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dimanche, 07 juin 2009

Comme un dimanche (chancelant)

"L'Europe ne peut être tranquille tant que la France n'est pas contente."

VICTOR HUGO

Pour lire cliquez 2X sur la vidéo.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-resultats-...

http://www.france24.com/fr/20090608-abstention-record-vic...

http://www.lemonde.fr/elections-europeennes/article/2009/...

Vue animée : Le drapeau européen livré à lui-même. Ou peut-être une prémonition ? Mini-filmée, à deux pas du pont Morand à Lyon, deux jours avant les élections européennes de Juin 2009. © Frb

dimanche, 31 mai 2009

Comme un dimanche avec Melle Branche

melle branche A.jpgC'est sur le Boulevard de la Croix-Rousse au milieu de l'après-midi, que nous retrouvons l'héroïne de nos dimanches, au patronyme si Alcestien : Melle Branche. (Souvenez vous, cet hiver elle faisait son marché place Wilson en tâchant de ne poser sa canne qu'en de savants calculs), nous l'aperçûmes, (depuis elle a changé de coiffeuse), un autre dimanche, sur la presqu'île devant le magasin "Jolidon"). Avec les beaux jours, elle a chaussé des souliers confortables. Elle a marché longtemps afin de rejoindre la colline et puis sur le boulevard, elle a enfin trouvé son banc pour lire un peu à l'ombre sous un arbre. Le boulevard a cet avantage de ne pas avoir omis les bancs. Il y en a partout, près du café de la Mairie, devant la mairie, devant le square (Bernard Frangin), mais elle, elle préfère s'éloigner un peu là où il y a encore des arbres, des vieux, dans la direction des Charteux. Et la voilà, tranquille, face à la pharmacie elle lit l'ouvrage "Comment rajeunir" du Docteur HELIAN JAWORSKI (Un livre prêté Melle Lacroix, "un livre qui s'appelle Revient", a cru bon de préciser Melle Lacroix, qui ne prête que rarement ses livres...). Melle Lacroix, après avoir lu ce livre, c'était incroyable ce qu'elle avait rajeuni ! "c'est un "livre-miracle", écrit par un "docteur miracle", ça donne beaucoup d'espoir" avait dit la Denise qui avait été la première à l'acheter après avoir assisté à une conférence de connaissance du monde où le Dr HELIAN JAWORSKI avait causé des heures durant. La Denise aussi, elle avait rajeuni. Melle Branche ne voulait pas que ce soit dit. Ce n'est pas qu'elle aimait lire, elle préférait parcourir des revues comme "Nous deux", ou faire des jeux , mais surtout elle voulait connaître le secret, savoir comment on fait, ce que ça fait. Elle voulait rajeunir. Doucement elle mit ses lunettes, l'ouvrage datait de 1929. Elle se demanda quel âge, avait aujourd'hui le Docteur JAWORSKI.

"L'Homme devait donc atteindre 140 ans. Cette loi n'aurait rien d'absolu puisque certains individus sont arrivés à 150 et même 160 ans ainsi que le célèbre physiologue HALLER au XVIIIe siècle, en rapporte des cas. Celui ci professait du reste que l'homme devait vivre jusqu'à 200 ans."

Melle Branche resta longtemps sur le chiffre 200. 200 ans ! évidemment ça changeait tout ! elle pourrait passer son permis de conduire, apprendre à aller dans les internettes et même faire un emprunt pour acheter sa maison... En parlant de maison, il était déjà plus de 16H00, et sa belle soeur la Marinette devait lui amener tout un tas d'affaires à retoucher, "on peut pas rajeunir et coudre" pensa t-elle... "c'est bête, je n'aurai pas le temps"...

Au loin elle entendit le bruit, ce grincement familier d'une barotte qui trainaît toujours derrière sa belle-soeur : "Ah tiens voilà la marinette" se dit melle Branche dans son for intérieur. Puis elle referma son livre tristement.

Photo: Mademoiselle Branche sur son banc. Vue Boulevard de la Croix-Rousse à Lyon, ce dernier dimanche de Mai 2009. © Frb

dimanche, 24 mai 2009

Entre l'abîme et les cieux...

Comme un dimanche.

"Des Dieux ? ...  -  Par hasard j'ai pu naître,
Peut-être en est-il par hasard...
Ceux-là, s'ils veulent me connaître,
Me trouveront bien quelquepart ..."

TRISTAN CORBIERE. Extr. "Raccrocs. In "Les Amours jaunes". Editions Gallimard 1973.

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"L'abîme et les cieux plein de noirceur" de HUGO ont croisé ce dimanche, les "raccrocs" de Tristan CORBIERE, sous les pas foulant presque en silence le gravier pastel du cimetière d'un village Moyen-Ageux.

Parmi les cinq poètes auxquels Paul VERLAINE a consacré quelques études (1884) sous le titre "Poètes Maudits", Tristan CORBIERE figure en tête. Peut-être s'agissait il de mettre les noms seulement par ordre alphabétique, mais cet ordre tombait juste. CORBIERE resta longtemps en France, le "Maudit" par excellence au sens où l'entendait VERLAINE c'est à dire le plus méconnu, (ou mal connu) et le plus secret. On avait prêté à VERLAINE, quelques jours seulement, ce livre rarissime : "Les Amours jaunes" (avec l'édition de LE GOFFIC, grand celtisant et lettré scrupuleux). Cette édition (introuvable aujourd'hui) montrait aussi une photo de CORBIERE en dandy. La vie si brève de CORBIERE apparaît comme une obstinée dérobade, non pas involontaire, mais désirée, maintenue avec une curieuse énergie. L'état maladif du poète lui interdisait toute activité utilitaire. CORBIERE mena toute sa vie le conflit avec le fait de n'être que ce qu'il était, un duel glissant presque dans la passion. Sa pensée se désarme et soumet à une sorte de vertige l'orgueil et l'humilité, les menant à l'extrême (cf. le dernier groupe de poèmes personnels "Paria") :

"Ma pensée est un souffle aride :
C'est l'air. L'air est à moi partout
Et ma parole est l'echo vide
Qui ne dit rien- et c'est tout."

