Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 12 mai 2014

Secret life

Au-delà de ce qui arrive ou n'arrive pas, l'attente est magnifique. 

ANDRE BRETON

pays de neige b.jpg

 

On trouve un silence très troublant dans le Rivage des Syrtes de Julien Gracq où une antique lagune baigne dans l'attente à la lisière des mondes, dans le silence, une forme d'énonciation plus évidente:

 

 

Le silence est témoin absolu.

 

 

 

Photo: A la lisière des mondes (et des merveilles...).

 

 

Très loin d'ici.© Frb 2014

jeudi, 01 mai 2014

Winterlude # 1

Tout homme qui marche peut s’égarer.

 

arbres.jpg

 

Il faut donc de l'attente, que tout aille lentement, ne pas décrire l'achèvement quand rien n'a encore commencé. 

 

Photo: Parc de la Tête d'Or. Sur les traces de l'homme qui ne cesse de poursuivre les traces de l'homme qui marche sur les traces de l'homme qui ne cesse de poursuivre, etc, etc ...

 

Lyon © Frb 2014.

vendredi, 04 janvier 2013

Ne t'efface pas

Il semble que la vie restera toujours inachevée. Mais on demande une chance supplémentaire.

André DHOTEL : extr. "Le pays où l'on n'arrive jamais" éditions Pierre Horay, 1995.

derniers jourskn.jpeg

C'est entre deux temps, l'un volontairement ralenti que je trouvais dans une valise, quelques fragments d'un livre de André Dhôtel, un auteur magistral, dont l'esprit merveilleux à chaque lecture semble nous restituer un pan secret de l'univers. En ouvrant quelques pages du livre à l'aveuglette, je tombais pile sur cet extrait, il semblait que cela pouvait convenir à ce point de l'année (ou de la précédente) grosso-modo à la croisée, de l'heure et du retard, jeu de broderie là bas, et ici ravaudant entre la fin du monde, et les petits commencements coutumiers, des suites à griffonner sur des vitres où le ciel et la terre sont au mieux une image, au pire, un idéal.

A part ça, quelquefois, on ne peut que broder. Il n'y a plus de frontière dans le calendrier. On profite des grisailles, on ne veut rien louper de cette heure quand des brumes tirent les personnages là, au milieu du ciel, dieux du flou, parenthèse incomplète, allant à l'opposé de nos jours saturés, de nos voix vivant moins en nous qu'au dehors - autant d'yeux/ d'autres voix ne cherchent plus entre elles à se persuader qu'elles seraient plus réelles qu'une parole, remueraient ciel et terre pour un mot déplacé, vérités comme une masse à la fin capturée, c'est un seul homme qui clame - je suis vrai- je suivrai la parole d'autres mêmes - et la mienne effacée, se dissout dans l'espace, il n'en reste qu'un trait, un peu de brume encore. Des petits trains muets longeant la voie ferrée, croisant quelques remblais. Ensuite ça redémarre. Toujours on dérivait. On voyait quelques hommes qui passaient leurs mains par la fenêtre, faisaient des moulinets devant l'expostion des tableaux alignés, variés ou tous pareils. Est ce que ça importait ? Vues d'un train, des clôtures aux fenêtres, arrimées à ces lettres: un verrou par sujet, gardant la citadelle. C'était là, le pays où l'on arriverait.

Le cantonnier qui balayait les dernières feuilles est venu ramasser les sapins de Noël. C'est comme l'année dernière, à quelques détails près. Puis l'an d'après ça rebelote : automne hiver printemps été...

On aura trouvé de l'agrément à chercher simplement un quai, dans un endroit paumé sans panneau, ni frontière, pour s'offrir une escale au pays où l'on n'arrive jamais. Moins qu'une formule désespérante ça demeurera toujours un supplément discret ou de la nonchalance et parfois un peu d'ombre nous retrouve en silence. 

