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samedi, 29 août 2009

2012 ?

Qui osera ?

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Photo : Maison inhabitée (peut-être à vendre), avec vue imprenable sur la petite église romane  du village de Vareilles (anc "Varelyae"), un arbre centenaire entouré de roses trémières, + un coin de jardin et un petit banc. Nabirosina. Août 2009. © Frb

mercredi, 26 août 2009

Autrement dit

Je suis gaucher. Vous vous en fichez ? Vous avez tort. Il y a là-dessus de quoi penser des pages et des pages. Je n'ai pas dit écrire, ce n'est pas mon jour de clavier, j'ai plutôt une envie de dessiner. Je n'aime pas ma main droite, celle qui écrit - en vieille contrariée qu'elle est - à la plume et tant moins bien que toujours mal. Je préfère "l'autre main", celle que les professeurs ont laissée intacte, qui de dextre à senestre dessine, peint et grave. Des deux mains en même temps, je peux sans effort d'attention particulier faire diverger une phrase à partir d'un point central. Dans le sens usuel avec la maladroite et dans le sens inverse avec l'instinctive - la gamme ascendante et descendante du pianiste - et je me demande : si mes bras s'allongeaient indéfiniment comme dans un rêve, où cela s'arrêterait-il ? à quels horizons ? Vers quelle jonction...

PIERRE ALECHINSKY in "Des deux mains". Editions Mercure de France, 2004

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Pierre ALECHINSKY est né en 1927, l'année où le cinéma devînt parlant. Pierre ALECHINSKY eût envie de rester muet et de peindre. Ses peintures sont à notre guise ou musique ou silence :

"Nous travaillons à écrire des histoires muettes"

Pierre ALECHINSKY aima le jazz tout comme les membres de COBRA (groupe auquel il participa) parce qu'il y a dans le jazz, cette spontanéité que l'on appelle aussi improvisation.

Pierre ALECHINSKY déroule son trait noir "comme un long serpentin cobra", il n'appuie pas sur son pinceau pour ne pas l'abîmer, on dit de Pierre ALECHINSKY qu'il a un geste d'écrivain quand il peint on croirait qu'il écrit avec son pinceau comme les orientaux, d'ailleurs il utilise de vrais pinceaux chinois.

On dit aussi qu'il aime regarder l'écriture dans un miroir, c'est plus beau, plus étonnant quand on ne comprend plus ce qu'elle veut dire.

Pierre ALECHINSKY est un gaucher que l'on a obligé à écrire de la main droite, du coup quand il peint il part de la droite vers la gauche pour se venger...

Pierre ALECHINSKY peint souvent par terre, sur de grands papiers, il en a beaucoup mais préfère les vieux papiers imprimés, ceux qui ont déjà servi, les factures, les cartes routières, les cartes de géographie".

Son art ne saurait faire mentir cette phrase de Paul KLEE :

"Écrire et dessiner sont identiques en leur fond".

Voir lithographies : http://www.galerie-bordas.com/alechinsky2.html

Photos : premières figures d'automne, esquisses, ramifications, vues sur le chemin des acacias, pas très loin de la Chapelle st Avoye à La Clayette. Août 2009.© Frb

Battre la campagne (1)

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Cet argotisme est certainement une corruption de battre la campane (campana) battre la cloche. En effet, "les sonneurs ne s'entendent plus parler quand ils sonnent les cloches à toutes volées".
Cette expression aura passé du propre au figuré pour désigner un homme étourdi, ou égaré (?) ne sachant plus ce qu'il dit. Peut-être l'expression étourdi n'a-t-elle pas d'autre origine. Peut-être un vent étourdi aura tant battu les brésars, que les feuilles ne s'entendant plus bruisser, sont tombées dans un traquenard ?

Cela dit si vous n'aimez pas battre la campagne pourquoi ne pas rouler du gris et battre le pavé ICI ?

Photo : Au jardin juste après l'orage. Quelques feuilles d'automne égarées sur un sol d'été. Reste à savoir si le gris bleu traquenard mangera la minorité ocre ? Réponse dans quelques mois. Nabirosina, Août 2009.© Frb

dimanche, 23 août 2009

Bacarouler

"Le secret pour voyager d'une façon agréable consiste à savoir poliment écouter les mensonges des autres et à les croire les plus possibles. On vous laissera, à cette condition, produire à votre tour votre petit effet et, ainsi, le profit sera réciproque."