Il semble que ces vers aient été écrits après que la surdité eût coupé CORBIERE de toute communication normale avec ses semblables. Il entre désormais dans le domaine où La paradoxale "Rapsodie du sourd" nous le montre comme précipité par une trahison de la vie.

Tout cela serait assez glorieux, si CORBIERE n'était pas touché par une grâce ironique qui désarme à son tour les "grands mots". Une pirouette bouffonne accompagne l'évocation des gouffres et la tourmente cosmique où toute existence humaine particulière finit toujours par se perdre.

"Je voudrais être point épousseté des masses,
un point mort balayé dans la nuit des espaces,
... et je ne le suis point !"

Le point résiste à la l'évaporation des sens. Sur ce, la plume de Victor HUGO passe, "Seul débris qui resta des deux ailes de l'Archange englouti"...

et caressant à peine le point endolori. Referme le couvercle sans s'en apercevoir.

Source: Extr de la préface par Henri THOMAS , à l'édition 1973 des "Amours jaunes" de TRISTAN CORBIERE.

Photo : De l'autre côté du mur, l'étrange sensation d'être suivie...  Une Croix (avec vue) semble narguer le bord des routes, tandis que nous longeons le cimetière hébergeant les anciens boscomariens du village médiéval de Bois Ste Marie. (Les boscomariens est l'appelation générique des habitants de la commune de Bois Ste marie). Un lieu dont je vous reparlerai sans doute un (certain) jour, si je parviens à capturer, sous les voûtes de l'église romane, l'image cruelle, troublante, d'un de ses chapiteaux nommé "Le châtiment du bavard", hummmmm... A suivre. Un signe donc, en zone intermédiaire, vu dans le Brionnais fin Avril 2009 © Frb

mercredi, 20 mai 2009

Surveiller et punir

"Quoi d'étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hopitaux qui tous ressemblent aux prisons"

MICHEL FOUCAULT "Surveiller et punir". 1975. Editions Gallimard, (réedition : 1993)

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Les Visiteurs du mercredi...

Le quotidien régional Sud-Ouest a révélé jeudi, une affaire qui même parmi d'autres du même tonneau de plus en plus fréquentes ne manquera pas d'inquiéter le bon (ou le moins bon) citoyen de la belle France d'après. En plein coeur de nos provinces à Floirac en Gironde, deux garçons âgés de 6 et 9 ans (ou 10 ans selon les sources) ont été interpellés à la sortie de leur école et longuement interrogés dans une supposée affaire de vol de vélos. Selon des témoins, deux véhicules et 6 fonctionnaires de police (Oui ! six ! je vous le mets en toute lettre, il n'y a pas de faute de frappe, si j'ose dire...) sont venus chercher à la sortie de l'école, les deux enfants, deux cousins, que la mère d'un autre élève (une rapporteuse !) avait dit avoir vus aux guidons de vélos lui ayant été dérobés. Les deux enfants sont restés deux bonnes heures dans les locaux de la police en attendant que les parents fournissent quelques explications ; c'est à dire les preuves, que les vélos n'avaient pas été volés ! L'école au doux nom de Louis ARAGON, a vu son directeur assez choqué, par la mobilisation d'un tel dispositif policier, qu'il a jugé "inadmissible" je le cite :

"Ils auraient pu s'adresser à la famille sans attendre la sortie de 200 enfants pour interpeller devant leurs petits camarades deux élèves de neuf et six ans"

Ils auraient pu. Oui... De l'autre côté (non pas des barricades, mais dans un autre monde disons), le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Albert DOUTRE a apporté bien sûr tout son soutien aux policiers, voilà ce que dit monsieur Doutre :

"Je soutiens entièrement et j'assume entièrement jusqu'au bout ce qui a été fait. Estimant que tout avait été fait dans le cadre "des lois de la République".

Voilà ce qui s'appelle une belle décomplexion rhétorique "assumer entièrement jusqu'au bout", tant il est vrai que "les lois de la République" sont les lois, (même si la République est parfois plus ou moins la République - ça c'est moi qui rajoute -) et les lois n'ont que faire de se préoccuper de prévenance aux sorties des écoles, ni même d'un peu (oh pas beaucoup) de délicatesse. Chacun sa case, et chacun son boulot. Pour la délicatesse il y a des psychologues, voire des pédopsychiatres enfin quoi ! si on mélange les torchons les serviettes, Dieu sait où ira le pays ! comme chacun sait depuis longtemps : "qui vole un oeuf vole un boeuf", on ne remerciera jamais assez la police d'interpeller publiquement des enfants dès 6 ans devant leurs petits camarades, (bon pour l'exemple !) avant qu'ils ne deviennent les dangereux délinquants de demain, avant qu'ils ne se retrouvent à 20 ans au volant de vos propres autos qu'ils saccageront et brûleront peut être, ("Qui vole un vélo, vole une auto") chapardant tous vos biens mes chers compatriotes. Cela s'appelle tout simplement la prévention, la sécurité, la protection du citoyen (honnête, bien sûr). On pourrait voir ça comme ça. Au lieu de faire des vagues. On pourrait aussi vivre dans le monde du "comme si"... Contournant par là l'inquiétude, d'être à tout moment, suspectés, interpellés, voire accusés à propos de tout et n'importe quoi (par digression voire la récente et ubuesque affaire du "Sarkozy, je te vois" qui fait couler à flot l'encre et secoue l'internet dans le sens de l'indignation). Et c'est tant mieux ! car quelque soit la nature de l'indignation, quelque soit l'incertitude, au moins il est des signes... Et nombreux sont les citoyens qui ne parviennent pas tout à fait à considérer comme "normales" les dérives et violences policières, tout l'attirail sécuritaire déployé parfois démesurément, toutes ces nouvelles dispositions prises à l'égard des enfants et des plus grands etc... qui doucement gagnent du terrain, tandis qu'au même endroit, presque invisiblement, des tas de petites libertés s'éteignent. Oh, nous avons encore la liberté, pour le concept, il y a de la marge... Mais ces tas de petites libertés, mine de rien, sur le terrain, sont aussi le moyen de ne pas plier avec nos peines. Une restriction progressive de ces petites libertés aurait tôt fait de dégommer le genre humain, laissant aux individus leur droit des allées et venues certes, mais dans la crainte du "mauvais chemin" même s'il n'est "mauvais" que dans le relatif d'un système aberrant qui prendrait alors ses dispositions dès la petite école, pour formater dans les esprits tout le bon et le mauvais de nous. Difficile alors de savoir quand la crainte, installerait en nous ses dispositifs (d'auto-censure ou d'autoprotection), pour nous mettre petit à petit en allégeance...

