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samedi, 14 août 2010

Crève-coeur

Ah ! jusqu'à ce que la nature soit bien bonne, - Moi je veux vivre monotone.

JULES LAFORGUE, extr. "Complainte d'un certain dimanche" in "Complaintes" (1885).

La musique est toujours dans les fleurs, il suffit de cliquer sur l'imagehortensia.JPG...

Le besoin de beauté nous aura transformés en monstres chagrinés. Nous agitons nos parchemins dans la brume, petits pieds, petites têtes, le flou de l'écrivain, les volutes du poète, une cuillère pour Verlaine, une cuillère pour Virgile. Nous sommes très bucoliques dans nos chemises à fleurs avec nos pâleurs émouvantes, ce léger rose qui monte aux joues quand certains mots sont prononcés devant nous, des mots comme "toison", "écume", "harangue" ou les vers du vieux Paul : "Quand les feuilles éparses tremblent commencent à fuir". C'est la fin de l'été. Cette nuit l'orage a tout cassé. Il n'y a plus de jardin. Le domaine est en ruine et je pleure à genoux sur les cendres de mon chien. C'est la fin de l'été, le commencement de rien.

Photo : L'hortensia (du brocanteur de mon village), un peu rompu par un orage de fin d'été. (pas le brocanteur, l'hortensia !). Photo prise le lendemain. Nabirosina. Août 2010. © Frb.

jeudi, 12 août 2010

La mort en ce jardin

L'idée de faire une peinture ou une sculpture de la chose telle que je la vois ne m'effleure plus. C'est comprendre pourquoi ça rate, que je veux.

GIACOMETTI

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Aujourd'hui est un jour de tristesse et de découragement. Les pavots de Californie sont morts. Les pétales sont jolis au milieu de la cour. Comme quoi la mort peut être assez jolie, parfois.

Photo: Eschscholzia (ou Pavot de Californie). Nabirosina. Août 2010. © Frb.

mercredi, 11 août 2010

Des pierres et des Hommes

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Tel est le titre choisi pour l’exposition d’été 2010 aux Écuries de Saint-Hugues, organisée par le Centre d’Études Clunisiennes et le Musée d’Art et d’Archéologie de Cluny qui présentent des chefs d’oeuvre méconnus du grand public. Ce titre n’a pas été choisi au hasard, en effet, cette exposition qui s'intitule précisément :

“Des Pierres et des Hommes, la sculpture civile clunisoise XIe-XIVe siècle”

ne se contente pas d’être une exposition de plus sur le patrimoine clunisois, mais elle met particulièrement l’accent sur le travail des artisans du Moyen-Âge qui, à Cluny, ont légué des trésors de sculptures fascinants. Si vous passez dans cette région une halte à Cluny d'une journée, (je crois même qu'il en faut plusieurs), vaut bien le déplacement, pour cette exposition précisément et beaucoup d'autres évènements qui offrent des joyaux rarissimes exposés en l'occasion de Cluny 2010, en l'honneur du 11em centenaire de la fondation de l'abbaye de Cluny, (pour rappel, l'abbaye de Cluny a été  fondée en 910 par le Duc d'Aquitaine, Cluny ayant été la ville symbolique du renouveau monastique en Occident et un centre intellectuel de première importance au Moyen-Âge classique) cela vous donnera une petite idée très sommaire de la grande claque qu'on se prend et qui ressemble à s'y méprendre à un somptueux voyage dans le temps. On revient ébloui. On rêve d'y retourner. L'exposition "Des pierres et des hommes ... " dure jusqu'au 26 Septembre 2010, elle est tout simplement extraordinaire. Vous trouverez tous les renseignements nécessaires à la découverte juste ci-dessous :

http://www.despierresetdeshommes.fr/

Nota : Je tiens à remercier Jean Luc Maréchal (membre du centre d'études clunisiennes) qui a su nous guider à travers l'exposition, et raconter avec  talent et une érudition jamais ennuyeuse l'histoire de cette sculpture civile clunisoise. J.L. Maréchal propose en plus de récits historiques, illustrés par de très belles pièces et d'impressionnants documents (aux écuries St Hugues), une balade dans la ville pour retrouver in situ les pièces vues dans l'exposition (ou les imaginer) cette balade dure trois heures voire un peu plus et le temps passe encore trop vite. Merci à mes amis, Corinne et Jacques Loron et à MMe A. Genette, d'avoir pu chaleureusement m'accueillir, me guider également dans cette ville et de m'avoir invitée à visiter plus confidentiellement, certains intérieurs de maisons datant du Moyen âge jusqu'à la renaissance que, peut- être je vous montrerai ici un jour. A préciser que J.L Maréchal, C. Loron et leurs acolytes ont déjà proposé et proposeront encore des visites très originales et autres manifestations autour de l'architecture civile clunisoise, sous le noms de "Secrets des maisons" juste pour le plaisir je vous cite quelques unes des déclinaisons passées et à venir : "Secrets d'escaliers", "Secrets des rues", "Secrets des ombres"... Tout autre renseignement et documentation est à découvrir ci dessous:

http://www.cluny-tourisme.com/index.php?aid=659

Photo :  Exposition "Des pierres et des Hommes" : tête de femme gothique (provenance inconnue), XIIIem siècle. photographiée aux écuries de St Hugues à Cluny en Août 2010. © Frb

mardi, 10 août 2010

Le minuscule

Au pied du mur. Une falaise de craie, une paroi droite. La route stoppé là, au pied.
Des jours.
La paroi reste. On devient plus léger.
A force, le mur ne surprend plus.
On se dit qu'il fallait bien s'attendre à quelque chose comme ça.

