vendredi, 06 février 2009
Araignées au plafond
" J'ai observé une chose grave, qui est que tous grands hommes qui nous ont entretenus des grands gestes qu'ils accomplissent finissaient tous par nous renvoyer au bon sens
Je ne suis pas à mon aise quand on me parle du bon sens (...) Je consens donc sans difficulté que ceux qui agissent en politique, c'est à dire qui se dépensent à acquérir ou à conserver quelques parcelles de pouvoir, ne se perdent pas à peser les notions dont ils se servent et dont leurs esprits furent munis une fois pour toutes; je sais bien qu'ils doivent, par nécessité de leur état, travailler sur une image du monde assez grossière, puisqu'elle est et doit être du même ordre de précision, de la même étendue, de la même simplicité de connexion dont la moyenne des esprits se satisfait, cette moyenne étant le principal suppôt de toute politique. Pas plus que l'homme d'action, l'opinion n'a ni le temps, ni les moyens d'approfondir."
Paul VALERY. Extr : "réflexions mêlées" in "regards sur le monde actuel". Editions gallimard 1945
Photo : Prestation TV de notre président, hier... Vue d'une fenêtre de la colline travailleuse à Lyon. Février 2009. © Frb.
23:05 Publié dans A tribute to, Actualité, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 05 février 2009
Ravissement près de la fontaine ( Part I )
Une dame indolente, à peine voilée de plomb, accompagnée d'un douloureux enfant, siège discrètement entourée de chevaux, qui semblent livrer bataille mais contre quoi ? Le mystérieux contraste des genres (humains et animaux), happe le regard, tout autant que le bruit des flots gris de cette fontaine, la même que l'autre nuit, dite de BARTHOLDI. Sur cette place traversée d'allées et venues où l'oeuvre ne tourmente plus l'habitué des lieux, il y a comme un hiatus entre la dame et son milieu.
Photo: Fontaine de BARTHOLDI, vue à Lyon, place des Terreaux, un jeudi de février 2009, vers deux heures de l'après midi. © Frb
23:10 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Trois pigeons s'aimaient d'amour tendre. ( Enfin tendre ... )
Il suffit de 25 secondes...
Pigeonnette offrant ses charmes à pigeonneaux. Vus un jour avant le déluge, sur une façade de la rue de la Tourette à Lyon. Un instant délicat, pour ouïr avec l'image, la jolie réverbération du monde des pentes de la Croix-Rousse...
J'ai volontairement censuré la suite pour mieux laisser courir votre imagination... (Vous pouvez me remercier ;-))
20:36 Publié dans Art contemporain sauvage, De visu, Impromptus, Mémoire collective | Lien permanent
mercredi, 04 février 2009
Big Boum
COMME UN MERCREDI :
"- En 1981, vous avez voté pour qui ?
- Mitterrand. J'en garde un souvenir de fierté et d'espoir. En 1988 aussi. En 2002, Chirac, évidemment. En 2007, j'ai été très embarrassée. Je ne voulais pas voter Sarkozy et encore moins Royal. Alors j'ai eu la tentation Bayrou, qui aurait été un non-choix, un vote lâche. Finalement, dans l'isoloir, j'ai choisi à l'aveugle, en disposant les bulletins devant moi, et ma main est tombée sur celui de Sarkozy. Et je ne le regrette pas... Je vais encore me faire lyncher par la profession (rires)."
EXTR : du JDD du 03 février 2009. Entretien avec Sophie MARCEAU. Rubrique culture. A l'occasion de la sortie du film "LOL" = (mort de rire !)