Quant au thème des enfants, la tolérance zéro pour les mineurs, ne date pas de "la France d'après", puisque c'est en 2002 qu'elle fût décrétée par Lionel JOSPIN. Résultat : à partir d'un dépôt de plainte, ou d'une constatation directe, les policiers n'ont plus aucune marge d'appréciation. Et si aujourd'hui en 2009, l'attitude de plus en plus répressive de la police est chaque jour constatée, c'est sans doute que dans l'infernal fonctionnement hiérarchique, les policiers sous pression, subissent des demandes de chiffres considérables qui les transforment en shériffs. Ils sont "sécuritaires dans leur tête" et peuvent à tout instant déraper. Ce qui oblige (un comble) le citoyen à être de plus en plus vigilant.

inadmissible.JPGBien sûr, cette interpellation d'enfants pour des vélos soit-disant volés, ce n'est pas l'evènement du siècle. Juste un de ces petits faits qui se rajoute à d'autres, de plus en plus nombreux, dans le même style et usant du même genre de procédés. Loin de moi l'idée de soulever une polémique qui nous mènerait sans doute à quelques débats et constats trop stériles. Il s'agit juste parfois poser l'évènement, comme un polaroïd, comme pour dire : "nous en sommes là". Comme on apporterait du grain à moudre... Libre à nous de soumettre le grain ou d'en faire autre chose. Pourvu que subsiste encore ce mot "libre"...(enfin encore, ou quelquepart... ). Et pour la liberté, la vraie la belle, on ne tirera pas ce soir des plans sur la comète philosophique, mais qui sait peut être un de ces jours, un certain jour...

liens utiles ici :

http://www.sudouest.com/accueil/actualite/article/596246/...

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1390

http://www.france-info.com/spip.php?article297589&the...

Photo 1 : Trois petits terroristes qui ne sont pas passés en face alors que le panneau est formel, il est bien écrit "piétons passez en face". La planète entière est témoin. Que nos lecteurs se rassurent. Ces voyous seront mis en examen très bientôt. Très forte récompense à ceux qui nous fourniront les noms de ces trois malfrats, afin d'aider les forces de l'ordre à démanteler leur gang. Vus à Villeurbanne. Près d'un chantier de construction face à la place Wilson. Mai 2009. ©

Photo 2 : Sur les marches des escalier du jardins de la Montée de la Grande Côte, une image qui parle toute seule. Poids des mots (on vous épargne le choc des photos, (parce pendant ce temps là, il est des mondes enchantés (affectueux, sucrés) comme celui des roi et des reines... Ames sensibles, s'abstenir)... Donc notre photo c'est un pochoir rouge sang, un pochoir mécontent, foulé chaque jour par des milliers de pieds. Vu début Mai 2009 à Lyon. © Frb

lundi, 18 mai 2009

Blues rouge

"Ouvrez moi cette porte où je frappe en pleurant."

GUILLAUME APOLLINAIRE in "Alcools". Editions Gallimard 1971.

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La petite épicerie était fermée ce lundi. J'avais perdu les clefs de chez moi. J'étais fermée entre deux mondes. Je me languissais de l'épicier et puis surtout, j'avais la dalle...

http://noniouze.blogspot.com/2009/05/dalle.html

"Tango from Force of circumstance"

podcast


Photo : Petite boutique fermée le lundi. Vue quelquepart près de la rue  du chariot d'Or, sur le plateau de la Croix-Rousse.

 

Lyon © Frb 2009

dimanche, 17 mai 2009

Mur du son

"Un son de silence à l'oreille surprise"

EDGAR ALLAN POE, "Al Aaraaf"

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Comme un dimanche ...

Il était autrefois des sanctuaires protégés où tous ceux que le bruit avait épuisés se retiraient pour retrouver la paix de l'âme. Ce pouvait être au fond des bois, en pleine mer, ou sur les pentes d'une colline, (qui ce jour, ne travaillait pas). On levait les yeux vers le ciel. On sentait une pluie à peine et l'on se trouvait intérieurement désarmé, (en plein milieu de l'esplanade), par l'intensité du silence. Ce silence venu d'en haut entrait en partition sur le mur d'à côté. Et la couleur tangible, le signe vertical semblaient jouer horizontalement avec cette suite molle de nuages et réciproquement. A en perdre la notion du temps et de l'espace. Une pluie tout à fait silencieuse. Du moins, on pouvait croire... Mais sur la partition sans cesse harmonisée de la surface parfaitement carrelée qui bordait l'escalier, quelquechose nous prouvait encore que le silence n'existait pas. Ca devenait une certitude. Pourtant les oreilles avaient du mal à capter le son. Quel son ?

Y avait-il encore une vie sur terre ?