F. DOSTOÏEVSKI (1821-1881)

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"Le p'ti bus Nabirosinais s'en va dans la campagne... Deux roues solides comme celles des des tubes et la Blanchette, à l'avant. Increvable ! ça coûte moins cher que de payer un cocher. (La Blanchette il faut pas y toucher, c'est la "crésa vécha racholliase"). Pour le trajet, on paie l'aller avec une douzaine d'oeufs, un fromage blanc, ça dépend, du vent, du temps... Le retour on le fait à pied, parce que desfois le p'tit bus Nabirosinais, il se perd dans la forêt, s'embourbe dans la tourbe brune qui dévore les pieds des anges chassés du paradis, aux gargouilles souterraines. (cf. Raoul GLABER " Et soudain, les entrailles de la terre furent vêtues d'un brun jupon de tourbe [...]"). Parfois, le p'tit bus nabirosinais, il sert aussi de corbillard, (on le recouvre d'un tulle noir, parce qu'un corbillard rouge ça ne se fait pas). Et l'été, on le met en "décapotable", et nous voilà partis au village, avec nos chapeaux de paille, assis sur la motte de terre qui fait à la fois office de siège avant, et de banquette arrière... Trois jours trois nuits pour faire l'aller-retour Bois Ste Marie, Vendenesse lés Charolles, on va voir les fours à chaux (En aôut, on dit "les fours à chauds" parce qu'on y fait de belles rencontres). Et puis on grimpe, (tant qu'à faire !) jusqu'au domaine de St Racho, à 552 mètres d'altitude (c'est notre Everest à nous, après le Mont st Cyr, bien sûr). Les habitants de Saint Racho on les appelles "les St raquois" (du nom du "raquois à houpette", un moineau dont la houpette rose sert aussi de boussole aux hérons de Bourgogne. Mais non ! je déconne, comme dit la Pinturault, "faut pas croire tout ce qu'on lit !").

Au début du mois de Septembre, tous les villageois se cotisent pour faire un grand voyage, on monte tous dans le bac à rouler, et on pousse tous dans les montées ou quand la Blanchette fait la tête, certains passagers sont alors obligés d'aller devant pour tirer le petit bus, (rires et fous rires en perspective, surtout dans les tunnels !). Mais en fin de compte le plus important, c'est de bien prendre le temps de contempler le paysage. Et le pt'i bus nabirosinais est un moyen de transport très "bio" comme ils disent, beaucoup moins polluant que le train à vapeur des Cevennes dont le fabricant a copié tout le disagne de notre bus Nabirosinais. (Y 'en a qui manquent pas d'air !). Enfin, cette année, pour ce qui est du voyage c'est décidé, on part le 5 septembre visiter Oran, surnommée la "radieuse" ou la "ravissante" c'est vrai que ça a l'air très beau ! J'espère qu'on sera de retour avant Noël. Mais avant, il faudra bien que je retourne à Lyon, parce que j'ai une très grande nouvelle à vous annoncer : je vends ma voiture à mon beau frère, ça va me faire un peu de sous."

GUY BOUILLON : "Transports et voirie en région nabirosinaise" in "Chroniques villageoises", Editions de la Corne d'Abondance. 1974. Suzy les Charolles.

samedi, 22 août 2009

Cailloux

"Hélas ! mes pauvres enfants, où êtes-vous venus ? Savez-vous bien que c'est ici la maison d'un Ogre qui mange les petits enfants ?

POUCET17.JPGNous étions là, assis par terre sur l'ancienne place de la Grenette à Bois Ste Marie, minés par la chaleur, nous écoutions le Germain Poître nous raconter des histoires d'hydres et de gargouilles, tout un Moyen-Age à faire peur, quand la cloche se mit à sonner. Le son allait lentement, lugubre et revenait presque sans variation. Il semblait que le métal coulait sur les maisons, et que le plomb perché tout en haut du clocher mêlé à la blancheur du ciel, nous ferait perdre la raison. Le Germain Poître murmura à voix basse, "Quelqu'un en moins ! la Marie-Antoinette a parlé". (Marie-Antoinette c'était le nom de la Cloche boscomarienne, celle de La Clayte s'appelait Marie-Charlotte, les deux cloches étaient soeurs dans la vie, je veux dire les deux filles étaient soeurs, filles jumelles du donateur, elles portaient le même prénom que les cloches en hommage, ou le contraire enfin bref...). On chercha parmi tous les vieux lequel aurait pu être "emporté" par les dernières grosses chaleurs (Bois St Marie étant aujourd'hui partiellement transformé en asile, ou plutôt en "long séjour" très honorable, comparé aux mouroirs encore nombreux partout, dont je vous parlerai peut être un jour, Bois Ste Marie, disais je, compte sans doute plus de pensionnaires à son asile que d'habitants, il était donc impossible de savoir pour qui sonnait ce glas).

