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mardi, 20 mai 2014

Cloudscape

Qu'est-ce qui fait qu'il est parfois difficile de déterminer dans quelle direction nous allons marcher ? Je crois qu'il y a un magnétisme subtil dans la Nature qui, si nous y cédons inconsciemment, nous indique la bonne direction. Il n'est pas indifférent pour nous de savoir quel chemin nous empruntons. Il y a un bon chemin, mais nous sommes très assujettis à l'insouciance et à la stupidité, et nous sommes enclins à emprunter le mauvais. Nous emprunterions volontiers ce chemin que nous n'avons encore jamais emprunté dans ce monde réel, qui soit parfaitement symbolique du chemin que nous aimons suivre dans le monde intérieur et idéal ; et parfois, pas de doute que nous trouvions difficile de choisir notre direction, parce qu'elle n'existe pas encore distinctement dans notre esprit.

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Photo: des pas perdus.

 

St Clair © Frb 2013

mercredi, 23 avril 2014

Nature est découverte

Et à cet instant de triomphe sur sa lâcheté et son abattement [...] on voit sur le visage de l’individu à la peau en effet bien lustrée par les crèmes de soin et les compléments nutritionnels, s’esquisser l’ombre d’un sourire, l’air de dire en super-forme : "D’ailleurs, regardez-moi, ai-je le genre d’une pauvre créature aliénée ?" ; qu’il argumente en résumé : "si être libre c’est de vivre à sa guise, et si cette société me plaît après tout comme elle est, où est le problème ?".

BAUDOIN DE BODINAT in "La vie sur terreréflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes", extrait du tome 2, éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, Paris, 1999.

sky.jpgTout en haut de la ville. Un cube noir miroite comme un diamant solitaire. A sa base une antenne semble créer des images virtuelles ressemblant étrangement à des nuages.

C’est le pas dans le vide.

A moins d’une seconde de voyage entre le ciel et le sol, les spectateurs ont levé le yeux et contemplé le générateur de nuées durant un long quart d'heure, il n'ont rien vu mais ça leur plait.

Quelques lambeaux d'écume sur fond bleu pacifique, les spectateurs légèrement courbaturés à force de contempler en altitude, cèderont la place à d'autres qui font déjà la queue au guichet où pour 5 euros, un poète dans une guérite attaché sur deux planches récite le "bateau ivre", dans la position du naufragé, ce qui fait gagner au public une vingtaine d’étages en cumulonimbus depuis la moquette imitant à la perfection un gazon. Surpris, ils risquent un premier pas osé (mais prudent), vers l'infini.

Puis au son d'une sirène, ils s'écrasent sur la terre tout petits et sourient en se relevant comme ils peuvent, heureux de l'évasion, ils laissent place à une autre fournée de spectateurs, curieux, qui, pour deux euros de plus, se feront photographier à côté du poète naufragé

 

Photo : Mon sucre le roi Merlin sur un manche à balai, générateur de clahoudes, avec l'aimable participation du Mars (musée d'art rude § sauvage) et l'aimable soutien de Guy Dubord, agitateur de poésie since 1973, et illustre PDG de la Scala de Vaise.

 

Lyon et ailleurs. © Frb 2014.

jeudi, 03 octobre 2013

Autumn shade

Je suis comme quelqu’un qui creuse dans la brume
A la recherche de ce qui échappe à la brume
Pour avoir entendu un peu plus loin des pas
Et des paroles entre les passants échangées.

PHILIPPE JACCOTTET : Extr : "Le mot joie" in "Pensées sous les nuages", éditions Gallimard 1977

 

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Les nuages au dessus de l'enclos des biches vont à vitesse lente changer les couleurs d'une ville. Mais c'est seulement ici, qu'un ciel, enfin, débarrassé de son bleu monochrome, tente par touches indécises, d'ajuster les couleurs à la saison qui vient. L'été indien absurde, berce encore les joggers cherchant à dépasser leur record coutumier dans les allées jusqu'aux serres blanches où l'on perçoit déjà les lueurs des bureaux éclairés nuit et jour. Encore plus bas, un tremblement d'autos stoppées aux feux, laisse traverser des grappes de silhouettes insoucieuses de tout ce qui se trame dans les hauteurs. Traverser, oui, sans lassitude, sans un mot contre un autre, sans cible et sans défi. C'est la grâce lumineuse qui porte les créatures à leur dissolution. Puis la vision faiblit et le parc se vide. Ceux qui arriveront, parleront à voix basse jusqu'à l'heure de la fermeture. Ces tardifs ne savent pas, n'ont jamais su courir. Ils fumeront à l'air libre et mêleront la fumée des cigarettes blondes à l'abondance des cieux, jusqu'à l'heure où la ligne entre les mondes du haut, ceux du bas, par les brumes retrouvées confonde un court instant notre réalité. Cherchant une ouverture en ce hors-lieu, ou, quêtant l'ombre, seul, au milieu d'un champ de graminées, le promeneur se baissera, cherchera un bâton et creusera.

 

Lien : Philippe Jaccottet "Entre cristal et fumée" (ci-dessous) :

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/jaccottet/j...