Le vide venait ici comme un ancien message; arrêté quelquepart en occident, pur extrait du monde persan venu de chez DJALAL AL-DIN RUMI, à la recherche de ce point "où la parole est sans lettres ni sons" :

"Garde le silence comme les points de l'espace, car le roi a effacé ton nom du livre de la parole".

Plus loin on aurait pu voir des bédouins assis en cercle, silencieux, sur l'herbe des jardins. En cercle silencieux... Mais voilà, le silence n'existait pas. C'était juste le calme qu'on appelait silence. Car même obscurément, même sous la pluie discrète. Même très confusément. Le silence était son et l'on ne pouvait rien en dire...

 

Jeese Glass and Rod Summers "Silence forever"

podcast

 

Pour voir le mur sans le son; cliquez ci-dessous :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/02/11/in...

Photo : Mur partitionné par l'averse. Vu ce dimanche sur l'esplanade à quelques pas du haut plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

lundi, 11 mai 2009

Allez un pt'i coup de blanc !

Aujourd'hui à Lyon, le blanc était mis...

IMG_blanc3.JPG

 

Pour ceux qui veulent un p'ti coup de rouge


IL FAUT ALLER ICI


Un air de vieille romance et d'élégance classique passe sur les grands boulevards, côté mairie en revenant de "la soierie". (Je ne suis pas tout à fait sur la ligne blanche, juste cachée derrière l'arbre). C'est ce qu'on appelle au pays des Canuts (et des Canettes) : "une filature charmillonnée"...

Entre blanc de Conille et rouge de Lutèce, à vous de choisir. Mais peut-être est-il préférable, (pour la santé) d'envisager le p'ti coup de rouge avant le blanc. Comme dit le proverbe :

"Blanc sur rouge, rien ne bouge. Rouge sur blanc, tout fout l'camp."

Fin de notre interlude. C'est tout pour aujourd'hui.

http://www.deezer.com/track/291132

Photo : La "blanche" vue un lundi (Jour terrible du sans-marché) sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

dimanche, 10 mai 2009

Comme un dimanche à la campagne...

A sesmieurs les dindons et autres edams dindonnes du naf club imsarpial à qui Lavitate pliât et uax utraes saspionnés de véchas.

"J’aime Dubuffet parce qu’il a peint quatorze vaches qui ne sont pas les vaches de tout le monde. Ce ne sont plus des vaches, ce sont des vachissimes, avec des pieds en fourchette. Mieux : des minauderies et des grâces printanières."

ALEXANDRE VIALATTE. Extr. "Que peut-on penser de monsieur JEAN DUBUFFET ?" in JEAN DUBUFFET / ALEXANDRE VIALATTE : "Correspondance(s), Lettres, dessins et autres cocasseries, 1947-1975. Éditions : Au Signe de la licorne.

tête de vache X0 - copie.JPG

On sait qu'Alexandre VIALATTE et Jean DUBUFFET étaient de bons amis et par delà leur petites coquetteries d'hommes tout à fait exquis, leurs virées de belle guigne dans le profond Morvan ; ils furent deux bougres épistoliers à la production pléthorique et autres taquineries cocasses. Mais en parlant de coquetterie revenons un peu au début de cet écrit où le grand VIALATTE ne tarit point d'éloges sur l'apparence de son ami, avec à peine quelque vacherie et un charmant Co(n)chon-Quinette qui fournissait, (le saviez vous ?) l'uniforme des pompiers de Clermont Ferrand dont les tissus furent réquisitionnés pendant la guerre, pour vêtir nos armées ce qui posa un gros problème aux fournisseurs et aux pompiers ;-) nous reparlerons de cet évènement trop méconnu peut être ici un certain jour (j'ai dit peut-être ;-)... Trêve de gridessoin. Revenons à nos dindons. Je cite VIALATTE dans le texte (pour le plaisir des belles lettres et de la parenthèse) :

"On me demande pourquoi j’aime Dubuffet. J’aime Dubuffet parce qu’il est charmant ! D’abord il a des petits cheveux tondus ras, bien frottés à la toile émeri, qui lui font un crâne de légionnaire, des yeux bleus en toile de Vichy, bien lavés de frais, qui se souviennent d’on ne sait quels fjords ; il est toujours bien lavé, bien propre, bien joli, bien appétissant ; il est mignon comme une image de dictionnaire. Il se coiffe à Londres avec un petit chapeau moutarde ; il s’habille, il se chausse à Londres, chez le plus grand bottier d’Angleterre, D’Europe. Du Monde. Petit à petit sous mon influence, Dubuffet s’habille dans le Puy-de-Dôme. Il se sert chez Conchon-Quinette, établissement de grande réputation, aux succursales nombreuses, réellement apprécié. Il en acquiert une élégance pour ainsi dire plus départementale, une dignité plus auvergnate et un fruité plus onctueux. (...)

(Note serponnelle en apraté: que le "Naf club de Lavitate" ne m'oivene toinp ses droufes car ce sont toinp des nocerines, l'eau s'en foin !)

