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samedi, 10 mars 2012

Des fourmis plein la tête (part 4)

A propos de quelques questions recueillies au hasard dans les livres et dans les magazines. La suite...

Pour accéder aux séries précédentes, il suffit de cliquer sur l'imagefourmis.jpg

Les jeux sont ils faits ? 1 milliard est égal a combien de milliers ?  Qu'est-ce qu'un instant décisif ? Le bicarbonate de soude peut-il remplacer un bon dentifrice ? Avez-vous eu une enfance normale ? Le philosophe pense t-il lorsqu'il descend les poubelles ? Madame Bovary  est ce vous ou moi ? Croyez-vous à la métempsychose ? La mélatonine supprime-t-elle le décalage horaire ?  Les extraterrestres sont ils parmi nous ? Où se se situe l'ailleurs d'où l'on ne peut s'enfuir ? Comment la pensée va-t-elle se contraindre à ne pas pouvoir rester indemne à l'indifférence qu'elle risque de susciter ? Est ce qu'il y a un ailleurs ? Un jeune qui tue ses parents est-il fou ? Faut-il bloquer les prix, voir les encadrer ? Qui est luc Brossolet ? Dois je me laver les mains avant de toucher mes yeux ? En quoi la ghréline est elle l'antagoniste de la leptine ? Ai-je mérité mon sort ? Ou vont les fleuves ?  Vivons nous pour comprendre ? La percussion est-elle forcément musicale ?  Qu'est ce qu'un mécanisme de solidarité à distance ? Qui a peint le plafond de l'opéra de Paris ? Tromper son mari est-il bon pour le moral ? Comment dépasser l'art ? A quel moment doit-on cesser d'aider quelqu'un ? Peut-on tabler sur des valeurs sûres ? Pourquoi cette palabre sur la structure ? Combien d'argent dépense-ton en une vie pour son confort ? Quelle est la difference entre les termes de "race" ou "d'espèce" ? Qu'est ce que la chromatographie sur couche mince ? Que faire quand on traverse une mauvaise passe ? Vous sentez-vous trahis par François Hollande ? La contraception masculine, on en est où ? Quelle est la différence entre "la variation" et "la variation infinitésimale" d'une quantité de chaleur ? Comment me procurer la liste de tous les produits agricoles qui existent ? Que serait l'homme sans l'angoisse ? Comment factoriser 2a+2b-2c  ? Faut-il éplucher les coings pour faire une bonne gelée ? Sur quel tableau de Dali peut-on voir Lénine ? Est-il possible de suivre la cinétique des acides gras volatiles dans une fève de cacao ? Qui travaillerait pour rien ? Dans quelle ville se trouve l'Ermitage ? Le syringa est-il une fleur ? Et si les banquiers faisaient la sourde oreille ? Pourquoi les autres occuperaient-ils une plus grande place dans notre coeur que dans notre budget ? A partir de quand vous êtes vous aperçu que votre femme vous trompait ? Qu'est ce qui est impossible au poète ? Quel vin boire avec un magret ? Pour ou contre les maisons closes ? Comment peut-il en être ainsi ? Comment peindre le bleu ? Quel est le rapport (vu sous l'angle du processus) entre l'hypnose et la méditation ? Quel préfixe indique-til la privation ?  Le lynx est il un  animal protégé ? Qu'est ce qu'un mentat ? Comment dois-je m'y prendre pour fabriquer des fringues avec des sacs papiers ? Ecrit-on  "s'en sonner" ou "sans sonnets" ? Comment passer d'une formule topologique, à une formule semi-développée ? Pourquoi n'y a -t-il pas de "e" à la fin de "en aparté" ? Si un siamois meurt est ce que son frère siamois meurt aussi ? Qui décide des abréviations ? Sommes nous enfin entrés dans la campagne présidentielle ? L'enthousiasme est-il suffisant ? Qu'est ce que la mystagogie ? Pardon

 

 

Photo : Métamorphose du castor, qui s'est déguisé en cravate de Gilbert Bécaud, à l'envers (pas Gilbert Bécaud, les pois de la cravate) pour passer inaperçu, le lecteur plein de sagacité l'aura deviné, enfin bref, ceci n'est pas une fourmi, ni une pipe qui revient du ski, quoique de loin... lézardant - on ne se refuse rien - sur une sorte de plaque ornementale, à peu près ras les pâquerettes (des milliers, bien sûr, à venir, que nous cultivons avec soin, hors champ). Ce street-art est peut-être en pochoir, n'est ce pas ? Et je remercie l'artiste au passage, d'avoir remis ça un petit peu partout dans la ville. J'ai photographié la bestiole, place du Maréchal Liautey, dans les quartiers chics à Lyon (6em arrondissement) près de la mythologique "Forêt Morand. Mythologique ? Non. Par respect pour Monsieur Marcel Rivière, j'écrirai "photographié près de la mythique". Ne soillons point tout trop cuidants.

 

© Frb 2012.

samedi, 01 octobre 2011

Love story

Sur le pont suspendu
nos vies s’enroulent
aux sarments de lierre

BASHÔ  (芭蕉)

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Nota 1 : Le premier mouvement de l'automne de l'année dernière peut se revoir en cliquant sur le mot "RITOURNELLE".

Nota 2 : Par une coïncidence extra, les conditions idéales étant réunies, nous voilà fin prêts pour la "MOMIJI".

Photos : "Le cycle des saisons" Ou le premier mouvement de l'automne  par les formes sereines d'une saison aussi luxuriante qu'une île lointaine. Et l'or de l'été finit là où tout ce qui finit tout peut renaître... Une orgie de feuilles mortes photographiée dans divers squares de la ville, à Lyon entre le mois de Septembre et d'Octobre.

© Frb 2011.

mardi, 29 mars 2011

Des fourmis plein la tête (part 1)

A propos de quelques questions recueillies au hasard dans les livres et dans les magazines...

Pour consulter la part 2 des fourmis plein la tête vous pouvez cliquer sur l'image.Fourmis T0041.JPG

Qui suis je la nuit ? Pourquoi le chaos est-il si fascinant ? Est-il nécessaire d'être attentif ? Est ce que tout compte ? S'adapter mais à quoi ? Si 38 allumettes forment 15 carrés, en retirant 6 allumettes comment procéder pour obtenir 9 carrés ? Qui fait quoi, dans la maison ? Jean Mallot sera-t-il  le prochain président des français ? A quoi servent les passions si on ne peut les dire ? Que fait cette dame dans mon manteau ? L'outrance est-elle drôle ? Etes-vous informés sur le ptz ? Etes vous chat, tigre ou chien ? Qu'est ce que le polyphème ? Connaissez-vous le jeu de triominos ? Y-a-t-il parmi les lecteurs un garçon bricoleur qui s'y connaitrait en plomberie ? Doit-on s'en remettre à l'absurde ? Etes vous jaloux ? Pour ou contre le thermalisme ? Est ce qu'on peut se battre correctement à l'intérieur d'un système qu'on dénonce ? Qui coupera la tarte ? Quel est le compte qui ne peut jamais avoir un solde créditeur ? La mémoire peut-elle se contenter du travail de l'historien ? Comment faire pour qu'on ne me pique pas  l'homme que j'aime ?  L'art nous détourne-t-il du réel ? Qui me donnera la preuve que j'existe ? Pourquoi les léopards ont-ils des tâches ? Ecrire quoi ? Etes vous candidat au coup de foudre ? Suis je plus visible qu'audible ? Si vous étiez une pomme de terre, laquelle seriez vous ? Qu'est ce qu'une corne de gatte ? Sachant  que pour écrire les numéros de pages d'un journal qui a 12 pages on utilse 15 chiffres, Combien utilise-t-on de chiffres pour écrire les numéros de pages d'un livre de 1001 pages ? Comment apprivoiser l'ennui ? Met-on un trait d'union à sens dessus dessous ? Comment faire pour faire chauffer les chapatis si l'on n'a pas de gaz ? L'ai-je assez aimé ? Pourquoi les anglo-saxons mettent-ils des majuscules partout ? Faut-il rattacher l'enfant majeur étudiant au foyer fiscal ou déduire une pension alimentaire ? Peut-on se passer du nucléaire ? Le bruit blanc véhicule-il un sens ? A partir de quel âge est-on vieux ? Le rap et le tag peuvent-ils être de l'art ? Connaissez-vous la recette du "Piof" ? Que devient mon poing lorsque ma main est ouverte ? Existe-t-il des êtres qui pensent ailleurs que sur la terre ? Les gens moqueurs sont-ils méchants ? Quelle est la différence entre l'ebe et l'ebidta ? Le dégoût est-il une forme d'attirance ? Peut-on aimer toute la vie quelqu'un qui ne vous aimera jamais ? Le néant est il toujours absolu ? Les rillettes sont-elles des fruits ou des légumes ? Doit-on revoir ses ex ? Qui sont les "vrais gens" ? Les idées chevillées au corps viennent-elles du cerveau ou du corps ? Qu'est ce qu'un transcendant satrape ? Où finit le système solaire ? Doit-on dire "je vous serai gré" ou "je vous saurai gré" ? L'épithélium 26 est-il bon pour le capiton plantaire ? La nature est-elle dégoûtante ? Faut-il obligatoirement agir pour se sentir utile ? Comment dessaler une poitrine de porc ? Que pensez vous apporter à notre société ? En quel honneur la femme pourrait-elle se prétendre l'égale de l'homme ? Aimeriez vous vivre au val d'Aoste ? Les vérités mathématiques constituent-elles le modèle de toute vérité ? Si je viens en voiture est-il possible de me garer sur la place ? Qu'est ce qu'une illusion populaire ? Pourquoi malgré toute ma bonne volonté je n'arrive pas à me téléporter ? Quelle est la valeur d'un franc en euro ? Qu'est ce qu'une question philosophique ? La cravate est-elle démodée ? Le seïsme japonais a-t-il modifié la durée du jour ? Quand vous souriez en téléphonant, vous téléphonez à qui ? Où va l'eau ? Pour ou contre la télé-médecine ? Avez-vous une démarche ? Peut-on refaire sa vie à 65 ans ? Que font-ils de notre argent ? Comment appliquer un syllogisme à la vie pratique ? Pourrait-on espérer des moments meilleurs si on ne les avait pas perdus ?  Existe-t-il une théorie générale des questions ? Oui ? Non ? Pourquoi ? What else ?

