideaux, pour une femme, ça fait TOUT !

Photographié début Mai 2009 à Lyon. © Frb.

jeudi, 21 mai 2009

Increvable (1 an après)

Increvable.JPGL'année dernière exactement le 18 Mai 2008, je découvrais sur le chemin de la "Tordette", une affiche qui était déjà là depuis un an et sept jours. Soit en Mai 2007, si mes calculs sont bons et les images ne mentent pas. Choc des photos, je vous convie à cliquer pour un petit rétropédalage attestant du vrai de toute cette histoire, (petite histoire, bien sûr ;-) :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/05/19/in...

J'avais promis à mes lecteurs (chéris) que je retournerais en 2009, prendre des nouvelles de notre "increvable" DALIDA. Un an ce n'est rien dans une vie d'Homme, direz vous, certes ! mais un an pour une vie d'affiche livrée à tous les vents et autres hivers et printemps ... (quand on sait que certains graffs vivent une demi-journée à peine) bref. J'avais promis, et pour une fois (vous pouvez me remercier), je tiendrai ma promesse. Je suis donc retournée le 18 Mai 2009 sur les lieux de notre increvable. Juste pour voir...

Rien que du petit ordinaire qui n'empêchera certes pas, la naplète de tourner. Mais on dirait que ça serait comme une métaphore (du temps qui passe). Et ça serait comme si DALIDA s'accrocherait... Pour combien de temps encore ?

Rendez-vous donc le 19 MAI 2010 si l'on survit à DALIDA. Il serait tout de même impensable qu'elle nous survive ! Il va falloir encore attendre. Je sais c'est long mais bon...

Patience ! Patience...

A venir très bientôt (sur vos écrans) "Increvable 2098" remixed by Hozan Kebo. A suivre ici ou là...

Photo : Affiche du "Show Dalida 2007". Vue sur la place (dont j'ai encore oublié le nom !) tout près du parc de la Tête d'Or à Lyon. Ce qui s'appelle résister... Ou insister. Je vous laisse le libre choix du verbe, c'est la moindre des choses et surtout ne comptez pas sur moi pour vous coller ici une chanson de DALIDA. Ah ça ! non ... DALIDA, never, never. © Frb.

Voix et volutes

"J’appelle à moi les tornades et les ouragans
les tempêtes les typhons les cyclones
les raz de marée
les tremblements de terre
j’appelle à moi la fumée des volcans et celle des cigarettes
les ronds de fumée des cigares de luxe
j’appelle à moi les amours et les amoureux
j’appelle à moi les vivants et les morts ... "

ROBERT DESNOS. Extr. "La voix de Robert DESNOS" (14 dec 1926), in "Corps et biens". Editions Gallimard 1953.

vivants et les morts.JPG

Ros(s)er la vie en grises volutes. Les cigarettes de Robert D. ne connaîtront jamais, (on l'espère !), le sort de "la pipatati"... Desfois qu'il "leur" vienne à l'idée d'effacer carrément du poème, ces "ronds de fumée", et autres volutes Desnosiennes, pour livrer l'oeuvre enfin, nettoyée des scories, à nos chers têtes blondes. On enlèvera aussi peut-être des manuels, que Robert DESNOS était un mauvais élève, enfin, il n'aimait pas les cours, (ce n'est pas pareil), ni le patriotisme qui s'apprend dans les écoles, préférant lire des bandes dessinées, les revues "l'épatant", "l'intrépide" les feuilletons populaires, (dont Fantomas). Tout ce que les surréalistes nommeront plus tard : le merveilleux dans la naïveté populaire ou plus précisément encore je cite : "la poésie involontaire".

Les poèmes de R. DESNOS, de la fin des années 20's et des années 30's se sont inspirés de cet imaginaire très enfantin. Héros grandiloquents, Far West, et autres invincibles fous d'aventures. Les surréalistes reprocheront à DESNOS certaines oeuvres, oubliant que DESNOS fût d'abord un autodidacte à la vaste culture mais jamais un lettré, ni un savant. Il est vrai que quand DESNOS se lance dans l'alexandrin, celui ci a parfois treize pieds. Quelle importance ? Le treizième n'est peut-être (qui sait ?) qu'un petit vers offert par la maison et jeté par dessus les fagots comme il l'écrira avec belle conscience :

"Je ne suis pas philosophe, je ne suis pas métaphysicien ... Et j'aime le vin pur".