Du fruité onctueux il y en en a dans "les vaches" de Jean DUBUFFET avec leurs prénoms de vedettes. L'Art des musées n'étant pas le sien, DUBUFFET peu soucieux de croquer fidèlement les appâts de l'attachante bête la pourvût de quatre pattes banalisées comme on en fait en maternelle c'est beaucoup mieux comme ça non ? Et pourtant l'Art s'y retrouve beaucoup plus qu'honoré voir le billet suivant, ou précédent (selon la logique de chacun). Et j'ai lu quelquepart (sous la plume d'Alice BAXTER que : "Quiconque a croisé un jour une vache de DUBUFFET en est à jamais habité". Et c'est tout à fait constatable. Car la vache est le doux de nous, et monsieur JEAN l'a bien compris. Sous ses doigts "vachissimes" chacune de ses vaches a son petit caractère. Doucement serponnalisées, DUBUFFET les sort une à une du troupeau, chacune heureuse, bien dans sa peau, dont le grand coeur s'affirme à vue d'oeil, avec tout le vigoureux qui épouse en diable leur prénom. Pour mémoire entre autres  : "La belle fessue", "La belle encornée", la belle muflée", "la belle tétonnée", "la belle queutée". Belle ! oui, car chacune est digne et nous rapproche de la série "des corps de dames" (Je vois déjà doinpre les goinps graeurs des chardes de griennes et utraes LMF, têpre à ivrour leur dangre gelue, du celma ! les berelles !), la comparaison n'est pas déplacée  puisque la série "vaches" vînt après celle des "corps de dames". Et il n'est pas possible vraiment de disjoindre les deux, "les vaches" de DUBUFFET sont pareilles aux vraies dames, tandis que "les corps de dames" sans être tout à fait vaches acquièrent un je ne sais quoi d'épaisseur animale sous la plume Dubuffienne, une robustitude que ne renierait pas mon Immaculée "Charollaise". Il suffit de regarder ICI ou LA pour mieux lier les sujets... "Vache au pré noir", "Vache au pré vert", "Vache au nez subtil" (une de mes préférées) Dame "la vache" va à son pré comme s'il était lui même issu de son pelage et réciproquement, ça se passe comme ça chez DUBUFFET. Vache libre, délicieuse, insolente et coquette ; la vache de DUBUFFET broutera jusqu'à la corde la moquette des musées mais elle a le regard si tendre qu'il ne lui sera rien reproché.

Pour voir un vrai clin d'oeil de vache (non Dubufienne). Trinité en couleur de nos sacrées "Immaculées Charollaises", cliquez ci-dessous:

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/07/23/co...

Photo : On ne touchera pas à celle-là, ma "Blanchette", belle fessue, bien encornée, muflée, tétonnée jusqu'il faut, joliment queutée, avec son petit caractère, sa mise en plis "Salon Gisèle" (les mises en plis des vaches, me fascineront toujours), ses grands cils de chamois et ses belles paupières blanches en fourrure véritable. Dame "Charollaise", ne se laisse pas marcher sur les pieds (Ah ça non !). Vue dans son pré, du hameau "les clefs". Les clefs des champs, sans doute (ça ne s'invente pas). En sépia parce que la photo date de mai 2007 et qu'avec l'arrivée du grand Paon, soudain la vie perdît toutes ses couleurs. Oyez le fumeux argument, prochain voyage aux pré des clefs, promis je repeindrai ma vache en vert. © Frb.

lundi, 13 avril 2009

Ce que dérive dit... ( part II )

Comme un Lundi fériant ...

"On peut dériver seul, mais tout indique que la répartition numérique la plus fructueuse consiste en plusieurs petits groupes de deux ou trois personnes parvenues à une même prise de conscience, le recoupement des impressions de ces différents groupes devant permettre d’aboutir à des conclusions objectives. Il est souhaitable que la composition de ces groupes change d’une dérive à l’autre. Au-dessus de quatre ou de cinq participants, le caractère propre à la dérive décroît rapidement, et en tout cas il est impossible de dépasser la dizaine sans que la dérive ne se fragmente en plusieurs dérives menées simultanément. La pratique de ce dernier mouvement est d’ailleurs d’un grand intérêt, mais les difficultés qu’il entraîne n’ont pas permis jusqu’à présent de l’organiser avec l’ampleur désirable."

GUY DEBORD Extr. "Théorie de la dérive"

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... Et la dérive m'amène à suivre là, quelques ombres, ou la mienne au bras droit qui porte à l'oeil sa prothèse et me devance...

Dans "In girum imus nocte et consumimur igni" à traduire par "Nous tournons en rond dans la nuit et sommes consumés par le feu", GUY DEBORD écrivait magnifiquement, à propos de l'errance :

"La formule pour renverser le monde, nous ne l’avons pas cherchée dans les livres, mais en errant. C’était une dérive à grandes journées, où rien ne ressemblait à la veille ; et qui ne s’arrêtait jamais."

Pour G. DEBORD en effet, la "psychogéographie" permet de situer le poétique non plus dans les livres ou les tableaux mais dans un art purement situationniste, elle prend forme avec de nombreuses expériences de dérives, réalisées par les situationnistes ou leurs prédecesseurs lettristes. La dérive n'est ni voyage, ni promenade ; juste "une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées". Les lieux privilégiés pour de telles expériences sont les villes : Paris, Amsterdam, Londres et de préférence les quartiers, les moins touristiques, les plus peuplés d'étrangers, et les moins prestigieux. Parallèlement les situationnistes élaborent les plans de nouvelles villes aménagées non plus en fonctions des nécessités vitales et commerciales mais en fonction du désir et du jeu : Villes suspendues mobiles en perpétuelles construction/ déconstruction faites d'espaces infiniment communicants. L'un des exemple sera  "La nouvelle Babylone" de l'artiste néerlandais CONSTANT qui en 1956, entreprit de conceptualiser un nouvel environnement urbain. Sa "nouvelle Babylone" version de la  ville planétaire de l'avenir est un lieu habité par les nomades futurs qui dégagée des limites conceptuelles et matérielles du travail, serait complètement mobile pour faire écho à la constante mobilité de ses habitants. Une ville en état de changement perpétuel qui pourrait exister partout et nulle part à la fois et ne se trouverait ni dans le passé ni dans l'avenir. (Echapperait-elle aux filets de la "Google map" ? l'artiste n'eût pas le loisir de le prévoir) mais, j'en devine déjà qui sourient à l'évocation de telle improbable utopie...  N'est-il pas vrai pourtant, que l'une des plus anciennes formes de l'environnement bâti fût justement l'architecture mobile ? Les indiens des plaines par exemple avaient reconnu les possibilités de ce détachement. La plus grande particularité de leurs maisons était leur impermanence. Il y eût plus tard, chez nous et plus près vers 1920 environ,  les caravanes qui font toujours office d'architecture de l'évasion (aujourd'hui, dirons-nous, d'une évasion plus "confortable", climatisée, embourgeoisée, s'il faut tout dire...) Mais revenons à nos... (non, surtout pas moutons, "dindons" peut-être ?), à Guy DEBORD, (Drapons Guy!),et sa "théorie de l'errance", DEBORD, on le sait, est à peu près de toutes les dérives, et surtout très actif, au niveau de la critique. il critique  l'urbanisme dominant (cf. "L'internationale situationniste" et surtout "La société du spectacle"), où sa critique de l'urbanisme, constitue un réquisitoire radical contre l'isolement social, et la confiscation de l'espace public opérés par le pouvoir au moyen de l'urbanisme officiel et autres. La psychogéographie est une technique de réappropriation de la ville, une tentative de reconquête de ce que le pouvoir ne cesse de tenter de confisquer. La psychogéographie, les théories de la dérive, ont existé avant DEBORD, bien sûr. On peut relire certains récits relatés par André BRETON dans "L'amour fou" ou Nadja", chez ARAGON "Le paysan de Paris", dans les mémoires de P. SOUPAULT et avant eux : Gérard DE NERVAL Nous reviendrons sur ce sujet un certain jour... Quant à G. DEBORD, il est sans doute celui qui a su le mieux théoriser (tout en marchant), le terme de "Dérive" avec quelque longueur d'avance, sur ce qui existe aujourd'hui et n'existe pas encore, du moins est il déjà permis d'en rêver, voire d'en émettre à notre échelle très simplement humaine quelques premiers balbutiements, (à bon entendeur !)  :