Photos : Des bestioles sur fond gris rasent les pâquerettes (hors champ ou hors-chant) quelque part (je ne sais plus où exactement) du côté de la forêt Morand, dans le 6em arrondissement de Lyon. Pas sûr que les nettoyeurs aient laissé vivre les deux castors. Seules resteront les questions. Pourquoi certains jours les fourmis ressemblent à des castors ? Pourquoi ne dit-on pas des castors plein la tête ? Etc.. Etc...

©Frb 2011.

dimanche, 05 décembre 2010

Monstres doux

On n'est pas sur terre pour pondre des livres et qu'il est difficile d'écrire sans fastes, simplement vrai, comme on vit !

BLAISE CENDRARS : extr. "Blaise Cendrars vous parle", éditions Denoël 1952. 

monde171.JPGLa vie de Blaise CENDRARS, on le sait, est un roman, vrai, et plein de mensonges, elle permet un nombre illimité de lectures, ce qui explique un bon gros tas de malentendus que CENDRARS a toujours entretenus avec une joie presque enfantine. Des grands vertiges de Ménilmuche transformés en contes africains, aux trajets coutumiers en autocars jusqu'aux voyages dans les grands trains (Transsibérien pour n'en nommer qu'un seul), CENDRARS n'a jamais cessé de prolonger l'état d'éveil. Ses grands calculs il les fait pour ceux qui ne comprennent rien aux petites comptabilités ordinaires, exemple (entres autres, encore, pour lui, fumer une cigarette équivaut au temps du trajet en bus des Batignolles à la gare Montparnasse.) De "L'or" succès incontestable /"La découverte de l'or m'a ruiné. Je ne comprends pas"/ à "Moravagine" grandiose et délirant /"nous remontions l'Orénoque sans parler"/, CENDRARS a l'énergie des remises en cause radicales, il vit dans la mémoire de ses personnages, il vit plusieurs existences à la fois, et se refusera toujours que son existence se limite à une seule et unique trajectoire.

Champignonnage. Phosphorescence. Pourriture. Vie. Vie, vie, vie, vie, vie, vie, vie, vie. Mystérieuse présence pour laquelle éclatent à heure fixe les spectacles les plus grandioses de la nature. Misère de l'impuissance humaine, comment ne pas en être épouvanté, c'était tous les jours la même chose !

Un instant entre ses dérives, nous retrouvons CENDRARS à la terrasse d'une brasserie de la Porte d'Orléans, dans la banlieue sud de Paris. Il s'apprête à revoir un monsieur qui a des allures de moine chauve,  dont "l'érotisme monomaniaque" est partout proclamé voire décrié, on l' accuse de pornographie. HENRY MILLER, en personne, droit comme un bonze, attend CENDRARS assis sur une  bonne chaise en paille. BLAISE CENDRARS, indolent, courtaud, rougeaud, et le corps porté en avant a rendez-vous avec celui qu'il surnomme le "Chinese rock bottom man", ("le chinois qui a touché le fond"). Pour MILLER, la voix de CENDRARS évoque "Le tumulte de la mer". La main tendue vers lui est chaleureuse. A peine installés, les deux hommes retrouvent leur belle complicité d'antan, entre eux, une si grande évidence, n'a pas tant besoin de se dire. Ils reprennent une conversation jadis suspendue là où elle en était. D'un continent à l'autre, ils n'ont jamais manqué de s'adresser leurs ouvrages dès leur parution, au moins pour témoigner de leur santé mentale qui est très bonne malgré un désespoir qu'ils savent l'un et l'autre incurable, mais ils ont besoin de ce réconfort mutuel pour mieux s'assurer que "les imposteurs ne méritent qu'indifférence". Leurs sujets de conversations sont inépuisables. Le tout venant est leur domaine, ils ont accès à tout. On aurait pu rêver de se métamorphoser juste un instant en papillon (style éphémère) pour voltiger d'un verre à l'autre à la table de ces deux là, afin de dérober à notre tour quelques bribes d'une conversation qui nous rendrait quelques points de vie, tant MILLER et CENDRARS sont curieux, boulimiques, stimulés par le flux verbal, la surenchère des mots, la parole enivrant, plus encore que l'alcool, tout cela monte en eux, jubile jusqu'au fou rire, ils dévident en copains et dans la bonne humeur les secrets de leur mytholologie perso, leurs récits ou projets de vagabondages. Paris, New York, la Grèce, les sentiers de Californie, les remous de toutes aventures, les trimardeurs et les routards en fugue... Autant qu'ils peuvent, ils essaient d'échapper aux accrocs, au coups bas qu'ils connaissent bien, à ces misères vécues dans cette drôle d'Amérique qu'ils ont également en commun. Ils se re-connaissent quasi jumeaux dans ces aventures sans ancrage et cherchent encore. Hors circuit tous les deux, semblables en d'autres temps, ils sont les hommes qu'ils ont été jadis pour un instant présent qui ne concède rien aux idées d'échéance, ils ont tous deux plus que la littérature, ils en connaissent le geste, les mouvements fictifs ou réels, le mode de vie risqué quand les tous les présents, les passés, leurs futurs, se conjuguent jusqu'à la confusion, jusqu'à  la création d'un nouvel état de grâce. CENDRARS glisse d'un sujet à l'autre, sans trait d'union, digresse, bifurque, puis il s'embarque par jeu dans une douce provocation, sans préambule il demande à MILLER :

"Vous devez vous faire une haute idée de Lawrence n'est ce pas ?"

Pour MILLER ça devient difficile d'être flou, d'autant que CENDRARS enchaîne très vite.

Franchement vous ne le trouvez pas un peu surfait ?

On sait que CENDRARS (sans doute pour raison d'estomac), écorna sans vergogne quelques uns de ses contemporains, dénonçant les attitudes "écrivassières", la vanité autocratique des businessmen de l'édition, il s'illumina, touchant ça et là aux plus belles icônes de son temps puis se lassa aussi rapidement de ses propres persiflages. On sait (et à plus juste titre qu'avec LAWRENCE), que CENDRARS se gaussa joliment du père ANATOLE FRANCE :

Ce vieux croquemitaine souriant.