Ah ! l'imprudent ! après la cigarette, les cigares de luxe, le vin pur !  Il faudrait coller un avertissement sur ses livres : "Lire DESNOS nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage". Juste par acquis de conscience. Pas interdire. Prévenir nos jeunes ;-)

DESNOS, L'enfant terrible, le fou de liberté, appelant par sa voix, à minuit triomphant, les breffrois et les peupliers pour les plier à son désir. DESNOS se laissant adorer par des femmes qu'il n'adore pas, qui viennent à lui et obéissent. DESNOS faisant rougir sur ses lèvres les ouragans, gronder à ses pieds les tempêtes...

(Voilà ce qui arrive quand on boit trop de vin pur, quand on fume trop. Plus de bon sens !)

DESNOS appelant les fossoyeurs, les assassins, les bourreaux, les pilotes, les maçons, les architectes. DESNOS invoquant même la chair. (de sa chère) :

J’appelle la chair
j’appelle celle que j’aime
j’appelle celle que j’aime
j’appelle celle que j’aime...

DESNOS invoquant les vieux cadavres, les jeunes chênes coupés, les lambeaux d'étoffes pourrissant, le linge sèchant aux alentours des fermes, DESNOS par sa voix ressucitant les vieux cadavres, DESNOS rendant la verdure aux jeunes chênes coupés, DESNOS recevant les baisers d'ivresse des cyclones, DESNOS revêtant les vapeurs des fumées des volcans...

"Et Les ronds de fumée des cigares me couronnent".

Toujours par le pouvoir presque invincible d'une voix.

Ainsi monte l'appel. Et dans la nuit, la ritournelle, triture son fil*. DESNOS sait pourtant où il va. ( "Yvonne"* !). Il en appelle à tout ce qui existe, existera, gronde ou subsiste. Jusqu'au chaos. La solitude la plus extrême. Ce qui est effrayant dans le chaos, ce n'est pas la menace même, mais l'absence de tout repère fixe. Il y en a un pourtant. Yvonne. La seule que sa voix n'atteint pas. Unique chère (de sa chaire). Cette unique qui n'entend pas :

"Les maçons ont le vertige en m’écoutant
les architectes partent pour le désert
les assassins me bénissent
la chair palpite à mon appel

celle que j’aime ne m’écoute pas
celle que j’aime ne m’entend pas
celle que j’aime ne me répond pas."

http://kl-loth-dailylife.hautetfort.com/archive/2009/05/2...

Photo : Les rôle s'inversent sur cette affiche qui fait un peu penser à certains graphismes fin 60's début 70's, (à certaines images situationnistes entre autres). Supposons que ce soit Yvonne...

"Attendre que quelqu'un veuille bien m'écouter, que quelqu'un veuille bien me comprendre... Ils ne peuvent accepter une idée qui ..."

Une idée qui... Quoi ?

Attendre. Ne pas entendre... A quelques lettres près. Mondes en instance. Irréciprocités. Loi de l'offre et de la demande. Quête incessante... Ici l'affiche épouse le grain du mur. Un visage toise le promeneur d'un sourire mitigé. Des questions sont posées. Essentielles. Vu rue de Crimée (la belle graffée) sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

jeudi, 07 mai 2009

No blog tonight...

Soirée avec Kl-Loth ...

IMG_0002_2.JPG

Photo : Vous aimeriez savoir ?

Ah ! ah ! mystères de Lyon...

mardi, 14 avril 2009

Ici bas...

"En pleine mer
Vers les quatre-vingts îles
A la rame je vogue.
Dites le au pays,
Bateaux de pêcheurs !"


ONO NO TAKAMURA (802-852) in "Anthologie de la poésie japonaise classique". Ed. Poésie/ Gallimard. Unesco 1971.

parc rivière.JPG

Un peu plus intimiste que le lac de LAMARTINE, beaucoup plus chatoyant que l'étang de Montrouan, voici un coin gentil où j'ai choisi de vivre. Sur ma barque, au printemps...

