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samedi, 12 avril 2014

L'aube et la nuit

S’épuiser à chercher le secret de la mort

fait fuir le temps entre les plates-bandes

des jardins qui frémissent

dans leurs fruits rouges

et dans leurs fleurs.

L’on sent notre corps qui se ruine

et pourtant sans trop de douleurs.

L’on se penche pour ramasser

quelque monnaie qui n’a plus cours

cependant que s’entendent au loin

des cris de fierté ou d’amour.

Le bruit fin des râteaux

s’accorde aux paysages

traversés par les soupirs

des arracheuses d’herbes folles.

JEAN FOLLAIN  in  "Exister", Gallimard, collection blanche, 1947

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Le premier mouvement du printemps, une éclosion, surprise dans la fraîcheur de l'aube, jusqu'au profond silence de la nuit et ses hymnes, qui garde avec les fleurs, nos joies perdues, ce qu'il faut redouter, apaiser et enfouir...

 

 

Au jardin : © Frb 2014

dimanche, 13 octobre 2013

Le dernier vert

Pendant ce temps là, derrière la boîte de nuit ... 

 

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- Je vous ramène ? 

- Non, vous êtes trop saoul, j'en ai marre, je vais rentrer en taxi.

 

Photo : le vert est dans la feuille, ça ne durera pas toujours, extinction des feux (de l'amour) sur la place Tabareau, et autour, on replie la palette sur l'air des fins d'été. Le vent à demi-fou est venu nous souffler que ça sentira bientôt le roussi de partout, mais les dieux nous recueillent en manteau d'écureuil, l'automne est avec nous, l'éphélide sur la feuille fait des ronds monotones qui s'envolent sur les fleuves, et onecre el tegivre de l'marou, elobrete ! ufex et samflem ecmmo rojosutu... (ec bellit atété étrenetinem esiralé acev foiriefue, draponnez el forvile efulifelé, et quintrez à son terves nasénes ropu mérusé no av ried uqe tse'c sap suot els sojru calife :)

 

Traduction : Si vous avez loupé le début de notre roman-feuilleton, vous pouvez passer par  ICI  et pour le dernier vert c'est en le caressant qu'il grandit dans l'image, magie de certains jours. (Cupidon sponsorise)

 

Sturm und Drang Lyon © Frb 2013.

samedi, 01 décembre 2012

The last waltz

J’aime l’automne, cette triste saison va bien aux souvenirs. Quand les arbres n’ont plus de feuilles, quand le ciel conserve encore au crépuscule la teinte rousse qui dore l’herbe fanée, il est doux de regarder s’éteindre tout ce qui naguère encore brûlait en vous.

G. FLAUBERT extr. "Fragments de style quelconque" in "Novembre

 

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Ici bas © Frb 2012

samedi, 23 juillet 2011

Carte postale (version muette ou presque)

Travailler et créer "pour rien", sculpter dans l'argile, savoir que sa création n'a pas d'avenir, voir son oeuvre détruite en un jour en étant conscient, que profondément, cela n'a pas plus d'importance que de bâtir pour des siècles, c'est la sagesse difficile que la pensée absurde autorise. Mener de front ces deux tâches, nier d'un côté et exalter de l'autre, c'est la voie qui s'ouvre au créateur absurde. Il doit donner au vide ses couleurs."

ALBERT CAMUS  "Le mythe de Sisyphe",  éditions Gallimard 1942.

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Les saisons se meurent. La carte est muette. (ou presque).

 

Photo  : Bleu, gris, ici ailleurs, quelle importance ? Chacun pourra y lire ce qu'il voudra, des vacanciers vous écriront une carte bête, (voir billet suivant  du  jour qui précèda, idem à celui  là), on pourra toujours vous faire croire qu'on se berce d'illusions semblant gaies dans l'indifférence qui voyage d'un enthousiasme au dépit d'un grand débarras - Tout ce que tu voudras - Je passe la main au marchand de cartes postales. Le vide est gris c'est encore une couleur, fragment d'un parcours assez vain ou juste une image de je ne sais quoi, enfin bref. Ce qu'il reste... 

