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mardi, 09 juin 2009

World

"Ne désespérez jamais, faites infuser davantage"

HENRI MICHAUX

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N'espérez pas. Faites infuser...

Ici le ciel, le soleil et peut être l'écume de quelque océan incrée, (pour peu que l'on s'en persuade) ...

Là bas toujours. Ailleurs, où, renversé dans les nuages, patiemment infusé, le promeneur se fait cueillir.

Accueillir par le paysage.

Photo : La perle du Monde, sur le chemin de terre entre le Mont St Cyr et le domaine du marquis de Montrouan, visitée en Juin 2009. © Frb

Bonus : à voir, autres perles du Monde, issues des vergers du château de Montrouan :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/04/04/en...

Comment faire infuser les nuages dans un étang, (mode d'emploi) :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/29/30...

lundi, 08 juin 2009

Lignes de fuite

"Je connais le désespoir dans ses grandes lignes. Le désespoir n'a pas d'ailes, il ne se tient pas nécessairement à une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de la mer.
C'est le désespoir et ce n'est pas le retour d'une quantité de petits faits comme des graines qui quittent à la nuit tombante un sillon pour un autre.
Ce n'est pas la mousse sur une pierre ou le verre à boire...

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Je connais le désespoir dans ses grandes lignes.
Le désespoir n'a pas de coeur, la main reste toujours au désespoir hors d'haleine, au désespoir dont les glaces ne nous disent jamais s'il est mort. Je vis de ce désespoir qui m'enchante.
J'aime cette mouche bleue qui vole dans le ciel à l'heure où les étoiles chantonnent.
Je connais dans ses grandes lignes le désespoir aux longs étonnements grêles, le désespoir de la fierté, le désespoir de la colère. Je me lève chaque jour comme tout le monde et je détends les bras sur un papier à fleurs, je ne me souviens de rien, et c'est toujours avec désespoir que je découvre les beaux arbres déracinés de la nuit.

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Je connais le désespoir dans ses grandes lignes.
C'est comme le vent du rideau qui me tend la perche. A-t-on idée d'un désespoir pareil !
Tas de sable, espèce de tas de sable!
Dans ses grandes lignes le désespoir n'a pas d'importance.
C'est une corvée d'arbres qui va encore faire une forêt, c'est une corvée d'étoiles qui va encore faire un jour de moins, c'est une corvée de jours de moins qui va encore faire ma vie."

ANDRE BRETON. Extrait : "Le revolver à cheveux blanc" in "Clair de terre". Poésie/Gallimard 1966.

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VIRULENT VIOLINS "Alentejo train"

podcast

 

Eloge de la fuite : le désespoir dans ses volutes. Voir ci-dessous :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/06/24/pa...

Photos : Le désespoir dans ses grandes lignes. Un fragment de la perte du monde : (Photos 1, 2) . Alentours aux couleurs de rouille, vieilles carcasses à l'abandon, entre deux villages, juste après la haute vallée d'Azergues et puis, soudain entre les lignes (photo 3) : la perle du monde... Trois vues saisies derrière la vitre du train 16846 à destination de LCB. Juin 2009. © Frb.

mercredi, 03 juin 2009

Esquisse d'un programme pour les élections européennes de l'an 2666

"Quand l'Homme a voulu des hommes-Dieux, il a fallu qu'il entassât des générations en une personne, qu'il résumât en un héros les conceptions de tout un cycle poétique"

J. MICHELET "Avant propos à l'oeuvre de VICO (1)" 1827 (Cité par J. VILLEGLE sur son site personnel que je vous recommande et à qui cette affiche rend un peu hommage).

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En Juin 2666 soit deux ans et un mois après la révolution (réussie) de Mai 2664, je me présenterai en tête de liste pour des élections européennes supranovatrices. Mon projet, en toute humilité : La Frasbysation de l'Europe à l'échelle interplanétaire suivie du bonheur pour tous par l'abolition du travail. (Voir ci-dessus mon programme est très clair). J'espère (chers compatriotes et lecteurs adorés) que vous serez très nombreux à me choisir. Vous ne le regretterez pas. Je vous le promets.