 

Photo : Des nuages. Jamais les mêmes nuages. Vus au Parc de la tête d'Or à Lyon, au milieu de la grande allée, un soir d'automne en 2009, ce billet ayant été supprimé des archives par un hasard (on dirait "hasardeux"), c'est par une autre soirée d'automne, quelques années plus tard (Octobre 2013), un soir presque pareil, que je re-publie ce billet, légèrement retouché. Les commentaires d'époque, tous demeurés intacts, porteront à vos yeux la touche intemporelle - et bien d'autres couleurs - à la ronde des saisons, encore assez fidèle...

 

Parc de la Tête d'Or, Lyon © Frb 2009-2013.

mardi, 26 juin 2012

Entre la trace et l'effacement

Les années passaient, l'aller et le retour des saisons emportait la vie brève des animaux.

GEORGES ORWELL : "La ferme des animaux", éditions Champ libre 1981.

animals.JPG

Une parenthèse dans les orages, à la claire lumière de l'été, nous passons des journées allongés sous les arbres, un détail aura échappé, personne n'y prenait garde, qui travaillera le temps, la trace, l'effacement, qui ouvrira des vannes de la source à l'étang, de l'étang à ces sables, jusqu'au prochain tournant.

Il reste ce goût sur la langue que tu sucres ou tu sales selon la mémoire des festins. Il reste ce sourire quand tu portes sur ton corps la peau du petit lièvre, la chair de ces bêtes, tout ce sang, des cornes en tout genre versées dans de vastes corbeilles et rangées dans ces caves.

Ces bêtes portaient de jolis noms : Nyala, Oribi, Cob, Oryx, Impala, Bongo... Elles couraient dans ta tête, elles te rongeaient le ventre, et quand elles se couchaient sur nous, nous étions souples et beaux. Tu menais le troupeau avec le grand Koudou, tu devenais toi-même le futur grand koudou quand la plaine était plaine, l'eau limpide, quand la source ne pouvait se tarir. Tu portais sur ta tête la couronne de lauriers qu'aucun homme ne cueillait pour toi, mais le troupeau en toi déployait tant de forces qu'il te para imperceptiblement d'une crainte et de cette cruauté jamais vue avant toi. Depuis rien n'a pu vivre en  paix.

C'était même inutile de vouloir résister. Ca remuait plus de sécheresse que ces hameaux perdus où nous montions la garde, incapables de céder à nos plaintes, couchés dans la position incommode de l'animal qui ne sait plus se servir de ses défenses. Camouflés sous l'ocellement des feuillages, confondus avec les obstacles, nous portions des anneaux autour du cou et nos pattes s'enlisaient. Nous tâchions d'encercler le passage sur le point de commettre de ces bizarreries qui échappaient peu à peu aux nouveaux règnes des lieux.

Quels vivants étions nous ? Fuyant à pesantes foulées la terre qui nous avait vu naître. Une parenthèse dans les nuages, lesquels, croyait-on, échappaient. Nous n'avions pas su qu'au village les chairs s'arrachaient à prix d'or à l'étal des bouchers tout paraissait normal.

Souviens toi, si les règnes nouveaux n'ont pas liquidé ta mémoire, que ces bêtes portaient hier de jolis noms: Impala, Oryx, Cob et Bongo devaient vivre à l'écart ou peut-être se cacher sous terre entre les dalles occupant de vieilles concessions expirées. Nous étions comme ces êtres qui trop jeunes avaient dû cotoyer la mort de si près qu'ils étaient condamnés à errer jusqu'à ce que leur heure soit plus naturellement venue. Comme eux, nous allions mimer un instant l'effacement, déplacer les racines d'un monde pour vivre au ras des flots dans les ruines mouvantes des châteaux en tâchant de détruire le tableau du festin de leurs chasses.

Quels vivants étions-nous ? Chaloupant sans une barque qui n'ait pas englouti son passeur, l'air épais, ouvrant l'empressement des marches sur un grand tourbillon. Habilement vêtus d'ocelles à murmurer deux ou trois phrases de temps en temps, des onomatopées que nous ne comprenions plus nous-mêmes. Rien ne dira que la nuit est tombée. C'est déjà en été qu'ils préparent à nouveau la saison des futures chasses et ce qu'ils remuent de poussière ne saurait à présent nous représenter. Ce serait une sorte de chose entre la trace et l'effacement.

Une absence encore trop vivace pour passer entre, une présence hantée par le vide qui vient à la claire lumière de l'été. Ainsi les journées passent et l'on reste allongé sous les arbres à guetter une parenthèse dans les orages, des signaux de fumée, le prochain vol nuptial du rollier, à chanter d'un air grave les chants de la terre et du ciel pour que la pluie revienne balayer ces journées, à chercher les gazelles, le Koudou, le grand lièvre qui vivent encore là bas dans nos cabanes près de la mare aux cochons. Certains jours nous essayons de nous relever, essouflons dans le vent l'inaudible prière :

- "Sauve-toi l'animal ! A plus hautes foulées, sauve toi ! si tu peux ..."