©  Frb 2011.

dimanche, 02 août 2009

L'heure du thé

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MRCIEN : "Less anxious ?"
podcast

lundi, 15 juin 2009

Ou finalement ça ...

Le plan d'une ville bluesée ( par HOZAN KEBO, coloriste)

ou finalemen çà.jpg"Victoire du Blues par K.O."

La couleur prend le son... De dessous les pavés, monte la sueur du blues.

VERA HALL :  "Natural blues" / ("Trouble so hard")
podcast

 

Photo : "Sound and vision". Radicale Hozanisation du plan de St Jean. Juin 2009. Conception : (HK/ LR).

dimanche, 05 avril 2009

Before my birth

COMME UN DIMANCHE AU XV em SIECLE ET AILLEURS...

"Enfin je puis quitter ce pays plein de bruit.
D'innombrables fouets claquent, parfois seuls, parfois tous ensembles. Ils claquent jour et nuit.
Un vent furieux souffle sans cesse et fait battre la grandiloquence des drapeaux et des fanions du pays qui portent des crécelles.
A tout cela s'ajoute encore l'étrange habitude de faire éclater constamment d'énormes sacs gonflés d'air à craquer. Avec des borborygmes incongrus le vent se décharge des sacs qui se déchirent en chiffons
Comment suis-je donc venu dans ce pays niais, tapageur ?
Je franchis la frontière, accompagné de chants stupides, déclamatoires.

Je cours. Enfin je pénètre dans le loin, dans l'insonore bleu des nostalgies."

JEAN ARP (1886-1966) in "Jours effeuillés" 1938. Editions Gallimard 1966

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Effeuillage des jours au bleu de science silencieuse. Tel est le paradoxe de Jean dont le nom fait encore écho aux couleurs qui se pincent du bout des doigts.

Et l'insonore des nostalgies se glissera dans le bruit... Tel le "Lux Aeterna" du "Requiem" de Michel CHION ...

Blues éternel des esplanades vides, fondu sur les maisons où jadis, de bruyantes machines remontaient le temps à coups de manivelle...

Photo : Des ombres noires du XVem siècle coupent et collent les "ciels", pas très loin de la tour de Charles le Téméraire où le silence, pèse encore de sa terrible histoire. Tapage qui ne se dit. Quand le bleu qui revient nous mène après la course, au seuil de l'horizon, où commence l'endroit, qu'ARP nomme : "dans le loin"...

Et sur la balustrade, comme une peau de chagrin, je reconnais, plus près, (mais toujours "dans le loin"), cette chose oubliée  il y a tant d'années : mon petit sac à main dont j'ai perdu le son.

Vu à Charolles. En avril 2008.© Frb

vendredi, 03 avril 2009

Enfiler des perles...

"Avril dont l'odeur nous augure
Le renaissant plaisir,
Tu découvres de mon désir
La secrète figure"

PAUL JEAN TOULET  Extr. "Les contrerimes" in "Paul Jean TOULET qui êtes-vous ?" par Pierre-Olivier WALZER . edition "La manufacture". 1987.

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Aucune loi n'existe qui postule nécessairement la participation des poètes aux remous des évènements et qui exige d'eux qu'ils chaussent quotidiennement le cothurne pour voler au secours d'un monde en perdition. Paul VALERY dît à ce propos :

" A chaque terrible époque, on a toujours vu un monsieur assis dans un coin qui soignait son écriture et enfilait des perles "

