mercredi, 05 novembre 2008
Saturation sémantique
" Dans la salle de billards, un bleu qui mangeait du bleu, posa son bleu à côté du bleu et tacha le tapis vert. Dans sa hâte à le détacher, il renversa son verre de gros bleu qui tacha rouge le tapis vert. Il essuya la tache de la manche de son bleu (notre héros est un col-bleu blanc-bleu, rien d'un bas bleu). "Ainsi, pensa -t-il, ils ne verront que du bleu". En se baissant pour juger de l'effet de son travail, il heurta la bande du vieux billard, et au coin de son oeil bleu se donna un bleu qui tourna vite au jaune. "Nom de Bleu !" conclut-il, vert."
"Que du bleu" - Extr: "Bleu", OULIPO, "Maudits", Mille et une nuits( § Oulipo), avril 2003.
Saturation photographique. La note bleue de l'Auditorium de Lyon dans la nuit, à rendre vert de jalousie l'Opéra de Paris...
Novembre 2008 ©.
23:20 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Le nouveau Monde | Lien permanent
Baraque au bas mot
23:15 Publié dans Balades, De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Le mouvement de la petite histoire
Ou vingt secondes sur le grand manège...
Lyon, Vogue de la Croix-Rousse (ou "Vogue aux marrons). Novembre 2008. Cris et frissons sur le grand manège...
A noter que contrairement à ce qu'il fût dit en octobre ici (et lu quelquepart dans une presse pourtant fiable), la vogue aux marrons cette année, ne se terminera pas début novembre, mais durera encore jusqu'au 11 novembre 2008.
Pour les contemplatifs (de la petite histoire) une version moins risquée, existe sur un autre manège de la vogue aux marrons, vu par les yeux de Kl-loth; celui-ci beaucoup plus féerique. A visionner absolument ICI
Puis une autre version encore, vue d'un autre angle et plus sereine, du même grand manège, toujours filmé par Kl-loth. Thème et variation: ICI
22:37 Publié dans Balades, De visu, Impromptus, Le nouveau Monde, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
mardi, 04 novembre 2008
Une barque et puis rien...
Les crépuscules, près du lac en novembre ressemblent aux petits matins d'avril ou mai, ils ont des pastels mauves glissés de gris moucheté, des calmes presque nocturnes. C'est l'heure des premières séances en soirée, au cinéma on joue le nouveau Bond... C'est l'heure, où les terrasses sont pleines, malgré le froid. Des gens se donnent rendez-vous sur les places, juste après le travail, juste pour rien, fumer dehors et se distraire. Ils réservent au restaurant, ils vont au palais de la bière, même s'il n'a plus les fastes d'antan, on peut y boire la gueuse cerise, la blanche de Bruges. ils vont au bruit des tamponneuses, ils vont à la vogue aux marrons tirer des nounours géants. Ils vont au menu à moins de 30 euros dans les "couscous" de la Guille, ils vont sur les quais en tenue claire faire du jogging ...Le parc ferme très tôt aux heures d'hiver, on ne peut même pas en faire le tour (quatre kilomètres au moins) parce que la nuit tombe vite. Impossible de louer une barque. Impossible, ce n'est pas de nous. Nous embarquons quand même. A deux, chacun en contrepoids on ne rame pas, on laisse. On se laisse porter... Pour passer le temps, je prends un livre, édité en 1730 qui malgré l'anonymat de façade, serait signé Louis COQUELET. Le livre s'appelle "Eloge de Rien"...
13:04 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Impromptus, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
Déjeûner en paix...
Un mardi de novembre, juste au lever du jour, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon... Escaliers, esplanades et feuilles d'automne sous le ciel un peu rose. Avec les heures d'hiver, l'aube après la pluie prend les couleurs des crépuscules du mois de mai, et la ville fond sur nous, comme un loukoum géant...
07:53 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 03 novembre 2008
Comme un lundi (Gris Bonnet et Bonnet gris)
Elle est étrange cette petite usine de la rue Bonnet à Villeurbanne, toujours fumante, au milieu de friches, cachée derrière des arbres, dans sa tôle ondulée. On s'étonne qu'un tel lieu soit encore en activité. Il y a ici un mélange de vieille ville et de campagne triste, et jamais on ne voit aux heures de pause, sortir des ouvriers (qu'on imaginerait bien avec une gamelle en fer à la main, et le visage embarbouillé) mais non, personne et rien . Qu'est ce qu'on fabrique là ? nul ne le sait... Quel est le combustible qui épaissit le ciel à cet angle de rue méconnu, stratégique ? Quelle est l'âme qui nourrit ce feu? Est-ce la même qui hante la nuit, le clocher de la charité et s'en revient le jour couvrir d'un épais voile cette rue fantômatique ? Certains signes ne trompent pas. Comme l'a toujours écrit "L'esprit des lieux": il n'y a pas de fumée sans feu ...
05:00 Publié dans Balades, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 29 octobre 2008
voile gris sur le paysage
Le gris n'est pas une couleur mais une valeur d'intensité. Le gris en occident est associé symboliquement à la tristesse,la solitude,le désarroi. Peut être parce que le gris rappelle la poussière qui recouvre les choses, couleur terne mi noire, mi blanc, couleur de la détérioration et de tout ce qui stagne. En Orient, dans l'hindouisme, au contraire, la couleur grise est considérée comme sacrée, comme un équivalent de la couleur argentée, elle rappelle l'encens qui s'élève vers le ciel et emporte en sa fumée les prières des Hommes...