Rassurez vous, on ne va pas vous parler de Sophie Marceau... Ou plutôt si. Car voyez vous, parmi toutes les pépites ciselées à l'or (plus ou moins) fin qui nous tombent dans les oreilles depuis quelques semaines, on aurait tendance à s'enivrer seulement de ces perles que les politiciens (dames et messieurs) nous offrent avec beaucoup de décomplexion et de décontraction, mais voilà, il y a aussi les actrices, on les oublie trop souvent. Et Sophie Marceau entre toutes, qui cette semaine dans le JDD, côté décomplexion, ne manque pas d'air. Je veux dire, soit elle le fait exprès, soit c'est involontaire, (j'opterai plutôt pour la deuxième solution, elle y croit vraiment à ce qu'elle raconte ...) mais en tout cas, il y a un blème. Relisez bien cet extrait d'interview ci-dessus... Vous ne remarquez rien d'anormal ? ... Comme quoi on peut vraiment faire avaler des couleuvres à tout le monde, et "personne ne s'en aperçoit" (comme dit l'autre) ou presque personne. Je vous avoue que moi même en lisant l'interview du JDD, je n'ai pas immédiatement percuté quoique ça faisait bizarre. En quelques lignes à peine, il y a tellement d'énormités... C'est juste à la deuxième lecture que ça m'a gênée. Vous ne remarquez toujours rien ? Relisez bien! D'accord c'est pas terrible de "voter à l'aveugle", je veux dire, par les temps qui courent, et surtout de ne pas le regretter après ;-) D'accord ! la démocratie en prend encore un coup dans l'aile, et puis le François Bayrou aussi, en passant, tant qu'à faire! sympa pour le "non choix", "le vote lâche", il va être ravi, virilité un peu écornée, elle est mignonne, mais il s'en fout, il n'est pas de la génération "La boum", les rêves ne sont pas sa réalité. Lui, c'est le terroir... Et puis tant qu'à lire ça, autant qu'il retourne penser sur son tracteur, bref "ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin" (cette phrase de Bayrou, décidément, je l'aime beaucoup) ... Le problème pourrait être là, sur le chemin... Tant pis pour "le vote à l'aveugle", elle ne l'a pas fait exprès. Au diable ! la fierté joyeusement claironnée du non regret après "vote à l'aveugle". La Sophie, elle cartonne. Toujours avec le sourire et une vraie gentillesse, grosse générosité évidemment sincère ;-) et vous croyez le lièvre levé ? Que nenni ! Car le problème, il est ailleurs comme la clef du mystère au milieu du tapis. Ou bien, pour le trouver ce fameux blème, peut être faut-il être de la génération de la boum ? Avoir l'âge de Sophie Marceau ? Et c'est là, que tout s'éclaire... Parce que voyez vous, la Sophie elle est un tout petit peu plus jeune que moi, pas trop, juste assez pour que je me souvienne de mon âge en 1981 quand Mitterrand a été élu, alors... ça y est, tu as voté Sophie ? Est ce qu'enfin vous la voyez venir la couleuvre avec ses gros sabots ? Allez, c'est juste qu'en comparant ma biographie à celle de Sophie Marceau, je me suis dit que c'était pas possible ! Et même si je ne sais pas compter, après une nuit d'additions, de soustractions, de divisions à virgules, sachant que j'avais quelques années de plus que Sophie Marceau (oh pas trop non plus ;-) et qu'en 1981 je n'étais pas majeure, il m'a paru soudain évident qu'il y avait "baleine sous gravillon" et que si je n'étais pas majeure en 1981, Sophie Marceau qui a grosso modo un ou deux ans de moins que moi, ne pouvait pas l'être non plus. Vous me suivez j'espère ? Or il me semble, que pour avoir le droit d'obtenir une carte d'électeur, il faut être majeur. Alors personnellement ça m'épate que Sophie Marceau ait voté Miterrand en 1981 et encore plus qu'elle en garde un souvenir de fierté et d'espoir... En même temps, si elle trouve des gens pour la croire, pourquoi pas ? "Dreams are reality"... Comme disait mon cher père : "Le cinéma, y'a que ça de vrai". La boum est éternelle, entre big bang et big bisous, avec Sophie, la grande Histoire est belle. Sacrée Sophie va ! Comme le remarque un lecteur du JDD à la suite de l'article, je le cite, et je le félicite : "Elle est balaise Sophie, d'avoir pu voter en 81, à l'âge de 15 ans !". Moi, je n'ai pas pu. Trop injuste ! La prochaine fois je vous raconterai ma rencontre avec René Coty, j'en ai encore les larmes aux yeux ...
Lire l'entretien du JDD avec Sophie Marceau ci dessous (Comme quoi, ça ne s'invente pas)
http://www.lejdd.fr/cmc/culture/200906/generation-sophie-...
Pour mémoire : En 1981, Une page de l'Histoire se tournait, (remember, le très solennel "au revouâââre" de Giscard précédant la très poilante chaise (marron) vide sur fond de "Marseillaise" on en rit encore !)