ANTOINE EMAZ in "Caisse claire", éditions Points Seuil, 2007.

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L'âme atteinte, trop soudainement peut-être, au pied du mur, nous prend et nous sommes sidérés par les beautés anciennes. Il faudrait boire la pluie, il faudrait vivre sous la neige pour ne pas s'affamer, s'ensorceller de songes broutant le diamant en ces noces où l'image d'une trempe rituelle ne peut tout à fait s'effacer. La brutalité vient, après le dit de l'aime, une de la pire espèce, qui pousse à reculer, celle qui croit tout donner et reprend tout, prend l'aise, construit des bétaillères pour celles du genre de haine. La maladresse insiste jamais ne disparaît. On ne s'amende plus, l'avenir se délite peu à peu, à présent, plus vite que le passé. On porte la mort en bouquet façon dandy, rose ou pourpre. Fièrement, on se démet. Et les oeillets fanés dans les vases romantiques, n'inspirent plus le moindre regret. Après avoir chéri on s'étend tête froide sur la pierre polie des carrelages. Le son est celui de mille cloches briquées comme des casserole en cuivre qui résonnent en façade. Nous serons exhibés demain ou en Septembre.... Qu'il est doux de verser l'amour fou, ou la haine sous les yeux des indifférents ! fièrement on se pavane. On tire presque gloire de ses peines. Lamento affligeant déguisé en pure joie. Il suffirait pourtant, qu'un doux hasard, du genre humain lève le voile, et nous révèle inconsolables, cela serait moins désolant. On aimerait ce hasard. On plongerait à nouveau. On goûterait l'ornement, le velours, les emphases, celles qui visent plus haut, plus loin que l'insatiable. On se réchaufferait. On inviterait la lune, les étoiles dans les chambres. Elles nous lécheraient les pieds. Un jour, l'offense par accident, à nouveau viendrait nous reprendre. On serait consommé. On reconvoquerait les fantômes et puis on les rassemblerait tous sous la même chair exactement au même endroit. Eternel recommencement...

Photo : Visage humain candide ou effaré. Sculpture civile clunisoise, vue en façade d'une ancienne riche demeure. Cluny. Août 2010. © Frb

dimanche, 08 août 2010

Pays perdu puis retrouvé

Profonde solitude
je bouge mon ombre
histoire de voir


(HOSAÏ)

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Les oiseaux volent bas, annoncent des pluies de fin d'été. Des silhouettes dérobent le soleil, visent les fleurs des champs, les exhibent, puis les plantent dans la mare d'à côté. Ainsi vont lentement les jours, pluies et soleils sur les chemins, un peu de vent dans les prés, des choses mille fois décrites mais pas exactement telles qu'elles peuvent nous saisir. Les silhouettes déambulent cherchent l'ogre aux charmes de ces lieux, la guivre maléfique, un cri d'animal brut, et la louange soufflée que le verbe exécute. Il n'y a plus de boudoirs et plus de vestibules, plus de miroirs sans tain, ni de portes dérobées. L'être humain dans l'air vif, approuve cet état nul, à peine, mais suffisant, et puis, la vacuité toujours éblouissante et encore la forêt qui veille sur les vies antérieures qui n'ont pas été enterrées. Un remuement obscur agite une terre fangeuse, le crapaud aux marais attend son vrai baiser et l'on voit quelquefois passer des promeneurs de retour d'une journée de marche, transfigurés par une clairière. Il faut bien vénérer quelquechose. Ils vont nus pieds, se piquent, sucent la sève des pins, picorent la myrtille qui roule entre leurs doigts violets. Le jour est mûr enfin, le vent fait tourner la girouette d'un clocher de village caché du côté de la Grosne revenue du Mont St Rigaud (qu'on surnomme aussi "toit du monde Rhône"). Il y a des chemins de pélerinage reliant Cluny à St Jacques de Compostelle. Et des érudits en sandales émus devant des chapiteaux datant du XIIem siècle où des monstres à corps d'homme et têtes d'animaux administrent des châtiments (on ne se lassera jamais d'admirer le plus beau d'entre tous "le châtiment du bavard", qui jalonne le pan nabirosinais de certains jours et j'espère vous ramener peut-être bientôt cette image). C'est ainsi que tout nous revient, peu importe la ligne d'arrivée. Que le sort nous épargne les grandes destinations ! les confluents, les termes. Qu'on nous laisse aux chemins, et même à la croisée. C'est ici que la vie commence tout au bord d'un ruisseau qui n'a jamais porté de nom, dans la forêt de Montrouan, près du château, ou dans un champ brumeux à l'aube. Et il faut réapprendre plusieurs fois une seule chose. Terre ou nuages, ce qu'il y a de plus personnel en nous est au dehors, jusqu'à ce que notre esprit rencontre celui des animaux et les imite. On se souvient que les grands ascètes de Syrie broutaient. Dans leur culte et pour vaincre le désert, ils broutaient comme des vaches.

