mardi, 23 décembre 2008
La première gorgée de soupe ...
Sur ce début de proverbe irlandais (cf. titre) coiffant un peu au poteau (si j'ose dire), la tiède gorgée de bière de Delerm-père, nous terminerons les agapes, avec une soupe chaude de Noël, préparée avec Amour par les marmitons de Certains jours. Mais il ne faudrait pas croire qu'à Lyon, on trouve des soupes chaudes à tous les coins de rue. Loin s'en faut ! Les festivités du 8 décembre ont un peu aidé, mais en général, comme disait ma grand-mère "ça se trouve pas sous les sabots d'un cheval", et heureusement parce qu'il y a encore moins de sabots de cheval que de soupe chaude... D'ailleurs il existe de nombreux proverbes ayant pour sujet: la soupe; tous tombant sous le sens commun (On ne dira pas "le bon sens" qui est est devenu un leitmotiv très Sarkozien, très politique en général et la soupe chaude ne fait pas de politique, ce serait plutôt le contraire, mais je m'égare...) Cette parenthèse fermée, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques fragments de cette longue liste de proverbes qui vont de l'Auvergne au Brésil en passant par la Lithuanie pour le plaisir des grands et des petits:
"Celui qui s'attend à manger la soupe de son voisin passe la nuit sans dîner." Proverbe ARABE.
"Comme vous ferez la soupe, vous boirez le bouillon." Proverbe AUVERGNAT.
"De tel pain, telle soupe." Proverbe FRANCAIS. (Une variante de "telle mère, telle fille", peut être ?)
"La beauté de la femme ne fait pas grasse la soupe." Proverbe LITHUANIEN
"La première gorgée de soupe est toujours la plus chaude." Proverbe IRLANDAIS.
"La soupe fait le soldat." Proverbe FRANCAIS.
"Les paroles ne salent pas la soupe." Proverbe BRESILIEN.
"L'indécis laisse geler sa soupe de l'assiette à la bouche." Proverbe ESPAGNOL.
"Mieux vaut pas de cuiller que pas de soupe." Proverbe ALLEMAND.
"Où il y a un joli cochon, il y a de la bonne soupe." Proverbe AUVERGNAT.
"Quand il y a plusieurs cuisiniers, la soupe est trop salée." Proverbe ITALIEN
"Qui se lève tard trouve la soupe froide." Proverbe AUVERGNAT
"Soupe aux choux, au médecin ôte cinq sous." Proverbe FRANCAIS.
"Vieille viande fait bonne soupe." Proverbe AUVERGNAT.
Pour conclure je vous conseille un blog que j'aime beaucoup pour son caractère très entier et tous les milliers de petits trucs culinaires très simples, qui s'y trouvent, dont beaucoup d'idées malines sur l'art d'accommoder les restes. Ce blog s'appelle "CUISINE ECONOMIQUE DE MARYSE", je vous le recommande, il est très bien conçu. D'ailleurs vous trouverez sa recette de la "soupe topinambour" que je joins ici toujours dans la lignée de ces veilles de Noël rustiques... Recette à essayer entre autres, en découvrant cet excellent blog pas bégueule :
http://cuisineconomique.hautetfort.com/archive/2008/11/08...
Sources proverbes: Dictionnaire des proverbes et dictons par F. MONTREYNAUD, A. PIERRON, F. SUZZONI. "La sagesse du monde entier", Dictionnaires le Robert 1989.
Photo: Angle rue R. Leynaud, Montée de la grande-Côte tout au début des pentes de la Croix-rousse: les grands panneaux indiquant les points de ravitaillement à la soupe chaude durant les festivités des Lumières. Lyon. Décembre 2008.FB©
00:20 Publié dans Affiches, panneaux, vitrines, Balades, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 21 décembre 2008
Comme un dimanche d'hiver brûlant
"Nulle fleur n'est excessive
Au seuil du solstice d'hiver
Mais quelle sève ou quel sang fou
Quel vin sert à l'ardente écume
Monte depuis le pied monté
jusqu'en haut de la belle hampe ?
Tes pétales sont des lions
Qui ont pris feu du tout premier bond
Quand tu as épanoui ta tête
Au défi d'un ciel neigeux
Et leurs griffes flambloyantes
Ont aveuglé toutes les lampes
Tes lèvres se sont ouvertes
Comme la glace d'un étang
Devant l'ombre d'un imprudent"
André Pieyre de MANDIARGUES. Extr. "Ruisseau des solitudes". Edition: Gallimard 1968.
Il n'y a pas de lion rue Denfert (Rochereau) à Lyon, Il n'y a pas d'enfer à Lyon, enfin pas en ces lieux tranquilles des petits quartiers de colline... juste l'ultime fleur prise au jardin d'un presbytère dans l'objectif floué par le vent glacé de l'hiver en nocturnes, où certains coeurs brûlent pourtant dont celui d'André Pieyre...
21:37 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Solstice d'hiver: 21 décembre 2008
Comme un dimanche particulier
Le solstice d'hiver marque le point tournant entre la nuit la plus longue et le jour le plus court, il ouvre l'accès à la phase ascendante du cycle annuel parce qu'il voit renaître doucement et de façon encore secrète la lumière. Le solstice d'hiver est lié aux traditions les plus ésotériques anciennes et sacrées. La tradition chinoise place au minuit du solstice d'hiver, le moment le plus propice à la conception. Quant à certains indiens d'Amérique du Nord, ils donnent à cette lunaison, le nom de "Lune du renouveau de la terre" en l'associant au même arbre Totem que les Celtes: le bouleau, parce qu'il se propage seul et qu'il est le premier des arbres forestiers à sortir ses feuilles Présent aussi chez les Amérindiens, le solstice d'hiver incarne à la fois, la mort apparente de la nature et la plénitude spirituelle. Pour résumer Le solstice d'hiver est donc le moment de l'année où le soleil atteint sa position la plus septentrionale par rapport au plan de l'équateur (dans l'hémisphère Nord). Il marque la nuit la plus longue et le début de l'hiver et il marque aussi le jour le plus long et le début de l'été dans l'hémisphère Sud.
06:14 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 19 décembre 2008
Être et ne pas être de son temps...
"C'est un devoir d'être de son temps. C'est aussi un devoir - quelque chose d'indispensable à qui veut progresser et s'élever - de ne pas être de son temps."
SUSAN SONTAG
Ce billet est dédié à Marc auteur du blog "EPISTOLAIRE" dont je vous conseille les "Voyages immobiles", et qui m'a fait découvrir cette très belle citation de Susan SONTAG.
Photo: Statue presque endormie, vue au jardin du Palais St Pierre à Lyon. En plein coeur du quartier des Terreaux, par un tranquille après-midi de décembre 2008.
04:54 Publié dans Arts visuels, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 15 décembre 2008
Comme un lundi très lent
« Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l'oubli. Évoquons une situation on ne peut plus banale : un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler quelquechose, mais le souvenir lui échappe. À ce moment, machinalement, il ralentit son pas. Par contre, quelqu'un qui essaie d'oublier un incident pénible qu'il vient de vivre accélère à son insu l'allure de sa marche comme s'il voulait vite s'éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, encore trop proche de lui. Dans la mathématique existentielle cette expérience prend la forme de deux équations élémentaires : le degré de la lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire ; le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli. »
MILAN KUNDERA
La Lenteur, Gallimard, 1995.
"Fontaine ! je boirais de ton eau !" (mais mentalement seulement! surtout n'essayez pas malheureux !) en regardant la gueule du lion cracher d'un flux toujours égal son cours tranquille de vie qui passe. Tandis que longeant la fontaine de la place Lyautey à Lyon, vont à allure irrégulière, les piétons secoués d'horaires ou les travailleurs buissonniers d'un lundi terne de décembre. Partageant chacun, une seconde à peine, la mémoire de ce lieu où le flegme épouse les tons intermédiaires entre la fin d'automne et ce début d'hiver. Tapis de feuilles ocres fusées par la semelle du marcheur, il semble ici que la mathématique existentielle cesse un instant de découper les êtres, par la présence des statues et des bêtes, ce monde immuable de pierre, redevient un peu le maître du temps. Et l'on éprouve une seconde à peine, un trouble arrêt du temps. Un extrait de lenteur extrême transforme le passant en passeur, un peu immortel, qui fondu du bruit des fontaines oubliera ses obligations pour se glisser dans la mollesse, négliger l'idée cheminant, dans une vacuité parfaite. Comme en état d'apesanteur...