Il refit le portrait d'une façon brève et nette, de l'intouchable PICASSO,

Ce batard de l'académisme.

Vif et définitif, l'oeil de CENDRARS voit clair, et sa verve inflammable incise comme une lame. Il s'amuse à  faire vaciller son copain MILLER, qui pour une fois, manquera de répartie. MILLER défend mal son ami  D.H LAWRENCE, auteur pourtant du torride "Lady Chatterley". Il abandonne assez vite l'idée de défendre qui que ce soit, il préfère écouter CENDRARS qui  déjà le réembarque en quelques secondes pour une autre conversation qui s'inclût tout autant dans la même, pourquoi pas ? A noter contre l'anecdote que quelques années plus tard, c'est le mot "tendresse" qui viendra naturellement à CENDRARS pour évoquer son lien avec D. H LAWRENCE. Et cette contradiction sera encore d'une grande fidèlité.

A la station Porte d'Orléans, CENDRARS précipite les adieux. MILLER retourne en Amérique. MILLER n'aura  jamais oublié l'article que CENDRARS consacra un jour à ce livre magnifique qu'est "Tropique du Capricorne", cette oeuvre charnelle jugée trop sexuelle fût interdite dès sa parution en 1939 mais CENDRARS avait déjà "reniflé" l'écriture et la pyrotechnie d'Henry MILLER ne lui était pas si étrangère :

Un régal, un livre atroce exactement le genre de livre que j'aime le plus.

A la fin de son article, CENDRARS annonçait déjà, au delà d'un enthousiasme de lecteur, de critique, une espèce d'humanité commune ou plus exactement une gémellité :

Je me devais de vous saluer mon cher Henry MILLER, car moi aussi j'ai erré, pauvre et transi dans les rues hostiles d'une grande ville à l'étranger où je ne connaissais pas âme qui vive et où j'ai écrit mon premier livre. C'était dans votre vieux New York, mais ceci est autre histoire...

  Nota 1 : Ce billet s'est largement inspiré d'un petit livre formidable promu au destin de livre de chevet qui serait par ailleurs une très chouette idée de cadeau à mettre dans les chaussures de quelqu'un qu'on aime bien (il n'y a pas que les auteurs à la mode qu'on peut commander au Père Noël). L'ouvrage a pour titre  "Pour saluer CENDRARS" (l'hommage est savoureux, le contenu très fidèle à son titre), il est signé Jérôme CAMILLY, et, pour la gourmandise, le livre est  illustré magnifiquement par Robert  DOISNEAU. Le tout est édité chez Actes Sud (1987), ce sera le coup de coeur de fin d'année de Certains jours et des jours qui suivront. 

 Nota 2 : La vignette ci-dessous est un fragment  (ou copie) d'un portrait de CENDRARS par DOISNEAU une, parmi les nombreuses photos qui illustrent ce livre, elles sont toutes admirables et parfaitement référencées.

Autres liens, (certes pas utiles, on dira donc en complément, et tout à votre guise) :

http://www.cebc-cendrars.ch/

http://www.franceculture.com/oeuvre-blaise-cendrars-la-vi...  

Plus quelques voix...

http://ubu.artmob.ca/sound/miller_henry/Miller-Henry_Thir...  

... Dont une certaine étrangement tronquée jusqu'où ? On n'en saura pas davantage ...


cendrars visage027.JPG

 

 

 

 


 

podcast

 

Remerciements à : "La revue des ressources" d'où provient ce précieux document.

 Photo : Graff mural idéal. Un seul mot pour deux monstres doux, qui referont le mur, photographié un peu partout, entre plusieurs allers retours Lyon-New York, je ne sais plus quand, je ne sais plus où. © Frb 2010.

lundi, 01 novembre 2010

November (version réaliste)

Petite balade pragmatique et mentale à travers le programme d'information continu émis par une radio (d'information continue), écoutée toutes les heures...

flaque.JPG Parapluies, actualité, Europe, avenir, manifester, les constructions navales, se positionner, les vivants, les projets, la pression, l'agriculture,  le monde, dialoguer, le reste du monde, le journaliste du "Monde", la programmation, la politique, Sarkozy, les occupations, gérer, la catastrophe, les députés, les ressortissants, le spectacle, les réseaux, la séparation des pouvoirs, les préoccupations des français, un projet d'envergure, les propositions, le dollar, le G20, la vérité, se qualifier, Brice Hortefeux, les formalités, PSG, alpha, en bas de l'échelle, les affaires, l'état, les averses, restructurer, témoignages, refroidissement, potiche, convaincre, 40% des français, renoncer, la réforme des retraites, la Jordanie, erreur, mortier, Groupama, l'amendement, les préjudices, torpiller, les impôts, Laurent Blanc, explosion, revalorisation, fiscalité, le sérieux, viser, promulguer, maussade, moratoire, constructions, la compétitivité, les Etats-Unis, les experts, un carnage, préserver l'espèce, l'humidité, la capacité, la marge, la rigueur, le chef de l'état, les syndicats, l'Irak, la grandeur de la France, les pourparlers, se repérer, Dominique de Villepin, Eurodisney, oméga 3, le scepticisme, la voiture, la qualité, croire, tennis, internet, grossesse, saisir, familles, peur, adolescents, identité, 13500 tonnes, réalité, nouveau coup dur, surplus, révélation, les finances, les mesures, les magistrats, Edouard Balladur, le financement illicite, les dommages collatéraux, le tribunal de grande instance, l'inflation, la brutalité, l'histoire, Martine Aubry, l'incitation, porter plainte, feu vert, faiblesse, F.C Barcelone, souscrire, les points communs, aéroports, emplois, globalement, les économistes, Airbus, la Birmanie, purger, Roselyne Bachelot, le gaz carbonique, se connecter, plein essor, bonus malus, les partenaires, France-Télecom, les paradis fiscaux, le prix des appartements, le chiffre d'affaire, le tourisme, une note confidentielle, sans précédent, le grand Palais, valider, animation, les prix, les dispositifs, la dépression, Opel, Peugeot, Renault, les éléveurs bovins, les journalistes, le match, fausser, l'émergence, l'engagement, le pétrole, les actifs, le schéma, La patronne du PS, l'investigation, la confiance, le modèle vertueux, les répercussions, la crise, la régulation, l'Elysée, la viande de boeuf, macro-économique, les acteurs, les protagonistes, les Nations-Unies, diffuser, les grandes puissances, la grande échelle, l'échelle mondiale, la parole, le débat, la décision, la marge de manœuvre, les plus riches, l'illégalité, 600 milliards de dollars, Mélenchon, le web, s'approprier, le CNRS, le surendettement, Michèle Alliot Marie, les ménages, les bidonvilles, les symptômes, la coupe de la ligue, la pression fiscale, le capitalisme, les sitting, les données personnelles, le libéralisme, l'aide humanitaire, l'éducation nationale, sexuel, vidéo-projection, Facebook, le seuil symbolique, François Fillon, la reprise, les conseillers, l'espace, le marché directeur, 300 emplois, la psychologie, les devises, libellés, achat, monnaie, réel, Séoul, quantitatif, ex-nihilo, entraves, les ONG, la planète, 100 milliards supplémentaires, les soldes, la banque centrale, le pouvoir d'achat, les français, Georges Frêche, recadrer, soupçonner, main basse, l'affaire Bettencourt, défense, s'attaquer, 200000 euros, scandale, performances, travail, générer, cumuler, obus, urgences, fumer, les dommages, la solidarité, la solution, le juge d'instruction, enquête, mission, trou, livres, écologie, officiellement, sur le terrain, briser des vitres, l'enseignement supérieur, Houellebecq, organisme de développement, SFR, enfermer, la force, utile, le FMI, la logique, le danger, l'Amérique, la publication, les victimes, controverses, naissances, Sarcelle, Bagdad, le 11 Novembre, Gérard Depardieu, les designers, explosions, rafales, boutiques, objets, 30 blessés, loisirs, cambriolages, ambassades, opaque, Toronto, Shangaï, Cergy Pontoise, les femmes, 1,6% seulement, divers gauche, 11° sur le nord, Bercy, la péridurale, le vent du sud, l'équipe, cinéma, médaille, tricolore, sport, canicule à Moscou, gagner, 30 à 14, réussir, sacrer, disputer, la lutte, la faim, les travaux, les associations, la loi publiée, l'impatience, Jean louis Boorlo, documentation, fauteuil, ministère, quasiment, incarnation, écroués, Obama, Palestine, parti radical, processus de paix, théâtre, reconnaissance, incident diplomatique, Jérusalem, implicitement,  délégation, Chine, les êtres humains, forfaits, Jean luc Delarue, Bouygues, les parties communes,  fréquence, assemblée, prix coûtant, réunions, honoraires, payer, focaliser, le minimum, la reprise, l'indépendance, la gestion courante, l'entretien, les archives, violer la loi, les stupéfiants, l'adéquation, le général de Gaulle, les offres, l'internet, 2010, les taxes, refuser, les lacunes, Bordeaux, Joël Collado, la rémunération, la transparence, le cadre de vie, des 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gouffres, Microsoft, 65000 km2, consulter, le moment venu, la feuille de route, statu quo, bilan, plomb.