"Les difficultés de la dérive sont celles de la liberté. Tout porte à croire que l’avenir précipitera le changement irréversible du comportement et du décor de la société actuelle. Un jour, on construira des villes pour dériver. On peut utiliser, avec des retouches relativement légères, certaines zones qui existent déjà. On peut utiliser certaines personnes qui existent déjà."

GUY ERNEST DEBORD extr. "Théorie de la Dérive" publiée dans "les lèvres nues n° 9" décembre 1956 et "Internationale situationniste N° 2 publiée en 1958.

Ref. remerciements : à "La revue des ressources" d'où sont tirés les extraits de textes de G.DEBORD.

Photo: Ce ne sont pas toujours ceux qui ont l'air en dérive qui dérivent le plus...  C'est que je me suis dit, ce jour en parcourant des kilomètres, subjuguée par le tangage des démarche conjuguées, inhabituelles, que je n'arrivais pas à doubler, malgré l'apparente désynchronisation des  âges. Alors j'ai brisé tout mon rythme, en suivant presque sans y penser, ceux qui devant moi me portaient à une destination que je me réjouissais d'ignorer ; jusqu'à me faire semer, à quelques kilomètres du cours Vitton d'où fût prise cette photo, dans un quartier inconnu du côté de la rue Baratin à Villeurbanne Cusset (qui existe bel et bien et n'est pas encore trop mobile comme rue = La preuve est dans la carte et la carte n'est pas du tout psychogéographique!) Lyon, Avril 2009.© Frb

dimanche, 12 avril 2009

Comme un dimanche (d'opaques)

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Une belle apparition immobile et dorée, semble pourtant flotter dans l'un des deux bassins disposés en miroir, de la belle esplanade, place Lazare Goujon située entre l'hotel de ville et le TNP. Non loin du "jardin vertical" (avec ses pergolas agrémentées de plantes grimpantes, que l'on peut voir, en passant, de la rue Verlaine, on vous les montrera un jour, c'est presque une promesse). Vue à Villeurbanne. Comme un dimanche d'opâques (et d'Amour ?). Avril 2009. © Frb.

dimanche, 05 avril 2009

Before my birth

COMME UN DIMANCHE AU XV em SIECLE ET AILLEURS...

"Enfin je puis quitter ce pays plein de bruit.
D'innombrables fouets claquent, parfois seuls, parfois tous ensembles. Ils claquent jour et nuit.
Un vent furieux souffle sans cesse et fait battre la grandiloquence des drapeaux et des fanions du pays qui portent des crécelles.
A tout cela s'ajoute encore l'étrange habitude de faire éclater constamment d'énormes sacs gonflés d'air à craquer. Avec des borborygmes incongrus le vent se décharge des sacs qui se déchirent en chiffons
Comment suis-je donc venu dans ce pays niais, tapageur ?
Je franchis la frontière, accompagné de chants stupides, déclamatoires.

Je cours. Enfin je pénètre dans le loin, dans l'insonore bleu des nostalgies."

JEAN ARP (1886-1966) in "Jours effeuillés" 1938. Editions Gallimard 1966

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Effeuillage des jours au bleu de science silencieuse. Tel est le paradoxe de Jean dont le nom fait encore écho aux couleurs qui se pincent du bout des doigts.

Et l'insonore des nostalgies se glissera dans le bruit... Tel le "Lux Aeterna" du "Requiem" de Michel CHION ...

Blues éternel des esplanades vides, fondu sur les maisons où jadis, de bruyantes machines remontaient le temps à coups de manivelle...

Photo : Des ombres noires du XVem siècle coupent et collent les "ciels", pas très loin de la tour de Charles le Téméraire où le silence, pèse encore de sa terrible histoire. Tapage qui ne se dit. Quand le bleu qui revient nous mène après la course, au seuil de l'horizon, où commence l'endroit, qu'ARP nomme : "dans le loin"...

Et sur la balustrade, comme une peau de chagrin, je reconnais, plus près, (mais toujours "dans le loin"), cette chose oubliée  il y a tant d'années : mon petit sac à main dont j'ai perdu le son.