A revoir le plan de la chaise pour le plaisir (archives INA)
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&a...
Ce que nous ignorions en 1981, (Sophie Marceau et moi ;-) c'est qu'à notre majorité, nous serions jusqu'au cou dans les "Années fric" mais cela n'était pas encore notre souci, notre fierté et nos espoirs en 1981, c'était plutôt le monde des tee-shirts "Snoopy" à l'arrière des motoguzzi 125, dans les bras des garçons (pantalons à pinces, cheveux courts devant et longs derrière)... Je me souviens quand même de ce début de soirée (passé avec mes parents devant la télévision), de 38 secondes de suspens insoutenable et d'une apparition, enfin, (dans un design déjà technologique façon Kraftwerk) le visage du président... "Force tranquille"
Petit rappel des fait (archives INA)
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&a...
Photo: Vue sur un mur de la colline, la star des croix, des ronds et des bâtons version fifille, neuneu et bouche cousue, conçue par "re" dit-on ... Lyon. Janvier 2009. © Frb
Voir ou revoir un autre graff fait de croix, de ronds et bâtons, version garçon non-modifié, neuneu, piqué (mais pas des hannetons) : http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/08/20/co...
23:20 Publié dans Art contemporain sauvage, Certains jours ..., De visu, Impromptus, Mémoire collective, ô les murs !, Pépites | Lien permanent
mardi, 03 février 2009
Les doux émois de la dame de pierre ( ou de Paul )
J'ai rêvé de toi cette nuit :
Tu te pâmais en mille poses
Et roucoulais des tas de choses...
Et moi, comme on savoure un fruit
Je te baisais à bouche pleine
Un peu partout, mont, val ou plaine.
J'étais d'une élasticité,
D'un ressort vraiment admirable :
Tudieu, quelle haleine, quel râble !
PAUL VERLAINE
Extr. de "Chansons pour elle" (XXII) et "autres poèmes érotiques". Editions Gallimard 1962 et 2002
J'ai croisé Paul VERLAINE, l'autre soir dans les jardins du musée St Pierre, il était face à elle, comme tous les soirs à la même heure, assis sur un des bancs, les yeux fermés...
Et jamais je ne vis une statue si lascivement offerte à un homme endormi...
Photo : Belle dame, (victorieusement) amollie par la nuit, vue au jardin du musée St Pierre, dans le quartier des Terreaux à Lyon, un mardi de février 2009. © Frb
23:45 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Ravissement près de la fontaine ( Part II )
"Avoir travaillé tout le jour, sortir au soir tombant : que ma joie demeure."
Stéphane AUDEGUY : "Fatigue" in "Petit éloge de la douceur" Editions Gallimard 2007.
La nuit tombe sur la fontaine de BARTHOLDI, place des Terreaux à Lyon. Cette fontaine aurait dû normalement se trouver à Bordeaux Place des Quinconces, où le 20 avril 1857, le conseil municipal décida d'organiser un concours pour la création d'une fontaine. Frédéric Auguste BARTHOLDI alors âgé de 23 ans, gagna ce concours. Mais la mairie de Bordeaux fît le choix de ne pas finaliser son projet. Puis l'artiste conçût en 1886, la statue de la Liberté à New York, le maire de Bordeaux reprit contact avec lui, mais à nouveau après bien des hésistations, le projet fût annulé. Il fût finalement réalisé en 1888, mais trop chère pour Bordeaux, l'oeuvre fût achetée par la ville de Lyon et elle s'y trouve encore aujourd'hui, face au musée St Pierre, place des Terreaux.
La nuit, les bêtes se réveillent sur les flots (tempétueux ?) de la fontaine de BARTHOLDI que les lumières très citadines nimbent d'irréalité. En s'approchant très près, il y a même comme une musique qui semble délivrer le mouvement des chevaux à jamais figé dans le plomb...
Autre vue de la fontaine de BARTHOLDI "by night" ci dessous :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/11/05/j-...