 

MD SO SO : Box machine 
podcast

 

Photo : Une grande tour d'affaires ouvragée en plaques miroitantes se reflète dans une flaque pas ouvragée elle aussi miroitante. photographiée dans les couleurs plus ou moins argentées du premier jour de November entre Charpennes et République sur le cours Emile Z. à Villeurbanne. © Frb 2010.

vendredi, 01 octobre 2010

Nuit et jour (Part II)

Voici des cerveaux voici des coeurs
Voici des paquets sanglants
Et des larmes vaines et des cris
Des mains retournées
Voici tout le reste pêle-mêle

PHILIPPE SOUPAULT  extr. "Une heure" in "Georgia-Epitaphes-Chansons et autres poèmes", éditions poésie Gallimard, 1984.

Night and day en musique c'est possible ! si tu cliquesOCTOBER0025.JPG tout devient possible, ah mais!

Le jour brûle chaque seconde. Du haut des vieilles tours, le pied sur un téléphérique suspendu entre les nuages, des coupe-vent ensorcellent les mouvements sur les places. On regarde des campements abstraitement du sommet des collines. Toutes les étoiles de mer sont entrées dans la ville avec les ventouses de la pieuvre, des venins de serpents, des paroles gluantes s'invitent sur le petit écran, créent des objets pour la souffrance du peuple. Les merles moqueurs sifflent pavane, décomplexion, en habits d'outre tombe. Le soir m'attache à des heures lentes, au mal qu'inventa un poète médecin dans la lumière brumeuse des marécages devenus lac au fond duquel une tête dort. J'entre dans le quatrième monde trainant au cul des plumes d'indiens comme autant de bris de casseroles. J'entre dans la piscine d'une rue noire de monde, toutes les étoiles de mer rient des tubas, et mes palmes me font une démarche embarrassante. Le soir m'attache à des heures lourdes et me prive des apéritifs en plein ciel au onzième étage circulaire d'une demeure accueillante où les bambous touchent le ciel, j'y croise un ami de longtemps et ses femmes folles de plumes, acousmatisées par une grande machine à Cythère, je monte tous les étages à pieds, redoutant les pannes d'ascenseur, recolle, dans la solitude le O au E pour qu'une banalité fasse Œuvre. Je me prive de ces apéros pétillants de champagne teinté de grenadine que nous prenions à la même heure qui marquait minuit en plein jour et midi aux nocturnes d'une fête médiévale du côté de la Grosnes. Déjà s'enfuit la grâce par les volutes informes, un consumé léger de cigarettes longues. Les arômes du tabac un peu roux, virginien, le taux de nicotine et de goudrons m'effacent. Ces volutes effleurent les affiches où se courbent des silhouettes parfumées de Coco, armes de séduction massives, les phéromones de Calvin Klein, l'ylang ylang, la guerlinade aphrodisiaque devenue synthètique ; les femmes sont vêtues de velours sous lequel la peau saigne, on taguerait là, une fine entaille, pour la fragilité du nu. Le jour brûle la petite caissière de l'hyper-Rion de Vaise. Une porte claque, à peine prononcerions-nous une phrase, que l'on nous accuserait de tout. La même porte re-claque sans cesse. La caissière mange son Bromazépam en cinq minutes de pause comme autant de petits bonbons dont la saveur absente rendrait la douleur de l'agneau, par de beaux cris d'égorgements bien douce en doublure de manteau. La nuit dépose juste à côté des pyjamas à rayures en pilou, de la guêpière affriolante ; les panoplies de Tarzan,et de Jane, et des tenues de combat puissantes, des collections de sabres, les amoureux s'escrimeraient, estoc et taille, vertu martiale, chaque phase d'arme tuerait l'un et l'autre un peu plus chaque jour. Le jour suivant les voix seraient roses comme des fleurs, nous ne parlerions que de la pluie et du beau temps. Et j'irai slalomer sur les places avec une bicyclette d'enfant entre les beaux manifestants qui refusent à l'autre la démence de sacrifier leur vie à la valeur travail. La nuit brûle un à un, chaque meuble dans chaque maison. Des lits rouleaux s'enroulant sur eux mêmes se transforment en lit papillons. Quelques amants se brûlent les ailes à trop s'y attarder. Des têtes roulent tout comme au temps de la terreur et on les porte en haut d'un pique. Toutes nos vies se trouvent à louer, les plus douces à brûler ou à pendre. Le soleil décline doucement. Il y a toujours dans la journée, un moment où tout meurt. Le moment où il nous plairait de croire en tout bouleversement est davantage celui de nos fatigues, ou bien est ce le sentiment que tout disparaît quoiqu'on fasse. Une gomme au bout d'un crayon, un doigt frôlant la touche "Erase" et voici la disparition sous un ciel gris, on avance sur les vacances de la Toussaint qui bientôt refleuriront les tombes. Le soleil s'éteint trop tôt, écrasé des poumons malades d'October et d'anciennes tuberculoses de Tristan, et de son batracien


- Un crapaud ! - Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue... - Horreur ! -


Tout près d'ici les brésars font l'Icare, le vent écaille l'écorce aux branches des platanes d'un jardin public où des enfants un peu crétins râclent leur fond de culotte sur de ridicules balançoire en plastique très ergonomiques, sous l'oeil mou de parents mutés en larbins d'angelots. Ici on ressent le danger d'appartenir au monde, on lit des feuilles aux devantures de mille bureaux immobiliers, l'ulcérant sourire au gardol de l'agent du siècle 21, on ressent l'insécurité des pavillons à vendre, ces affaires à saisir à proximité des périphéries avec vue sur des raffineries en grève, et on reste songeur devant le tampon rouge qui tamponne la chose comme "Vendue". Rouge sang, toute vendue comme nous. On ressent le danger, on se prend quasi frêle à remuer ces boites où gisent de vieilles photos de parents jadis amoureux se tenant par la taille devant les tamponneuses. Le vent court dans nos cheveux, sans chapeau ça travaille, et du chapeau quand même. Si, un jour nous allions sans vélo, ce qui est bien sur inadmissible, des petit vélos noirs nous aguicheraient quand même et nous les laisserions tourner dans nos têtes noires jusqu'à la débandade. Un mécanisme infernal tout caché ferait dériver un manège et tout cela porterait encore un nom de maladie. Le jour brûle les souterrains. Un monsieur fait la sérénade à une dame dans une jonque sur le fleuve Rhône jaune et noir comme les amours de ce mal aimé de Corbière, comme la syntaxe chaotique du batracien, ce boiteux qui hurle à la lune avec 4 rimes au lieu des 2 traditionnelles. EL(e) - OA - IER 2 tercets avec rime suivie ER + 2 rimes embrassées OMBR(e) - IF. Œuvre au Œ accolé mais sans âme sŒur.

Un chant dans une nuit sans air...
La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre ...
Un chant ; comme un écho, tout vif,
Enterré, là, sous le massif...
- Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre..."