Photo : Nabirosina (Allégorie) : "Un point où le réel et l'imaginaire deviendraient indiscernables...".Vue imprenable. Là bas. Août 2010. © Frb

vendredi, 06 août 2010

Par une grande innocence ...

Le silence est l'élément dans lequel se forment les grandes choses, pour qu'enfin elles puissent émerger, parfaites et majestueuses, à la lumière de la vie qu'elles vont dominer.

MAURICE MAETERLINCK, "Le trésor des humbles", éditions Mercure de France, Paris 1896

La musique est dans les ombrages. Pour l'écouter vous pouvez cliquer sur l'imageforêt.JPG.

Dans un monde de rudesse l'amour pourrait être presque doux. L'amour est tout, si malmené parfois, en s'éclipsant il se révèle mais cela est encore trop simple ou bien trop archaïque, qu'on ne peut si clairement en exposer la thèse et dénouer les fils qui trament les intrigues tant celles-ci se jouent de la coïncidence et du charme des opposés laissant l'homme et la femme impuissants face à leur destin. Nous sommes en 1892, Maurice MAETERLINCK crée "Pelléas et Mélisande", une histoire magnifique mise en musique avec raffinement, par le compositeur Claude DEBUSSY. Le récit reste fidèle, au livret de Maurice MAETERLINCK, c'est une transposition de l'histoire de "Tristan et Yseult, (ou le drame éternel et classique de deux jeunes gens qui, passionnément épris l'un de l'autre, voient la réalisation de leur amour empêchée par la présence d'un vieux mari jaloux et violent, leur amour avéré impossible, ne pourra s'accomplir que dans la mort). Claude DEBUSSY bien qu'employant toutes les ressources du leitmotiv, ne mena pas sa composition de la même façon que WAGNER, il dira à propos de son opéra en 5 actes et 19 tableaux :

"J'ai voulu que l'action ne s'arrêtât jamais, qu'elle fût continue, ininterrompue. La mélodie est antilyrique. Elle est impuissante à traduire la mobilité des âmes et de la vie. Je n'ai jamais consenti à ce que ma musique brusquât ou retardât, par suite d'exigences techniques, le mouvement des sentiments et des passions de mes personnages. Elle s'efface dès qu'il convient qu'elle leur laisse l'entière liberté de leurs gestes, de leurs cris, de leur joie ou de leur douleur."

L'intrigue, nous la résumerons très succintement ainsi : Lors d’une partie de chasse, Golaud, prince du royaume d’Allemonde, se perd dans la forêt et rencontre au bord d’une fontaine une petite fille en pleurs désolée d’une mort déjà annoncée. Golaud la prend pour femme et la ramène au royaume d’Allemonde, sans connaître rien de son passé. Pelléas, demi-frère de Golaud, ne tarde pas à succomber au charme de la douce Mélisande et les deux jeunes gens s’avouent mutuellement leur amour. Golaud les surprend et, sous l’emprise d’une jalousie délirante, surgit par derrière un arbre et, "parce que c’est l’usage", frappe de son épée Pelléas qui tombe près de la fontaine, tandis que Mélisande s'enfuit légèrement blessée. Elle donnera naissance à une petite fille dont le destin s’annoncera tragique. "Vous ne savez pas ce que c'est que l'âme", soupire le vieux roi Arkel, aïeul de Golaud, au chevet de Mélisande. C’est pendant ce discours que Mélisande meurt discrètement. Le vieillard se lamente :"Je n’ai rien vu… Je n’ai rien entendu… Si vite, si vite… Tout d’un coup… Elle s’en va sans rien dire". En profonde détresse, les personnages se taisent ou s’expriment dans des paroles floues ou obscures. "Je ne sais pas ce que je dis" avouera Mélisande. Ces êtres au destin incertain semblent se mouvoir dans un ailleurs, imperceptiblement inscrit en ce monde. Ils n’agissent pas, au contraire ils sont agis et subissent leur sort en silence. Peu de choses sont dites tout n'est que suggéré...