Deux jours après, l'annonce parût dans le journal "La Renaissance", à la rubrique nécrologique, (c'était la première rubrique qu'on lisait, juste avant le billet du père Mathurin). Un papier signé Guy Bouillon, notre journaliste cantonal, une grande vedette, sorte de Pujadas du Nabirosina. C'était un tout petit article avec une toute petite photo, montrant un tout petit bonhomme entouré de ses sept frères, et de ses parents bûcherons originaire des bois environnants ; une sorte de nain, en somme. Le journaliste avait écrit "un tout petit homme cordial et travailleur, un ouvrier bien sympathique". Le titre, en plus gros caractère affichait "Un orphelin est décédé". Chez nous on dit officiellement "est décédé" pour les gens, "a crevé" pour les bêtes, ce n'est qu'à voix basse qu'on ose le "il est mort", comme dit la Berthe, (la bonne du Germain Poître), "être décédé" ça fait plus propre ! Le Germain Poître, lui, il pense carrément qu'à trop prononcer le mot "mort" ça fait mourir les gens, il dit que c'est comme le vert au théâtre : ça porte malheur ! Le papier signé Guy Bouillon ne tarissait point d'éloges pour vanter les mérites du "défunt". Il évoquait entre parenthèse quelques drames survenus naguère dans cette famille, soulignant "l'enfance malheureuse, toute la pauvreté d'une famille" mais aucun autre détail ne filtra. Notre curiosité en fût lésée.

La seule façon de la satisfaire était de suivre l'enterrement. La cérémonie fût très brève. L'église était vide, hormis le père Prunier qui fit une  homélie incompréhensible à cause de son accent de Palinges, le journaliste-vedette Guy bouillon qui était revenu en "reportage spécial", et nous mêmes, les curieux, plus quelques autres commères. Ce ne fût qu'à la sortie de la messe que nous remarquâmes un très très vieux monsieur qui pleurait toutes les larmes de ses yeux. Il était vêtu à la mode ancienne, une lavallière, des guêtres, une perruque bouclée et poudrée. Il portait sur son dos un gros sac qui faisait un bruit bizarre, de billes entrechoquées... Guy Bouillon vint nous saluer, Le Germain Poître lui demanda si le bonhomme qui pleurait c'était pas le fils du Jean de La Fontaine. Guy Bouillon tapota gentiment l'épaule du Germain Poître : "Non, non , mon vieux, ce n'est pas ça, je crois que vous confondez, avec Jean Pierre Delafontaine (un notaire farfelu de Suzy les Charolles)... Mais ce n'est pas lui non plus !"

Nous partîmes au cimetière. Tous les vieux de l'asile, nous regardaient passer, on pouvait deviner leurs têtes, derrière les volets roulants descendus à mi-fenêtre. Il faut croire que chaque enterrement pour eux était une sorte de fête. C'était "leur" évènement. Aucune animation d'accordéon ou de trompette (menées tambours battants) par Jo Corda (et sa trompette), Ricky Vallin (et son accordéon) ni les concours de "diamino" ne pouvaient surpasser cet élan d'allégresse, que provoquait chez eux, un enterrement, au désespoir du personnel hospitalier qui faisait tout pourtant...

Au cimetière, on ne prononça pas le nom du défunt. On jeta la boite en sapin au fond d'un trou, un employé du cimetière la recouvrît à grands coups de pelle, cela fît une grosse motte de terre, sur laquelle il planta une croix. On récita le "Notre Père". Un signe de croix. Et puis voilà.

DE PROFONDIS4 b.png

L'histoire pourrait s'arrêter là, si je n'avais pas perdu mes clefs dans une de ces allées. Tandis que je grattais la terre entre les tombes, je vis, (et pour mieux voir, me cachai derrière la chapelle du Marquis de Carabas sous Dun), l'homme à la perruque bouclée, s'approcher doucement de la motte de terre. Il prit son sac cliquetant, en déversa le contenu tout autour de la croix. Il pleurait toujours à chaudes larmes. Du sac je vis tomber des milliers de petits cailloux, blancs, gris, roses, tous scintillants dont la tombe fût bientôt recouverte. Puis l'homme se mit à parler seul : "Tu vois, petit, je les ai gardés pour toi... Ces petits cailloux, ils te reviennent, ils sont à toi". Puis il posa soigneusement l'objet : une babiole, ornée d'une belle rose rouge sculptée, et le mot "souvenir" peint à l'encre dorée. "Et ça, Poucet, je te le donne aussi, c'est de la part de Blanche Neige"...

Photos : Une tombe + quelques souvenirs. (Vous savez maintenant pour qui, pourquoi.) vue au cimetière du village médiéval de Bois St Marie. Nabirosina. Aôut 2009. © Frb

vendredi, 21 août 2009

Du pareil au même

PARKING020AA.jpgPhoto : Fin des vacances. L'itinéraire est même flêché sur la pierre de l'église de Châtenay sous Dun. Cependant on a le choix. (Je n'ose dire l'embarras du choix). Nabirosina. Août 2009. © Frb

Si toutefois vous trouviez le choix un peu "limité", je vous conseille vivement d'aller défier le hasard en suivant d'autres flêches du côté des nuages... Vous ne le regretterez pas , (tout y très bien indiqué) :

http://les-nuages.hautetfort.com/archive/2009/08/27/le-ha...

A suivre... Billet ci-dessous 

Où allons nous, quand nous ne sommes plus vacants ?