Note à benêts :

(1)  VICO était un philosophe napolitain, qu'il ne faut pas confondre avec le roi de la pomme de terre. Même si en 2666, il y a fort à craindre que les deux ne feront plus qu'un (le Roi de la pomme de terre, évidemment!). Mais je me battrai jusqu'au bout, (c'est dans mon programme, si vous lisez bien) pour sortir VICO le Napolitain, de cette situation très regrettable).

Photo : Comme (ou presque) un VILLEGLE, l'affiche overkillée. Un programme visionnaire et toujours à venir, doublé de la carte du tendre des années 60 (de l'ère 2600, bien sûr !), papiers collés et décollés sur fond noir, évènements éclatés et autres contorsions fantômatiques, (avec la collaboration de je ne sais qui)... Vus sur un mur de la presqu'île, un presquemur à Lyon, en presque Juin 2009. © Frb.

lundi, 01 juin 2009

Un jour vu par ... Hozan KEBO


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Dites la avec beaucoup de fleurs !

Photo: Jardin secret d'Hozan KEBO. Intervention Mai 2009. (HK/LR).

dimanche, 31 mai 2009

Comme un dimanche avec Melle Branche

melle branche A.jpgC'est sur le Boulevard de la Croix-Rousse au milieu de l'après-midi, que nous retrouvons l'héroïne de nos dimanches, au patronyme si Alcestien : Melle Branche. (Souvenez vous, cet hiver elle faisait son marché place Wilson en tâchant de ne poser sa canne qu'en de savants calculs), nous l'aperçûmes, (depuis elle a changé de coiffeuse), un autre dimanche, sur la presqu'île devant le magasin "Jolidon"). Avec les beaux jours, elle a chaussé des souliers confortables. Elle a marché longtemps afin de rejoindre la colline et puis sur le boulevard, elle a enfin trouvé son banc pour lire un peu à l'ombre sous un arbre. Le boulevard a cet avantage de ne pas avoir omis les bancs. Il y en a partout, près du café de la Mairie, devant la mairie, devant le square (Bernard Frangin), mais elle, elle préfère s'éloigner un peu là où il y a encore des arbres, des vieux, dans la direction des Charteux. Et la voilà, tranquille, face à la pharmacie elle lit l'ouvrage "Comment rajeunir" du Docteur HELIAN JAWORSKI (Un livre prêté Melle Lacroix, "un livre qui s'appelle Revient", a cru bon de préciser Melle Lacroix, qui ne prête que rarement ses livres...). Melle Lacroix, après avoir lu ce livre, c'était incroyable ce qu'elle avait rajeuni ! "c'est un "livre-miracle", écrit par un "docteur miracle", ça donne beaucoup d'espoir" avait dit la Denise qui avait été la première à l'acheter après avoir assisté à une conférence de connaissance du monde où le Dr HELIAN JAWORSKI avait causé des heures durant. La Denise aussi, elle avait rajeuni. Melle Branche ne voulait pas que ce soit dit. Ce n'est pas qu'elle aimait lire, elle préférait parcourir des revues comme "Nous deux", ou faire des jeux , mais surtout elle voulait connaître le secret, savoir comment on fait, ce que ça fait. Elle voulait rajeunir. Doucement elle mit ses lunettes, l'ouvrage datait de 1929. Elle se demanda quel âge, avait aujourd'hui le Docteur JAWORSKI.

"L'Homme devait donc atteindre 140 ans. Cette loi n'aurait rien d'absolu puisque certains individus sont arrivés à 150 et même 160 ans ainsi que le célèbre physiologue HALLER au XVIIIe siècle, en rapporte des cas. Celui ci professait du reste que l'homme devait vivre jusqu'à 200 ans."

Melle Branche resta longtemps sur le chiffre 200. 200 ans ! évidemment ça changeait tout ! elle pourrait passer son permis de conduire, apprendre à aller dans les internettes et même faire un emprunt pour acheter sa maison... En parlant de maison, il était déjà plus de 16H00, et sa belle soeur la Marinette devait lui amener tout un tas d'affaires à retoucher, "on peut pas rajeunir et coudre" pensa t-elle... "c'est bête, je n'aurai pas le temps"...

Au loin elle entendit le bruit, ce grincement familier d'une barotte qui trainaît toujours derrière sa belle-soeur : "Ah tiens voilà la marinette" se dit melle Branche dans son for intérieur. Puis elle referma son livre tristement.

Photo: Mademoiselle Branche sur son banc. Vue Boulevard de la Croix-Rousse à Lyon, ce dernier dimanche de Mai 2009. © Frb

vendredi, 29 mai 2009

Des rideaux et des femmes...

"Il y a une grande réclame de rideaux, chez Holman. De vrais rideaux de dentelles, avec des volants bleus roses. Un dollar quatre-vingt-dix-huit la paire, avec la tringle, les anneaux et le cordon !

Monsieur Malloy se redressa sur le matelas. "Des rideaux ? demanda-t-il, qu'est ce que tu voudrais faire avec des rideaux au nom du ciel ?

- J'aime les belles choses, répliqua madame Malloy. J'ai toujours aimé avoir de belles choses pour toi." Sa lèvre inférieure se mit à trembler.

"Mais ma chérie, s'écria monsieur Malloy, je n'ai rien contre les rideaux, je t'assure que j'aime les rideaux.

- Un dollar quatre-vingt-dix-huit seulement ! tu cherches à me priver de tout pour un dollar quatre-vingt dix-huit !". Elle reniflait, sa poitrine se soulevait.

"Je ne cherche pas à te priver, mais ma chérie, pour l'amour du ciel, qu'est ce qu'on ferait avec des rideaux ? On n'a pas de fenêtres !"

JOHN STEINBECK . Extr. "Rue de la Sardine", (traduit de l'anglais par Magdeleine Paz). Titre original : "Cannery row". Edition Gallimard 1948 (pour l'édition française).

 

fenêtres.JPGPhoto : La maison de monsieur et madame Malloy vue de l'extérieur. Rue Bonnet exactement. Sur le plateau de la Croix-Rousse. Ca fait des mois qu'elle est comme ça. Ca fait des mois que Madame Malloy elle pleure, parce que monsieur Malloy, il ne veut pas lui acheter ses rideaux. Mais "les hommes ne peuvent pas comprendre les sentiments d'une femme, ils n'essaieront jamais de se mettre à la place d'une femme". C'est ce que me dit Madame Malloy, quand je la croise à la boulangerie de la rue Bonnet. Elle a raison. Les Hommes ne comprendront jamais. Les rideaux, pour une femme, ça fait TOUT !

Photographié début Mai 2009 à Lyon. © Frb.

Des rideaux et des colibris (Hozan KEBO's remix)

COLLECTION PRINTEMPS/ ETE 2009 - BOUTIQUES de VOILAGES de LUXE - par le grand couturier HOZAN KEBO :

"Avez vous déjà essayé mesdames, nos fameux "colibris-rideaux" ? Ils protégent efficacement des U.V, ventilent efficacement vos pièces, sont très efficaces contre tous les insectes et rajoutent une touche très féminine à vos fenêtres."

HOZAN KEBO (Fournisseur officiel en "colibris-rideaux" since 1732, président directeur général des boutiques de voilages de luxe HK's enterprises, international designer in colibri's management and colibrisation concepting). Extr: "Colibri is good for you". Edition "La Picorée universelle" 2009.rideau colibri.jpg

témoignage Monsieur MALLOY (rue Bonnet-Lyon 4 em arr.) :

" Avec mon épouse, nous nous disputions sans arrêt, grâce aux "colibris-rideaux" des boutiques de voilages de luxe de Monsieur HOZAN KEBO nous avons retrouvé l'harmonie conjugale et sexuelle de nos 20 ans. D'autrepart, avant d'installer dans notre chambre les fabuleux "colibris-rideaux", j'étais sujet aux insomnies ou à d'horribles cauchemars et depuis que j'ai adopté les fabuleux "Colibris-rideaux", je dors bien et je fais des rêves merveilleux et je me réveille le matin en chantant, ainsi je suis toujours d'excellente humeur et je peux honorer ma femme plus de cinq fois par jour. de plus, un jour après avoir acheté les fabuleux "Colibris-rideaux", j'ai gagné au loto sans même avoir joué. Je suis si épanoui  et heureux que les femmes dans la rue se retournent sur mon passage..."

Témoignage de Madame MALLOY (rue Bonnet Lyon 4em arr.) :

"Depuis que mon mari m'a offert les merveilleux "Colibris-rideaux" des boutiques de voilages de luxe de monsieur HOZAN KEBO, il me semble vivre dans un conte de fée, mon mari est gentil avec moi, il m'offre tout ce que je veux et m'apporte le petit déjeûner au lit tous les matins avec une rose. Les moustiques ne me piquent plus et j'ai maigri de 6kg une semaine après avoir acheté les merveilleux "colibris-rideaux". Mes amies envient ma beauté et ma bonne humeur, et j'ai beaucoup de succès auprès des hommes. Sans compter qu'au quotidien, les "colibris-rideaux" rajoutent une touche très féminine à mes fenêtres. Et ce n'est pas rien. En vérité, je vous le dis, passer à côté des "Colibris-rideaux", c'est véritablement passer à côté du bonheur. Il faut être bien bête pour vivre sans..."

Pensez y ! Si vous z'aussi, vous êtes fatigués de la vie que vous menez, dites "J'en veux !". Il suffit de demander et les "Colibris-rideaux" viendront à vous ! Pour remplir le bon de commande demandez Nicole à l'accueil. (Nicole Hibrie, c'est la secrétaire ... Ben oui !)

Photo : "Colibris-rideaux". Collection "printemps-été 2009, conçue et réalisé en Mai 2009 par (HK/LR) des boutiques de voilages de luxe : HOZAN KEBO's enterprise's sarl (au capital de 98705630,99 euros, seulement !).

Le plaisir n'est pas tout. (Hozan KEBO's recadrage)

menage.jpgLe grand couturier Hozan KEBO nous a expressément demandé d'intervenir auprès de Madame MALLOY, afin de lui signaler que le renouveau de sa vie sexuelle avec son époux, ne doit pas la détourner des taches ménagères ordinaires !

Voilà qui est dit ! (et bien dit !)

Une bonne épouse étant avant tout une bonne ménagère (ça c'est moi qui rajoute), nous remercions monsieur Hozan KEBO d'avoir su prendre la mesure convenable entre les plaisirs de l'Amour et les véritables devoirs d'une épouse envers son mari.

Nous prions donc expressément Madame MALLOY de se remettre au boulot, si elle ne veut pas que son mari se lasse et parte en voir une autre...

"Voilage ne veut pas forcément dire volage !" ( Ah mais ! Il ne manquerait plus que ça !)

Image : produced and réalised by the great couturieer Hozan KEBO's enterprise (des boutiques voilages et dévoilages de luxe, international designer in colibri's ménages and déménagements. Intervention sponsorised by Serpitou, gratounette, bonsavon, frottidoux, O' Cédra le balai qu'il vous faut, Maison nette. . réalisation "Hozan KEBO" (since 1732) concepted in Mai 2009 .

mardi, 26 mai 2009

Fête des voisins (do it yourself !)

"Le voisin est un animal nuisible assez proche de l'Homme"

PIERRE DESPROGES.

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J'ai nettoyé mon casque à pointe (au mirror), je suis allée chercher ma Kalashnikov cachée tout en haut du placard à balai, j'ai enfilé mes rangers, et ma combinaison de justicière (cela existe pour fille en métal avec lance-flammes intégré  et petites fronces à la taille, d'un effet redoutable). J'ai mis à chauffer (thermostat maximum), une grande gamelle d'huile bouillante. J'ai pris la tronçonneuse pour les travaux de finition. Voilà. Je suis prête pour la fête des voisins (de ma voisine du dessus, surtout, ah ah ! ). N'oublions pas le marteau, pour péter ses versions technos de Britney Spears et de "La bamba". Tout est parfait. Il ne me reste plus qu'à aller chercher mon véhicule...

Ah... J'oubliais la musique  ;-)

 

Arto Lindsay and Toni Nogueira "buy-one"


podcast

 

Lien utile :

http://www.troublesdevoisinage.com/

Photo: Ma nouvelle voiture modèle "Antivoisin 3000". Photographiée dans ma cuisine à Lyon en Mai 2009. ©Frb

samedi, 23 mai 2009

Gamberges

"Parler même quand on parle de soi, c'est toujours prendre la place de quelqu'un, à la place de qui on prétend parler et à qui on refuse le droit de parler"

GILLES DELEUZE. Extr. "Pourparlers". Editions de Minuit 1990.

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Je lisais cette phrase, assise sur un muret au bord du fleuve Rhône. (Oui, on vous montrera, un certain jour, le muret - avec quelqu'un d'autre assis dessus-), et je trouvais DELEUZE curieusement "Shadokéen". Comme chacun sait l'ancienne géométrie Shadok repose sur un postulat immortel:

"La ligne droite est le plus long chemin d'un point à un autre"

Après quoi, je me suis sentie en droit de me demander où allaient tous ces gens ...

Photo: Les berges du fleuve-Rhône sont impénétrables (le samedi ), berges aux marches grégaires, de pont en pont, la fourmillière. C'est pourquoi on est beaucoup mieux assis sur un muret. (J'allais écrire : "assis sur un billet" ; mais les positions de recueillement se réservent pour le billet suivant ou précédent selon la logique de chacun).

Berges du Rhône soliloquant à voir ici ↓

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/06/03/mo...

Vu à Lyon. Un samedi de Mai 2009. © Frb

jeudi, 21 mai 2009

INCREVABLE 2098, ou le futur révélé par HOZAN KEBO

DALIDA is alive and well...

 

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Reportage exclusif réalisé le 18 Mai 2098 à Lyon par (HK/LR).

mercredi, 20 mai 2009

Surveiller et punir

"Quoi d'étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hopitaux qui tous ressemblent aux prisons"

MICHEL FOUCAULT "Surveiller et punir". 1975. Editions Gallimard, (réedition : 1993)

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Les Visiteurs du mercredi...

Le quotidien régional Sud-Ouest a révélé jeudi, une affaire qui même parmi d'autres du même tonneau de plus en plus fréquentes ne manquera pas d'inquiéter le bon (ou le moins bon) citoyen de la belle France d'après. En plein coeur de nos provinces à Floirac en Gironde, deux garçons âgés de 6 et 9 ans (ou 10 ans selon les sources) ont été interpellés à la sortie de leur école et longuement interrogés dans une supposée affaire de vol de vélos. Selon des témoins, deux véhicules et 6 fonctionnaires de police (Oui ! six ! je vous le mets en toute lettre, il n'y a pas de faute de frappe, si j'ose dire...) sont venus chercher à la sortie de l'école, les deux enfants, deux cousins, que la mère d'un autre élève (une rapporteuse !) avait dit avoir vus aux guidons de vélos lui ayant été dérobés. Les deux enfants sont restés deux bonnes heures dans les locaux de la police en attendant que les parents fournissent quelques explications ; c'est à dire les preuves, que les vélos n'avaient pas été volés ! L'école au doux nom de Louis ARAGON, a vu son directeur assez choqué, par la mobilisation d'un tel dispositif policier, qu'il a jugé "inadmissible" je le cite :

"Ils auraient pu s'adresser à la famille sans attendre la sortie de 200 enfants pour interpeller devant leurs petits camarades deux élèves de neuf et six ans"

Ils auraient pu. Oui... De l'autre côté (non pas des barricades, mais dans un autre monde disons), le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Albert DOUTRE a apporté bien sûr tout son soutien aux policiers, voilà ce que dit monsieur Doutre :

"Je soutiens entièrement et j'assume entièrement jusqu'au bout ce qui a été fait. Estimant que tout avait été fait dans le cadre "des lois de la République".

Voilà ce qui s'appelle une belle décomplexion rhétorique "assumer entièrement jusqu'au bout", tant il est vrai que "les lois de la République" sont les lois, (même si la République est parfois plus ou moins la République - ça c'est moi qui rajoute -) et les lois n'ont que faire de se préoccuper de prévenance aux sorties des écoles, ni même d'un peu (oh pas beaucoup) de délicatesse. Chacun sa case, et chacun son boulot. Pour la délicatesse il y a des psychologues, voire des pédopsychiatres enfin quoi ! si on mélange les torchons les serviettes, Dieu sait où ira le pays ! comme chacun sait depuis longtemps : "qui vole un oeuf vole un boeuf", on ne remerciera jamais assez la police d'interpeller publiquement des enfants dès 6 ans devant leurs petits camarades, (bon pour l'exemple !) avant qu'ils ne deviennent les dangereux délinquants de demain, avant qu'ils ne se retrouvent à 20 ans au volant de vos propres autos qu'ils saccageront et brûleront peut être, ("Qui vole un vélo, vole une auto") chapardant tous vos biens mes chers compatriotes. Cela s'appelle tout simplement la prévention, la sécurité, la protection du citoyen (honnête, bien sûr). On pourrait voir ça comme ça. Au lieu de faire des vagues. On pourrait aussi vivre dans le monde du "comme si"... Contournant par là l'inquiétude, d'être à tout moment, suspectés, interpellés, voire accusés à propos de tout et n'importe quoi (par digression voire la récente et ubuesque affaire du "Sarkozy, je te vois" qui fait couler à flot l'encre et secoue l'internet dans le sens de l'indignation). Et c'est tant mieux ! car quelque soit la nature de l'indignation, quelque soit l'incertitude, au moins il est des signes... Et nombreux sont les citoyens qui ne parviennent pas tout à fait à considérer comme "normales" les dérives et violences policières, tout l'attirail sécuritaire déployé parfois démesurément, toutes ces nouvelles dispositions prises à l'égard des enfants et des plus grands etc... qui doucement gagnent du terrain, tandis qu'au même endroit, presque invisiblement, des tas de petites libertés s'éteignent. Oh, nous avons encore la liberté, pour le concept, il y a de la marge... Mais ces tas de petites libertés, mine de rien, sur le terrain, sont aussi le moyen de ne pas plier avec nos peines. Une restriction progressive de ces petites libertés aurait tôt fait de dégommer le genre humain, laissant aux individus leur droit des allées et venues certes, mais dans la crainte du "mauvais chemin" même s'il n'est "mauvais" que dans le relatif d'un système aberrant qui prendrait alors ses dispositions dès la petite école, pour formater dans les esprits tout le bon et le mauvais de nous. Difficile alors de savoir quand la crainte, installerait en nous ses dispositifs (d'auto-censure ou d'autoprotection), pour nous mettre petit à petit en allégeance...