Photo : Le petit cheval blanc et le chevalier blanc, à la conquête des jours et des nuits, parcours étoilés de l'automne. Vu en fin d'après-midi du côté tonkinois de la cité de Villeurbanne au jour 1 d'October. © Frb 2010

lundi, 30 août 2010

Sur le banc de la gare de St Germain au Mont d'Or

"Si l'homme ne fermait pas les yeux, il finirait pas ne plus voir ce qui vaut la peine d'être regardé"

RENE CHAR

Si ce banc vous déplaît, la maison propose un autre modèle il suffit de cliquer sur l'imageBANC17.JPG

Sur le banc de la gare de St Germain au Mont d'Or, je me suis assise ce matin, j'y suis restée je ne sais combien d'années en espérant l'arrivée du train de 19H00. J'ai regardé tourner les heures, et j'ai pensé à tout un tas de trucs, tout un tas de machins. Sur le banc de la gare de St Germain au Mont d''Or, j'ai pensé.

Qu'on pourrait se trouver en gare de St Germain des Près et cela ne changerait pas le cours de cette histoire, j'ai pensé aux âmes simples qui partent en voyage pour la première fois avec une étiquette pendue autour du cou, j'ai pensé que dans un autre pays il devait être plus de deux heures du matin, j'ai pensé à l'air frais, à tous ces vents qui nous fouetteraient le visage avant le retour du printemps, j'ai pensé à ce néant, aux gens qui vous oublient au fond d'une salle d'attente et qui reviennent trois heures après, vous dire en souriant "pardonnez moi je vous ai oublié" alors que chacun sait qu'on ne se pardonne pas soi même mais on peut présenter des excuses. J'ai pensé aux grottes, aux falaises, à la fatigue, aux accidents, à ces vies corvéables qu'on doit fuir et refuir, à cette affreuse affaire concernant la circonférence des cercles qu'il faudrait un jour qu'on m'explique, aux ventres écaillés des carapaces énormes sur l'île de la tortue, à Saorge qu'on croyait imprenable et au sutra de l'arbre. Sur le banc de la gare, j'ai pensé que nous pourrions lire en nos âmes comme dans un abécédaire noblement illustré, j'ai pensé qu'il serait impensable d'oublier les enluminures. Sur le banc de la gare j'ai pensé.

Qu'il n'était pas désagréable d'allumer une cigarette pré-roulée en machine avec des tubes cobalt premium, j'ai pensé aux moments d'absence qui nous surprennent juste après le départ d'un train, j'ai pensé qu'ici, ça pourrait être tout aussi bien la gare de St Germain en Laye  et que ça n'aurait pas l'importance qu'on croit. Sur le banc de la gare j'ai pensé au mât de cocagne, à la dépense à la luxure. J'ai pensé aux bedaines, aux cheveux grisonnants des messieurs élégants assis sur d'autres bancs face aux kiosques ou près des manèges. Sur le banc j'ai pensé que du quai A jusqu'au quai B, de la gare de St Germain au Mont d'Or, précisément, il était impossible de trouver une correspondance pour la ville de Limoges, ni pour la ville de Liège. J'ai pensé aux anges dissipés et punis dont le diable se débarrasse en les envoyant vivre sur terre, incognito. J'ai pensé que les filles se trompent à croire toujours que n'importe quel homme est ému de sécher leurs larmes, j'ai pensé aux chemins de Katmandou, à ceux de Compostelle, au masque de Bhairava, à la conversation que j'aurais demain avec Dieu ou bien avec des champignons du type ascomycète ectomycorhizien tels le bulgaria inquinans, les truffes noires ou même les lichens pourvu qu'ils soient juste assez hallucinogènes.

Sur le banc de la gare de St Germain au Mont d'Or j'ai pensé qu'au lieu de me contenter d'être là, je pourrais penser à des trucs et à des machins sur le banc de la gare de St Germain les Arpajon cela serait plus original quoiqu'un peu loin de tout. J'ai pensé que ce n'était peut être pas normal de faire de si lointains voyages en restant assise sur un banc sans même payer sa place. Sur le banc de la gare j'ai pensé aux "maisons oniriques" qui logeraient nos souvenirs, nos secrets amoureux et nos extraversions. J'ai pensé à Sandro et Claudia seuls sur le banc d'en face, au lever du soleil. J'ai pensé que c'était idiot de ne pas oser leur faire une petite place. J'ai pensé si que la gare de St Germain au Mont d'Or était précédée ou suivie par la gare de St Germain du Puy on arriverait plus vite à Nevers, j'ai pensé que Nevers en hiver devait être aussi triste que Nevers en été. Sur le banc de la gare de St Germain au Mont D'or j'ai pensé...

Photo : Le lecteur aura bien compris qu'il s'agit véritablement du banc de la gare de St Germain au Mont d'Or (je ne vois pas pourquoi je vous mentirai) où je n'ai jamais mis les pieds. Je remercie Dame SNCF dans son immense générosité de m'avoir accordé environ deux minutes d'arrêt afin que je puisse  immortaliser cette merveille aux lignes simples et pures saisie derrière la vitre du redoutable transnabirosinien N° 16846 en provenance de Lyon, la ville. Août 2010.© Frb

mercredi, 14 juillet 2010

Papotages

L'avenir est à ceux qui n'ont pas peur du vide.