"La parole est du temps, le silence de l'éternité. Il ne faut pas croire que la parole serve jamais aux communications véritables entre les êtres. Les lèvres ou la langue peuvent représenter l'âme de la même manière qu'un chiffre ou un numéro d'ordre représente une peinture de Memlinck, par exemple, mais dès que nous avons vraiment quelque chose à nous dire, nous sommes obligés de nous taire ; et si, dans ces moments, nous résistons aux ordres invisibles et pressants du silence, nous avons fait une perte éternelle que les plus grands trésors de la sagesse humaine ne pourront réparer, car nous avons perdu l'occasion d'écouter une autre âme et de donner un instant d'existence à la nôtre ; et il y a bien des vies où de telles occasions ne se présentent pas deux fois… 
Nous ne parlons qu'aux heures où nous ne vivons pas, dans les moments où nous ne voulons pas apercevoir nos frères et où nous nous sentons à une grande distance de la réalité. Et dès que nous parlons, quelque chose nous prévient que des portes divines se ferment quelque part. Aussi sommes-nous très avares du silence, et les plus imprudents d'entre nous ne se taisent pas avec le premier venu. L'instinct des vérités surhumaines que nous possédons tous nous avertit qu'il est dangereux de se taire avec quelqu'un que l'on désire ne pas connaître ou que l'on n'aime point ; car les paroles passent entre les hommes, mais le silence, s'il a eu un moment l'occasion d'être actif, ne s'efface jamais, et la vie véritable, et la seule qui laisse quelque trace, n'est faite que de silence. Souvenez-vous ici, dans ce silence auquel il faut avoir recours encore, afin que lui-même s'explique par lui-même ; et s'il vous est donné de descendre un instant en votre âme jusqu'aux profondeurs habitées par les anges, ce qu'avant tout vous vous rappellerez d'un être aimé profondément, ce n'est les paroles qu'il a dites, ou les gestes qu'il a faits, mais les silences que vous avez vécus ensemble ; car c'est la qualité de ces silences qui seule a révélé la qualité de votre amour et de vos âmes. 
Je ne m'approche ici que du silence actif, car il y a un silence passif qui n'est que le reflet du sommeil, de la mort ou de l'inexistence. C'est le silence qui dort ; et tandis qu'il sommeille, il est moins redoutable encore que la parole ; mais une circonstance inattendue peut l'éveiller soudain, et alors c'est son frère, le grand silence actif, qui s'intronise. Soyez en garde. Deux âmes vont s'atteindre, les parois vont céder, des digues vont se rompre, et la vie ordinaire va faire place à une vie où tout devient très grave, où tout est sans défense, où plus rien n'ose rire, où plus rien n'obéit, où plus rien ne s'oublie … Et c'est parce qu'aucun de nous n'ignore cette sombre puissance et ses jeux dangereux que nous avons une peur si profonde du silence. Nous supportons à la rigueur le silence isolé, notre propre silence : mais le silence de plusieurs, le silence multiplié, et surtout le silence d'une foule est un fardeau surnaturel dont les âmes les plus fortes redoutent le poids inexplicable. Nous usons une grande partie de notre vie à rechercher les lieux où le silence ne règne pas. Dès que deux ou trois hommes se rencontrent, ils ne songent qu'à bannir l'invisible ennemi, car combien d'amitiés ordinaires n'ont d'autres fondements que la haine du silence ? Et si, malgré tous les efforts, il réussit à se glisser entre des êtres assemblés, ces êtres tourneront la tête avec inquiétude, du côté solennel des choses que l'on n'aperçoit pas, et puis ils s'en iront bientôt, cédant la place à l'inconnu, et ils s'éviteront à l'avenir, parce qu'ils craignent que la lutte séculaire ne devienne vaine une fois de plus, et que l'un d'eux ne soit de ceux, peut-être, qui ouvrent en secret la porte à l'adversaire."
(Maurice MAETERLINCK, extr: "Le Trésor des humbles", Mercure de France, Paris, 1896 )

Photo : Ceci n'est pas la forêt de "Pelléas et Mélisande" mais celle du beau et très puissant Marquis de Monrouan, prince des ombres qui vont aux mondes invisibles. Ici même est "ailleurs", cachant mille secrets, hélas, l'histoire serait assez sublime, et j'aurais bien plaisir à vous la raconter, si la vieille épouse du Marquis (une créature méchante) n'était pas si jalouse ... Or je tiens à la vie, tout autant qu'à son ombre et je vous prie, chers lecteurs, de ne rien divulguer, sinon il arriverait un grand malheur. Nabirosina. Ma forêt. Août 2010. © Frb.

lundi, 02 août 2010

Monts et merveilles

Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes.