 

Gabriel Fauré "Ici bas" op 8 N° 3

podcast

 

Photo : Parc de la tête d'Or. Entre la grande allée pas si loin de la roseraie, et le lac romantique (celui de Lamartine) juste un petit chemin sous les ombrages, avec vue sur le pacifique. Lyon. Avril 2009. © Frb

vendredi, 10 avril 2009

Roses meringues

mt fleurs gr cote.JPGVoilà ce que nous avons commandé au Grand Pâtissier de Cocagne. Une pastelle friandise qui se mangera des yeux bientôt. (Des yeux seulement !)... Le colis sera livré au mois de Mai, et les friandises installées dans le plus grand secret à une date précise qui se révèlera bien d'elle-même. Cela commence même un peu à se savoir. Et certains vont déjà, discrètement, goûter et caresser leur pente.

Autres roses, autres meringues (pour les gourmets) voir ci dessous:

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/12/18/mo...

Vraies roses pas roses mais dorées à l'or fin (pour la douce folie printanière (celles-ci prévues courant Mai/Juin à la petite Roseraie du Parc) à voir encore ci-dessous:

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/05/27/ce...

Et puisqu'il n'y a jamais de choses tout à fait roses, la chanson est ici : Des fleurs avec du gris  ↓

http://www.deezer.com/track/2642575

Photo: Aperçu, (en avant première) des vergers de la Grande Côte. Roses meringues, croisées loukoums. C'était en mai l'année dernière et ce sera en mai, cette année. La même livraison tout sucre, aux mêmes teintes de roses. Bonbons volages; douce folie du gourmand printanier. Vues aux jardins. Montée de la grande Côte, sur les pentes de la Croix-Rousse. Lyon. Mai 2008. © Frb

22:23 | Lien permanent

samedi, 04 avril 2009

Démons folâtres

"Ce qui me repousse,
Dans cette maison délabrée et livrée aux chardons,
C'est que je l'ai vue, pendant un bref instant,
Envahie par les démons !"

ARIWARA NO NARIHIRA.

demon0380.png

Délabrement imaginaire et faux chardons floués sur la route qui borde le grand Auditorium de Lyon. Quand les démons (un peu bleus, assez verts) glissent en l'esprit du promeneur, telle l'esquisse extra lucide d'un avenir peut-être gris ; qui reviendra dans le décor finalement ordinaire de l'aurore (l'horreur ?), en déroulant un petit ruban de personnages, chacun entrant par la grande porte (laborieuse, bien sûr!) de la noirte cité administrative, elle même peuplée de vrais démons. (Voilà, ça en est fini de la phrase, en fait, gros brin outrecuidante et fi !vilain broshing à Proust, décoiffé sur le grand topeau, où s'acchatte, mon divin lové, par nuits d'errance charmillonnée. Si Marcel veut bien me pardonner, je ferai mon drapon - dragon ? - comme la Salogène !). Foin d'égarement...

Notre démon attend.

Qu'en fût t-il (réellement ?) de NARIHIRA et de ses textes opaques ?  Personnage entouré d'un halo légendaire, petit fils d'empereurs par son père et sa mère qu'on regarde tel un héros de roman. Les "ISE MONOGATARI" compilation disparate de contes d'origine diverse avaient, dès le début du Xem siècle, recueilli nombres d'histoires relatives à ses frasques amoureuses et autres... (Authentiques ou inventées). Si bien que NARIHIRA fût souvent identifié à "l'homme anonyme" des contes, (une sorte de Don Juan japonais). A retenir : ses Amours avec l'Impératrice dite "de la deuxième avenue", ou avec une princesse d'Ise, son récit de voyage, peut-être celui d'un exil ? Et sa description de la lande sauvage qui deviendra le site de Tokyo. Ce personnage très populaire inspira aussi de nombreux peintres. Mais souvent ses poèmes paraissent un brin cryptés au lecteur occidental. Il faut dire que notre pensée occidentale effectue souvent un mouvement qui va du noir à la lumière. Raison solaire, objective, inspirée par DESCARTES tandis que le Japon, depuis des siècle, a cultivé l'Amour de l'ombre, des chemins détournés : la vraie voie mène aux aires de brume, lunaires, au blanc parfois. Infiniment plus intérieurs. Les sentiments n'ont plus de formules énonçables capables d'en livrer la beauté. Ainsi l'art d'éplucher un fruit, de couper une branche de cerisier, ou même de prononcer la phrase "Aï Shiteru" (= "je t'aime"), y est précieusement soumis à des contraintes formelles qui assimilent la moindre action, à un instant de vérité absolue. Nous vivons grâce aux morts dans un monde où les démons, les animaux imaginaires, les femmes ensorcellées et surtout les divinités, font la cour aux humains...

Nota: Quant aux Contes D'ISE, ils se présentent sous la forme de 209 poèmes des tankas en 5 vers de 31 syllabes, qui sont groupés par 2, parfois par 3 et enchâssés par quelques lignes de prose pour constituer 125 anecdotes, dont un grand nombre pourtant attribuées à NARIHIRA n'ont aucun auteur connu à ce jour. L'auteur, cet anonyme, aura peut-être puisé dans la poésie de NARIHIRA mais cela reste encore mystérieux...

Une de mes estampes japonaises préférées, le concernant, est celle qui représente le poète et une courtisane contemplant "L'eau rougies des feuilles" de la rivière Tsatsuda. (Désolée, je n'ai pas retrouvé de format plus propice à la contemplation, dommage ! mais cela vous donnera peut-être un léger aperçu)...

Autre lien, celui-ci plus "contemporain" à propos de Monogatari: http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/09/06/le...

Photo : Le Grand Auditorium, une nuit délabré, hanté par les démons et livrés aux dits (j'allais dire doux) des "chardons", ces imposteurs... Mais tout ne peut pas être toujours vrai, ni doux, n'est-ce pas ?

Souffrons en secret, les démons...

Vu à Lyon, pas loin de la Cité administrative, et près du centre commercia(b)le de la part-Dieu (côté diable), une nuit d'hiver 2009. © Frb.

Nuiter

Un amant se trouve après un an au lieu où il a aimé une femme, mais tout a changé à ses yeux.

"La lune ? ce n'est plus la même,
Le printemps ? Ce n'est plus
Le printemps d'autrefois
Moi seul
N'ai pas changé."

ARIWARA NO NARIHIRA (825-879) in "Anthologie de la poésie japonaise classique". Traduction, préface et commentaires de J. Renondeau. Edition Poésie-Gallimard Unesco 1971

ala nuit32.JPG

Pour nuiter ailleurs, remonter le courant voir le lien ci dessous  :http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/09/25/nu...

Photo : Plus de lune à la fenêtre où vivait jadis l'Aimée. Plus de fenêtre et plus d'Aimée. Juste les reflets bleus d'une télé (?) sur un gros bâtiment moderne... L'Auditorium vu une nuit, en marchant près des tours, entre la cité administrative et le cours La Fayette, au mlieu de nulle part ou quelquepart dans le troisième arrondissement de Lyon. Avril 2009 © Frb

mercredi, 01 avril 2009

Les bonnes blagues de Marilyn...

marylin aime les calembour.JPGLe lecteur plein de sagacité, supposera que la dame de l'institut de beauté s'appelle "Anne" parce que si elle s'appelait "Gisèle" ou "Berthe", l'effet désopilant de l'enseigne (Vermot quand tu nous tiens !) en deviendrait tout à fait disgracieux. Ainsi,"Anne" sans doute, naquît prédestinée à devenir esthéticienne, pour le rire (et fou-rire) des grands et des petits. Et Marilyn, qui aime bien rigoler (on peut être belle et rigolotte, non ?), décida de finir sa vie dans la vitrine de l'institut "peau d'Anne" à pouffer éternellement... Ce qui en passant sur la piste cyclable 16, me laissera toujours seule avec un sourire bête (que je cache sous une cape, evidemment, l'honneur est sauf...)

Photo : Incontournable humour d'enseigne, lu et approuvé par Marilyn (la marrante), "L'institut Peau d'Anne" longe la piste cyclable de la rue de Sèze (c'est écrit en tout petit ), côté rive gauche trottoir de droite en partant du Pont Morand, direction Villeurbanne-Charpennes. Vu d'un vélo, à Lyon, le 1er Avril 2009. © Frb

mardi, 24 mars 2009

De la locomotion des arbres...