Au plus fort des guerres de religion, RONSARD s'il lui arrive de lancer l'anathème contre quelque ministreau de Genève, entreprend clairement de chanter les charmes (douteux d'ailleurs ;-) d'HELENE DE SURGERES et c'est pendant que crépitent les mitraillettes de Verdun que naît l'intemporelle beauté de "la jeune Parque" . Dans le même temps P.J TOULET polit ses contrerimes (patience ! nous y reviendrons). Jusqu'en 1920 (date de sa mort), le poète restera un homme de 1900. Il est vrai que le siècle avait fort bien commencé. 1900,  Luxe emplumé, légereté oisive, après les années de pénitence qui suivirent la défaite de 1870, Paris reprend goût  à la vie, à ses plaisirs, à ses déboires. le commerce français prospère, les étrangers affluent à l'exposition, le modern style triomphe. La littérature qu'on lit est représentée par A. FRANCE, ZOLA, BOURGET, BARRES, COPPEE, CAPUS, PREVOST, MIRBEAU, BRUNETIERE, LEMAITRE et l'on ne met personne au dessus de ROSTAND. L'écriture artiste étale ses prétentieux enchantements dans les oeuvres de Jean LORRAIN ou du SÂR PELADAN. Ailleurs, DOSTOIEVSKI, TOLSTOÏ, IBSEN, BJÖRNSON, NIETSZCHE sont sur le point d'être promus écrivains. Quant à la littérature qu'on ne lit pas, elle trouve refuge dans les revues, ("La Plume", L'Ermitage", "la Vogue","L'Occident", "Le festin d'Esope", "Le mercure" ) où se découvrent les signatures de P. FORT, FAGUS, P. LOUŸS, GIDE, APOLLINAIRE et tout ce qui comptera en 1925. L'importance de la révolution qui impose le règne de la machine et qui reste le plus angoissant problème du siècle échappe complètement à P.J TOULET de même que les problèmes sociaux qu'elle a engendrés. La première Panhard roulant dans les rues de Paris n'est pas un spectacle amusant pour lui, et le premier coup de canon de la guerre de 1914 ne lui donnera pas non plus l'impression d'entrer dans une époque nouvelle. Il a beau mettre dans ses vers "La laideur sans espérance de la tour Eiffel", les bars, les taxautos (ce fût le 1er nom des taxis) ce ne sont là que des touches de modernisme vaguement utiles à son art. Le pittoresque le touche plus que l'essentiel, et il se refuse à chanter les couplets louant le génie inventif de l'Homme, tout comme à tenter de deviner les pesantes questions que posera aux habitants de la planète le déclenchement de l'ère mécanicienne. Pourtant il vit la fin d'une époque. Les solides pharisaïsmes, les cadres sociaux rigides hérités du XIX em siècle sont sur le point de se fissurer mais tout se passe comme si PAUL-JEAN TOULET ne s'en apercevait point ...

"Comme je lui levais sa jupe, curieux
De voir son bas plus rose où le jarret l'affleure
- "Fumez plutôt, mon cher. Fleurter ce n'est pas l'heure ;"
Me dit -elle immobile, et "soyons sérieux"...

Photo : Fleurtons... Enfilons, premières perles (roses) du printemps, celles qui sont sur les arbres fruitiers, tandis que le monde agonise... Vues tout près du chateau du Marquis de Montrouan (un ami du cher Carabas) dans le brionnais en ce beau mois d'Avril 2009.© Frb

Notes : d'après P.O. WALZER "Paul-Jean TOULET qui êtes vous ?"

mardi, 17 mars 2009

Prélude

" La beauté du prélude, chez les plus grands auteurs, (Fauré, Debussy) est que justement, il ne prélude à rien, se suffit à lui même c'est une forme brève, qui ne s'impose pas à l'oreille, mais propose ses finesses, ses hésitations, ses nuances, inépuisablement..."

STEPHANE AUDEGUY. Extr. "Préludes" in "Petit éloge de la douceur". Editions Gallimard 2007

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De retour du "charmé", rencontre inattendue avec un tout petit buisson; déjà les fleurs ? Et je me suis glissée dans cette jungle d'or en songeant au poème de S.Mallarmé, à ce point toujours flou où se meuvent les désirs d'un faune dans la chaleur d'un bel après-midi... (Non, pas d'été !)

"Ô bords siciliens d’un calme marécage
Qu’à l’envi des soleils ma vanité saccage,
Tacites sous les fleurs d’étincelles, CONTEZ (...)"

200 milliards d'étoiles ouvrent un livre : 110 alexandrins illustrés par MANET. Mis en musique par DEBUSSY...