 


Photo : Ici, surpris après des heures de guet patient, l'ocelot du Nabirosina a été aperçu furtivement, à noter que cet animal vit caché (contrairement à l'élandin) on ne peut croiser son regard sans subir quelques sortilèges. L'ocelot du Nabirosina aura donc échappé à l'objectif, filant comme l'éclair, et l'on peut affirmer qu'il est (selon le dresseur d'ocellements de certains jours), une sorte de chat qui s'en va tout seul, sauf que c'est un ocelot du Nabirosina. Un des derniers, peut-être LE dernier spécimen, les autres ont été capturés pour leur fourrure somptueuse recherchée par les femmes modernes. En attendant, notre ocelot file à la vitesse du grand lièvre (environ 70Km/ H) dans la savane française. Ou bien avec des yeux de myope en vous éloignant ce qu'il faut de flou pour décaler le cadre peut-être y verrez-vous la tête de l'antilope. Juste une image, donc...

 

St Cyr © Frb 2012.

samedi, 16 juin 2012

Dans l'intervalle...

Où il sera vaguement question de l'interprétation des nuages...

un nuage bb.jpgtour.jpgboul.jpgun nuage.jpg

 

 

 

 

 

Photo 1 : Où l'on peut avoir une petite idée de la largeur des rues qui forment les pentes de la Croix-Rousse, et un peu une idée des couleurs des façades. Je sais, c'est vague...

Photo 2 : Où l'on retrouve la demeure du Maître de Lyon qui tire les ficelles de la ville au secret dans sa tour octogonale, un endroit fascinant, éclairé la nuit, on se demande parfois quels secrets s'y cachent.. Situé du côté de Bellecour en Presqu'île. Place Antonin Poncet exactement.

Photo 3 : Où l'on apprendra que la véritable boule lyonnaise se joue un petit peu dans les airs et parfois sur la terre entre le clos Jouve et la Tabareau entre autres...

Photo 4 : Où l'on aura, un aperçu  fragmentaire de l'immeuble aux 365 fenêtres, qui donne sur le jardin des Chartreux, vous ne pouvez pas le voir mais les gens qui vivent là  de leur fenêtre, eux, le savent...  En fait elle compte 378 fenêtres, c'est la fameuse Maison Brunet, un immeuble que j'aime particulièrement d'une part j'y ai travaillé quelques années au dernier étage dans une ambiance festive mémorable avec vue imprenable sur les scintillements d'une partie de la ville dont l'autre colline de Lyon et surtout parce que des considérations cosmologiques attachées à cet immeuble  méritent un peu qu'on s'y attarde, en effet la maison comporte autant d'appartements que de semaines (52) et autant d'entrées (4) que de saisons. Monsieur Marcel Rivière le savait avant moi, même si ce n'est plus lui qui officie, (tout fout le camp) cela dit, cher à notre mémoire autant que son suppléant, vous pourrez en apprendre davantage en cliquant sur l'image. L'immeuble est situé place Rouville  juste en dessus de l'ancienne "Boule des rigolards", ça ne vous dit rien, c'est normal elle a changé de nom et les gargoulettes rafraîchissantes n'y sont plus les mêmes qu'à l'époque de la naissance (des Rigolards) que je n'ai pas connus, mais je vous raconterai ça un jour, quitte à broder un brin, s'il le faut (encore des promesses)...

Photo 5 : Figure libre, la photo qui n'existe pas, celle qui reste à faire, c'est la première fois qu'on vous la montre, plus dépouillée on n'oserait pas, histoire d'offrir un peu d'avenir à nos moutons, il ne sera bien sûr  question que de l'interprétation des nuages. Si par hasard vous savez lire (dans les nuages, of course)...

 

Lyon © Frb 2012

dimanche, 14 août 2011

Ronde des immortels

Et d'un coup, nous voici jetés dans les nues en plein ciel. Les esprits soufflent et règnent partout. Ceci est la peinture des esprits.

VICTOR SEGALEN, extr. "Peintures magiques" in "Peintures", éditions Gallimard/ L'imaginaire, 1983.

forme ho oreillesF1969.JPGL'homme aux oreilles qui fument 

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Le pianiste endormi sur le dos du grand tamanoir.

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Le souffleur de Nimbostratus.

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La Jeune fille et le caniche à groin.

 

 

Sur cette dernière image je tiens particulièrement à remercier Fernand Chocapic qui a judicieusement remarqué qu'il ne s'agissait pas exactement d'une jeune fille avec un caniche à groin mais bien d'un lapin Duracell avec cymbale et salopette, il en a rapporté une preuve incontestable que vous pouvez encore contempler en cliquant ICI-MÊME. Toutes autres propositions seront accueillies avec bienveillance et seront ajoutées ici...

Photos :  Figures libres... Regarder tous ces personnages attise ma fascination. L'étranger n'est pas loin, il suffit de frôler chaque image pour trouver vos correspondances, c'est peut-être écrit dans le ciel furtivement mais vous n'êtes pas obligés de voir ce que j'ai vu...

© Frb 2011.

dimanche, 17 juillet 2011

La plage

Nous nous hâtons, pour survivre, de confondre l'univers avec le tissu d'amitié dont nous sommes entourés, tant il est vrai que le plus difficile dans l'existence c'est de ne pas se laisser décourager par la solitude.