`VALERE NOVARINA

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Les horizons sont infinis. Voulez vous que je vous dise ? J'aime l'absolu, je suis née pour ça. Il me tient et j'en souffre ; ça ne m'étonne pas de vous, Jessica, ne perdez pas espoir, un jour viendra, il faut laisser du temps au temps. Nous oscillons toujours entre joie et tristesse, tu n'as pas tort, il est vrai que rien n'est simple, tout nous dépasse, tout va si vite, nous sommes peu de chose. A qui le dites vous ! "l'animal gémissait et Marianne se demandait quoi faire". Je t'interrompts un instant, ma chérie, ce que tu as à nous dire est sûrement passionnant mais nous avons des invités ce n'est pas le moment, tu raconteras ta petite histoire une autre fois. Pardon chéri. Tu es déçue ? Non, chéri, ça ne fait rien. Aimez vous Brahms, chère Ludivine ? J'aime Baudelaire, et les valses d'André Rieu. Moi aussi, j'aime Baudelaire et André Rieu comme tout le monde ! je suis comme vous, nous sommes pareils. Savez vous que je connais par coeur "Le bateau ivre" ? Oh Geoffroy ! c'est de Rimbaud ! Rimbaud, Baudelaire, Quelle importance ? Vos yeux sont deux lacs, Ludivine. Je te sers un petit canon Patrick ? C'est pas de refus, merci Bernard, dingue ce que tu ressembles à ma cousine. Vous avez bonne mine chère Sandrine ! C'est normal, je suis partie dans la Nièvre varapper, huit jours avec mon mari sur la montagne. Ah la montagne, ça vous inspire ! Figurez vous que j'ai failli écrire un bouquin sur Nietszche à la montagne. Ah bon ? Moi de même ! C'est fou ! je suis un peu fou tu sais, c'est quoi ton signe astrologique ? Je suis taureau comme Sigmund Freud et Rocco Siffredi et à part ça ? Je suis hôtesse d'accueil dans un hôtel de passe où séjourna longtemps Magritte. Et vous, le boulot ? Moi je travaille dans l'artistique, Je suis créateur professionnel. J'aurais aimé être chirurgien dentiste, pas vous ? Si, moi aussi, bien sûr ! mon métier c'est de créer des sculptures contemporaines à base de bouses de sus scrofa vittatus. Ca veut dire quoi, exactement ? Ca veut surtout, ça ne dit pas. Perte du monde ! ni plus ni moins! ma démarche est odorifique! biomasse conceptuelle, magma interstellaire, jusqu'à l'avènement d'une nanoparticule idéale. À l’échelle d'un nanomètre, sachez Geneviève, que tout objet n’est qu’un assemblage des mêmes briques élémentaires. Je ne savais pas. Qu'en pensez vous Marie Hélène ? Trop compliqué pour moi ! J'avoue que je n'ai pas tout saisi. Mieux vaut n'en rien saisir du tout, ainsi vous n'en souffrirez pas; c'est de Sacha Guitry. Ah Guitry ! Et vos loisirs ? Pendant mes RTT,  je joue du mélodica, j'ai mis des poèmes chinois en musique: Li Po, Tou Fou, façon western, la musique est un art difficile. Comme tout art, cher Maurice ! Quant à Baudelaire, oui, je confirme c'est un écrivain excellent. Et donc vous êtes Balance ? Non Taureau, Moi aussi, le hasard... Signe de la triplicité de l'air,  les balances ont le teint clair, leurs natures sont très généreuses, j'y crois! comme moi ! J'aime donner. Vous pouvez me faire passer mon manteau de fourrure ? J'en ai marre. Quel jour ça vous arrangerait monsieur Prunier ? Demain, même heure, c'est entendu ! Une coupe en brosse, tout au rasoir, je n'y manquerais pas ! je ferai pour toi n'importe quoi, à votre service, tout le plaisir est pour moi, je me tuerai pour toi, Paméla si tu me le demandais. Je note, je vous ennuie peut-être ? Vous baillez, merde ! mais non, bien au contraire, vous ne voyez pas que je m'amuse follement ! Une recrudescence de poux dans les écoles ? Mais oui, madame vous avez bien compris, de poux de poux, de poux, pou ! pou ! pouah ! pouah ! assieds toi un instant, je sens que tu fatigues. Tu me donnes le tournis, Patricia, tu te fatigues et tu nous fatigues. Que disions nous Marie-Odile ? Des poux, madame, dans nos écoles ! Et comment éradiquer cela ? En gobant des oeufs de caille, cher Jean-Guy. Je plaisante! vous n'êtes pas drôle ! pardonnez moi. Et à part ça ? Tu racontes quoi, mon brave Octave ? Ben pas grand chose j'ai revendu ma vache. Ma foi, si tu regrettes pas. Je regrette pas. Je regrette jamais rien ! je suis comme ça. Ce qui est fait n'est plus à faire ! t'as raison, ce qui est fait est fait. Ne changez pas les assiettes, Marie Agnès ! on va  les ramasser avec du pain. A quoi bon les regrets ? Racontez nous, Yvonne, votre calvaire. Il m'a quittée le jour de Noël 1976. Tu veux t'asseoire sur un coussin ? Il buvait ? Non, je suis pas très coussins. Il buvait. Il est où le tabouret ? Il est parti vivre avec un autre homme. Chantal, mets ton châle, on s'en va!  Et Gilbert ? Gilbert rien. Il est parti, mais d'où il est, il nous voit. Et vous l'aimez toujours ? Je vais aller aux Indes. Je l'aimerai toujours ! on dit "en Inde" ! Ah les Indes ! c'est tout Nietszche ! "Ainsi parlait Zarathoustra", j' adore ça, je l'ai lu dix fois. J'aime aussi beaucoup Novalis, combien de glaçon Christine ? J'aime aussi Wagner ! Y'a pas à dire quel musicien ! non pas de glaçon, C'est Wagner qui a fait la musique de la pub pour l'eau minérale Buvarex ? non, c'est Schubert, pas de glaçon s'il te plait, Amanda ! un grand monsieur, la truite, Novalis qu'est ce qu'en penses toi, Evelyne ? Oh moi tu sais, je fais de la déprime, donc je pense pas... Intrinséquement, je préfère Mozart qui est plus enjoué, il a peut être été plus loin. Plus loin que Wagner ? Ah ça jamais ! je vous demande pardon ! y'a plus loin et plus loin, vous avez raison, Rodolphe, tout est relatif, on ne peut pas comparer l'incomparable!  Voulez vous que je vous récite un poème de ma composition ? Une autre fois mademoiselle Lacroix. Comme vous voulez, monsieur Anatole. Je ne force personne. Chacun est libre. Je suis foncièrement démocrate et anti-sarkozyste. Je vous comprends, Madeleine, on le serait à moins, j'ajouterai même, vous allez dire que c'est une banalité, qu'on peut être heureux sans. pas du tout, c'est certain ! on ne va pas se mentir, c'est loin d'être une banalité ! si je comprends bien, vous êtes une sorte d'anarchiste post modern ? Je suis un vrai anarchiste. Il faut bien se rebeller un petit peu, mais je préfère dire "utopiste du futur". Disons que je me situe dans une marge utopique futuriste. Un peu à la Ché Guévara ? Oui, c'est tout à fait ça. Regarde moi bien, Rolande, tu ne remarques rien ? Une marge qui tient la page. C'est cela, Maryvonne ! T'as fait coupé ta frange ? Le bonheur se vit nu, Ludivine, vous me réservez la prochaine danse ? Ma frange exactement ! embrassez moi Geoffroy ! et j'ai fait friser devant, t'en dis quoi ? C'est pas heureux, la frange revient, comme les pantalons taille haute. A tout âge. Ceinturé sous les bras. La raie de côté. Beaucoup trop compliqué pour moi. Tout âge a ses plaisir, n'est ce pas, Yvette ? Après tout, pourquoi pas ? Annie, Jean-Pierre, vous nous quittez déjà ? C'est qu'on n'est pas d'ici. Quel dommage ! et rouler de nuit en Renault 1000, ce n'est pas évident. J'en conviens, rentrez bien ! surtout soyez prudents. Merci pour tout. Non, non de rien. Je vous aime Ludivine. Est ce que vous avez lu le dernier Pascal Onfray, Philippe ? Formidable, fantastique, Je l'ai lu sur un chameau, en voyage au Maroc, avec le comité d'entreprise. Quelle marrade ! T'aurais vu la gueule de Jouvenot, Mais il s'appelle Michel. Vu l'heure qu'il est, Pascal ou Michel c'est pareil. Moi aussi. Je vous aime Geoffroy. Au point où on en est, t'as raison, c'est pareil, on s'en fout ! on se fout de tout. On va tout péter, on est libre. Mais tu as encore bu, mon poussin ! Je crois que je vais adopter la frange. La raie de côté, Clothilde, raie au milieu ça rajeunit. A quoi pensez vous Marie-Ange ? A rien. Je te jure que non, Bibiche j'ai bu que du Fanta. Et Ludivine, elle pense à quoi ? Au temps qui passe, Geoffroy, qui jamais ne revient... Vous êtes une mélancolique ? Oui ! la mélancolie hurle en moi. Que de souvenirs nous hantent ! sitôt faits, sitôt pfuittt! Le temps ne sert à rien, j'en suis sûre. Je vous sers une petite infusion, Marie-ange ? Pour digérer la langoustine. Oui, bonne idée vous avez quoi comme parfums? J'ai nuits tranquilles, saveurs des îles, draînage lymphatique arôme papaye, ou bien des feuilles de grabatelle de mon jardin. Grabatelle ? Je veux bien essayer, je ne connais pas ! C'est quoi exactement ? Une plante bioaquatique issue d'un phyloplancton mexicain de série 44 qui a un petit goût de cocaïne et qui posséde des vertus érotiques. Puis je vous poser une question Casimir ? Je vous en prie, si je peux vous renseigner tout le plaisir sera pour moi. Qu'y a t-il juste avant la mort ? Sans doute, le retour à l'enfance... Excellent ! je vous rejoins ! On n'oublie jamais son enfance et tout nous y renvoie. A qui le dites vous Philippe ? A vous Suzanne, et dans le blanc des yeux, sur la tête de ma femme, je vous jure, des tourments de nos existences l'enfance est le pignon, de tout. Vous voulez dire le pivot ? Non, Suzanne, le pignon, et j'insiste particulièrement sur le mot pignon.

 

SERGE CHARLES PENNEQUIN :Je suis pas

podcast

 

Son : Merci infiniment à Serge Charles Pennequin pour son "incrédible" performance sonore et surtout à Silence Radio qui a généreusement offert la pastille

Image : En dernière minute, notre grande amie Michèle Pambrun  est arrivée à l'improviste (à vélo bien sûr), avec sur son porte-bagage un autre Pennequin, celui-ci s'appelle Charles, nous rajoutons donc deux assiettes, il a amené le plat de résistance, on va remuer tout ça à la louche, (merci Chimèle !)

http://www.youtube.com/watch?v=D8mVfw5DjJw&feature=pl...