22:57 Publié dans Arts visuels, Balades, Certains jours ..., De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 10 décembre 2008
Comme un mercredi
Première gammes de graff sur neige, remis au goût du jour spécialement pour l'occasion l'éternel concept du "snowgraff". (Pardon monsieur pour votre voiture toute neuve, mais j'aime tellement la neige que je n'ai pas pu m'en empêcher) ...
Si nous avons les jours prochains, des flocons moins éphémères, j'espère que nous pourrons lancer un fabuleux appel à projets, afin que les graffeurs de neige (de la planéte ?) puissent ici exposer leurs oeuvres givrées mais pas fondues. A suivre (peut-être)...
Photo: Neige sur la colline travailleuse à ses heures endormie. Boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Dans la nuit de mercredi à jeudi, aux alentours de 2H00 du matin. Décembre 2008 ©.
22:51 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, De visu, Impromptus, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
mardi, 09 décembre 2008
Le ciel du lendemain
Si la fête du 8 décembre avait eu lieu le 9 décembre, elle aurait été complètement ratée...
Photo: Ciel maussade et pluie glacée sur la ville en fin d'après midi. A Lyon le neuf décembre. An deux mil huit.
21:41 Publié dans Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 08 décembre 2008
Un monde parfait
LYON: 8 décembre 2008. Vers trois heures de l'après-midi.
Juste avant les illuminations du 8 décembre, au milieu de l'après midi, la lune pointe en plein jour sa blancheur idéale. Un oiseau tourne sans cesse en prenant de la hauteur au dessus des vieux édifices. En bas, la foule commence à descendre doucement de la colline, pour se masser sur les places où se préparent les illuminations. Il y a dans Lyon, le 8, un mélange de flegme agréable et de fébrilité presque enfantine et si l'on regarde plus haut, peut être, un brin d'extase...
Photo: Lyon, pentes de la Croix-Rousse, au niveau de la rue Burdeau. Après midi du 8 décembre 2008 ©.
19:50 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Plus que parfait
LYON: 8 décembre 2008. Vers quatre heures de l'après midi :
Dernière mise au point, quelques heures avant l'heure du Grand Huit. On ne touche plus à rien. Tout est calé. Dommage que je n'ai pas le nom de l'artiste qui a crée cette installation.Que voulez vous...
On ne peut pas TOUT avoir...
18:43 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Chronique lunaire...
Nuit du 8, chiffre presque aussi emblèmatique que le serpent Ouroboros... Tandis qu'une foule monstrueuse se presse aux illuminations; de l'autre côté du pont, dans la plus grande discrétion, glisse droit de la lune, un objet mystérieux, léger comme une soucoupe...
Photo: Lune des fêtes mariales et lueurs au dessus des flots de la très belle piscine du Rhône. Lyon, juste après minuit. Le 8 décembre 2008 ©.
11:25 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 07 décembre 2008
Illuminations off
"Un souffle ouvre des brèches opéradiques dans les cloisons (...) Un souffle disperse les limites du foyer. "
Arthur RIMBAUD : Fragment "Nocturne vulgaire". Extr. "Illuminations".
Un soir d'automne, au Parc de la Tête d'Or. La face cachée des "Illuminations"...
Photo: Lyon. Octobre 2008 ©.
08:45 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Simple et beau
Comme un dimanche
Eclairage doux et discret de l'église St Nizier située dans la presqu'île à Lyon entre la place des Jacobins et la place des Terreaux. Cette belle mise en lumière douce et reposante, donne à la promenade une ponctuation nécessaire. Nous sortons des machineries, de l'épais "tout-technologique" (voire billet suivant, c'est à dire billet précédent ;-) pour retrouver la part humaine des promenades, une finesse d'habillage lumineux qui épouse le ciel bleu-nuit et sublime la couleur des pierres de l'édifice. Celui-ci de style gothique flambloyant, est repérable à ses deux flêches asymétriques. Une mise en lumière nettement plus sophistiquée se trouve de l'autre côté, rue de Brest, que je n'ai pas encore vue, (pour cause de foule trop compacte). A suivre donc...