VLADIMIR JANKELEVITCH


pluie_0011_2.JPGJ'attendais sur la plage, le vent brouillait les personnages tout ce que nous avons cru voir ne pourrait exister ici. A nouveau, tu voyais la pluie inonder ton pays. La rue prit une couleur de cendres. Rien ne saurait prouver que c'était réellement la pluie de ton pays qui venait dans ma rue. La pluie retombait dans la pluie et la pluie balayait la pluie. Un fil enroulait le pays, la tristesse de Novembre se moquait de la plage, et nos joies ruisselantes furent lasses de se baigner dans l'eau de ces fontaines aux abords vert de gris.plieG_0014_2.JPG

Nous ne pouvions nous retenir de courir sous la pluie. Le chaud et le froid soufflaient l'ombre au milieu des reflets, je fondais pour eux mais je sens l'idiotie nous surprendre quand tu ouvres ton parapluie qu'il se tourne à l'envers sous le vent, tu le jettes à la rue, le reprends, puis pareil, tu fais tout pareil à nos vies. C'est l'idiot qui perd sa baleine paré d'un caban vert de gris c'est toute la nudité du ciel et c'est encore la pluie qui traîne, longtemps après la pluie, la longue pluie de Verhaeren, comme des fils sans fin  [...]


La pluie et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
...

Photo : Reflets sur le bitume du cours Vitton, à Lyon, réflection et fragments d'une plage où les reflets inversent le pays, photographiés un jour de pluie en ce mois de Juillet deuxmille etc...

© Frb 2011.

mardi, 01 février 2011

Île flottante

Etrange ! il glisse des pans du monde à ma gauche et aussi derrière moi (un peu en oblique). Au delà de l'aire de mon attention, inutilement braquée sur l'inouï passage, ils dérivent...

HENRI MICHAUX, extr. "Personnel" in "Face aux verrous", éditions Gallimard, 1992. 

flotter.JPGJe reçois pour la première fois une lettre de votre pays. Je croyais qu'ils m'avaient oublié. Je me sens un peu seul ici. Enfin, je voulais connaître la solitude, un autre pan du monde. Je ne savais pas que c'était à ce point, difficile. Je voulais écrire quelque chose, loin de tout. Un roman, des poèmes, je ne sais pas trop. Il m'importait d'habiter un lieu sans parole, sans acte, sans rien qui justifie le discours des uns ou des autres. Il m'importait que nulle conversation, nul personnage ne viennent jamais embarrasser de conséquences positives ou négatives, cet endroit merveilleux que je me suis choisi pour créer par exemple, une oeuvre. J'aurais voulu écrire un livre, mais je ne sais plus écrire. Et puis, il y a cette chaleur accablante. Ces éléments de la nature, des frétillements, des clapotis, qui ne cessent d'amplifier en moi le souvenir de vos maisons. Ils me ramèneraient sur vos rives, si je ne m'en méfiais pas. Ils me rattacheraient à tout ce que j'ai quitté, me forceraient à réfléchir... Oui, c'est cela, à vivre dans vos maisons, on ne fait que réfléchir. Je ne veux plus rien savoir, rien jamais qui me tente, ou m'invite à la réflexion, je redouterais trop d'en venir à une certaine confusion d'esprit ou à regretter de ne plus avoir ici de miroir pour trouver encore ce qui lie ma pensée à mon apparence.

Quand la nuit tombe, je tourne en rond. Il se peut que ces choses qui me sont étrangères se soient mises à parler dans mon dos, des phrases entières, quelques bruits de vos mondes qui reviennent à mes sens, inaudibles. Cette intrusion est semblable au silence qui précède, semblable au silence qui suit. Cela en vient à m'accabler à mesure que l'intensité du son se précise, toute signification des mots se brouille, il n'en reste qu'une trame, un continuum assourdi dont l'austérité pourrait pétrifier la mémoire, à force. J'ignore au juste ce qui m'est arrivé, je reste ici mais il se peut que je sois en train de perdre les amarres qui m'attachaient encore à vous. Cela advient, c'est une menace que je ne peux vous décrire, ni partager, ni garder pour moi seul. Elle est un éclat de roche erratique égarée dans un corridor. L'élément liquide se transforme en cristaux opaques et rigides, on dirait ces dessins d'étoiles que l'on trouve dans vos livres qui expliquent l'univers aux enfants. Je m'imagine, quelquefois devenir la synthèse du ciel et de l'Océan, cela tiendrait en quelques lignes. Ce serait la fin d'un roman. Ou bien, j'habiterais à l'intérieur d'un coquillage collé à votre oreille. Je ne peux pas vous décrire cela précisément. Je suis un élément perdu, flottant parmi les algues, confondu au milieu d'un système aberrant, le théorème d'une mathématique disparue, un théorème qui ne s'appliquerait à rien, cela donnerait toujours un résultat presque juste, presque faux, avoisinant celui de zéro, peut-être égal à un. Autour se trouveraient des milliards de chiffres auxquels nul ne comprendrait rien.