Le cantonnier qui volait dans le ciel avec les feuilles mortes ne dévoila pas les secrets que nos coeurs emportaient, son pas l'invitant à marcher sous les arbres, juste avant le passage qui va de l'ombre à la lumière, une étincelle, à peine, tenant encore le reste.

On n'aurait aucun mal à se pavaner tranquillement d'une rue bien pavée jusqu'à l'étendue paisible autonome des fourrés, des forêts et des étangs sauvages pour y cacher son faix, se fondre à l'épopée, retourner cahoter, aborder les sentiers afin d'éprouver les limites de ces foules, de ce corps roulant comme la feuille entre les joncs bleutés, longeant un peu les baies, là bas où l'on se dore, jouant dans les reflets d'une barque retournée à l'envers.

On ramène des images sans chercher à savoir qui tournera la page, s'échouera à moitié, tourne ou sera tourné. On entendra les cornes de brume: un son qui ne dure guère, dont l'écho s'éternise et ne vaut pas qu'on laisse ainsi cingler l'espace.

On serait heurt / spectateur, dans cette marge exsangue retenant l'échappée, elle prend de si loin l'objectif, fait exprès de rater son but, aborde le vieux singe qui se perd sous son arbre. On continue à vivre dans la réalité - je vous jure que tout est vrai, ma bouche, mes yeux, mon nez ! et mes chaussures de marche qui marchent dans ce pays, pour serrer le vieux singe et ses gros doigts carrés, s'il referme sa patte, le pays disparaît.

Toi tu dis - c'est pas vrai ! ça ne peut pas exister, tu parles comme une toupie, on va pas tout gober/ utilité d'un mot allant à l'objectif, louant celui qui joue le rôle de s'échiner, des mots pour amuser. La galerie nous enflamme, quand on veut converser c'est un fragment du bruit. On peut tout laisser dire. On entendra les cornes, un paysage de brume, nous mènerait à l'impasse, désolant comme l'ennui. On s'étonne. Que sais-tu, de l'ennui ? De celui qui l'éloigne ? Qui parle aux animaux et voudrait faire sa vie au pays où l'on n'arrive jamais.

Tu n'es pas étranger près de cet étranger, il paraissait tenu par un autre défi, on voudrait essayer de déjouer l'oubli d'un partage advenu.

Il resterait longtemps assis là, sur sa borne, à attendre, on ne peut pas signifier qu'on s'était lentement perdu dans le langage / ou le plus simple mot/ butant sur cette ronde qui invite à marcher/ la tête dans les épaules. Tout brillait si gaiement, vu d'en bas chargé d'armes, contre les jours maussades, il y a des parades. Faut-il s'en contenter ?

Lui, il conserve sa part, il n'alignera pas ce peu de force vive pour s'égayer d'un bruit, qui va dans les objets émettra le bruit grave de les accumuler ; des peuples s'y enivrent, ces voix dont le prestige est un terrassement encore abstrait, détruiront le réel, on ne sait pas comment, ces voix colleront sur nos bagages un label "qualité" après quoi on pourra s'enfuir, ou bien l'on se retire, et le point de départ sur le point d'arrivée, n'est qu'un pas de côté pour se griller la place. Le corps embarrassant, nous bâterait comme un âne qui voulait lui aussi trottiner sous les arbres au pays où l'on n'arrive jamais.

Quel diable les possédait à vouloir s'évader ? C'est bien pour nous aider qu''un jour ils nous rattrapent / aider ? / ah ? / réussir ? / mais réussir quelles vies ?  

On libérera le livre, il flottera sur l'eau calme pour les cent mille ans à venir. Il passera de main en main, d'aussi près qu'il paraissait n'ouvrir sur rien de précis. Une empreinte animale contre une tête d'homme usée se couronnera de phrases annonçant le déclin de nos civilités.

Des signes extraordinaires dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les peuples paralysés de frayeur devant le fracas d'une mer démontée./ (Luc 21.25-27). Là où l'histoire s'arrête, n'en retiendrait-on rien ? 