LA ROCHEFOUCAULT, Max. 38

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A la fin du XIIIe siècle, les "monts" symbolisaient une grande quantité de choses, au Moyen-Âge, on disait, "promettre les monts et les vaux" (c'est-à-dire les vallées), à ne surtout pas confondre avec les "démons", même si les légendes du Moyen-Âge évoquent souvent "les démons et merveilles". Dès le XVe siècle on utilisait l'expression "conter maux et merveilles" pour raconter des histoires fabuleuses". L'expression s'est ensuite transformée au XVIe siècle en "promettre monts et merveilles". Il s'agit donc de promettre des choses précieuses en grande quantité, choses mirifiques et dans un sens plus figuré : promettre plus qu'on ne peut tenir. Au cours du temps, on a dit aussi "promettre la lune", "chiens et oiseaux", "plus de beurre que de pain"... Mais revenons à cette expression "monts et merveilles" dont l'origine n'est pas anecdotique ; aucun conquérant n'a jamais promis à ses troupes de merveilleux royaumes au-delà des monts, comme le fit le général carthaginois Hannibal, qui fit espérer à ses soldats, du haut des Alpes, la possession de Rome. Un peu plus tard, François Rabelais utilisera "conter monts et merveilles", tandis qu'au XVIIIe siècle, on parlera de "monts d'or" pour évoquer soit des avantages très importants soit des richesses considérables. Dans la suite des temps, par un goût pour la répétition, typique de l'ancien français, l'image a été oubliée et les merveilles ont pris la place des vaux, renforçant ainsi le sens du mot mont, au lieu de le compléter comme précédemment. L'ancien français adorait ces couples de mots, de sonorités voisines et de sens proches. Curieusement, beaucoup nous sont parvenus: bel et bien, sain et sauf, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, tout feu tout flamme... On retrouve chez J.J. Rousseau des "merveilles" plus fidèles à la panse rabelaisienne (ça c'est moi qui rajoute). Les "merveilles" sont des rubans de pâte cuits dans le beurre : "La collation fut composée d'échaudés, de merveilles", (cf La nouvelle Héloïse). Ainsi pourrions nous glisser doucement et pour appâter le gourmand lui promettre bien finement "Veaux et merveilles"... Mais cela est une autre histoire cachée entre les terres du Nabirosina et les monts de Genève et je n'en risquerais pas la publication sans m'en aller goûter moi même les merveilles décrites par Rousseau. Quant aux veaux je vous les promets, selon la formule consacrée du poète Auguste Vermeault : "Promettre veaux émerveille". Enfin bon...

Photo : Promenade au bord de l'étang des clefs, (merveille !) et, plus loin, St cyr (mont !) culminant à 771 mètres d'altitude, ce qui nous donne le plus haut sommet de la Bourgogne du sud, où par temps clair, on peut voir les cimes des neiges du blanc (mont) et des Alpes, le Forez, l'Autunois, le Morvan, le Beaujolais et le Mâconnais (Monts), et l'entrée de la cave en croisée d'ogive (Monts et Merveilles !) du poète, (poite ? pouêt ?) Hozan Kebo. Nabirosina. Août 2010.© Frb

dimanche, 01 août 2010

Poisons

Ma commère, il faut vous purger
Avec quatre grains d'ellébore.

JEAN DE LA FONTAINE "Le lièvre et la tortue"

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Il y avait l'inouï à portée, le sable sur les dunes, les arbres et la beauté, la transformation pure biffée sur un trait d'ombres. Il y avait la douleur présente et la douceur passée, les tortures à venir, des gens dans des musées s'étonnant d'art absurde devant des têtes réduites baignant dans du formol. Il y avait mille choses, des guillotines, des fouets et des chaises électriques, des autocars pleins à craquer d'artistes venus des grandes villes pour piquer le jus de la forêt. Il y avait l'exil, la peur des lendemains, il y avait ta mine de plomb au milieu d'un grand pré qui me faisait manger des digitales pourpres. Il y avait cinq pétales soudés. Inclinée vers le sol, une corolle bordée de blanc de couleur rose foncée parsemée à l'intérieur de petites taches sombres, il y avait des capsules de fruits mûrs et poilus, des pétioles, des sessiles, au dessus de nos têtes il y avait des insectes qui butinaient des particules de pollen, et nous piquaient les mains. Il y avait Marie Madeleine Dreux D'Aubray dite Marquise de Brinvilliers, ou bien "Marquise des ombres" vivant à l'époque de la fronde, violée par un domestique à l'âge de sept ans, devenue "joli brin" qui dansait entre les massifs avec un air d'innocence émouvant. Il y avait Godin de Sainte Croix et l'empoisonneur Exili. Les jardins, l'alchimie, l'arsenic. Il y avait le charme des vénéneuses, l'aconit, la cigüe, l'if, et ses petits fruits ronds comme des myrtilles qui n'ont pas mauvais goût. Il y avait l'herbe du diable, les poisons végétaux, tous les alcaloïdes. Il y avait ma tête souriant au milieu d'un grand pré, couronnée de lauriers roses que tu cueillais pour moi exprès afin de varier les plaisirs. Il y avait des portiques, des pergolas, des balançoires et encore ces vieux fruits arrivés à maturité qui se glissaient tels des reptiles entre les murailles presque en ruine. Il y avait des peines capitales, d'arbitraires exécutions par la grâce des "consolantes" ou la disgrâce des mêmes vireuses solanacées. Il y avait des onguents magiques, des philtres d'amour, le breuvage des Sabbats qui invitait à "voir le Diable". Il y avait l'héllébore blanc ancien poison de flêche. Il y avait la rose de Noël, et La liane-réglisse du Jequirity avec ses jolies graines rouges vifs marquées d'une drôle de tache noire à la base. Il y avait des fièvres intolérables venues de petits arbres de la forêt humide. Il y avait les nuances du savant Paracelse qui remisait l'ordre du monde :

"La dose seule fait qu'une chose n'est pas un poison"


SUN RA : "Angels and demons at play"
podcast



Photo : Melle Laronce posant pour certains jours dans son habit de plante méchante. Mais méfions nous des imitations. Testée pour vous, elle griffe et elle s'accroche mais ne délivre aucun poison (sinon la mûre, encore faut-il, que les plus benêts s'y laissent prendre...), Nabirosina. Dernier jour de Juillet 2010. © Frb

vendredi, 30 juillet 2010

Doux de la feuille (Part I)

Premiers pas...