Quant au thème des enfants, la tolérance zéro pour les mineurs, ne date pas de "la France d'après", puisque c'est en 2002 qu'elle fût décrétée par Lionel JOSPIN. Résultat : à partir d'un dépôt de plainte, ou d'une constatation directe, les policiers n'ont plus aucune marge d'appréciation. Et si aujourd'hui en 2009, l'attitude de plus en plus répressive de la police est chaque jour constatée, c'est sans doute que dans l'infernal fonctionnement hiérarchique, les policiers sous pression, subissent des demandes de chiffres considérables qui les transforment en shériffs. Ils sont "sécuritaires dans leur tête" et peuvent à tout instant déraper. Ce qui oblige (un comble) le citoyen à être de plus en plus vigilant.

inadmissible.JPGBien sûr, cette interpellation d'enfants pour des vélos soit-disant volés, ce n'est pas l'evènement du siècle. Juste un de ces petits faits qui se rajoute à d'autres, de plus en plus nombreux, dans le même style et usant du même genre de procédés. Loin de moi l'idée de soulever une polémique qui nous mènerait sans doute à quelques débats et constats trop stériles. Il s'agit juste parfois poser l'évènement, comme un polaroïd, comme pour dire : "nous en sommes là". Comme on apporterait du grain à moudre... Libre à nous de soumettre le grain ou d'en faire autre chose. Pourvu que subsiste encore ce mot "libre"...(enfin encore, ou quelquepart... ). Et pour la liberté, la vraie la belle, on ne tirera pas ce soir des plans sur la comète philosophique, mais qui sait peut être un de ces jours, un certain jour...

liens utiles ici :

http://www.sudouest.com/accueil/actualite/article/596246/...

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1390

http://www.france-info.com/spip.php?article297589&the...

Photo 1 : Trois petits terroristes qui ne sont pas passés en face alors que le panneau est formel, il est bien écrit "piétons passez en face". La planète entière est témoin. Que nos lecteurs se rassurent. Ces voyous seront mis en examen très bientôt. Très forte récompense à ceux qui nous fourniront les noms de ces trois malfrats, afin d'aider les forces de l'ordre à démanteler leur gang. Vus à Villeurbanne. Près d'un chantier de construction face à la place Wilson. Mai 2009. ©

Photo 2 : Sur les marches des escalier du jardins de la Montée de la Grande Côte, une image qui parle toute seule. Poids des mots (on vous épargne le choc des photos, (parce pendant ce temps là, il est des mondes enchantés (affectueux, sucrés) comme celui des roi et des reines... Ames sensibles, s'abstenir)... Donc notre photo c'est un pochoir rouge sang, un pochoir mécontent, foulé chaque jour par des milliers de pieds. Vu début Mai 2009 à Lyon. © Frb

lundi, 18 mai 2009

Blues rouge

"Ouvrez moi cette porte où je frappe en pleurant."

GUILLAUME APOLLINAIRE in "Alcools". Editions Gallimard 1971.

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La petite épicerie était fermée ce lundi. J'avais perdu les clefs de chez moi. J'étais fermée entre deux mondes. Je me languissais de l'épicier et puis surtout, j'avais la dalle...

http://noniouze.blogspot.com/2009/05/dalle.html

"Tango from Force of circumstance"

podcast


Photo : Petite boutique fermée le lundi. Vue quelquepart près de la rue  du chariot d'Or, sur le plateau de la Croix-Rousse.

 

Lyon © Frb 2009

dimanche, 17 mai 2009

Mur du son

"Un son de silence à l'oreille surprise"

EDGAR ALLAN POE, "Al Aaraaf"

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Comme un dimanche ...