Ou si peu de nous réunis, s'il n'y avait pas ailleurs un sourire dans les yeux du passeur, posant son galurin près de nous sur la rive, nous voyant à genoux et avançant sa barque, chuchotera encore :

Il y a dans le même pays plusieurs mondes véritablement.  

Le présent, le souvenir, cent mille ans à venir. Laissera-t-on filer l'homme embarqué comme l'enfant parti on ne sait quand avec quelques copains allés si loin, qu'il revient seul, presque au point de départ. Encore si près de nous qu'on croit l'avoir déjà rencontré quelquepart, quand d'autres pourraient jurer qu'ils l'ont vu chaque jour, seulement tourner en rond, depuis les cent mille ans qui ont passé, si vite, et autant à venir.

C'est peu, pensera-t-on, en guettant sur l'horloge l'heure de ce rendez-vous, des milliers de secondes à raconter l'attente. A ne penser à rien ou bien à regarder ces foules au coeur du monde se faire une place au soleil. Quelques cornes qui grondent et la monnaie sonnante dira que tout va mal/ ça ira mieux demain. Rien que de l'ordinaire. Cent mille mots de conquêtes à la fois fausses et vraies, aucune qui n'ait pas balisé d'avance nos trajets. Cent mille jours de silence rendant force à ce souffle dont l'immédiateté repousserait un instant celui de s'effacer, ne pourrait rien connaître de ce patient retour qui toujours nous retient. Où est notre mémoire ? Qu'y'a t-il après rien ? / Que dire pour que tu saches ? / Une terrasse de café/ simplement/ presque rien/ des années-lumière/ une seconde/ où mon pas se glissait/ dans le tien/ pour aller regarder les étoiles.

 

 

  

 

 

photo: Là bas. Une image embarquée. Buisson flottant et des coraux.

 

Nabirosina © Frb 2013

vendredi, 14 septembre 2012

La naissance du modèle (II)

Je lui disais "regarde comme on peut bien marcher sur deux jambes. N'est ce pas merveilleux ?"
Un équilibre parfait. Je déplaçais le poids de mon corps d'un pied sur l'autre, faisant brusquement demi-tour sans perdre l'équilibre. C'est quand même quelque chose d'extraordinaire.

GIACOMETTI parlant à son modèle, extr. du livre de Anne MORTAL "Le chemin de personne - Yves Bonnefoy Julien Gracq ", éditions l'Harmattan, 2000.

l'enfance du poète,enfances,marcher,l'homme qui marche,yves bonnefoy,julien gracq,promenade,anne mortal,modèles,vieux campeur,école buissonnière,éloge de la marche,décalage,rêverie,rue des écoles,septembre,pérégrinations,mémoire,avant,après,rue,rentrée,bagages,aventures,errances humanités,poème,ville

 

Il marchera dix heures par jour pour parcourir une moyenne quotidienne de 35 km entre sa cabane et son île, il rêvera de partir en sandales sur les chemins de Compostelle.

Il marchera sur un manège par des tapis roulants à travers des clôtures incassables, il n'aura pour ami qu'un tricycle à bagages, une trousse de premiers soins, une tente, peut-être un sac, il achètera tout à la boutique du "campeur" de la rue des écoles.

 

Lien  : http://youtu.be/F72jPxRCR7c

Nota : Augurant le thème de la marche et des forces motrices dont aucune n'est à suivre, strictement, (quoique)... parmi des propositions multiples et les vagues à venir, vous trouverez un fragment des dérives du modèle en cliquant dans l'image.

 

Photo : La naissance du modèle sur les chemins de la vie, (pas encore buissonniers), pas encore Homme qui marche, filliforme et précaire, dépouillé de ses accessoires, tel que l'avait imaginé Giacometti, occupé à le faire, le défaire en multiples versions jamais achevées selon l'artiste, foulant l'équilibre de l'homme et de son vide. Le modèle 2012 aura coûté moins cher, (détail mesquin, le cartable coûte un bras, car aujourd'hui hélas, on ne peut plus naître sans rien), le modèle 2012 trace humblement son rêve en habits de gala, il chemine pas à pas, patience ! laissons-le naître... Photographié loin des écoles entre deux rives, sur la Presqu'île exactement.