"Brusquement il se leva, s'avançant en oscillant comme un arbre que le vent fouette."

"Lectures pour tous" (extr.) Janvier 1908 in "Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement" par G. BETCHEL et J.C. CARRIERE. Editions Robert Laffont 1981.

mobil.JPGNul ne saurait arrêter les arbres, quand, ils s'élancent dans le vent aux premiers jours du printemps...

A t-on jamais vu chose pareille ?

Des arbres à la démarche fière, venus de la forêt Morand traversant la place des Terreaux, montant les escaliers du palais St Pierre, pour faire une halte au jardin, le temps d'un merengue avec la statue de Rodin. Avant de repartir, en file indienne, oscillant tous d'un même pas jusqu'au café des voyageurs où ils gouteront enfin un repos bien mérité.

Photo : De la locomotion des arbres au jardin du musée St Pierre. (Preuve par l'image). Vus à Lyon, un jour de mars

 

Lyon © Frb 2009

Mon nom est personne (s)

"L'effarante réalité des choses
est ma découverte de tous les jours
Chaque jour elle est ce qu'elle est,
et il est difficile d'expliquer combien cela me réjouit
Et combien cela me suffit."

FERNANDO PESSOA. Extr. "poèmes désassemblés" in "Le gardeur de troupeaux et autres poèmes d'ALBERTO CAEIRO". Traduction Armand GUILBERT. Editions Gallimard 1960.

treees.JPG

Fernando PESSOA, était un homme "riche d'humeur, tout à la fois obscur et rayonnant" (cf. Le biographe). Le poète se définit ainsi lui même :

"Je ne suis rien n'est pas une parole complice du pauvre Job mais un rappel de ce "Nada" ibérique, qui est au principe de l'être et à sa terminaison"

Trois vers après le "Je ne suis rien" survient une antithèse :

"Je porte en moi tous les rêves du monde"...

F. PESSOA est un nom qui dans sa langue se traduit par "personne", mais ce n'est pas le "Nemo" latin qui gomme toute identité, ce serait plutôt le "Personna" dans l'acceptation de "Masque"...

"Masque ?" drôle d'idée pour illuster des arbres nus ?... Mais pas tant. Car dans le recueil "Le gardeur de troupeaux et autres poèmes", on découvre ces quelques mots, de DRIEU LA ROCHELLE, écrits en 1935, (année de la mort de F. PESSOA), limpides comme les bleus "suprakleiniens" du ciel de Mars et peut-être un brin "Alcestiens" :

"vous dites que je suis double, mais non, je suis immense...
J'ai toujours cru à tout. Dieu et le démon je les confonds
dans mon coeur...
Je ne suis pas dans la société, je suis dans la nature."

On est en droit de s'interroger... Et la nature ? si "authentiquement naturelle", elle avance peut-être masquée ? Admirez l'art de l'enchaînement ;-) → telle ces statues vaudous reprisées par GIACOMETTI, déguisées en arbres ordinaires posant au pied du Mont Blanc (4810,90 mètres), ce qui doit correspondre à la page du mois de janvier de l'almanach des PTT 1973 ayant appartenu à Madeleine Lacroix dont le vrai nom n'est pas Madeleine Lacroix. C'est comme ce cher Alceste, on le soupçonne vaguement de circuler en nos domaines sous un faux nom... Par conséquent, hormis, le biographe, et DRIEU LA ROCHELLE (qui n'était pas de LA ROCHELLE), tous auraient circulé sous de fausses identités dans ce billet, Frasby incluse... Mais que nenni. Nous sommes multiples n'est ce pas ? "Comment nous assurer que nous ne sommes pas dans l'imposture ?" (cf. J.LACAN "Le séminaire" 1973. "Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse") ...

VISIONNAGES : Autres multiples § camouflages : http://www.designboom.com/weblog/cat/10/view/3189/camoufl...

"PESSOA PESSOA ":http://www.youtube.com/watch?v=G4Ia1TYr61w&feature=re...

A VOIR : Une variation fluviale sur le même thème : http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/06/20/la...