Vu à Charolles. En avril 2008.© Frb

mercredi, 01 avril 2009

Ceci est bien un 1er Avril ( ou presque )

Comme un mercredi de 1er Avril avec BERAUD à la pharmacie de Vaugneray :

beraud plan004_2.JPG"Avril : C'est le mois du renouveau, imitez la nature en vous revivifiant aux premiers rayons de soleil. Mais méfiez vous des changements de température ! conseillez surtout aux dames et aux jeunes filles de ne pas trop se découvrir, car c'est la pleurésie... Et toutes ses longues et dangereuses suites. Ce renouveau active toutes les fonctions vitales et souvent se produisent des manifestations cutanées  très désagréables. Evitez les ! préservez vous par une cure dépurative. prenez des laxatifs. Contre les démangeaisons, la pommade cadique mentholée est justement réputée en raison de son action calmante ; contre l'eczéma la pommade au soufre et au baume du Pérou (ndlr: attention!) est anti-prurigineuse et cicatrisante. Contre la furonculose le rob dépuratif est un véritable arrache-clous par son action diurétique, appliquez de la toile résolutive pour attirer le pus et lavez ensuite avec une solution antiseptique ozonée, formolée ou iodée. Les dames continueront encore ce mois-ci leur cure de jouvence à l'ovaire ou elles prendront de l'elixir d'hamamélis."

Extrait : "Almanach François" 1932 (offert par Monsieur BERAUD pharmacien à Vaugneray, Rhône)

Je dédie tout particulièrement ce billet à Solko, (Le bien nommé), éminent spécialiste de BERAUD devant l'Eternel (et les ravis blogonautes). Je l'ai croisé au charmé de la Croix-Rousse ce matin, et n'ai pu m'empêcher de lui accrocher ce billet dans le dos... Lui qui n'aime pas plus que moi le 1er Avril et toutes ces blagues stupides, nous voilà dans de beaux draps ! comme l'écrivait Guy DEBORD, (le vétérinaire de Brignais)

"Dans un monde réellement renversé le vrai est un moment du faux"

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Donc nous sommes d'accord. Sauf que mon soit-disant faux BERAUD fût quand même un moment du vrai quand il offrît en 1932, à Madeleine Lacroix (une vieille amie à moi) son "Almanach François". souvenons-nous qu'en 1932 BERAUD sortait "Les lurons de Sabolas" (un cataplasme extra) mais la société du spectacle, elle, n'existait pas encore (enfin, pas vraiment sous cette forme là ...)

Quant à VIALATTE (le confiseur de l'île Barbe) vous le retrouverez ICI pour recadrer harmonieusement, le sujet qui nous occupe .

Et les "beaux draps" capables de zigouiller le poisson dans les élixirs les plus doux, (et les plus fous), ils flottent à l'air libre au dessus des champs de coquelicots qui s'étendent à perte de vue dans le domaine du Sieur Solko sous les cerisiers en fleurs dont on fait "l'eau de vie des lavandières" qui se boit au printemps et se chante en hiver. Tout ça très bon pour ton poil, ô lecteur... Et c'est ici que le premier Avril prend fin ou clame rageusement "ceci n'est pas un premier Avril" (en fait il ne clame plus ça du tout, il pousse "un cri sauvage"allez savoir pourquoi? , je le soupçonne d'avoir bidouillé son titre, du coup ça m'oblige à tout un tas de manoeuvres compliquées c'est malin, ça !. Remerciements particuliers à Solko pour ses délicates attentions et son hommage en passant à Isidore ISOU (mort dans l'indifférence général le 28 juillet 2007). Pour I.ISOU, ici un petit lien, une passerelle de blog à blog, c'est la moindre des choses. Vous avez remarqué, comme ce premier avril cette année ressemble à une cérémonie des Césars, que du beau linge n'est ce pas ? ...

Photo : "L'almanach François" de 1932. Archives personnelles agrées par la pharmacie de famille, monsieur BERAUD, pharmacien et la picolinette. Avril 2009 © Frb

mercredi, 25 mars 2009

Comme un mercredi (un peu fou)

le fou voir - onirique.JPGLe "fou" possédé du chaos, et tatoué de guerre, décolle les murs de "la Burdeau", cette rue des pentes de la Croix-Rousse, où l'art contemporain sauvage s'affiche au jour le jour. Merci au collagiste pour cet électron délivré. La créature ailée (et peignée), mi-homme, mi-oiseau (lyrique mais pas lyre), déroule son poème sous le ciel mitigé de la ville (tant de mystères... ) Le passant enivré par effet de surprise, retrouvera dans le mouvement inspiré de cette création, toute la liberté de Dada, les élans de Fluxus, et ce je ne sais quoi d'invention, qui (heureusement), n'a toujours pas de nom...

FOLIES DOUCES. (Un peu givrés) :

ECOUTER : ASTOR PIAZZOLA "BALADA para un loco"

VOIR : "PEEK-A-BOO-JESUS"

PARTIE DE SCRABBLE : (wakkt, zzzzz, pfifui, zuzifftzzz etc...)

PIERRICK SORIN = Jean-Louis = 2

CHAOS. (Complètement timbrés) :

VOIR : Des nouvelles du PRINCE D'ANDORRE

ECOUTER /VOIR : "A COEUR VAILLANT TOUT EST POSSIBLE" sauf pour François FILLON qui paraît tout de même "un petit peu gêné". (Oreilles sensibles s'abstenir!)

"CACAPHONIE C'EST PAS FINI "

DE LA LIGNE DROITE DES CORPS

Entre autres...