 

Lyon. © Frb 2012.

lundi, 20 août 2012

Roman-photos

monastic.jpgmonastique.jpgromane z.jpgmonastique k.jpgromane ff.jpgromane.jpgromane sd.jpgroman luc.jpg

 

 Photos : fragments d'une balade loin du monde qui est aussi, dans ce village, un beau voyage à travers temps. Ici nous sommes au XIem et début du XIIem siècle, pas très loin de Cluny, berceau de l'occident, au coeur de la pierre romane avec ses tons sublimes, sa blondeur envoûtante aux reflets d'une civilisation qui semble étrangement contempler la notre et même croiser nos préoccupations, (changement de siècle, confrontation à la violence,  à la crainte, relations avec les images et les formes,  fragilité de l'Homme, quête de spiritualité). Photographiés cet été, ce ne sont que quelques détails extérieurs de l'église de Bois Ste Marie ;  hélas, je n'ai pu, accéder à certaines sculptures en façade, que j'aurais beaucoup aimé vous montrer, mais l'église étant actuellement en cours de restauration, ce jour là tout n'était pas accessible, ainsi nous serons un peu privés de quelques curieux modillons, en attendant d'y retourner l'année prochaine sans doute... toujours à propos des curieux modillons (et autre "green man"), vous trouverez un petit éclairage perso :  ICI.

 

Liens et autres éclairages sur thème :

Pour découvrir en images d'autres lieux où l'art roman peut se visiter, le site universitaire du Boston College est une excellente source:

http://www.bc.edu/bc_org/avp/cas/fnart/arch/romanesque_ar...

Le circuit des églises romanes du Brionnais, en un regard qui peut même s'agrandir:

http://cep.charolais-brionnais.net/pages/roman/circuit3.htm

Une bibliographie très intéressante et vivement conseillée (peut accompagner le parcours) :

http://mydas.ath.cx/bourgogneromane/biblio.htm

 

Nota : Pour le jeu de l'été, (il en faut un, c'est comme à la télé), un intrus s'est impunément glissé dans notre roman-photos, le malheureux a dû se tromper d'époque. Le lecteur plein de sagacité saura-t-il le trouver ? On est au Moyen-âge, il n'y a rien à gagner sauf peut-être un séjour au royaume éternel, mais la recette de l'hypocras sera malgré tout offerte à tous les participants, (qu'est ce qu'il ne faut pas faire de nos jours... :)

 

Bois Ste Marie © Frb 2012

jeudi, 26 mai 2011

Petite musique d'attente...

Quelle vie de chien !

HENRY MILLER, (cité par Brassaï in "Henry Miller, rocher heureux"), éditions Gallimard, 2001.

Si la salle d'attente ne vous plait pas, en cliquant, vous serez orientés dans une autreSAL ATTENTE.JPG