HOZAN KEBO'S REMIX :

"Battre la campagne" VS "Battre le pavé" (Version novlangue)

HEAVELL1.jpg

 

L'encer et le fiel étant pavés ...

http://kl-loth-dailylife.hautetfort.com/archive/2009/08/2......

... de mauvaises directions.

Original remix : Hozan Kebo's enterprise. Août 2009. (HK/LR©)

jeudi, 20 août 2009

Tracer

"Quand j'aurai cent dix ans, je tracerai une ligne et ce sera la vie."

HOKUSAÏ KATSUSHIKA, (北斎), (1760, 1849)

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Une écriture naît sur la route, quelques points de suspension, telle la mise en demeure de la ligne d'horizon. C'est tout en bas de la page que commencent les grands voyages. Ils se remontent comme les fleuves dit-on, et voilà que le voyageur se prend pour un saumon... Du labour viendra la métamorphose, ils ont tracé la route, ne reste plus qu'à suivre. Le mouvement envoûte. D'autres incisent encore la terre avec la lame bleue des faux, mais ils sont de plus en plus rares. Au mouvement précis du devoir régulier, tâchons bien et traçons. Abreuvons le sillon du sang de l'aventure. Et que le pas s'élève, et que s'inscrive un peu de sueur dans cette mûe. Le devoir de contradictions. Nous voilà à ce point, rendus et gratifiés. L'outil offrant la symétrie, nous travaillerons au salut de la ligne. Un grand nombre de traits reste à réaliser, plus nous irons à l'épaisseur, plus nos jours seront prévisibles. Nous joindrons par des ligatures, nos traces, et les organiserons. Tout cela formera des phrases vouées à la ligne de fuite, aussi fastes que des murailles, plus mouvantes que le marécage. Et nous peindrons par terre d'hallucinants messages, nous les coucherons sur la route. Nous apprendrons les signes qui vont apprivoiser. Nous occuperons tous les espaces, nous les refermeront. Un à un. Ailleurs, il y aura des calligrammes ouvragés, sur le marbre. Et une ligne horizontale, bel écheveau de nos destins, livrera aux oracles, les déliés, le trop plein, où ne se perçoivent plus les destinations idéales. Où serons nous demain ? Un champ vide ouvrira la page. (Page du latin "Pagus" = "Champ"). Une série inépuisable de combinaisons, entrera en ligne de compte. Des comptabilités, toute une paperasse. Comme à chaque fois, les signes s'en retourneront à la ligne et se déploieront d'un point à un autre. Etc...

A écouter : http://www.deezer.com/listen-2238985

Photo : La ligne blanche, sur la grande route du Nabirosina, celle qui mène aux villes, comme partout. Géométrie urbaine en milieu rural avec St Cyr en ligne de mire (hors champ). Vue en Aôut 2009 du côté de Vicelaire. © Frb

mercredi, 19 août 2009

Vermillon

Je décolle souvent et voyage toujours
pour voir si le lieu du leurre
ne se confond pas
avec celui de ma main

NICOLAS DE STAËL à René CHAR, lettre du 12 novembre 1953.

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NICOLAS de STAËL dédia cette phrase à René CHAR en 1953. Deux ans avant sa mort, deux ans après que René CHAR ne le solllicite pour illustrer un livre luxueux avec les textes du "poème pulvérisé". Les deux hommes se rencontrent en 1951 grâce à Georges DUTHUIT qui publie dans les "Cahiers d'art", un article sur N. de STAËL, et sait que celui ci souhaiterait illustrer le poète. Dès le départ, la relation est évidente. Les deux hommes sont entiers, à la fois larges d'idées et chatouilleux, cultivés et sauvages. L'art est pour eux, le combat d'une vie. Tous deux sont aussi chacun engagés dans leur oeuvre, à corps perdu, peut-on dire. Pour R. CHAR, N. de STAËL, (né à St Petersbourg en 1914) vient d'un autre monde, il est : "L'enfant de l'étoile polaire dont Orion s'est épris sur son parcours". Dans l'exergue du poème "Libera II", il compare même leur amitié à celle d'Achille et de Patrocle. Achille le poète s'extasie sur les sons qu'il tire de sa lyre, tandis Patrocle, le peintre l'écoute, silencieux. Le livre qu'ils envisagent de réaliser ensemble se composera de 12 pièces issues du "poème pulvérisé", de 14 bois en noir et d'une lithographie en couleurs. N. de STAËL s'attache à ce travail, avec fougue, il lui consacre les mois d'été 1951, conseillé discrètement par R. CHAR. Dans son atelier parisien, Nicolas DE STAËL choisit la technique du bois gravé et tente d'instaurer un dialogue dans ce rapport des gouges et du bois, avec les écrits de René CHAR. Ce travail commun intitulé "Poèmes" sera exposé le 12 décembre 1951 à la galerie Jacques Dubourg à Paris où seront présents tous les écrivains à la mode : A. CAMUS, M. LEIRIS, G. BATAILLE... N. de STAËL est fier de ce premier livre et s'enthousiasme à l'idée d'en publier d'autres. "Bois de Staël" est la première étude que R. CHAR consacre à la peinture de STAËL. Sa vision des gravures sur bois est celle "d'empreintes de l'homme des neiges"... Ecrira- t-il.