Il était autrefois des sanctuaires protégés où tous ceux que le bruit avait épuisés se retiraient pour retrouver la paix de l'âme. Ce pouvait être au fond des bois, en pleine mer, ou sur les pentes d'une colline, (qui ce jour, ne travaillait pas). On levait les yeux vers le ciel. On sentait une pluie à peine et l'on se trouvait intérieurement désarmé, (en plein milieu de l'esplanade), par l'intensité du silence. Ce silence venu d'en haut entrait en partition sur le mur d'à côté. Et la couleur tangible, le signe vertical semblaient jouer horizontalement avec cette suite molle de nuages et réciproquement. A en perdre la notion du temps et de l'espace. Une pluie tout à fait silencieuse. Du moins, on pouvait croire... Mais sur la partition sans cesse harmonisée de la surface parfaitement carrelée qui bordait l'escalier, quelquechose nous prouvait encore que le silence n'existait pas. Ca devenait une certitude. Pourtant les oreilles avaient du mal à capter le son. Quel son ?

Y avait-il encore une vie sur terre ?

Le vide venait ici comme un ancien message; arrêté quelquepart en occident, pur extrait du monde persan venu de chez DJALAL AL-DIN RUMI, à la recherche de ce point "où la parole est sans lettres ni sons" :

"Garde le silence comme les points de l'espace, car le roi a effacé ton nom du livre de la parole".

Plus loin on aurait pu voir des bédouins assis en cercle, silencieux, sur l'herbe des jardins. En cercle silencieux... Mais voilà, le silence n'existait pas. C'était juste le calme qu'on appelait silence. Car même obscurément, même sous la pluie discrète. Même très confusément. Le silence était son et l'on ne pouvait rien en dire...

 

Jeese Glass and Rod Summers "Silence forever"

podcast

 

Pour voir le mur sans le son; cliquez ci-dessous :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/02/11/in...

Photo : Mur partitionné par l'averse. Vu ce dimanche sur l'esplanade à quelques pas du haut plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

samedi, 16 mai 2009

Allez un pt'i coup de rose !

Rose aisselle a vit
Rr'ose, essaie là, vit.
Rôts et sel à vie
Rose, S, L, have I
Rosée, c'est la vie
Rrose scella vît.
Rrose sait la vie
Rose, est-ce, hélas, vie ?
Rrose aise héla vît.
Rrose est-ce aile, est ce elle ?
Est celle
avis.

ROBERT DESNOS. "Rrose Selavy etc..." In "L'aumonyme" (1923) . Extr. "Corps et biens". Editions Gallimard 1953.

IMG_0010_2.JPG"Rrose Sélavy au seuil des cieux, porte le deuil des Dieux"

Rose fêle à vie. Badinant les fées de glacis... Rose, frêle avis, patinant sous l'effet ...

Rose même. Au même endroit même heure. Allez savoir pourquoi ...

Rose fendu buissonnier fait maison juste en un pt'i coup de tête vu un mercredi 13. "Des cheveux ivres" dits par Robert pas très loin du marchand de sel... La tête contre les murs, on peut voir les effets lents roses, les flamands, les hippopotames et d'autres bêtes, même des gens, tous plus ou moins rosés ...

 

Robert DESNOS : "Description of a dream" 1938

podcast

 

"Si le silence est d'or, Rrose Sélavy abaisse ses paupières et s'endort"...

vendredi, 15 mai 2009

C'est pas rose tous les jours !

Une image juste.

vieille.JPGDans un pays qui ne l'est pas.

Seule la barotte à deux roues semble rose chez cette vieille dame, qui, à la fin du grand charmé (de conille), effectue son petit marché "off". Un petit marché de rien du tout...

Cela s'appelle le système D.

Ici devant une cagette d'oranges espagnoles elle hésite, prend le temps de choisir. Ce sera au moins ça de pris. Au moins ça que les poubelles n'auront pas. Il suffit juste de se baisser. Il suffit juste...

se baisser ce n'est pas interdit
N'est-on pas en démocratie ???  Hum ? ....

Photo : La fin du marché. Vieille dame faisant ses courses sur le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.