Photo: Fêtes des lumières. Lyon. Décembre 2008 ©.
05:05 Publié dans Arts visuels, Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 04 décembre 2008
Round midnight ....
"La nuit, personne ne m'emmerde. Tout est à moi"
Juliette GRECO
Place des Terreaux à Lyon, la nuit. Caché derrière la célèbre fontaine, on voit les lumières de l'Hôtel de ville. (On les voit mieux si on ne se cache pas, d'ailleurs! pourquoi se cacher ?) et sur la droite, hors champ, le palais St Pierre nimbé du halo tout-puissant d'une invisible lune, que je vous laisse imaginer ;-).
Demain étant un autre jour, augurant les festivités annuelles des Lumières, je vous donnerai d'autres nouvelles sur le thème de "Merci Marie" dont les affiches s'alignent à répétition sur les murs des stations de métro lyonnais, et vous verrez à l'occasion la façade du palais qu'on ne regarde pas caché mais torché par la foule, au désespoir du rayon de lune, de Juliette et des solitaires, dépités anonymes...
22:56 Publié dans Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 02 décembre 2008
Doux oiseaux, fil amant
"Au début des temps, les Hommes et les Animaux utilisaient le même langage"...
"Jeanne Jeannette Ninette nini ninon nichon
Mimi mamour ma poupoule mon Pérou
Dodo dondon
Carotte ma crotte
Chouchou p'tit coeur
Cocotte
Chérie p'tite chèvre
Mon p'tit péché mignon
Concon
Coucou
Elle dort"
BLAISE CENDRARS
Ref: "La prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France" - Dédiée aux musiciens - Poésies complètes - "Du monde entier au coeur du monde"/ Gallimard 2006.
Photo: D'amour tendre, deux oiseaux... vus rue Pierre Blanc, sur les pentes la Croix-Rousse à Lyon. Décembre 2008 ©.
23:16 Publié dans A tribute to, Art contemporain sauvage, Balades, Ciels, De visu, Impromptus, Mémoire collective, Objets sonores | Lien permanent
Guirlande d'oiseaux
Interlude Alcestien
Monde à l'envers à la veille des "Illuminations". Les lumières sont dans les arbres, et les oiseaux sur les fils, comme de noires ampoules ou des rats (ailés ?) d'opéra.
Spécial dédicace à SOPHIE L.L qui m'a soufflé le titre (il faut rendre à Césarine...) et à ce cher ALCESTE qui exècre qu'on accoutre les arbres de lumignons.
Photo.Vu rue Pierre Blanc sur les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon. Décembre 2008©
22:08 Publié dans Art contemporain sauvage, Balades, Ciels, De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 01 décembre 2008
Au bout du quai...
Gare de Mâcon-Ville, juste après le départ du train. Les écrans diffusent des horaires à vide. Le 17634 est passé. La brume enrobe l'endroit d'un blanc fantômatique, qui mange le paysage et ronge sans bruit, le quai. La dernière silhouette a doucement glissé entre le fer et le dernier abri vitré, happée subitement, mais dans quel univers ?
Le haut-parleur annonce que le prochain train en provenance de Marseille-St Charles se mettra en place à 16H34 sur la voie B, et que les voyageurs sont priés de s'éloigner de la bordure du quai. J'obéis bêtement à cette voix d'aéroport, dans cette gare sans chef de gare, je regarde ma montre, comme toujours, l'heure qu'il est m'échappe... Et je pense à CENDRARS, à sa "PROSE DU TRANSSIBERIEN" comme si la phrase tout près, bouclait sur moi ce sillon distordu et fermé sur lui même:
"Le train avance et le soleil retarde" ...
Et si l'on trouve enfin l'issue, on peut aller manger des frites chez Madame Germaine, de l'autre côté du quai. Au bout du monde ICI
Photo : Gare de Mâcon-Ville. Fin d'après-midi de décembre 2008 ©.
23:00 Publié dans Balades, De visu, Impromptus, Mémoire collective, Transports | Lien permanent