Photo: Collage du "fou" (qui vole et qui écrit). Vu rue Burdeau. Lyon. Février 2009. © Frb.

lundi, 23 mars 2009

Les mimosas de Lyon

COMME UN LUNDI PRINTANIER

"Mal nommer les chose c'est ajouter au malheur du monde"

ALBERT CAMUS

mmimo .JPGN'en déplaise à CAMUS, BOILEAU, à tous les botanistes. Je n'échangerai pas mes "mimosas de Lyon" contre aucun nom ; parce que des mimosas, à Lyon, on n'en voit pas. Alors, peut-être suffira t-il de les nommer pour qu'ils existent ? D'ailleurs, les mimosas de Lyon, ce ne sont pas les mimosas. Et si on me demandait pourquoi. Je répondrai ce que me répondait en cours de mathématique mon professeur, (monsieur Chanut) quand il commençait l'exercice par : "Supposons que x..."  et que, presque simultanément, au fond de la classe, près du radiateur quelques voix s'élevaient (choeur des cancres) : "msieur ! msieur ! Pourquoi x ?" et bien, monsieur Chanut, à la question, il nous répondait toujours que : "parce que x c'était comme ça , et qu'il n'y avait pas de pourquoi." Donc, pour le "mimosa de lyon" c'est pareil. Il n'y a pas de pourquoi. Une évidence ! à la croisée des réponses de Monsieur Chanut, et de la pensée de LAO TSEU  parce "c'est cela", "mi-mots ça." soufflerait Jacques L. accoudé au comptoir de la brasserie du parc..."Voilà la grande erreur, toujours s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent" (sic)...

Fin du premier tableau.

Deuxième tableau : la nature s'éveille. Les sens sont en émoi. Le mimosa de Lyon croisé pour la deuxième fois presque la même semaine, devient "Mimosa de Vitton". Le précédent était de Denfert-Rochereau, mais on le nomma humblement "mimosa de Lyon". Maintenant, on attend les jonquilles, bientôt les myosotis, les bleuets pour le miel, (ils garderont leur nom, peut-être...). Devant un tel spectacle (Dame-Nature très en beauté), on fait silence. On applaudit. Et c'est justement là, en ne nommant plus rien, que surgit tout le malheur du monde: tandis que nous tapons joyeusement des 2 mains, ébaubis par tout ce bleu, ce jaune. Etat de grâce...

... Le fantome de Monsieur Chanut traverse soudainement la scène, (de long en large), avec sa grande blouse grise en se grattant la tête, puis se tournant vers l'assemblée, il pose sa question :

"Quand deux mains applaudissent, quel est le bruit d'une main ?"

"Est ce que ça porte un nom ?"

Fin du deuxième tableau.

Photo: "Mimosa de Vitton", vu cours Vitton (eh oui!). Pas très loin du cinéma Astoria et presque en face d'un magasin de musique. Lyon, Sixième arrondissement. Ce lundi 23 mars 2009.© Frb

dimanche, 22 mars 2009

Exécution de la douceur

Comme un dimanche

Charles CREPY dit la Douceur, fût un jour l'objet d'un arrêt de la cour du parlement collationné par Massieu et signé par Lecousturier et qui disait ceci :

"Vu par la Cour le procès criminel fait par le Lieutenant Criminel du Bailliage d'Orléans, à la requête du Substitut du Procureur Général du Roi audit Siège, demandeur et accusateur, contre Charles GOUPY dit Paul ou la Douceur, lequel a dit en la cour s'appeler Charles CREPY, (ci-devant condamné, sous ce dernier nom, au fouet, à la marque et aux Galères à perpétuité, par arrêt du 22 juin 1779)(...) La Cour condamne ledit Charles CREPY à être pendu et étranglé jusqu'à ce que mort s'ensuive, par l'Executeur de la Haute-Justice, à une potence qui, pour cet effet, sera plantée dans la place publique du Martroy de la ville d'Orléans ; déclare tous les biens dudit Charles CREPY acquis et confisqués au Roi (...) Ordonne qu'à la requête du Procureur Général du Roi, le présent Arrêt sera imprimé, publié et affiché, tant dans la ville d'orléans et lieux circonvoisin, que dans la ville, faubourg et banlieue de Paris, et partout où besoin se fera ; et, pour le faire mettre à exécution, renvoie ledit Charles CREPY prisonnier par-devant le Lieutenant Criminel dudit Bailliage d'Orléans."

Fait en Parlement le seize mars mille sept cent quatre-vingt-un."

STEPHANE AUDEGUY. Extr. "Exécution de la douceur" in "Petit éloge de la douceur". Editions Gallimard 2007.

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Ceci n'est pas l'exécution de Charles CREPY, mais un souvenir antérieur, d'une autre exécution de la douceur...

Quant à Charles CREPY, mon ami Charles (D'orléans) l'a croisé une nuit sur Facebook. Resurrection de la douceur ?  Il faut croire...

Photo : Un fragment de crucifixion, vu un dimanche entre les tombes du cimetière d'un village médiéval où les couleurs tendres cotoient un je ne sais quoi de ténèbres... Bois-Ste-Marie. Février 2009. © Frb.

jeudi, 19 mars 2009

On croyait l'art à la masse mais non...

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"L'art est à la rue"... Et les artistes aussi !

Cela étant, je laisse au lecteur avisé le soin de la double lecture, la situation étant grave mais pas désespérée, n'est-ce pas ?

Photo : Les escaliers de la butte ( finale ?) sont désormais très rude aux miséreux (c'est à dire aux artistes et à tous les autres, les très nombreux...).

Des mots justes, croisés montée de la Grande Côte à Lyon. (Merci et bravo aux graffeurs). Un conseil aux balladeurs lyonnais, ou à ceux de passage : Pour bien voir cette série (car il y a série tout comme une banderolle), il faut marcher la tête en bas (encore plier l'échine, baisser les yeux, comme toujours) et, au niveau d'un petit mur, longeant une terrasse, presqu'en face du "Trokson" (qui fait bureau de tabac très tard, salle de concert parfois, avec accueil très chaleureux)... Tout en bas, donc, sur votre droite, vous trouverez "à la rue" un peu de rouge, un peu de bleu ,un peu de rouge, un peu de bleu etc... Mots bleus pour une alerte rouge, vus, à la remontée de la pente qui mène au bon plateau de la colline travailleuse, ce jeudi 19 mars 2009. © Frb