Une clef. Combien de notes ?

http://www.mallarme.net/site/Mallarme/LApresMidiDUnFaune

chorégraphiés par V. NIJINSKI. Le tout dans l'effeuillage :

http://www.dailymotion.com/video/x7vxa6_nijinsky-lapresmi...

"Ces nymphes, je les veux perpétuer
Si clair,
Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air
Assoupi de sommeil touffus ..."

Prélude.

Et le N°3, dans l'esprit de FAURE, volant comme un pollen...(un poème, j'veux dire!)

http://www.youtube.com/watch?v=oDwElky0Adc

Doux préludes.

Photo : Les premiers "Mimosas de Lyon" (toujours imités, jamais égalés), cueillis rue Denfert-Rochereau pas très loin d'une auberge nommée "Les enfants du Paradis", à deux pas de la Tabareau. Des fleurs, des feuilles et puis des branches. Il y a des jours presque parfaits où tout est luxe, calme, etc... Vu à Lyon sur la colline travailleuse le 17 mars 2009. © Frb

jeudi, 05 mars 2009

Place du manège

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C'est tout en haut, sur la colline, après avoir longé la tapisserie de la boulangerie, et remonté patiemment, la rue des Pierre-Plantées (voir billet précédent ou du jour suivant), qu'à la nuit tombée, on voit tourner au loin, un rutilant manège, nommé "carrousel 1900", portant son plus beau véhicule : le Nautilus (Petit rappel ICI). Peut-être y croiserez-vous Nemo ou le vieux Jules sur sa drôle de machine ? Ou bien, une portée de pains-chocolats au yeux de pauvres chiens, mangée sur les chevaux de bois par des ogres sans compassion ? Sait-on jamais avec le hasard ...

Photo: Vu place de la Croix-Rousse à Lyon dans la lumière presque mauve d'une fin d'hiver. Mars 2009. © Frb.

mardi, 10 février 2009

Passage...

"Douceur de n'avoir rien à dire, puisque c'est la condition pour que se forme quelquechose de rare ou de raréfié qui mériterait un peu d'être dit"

Gilles DELEUZE in "Pourparlers" 1972-1999. Editions de Minuit. 1990-2003pierre .JPG

Ceci n'est pas une pierre de Rosette. C'est juste une pierre à Lyon, juste après la traboule "apprivoisée", tout en haut d'un escalier, quelquepart dans un passage du nom de Thiaffais... Mur des lamentations ? Matière pure livrant au regard la couleur pâle et le relief ? Une surface où rien ne s'inscrit, sinon le tracé silencieux du passant cherchant une fenêtre ... Ou rien. Une respiration...

enfin ?

Peut-être.

Photo : Lyon. Mur nu. Passage Thiaffais. Février 2009.© Frb

mercredi, 29 octobre 2008

voile gris sur le paysage

Le gris n'est pas une couleur mais une valeur d'intensité. Le gris en occident est associé symboliquement à la tristesse,la solitude,le désarroi. Peut être parce que le gris rappelle la poussière qui recouvre les choses, couleur terne mi noire, mi blanc, couleur de la détérioration et de tout ce qui stagne. En Orient, dans l'hindouisme, au contraire, la couleur grise est considérée comme sacrée, comme un équivalent de la couleur argentée, elle rappelle l'encens qui s'élève vers le ciel et emporte en sa fumée les prières des Hommes...

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Photo: Ciel du 29/10/2008 en fin d'après-midi à Lyon.

Autre nuance de gris sur le même paysage mais vu d'un peu plus loin ICI

vendredi, 19 septembre 2008

Un temps qui vient...

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Atelier de l'artiste Lien DEZO. Recto, verso, deux toiles presque prêtes à partir pour quelques jours d'exposition à la galerie de L'Impasse : Dos de toile " 3 choses 1 temps " + un coin de fenêtre sur un jaune époustouflant où se lisent quelques notes, bleues, rouges, noires, en de fragiles contrepoints dans l'espace d'un jeu qui ne perd jamais ni le rythme, ni le sens de l'équilibre.