Photo: Les arbres nus, ou totems aux longs bras tachetés de neige (?) tourmentent le ciel d'un premier vrai jour de printemps. Vus cours Vitton, dans le sixième arrondissement de Lyon, en revenant du Pont Morand, pas très loin du café "Rive gauche. Mars 2009. © Frb.

A moins que ce ne soit qu'une reproduction de la photo du mois de Janvier de l'almanach des postes 1973 ayant appartenu à © Madeleine Lacroix. "Chamonix en hiver". Ce qui est également possible...

lundi, 23 mars 2009

Les mimosas de Lyon

COMME UN LUNDI PRINTANIER

"Mal nommer les chose c'est ajouter au malheur du monde"

ALBERT CAMUS

mmimo .JPGN'en déplaise à CAMUS, BOILEAU, à tous les botanistes. Je n'échangerai pas mes "mimosas de Lyon" contre aucun nom ; parce que des mimosas, à Lyon, on n'en voit pas. Alors, peut-être suffira t-il de les nommer pour qu'ils existent ? D'ailleurs, les mimosas de Lyon, ce ne sont pas les mimosas. Et si on me demandait pourquoi. Je répondrai ce que me répondait en cours de mathématique mon professeur, (monsieur Chanut) quand il commençait l'exercice par : "Supposons que x..."  et que, presque simultanément, au fond de la classe, près du radiateur quelques voix s'élevaient (choeur des cancres) : "msieur ! msieur ! Pourquoi x ?" et bien, monsieur Chanut, à la question, il nous répondait toujours que : "parce que x c'était comme ça , et qu'il n'y avait pas de pourquoi." Donc, pour le "mimosa de lyon" c'est pareil. Il n'y a pas de pourquoi. Une évidence ! à la croisée des réponses de Monsieur Chanut, et de la pensée de LAO TSEU  parce "c'est cela", "mi-mots ça." soufflerait Jacques L. accoudé au comptoir de la brasserie du parc..."Voilà la grande erreur, toujours s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent" (sic)...

Fin du premier tableau.

Deuxième tableau : la nature s'éveille. Les sens sont en émoi. Le mimosa de Lyon croisé pour la deuxième fois presque la même semaine, devient "Mimosa de Vitton". Le précédent était de Denfert-Rochereau, mais on le nomma humblement "mimosa de Lyon". Maintenant, on attend les jonquilles, bientôt les myosotis, les bleuets pour le miel, (ils garderont leur nom, peut-être...). Devant un tel spectacle (Dame-Nature très en beauté), on fait silence. On applaudit. Et c'est justement là, en ne nommant plus rien, que surgit tout le malheur du monde: tandis que nous tapons joyeusement des 2 mains, ébaubis par tout ce bleu, ce jaune. Etat de grâce...

... Le fantome de Monsieur Chanut traverse soudainement la scène, (de long en large), avec sa grande blouse grise en se grattant la tête, puis se tournant vers l'assemblée, il pose sa question :

"Quand deux mains applaudissent, quel est le bruit d'une main ?"

"Est ce que ça porte un nom ?"

Fin du deuxième tableau.

Photo: "Mimosa de Vitton", vu cours Vitton (eh oui!). Pas très loin du cinéma Astoria et presque en face d'un magasin de musique. Lyon, Sixième arrondissement. Ce lundi 23 mars 2009.© Frb

mercredi, 18 mars 2009

Métamorph'ose

Comme un mercredi

"De mon village je vois de la terre tout ce qu'on peut en voir
De l'univers...
C'est pour cela que mon village est aussi grand qu'un autre
Pays quelconque
Parce que je suis de la dimension de ce que je vois
Et non de la dimension de ma propre taille"

FERNANDO PESSOA  in "Le gardeur de troupeaux"  VII.  Extr. "Le gardeur de troupeaux et autres poèmes d'ALBERTO CAIERO" traduction d'Armand GUILBERT. Editions Gallimard 1960

métamorph'ose4_2.JPG

Toujours plus haut ! le graffeur "OSE" (que l'on suit fidélement depuis ses timides débuts) grimpe aux arbres du côté de la rue Jacquard, et se paye un quartier d'orange entre l'ancien et le nouveau. A noter qu' "OSE" s'affirme de de plus en plus rondement, en grossissant au fil du temps. "Magicien D'OSE" ? ... Où s'arrêtera -t-il ???