Présentation

C'est juste une salle d'attente dans une petite ville de province. Les trois hommes qui s'y trouvent semblent se connaître un peu de vue, ce sont des vieux, à peine bourrus, la fidèle patientèle d'ici. Ils se regardent avec bonhomie, tournent sans les lire quelques pages de revues, un geste machinal, un choix restreint : "Le point", "Paris-Match", "Femme actuelle". J'atterris à cloche-pied, dans cette ambiance à la fois pudique et rassurante, j'entre sans bruit je suis accueillie par un "bonjour" très accueillant, trois bonnes têtes avec des sourires plutôt "gentils"... Déjà ça paraîtrait un peu anachronique en ville où les salles d'attente (celles que rarement j'ai fréquenté, me paraissaient glacées parfois presque menaçantes). Bien sûr, il y a ce silence lourd de sens, de non-sens, souvent gênant où le moindre bruit d'une page de revue qu'on tourne, le moindre craquement de soulier paraît s'amplifier à tel point qu'on n'oserait à peine bouger le petit doigt, mais ce sont les silences spécifiques ou "spéciaux" des salles d'attente en général, quand celles-ci ne sont pas envahies (une nouveauté qui se répand bien, hélas) par des fonds musicaux imposés, souvent odieux, la dernière salle d'attente que j'ai cotoyée, m'ayant offert contre mon gré, environ une heure des "plus grands hits d'Eddy Mitchell", (certes en sourdine, mais entre nous, c'est pas humain), tant qu'à faire je préfère un bon gros silence même s'il pèse un peu, beaucoup, voire lourdement. Ici, rien à faire, faut que ça cause, faut que ça vive. Faut toujours qu'on dise quelque chose. Un homme ouvre la conversation à propos de "l'accident du pont", une actualité qui détrône le scandale des notables trousseurs de dames, à Paris ou en Amérique, la seule actualité, dans ce petit pays, qui vaille la peine qu'on s'en soucie, c'est l'accident, dont la photo (une moto, une voiture ratatinées contre un poteau), un récit qui n'omet nul détail, ont fait la une, du petit journal local. Ici, chacun lit après le déjeûner, ou le dîner, "son" journal. C'est un rituel, c'est sacré. Après, on en parle, on en reparle, dans la rue et dans les commerces, au village, dans les chemins entre les champs de coquelicots... Ici, la parole s'ouvre, juste un peu et les langues se délient, mais pas trop. J'accroche sur mon col (je sais, c'est pas joli joli...) un petit micro cravate, j'enclenche le dictaphone. Le temps d'une brève causerie ; telle une trace légère, autant dire, presque rien...

Situation

- Je ne savais pas qu'il y avait une boulangerie aux Indres...

- Tout le temps !

- Ah ça oui ! y'en a passé trois quatre, mais y'en a toujours eu.

-  Ah ben oui !

-  C'est arrivé vers quel endroit ?

-  Vers le pont des Tarets, ça fait un genre de bosse, elle est partie sur la bosse.

- Le poteau il est là, tout seul au milieu du parking...

- Aller prendre le poteau en plein milieu, faut l'faire !

-  Ah ben mon vieux !

- Oh oui ! on est peu de chose...

- Et le père qu'a tué son gamin, 17 ans... Vous avez lu ? Ben bon sang !

- Elle était toute neuve la voiture, le motard l'a pas vue, le gamin il est mort pendant le transfert.

- Ces motos, ça fait peur...

- Mais non ! c'est la paraffine qu'y avait sur les pneus.

- Le gamin c'était le passager, il était devant, assis à côté, ça a toujours été la place du mort... Le père a freiné mais c'est l'auto qu'est partie dans l'autre sens.

- Ben vieux ! Pour la mère c'est terrible !

- Et pour le père ! Il a tué son gamin. Ils en avaient pas d'autre. Quand ils se trouvent tous les deux, ça doit pas être facile, le soir au souper, j'sais pas ce qu'il peut lui dire à elle, ben bon sang ! ça doit pas être facile d'en causer, faut que le couple soit solide après.

- Ouh ben ! C'est pas sûr qu'elle pardonne, si elle est rancunière, c'est fini, ça y fera tout craquer...

- Y'a pas que ça, y'a l'alcool, y'a la drogue...

- Non mais là, c'est un accident, y'a pas de drogue, pas d'alcool ! et pis de la drogue y'en a pas tant que ça.

- Non, pas tant ! pas dans nos petits pays. (silence long, lourd, gros soupirs, le vieux monsieur en face a l'air de réfléchir, profondément...)

- Alors c'est le destin. Ca peut pas être autre chose.

- Oui, c'est le destin, ça a été écrit comme ça. (silence long, très long)

- Hier on a enterré le docteur, vous avez lu ?