Chaque rais de lumière, chaque grain de sable est un hémisphère que j'avale, tout cela m'incorpore au mouvement qui ne peut s'inscrire dans aucun programme. Je suis seul, à présent. J'ai beau l'écrire, à vous, ou à quelqu'un, je ne sais plus comment une telle chose peut se ressentir, si cela m'appartient  si cela m'a été appris par quelques uns de vos amis dans ce besoin de compagnie qui comble les trous, les vides et les silences quitte à les remplacer par des trous des vides et des silences mais pleins de bruits. Dois-je ressasser ainsi que je suis seul comme s'il était admis pour vous que je sois conscient de ma déchéance ? Les journées sont de plus en plus trouées. Tout se clive. J'éprouve le mouvement d'un très lent détraquage. C'est le seul sentiment qui me vient. Je pourrais facilement vous le décrire s'il me restait un peu de volonté. Je suis seul et ils sont innombrables. Ils me suivent. Les nuages liraient ils par dessus mon épaule ? Lisent-ils aussi dans nos pensées ? Tout cela pèse un peu. Je crois voir sous  leur forme la cachette de mes ennemis. M'auraient-ils suivi jusqu'ici ? Ils transportent dans le ciel toutes sortes d'animaux, ceux des cages, ceux des niches, d'autres plus effrayants se seraient ils enfuis du parc zoologique ? Les loups de vos forêts, les chacals, et plus bas, les troupeaux, nombreux, innoffensifs, des formes oblongues ou rondes et, avec elles, encore cachés, les bontés ou les sacrifices. Ils traversent le ciel, les troupeaux, avec une douceur qui pourrait encore attrister. Rien n'est doux en réalité, nulle forme n'adoucirait tout ce qui dedans gronde, ces choses muettes sans courage, auxquelles je souhaitais échapper, elles vous quittent, me retrouvent, longent les flots, s'y reflètent, filant une trame intrépide, les animaux de partout rassemblés en troupeaux, et ces troupeaux me narguent. Ils vous gardent. Je n'ai pas les capacités de modifier la direction de ces nuages. Longtemps j'ai pu croire qu'en soufflant dessus, mais non... Ils m'emballent avec des histoires de pluie et de beau temps où s'emmêlent les votres mais je crains cet aspect trop affable. Ces nuages si serrés auraient-ils empapilloté les cornes du diable, pour venir ici me les présenter ? C'est coton. Savez vous, qu'ils  en sont  peut-être capables ? Les nuages cachent peut être des milliers d'entre nous et les autres, tous un jour portés disparus, volatilisés dans les rues, dans les bars, dans des histoires qui  finissent mal, les victimes d'accidents d'avion, les soldats inconnus, et tous ces morts sans sépulture... Heureusement ils sont rares. Le ciel bleu, uni, me trouble davantage. Cette monochromie épuise tout. Ce lieu m'aura si patiemment désincarné, que lorsque je reviendrai chez vous, vous me trouverez méconnaissable. Je serai devenu ou trop jeune ou trop vieux. J'inspirerai des conversations à voix basses, des regards embêtés. Je connais déjà l'arsenal, tous les apitoiements et votre âme empressée à tirer son épingle au jeu d'une bonne action qui dissimule des champs de ruines, et toutes sortes de déceptions, vous inviteront à vous réjouir de savoir les autres au moins aussi mal aimés, bien aussi seuls que vous. Mais tout ce que je vous écris là, me semble plus sûrement dicté par un autre qui aura pris possession de ma pensée. Vous savez bien qu'en temps normal, je n'aurais jamais pu vous écrire de telles choses. Je suis pris sous cette forme, sous une autre. Quand je me pince fort comme on le fait pour se savoir en vie, ce pincement, je ne le ressens pas. Je pince l'air et l'air me revient, chaud ou froid. Je regarde : il y a juste deux doigts collés l'un sur l'autre, c'est absurde. Il n'y aurait pas plus que cela. Quand pour m'en assurer, je me griffe jusqu'au sang, rien de ce geste encore qui vous paraîtra brusque, ne laissera la moindre trace sur ma peau, je ne saignerai pas, aucune trace de griffure. Tout désir d'en savoir un peu plus me coucherait sur le bord de la route, je longerai vos mondes, en refusant toute participation, mais ici de route, il n'y a pas, juste une plage à perte de vue que la mer prolonge et entoure, et prolonge, etc...

Ainsi sans savoir que j'existe, ni me me soucier de vos affaires, je devrais être gai simplement de me trouver ici sur la plus belle île de la terre, celle dont chacun rêve, dans le plus beau désert, dans la plus belle nuit éclairée par le soleil le plus étincellant, suivant un souffle chaud qui ronge et sème au fil de l'eau des diamants venus de l'envers, les danses molles des écailles d'argent des môles empiffrés de méduses, tout un scintillement qui n'existe pas à l'intérieur de vous ni en moi. Certes, ce scintillement aura peu à peu saturé l'horizon. Il détruit maintenant l'objet de ma contemplation. Ce serait comme si un musicien se mettait un jour à avoir peur de la musique, de sa beauté, de sa révélation. Cette peur me trahit à mesure que je me sens devenir autre. J'ai parfois honte de me plaindre à vous, ainsi sans raison. Souvenez vous, je voulais écrire un journal. Noter tout, le moindre évènement, en consigner chaque détail, puis au retour, vous enticher dans les salons, des récits de mes voyages. Ils vous auraient collé des fourmis dans les pieds, une chair de poule pour chacune de vos émotions, vous m'auriez trouvé magnifique au milieu de mes diapositives de poisson-lune, ma façon de raconter, vous l'auriez trouvée magnifique aussi. Et le coeur à l'ouvrage amplifié de bonnes résolutions, vous m'auriez imité, je crois. Il y aurait eu des coups de foudre la foudre et les métamorphoses après quoi, nous aurions tout tiré vers le haut.

île9657.JPGCe manque vous use, vous en crevez, comme j'en crevais jadis quand je vivais chez vous. Je sais qu'il vous manque cette espèce de curiosité, effarante... Elle pourrait favorablement bouleverser le cours de nos existences en décupler le déroulement. Il m'arrive parfois de croire aux métamorphoses Vous m'auriez écouté bouche bée. Vous auriez dit "c'est incroyable !"... La pureté de cette fantaisie qui me pare vous aurait paré vous aussi. Le désintéressement de toute chose vous serait venu, comme il me vient ici, dans la gratuité de ce qui se détraque quand tout est trop gratuit.  Chacun aurait pu se sentir capable un instant de mettre la main dans cette nouvelle pâte. Qu'un seul montre un chemin, celui là, celui ci, qui n'ait jamais été vécu par aucun autre... Cela irait au delà de l'écriture. Il aurait fallu écrire la réfutation, l'effacer aussi vite. On aurait rasé les bibliothèques sans le moindre état d'âme, l'unité du monde revenue à l'état de parcelles indifférenciées nous aurait peut-être amusés et cet éclatement sans précédent si un seul l'avait convoqué, si un seul d'entre nous en était revenu favorablement transformé, tous les autres auraient pu le suivre, n'est ce pas ?... Du moins c'est ce que je me disais. 

  Voilà, ce que j'aurais pu écrire sur mes carnets, dans mon journal si la chaleur n'était pas aussi écrasante. Je ne fais rien. Depuis que je suis arrivé, je ne fais rien de mes journées. J'ai dû marcher lontgemps, avant de trouver l'ombre, juste assez pour construire une cabane. Auparavant, il aura fallu que je me débarrasse de la plupart de mes bagages ils étaient  lourds, je me voûtais. Mais c'est étrange, plus je m'allège plus mon corps devient lourd. Je me suis démis des objets les plus précieux et leur poids, colle à moi, plus encore qu'au temps où je les portais. Je n'en n'éprouve aucun regret. Je ne fais rien, rien ne m'arrive, rien qui puisse honorer le projet de ce livre pour lequel je m'étais déplacé jusqu'ici. Maintenant, je ne fais que ramasser des coquillages, tous identiques, en général des multivalves qui ont une espèce de coquille articulée sur leur dos, ils se ressemblent tous à quelques nuances près. J'aime la nacre, la blancheur profonde de la nacre un peu boursouflée, forée dans la coquille. Cela constitue mon unique passe-temps. Je ne sais pas si cela vous paraîtra intéressant à lire, mais c'est devenu mon but, il est futile et passionnant. Je ramasse des coquillages toute la journée. J'en ai pour l'instant trois mille cinq cent cinquante huit, tous de taille identique, de couleur identique, je les trie patiemment, trois mille cinq cent cinquante huit sans compter les reflets de nacre dont les nuances imperceptibles sont connues de moi seul. Maintenant que je m'applique à cela, comme le ferait n'importe quel artiste envoûté par des coquillages, je me sens presque indifférent à tout mais toujours un peu seul, j'ai gardé mon harmonica. Je ne l'ai pas encore sorti de son étui. Pourtant je reste un artiste vous le savez, vous à qui j'aimais tant parler de choses qui ne vous intéressaient pas. Dites le à nos amis, s'ils m'oublient. Dites leur que je vais bien, et dites leur surtout qu'ici je suis heureux que je revis.

Demain, j'irai ramasser d'autres coquillages, je m'impose depuis peu une discipline très stricte, je me lève très tôt le matin, il me faut trouver-cinq cent quarante huit coquillages par jour tous identiques (hormis la nacre, dont les reflets doivent être différents, mais pas trop). A part ça les jours n'en finissent pas. Heureusement, j'agis sur les choses, je suis devenu extrêmement méthodique. Je ne ramasse pas un coquillage sans avoir fait au préalable mille deux cent soixante dix sept pas dont je note le passage dans le sable par une croix à mesure que je marche. J'avance, ensuite j'ai comme la certitude que ces pas ne seront plus à refaire. Je m'arrête après mille deux cent soixante dix huit pas, je me repose, un peu, deux minutes, pas davantage. puis je repars et ainsi de suite jusqu'à la tombée de la nuit. Si je n'étais pas aussi organisé, je crois que je deviendrais complètement fou.