Photo: Ciel du 29/10/2008 en fin d'après-midi à Lyon.
Autre nuance de gris sur le même paysage mais vu d'un peu plus loin ICI
16:14 Publié dans Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 28 octobre 2008
30em chorus
Tendre est la nuit
Tendre est l'étoile du soir [...]
Tendre est le piquant du Merlin
Tendre est la mer
Tendre est la brume de Londres
Qui m'échoue...
Jack KEROUAC extr. "Mexico city blues" 1969, Editions C. Bourgois (trad fr. 1976,77.
Photo: Reflets des nuages sur l'étang du château de Montrouan.
Là bas. Frb © Automne 2008.
15:59 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 27 octobre 2008
Le plus ou moins bel aujourd'hui ( Comme un lundi )
05:33 Publié dans Balades, Certains jours ..., De visu, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 26 octobre 2008
L'hier ( Comme un dimanche )
"Sauvage est la proximité du sacré"
Friedrich HOLDERLIN CLICK
Le vierge, le vivace, mange la trinité à l'entrée des jardins. Tout en déshabillé de lierre, le Credo devient ode et se chante à l'envers...
Photo: Plante vivace de nos cimetières vue au grand cimetière de la Croix-Rousse à Lyon en septembre 2008.
A visiter : "Au menuisier ZIMMER" sur le blog de SOLKO
A lire : hyperion HOLDERLIN extr et ref.pdf
Pour mémoire: lierre passé : HERE
04:39 Publié dans A tribute to, Balades, Certains jours ..., De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 21 octobre 2008
Révérence...
08:02 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, De la musique avant toute chose, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 19 octobre 2008
Comme un dimanche au bord de l'eau...
Octobre doux été indien. Nous changeons de rive, à droite les quais, le quartier de St Paul, St Jean. A gauche, le quai St Antoine avec ses bouquinistes le dimanche après midi, où les badauds feuillettent en dilettante de vieux livres rares ou des poches à bas prix. Sur le trottoire en face les boutiques dont une librairie qu'on aime bien: "A plus d'un titre", le bistro de la pêcherie qui a dû changer de nom mais tout le monde dit "La pêcherie". Plus loin, la rue de la Platière, ses magasins voués aux beaux arts. Et droit devant, les couleurs tendres, la ville qui s'étend entre les flots tranquilles de la Saône (un fleuve que je ne vous ai jamais montré ici) et la pâleur du ciel. Des nuages filent en transparence, passant du blanc au gris. Une idée de dimanche idéal ...
07:27 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
L'art de l'ornement
Entre le lac et les espaces réservés aux promeneurs il y l'arbre...
Photo prise en fin d'après midi juste avant le coucher du soleil, au Parc de la tête d'Or à Lyon. Octobre 2008.
03:47 Publié dans Balades, Ciels, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 18 octobre 2008
Trace
"L’élan qui soutient le processus d’ouverture continue du Moi vers Autrui, c’est le désir. Selon Emmanuel LEVINAS CLICK , il existe une différence radicale entre le désir et le besoin. Le besoin ressemble à l’amour-propre maintes fois dénoncé par les moralistes français du dix-septième siècle. Il ne vise que sa propre satisfaction. Le désir, en revanche, se définit comme une faim insatiable de la présence d’Autrui. Faim qui ne fait que s’accroître des tentatives déployées pour l’assouvir. Faim qui ne peut se réduire à une appétence égoïste, qui ne se confond nullement avec l’attirance sexuelle, puisqu’elle consiste à vouloir s’exposer toujours davantage à son prochain, à assumer de plus en plus de responsabilités à son égard. Le philosophe cite à ce propos la scène inoubliable de Crime et châtiment de DOSTOIEVSKI, où Sonia Marmeladova regarde un Raskolnikov désespéré et éprouve envers lui une "insatiable compassion". D’après E.LEVINAS, il est significatif que DOSTOIEVSKI ne dise pas «inépuisable compassion : comme si la compassion qui va de Sonia à Raskolnikov était une faim que la présence de Raskolnikov nourrissait au-delà de toute saturation en accroissant, à l’infini, cette faim".
Sources notes de lecture: " La trace de l'infini dans l'oeuvre d'Emmanuel LEVINAS" par Léonard ROSMARIN.
Photo: Les corps aimés d'Alceste, modèles vivants sous le soleil d'automne vus près des pistes cyclables dans une rue perpendiculaire à la rue Descartes à Villeurbanne.
00:26 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
dimanche, 12 octobre 2008
Comme un dimanche
Juste au dessus des ruines gallo-romaines côté pentes, près du jardin des plantes, une vue partielle de Lyon, un dimanche au lever du jour. A cette heure où les rues sont encore vides, il est un temps où le silence prend un instant l'espace entre deux mouvements, l'un passé l'autre à venir, quand la ville immobile ressemble à un décor de théâtre un peu ancien...
12:25 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Le vieux Monde | Lien permanent
vendredi, 10 octobre 2008
Le quatrième monde
" Le quatrième monde était blanc et noir. Il y avait du blanc et du noir et ils étaient mélangés. Les couleurs du ciel dans le quatrième monde étaient les mêmes que dans les trois autres, mais la durée des couleurs du ciel différait..."
EXTR: "Partition Rouge" / "poèmes de l'émergence" (Poèmes et chants des indiens d'Amérique du Nord)
Jacques ROUBAUD - Florence DELAY / Editions du Seuil (Octobre 1998)
Parc de la Tête d'Or à Lyon. Sur le chemin bordant le lac. Octobre 2008.
05:35 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent