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vendredi, 03 avril 2009

Tandis que nous fleurtons...

"...Non plus ton parfum, violier
Sous la main qui t’arrose,
Ne valent la brûlante rose
Que midi fait plier..."

PAUL-JEAN TOULET "Contrerimes"

cerisiers_en_fleurs.jpg

Le Désenchantement maître mot de P.J.TOULET parle son langage propre et commande le choix des mots des "Contrerimes", il y a du RONSARD chez TOULET, souvenez vous  du poème : "Mignonne, allons voir si la rose..." dédié à Cassandre :

" Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté."

Ainsi, comme chez RONSARD, toutes choses aimées sont niées au profit d'une seule mais la plus éphémère. telle la "Brûlante rose que midi fait plier" dans le poème de TOULET, et qui n'est autre ici, qu'une fleur de pommier à l'existence encore plus brève... Rien ne subsiste solidement des sentiments, des objets, des amours... Toutes ces choses qui intéressent le coeur ou la curiosité de l'Homme un temps...Et P.J. TOULET Rapproche les images, les magnifie, tirant de la contemplation de la nature ses plus belles comparaisons, harmonisant les gestes d'une créature aimée avec le décor et tissant des liens émouvants entre l'humain, le végétal, le féminin, les paysages... Le tout, perçu, ressenti simultanément sur le seul plan de l'imagination. Une comparaison seule mène tout à l'unité. Le poète coordonne les choses après avoir redonné à chacune son exacte valeur. Exemple : Il n'y a plus au jardin, une fleur épanouie, sur le plancher, un gant tombé là ; il n'existe plus que ce gant qui fait penser à "un pétale de fleur". Les choses sont pourtant bien reçues une à une, mais c'est le charme P.J. TOULET de nous les restituer toutes ensemble.

On sait depuis HERACLITE que notre vie s'écoule comme un fleuve, HORACE délicatement, BOSSUET plus pompeusement ont fait des eaux courantes le symbole de nos destinées ; ce thème est aussi récurrent dans "Les Contrerimes".

"Le temps passe et m'emporte à l'abyme inconnu,
Comme un grand fleuve noir, où s'engourdit la nage"
(Coples, LIII)

Mais P. J. TOULET en tire maintes variations faisant pleurer les arbres, les fontaines, les fleurs ... Faisant chanter les adieux à toutes les espèces de liquides pour évoquer (nous rappeler peut-être ?) cette fuite éperdue de tout ...

Il arrive aussi que les images, au lieu d'invoquer l'invincible glissement du temps, résistent au contraire à cette fatalité, pour fixer en un sublime éclair, l'émotion de l'instant. En cet art, TOULET est aussi virtuose pour laisser goûter aux mortels, une minute de félicité qui ne saurait pas s'entendre autrement que dans une parfaite étreinte avec la nature. Contrerimes baroques, pourrait-on dire, déjouant la stabilité dans ce constat un peu amer qu'il n'est rien de très saisissable sous le soleil. En dépit de la forme solidement resserrée et fermée sur elle-même, les images fulgurantes de la poésie de Toulet en font des pièces ouvertes :

"On descendrait, si vous l'osiez
d'en haut de la terrasse,
Jusques au seuil, où s'embarrasse
Le pas dans les rosiers"
(Contr. ; LI)

Un instant ici est fixé. Mais le bruit peut continuer. "Le pas dans les rosiers". Et les silences seront portés au compte de la poésie...

Source (notes de lecture) : "PAUL-JEAN TOULET qui êtes vous ?" par P.O WALZER. Editions "La manufacture. 1987.

Photo : Fleurs au verger du Marquis de Montrouan aux premiers jours du printemps. vues dans le brionnais près du chateau de Montrouan (le bien nommé). Avril 2009. © Frb.

jeudi, 02 avril 2009

La chose et les carnets

"L'amant est attiré par l'objet aimé, comme le sens par ce qu'il perçoit ; ils s'unissent et ne forment plus qu'un. L'oeuvre est la première chose qui naît de cette union. Si l'objet aimé est vil, l'amant s'avilit. Si l'objet avec lequel il y a eu union est en harmonie avec celui qui l'accueille, il en résulte délectation, plaisir et satisfaction. L'amant est-il uni à ce qu'il aime, il trouve l'apaisement ; le fardeau déposé, il trouve le repos. La chose se reconnaît avec notre intellect"

LEONARD DE VINCI. Extr "Carnets, tr. * 9a in LEONARD DE VINCI "Prophéties, précédé de philosophie et aphorismes", traduits de l'italien par Louise Servicen. Editions Gallimard 1942.

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Voilà donc, sur la trame de nos parcours tendres, le secret révélé en cette courte phrase achevant mine de rien l'impertubable logique amoureuse de ce bon Léonard ( Homme pratique, pas fleur bleue pour un sou), si nos lecteurs, lectrices, s'en désolent, ils se consoleront bien vite en cliquant une fois sur l'image :

"La chose se reconnaît avec notre intellect"

"-Quoi, quelle chose ?" me répondit Rosie Pomponnette quand je lui certifiais (en revenant bredouille d'une soirée "Cerceau Disco" donnée au Macumba" de Vaise), que l'intellect (voire l'intellectuel ;-)) était un facteur érotique, tandis qu'elle relevait doucement ses jupons sur une diabolique guêpière, dans l'unique but de se faire emmener en Vespa par Léonard... Sans se soucier d'affinités (intellectuelles bien sûr!). "- Quoi ? L'intellectuel est un facteur ? J'comprends rien !" grogna t-elle en grimpant joyeusement sur le porte-bagage du scooter ailé de Léonard ("ailé", oui. Léonard aimait bricoler il avait customisé son scooter, et greffé méticuleusement des ailes de chauve-souris géantes derrière la selle qui pouvaient se déplier à mesure que l'engin prenait de la vitesse)  Pendant ce temps là, la phrase, fameuse et belle, faisait son chemin dans ma tête. Evidemment je ne savais pas que cet homme, ce génie de la Renaissance avait énoncé la chose avant moi. "- quelle chose ?" demanda encore Rosie Pomponnette tandis que Léonard faisait ronfler le moteur de son puissant scooter, non seulement ailé mais pourvu d'un moteur d'avion "Antoinette" à huit cylindres avec refroidissement par évaporation, (celui là même qu 'ALBERTO SANTOS DUMONT utilisa pour la première fois en 1906)...  Mais je fus bien ravie de le lire noir sur blanc que "La chose se reconnaît avec notre intellect" trois fois, oui ! (cela s'appelle enfoncer le clou). Ainsi, je décidai de finir la nuit seule, à parcourir ça et là, la traduction de quelques uns des carnets du peintre et savant . Des manuscrits curieux dans tous les sens du terme, au format et au contenu varié, certains si petits qu'ils se glissent comme rien dans une poche (les grands malades atteints de carneïte aigue, et Dieu sait qu'ils sont nombreux ! apprécieront, les pick pockets en rêveront...). Ces carnets contiennent des notes, des croquis, des ébauches de traités sur toutes sortes de sujets dont certains n'ont pas encore perdu leurs mystères. La bibliothèque de L'institut de France en a conservé douze datant de 1487 à 1508. Ces carnets sont écrits en italien mêlé de dialecte Lombard et l'écriture en est inversée (on appelle ça une écriture "spéculaire" ou en miroir, sans rapport avec notre "nolbe et marchant Charmillon"), elle se lit de droite à gauche car LEONARD était gaucher. A la fin du XVIII em s., ces carnets furent distingués au moyen de lettres de A à M qui les caractérisent toujours. Quelques 13000 pages d'écritures et de dessins, des notes mises à jour quotidiennement, et aussi durant ses voyages. L'artiste observait le monde. Fier et conscient. Il se définissait lui-même comme "un homme sans lettres". Plus étonnant, on y trouve, aussi ses listes de commissions de quelconque épicerie, ou notes à l'usage de ses débiteurs. Des compositions de peinture, des études de détails et de tapisserie,des études de visages, d'émotions, des animaux, des dissections, des études botaniques, géologiques, mécaniques, des machines de guerre, des machines volantes et des travaux d'architecture. Ces carnets, initialement "feuilles volantes" (ça laisse songeur, non ?) furent légués à ses amis puis compilés (sous différentes formes de carnets après sa mort) ils ont trouvé leur place dans des collections importantes (au chateau de Windsor, au musée du Louvres, bibliothèque Nationale d'Espagne, bibliothèque Ambrosienne de Milan etc ...). Ces carnets auraient pu être destinés à la publication, car le mode d'organisation semblent avoir été conçu pour en faciliter l'édition et la raison pour laquelle ils n'ont pas été publiés du vivant de VINCI n'est pas vraiment connue, mais certains estiment que la société de l'époque n'était pas prête à les recevoir, notamment L'Eglise qui aurait été fort choquée par les travaux anatomiques.

"(…) Mais j’ai voulu aussi passionnément connaître et comprendre la nature humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. Pour cela, des nuits entières, j’ai disséqué des cadavres, bravant ainsi l’interdiction du pape. (…) Ce que j’ai cherché finalement, à travers tous mes travaux et particulièrement à travers mes peintures, ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre le mystère de la nature humaine (…)" LEONARD DE VINCI. Extr. "Carnets".

La nuit passait. Le jour se levait presque. J'en étais là de ma lecture, quand j'entendis claquer la porte, et vis entrer presque aussi vite mon amie Rosie Pomponnette en larmes. "Hé bien Rosie ! que t'arrive-t-il ? Je croyais que tu passais la nuit chez Léonard. (lui dis je). Rosie (les bas en tire-bouchon, et la guêpière aussi) me regardait tristement : "Leonard c'est un gros connard ! j'ai tout essayé tu sais, j'ai dansé, j'ai chanté, j'ai relevé mes jupons, et puis même la guêpière, un con! rien ne l'interessait. Et au lieu de ça, tu sais quoi ? il m'a montré, "une tondeuse pour drap de laine!" qu'il avait dessinée pis des "shémas de roulements à bille" ! j'te jure ! et le reste de la nuit,  il m'a parlé de "la rotation de l'aile de l'oiseau quand un oiseau vole par rapport au vent"... Pis là, j'ai baillé, il l'a vu, il voulait me dessiner en train de bailler j'ai dis non, pis voilà."

Je refermai patiemment les "carnets" un à un, en choisit un et le tendit doucement à Rosie Pomponnette: "Tiens, tu devrais lire ça!" puis je lui montrai le passage, celui qui parle de "la chose": "L'amant est attiré par l'objet aimé ..... délectation, plaisir , satisfaction etc ... Une fois le fardeau déposé... gnagna" puis je lisai la dernière phrase à haute voix:

"La chose se reconnaît avec notre 'intellect"...

Rosie acquiessa, en secouant d'un hochement les dernier kikis roses qui rebiquaient autour de la grosse couette qu'elle s'était faite au sommet de sa tête. Elle essuya, tout en reniflant, avec son mouchoir "Snoopy", sa dernière grosse larme. Il y eût un long silence. J'entendis un bruit de plastique de petite quincaillerie douce, (le bruit que toute fille fait quand elle fouille dans son sac à main") et Rosie Pomponnette en sortit son portable très joliment pourvu d'une housse en forme de coeur "Naf Naf"... Elle avait l'air, (grâce à la phrase de l'inventeur, pensai je) tout à fait éclairée.

"ben ouaich! elle est mortelle c'te phrase ! chui trop conne, t'as raison ! j'vais changer de fringues et je vais vite rappeler Léonard !" puis elle courût guillerette, dans sa chambre pour chercher son body lamé et ses baskets à talons ; sous l'oeil mystérieux de Mona au salon qui comme toujours ne pipait mot...

Abréviation : tr * = Codice Trivulziano.

Photo : Les toutes premières fleurs en émoi printanier bordant la forêt Brionnaise, pas très loin de l'étang des clefs... (Et qui n'ont pas besoin de l'intellect pour se faire remarquer ; Elles !). Avril 2009 © Frb

mercredi, 01 avril 2009

Les bonnes blagues de Marilyn...

marylin aime les calembour.JPGLe lecteur plein de sagacité, supposera que la dame de l'institut de beauté s'appelle "Anne" parce que si elle s'appelait "Gisèle" ou "Berthe", l'effet désopilant de l'enseigne (Vermot quand tu nous tiens !) en deviendrait tout à fait disgracieux. Ainsi,"Anne" sans doute, naquît prédestinée à devenir esthéticienne, pour le rire (et fou-rire) des grands et des petits. Et Marilyn, qui aime bien rigoler (on peut être belle et rigolotte, non ?), décida de finir sa vie dans la vitrine de l'institut "peau d'Anne" à pouffer éternellement... Ce qui en passant sur la piste cyclable 16, me laissera toujours seule avec un sourire bête (que je cache sous une cape, evidemment, l'honneur est sauf...)

Photo : Incontournable humour d'enseigne, lu et approuvé par Marilyn (la marrante), "L'institut Peau d'Anne" longe la piste cyclable de la rue de Sèze (c'est écrit en tout petit ), côté rive gauche trottoir de droite en partant du Pont Morand, direction Villeurbanne-Charpennes. Vu d'un vélo, à Lyon, le 1er Avril 2009. © Frb

jeudi, 26 mars 2009

Où est le mal ?

"Où me laissé-je emporter, insensé que je suis ? Pourquoi marcher à l'ennemi la poitrine découverte ? Pourquoi me dénoncer moi- même ? L'oiseau n'enseigne pas à l'oiseleur les moyens de le prendre ; la biche n'apprend pas à courir aux chiens qui se jetteront sur elle. Que m'importe mon interêt ? Je poursuivrai loyalement mon entreprise et donnerai aux femmes de Lemnos * des armes pour me tuer"

OVIDE. Extr: "Laisser croire aux amants qu'ils sont aimés" in " L'Art d'Aimer". Société d'édition "Les belles lettres" 1960.

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"L'Art d'Aimer" d'OVIDE (un petit peu détourné), a fortuitement croisé une image problématique au coeur de la presqu'île près de ces petites rues qui bordent Saint Nizier (et son église de style gothique flambloyant). Ce quartier fût jadis, celui des dames aux moeurs légères qui offraient aux messieurs en l'échange de quelques francs anciens et nouveaux, toutes sortes d'illusions, des plus sophistiquées aux plus élémentaires... Certains d'entre-eux, me raconta Christine, (une pute affranchie, tapinant dans sa rue mais aussi, excellente voisine de palier à cette époque désormais révolue), ne venaient que pour s'asseoir à côté d'elle, ressentir la chaleur humaine et écouter quelques mots doux, qui, pour un tarif un petit peu plus élévé, pouvaient être murmurés jusque dans l'oreille ! Certaines de ses collègues, moins compatissantes, surtout moins affranchies, laissaient les bougres dans l'escalier, et n'acceptaient de recevoir que les gars pour la bagatelle, à l'abattage, vite fait, bien fait. Il était sans doute plus compliqué pour elles d'offrir à leurs clients un mensonge habillé, écouter ou parler, juste cela, plutôt que de coucher sans la moindre empathie au prix d'une prestation choisie. C'était donc, Christine cette doyenne, "affranchie au grand coeur", qui recevait les malheureux ; dont certains exigeaient qu'elle leur fasse des... promesses, tarifées bien sûr et jamais tenues. D'autres encore, les mal mariés, les esseulés, abandonnés, venaient la "consulter" (certains même, une fois par semaine, comme chez la coiffeuse ou le psy) pour être simplement consolés. Cela leur suffisait. Et puis ils repartaient heureux, de quoi "tenir" quelques jours, ou un très court instant, peut-être, s'imaginer, aimés... Enfin , c'est ce que nous racontait Christine, une fois sa journée terminée, tandis qu'elle nous offrait le thé, dans cette chambre à la fois miteuse et coquette, au plafond délavé orné de frises adhésives en forme de roses, dans cette pièces à l'odeur indéfinissable, dont les fenêtres qui fermaient mal avaient été camouflées, par de jolis voilages organza floqués fleurs où mille secrets d'Amour et de misère humaine semblaient peser plus lourd que toute la fornication, les vices, ou simplement le sexe, en ces vagues virées éphémères... Fin de partie croisée, digression pour OVIDE : "Laisser croire aux amants qu'ils sont aimés"...

Quant aux femmes de Lemnos * dit la légende, sous le règne de HYPSIPYLE (petite fille de DYONISOS), elles furent punies par APHRODITE pour avoir négligé son culte, la déesse offensée, les affligea d'une odeur insupportable, ce qui inspira aux maris le dessein de les abandonner. Les Hommes préférèrent suivre les belles captives de Thraces et les femmes de Lemnos (les lemniennes) indignées, se vengèrent à leur tour en faisant égorger une nuit, tous les Hommes de leur île. Sauf un ... Mais ceci est une autre histoire. Celle des femmes de Lemnos, nettement moins "fleur bleue" que la pourtant triste vie de Christine en sa presqu'île à Saint Nizier... Les deux sans correspondances spéciales; sinon vaguement l'Art d'aimer... Et si ce n'est pas de l'Art, qu'est ce que c'est ? ...

Photo : Collage à motifs symboliques, posé sur cette saleté de mal (et de mur) où le mauvais sang glisse, comme la bile noire dans tous les genres de mondes où vivent l'Homme et les Femmes. Géant carapacé d'armure, unique et fort portant sur une lame deux petites créatures nues, innocentes et fragiles (évidemment...)  A noter au passage le fameux coup de crayon ;) de l'artiste. Merci à lui. Vu à Lyon, je ne sais plus si c'est rue de la Fromagerie, de la Poulaillerie ou bien rue Longue, (encore 3 mondes assez distincts, baptisés sans chichis) ; au début du mois de janvier 2009. © Frb.

mercredi, 25 mars 2009

Comme un mercredi (un peu fou)

le fou voir - onirique.JPGLe "fou" possédé du chaos, et tatoué de guerre, décolle les murs de "la Burdeau", cette rue des pentes de la Croix-Rousse, où l'art contemporain sauvage s'affiche au jour le jour. Merci au collagiste pour cet électron délivré. La créature ailée (et peignée), mi-homme, mi-oiseau (lyrique mais pas lyre), déroule son poème sous le ciel mitigé de la ville (tant de mystères... ) Le passant enivré par effet de surprise, retrouvera dans le mouvement inspiré de cette création, toute la liberté de Dada, les élans de Fluxus, et ce je ne sais quoi d'invention, qui (heureusement), n'a toujours pas de nom...

FOLIES DOUCES. (Un peu givrés) :

ECOUTER : ASTOR PIAZZOLA "BALADA para un loco"

VOIR : "PEEK-A-BOO-JESUS"

PARTIE DE SCRABBLE : (wakkt, zzzzz, pfifui, zuzifftzzz etc...)

PIERRICK SORIN = Jean-Louis = 2

CHAOS. (Complètement timbrés) :

VOIR : Des nouvelles du PRINCE D'ANDORRE

ECOUTER /VOIR : "A COEUR VAILLANT TOUT EST POSSIBLE" sauf pour François FILLON qui paraît tout de même "un petit peu gêné". (Oreilles sensibles s'abstenir!)

"CACAPHONIE C'EST PAS FINI "

DE LA LIGNE DROITE DES CORPS

Entre autres...

Photo: Collage du "fou" (qui vole et qui écrit). Vu rue Burdeau. Lyon. Février 2009. © Frb.

mardi, 24 mars 2009

De la locomotion des arbres...

"Brusquement il se leva, s'avançant en oscillant comme un arbre que le vent fouette."

"Lectures pour tous" (extr.) Janvier 1908 in "Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement" par G. BETCHEL et J.C. CARRIERE. Editions Robert Laffont 1981.

mobil.JPGNul ne saurait arrêter les arbres, quand, ils s'élancent dans le vent aux premiers jours du printemps...

A t-on jamais vu chose pareille ?

Des arbres à la démarche fière, venus de la forêt Morand traversant la place des Terreaux, montant les escaliers du palais St Pierre, pour faire une halte au jardin, le temps d'un merengue avec la statue de Rodin. Avant de repartir, en file indienne, oscillant tous d'un même pas jusqu'au café des voyageurs où ils gouteront enfin un repos bien mérité.

Photo : De la locomotion des arbres au jardin du musée St Pierre. (Preuve par l'image). Vus à Lyon, un jour de mars

 

Lyon © Frb 2009

Mon nom est personne (s)

"L'effarante réalité des choses
est ma découverte de tous les jours
Chaque jour elle est ce qu'elle est,
et il est difficile d'expliquer combien cela me réjouit
Et combien cela me suffit."

FERNANDO PESSOA. Extr. "poèmes désassemblés" in "Le gardeur de troupeaux et autres poèmes d'ALBERTO CAEIRO". Traduction Armand GUILBERT. Editions Gallimard 1960.

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Fernando PESSOA, était un homme "riche d'humeur, tout à la fois obscur et rayonnant" (cf. Le biographe). Le poète se définit ainsi lui même :

"Je ne suis rien n'est pas une parole complice du pauvre Job mais un rappel de ce "Nada" ibérique, qui est au principe de l'être et à sa terminaison"

Trois vers après le "Je ne suis rien" survient une antithèse :

"Je porte en moi tous les rêves du monde"...

F. PESSOA est un nom qui dans sa langue se traduit par "personne", mais ce n'est pas le "Nemo" latin qui gomme toute identité, ce serait plutôt le "Personna" dans l'acceptation de "Masque"...

"Masque ?" drôle d'idée pour illuster des arbres nus ?... Mais pas tant. Car dans le recueil "Le gardeur de troupeaux et autres poèmes", on découvre ces quelques mots, de DRIEU LA ROCHELLE, écrits en 1935, (année de la mort de F. PESSOA), limpides comme les bleus "suprakleiniens" du ciel de Mars et peut-être un brin "Alcestiens" :

"vous dites que je suis double, mais non, je suis immense...
J'ai toujours cru à tout. Dieu et le démon je les confonds
dans mon coeur...
Je ne suis pas dans la société, je suis dans la nature."

On est en droit de s'interroger... Et la nature ? si "authentiquement naturelle", elle avance peut-être masquée ? Admirez l'art de l'enchaînement ;-) → telle ces statues vaudous reprisées par GIACOMETTI, déguisées en arbres ordinaires posant au pied du Mont Blanc (4810,90 mètres), ce qui doit correspondre à la page du mois de janvier de l'almanach des PTT 1973 ayant appartenu à Madeleine Lacroix dont le vrai nom n'est pas Madeleine Lacroix. C'est comme ce cher Alceste, on le soupçonne vaguement de circuler en nos domaines sous un faux nom... Par conséquent, hormis, le biographe, et DRIEU LA ROCHELLE (qui n'était pas de LA ROCHELLE), tous auraient circulé sous de fausses identités dans ce billet, Frasby incluse... Mais que nenni. Nous sommes multiples n'est ce pas ? "Comment nous assurer que nous ne sommes pas dans l'imposture ?" (cf. J.LACAN "Le séminaire" 1973. "Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse") ...

VISIONNAGES : Autres multiples § camouflages : http://www.designboom.com/weblog/cat/10/view/3189/camoufl...

"PESSOA PESSOA ":http://www.youtube.com/watch?v=G4Ia1TYr61w&feature=re...

A VOIR : Une variation fluviale sur le même thème : http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/06/20/la...

Photo: Les arbres nus, ou totems aux longs bras tachetés de neige (?) tourmentent le ciel d'un premier vrai jour de printemps. Vus cours Vitton, dans le sixième arrondissement de Lyon, en revenant du Pont Morand, pas très loin du café "Rive gauche. Mars 2009. © Frb.

A moins que ce ne soit qu'une reproduction de la photo du mois de Janvier de l'almanach des postes 1973 ayant appartenu à © Madeleine Lacroix. "Chamonix en hiver". Ce qui est également possible...

lundi, 23 mars 2009

Les mimosas de Lyon

COMME UN LUNDI PRINTANIER

"Mal nommer les chose c'est ajouter au malheur du monde"

ALBERT CAMUS

mmimo .JPGN'en déplaise à CAMUS, BOILEAU, à tous les botanistes. Je n'échangerai pas mes "mimosas de Lyon" contre aucun nom ; parce que des mimosas, à Lyon, on n'en voit pas. Alors, peut-être suffira t-il de les nommer pour qu'ils existent ? D'ailleurs, les mimosas de Lyon, ce ne sont pas les mimosas. Et si on me demandait pourquoi. Je répondrai ce que me répondait en cours de mathématique mon professeur, (monsieur Chanut) quand il commençait l'exercice par : "Supposons que x..."  et que, presque simultanément, au fond de la classe, près du radiateur quelques voix s'élevaient (choeur des cancres) : "msieur ! msieur ! Pourquoi x ?" et bien, monsieur Chanut, à la question, il nous répondait toujours que : "parce que x c'était comme ça , et qu'il n'y avait pas de pourquoi." Donc, pour le "mimosa de lyon" c'est pareil. Il n'y a pas de pourquoi. Une évidence ! à la croisée des réponses de Monsieur Chanut, et de la pensée de LAO TSEU  parce "c'est cela", "mi-mots ça." soufflerait Jacques L. accoudé au comptoir de la brasserie du parc..."Voilà la grande erreur, toujours s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent" (sic)...

Fin du premier tableau.

Deuxième tableau : la nature s'éveille. Les sens sont en émoi. Le mimosa de Lyon croisé pour la deuxième fois presque la même semaine, devient "Mimosa de Vitton". Le précédent était de Denfert-Rochereau, mais on le nomma humblement "mimosa de Lyon". Maintenant, on attend les jonquilles, bientôt les myosotis, les bleuets pour le miel, (ils garderont leur nom, peut-être...). Devant un tel spectacle (Dame-Nature très en beauté), on fait silence. On applaudit. Et c'est justement là, en ne nommant plus rien, que surgit tout le malheur du monde: tandis que nous tapons joyeusement des 2 mains, ébaubis par tout ce bleu, ce jaune. Etat de grâce...

... Le fantome de Monsieur Chanut traverse soudainement la scène, (de long en large), avec sa grande blouse grise en se grattant la tête, puis se tournant vers l'assemblée, il pose sa question :

"Quand deux mains applaudissent, quel est le bruit d'une main ?"

"Est ce que ça porte un nom ?"

Fin du deuxième tableau.

Photo: "Mimosa de Vitton", vu cours Vitton (eh oui!). Pas très loin du cinéma Astoria et presque en face d'un magasin de musique. Lyon, Sixième arrondissement. Ce lundi 23 mars 2009.© Frb

dimanche, 22 mars 2009

Exécution de la douceur

Comme un dimanche

Charles CREPY dit la Douceur, fût un jour l'objet d'un arrêt de la cour du parlement collationné par Massieu et signé par Lecousturier et qui disait ceci :

"Vu par la Cour le procès criminel fait par le Lieutenant Criminel du Bailliage d'Orléans, à la requête du Substitut du Procureur Général du Roi audit Siège, demandeur et accusateur, contre Charles GOUPY dit Paul ou la Douceur, lequel a dit en la cour s'appeler Charles CREPY, (ci-devant condamné, sous ce dernier nom, au fouet, à la marque et aux Galères à perpétuité, par arrêt du 22 juin 1779)(...) La Cour condamne ledit Charles CREPY à être pendu et étranglé jusqu'à ce que mort s'ensuive, par l'Executeur de la Haute-Justice, à une potence qui, pour cet effet, sera plantée dans la place publique du Martroy de la ville d'Orléans ; déclare tous les biens dudit Charles CREPY acquis et confisqués au Roi (...) Ordonne qu'à la requête du Procureur Général du Roi, le présent Arrêt sera imprimé, publié et affiché, tant dans la ville d'orléans et lieux circonvoisin, que dans la ville, faubourg et banlieue de Paris, et partout où besoin se fera ; et, pour le faire mettre à exécution, renvoie ledit Charles CREPY prisonnier par-devant le Lieutenant Criminel dudit Bailliage d'Orléans."

Fait en Parlement le seize mars mille sept cent quatre-vingt-un."

STEPHANE AUDEGUY. Extr. "Exécution de la douceur" in "Petit éloge de la douceur". Editions Gallimard 2007.

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Ceci n'est pas l'exécution de Charles CREPY, mais un souvenir antérieur, d'une autre exécution de la douceur...

Quant à Charles CREPY, mon ami Charles (D'orléans) l'a croisé une nuit sur Facebook. Resurrection de la douceur ?  Il faut croire...

Photo : Un fragment de crucifixion, vu un dimanche entre les tombes du cimetière d'un village médiéval où les couleurs tendres cotoient un je ne sais quoi de ténèbres... Bois-Ste-Marie. Février 2009. © Frb.

samedi, 21 mars 2009

Liberté chérie

" Comment donc se peut-il que l'affaire de la liberté et du libre arbitre ait excité tant de passion, et animé tant de disputes sans issue concevable ? C'est que l'on y portait sans doute un tout autre interêt que celui d'acquérir une connaissance que l'on n'eût pas. On regardait aux conséquences. On voulait qu'une chose fût et non point une autre; les uns et les autres ne cherchaient rien qu'ils n'eussent déjà trouvé. C'est à mes yeux le pire usage que l'on puisse faire de l'esprit qu'on a."

PAUL VALERY. Extr. "Fluctuations sur la liberté" in "Regards sur le monde actuel et autres essais". Editions Gallimard 1945.

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"Le temps du monde fini commence..."

Ecrivait en son temps avec une modernité quasi prophétique; PAUL VALERY, poète. Son recueil, "Regards sur le monde actuel" était et reste encore, sans doute dédié aux personnes qui n'ont point de systèmes, sont absentes des partis, et qui, "par là, sont libres encore de douter de ce qui est douteux, et de ne point rejeter ce qui ne l'est pas". L'auteur n'a voulu que rendre plus nettes les notions qu'il avait reçues de tout le monde, ou qu'il s'était formées comme tout le monde, et qui servent à tout le monde à penser aux groupes humains, à leurs relations réciproques, à leurs gênes mutuelles... Paul VALERY se pose en regardeur, en amateur (dit-il modestement) mais sa pensée née d'une observation quotidienne, vigilante se meut avec une telle lucidité qu'elle pourrait bien gêner encore quelques "professionnels" de la liberté (Comment les appelle-t-on déjà ?) ou du "bien vivre ensemble" (encore une grande idée), et, faire mentir les belles rengaines des renards du "prêt à penser". Chacun y allant par le même chemin, à quelques variations syntaxiques près, la langue étant toujours de bois... Ainsi le chanteur à succès, l'animateur vedette, l'artiste, journaliste, militant, vous, moi, et bien sûr l'homme ou la femme dits "politiques". Ceux qui commencent leurs phrases par "écoutez !" ou la pire injonction qui soit : "écoutez moi !". Chacun y va, à son idée, du bon usage de sa ou (ses) liberté(s), de son combat pour "La" liberté, plus chic, au vaste singulier... N'en déplaise à BENITO MUSSOLINI, dont je vous livre l'extrait d'une vision quelque peu troublante qui a fourni ses tristes preuves malgré l'éloquent énoncé :

"Il y a des libertés, la liberté n'a jamais existé."

Liberté : le concept semble inaltérable, c'est un sujet de conversation extra auquel nous tenons comme à la prunelle de nos yeux; (et, heureusement, car même si on ne cesse de barboter ( "liberté-barboter" : nous y reviendrons en fin de billet ), on ne va tout de même pas se mettre à louer l'enfermement ? ( zut, un poncif ! désolée, dès qu'on parle de liberté, on a du poncif dans la voix ;-)  ... Le politique exulte même à nous livrer, clefs en mains, son idée de la liberté comme s'il en était le très digne délégué... Certains ont de ces "phrases au concept "fédérateur," comme on dit, formules bien balançées, "la liberté facile" qui, par delà les clivages nous mettraient tous dans le même bateau (nous y reviendrons aussi à la fin de ce billet), je veux dire qu'on serait tous d'accord. Par exemple : "liberté et fécondité", ces deux mammelles d'humanité. Sans se concerter, on serait d'accord. D'ailleurs je vous invite à goûter par vous mêmes, (en vous détournant un instant du regard malin de PAUL VALERY), la nuance subtile d'une pensée (parmi bien d'autres, d'un tonneau dernier crû, servant d'embrocation à notre malaise ("de civilisation" ;-) et qui ne saurait provoquer le moindre petit remou de contestation dans notre esprit... Puisque nous serons émerveillés devant la justesse voire même l'intelligence de la formule. C'est donc avec un brin de perfidie (un brin seulement), que je livre la devinette, au lecteur avisé, qui saura comparer et choisir (qui de Paul VALERY, qui de "l'autre"?) énonce la liberté avec le plus d'"authenticité" (autre mot dont le sens se perd). Variations sur le même thème, donc ... "L'autre" justement, le voilà ! par la grâce de notre jeu-concours du printemps, (la récompense pour le gagnant, sera une citation du baron de COUBERTIN, ainsi qu'une poignée de main chaleureuse de la maîtresse de maison). Je vous le demande à vous, lecteurs, qui n'êtes pas dupes (ô onctions !), en me délectant par avance à l'idée que vous allez trouver tout de suite, grâce à l'indice que je vous livrerai à côté de l'étoile*, pour l'Amour de la liberté...

Venons en à notre question : qui a dit ? ...

"Je crois que la liberté est plus féconde en création de richesses que toutes les empilations de réglementation que l'on peut inventer"

*Indice : L'auteur n'est pas poète. Mais il est convulsif ;-)

Fastoche !