Ce travail commun fût nourri d'une très belle correspondance entre les deux hommes, leur l'amitié fût infrangible. On sait que René CHAR accordait à l'amitié une place immense, il fût fidèle à d'autres très connus, sans démenti, tels BRAQUE, ELUARD, GIACOMETTI, A. CAMUS, mais cette amitié  envers N. de STAËL était exceptionnelle, un sommet, un grand signal qui toucha l'essentiel, non seulement humainement, mais aussi pour la compréhension de leurs oeuvres. Tout cela demeure encore dans ces nombreuses lettres échangées : besoin de rassurer, d'être rassurés, d'exprimer des saturations personnelles et des fragilités. L'échange est absolu, d'une sincérité absolue. N. de STAËL a réduit la peinture aux formes élémentaires comme René CHAR l'a fait pour la poésie, et ces traces font rêver car en proposant une lecture figurative des peinture de N. DE STAËL, René CHAR anticipera le virage que prendra son ami pour amplifier son oeuvre. Il est à noter que cette rencontre réunissait deux géants, tant par l'engagement artistique, que par la taille. Deux solitaires "En exil à la fois dans le ciel et sur la terre". R. CHAR parlait d'un "couple d'êtres", de "Deux passants des cimes". Ce texte sur N. de STAËL sera le point de départ d'une nouvelle entreprise, dans laquelle le peintre et le poète prennent encore engagement : la création d'un ballet dont R. CHAR écrit l'argument tandis que N. de STAËL ébauche des idées de costumes et de décors. Ce sera "L'abominable homme des neiges", un rêve irréalisé, faute de compositeurs. DALLAPICCOLA, STRAVINSKY et MESSIAEN se récusent. Le projet restera sans suite. En 1953, une revue de Montevideo ("Entregas de la licorne" où N. de STAËL a exposé en 1948), publie un texte de R. CHAR intitulé "Nicolas De Staël", il a été inséré dans "recherche de la base et du sommet", entre "bois de STAËL" et "Il nous a dotés...". Tandis que N. de STAËL s'éloigne de la réalité palpable, CHAR nous y ramène. Les pavés des tableaux redeviennent rochers, et les toiles, "des chemises qui claquent au vent". Mais ni le peintre ni le poète ne peindront ce qu'ils voient.

Autre collaboration de René CHAR avec les peintres → ICI

A suivre / ... Des extraits de la correspondance de Nicolas de STAEL et René CHAR. Dans un billet que vous trouverez exactement en dessous de celui-ci.

Photo : Un monde, précédant la palette, les cimes et les cimaises. Nous avons pressé tous les tubes, nous sommes sortis de l'atelier, une couleur approximative a pris le ciel par une fantaisie (fantasy ?) légèrement trafiquée. Après le vermillon, la rouille, et juste avant le bleu cassé, nous n'avons pas trouvé cette couleur idoine. Ce vermillon parfait. Un ciel trop rouge étant un leurre, nous l'avons donc désaturé . Nabirosina. Juillet 2009. © Frb.

mardi, 18 août 2009

Battre la campagne (2)

"Chaque région de l'espace, aussi petite soit-elle, en descendant jusqu'au simple photon, contient la configuration de l'ensemble."

GRICHKA BOGDANOV : (notre grand jeu d'été "battre la campagne", vous invitera à deviner qui est Igor, qui est Grichka, personnellement, je n'ai jamais su, c'est bien trop compliqué pour moi ;-)