Photo 1 : Une île flottante au parc de la Tête d'Or, à moins que ce soit la tête d'Or,  elle même !  (qui remonte ? (my God !) sachant qu'on ne l'a jamais retrouvée. Photographié près d'un simili point d'eau qui borde une simili plaine sauvage peuplée de vrais flamands roses de vrais toucans, de canards  authentiques vivant en parfaite harmonie avec les réels zébus et autres charmants wapitis...

Photo 2 : Un lac en forme d'Océan pacifique (si on veut) ou indien (à la convenance de chacun) plus près de l'esprit des flots du père Phonse (de Lam') à Saint point (ô lac !), vue dans le plus beau parc romantique de toute la galaxie, toujours le même, le Parc de Tête D'Or, à Lyon. Photographié au mois de Janvier de cette année là. © Frb 2011.

jeudi, 09 septembre 2010

Moving

Rien n'est plus troublant que les mouvements incessants de ce qui semble immobile.

GILLES DELEUZE : Pourparlers. Editions de Minuit 1990

lignes.JPGLa vitesse embellit les mouvements du ciel. Le 93903, nous éloigne des terres, de cet effort tendu vers la suppression des contraires, un homme se rêve nonchalemment couché au milieu d'une voie, fixe l'effet de style d'une suite d'ours blancs, découverte ce jour même dans un strato cumulus perlucidus d'une épaisseur de 600 mètres. Les ours prennent à l'homme sa bouche pour y souffler un vent d'autan, sur des vitres pareilles à cette digue de l'Afsluitdijk. Les vitres s'auréolent, scindent l'homme dans sa buée et ce souffle l'exile, fragmente le déroulement des vies. Chaque lieu trouve une tête penchée là où les heures s'arrêtent. Les rails touchent les cieux et les reflets métallisés des portes à soufflets enrobent dans leurs plis tout ce qui pense en nous, tout ce qui n'est pas nous et qui pourtant nous "cause", pertes ou peines s'ouvrant, se refermant tel un bandonéon accordé par les Dieux. La source des sons demeure invisible, tant que celle des rouages nous capte, puis synchronise notre mémoire aux mécanismes, par le chaos des sols chargés de toutes les vibrations possibles de gris. L'homme seul se plaint de ce mélange qui le déplace avec ses secrets symphoniques. Le mélange déplace tous les hommes dans la même direction, si bien calculée qu'aucun d'entre eux ne pourra jamais modifier la trajectoire, ni fuir entre les lignes annonçant la fusion, la réconcilation inouïe des contraires. 6 892 066 633 funambules portant des chaussures à leurs pieds accomplissent l'itinéraire. 153 889 (et des poussières), glissent chaque jour, qu'on ne pourra ni relever ni retenir.

Photo : Carte des mouvements célestes photographiée, à la sortie d'une gare un peu vide (quel est son nom déjà ? Part-Dieu, pardi !). Lyon, Septembre 2010.© Frb

mardi, 20 octobre 2009

Encres perdues

Je descendis de cheval ; je lui offris le vin de l’adieu,
Et je lui demandai quel était le but de son voyage.
Il me répondit : Je n’ai pas réussi dans les affaires du monde ;
Je m’en retourne aux monts Nan-chan pour y chercher le repos.
Vous n’aurez plus désormais à m’interroger sur de nouveaux voyages,
Car la nature est immuable, et les nuages blancs sont éternels

WANG WEI :  "En se séparant d'un voyageur"

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WANG WEI (vers 701-761 ?) fût un illustre poète chinois de la dynastie T'ANG. Peintre, calligraphe, musicien, "paysagiste", il fût considéré comme le maîtres le plus doué de la poésie lyrique. Il intégra le paysage dans la peinture chinoise du paysage, comme un sujet à part entière. On sait qu'il occupa plusieurs postes de prestige, d'autres moins, il appartenait aux "officiels" et fût incarcéré lors d'une rebellion dans la capitale, obligé de travailler pour les rebels puis accusé de collaboration lors de la reconquête de la capitale, il sauva sa tête par la grâce d'un poème loyaliste écrit en prison.

On lui attribue plusieurs innovations techniques, notamment un style qui utilisait l'encre monochromatique dont l'effet dépendait uniquement d'un emploi expressif et rigoureux de lavis d'encre noire ou grise projetée. Il est considéré comme l'un des plus grands peintres de la Chine, mais comble du paradoxe, on ne possède aucune peinture de ce grand maître. elles ont toutes disparu au fil des siècles. Sa peinture n'est donc connue qu'à travers quelques gravures sur pierre réalisées à partir de son célèbre rouleau Wang-chuan et des copies de ses peintures par les artistes qui lui succédèrent (telles que "Eclaircie après une chute de neige", collection Ogawa, Kyoto). On pense que la famille impériale mandchoue conserva un original intitulé "Paysage sous la neige". Les informations sur son œuvre nous viennent principalement de sources littéraires. On raconte que ceux qui ont jadis eu la chance d'apercevoir la peinture de WANG WEI se sont exclamés : "On ne peut aller plus loin, plus haut : l’art du paysage dit ici son dernier mot.". Quant à la poésie chinoise, s'il faut nommer trois grands poètes, les trois plus grands, on nommera souvent : LI-PO, DU FU (Thou fou) et WANG WEI... Ce dernier adepte du tch'an (bouddhisme) cherche à approcher un état de communion presque amoureux avec la nature, le regard du poète se mêle au vide de la montagne", à la barque du pêcheur, au bleu des saisons, comme s'il les avait lui même inventés : "Je vais jusqu’au lieu où la source s’épuise, et contemple la naissance des nuages. Voici le semeur de forêts : Nos plaisanteries n’ont pas souci du temps."