Photo: Place des terreaux, après le jour, des chevaux et de l'eau, vus et entendue le 03 février 2009. © Frb
23:25 Publié dans A tribute to, Arts visuels, Balades, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
lundi, 02 février 2009
Comme un lundi
Le petit bus descend de la montagne en cahotant par les rues étroites des pentes de la Croix-Rousse à Lyon (Pouteau évidemment, entre autres !). Il a pour numéro le 6, et un joli Guignol à l'arrière train (qui sourit aux cyclistes) ce qui est un brin charmant quand, à l'arrière des bus (des gros) il y a plutôt à l'ordinaire des pubs du genre "optic machin" ou "burgerking". Mais le 6 n'est pas un gros bus, plutôt une voiturette marrante, une sorte "baby bus" qui est moitié moins long que les autres et jamais trop bondé. Enfin, je vous décris ça d'une bicyclette parce que je ne suis jamais montée dedans mais c'est un rêve que je caresse autant que celui de faire un tour de soucoupe volante sur un manège de la grande vogue. Tellement ce bus ne parait pas vrai, tellement il ressemble à un bus destiné aux sept nains ou au Petit Poucet...
Il y a quelques années, le 6 était encore plus beau, d'un modèle très ancien, (aujourd'hui, on dirait "vintage"), du style vieille dauphine, il paraissait encore moins vrai, comme sorti d'un vieux film français du genre de Julien Duvivier. Enfin voilà... Le 6 est le poème du transport en commun lyonnais, il a, grâce à ce quelque chose en moins, un petit quelquechose en plus... Peut être pas pour ceux qui le prennent tous les lundis, mais pour ceux qui le suivent à vélo, (et qui ne sont pas pressés, parce que les pentes, quelque soit le véhicule c'est aussi délicat à descendre qu'à monter). Son allure de jouet, à peine grandeur nature nous ramène au monde du légo, au peuple de play mobil (que quelquepart nous sommes non ?) mais le bus est sérieux ... Et en plus il fonctionne dimanche et fêtes. Pour ceux qui ont testé, le voyage de l'intérieur, vos impressions sont évidemment les bienvenues...
Photo: Toujours rue Pouteau (la bien nommée) et s'apprêtant à tourner à droite le plus court bus de Lyon vu d'une bicyclette, ce lundi 02 Fevrier 2009. © Frb
22:05 Publié dans Balades, Certains jours ..., De visu, Le nouveau Monde, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
dimanche, 01 février 2009
Comme un dimanche
Dimanche, en l'un des plus beaux lieux du plateau de la Croix-Rousse à Lyon sur un sommet (désert), rue de L'Alma exactement, (presque à l'angle de la rue St François d'Assise) : on peut voir de très près, les toits des anciennes maisons semblant émerger d'herbes folles, et ici un clocher, règnant sur toute chose aussi gris que l'hiver. A quelques mètres de l'endroit, il y a foule, agitation : c'est la fin du marché, l'heure de l'apéritif; des bavardages et des fanfares...Le peuple Croix-Roussien traîne encore sur le boulevard, et ici, dans un grand silence, la ville, toute entière, tient presque dans la main...
Photo: Panorama presque irréel, sous un vrai ciel de traine, vu ce dimanche 01 février 2009, aux alentours de 13H30 © Frb
23:24 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
samedi, 31 janvier 2009
Après le déluge...
"Aussitôt que l'idée du Déluge se fut rassise, un lièvre s'arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes, et dit sa prière à l'arc-en-ciel à travers la toile de l'araignée.
Oh ! les pierres précieuses qui se cachaient, - les fleurs qui regardaient déjà.
Dans la grande rue sale, les étals se dressèrent, et l'on tira les barques vers la mer étagée là-haut comme sur les gravures.
Le sang coula, chez Barbe-Bleue, - aux abattoirs, - dans les cirques, où le sceau de Dieu blêmit les fenêtres. Le sang et le lait coulèrent.
Les castors bâtirent. Les "mazagrans" fumèrent dans les estaminets.
Dans la grande maison de vitres encore ruisselante, les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images. Une porte claqua - et, sur la place du hameau, l'enfant tourna ses bras, compris des girouettes et des coqs des clochers de partout, sous l'éclatante giboulée.
Madame *** établit un piano dans les Alpes. La messe et les premières communions se célébrèrent aux cent mille autels de la cathédrale.
Les caravanes partirent. Et le Splendide Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle.
Depuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, - et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c'était le printemps.
- Sourds, étang, - Ecume, roule sur le pont et passe par-dessus les bois ; - draps noirs et orgues, éclairs et tonnerre, - montez et roulez ; - Eaux et tristesses, montez et relevez les Déluges.