Je dédie ce billet à Laurence qui m'a glissé la "bonne chanson" :

http://www.dailymotion.com/related/x32tyl/video/x32nwb_so...

Histoire à suivre...

Quant à FERNANDO PESSOA osant moults hétéronymes, nous en reparlerons bientôt, plus en détails dans quelques jours...

Photo : Un monde osé comme une orange ? Vu sur le beau plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mars 2009. © Frb

mardi, 17 mars 2009

Prélude

" La beauté du prélude, chez les plus grands auteurs, (Fauré, Debussy) est que justement, il ne prélude à rien, se suffit à lui même c'est une forme brève, qui ne s'impose pas à l'oreille, mais propose ses finesses, ses hésitations, ses nuances, inépuisablement..."

STEPHANE AUDEGUY. Extr. "Préludes" in "Petit éloge de la douceur". Editions Gallimard 2007

au printemps.JPG

De retour du "charmé", rencontre inattendue avec un tout petit buisson; déjà les fleurs ? Et je me suis glissée dans cette jungle d'or en songeant au poème de S.Mallarmé, à ce point toujours flou où se meuvent les désirs d'un faune dans la chaleur d'un bel après-midi... (Non, pas d'été !)

"Ô bords siciliens d’un calme marécage
Qu’à l’envi des soleils ma vanité saccage,
Tacites sous les fleurs d’étincelles, CONTEZ (...)"

200 milliards d'étoiles ouvrent un livre : 110 alexandrins illustrés par MANET. Mis en musique par DEBUSSY...

Une clef. Combien de notes ?

http://www.mallarme.net/site/Mallarme/LApresMidiDUnFaune

chorégraphiés par V. NIJINSKI. Le tout dans l'effeuillage :

http://www.dailymotion.com/video/x7vxa6_nijinsky-lapresmi...

"Ces nymphes, je les veux perpétuer
Si clair,
Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air
Assoupi de sommeil touffus ..."

Prélude.

Et le N°3, dans l'esprit de FAURE, volant comme un pollen...(un poème, j'veux dire!)

http://www.youtube.com/watch?v=oDwElky0Adc

Doux préludes.

Photo : Les premiers "Mimosas de Lyon" (toujours imités, jamais égalés), cueillis rue Denfert-Rochereau pas très loin d'une auberge nommée "Les enfants du Paradis", à deux pas de la Tabareau. Des fleurs, des feuilles et puis des branches. Il y a des jours presque parfaits où tout est luxe, calme, etc... Vu à Lyon sur la colline travailleuse le 17 mars 2009. © Frb

jeudi, 05 mars 2009

Place du manège

manège.JPG

C'est tout en haut, sur la colline, après avoir longé la tapisserie de la boulangerie, et remonté patiemment, la rue des Pierre-Plantées (voir billet précédent ou du jour suivant), qu'à la nuit tombée, on voit tourner au loin, un rutilant manège, nommé "carrousel 1900", portant son plus beau véhicule : le Nautilus (Petit rappel ICI). Peut-être y croiserez-vous Nemo ou le vieux Jules sur sa drôle de machine ? Ou bien, une portée de pains-chocolats au yeux de pauvres chiens, mangée sur les chevaux de bois par des ogres sans compassion ? Sait-on jamais avec le hasard ...

Photo: Vu place de la Croix-Rousse à Lyon dans la lumière presque mauve d'une fin d'hiver. Mars 2009. © Frb.

lundi, 02 mars 2009

Lac des cygnes

"Je ne sais pas, je ne sais pas quoi dire
sinon que cela semble, un soir, se déplier très haut
hors de la vue
même pas se déplier :
être là, être grand ouvert
(ce n'est pas assez ou c'est trop dire,
mais on ne peut ni l'oublier, ni le taire)."

PHILIPPE JACCOTTET. Extr. "Après beaucoup d'années". Editions Gallimard 1994

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Je ne sais pas par où commencer. Et je ne sais pas quoi dire aux muettes ...

Alors je me tais.

Photo: Ciel d'hiver en volière. Entre rive et presqu'île vu ce lundi. Tête en l'air sur le pont Morand à Lyon. Le deux Mars deux mil neuf © Frb