Nota : Pour le lecteur non-averti qui tomberait aujourd'hui dans le hasard du billet, depuis le 14/07 de patientes recherches ont été effectuées par les agents de certains jours (qui ont parfois des grandes oreilles), et se sont étonnés (autant que moi-même) que Serge Pennequin ait en tous points la même voix et la même écriture que Charles Pennequin. Il me paraît quand même important de rendre à César, et au plus vite, de corriger. Nous sommes en mesure d'affirmer aujourd'hui sans l'ombre d'un doute que les deux ne font qu'un, il y aura eu probablement coquille sous gravillon du côté de nos liens, (le module sonore étant livré sous le nom de Serge) tout autant que dans nos connaissances, (autant pour moi), j'ignorais tout des performances sonores et donc tout, du timbre de voix de Charles Pennequin, (ce qui est un comble!) mais comme c'est grâce à "Silence Radio" et à Michèle Pambrun que nous avons plus réellement (on va le dire comme ça) découvert Charles Pennequin, on va oublier Serge, tant pis pour lui, tant mieux pour Charles, j'espère que ce dernier acceptera nos plates excuses, que je tiens lui présenter avec un air penaud, (mais pas badin:) quoique je crois qu'il a bien mieux à faire, par ailleurs, que de venir lire ce petit machin, enfin bon. Je présente également mes excuses auprès de mes lecteurs chéris pour cette épouvantable impardonnable erreur, qui, concernant Charles Pennequin, ne risque pas de se reproduire.

Photo : Des pissenlits par la racine (de la langue ?) et puis un mur qui nous la coupe, quelquepart si seulement je me souvenais où ? De retour d'une soirée très hype, très Cuire et très Caluire pas loin de Croix Rousse (qui a des bobos partout). Juillet 2010.© Frb.

lundi, 12 juillet 2010

Des fourmis plein la tête (part 2)

A propos de quelques questions recueillies au hasard dans les livres et dans les magazines...

Pour consulter la part 3 des fourmis plein la tête vous pouvez cliquer sur l'imageIMfourmis19BB.jpg.

Sommes nous certains ou non d'une réalité matérielle extérieure ? Le gaullisme a-t-il encore un avenir ? Manies tu bien ta souris ? Qui est Gaëtan Mouche ? Qu'est ce qu'un amortissement dégressif ? Suis je responsable d'autrui ? Où se jette la Meuse ? La croyance est-elle une faiblesse d'esprit ? Faut-il brûler Anna Uméni ? Le forex est-il rentable ? Le futur existe-t-il déjà ? Pour ou contre les abrasifs ? Faut-il avoir peur des astéroïdes ? Qui occupe le poste 4 ? De combien faut-il réduire le temps de cuisson entre un four traditionnel et un four à chaleur pulsée ? Que pensent les hommes des femmes qui couchent le premier soir ? La pataphysique est-elle une science ? Peut-on vivre plusieurs vies en une journée ? Lorsqu'il n'y a plus rien à faire que faites vous ? L'anxiété est-elle une maladie ? Pourquoi attendre demain ? Est ce que beaucoup remercier n'est pas encore une façon de demander ? L'arme est-elle l'ennemie de son maître ? Comment connaître le périmètre d'un triangle équilatéral qui est dans un hexagone de 4cm de coté avec la propriété de Thalés ? A qui se confier ? Qu'est ce que la rancune ? Quelle est la date précise de la foire de la petite angevine à Beaupréau ? L'asthénosphère est-elle respirable ? Peut-on comparer le cerveau de certaines personnes à un grenier ? Quelle est la limite de l'amour ? Quelle mer baigne la France à l'ouest ? Qu'est ce qu'une galerie marchande conceptuelle ? Un homme peut-il faire l'amour plusieurs fois par jour après cinquante ans ? Comment procéder pour que mon hamster doré puisse faire de la roue sans renverser la cage ? Qui êtes vous pour me parler sur ce ton ? Etes vous achluophobe ? Ou se trouve la sonde lambda ? Pour combien je vous en mets ? L'âme est-elle la meilleure partie de nous même ? Où trouver des épingles à chignon vintage ? La sobriété des dirigeants sera-t-elle un critère pour retenir les prochains lauréats de notre trophée ? Seriez vous prêt à manger des insectes s'ils étaient bien cuisinés ? Qu'y a t-il donc de changé à ma situation ? Peut-on aimer quelqu'un qui est toujours absent ? Est ce qu'on peut habiter le temps ? Avez vous fait la vaisselle ? Pourrais je me faire tatouer la Joconde grandeur nature sur le visage ? Qu'est ce que l'immaturité affective ? Dans une usine de futons, puis-je être sûre de passer à côté d'un lit sans ciment ? Désirez vous un petit apéritif avant que nous passions à table ? Qu'est ce qu'un trésor de sapience ? Peut-on apprendre à un vieux singe à faire d'autres grimaces ? Sommes nous faits l'un pour l'autre ? Que voulez vous dire exactement par "faire des tranches" ? Tout être humain a t-il obligatoirement besoin de tendresse ? Le passé est il comme de la poussière ? Où trouver du parchemin végétal ? Doit-on punir les gens qui n'aiment pas le travail ? Notre conscience existe-t-elle avant d'arriver dans un corps ? Mes oies pondent dans la mare que faire ? Quelqu'un pourrait il venir m'aider à installer mes étagères ? Savez vous bien mentir ? Pourquoi avez vous fait la vaisselle ? Que représente pour vous le chiffre 476 ? Qui sont les vrais fous ? Le nouveau passeport biométrique est-il acceptable ? Quarante mille est ce assez ? D'où provient le fait qu'un robinet, ouvert à moyenne pression, est bruyant ou silencieux ? Ce qui est inséparable peut-il rester longtemps séparé ? Peut-on penser sans image ? Peut-on s'aimer sans se comprendre ? Qui façonne les objets ? Pourquoi l'arbre ne pourrait-il pas s'appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? L'écrivain a t-il la langue chargée ? Sommes nous nécessaires ? Peut-on faire une oeuvre avec un os de sèche ? Quand avez vous fait la vaisselle pour la dernière fois ? Comment casser la logique dualiste ? Les années lumière seront elles nos meilleures années ? Le pire est-il caché ? Lorsqu'un système est totalement désordonné, a-t-il atteint son maximum d'entropie ? Comment se retrouver ? Le bonheur se vit-il nu ? L'inconscient est-il infini ? Suis je plusieurs ? A qui appartiens tu ? A quelle heure dois-je faire sonner le réveil ? Qui décide ? De quoi parlions nous ? Vous pouvez répéter la question ? Plaît il ?...

(A SUIVRE...)

Photo : Des bestioles sur fond bleu rasent les murs du côté de la rue D'anvers pas très loin de l'excellente Galerie Roger Tator, dans le 7em arrondissement de Lyon, photographiés en Juin 2010.© Frb.

mardi, 08 juin 2010

Une semaine de catas (thema Part IV)

Beaucoup de gens, peu d'idées, et comment faire pour nous différencier les uns des autres ?


MILAN KUNDERA, "L'immortalité", Editions Gallimard 1993.


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Jeudi.