Car depuis qu'ils se sont dissipés, - oh, les pierres précieuses s'enfouissant, et les fleurs ouvertes ! - c'est un ennui ! et la Reine Sorcière qui allume sa braise dans le pot de terre, ne voudra jamais nous raconter ce qu'elle sait, et que nous ignorons."
ARTHUR RIMBAUD : Extr: "Après le déluge" in "Les illuminations" ( ou 54 poèmes composés entre 1873 et 1876)
Le titre du recueil "Illuminations" fait allusion au sens vieilli du mot "illumination" à prendre ici dans le sens d'enluminures... "Après le déluge" est une fable sur le thème de la révolte. sa morale - ou plutôt son appel est telle une injonction glissée entre les lignes : "Révoltons nous" encore et toujours. Et même si le succès est improbable, cet éveil est de mise, tant que nous n'aurons pas découvert le secret douloureux qui nous empêche d'être heureux. "Après le déluge" est une fable qui repose sur trois histoires enchevêtrées :
1 -L'histoire du Déluge c'est à dire l'Histoire universelle, l'Histoire de la civilisation depuis ses origines telles que la racontent les mythes. Après que la colère de Dieu contre les Hommes eût entraîné la destruction quasi totale de l'ancien monde, la vie recommença comme avant : Superstition, travail, commerce, violence, mystifications artistiques et religieuses, amours mensongères...
2 - l'histoire de la Commune, c'est à dire pour RIMBAUD, l'histoire immédiate, les stéréotypes à valeur allégorique, utilisés par le poète évoquent THIERS, bourreau de la Commune, les grands travaux Haussmanniens, les expéditions coloniales de la III eme république, les affaires qui reprennent, le tourisme de luxe qui refleurit, les débats des milieux littéraires, et les divisions consécutives au "déluge révolutionnaire"...
3- L'histoire personnelle de RIMBAUD, sous une forme stylisée et quelque peu mythique, façonnée de texte en texte : enfance, départ, vagabondage, réinvention de l'Amour, révolte...
Ces trois histoires sont toutes trois des histoires de ruptures entre l'ancien et le nouveau.
Photos: pierres figées au bord du lac gelé et puis lac en dégel avec, au loin vue sur le parc et les fermes du château en terres brionnaises. Décembre 2008.© Frb.
22:15 Publié dans A tribute to, Balades, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
vendredi, 30 janvier 2009
Les pavés parlent aux oiseaux...
"Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu'il est possible de faire et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir"
SAINT FRANCOIS D'ASSISE
Les pavés parlent aux oiseaux... rue St François d'Assise.
A découvrir par la voie buissonnière : O. MESSIAEN et les oiseaux :
http://www.youtube.com/watch?v=3hYQHfBIwLI&feature=re...
Photo: Les pavés de la rue St François d'Assise sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Foulés le 30 janvier 2009 © Frb
22:26 Publié dans A tribute to, Balades, De la musique avant toute chose, De visu, Le monde en marche, Mémoire collective | Lien permanent
jeudi, 29 janvier 2009
Au pied levé
"Il n'y aura plus de regardeurs dans ma cité, plus rien que des acteurs"
JEAN DUBUFFET (auteur de l'HOURLOUPE, entre autres )
J.DUBUFFET remplaça l'ancienne sculpture en dur par la sculpture pénétrable. Il n'était désormais pas interdit, pour lui, (et nous !) d'imaginer d'autres déchiffrements du monde...
"Assez de représentants du peuple, nous voulons le peuple en personne", reprendra le tribun plagiaire qui s'ignore...
Et la colère montera, pas seulement sous bannière. "Nous allons voir ce que nous allons voir". Juste des gens, enfin j'espère. Pénétrante colère ...
A lire absolument :
http://humeurnoirte.hautetfort.com/archive/2009/01/27/jeu...
Photo: Belle injonction sauvage, à l'accent circonflexe, le tout d'un rose (sans parti pris ;-) vue place Morel en montant sur le plateau de la Croix-Rousse, pas très loin de la mythique Montée des Carmélites à Lyon. Ce jeudi 29/01/09. Jour de grève à Lyon et ailleurs... © Frb
22:51 Publié dans A tribute to, Actualité, Art contemporain sauvage, De visu, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
Cette grève que personne n'aperçoit...