Si vous voulez connaître le second épisode, vous pouvez cliquer sur l'image

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-  Je vous raccompagne  ?

-  ohhhh ! je...

(A SUIVRE...)

Si vous voulez accéder directement à la fin de l'histoire cliquez ci-dessous, (âmes sensibles s'abstenir)...

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/09/30/el...

...Avec toutes les conséquences que ça suppose :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/08/14/mo...

Pendant ce temps là, à quelques mètres de là :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/08/14/po...

Photo : Feuilles folâtres surprises en flagrant-délit (par les paparazzi du Nabirosina) dans le bois nommé "Clôt Bôteret", juste derrière chez moi. Là bas. Juillet 2010. ©Frb.

mercredi, 28 juillet 2010

Dead souls

L'idée d'inspiration, si l'on se tient à cette image naïve d'un souffle étranger, ou d'une âme toute puissante, substituée, tout à coup pour un temps à la nôtre, peut suffire à la mythologie ordinaire des choses de l'esprit. Presque tous les poètes s'en contentent. Bien plutôt, ils n'en veulent point souffrir d'autre. Mais je ne puis arriver à comprendre que l'on ne cherche pas à descendre dans soi-même le plus profondément qu'il soit possible.

PAUL VALERY : extrait d'une lettre écrite en 1918, publiée dans la revue "Le Capitole", en 1926 (La pléiade, I, p. 1654).

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Les serments nous dévident. Au soleil, nous disparaissons. Incapables de choisir entre le bien et le mal, nous prenons dans l'épreuve le lot de faux plaisirs, l'enrobons du contentement des sots. Nous sommes calmes, avenants, marchons les bras chargés de fleurs, des choses nous illuminent, nous les nommons, leur donnons vie, par mégarde elles nous sont reprises. On les emporte au loin. Au loin est un lieu impossible, déjà l'imposture nous fait autres. Les regrets s'éternisent. Des passagers descendent, d'autres montent. Le cochet fouette des chevaux blancs. Le carosse a des airs de train de marchandises ou de charrette à bras portée par quelques monstres. Qui se douterait que ce beau véhicule aura déjà servi, toujours à l'identique ? Des tas de gens tous identiques, absorbés par l'azur auront traversé ce même lieu tous, indifféremment et s'y seront perdus à convoiter l'âme promise, jusqu'au mal le plus vif, au mouvement brut, des bris de là, tout au bord d'un sentier, entre les pierres sculptées, le calcaire d'une église au tympan martellé, dentelle d'apocalypse et de Christ adoré.

Le paysage nous prend et déchire nos chemises. Les oracles prédisent des temps à venir périlleux, ensuite, peut-être éblouissants. Ce serait tout comme à l'origine. Un endroit féerique né d'un péché puissant. A terre gît l'écorce éclatée d'un arbre centenaire, une sève figée, blanche et terne, de belle opacité, un point ultrasensible au centre d'un sillon qui semble se fermer à vue d'oeil, en s'approchant, on sait qu'il s'ouvre sur des mondes. Alceste qui s'y connaît, dit que les arbres ne meurent pas. Il faut les tuer, pour qu'ils tombent. S'il l'on écoute on peut entendre une plainte en écho. Un chant, des turpitudes attendrissent les dunes. Rares sont ceux qui le savent. Quelque chose cède à l'embarras, plus fort que toute vélléité d'accéder aux limites. On a beau croire que la douceur s'annule comme rien, au milieu de tout ça, l'humain chute, et cette chute fait encore peine à voir, on le regarde s'agripper à la haie du chemin, la tête noire comme un mûron: rumex, rumicis, ruberraspberry, blackberry, cloudberry, dewberry, salmonberry, nagoonberry, thimbleberry, jusqu'à l'explosion des fruits rouges. Les lèvres imitant le baiser, lèchant le jus sombre, et le suc. Si délectables, enfin.

Rien ne dissipe le muet battement qui ravive la nuit. Les chants de ces rapaces aux yeux frontaux existent bien à l'écart du monde.

"Leur attitude au sage enseigne / Qu'il faut en ce monde qu'il craigne / Le tumulte et le mouvement;" (1)

Leurs cris semblent montrer la figure souveraine, le chemin des grandes terres, et du soleil couchant. Toute crainte terrestre s'en trouve remuée, mais rien jamais ne peut si aisément se rompre. Nous accueillons la vanité et nous cachons ce vierge, ce muet en nous même, qui nous plie, nous allonge sur un fil, et lie les univers les uns aux autres, un seul ressort si mystérieux qu'on ne sait déjouer. L'effroi succède aux tumultes, aux mouvements, les aveux magnifiques se taisent.