Ceux qui n'aiment pas les devinettes, ni l'apéro, ni la liberté, et ceux qui veulent juste s'informer, trouveront de quoi moudre ci-dessous : un demi-tour sur la question, le point de la situation, deux ou trois exemples pour euh ... l'exemple ! Quelques broutilles entre autres ...

http://www.dailymotion.com/video/x7zv5k_hadopi-une-loi-li...

http://www.actualite-sciences.com/actualite/2009-03-09-as...

http://www.service-public.fr/actualites/00385.html

Révision de quelques classiques  ICI

Enfin pour les libres penseurs que les thèses sur la liberté n'effleurent pas, qui prennent leurs aises, toujours et en tous lieux, et ne feraient point mentir le bel adage de PICABIA :

"Un esprit libre prend des libertés même à l'égard de la liberté"

Je leur propose, en attendant l'été, un extrait du désopilant film de Bruno PODALYDES : "Liberté-Oléron"...  "Les grands espaces". "Homme libre toujours..." Bien de quoi barboter. Liberté chérie, nous y sommes. Séquence évasion :

http://www.dailymotion.com/video/x7i6jj_liberte-oleron_fun

Photos : Une affiche : "La liberté pour l'apéro ? ". Et pourquoi pas ? Entre deux cacahuètes salés et un verre de porto, la liberté est un bien passionnant sujet de conversation pour nous autres, excellentes personnes ;-) Vue à Lyon. Sur les pentes. Un samedi de février 2009.© Frb

vendredi, 20 mars 2009

L'art est à la roue (libre)

" Depuis toute la vie et pour toute la vie, je pédale. Sur les routes et déroutes qui vont de l'enfance à l'âge qu'on croit adulte, avec un petit vélo dans la tête qui n'en finit pas de me faire tourner en rond sur la terre toute ronde, comme si la vocation première de la bicyclette était d'arrondir les angles du monde (...) C'est une des magies de la bicyclette que de me ramener en arrière pendant que j'avance, toujours pas très vite, mais avec entrain. Eloge premier, fondateur éternel : le vélo est un jeu d'enfant qui dure longtemps. Je me revois sur des bécanes trop grandes pour moi, selle trop haute, guidon trop loin m'obligeant à prendre la ridicule position du crapaud sur une boîte d'allumettes (...) Sur le vélo grésille une bien nommée roue libre dont l'apaisante musique ne me quitte pas même quand je redeviens piéton, sédentaire,immobile et prisonnier du temps des autres."

ERIC FOTTORINO : Extr. Prologue à : "Petit éloge de la bicyclette". Editions Gallimard 2007.

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J'ose espérer que les lecteurs  me pardonneront ce titre un peu "Vermot", illustrant une  image désastreuse hélas très coutumière (voir ICI) de ces vélos qui chaque jour dans presque toutes les grandes villes, sont retrouvés mutilés, (quand on les retrouve) et qui ne pourraient passer trois nuits dehors sans finir en pièces détachées... L'art est dans la roue libre comme le chante (oui ,c'est une louange) Eric FOTTORINO, dans ce petit ouvrage admirable de 135 pages, que je conseille aux doux amateurs de vélo et autres coureurs cyclistes, on y parle, de la grande boucle, d'Eddy MERCKX et du midi libre, on y croise Antoine BLONDIN, HEMINGWAY, Fausto COPI, même Sami FREY... Pendant ce temps là, "la roue tourne et la route aussi" ... Comme le dit un ami très cher vélocipédiste (recordman du poids de sac à dos sur vélo parcourant de très longues distances) qui se reconnaîtra entre tous...

Je dédie ce billet à tous les fervents de la roue libre, et plus particulièrement à J.B de L'Olive ainsi qu'à mon cher père.

Photo : Petit saccage ordinaire (bande de salauds!). La rue n'est pas si libre quand elle s'en prend à la roue de vélo "la bien nommée roue libre". Vu (hélas !) rue Saint Polycarpe dans le premier arrondissement de Lyon, un soir de février 2009. © Frb

La vie devant soi

"Ce que je vois devant moi continue t-il d'exister lorsque je détourne le regard ?

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A chacun sa réponse, mais prenez votre temps tout de même, y compris pour en faire l'expérience à l'air libre, s'il vous venait l'ombre d'un doute... Quant à moi, cette vision de "barotte à carreaux" m'obsède tant aux retours de chaque marché (sur la colline, le marché, c'est chaque jour sauf le lundi), que j'ai déjà pour réponse, un semblant de petite idée...  Les roues tournent sans cesse au retour du marché une parmi toutes, et Dieu sait qu'elle y vont nombreuses, ces satanées barottes (unies, à carreaux, ou motifs chamarrés), les magasins de la colline ne vendent que cela. Celle-ci de style anglais, façon (écharpe en cachemire de Burberry) m'a invitée (de force ;-) au parcours le plus lent du monde, pour rejoindre un inaccessible banc de petits fruits de saison (pas moins de 15 minutes, 10 mètres à franchir tout au plus). Malgré une volonté de distraction, les yeux en l'air, contemplant les nuages, la forme des enseignes, trépignant sur moi même, détournant au possible, le regard de cette si peu ambulante "bête à chagrin", je crois être en mesure d'affirmer que ce que j'ai vu devant moi (pardon madame, ce n'est pas vous, mais votre barotte... Ahlala !) a bien continué d'exister (d'insister, diable !) tandis que mon regard ne faisait que s'en détourner. Cela étant, peut-être notre lecteur (avisé) retournera en tous sens la question jusqu'à faire mentir ma réponse (très approximative), que je livre sans jugeotte (ni barotte) au tout venant, ou bien, nous menant aux secrets d'une expérience vue, vécue, se fera très compassionnel... Ou encore, on l'espère, élévera le débat en des sphères plus philosophiques...  ;-) 

Photo : Au retour du marché de la Croix-Rousse à Lyon. Filature (pour la photo) de cette satanée barotte, insistant dans la trajectoire jusqu'à l'inaccessible destination... Vue (et revue) ce vendredi, ce 20 mars 2009. © Frb

jeudi, 19 mars 2009

On croyait l'art à la masse mais non...

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"L'art est à la rue"... Et les artistes aussi !

Cela étant, je laisse au lecteur avisé le soin de la double lecture, la situation étant grave mais pas désespérée, n'est-ce pas ?