Un jeudi comme un autre en bord de Saône à Lyon. Rien à signaler. Les citoyens sont au chaud. Les ouvriers vont à l'ouvrage, les fonctionnaires à leurs fonctions. Les Lycéens à leurs lycée. Les enseignants à leurs enseignes. Je crois qu'il en est de même à Paris et dans toutes les villes de France. Ainsi je me permets de féliciter notre président de sa formidable intuition émise avec panache juste au printemps dernier.
Revoir ou ré-écouter : La perle visionnaire (très applaudie par les cadres de L'UMP) datant du 05/07/2008 :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/07/07/un...
http://www.dailymotion.com/video/k5jD3VZt20TQWHGy5d
Pour le reste notre photo du jour faisant foi, on ne cessera de s'extasier sur les flots doux et tranquilles de nos beaux paysages de France...
20:43 Publié dans Actualité, Balades, De la musique avant toute chose, De visu, Impromptus, Mémoire collective, Pépites | Lien permanent
mercredi, 28 janvier 2009
Et doux rossignol et merle moqueur...
Comme un mercredi ... Précédant un jeudi noir
Quelquechose se prépare, comme dans un roman de Julien Gracq : on ne sait pas encore trop quoi. Le ciel est sombre, des signes viennent...
http://www.youtube.com/watch?v=I_6TRfu8Nxg&feature=re...
Photo: Merle moqueur, retrouvé guettant le jour à venir, sur les brindilles montées en barricades, non loin de la place Flammarion dans un quartier de la Croix-Rousse à Lyon. © Frb
19:23 Publié dans Balades, Certains jours ..., Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
mardi, 27 janvier 2009
Forêt Morand
Les esprits enchanteurs se réveillent dans la forêt Morand à Lyon, même en plein jour. Comme si de l'autre côté des brumes, un génie de la marionnette tirait du ciel quelques ficelles déguisées en mantilles, suggérant de la terre aux cieux, un passage insolite. Ainsi, agitant en tous sens leurs bras noueux, deux arbres me hélèrent et tandis que je m'approchai, l'un agrippa mon bras, et me murmura à l'oreille : "André Pieyre de Mandiargues est là. Il a quelque chose à te dire..."
23:39 Publié dans Balades, Ciels, De visu, Le vieux Monde, Mémoire collective | Lien permanent
Ensevelissement du poète dans la Forêt Morand
"Je t'ai vue, j'ai vu le temps
Percé d'un passage insolite
Où je voudrais que tu veuilles
M'ensevelir sous les feuilles"
ANDRE PIEYRE DE MANDIARGUES. Extr. "Ruisseau des solitudes". Cinquième cahier de poésie. Editions Gallimard 1968.
Que votre volonté soit faite! cher André-Pieyre, puisque pour vous, je suis venue... Dans la forêt Morand, j'ai trouvé le passage. Vous dormiez aux pieds d'une Dame et de quelques génies. Il me vint cette idée de secouer les arbres. Les feuilles sont tombées et vous voici enseveli.