Tout était lumineux, et tout nous enchantait. Nos pavanes ne sont plus que bredouillements de gêne. Nous cherchons l'absolu ou l'oubli ou les deux et la nuit nous pleurons. La nuit ça continue, ne viennent que subterfuges, et les vains substituts. Quand l'heure est dépassée, on se rentre en citrouille. Toutes ces grâces enfantines n'en finissent plus de nous hanter et ces folles entreprises, tours de main, tour de cour, et ce rire de l'humain, noyant dans l'excès d'encre, les belles exhumées. Toutes ces grâces vont échues en petites notes éparses, pages blanches, cahiers reliés de cuir, ratures, effets de style à découvrir sous la lame du coupe-papier, tous ces ratés monumentaux dont on voudrait faire oeuvre ; tous ces paradis personnels, solitaires, déjà déchus. La main n'atteindra pas le coeur de la forêt. Et les songes inouis, trop criants, finiront par nous rendre sourds.

Nous dormions innocents sur un lit de bleuets. Mais par la main du diable, la création nourrit aussi les ânes, singe la sève et l'arbre. Les ardentes couleurs de nos petits succès, nous font maintenant pâlir de honte : ronds de jambes, jus de framboise, à tu à toi, je mute en rimes qu'on fait moisir confinées, mains absurdes caressant les pistils soyeux, hymen à déchirer dans un joli fourré, bouches en cul de poule, trous de guingois, le mucus libère ses toxines, des hiboux perroquets nous recouvrent de plumes, on prend des airs échevelés, concupiscence, excès. Voici l'éternité. L'ombrage est sans limite et les réveils sont durs. Pourquoi se réveiller ?

 

 

Nota : (1) ces vers sont extrait du poème de Charles Baudelaire : "Les hiboux".

Photo : Ma forêt en Nabirosina. Juillet 2010. Frb©

jeudi, 22 juillet 2010

Mille et unième note...

Rien que la joie, les sortilèges et une immense confiance optimiste, rien que les données immédiates de la sensiblité. Rien que l'art de prendre son temps"

KAREL TEIGE : extr. Liquidation de l'art", éditions Allia 2009.

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Pour fêter le 1000 et le 1, et liquider, (si faire se peut). J'ai prévu une petite sauterie au jardin avec quelques rafraîchissements, qui ne sont pas de ma composition...

Crème de cassis, bibine, blanc, chopine, pinard, piquette, vinasse, gnôle, fillette, communard, Clairette de die, vin bourru, Mâcon, vin de goutte, vin de Moravie, vin cuit, Bordeaux, jaja, Bourgogne, vin de paille, vin de palme, vin de pays, vin doux, vin mousseux, vin de table, Bergerac, vin liquoreux, vin muté, bière brune, Cervoise, Gueuze, ginger beer, Guinness, kriek, lambic, bière ambrée, Blanche de Bruges, saké, stout, brune, pot, Chimay, Kro, bière d'épinette, bière de Munich, bière de luxe, bière de nourrice, bière de sapinette, bière de table, bière forte, bière rousse, pastis, anis, ouzo, saké, Absinthe, Arak, Suze, Armagnac, Cognac, mezcal, Pineau des Charentes, Bénédictine, vodka, génépi, whisky, Amaretto, Gin, Floc de Gascogne, vins cuits, Calva, Zythogale. Cherry brandy, Champagne !

Bellini ou Opéra Venise = (Champagne,+ purée de pêche fraîche), Bloody Mary = (Vodka + jus de tomate + épices + jus de citron), Margarita = (Tequila, triple sec, jus de citron), Tequila sunrise = (Tequila + jus d'orange+ sirop de grenadine, Cuba libre= (Rhum, cola + jus de citron + sucre de cannes), Mojito = (Rhum blanc + jus de citron vert + sucre roux + feuille de menthe fraîche + eau gazeuse, Caïpirinha = (Cachaça + sucre roux + citron vert + glace pilée), Piña colada = (Rhum blanc + jus d'ananas + lait ou crème de coco, Kir = Bourgogne blanc aligoté + crème de cassis de Dijon ou autres crèmes (framboise, myrtille), Americano = (Campari, vermouth rouge italien (ex. Martini, Cinzano), soda Martini ou Dry Martini Californie = (5 doses de gin + 1 dose de vermouth blanc sec + une olive verte ou zeste de citron). Cocktail flambé, Cocktail Molotov,(vodka + bière + grenadine) + feu d'artifice au jardin. (Voir ici).

Nota : Si vous passez par Lyon, ou si vous y vivez, la bonne adresse (les yeux fermés) pour déguster le meilleur Mojito (en musique et quelle musique !) se trouve au "Mondrian" (ex Vin § ko), avec terrasse idéale sous les arbres, je l'ai déjà écrit quelque part sur ce blog et je le répète sans aucune réserve, c'est un endroit que j'aime, en tout, autant pour l'esprit que pour l'accueil qui sont hors du commun. Le Mondrian, donc, bar restaurant repris et (re)crée par l'artiste cuisinier Michel Piet, (et ses acolytes), se trouve au 1, quai Claude-Bernard dans le 7em arrondissement de Lyon (tél : 04 37 65 09 71), à deux pas de la Galerie Roger Tator, autres excellents...