Le poète et peintre SU TUNG PO écrira assez musicalement, à propos des oeuvres de WANG WEI :

Savourant un poème de Wang Wei, dans son poème
une peinture
savourant une peinture de Wang Wei, dans sa peinture
un poème

Dans la poésie de WANG WEI, il n'est jamais question d'effusion personnelle, celle ci est d'autant moins présente que les verbes en chinois ne se conjuguent pas et que les articles sont absents. L'être humain pourrait se fondre presque dans la totalité du monde, et le lecteur occidental se confronter à des traductions qui n'ont pas toujours le ton juste ni l'esprit du mouvement de WANG WEI. On pourra cependant apprécier les oeuvres de Wang WEI dans les ouvrages suivants :

Wang WEI, Les Saisons bleues : l'œuvre de Wang Wei poète et peintre, éd. et trad. Patrick Carré, Paris, Phébus, 1989 / " Libretto ", 2004.

Wang WEI, Paysages : Miroirs du cœur, trad. Wei-penn Chang et Lucien Drivod, Paris, Gallimard, " Connaissance de l'Orient. Série chinoise ", 1990.

Wang WEI, Le Plein du vide, trad. Hervé Collet, Cheng Wing-fun, callig. Cheng Wing-fun, Millemont, Moundarren, 1985.

A noter qu'un jour, un recueil de poésies chinoises fût offert à GUSTAV MALHER qui, pour composer "Le chant de la terre" ("Das lied von der Erde") sélectionna sept pièces dont une de WANG WEI. Le sujet du chant de la terre peut se croiser ci dessous.

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/03/15/ca...

Le compositeur a un peu "arrangé" le poème de WANG WEI , mais comme sa composition musicale, est un chef d'oeuvre magistral, on fermera les yeux sur cette petite occidentalisation.

Photo : retour des encres plus ou moins chinoises juste au dessus de la voie du caillou. Vu au hameau des Clefs. Nabirosina. Octobre 2009.© Frb.

vendredi, 07 août 2009

Persévérance

Cliquer sur l'image ou bien quitter.

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TOBIE LURIE : "Nonsense"

podcast

 

Photo : Brésar emporté par le vent du Nabirosina. Cassera ? Cassera pas ? Aôut 2009. © Frb

mardi, 09 juin 2009

World

"Ne désespérez jamais, faites infuser davantage"

HENRI MICHAUX

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N'espérez pas. Faites infuser...

Ici le ciel, le soleil et peut être l'écume de quelque océan incrée, (pour peu que l'on s'en persuade) ...

Là bas toujours. Ailleurs, où, renversé dans les nuages, patiemment infusé, le promeneur se fait cueillir.

Accueillir par le paysage.

Photo : La perle du Monde, sur le chemin de terre entre le Mont St Cyr et le domaine du marquis de Montrouan, visitée en Juin 2009. © Frb

Bonus : à voir, autres perles du Monde, issues des vergers du château de Montrouan :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/04/04/en...

Comment faire infuser les nuages dans un étang, (mode d'emploi) :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/29/30...

vendredi, 23 janvier 2009

Carnet de route

a tir d'ailes.JPG "Matin gris en direction du fleuve. Déjà les premiers arbres. D'ici nous pouvons apercevoir un kiosque avec des fleurs, des arbres taillés bizarrement, une statue... Le voyage est agréable malgré la pluie. Bientôt, nous retrouverons l'éclaireur. Puis nous irons sur les hauts de Saône, rejoindre les autres. Ce soir si tout va bien nous dînerons dans les jardins du Luxembourg..."

Extr. du "Journal intime de l'oiseau". Editions "Plumes de minuit". 2009.

mercredi, 29 octobre 2008

voile gris sur le paysage

Le gris n'est pas une couleur mais une valeur d'intensité. Le gris en occident est associé symboliquement à la tristesse,la solitude,le désarroi. Peut être parce que le gris rappelle la poussière qui recouvre les choses, couleur terne mi noire, mi blanc, couleur de la détérioration et de tout ce qui stagne. En Orient, dans l'hindouisme, au contraire, la couleur grise est considérée comme sacrée, comme un équivalent de la couleur argentée, elle rappelle l'encens qui s'élève vers le ciel et emporte en sa fumée les prières des Hommes...

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Photo: Ciel du 29/10/2008 en fin d'après-midi à Lyon.

Autre nuance de gris sur le même paysage mais vu d'un peu plus loin ICI

mardi, 21 octobre 2008

Révérence...

" L’obsession de l’ailleurs c’est l’impossibilité de l’instant ; et cette impossibilité est la nostalgie même."

E.M. CIORANbiff.jpg

podcast

mardi, 23 septembre 2008

Repos !

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15:06 Publié dans Balades, Ciels | Lien permanent