mousse BA.pngCouchée sur un tapis de mousse, par un très bel après-midi d'été, je me mis à rêver à la structure des bryophyta et à son embranchement. Il y avait tant à dire, tant à faire partager car il faut le savoir, l'embranchement des Bryophyta, ne concerne que les mousses au sens strict (pas du tout la mousse à raser au chlorophylle, ni la mousse à la pistache), tandis que le terme bryophyte, pris au sens large (à quel autre autre sens pourrait-on le prendre ?) s'applique aux trois embranchements de plantes terrestres qui ne possèdent pas de vrai système vasculaire. Les hepatocophyta par exemple (ou marchantiophytes (la marchantia)) ou les Anthocérotophyta (comme l'anthoceros levis, pour ne citer que lui ). Dépourvues de racines et de lignine, leurs "rhizoïde", (ah j'aime ce mot ! qui m'en rappelle un autre encore plus beau), permettent l'ancrage au substrat et pour certaines espèces, une vie épiphyte (du grec έπί "sur", φυτόν "végétal"; littéralement "à la surface d'un végétal"). Il faut aussi savoir que les épiphytes sont des organismes autotrophes photosynthétiques. Les organismes autotrophes s'avèrent capables (comme vous l'avez deviné), d'utiliser des éléments inorganiques pour synthétiser leurs propres constituants organiques. Mais pour en revenir aux bryophyta, elles sont dépourvues de tissus conducteurs comme ceux des plantes à graines. Pourquoi ? Se demandera-ton. Tout simplement parce que leur appareil végétatif, ne contient ni xylème, ni phloème. Le tissu xylèmique du grec "Xylon", "bois" est un ensemble comprenant le xylème, du parenchyme de réserve, des cellules associées ainsi que des rayons libéro-ligneux.  grâce au phénomène de reviviscence, ces espèces peuvent survivre  à l'état déshydraté. Ce sont également des indicateurs de pollution. Quant au phloème c'est le tissu conducteur de la sève élaborée (solution riche en glucides) chez les plantes vasculaires. Le phloème a aussi un rôle de réserve avec les parenchymes. Ceci explique cela; sauf si l'on ne sait pas ce que sont les parenchymes. Du grec ancien παρεκχέω, "parenkheô", "épancher auprès" (para = à côté, et egkheô = répandre), les parenchymes sont des tissus végétaux constitués de cellules vivantes, à paroi pecto-cellulosique mince, perforées de ponctuations ou plasmodesmes, qui permettent des communications intercellulaires et une circulation des substances à l'intérieur des cellules (circulation symplasmique). Ce sont donc essentiellement des cellules de remplissage. Enfin pour en finir avec les bryophyta, leur structure est simple, peu d'organes sont clairement différenciées, on parle alors d'une structure "thalloïde", de "Thalle" : une thalle, (parfois thalli au pluriel), est un appareil végétatif ne possédant ni feuilles, ni tiges, ni racines (si vous avez l'impression qu'on tourne en rond, vous le dites, hein !), produits par certains organismes non mobiles (végétaux, champignons, lichens, algues), les végétaux à thalles étaient autrefois rassemblés dans les "thallophytes" (algues, champignons, lichens, mousses), nous y sommes. Je vous épargne la différence entre Thallophytes et cormophytes ceux qui parlent couramment l'ancien grec comprendront... Pour en finir avec nos chères bryophyta, parlons un peu, (il le faut bien), de leur sexualité : elles se développent par division d'une seule cellule à l'extrémité de chaque organe végétatif ou reproducteur, pas de quoi s'en émouvoir. Mais le plus fascinant, puisque l'ébat des mousses nous a déçu, c'est le phénomène de reviviscence. En effet, grâce au phénomène de reviviscence, ces espèces peuvent non seulement survivre à l'état déshydraté mais si l'on s'approche du vrai sens de "reviviscence", littéralement, on trouvera un retour aux manifestations de la vie. De la reviviscence à la resurrection, il n'y a qu'un pas, que je franchis allégrement, puisque Wiki (l'érudi térisson), à la page "reviviscence" me redirigea automatiquement à la page "résurrection". C'est un signe providentiel, car si le Wiki est d'accointance avec les Dieux, et, si l'on ne redoute pas trop la compagnie de l'hepatocophyta (souvenez vous "la marchantia"! surnommée dans certains cas "l'hépatique des fontaines"), alors; (alors seulement), on pourra se rouler des journées entières dans la mousse en espérant attraper la reviviscence et la passer sans crainte à son voisin. Une prochaine fois, peut-être, je vous parlerai des Amours des sphagnopsida hors des sentiers battus, plus précisément de la redoutable killeuse des tourbières. Et cela s'appellera encore "battre la campagne".

Nota : Que les botanistes me pardonnent... Si la précision scientifique s'en trouvait un peu écornée, le plaisir des mots l'ayant emporté sur la leçon de choses, un coin de mousse m'inspira paradoxalement l'idée de chercher ses racines... (Dois-je rajouter que je ne suis pas botaniste ? ;-)

Si vous n'aimez pas la campagne, vous pouvez toujours aller battre le pavé : ICI

Photo: Une planète de mousse toute Nabirosinaise, caresse doucement l'écorce d'un épicea centenaire, dont cinq bras d'hommes, (dit-on), ne parviennent pas à faire le tour ➝ quant à l'explication de ce mystère arithmétique des "cinq bras d'hommes", vous la trouverez quelquepart dans nos commentaires...