Petit déjeuner. Cuisson. Ustensiles de cuisine. Aide culinaire. Soin du linge. Entretien des sols. Confort de la maison. Beauté femme. Beauté homme. Bien être. Famille. Lave linge. Sèche linge. Lave vaisselle Micro-onde. Four encastrable. Cuisinière. Plaque de cuisson. Hotte. Réfrigérateur. Congélateur. Cave à vin. Barbecue. Woody Camping Gaz. Clavier musical. Disney Princesses. Portes de service. Batterie à partir de 54,50 € du 31 mai au 10 juillet offre exceptionnelle 20 % sur les échappements et catalyseurs. Auvents. Fenêtres de toit. Fenêtres et portefenêtres. Films pour vitrage. Moustiquaires. Portes d'entrée. Maillots de bain. Portes de garage. Raccords pour fenêtres de toit. Robe tunique rayée + ceinture fille du 6 au 14 ans jusqu'à - 30 % depuis 6,99 €. Stores de terrasse. Stores pour fenêtres de toit. Vérandas. Volets. Motif en strass. Plaquette de strass. Kits et accessoires. Autres sous-vêtements. Alarmes autonomes. Mini-alarmes. Soutien gorges. minceur. Cylindres de serrure. Entrebailleurs. Portes blindées. Serrures. Serrures multipoints. Targettes et petits verrous. Verrous. Vidéosurveillance. Lambris et revêtements décoratifs. Parquets. Planchers. Séjour gourmand. Slips. Strings. Boxers. Mini souris optique filaire Compact 500. Maillot 1 pièce "Aventure". Robe "esprit" fille du 2 au 11 ans. Lot de 4 sets de table bicolores. Salon et Salle à Manger. Nappe. Linge de table. Affiches et posters. Antiquités. Sabots. Sandales. Espadrilles cuir. Fournitures. Photographie. Reproductions. Oreiller ergonomique anti acariens. mules Birkenstock au dessus synthétique. Cache-sommier à nouettes et poches, super déco en toile 80% coton, 20% polyester, décliné dans des coloris très tendance. Pantacourt toile stretch.Yaourtière automatique. Tondeuse Bikini Femme Fatale hot 111E. Parasol chauffant à gaz. Sèche-cheveux "Shinetherapy" D444. Barbecue gaz australien 2 brûleurs. Écharpe polaire (3 coloris, bien chaude et toute douce). Le string dentelle et tulle plumetis 75% polyamide, 14% élasthanne, 11% coton. Table de cuisson gaz FGL641IT. Store enrouleur concept easy (facile à poser). Ceinture électrostimulation pour homme Flex. Tunique version imprimée ou version unie (La tunique... on aime son côté bucolique ! jersey 100 % viscose). Mini cave à vin de mise en température. Slip fantaisie en maille confort et douceur. Bande cache-sommier en jersey traité anti-acariens. Cravate pure soie longueur 150 cm. Chapiteau de réception, long. 8 m. Kit beauté des pieds. Protège-matelas molleton stretch. Téléphone répondeur. Sèche-cheveux Salon Dry Pro AC lite HP. Drap de bain 500 g/m², 3 coloris. Socquettes bambou lot de 2 paires, coloris assortis. Coupe-bordure à lame. Mocassins style joggers. Support pour accessoires d'entretien. Armoire triple pour salle de bain. Maillot replica coupe du Monde de foot 2010. Casquette 35 % laine. Piscine autoportante diamètre 3,05 m. Rehausse en pin massif. Escarpins petit talon découpes fantaisie. Machine à pain. Table octogonale pliante eucalyptus. Culotte minceur. Pantacourt paréo boule en voile pur coton, entrejambe 62 cm. Matelas gonflable compact et léger. Collants spécial fatigue 40 deniers. Rasoir Arcitec Serie 1000 RQ1085. Store bateau tamisant petite largeur. Baskets joggers aspect froissé. Débardeur fines bretelles. Poubelle en métal 2 modèles, 2 coloris. String tulle et dentelle. Mini lave vaisselle. Dérouleur 3 en 1. Porte-balais. Mini-étagère extensible. Legging stretch chiné longueur chevilles. Bain de soleil à roulettes. Panier porte-bûches en saule tressé grisé. Crochets sans clou ni vis. (lot de 2.). Poubelle à ouverture automatique. Toutes les bonnes affaires...

 

Catalogue.


http://fr.calameo.com/read/000230544f6cb5deaac63


Photo : La mer (et autres produits dérivés). Lyon. Juin 2010. © Frb.

mardi, 01 juin 2010

Des fourmis plein la tête (part 3)

A propos de quelques questions recueillies au hasard dans les livres et dans les magazines...

Pour accéder aux fourmis plein la tête (part 2) vous pouvez cliquer sur l'imagefourmis.JPG

Qui détient les tuyaux ? Pourquoi mon boucher est il blond ? Tout se négocie-t-il ? Trois cent euros pour quoi faire ? A qui dois-je donner cette clef ? Pourquoi ne pas tout acheter en gros ? Qui change les lampes ? Rien n'est-il jamais fait ? Doit-on équiper tous les éboueurs d'un passe-partout ? Qu'y a t-il de l'autre côté du pont ? Comment les oiseaux font ils leur nid ? Qui occupe le poste 3 ? Les larmes ont elles un sexe ? Le désespoir est-il une forme supérieure de la critique ? Pierre Corneille était-il un vieux beau ? Pourquoi la femme pleure t-elle plus souvent que l'homme ? Qu'est ce qu'un rythme circadien ? Est ce que les animaux ont le droit de nous humilier ? Pourquoi choisir la reprise plutôt que la création d'entreprise ? Qui garde le chat ? La révolution n'est-elle plus qu'un souvenir ? Peut-on repenser la violence ? Pourquoi les badges ? Doit-on interdire le bouche à oreille ? Où va la ligne 6 ? Qu'est ce que la magie nouvelle ? Qui n'a pas un jour rêvé de profiter des avantages de la solitude tout en disposant à tout moment d'un important réseau d'amis ?  en est-on ? Comment ne pas citer Baudelaire ? Combien y a t-il de façons de parler ? Qui peut être sûr de sa valeur ? Se sentir malade ou en bonne santé peut-il être indépendant de l'opinion du médecin ? Tir à l'arc, où s'inscrire ? D'où viennent les sensations ? Est il nécessaire d'opposer l'être et l'étant ? Comment se retrouve t-on là où on ne voulait pas aller ? Avec quoi peser le pour et le contre ? Comment se faire aider ? L'amour est-il la réponse ? Où se trouve le talon d'Achille ? Pourquoi chercher autrui ? Quelle robe mettre cet été ? Qui a laissé la porte ouverte ? Où trouver la meilleure vanille ? L'artiste est il utile à la société ? Quelle place occupe-t-on ? Suis-je à la hauteur ? A quoi les cinq sens nous servent-ils ? Qui jette les dés ? Quelle route faut il prendre pour aller à Arnay-le-Duc ? Pourquoi est-ce déjà le matin ? Y-a-t-il une ville plus agréable qu'Avallon ? Peut-on boire du champagne dans des verres en plastique ?  Quels candidats pour 2012 ? Pourquoi ne pas compliquer les choses ? Le suprématisme est-il démodé ? Quand l'animal rêve, (s'il rêve), a-t-il un inconscient ? Est-ce qu'une faute de jeunesse suffit à gâter toute une vie ? Qu'est-ce qu'un chanteur à voix quadruple ? Pourquoi devrions nous tenir compte de ce que les lecteurs peuvent comprendre ? Où vont toutes ces voitures ? Veux tu qu'on se promène ? Que signifie le verbe "habiter" ? La narration est-elle une forme artisanale de la communication ? Comment pardonner ? Que faut-il entendre par "réticulée" ?  L'hospitalité prouve-t-elle quelque chose ? La première impression est-elle la bonne ? Qui réparera la tondeuse à gazon ? pourquoi la réalité qui s'offre à nos sens n'est -elle pas autrement ? Y a-t-il en nous des espaces vides ? Prendrez vous un dessert ? Qu'est ce que la loyauté ? Que faire quand on a le temps ? Où se trouve la forêt de Zil ? Sommes nous de la même espèce ? Faut-il avoir peur des plantes carnivores ? Comment n'être lié à rien ? Va-t-on rentrer à pieds ou en voiture ? Le futur est-il poussiereux ? Peut-on demander une preuve plus éclatante pour démontrer la connexité absolue de l'âme et du cerveau que celle que nous fournit le scalpel de l'anatomiste ? Le désespoir est il assis sur un banc ?  Qui avance ? Qui recule ? Où va t-on ?

(A SUIVRE...)

Photo: Lascaux revival ou tout comme. Des fourmis plein le mur photographiées rue D'Anvers dans le 7em arrondissement de Lyon, en Juin 2010

© Frb 2010

mercredi, 26 août 2009

Battre la campagne (1)

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Cet argotisme est certainement une corruption de battre la campane (campana) battre la cloche. En effet, "les sonneurs ne s'entendent plus parler quand ils sonnent les cloches à toutes volées".
Cette expression aura passé du propre au figuré pour désigner un homme étourdi, ou égaré (?) ne sachant plus ce qu'il dit. Peut-être l'expression étourdi n'a-t-elle pas d'autre origine. Peut-être un vent étourdi aura tant battu les brésars, que les feuilles ne s'entendant plus bruisser, sont tombées dans un traquenard ?

Cela dit si vous n'aimez pas battre la campagne pourquoi ne pas rouler du gris et battre le pavé ICI ?

Photo : Au jardin juste après l'orage. Quelques feuilles d'automne égarées sur un sol d'été. Reste à savoir si le gris bleu traquenard mangera la minorité ocre ? Réponse dans quelques mois. Nabirosina, Août 2009.© Frb