- Oui, y'avait du monde ! ça tenait pas tout dans l'église. Il était vieux.

- Dans le temps ils étaient deux, ça fait que l'autre est tout seul.

- C'est pas facile, hein ? On a beau dire ... La vie... !

- Oh non ! on a beau dire ! quand on peut rien y faire, on peut ben en causer jusqu'à demain...

-  C'est bien ce que je dis, c'est pas facile." 

 

 

Photo : Petite métonymie (de l'attente), ou portrait du patient invisible, ou encore un autoportrait ? D'autres verront un petit bout de salle d'attente, (et ils auront raison !) sans la musique, photographiée là bas, en douce... Je remercie, au passage, le Dr. VDB pour son accueil chaleureux et pour sa "bonne médecine". Un endroit on ne peut plus "sobre", mais finalement assez tranquille... Si l'on compare à certaines salles d'attente décorées hype et chic (avec fauteuils du genre "formes nouvelles") de certains cabinets où se pratique (de plus en plus, hélas) ce qu'on appelle de "l'abattage", (de patients comme du bétail, oui, c'est courant), je préfère un décor austère avec une médecine à visage humain, que le contraire, mais cela est très subjectif évidemment, et d'ailleurs il se peut que je m'égare dans un autre sujet vraiment problèmatique, peut être à suivre (?) Un certain jour (?) Qui sait (?) Mais comme je ne suis nullement pressée de fréquenter ce genre d'endroit, je ne promettrai pas ou le plus tard possible. Il vous faudra donc être patients, (si j'ose dire) ...

© Frb 2011.

vendredi, 31 décembre 2010

Jour de blanc

 Or ne trouverent ilz point là, sur l'heure, de croye ou de terre blanche pour marquer, à raison de quoy ilz prirent de la farine.

JACQUES AMYOT 

blanc345.JPG

blancF6239.JPG

blancF6175.JPG

blan148.JPG

blanc178.JPG

blancF7149.JPGblanc7076.JPG

 

BEN KAMEN : "Clouds and snow"

podcast

 

Le monde est tellement blanc qu'on se croirait presque au jour de l'an. On pourrait même se souhaiter une bonne année si on osait... Mais je crois qu'on va attendre le retour des animaux... (A suivre)

Photo: Un léger saupoudrage. Neige et fonte des neiges au jardin du Marquis. Nabirosina. Dernier jour de December. © Frb 2010

samedi, 11 décembre 2010

Un léger décalage...

Connais le prix des circonstances le perce-neige lui doit son charme.

PYTHAGORE

fleur et neige se cachent peut être derrière l'image, pour le savoir il faut chercher...serres2481.JPG

Perdu dans le pays de neige, sa ville qu'il ne reconnaît pas, le promeneur (urbain) ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de perce-neige au jardin, mais sans doute aura-t-il oublié de se répérer dans le calendrier floral, auquel cas il aurait su que "perce neige" n'arrivera que le 2 Février, (violette de la chandeleur"). Le promeneur déçu aura rêvé trop tôt le printemps, pour ne pas se désespérer à la perspective d'une attente longue, peut-être incertaine, il refermera son herbier se glissera avec légereté dans la légende (dite allemande) à propos de la neige et de la fleur.

"Quand Dieu fit toutes choses sur la terre, il demanda à la neige d'aller vers les fleurs et de se procurer un peu de couleur de leur part. Une par une les fleurs refusèrent. Alors, très affligée, la neige demanda au perce-neige de lui donner un peu de sa couleur et le perce-neige accepta. En remerciement, la neige lui permet de fleurir le premier chaque fois que le printemps se montre." 

Patience....

Photo :  Ceci n'est pas un arbre à perce-neige. introuvable, perce-neige... Pas vu, mais vu le Parc de la Tête D'Or, (sous un ciel sombre) du côté des serres, méconnaissables, enneigées, et ensauvagées comme jamais, (ou  rarement). Lyon, Décember. © Frb 2010