Vu en forêt au lieu dit :"Clôt Boterêt" sur le chemin de Montrouan. Août 2009. ©

lundi, 17 août 2009

Comme un lundi (au soleil)

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

PAUL VERLAINE : "L'Art poétique" 1874 in "La bonne chanson, Jadis et naguère, Parallèlement". Edition Gallimard poésie, 1979

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Tournant en dérision les effusions, d'un LAMARTINE et d'un MUSSET, (entre autres), VERLAINE fourgua doucement à son siècle quelques vers impairs et autant de petits cailloux ouvrant une brèche irréversible, sur le monde des belles lettres, des grandes émotions et des rimes parfaites. C'est un chant que le son absorbe, un monde nouveau qui par le rythme vient, balaie l'univers d'un revers de la main, pour y étreindre chaque son. Ce qu'on n'apprend jamais à la petite école, (par la voix de crécelle de mademoiselle Pugeolles) : c'est que VERLAINE avait de grandes oreilles.

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.

Dani GUGLIELMI and DENA : "Out of nowhere"

podcast

Photo : D'autres Amours s'en sont allés, et des oreilles de lapins verts ont succombé au velours des sons Verlainiens. A moins que ce ne soient que les embrassements d'ailes tendres de quelques anges polissons surpris en flagrant délit d'art poétique ? Vu à Châtenay sous Dun sur le chemin du presbytère. Aôut 2009. © Frb

jeudi, 13 août 2009

La terre pour oreiller

Enfin, j’ai découvert la source des Immortels ! j’atteins enfin ce mystérieux refuge où l’on se tient caché.

TCHU HUAN (poésie chinoise)

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S'il n'est plus question de pierres édifiant une citadelle en forme de bibliothèque minérale du côté de Vareilles, ce très court extrait de poème évoque imperceptiblement les livres... Entre le Nabirosina roman et la Chine ancienne, il n'y a sans doute qu'une passerelle où se croisent quelques immortels, pendant que nous dormons :

"En l'an 213 , avant notre ère, Thsin-chi-hoang-ti, ordonna un incendie de livres, un grand nombre de lettrés perdirent la vie s'efforçant de soustraire aux flammes, les ouvrages auxquelles il attachaient le plus de prix. Quelques uns se réfugièrent dans les montagnes et se tinrent cachés jusqu'à la chute de leur persécuteur. 600 ans plus tard, on raconta qu'un pêcheur, promenant ses filets sous le fleuve Yuen, découvrît une petite rivière ignorée, et en remonta le cours. Après avoir côtoyé des régions sauvages et désertes, il se trouva  soudain dans un site admirable, où, bien qu’on fût en automne, l’air était embaumé d’un parfum délicieux de fleurs de pêchers. Le pêcheur attacha sa barque à la rive, et suivit le cours du ruisseau qui le mena à l’entrée d’une grotte profonde. Guidé par un point lumineux trahissant un passage, il finit par découvrir une vallée charmante où se trouvaient des pêchers en fleur. Les habitants de la vallée, ayant tous de longues barbes blanches et des vêtements de forme antique, témoignèrent en l’apercevant, une surprise mêlée de frayeur. Ils lui demandèrent : "Que venez-vous faire dans ce paisible refuge, êtes-vous un lettré, fidèle à la science, fuyant comme nous la persécution des Thsin ?" - Holà, s’écria le pêcheur émerveillé, que parlez-vous des Thsin ? Il y a des siècles aujourd’hui que leur règne a cessé !" De retour dans son village, le pêcheur fit le récit de son aventure ; on reconnut qu’il avait eu affaire à des sages, qui s’étaient réfugiés jadis au fond d’une vallée secrète pour ne point sacrifier leurs livres, et qui étaient devenus des immortels."

Photo : Les passages secrets murmurent à l'oreille. Et les parfums d'automne viennent à l'été, dans les plis d'un pays qui sommeille sous des racines enchevêtrées, afin que les vivants ne colonisent pas les immortels. Un passage vu pendant mon sommeil. Nabirosina. Août 2009. © Frb.

mardi, 11 août 2009

Battre la campagne (3)

"Toute bibliothèque répond à un double besoin, qui est souvent aussi une double manie : celle de conserver certaines choses (des livres) et celle de les ranger selon certaines manières."

GEORGES PEREC : "Penser classer". Editions Seuil 2003

battre la clivres.JPGIl y a des gens qui disposent les pierres comme on range des livres : cela s'appelle peut-être aussi "battre la campagne" .

Je repense à Alain CAVALIER qui disait dans la "lettre d'un cinéaste", (cf. l'émission "Cinémas-cinémas" à propos de la préparation de "Thérèse"), ne vouloir conserver uniquement 3 livres au plus. "Jamais je n'arriverai à cette légéreté là."

Surtout avec les livres gravés sur la pierre de Vareilles, trois livres ça fait déjà un sacré poids.

Et s'il ne fallait qu'un seul livre pour une île déserte, le poids des mots, (et le choc de ma photo) en disent assez long sur ce thème. Moi qui croyais ne voir qu'un tas de pierres, en caressant l'espoir de construire une église. Ou peut-être une chapelle ? (merci Choule !). Me voilà avec un tas de livres sur les bras. Tout en ancien français. Qu'en faire ?