Photo : Les escaliers de la butte ( finale ?) sont désormais très rude aux miséreux (c'est à dire aux artistes et à tous les autres, les très nombreux...).

Des mots justes, croisés montée de la Grande Côte à Lyon. (Merci et bravo aux graffeurs). Un conseil aux balladeurs lyonnais, ou à ceux de passage : Pour bien voir cette série (car il y a série tout comme une banderolle), il faut marcher la tête en bas (encore plier l'échine, baisser les yeux, comme toujours) et, au niveau d'un petit mur, longeant une terrasse, presqu'en face du "Trokson" (qui fait bureau de tabac très tard, salle de concert parfois, avec accueil très chaleureux)... Tout en bas, donc, sur votre droite, vous trouverez "à la rue" un peu de rouge, un peu de bleu ,un peu de rouge, un peu de bleu etc... Mots bleus pour une alerte rouge, vus, à la remontée de la pente qui mène au bon plateau de la colline travailleuse, ce jeudi 19 mars 2009. © Frb

mercredi, 18 mars 2009

Métamorph'ose

Comme un mercredi

"De mon village je vois de la terre tout ce qu'on peut en voir
De l'univers...
C'est pour cela que mon village est aussi grand qu'un autre
Pays quelconque
Parce que je suis de la dimension de ce que je vois
Et non de la dimension de ma propre taille"

FERNANDO PESSOA  in "Le gardeur de troupeaux"  VII.  Extr. "Le gardeur de troupeaux et autres poèmes d'ALBERTO CAIERO" traduction d'Armand GUILBERT. Editions Gallimard 1960

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Toujours plus haut ! le graffeur "OSE" (que l'on suit fidélement depuis ses timides débuts) grimpe aux arbres du côté de la rue Jacquard, et se paye un quartier d'orange entre l'ancien et le nouveau. A noter qu' "OSE" s'affirme de de plus en plus rondement, en grossissant au fil du temps. "Magicien D'OSE" ? ... Où s'arrêtera -t-il ???

Je dédie ce billet à Laurence qui m'a glissé la "bonne chanson" :

http://www.dailymotion.com/related/x32tyl/video/x32nwb_so...

Histoire à suivre...

Quant à FERNANDO PESSOA osant moults hétéronymes, nous en reparlerons bientôt, plus en détails dans quelques jours...

Photo : Un monde osé comme une orange ? Vu sur le beau plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mars 2009. © Frb

mardi, 17 mars 2009

Prélude

" La beauté du prélude, chez les plus grands auteurs, (Fauré, Debussy) est que justement, il ne prélude à rien, se suffit à lui même c'est une forme brève, qui ne s'impose pas à l'oreille, mais propose ses finesses, ses hésitations, ses nuances, inépuisablement..."

STEPHANE AUDEGUY. Extr. "Préludes" in "Petit éloge de la douceur". Editions Gallimard 2007

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De retour du "charmé", rencontre inattendue avec un tout petit buisson; déjà les fleurs ? Et je me suis glissée dans cette jungle d'or en songeant au poème de S.Mallarmé, à ce point toujours flou où se meuvent les désirs d'un faune dans la chaleur d'un bel après-midi... (Non, pas d'été !)

"Ô bords siciliens d’un calme marécage
Qu’à l’envi des soleils ma vanité saccage,
Tacites sous les fleurs d’étincelles, CONTEZ (...)"

200 milliards d'étoiles ouvrent un livre : 110 alexandrins illustrés par MANET. Mis en musique par DEBUSSY...

Une clef. Combien de notes ?

http://www.mallarme.net/site/Mallarme/LApresMidiDUnFaune

chorégraphiés par V. NIJINSKI. Le tout dans l'effeuillage :

http://www.dailymotion.com/video/x7vxa6_nijinsky-lapresmi...

"Ces nymphes, je les veux perpétuer
Si clair,
Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air
Assoupi de sommeil touffus ..."

Prélude.

Et le N°3, dans l'esprit de FAURE, volant comme un pollen...(un poème, j'veux dire!)

http://www.youtube.com/watch?v=oDwElky0Adc

Doux préludes.

Photo : Les premiers "Mimosas de Lyon" (toujours imités, jamais égalés), cueillis rue Denfert-Rochereau pas très loin d'une auberge nommée "Les enfants du Paradis", à deux pas de la Tabareau. Des fleurs, des feuilles et puis des branches. Il y a des jours presque parfaits où tout est luxe, calme, etc... Vu à Lyon sur la colline travailleuse le 17 mars 2009. © Frb

lundi, 16 mars 2009

Comme un lundi (très galactique)

"Aujourd'hui notre Univers, contient pas moins de cent milliards de galaxies qui, elles-mêmes, comptent cent à deux cent milliards d'étoiles. Il faudrait plus de 1982 milliards de vies humaines pour les énumérer toutes, à raison d'une demi seconde par étoile et une espérance de vie de 80 ans !"

Source: Michel WALTER d'après un article lu sur le site de l'association "Terre sacrée"

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Evidemment à cette échelle, on perd le nord.

80   années
29200  jours
700800  heures
42048000  minutes
2522880000  secondes
5045760000   étoiles comptées dans une vie
(2 étoiles/seconde) soit 5 milliards
5,05E+09

100E+9   100 milliards d'étoiles dans 1 galaxie
100E+9  100 milliards de galaxies
10000E+18   étoiles

1982E+9         SOIT           1982  milliards de "vie" nécessaire

Comme le calcul est tout de même assez compliqué à envisager. Je vous propose de vous exercer à compter les cailloux, à raison d'1/2 seconde par caillou, et par personne. Je vous souhaite bon courage !

Photo: Cailloux. Vus sur une humble tombe au cimetière du village médiéval de Bois-Ste-Marie. Février 2009. © Frb.