Si vous aimez les histoires vraies toujours sous les platanes de la forêt Morand vous pouvez poursuivre la ballade ci dessous
http://ruesdelyon.blogspirit.com/archive/2009/01/31/vitton-cours.html
Photo: Perdue en plein coeur de la "Forêt Morand", pour l'Amour de MANDIARGUES. Entre les branches dénudées, un passage, et du gris, au dessus de la Place Liautey, (feu place Morand). A deux pas de "Morand Pétanque". A Cinq pas de "la Dame de pierre" et de sa fontaine aux génies. Lyon, vu (vécu) un mardi gris de Janvier 2009.© Frb
21:16 Publié dans A tribute to, Balades, Ciels, De visu, Mémoire collective | Lien permanent
Epitaphe
Gloire à Morand ! roi de la pétanque qui mourût (!) en pointant, sur la place Lyautey à Lyon (hélas ! feu, place Morand, ce qu'on ne cesse de répéter désespérément sur ce blog). Ce terrain de jeux, pour bons vivants, complètement déserté en hiver, nous laisse donc supposer que les pétanqueurs, du sixième sont bien frileux (Aberration, ce mot "Pétanque" dans une ville où la" boule" fait la toute différence, Car voyez vous, on m'a toujours appris, qu'à Lyon, on ne jouait pas à la pétanque, mais à la boule lyonnaise ! alors pourquoi ce mot "pétanque"? Est ce que les beaux quartiers trouveraient trop vulgaire notre boule ? Je suis bien incapable de vous l'expliquer. Ni de vous livrer les subtiles différences entre "boules" et "pétanque" mais je sais qu'il y en a, et qu'il ne faut surtout pas dire à un joueur de boule lyonnaise qu'il joue à la pétanque, sinon ça le vexe. Bref... Pour ceux qui ont loupé le début, je précise que "Morand Pétanque" se situe dans le sixième arrondissement de Lyon, secteur réputé chic... et qu'aux heures où je passe souvent, l'ère de jeux est bien vide. Les pétanqueurs des beaux quartiers, (pardon messieurs!) devraient peut être aller se réchauffer chez leurs copains de la Place Tabareau (ou du Clos Jouve) sur le plateau de la Croix-Rousse, (toujours à Lyon), haut lieu des boules devant l'éternel, où, été comme hiver, on joue. Où, même par - 8°, à la tombée de la nuit, qu'il grêle, qu'il vente, qu'il neige, le promeneur peut entendre le léger cliquement des boules qui s'entrechoquent, et les exclamations des joueurs en bras de chemises qui s'exclament : "Oh! oui ! joli !" "A toi Roger! vas-z'y doucement !" (sic)... Enfin bon. Tout ça pour dire que la pétanque c'est pas la boule.
(1) LA FANNY : Célèbre et légendaire était fille du plateau, dit-on, c'est là qu'entre 1860, et 1870 elle promenait ses avantages pour le grand plaisir des vaincus (qui devaient l'embrasser à un endroit bien particulier "que la pudeur m'interdit de nommer ici" ;-). On attribue aussi l'origine de cette tradition à la Savoie, La "Fanny originelle" aurait été serveuse au café de Grand Lemps, juste avant la première guerre mondiale. La légende dit que par gentillesse, elle se laissait embrasser par les clients qui venaient de perdre aux boules sans marquer le moindre petit point. La bise se faisait alors sur la joue jusqu'au jour où toujours selon la légende, le maire du village perdît à son tour et vint quémander sa récompense. Fanny avait-elle une dent contre monsieur le maire, où désira-t-elle l'humilier publiquement ? Nul ne le sait, ce qui est sûr, c'est qu'elle grimpa sur une chaise releva ses cotillons et lui tendit une toute autre partie de son corps (que je ne décrirai point pour faire rêver les messieurs avec un peu d' évanescence). Le maire ne se démonta pas. Et deux baisers retentissants résonnèrent dans le café (jusqu'aux régions environnantes). Ce fût là, le début d'une longue tradition. Le problème c'est que les joueurs n'ont pas toujours une "Fanny" sous la main, ni une "Fanny" pas trop farouche, qui accepte de dévoiler ses audaces, c'est pourquoi, normalement, dans tous les lieux où l'on joue aux boules, une place d'honneur est réservée à une "fanny postiche", les malheureux perdants sont alors obligés d'embrasser en public, l'endroit rebondi d'une Fanny représentée sous forme de tableau, de poterie ou de sculpture. Ainsi "embrasser la Fanny" ou "baiser la Fanny", n'est dans ce cas, pas tout à fait une récompense, ni un lot de consolation, plutôt une humiliation publique pour le pauvre perdant. (Je sens déjà, pointer sur ce billet les griffes de quelques chiennes de garde, et autres MLF "bouliste macho la femme aura ta peau", "image dégradée de la femme", "femme-objet" "délivrons la Fanny" etc...) mais non, de grâce ! mesdames, ne nous fâchons pas! bien sûr, que c'est un peu paillard, mais La Fanny, elle est d'accord, nul ne la force, elle aime bien ça. Et puis c'est presque un acte politique, héroïque même, par les temps qui courent de récompenser les plus faibles. Les perdants.
Quelques liens utiles sur la "Boule Lyonnaise" : http://www.ffsb.asso.fr/chapitre/FFSB/histo.htm
Et la"pétanque" (avec un petit peu de boules quand même ;-) : http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9tanque
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