Je ne vais tout de même pas m'asseoir dessus ? Ce serait une infâmie. Une injure aux premiers et derniers troubadours; ce serait comme bafouer l'arrière arrière arrière galant de mon arrière arrière arrière grand-mère, ce charmant GONTIER DE SOIGNIES qui louangeait les dames par le chant et la poésie dans les bosquets de Vareilles (?) et du Comté de Bourgogne. Il y a tant de beauté à lire dans ces pierres là, tant de pages à tourner. Mais je me demande qui acceptera de m'aider à les porter. Car voyez vous, les temps ont bien changé et l'on ne trouve plus tellement (sur le marché) de galants à la GONTIER (De Soignies, s'il vous plaît !), célébrant les vertus absolues de la Dame et l'accompagnant (à la sortie de la bibliothèque jusqu'au seuil de sa chambrette), des pierres savantes plein les bras. Non, on ne trouve plus de ces messieurs si délicats, qui venaient à la nuit tombante, (avec une viele), célébrer sous notre tonnelle embaumée de roses trémières, les paysages de l'amour et des beaux sentiments... J'ouvre la pierre à la page 27. Ma surprise est immense de voir le poème que GONTIER (De Soignies, quel merveilleux garçon) m'a dédié cet après-midi :

Onques mes ne fu soupris
De nule amour, ne destroiz,
Mais or m’ont dou tot conquis
Ses sens et sa bone foi.
Cors a gent et cler le vis,
Blanches mains et longuez doiz,
Douz semblant et simple ris :
Bien est faite en touz endroiz.
Pou la voi…

Nota : Certes, je bats la campagne, un peu, beaucoup, paisiblement. Et j'ai un magnifique projet : la future bibliothèque du petit village de Vareilles formera autour de ma grande église (j'ai trouvé d'autres pierres) un bienveillant rempart... Tandis que dans la grande ville, je ne sais pas trop pourquoi, on range les livres tout autrement. On dirait qu'ils sont bien scellés peut être pour empêcher les gens de les jeter dans la mare ? Mais n'allez pas croire que je suis exagérement en train de battre la campagne, tandis que vous battez, (et peut être sans le savoir) chaque jour ce pavé que l'on ne vous autorise pas à lire...

Parallèlement, à mon rêve minéral, je me désole de constater (ce n'est pas faute d'avoir essayé ;-) qu'on ne pourra sans doute jamais construire des églises en papier. Et là, je crois savoir pourquoi...

Photo : Une bibliothèque rangée et classée à la mode médiévale, elle entoure partiellement l'église et la compose partiellement. Mémoire romane du Nabirosina vue à Vareilles le 11 Aôut 09. © Frb.

lundi, 10 août 2009

Travailler

"Je préfère risquer en osant, que regretter de ne pas avoir su saisir l’occasion qui se présentait."

NICOLAS SARKOZY. Citation.

Voilà le travail !

pierre24.jpg

Aujourd'hui je me suis dit :

"tiens un tas de pierres ! et si je construisais une église ?"

La tâche s'avérant compliquée, je savais qu'on ne construirait pas d'église digne de ce nom, avec deux mains et une devise Shadok. Pour que la réalisation soit belle, il fallait changer de citation.

A suivre...

Photo : Les grosses pierres de Vareilles. Nabirosina. Aôut 2009. ©Frb

vendredi, 07 août 2009

Persévérance

Cliquer sur l'image ou bien quitter.

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TOBIE LURIE : "Nonsense"

podcast

 

Photo : Brésar emporté par le vent du Nabirosina. Cassera ? Cassera pas ? Aôut 2009. © Frb

mercredi, 05 août 2009

Battre la campagne (4)

"Quand on examine le vaste monde ses beautés ses tristesses et ses aléas on se demande on se demande à quoi rime tout cela mais qui mais donc tousse là ? [...] "

RAYMOND QUENEAU. Extr : "un rhume qui n'en finit pas", in "Battre la campagne". Editions Gallimard 1968.

battre BBla C157.jpg

Si vous avez loupé le début (résumé ) :

[...] "On ne connaît jamais le fond des choses et l'on ne s'y résigne pas on croit à la métempsycose ou bien l'on n'y croit pas mais qui mais qui donc tousse là-bas ? Dans la nature ou bien ailleurs c'est un peu partout que poussent les sophismes de l'erreur on ne les connaît même pas tous mais qui mais qui donc tousse ?"

Relation de cause à effet : Quand quelqu'un fume sur le pavé, à 200 km de là, ça fait mourir les papillons.

"Fumer nuit gravement à votre entourage"/ (mais qui donc tousse ?) CQFD : http://kl-loth-dailylife.hautetfort.com/archive/2009/08/06/battre-le-pave-2005.html:

("Battre le pavé" versus "battre la campagne". A suivre...)

Photo: Mort du papillon d'Août sur une terre gravillonnée (mais pas encore battue). Vue sur le grand chemin dit "Le chemin de Croix". Nabirosina. Eté 2009 © Frb.