Sinon, vous pouvez rester chez vous, assis sur une chaise et puis boire un verre d'eau, mais c'est pas le même humour.

http://www.youtube.com/watch?v=W13ZrrgKQIs

Photo : La bonne chanson à suivre dans la vitrine du marchand de vin, liqueurs et spiritueux de la Grande Rue de la Croix-Rousse, photographiée au début de l'été 2010 à Lyon. © Frb.

mardi, 20 juillet 2010

Procrastination

Chaque homme trouve au fond de ses réveils tous les désordres du temps, réduits à la médiocre échelle d'une inquiétude privée.

PAUL NIZAN

Si vous voulez voir la mer, vous pouvez cliquer sur l'image.tout quitter.JPG

Si peu de choses me retiennent. Je pourrais tout quitter... Demain.


SONGS:OHIA /"Body burned away"

podcast


Photo : Le désespoir est assis sur un banc et il ne s'appelle pas Bébert (ou bien est il debout derrière le banc ?). Tout un été à procrastiner face au kiosque à fleurs, sans une fleur à se mettre sous la dent. La vacance dans toute sa splendeur, photographiée place Liautey ou Morand à Lyon au début de l'été 2010.© Frb.

dimanche, 18 juillet 2010

Rubans

Le train de nouveau le veau spectacle de la tour du beau je reste sur le banc qu'importe le veau le beau le journal ce qui va suivre il fait froid j'attends parle plus haut des coeurs et des feux roulent dans ma bouche en marche et des petits enfants dans le sang [est ce l'ange ? Je parle de celui qui s'approche] courons plus vite encore toujours partout nous resterons entre des fenêtres noires.

TRISTAN TZARA, extr. "Vingt-cinq poèmes" achevé d'imprimer en 1918 chez J. Heuberger pour la Collection Dada, Zurich, Zeltweg 83.

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La glace a pris le pouls du coeur des frondes. La forêt maculée de sang et peuplée d’exploiteurs d'enfants est sauvée par ce point qui mène à la caverne où l'autre, un transhumant, trace des lignes sans cesse. Dans sa main un fusain, dans l’autre une palette, il sème des pigments bleus où mûrissent des hommes à tête de chiens, de veaux. Il chrome les parterres d’éclipses et de comètes, renverse toutes les encres pour camoufler l'îlot qu'on dit de rêve sur lequel s'inviteront un jour des créatures d’un autre temps, peut-être. Aux veines capiteuses des peintures, s’emmêlent le délié fin des lianes, les coquillages et leur poison. On effleure des bambous haut de plus de vingt mètres. On ne rembourse rien. On ne revient jamais. Le voyage est gratuit pour chaque volontaire. On le couche dans l'herbe, on le nourrit de baies. On l’emmène dans les mondes où il vivait naguère, lécher les gouttes de rosée sous les draps qui sèchent au soleil, embaumés des étreintes, des voluptés d’hier... Vanilles, préciosités, notes d'ambre, aldhéhydes. La rivière est couleur de menthe acidulée. On le trempe, on le baigne. A ces ébauches molles se mêle un joug épais comme celui d’une plaie fondue sur l’épiderme. L'être vain se refait. On le peint sur la pierre. Et les corps n’y résistent pas. Ils perdent leur substance, roulent dans l'avalanche. Déconstruits enfin, purs, on effacera la trame de tout leur mouvement, la mémoire et les charmes. On anéantira définitivement le mystère. On fera retomber ce pan. Sur la ligne où va le courant, un autre vient, trace des lignes sans cesse. Dans sa main un fusain, dans l'autre une palette. Il chrome les parterres d'éclipses et de comètes, puis sculpte des squelettes dans les plis de ces pierres qui revivent enfin, gorgées de sel et d'eau. L'aubaine s'acquitte bien, jouxtant les fausses plinthes. Ce ruban dès demain s'enroulera sur lui même.

Photo : Petite complainte de mon obscurité (la complainte de Tristan est un petit peu plus grande) ou crucifixion (?) en presqu'île, entre la Tupin et la Ferrandière. Ex quartiers chauds devenus chouïa sibériens. Graff bleu sauvage, ou peut-être sacrifié anonyme dessiné à l'arrache, entre les nuits, le jour. Photographié au début de l'été 2010 à Lyon. © Frb.

vendredi, 16 juillet 2010

Le prestige de la mort

Des fleurs pour Patrice Moullet (frère de Luc) :

http://www.patricemoullet-alpes.com/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_Moullet

Et puis encore des fleurs pour Luc Moullet (frère de Patrice et cinéaste admirable vivement recommandé par la maison) :

http://www.telerama.fr/cinema/luc-moullet-j-aime-la-manie...

http://www.cahiersducinema.com/article983.html

http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.ph...

Sans oublier, une belle couronne (de fleurs) pour la chanteuse (qui est plutôt actrice)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Claire_Bouanich

mercredi, 14 juillet 2010

Papotages

L'avenir est à ceux qui n'ont pas peur du vide.

`VALERE NOVARINA

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Les horizons sont infinis. Voulez vous que je vous dise ? J'aime l'absolu, je suis née pour ça. Il me tient et j'en souffre ; ça ne m'étonne pas de vous, Jessica, ne perdez pas espoir, un jour viendra, il faut laisser du temps au temps. Nous oscillons toujours entre joie et tristesse, tu n'as pas tort, il est vrai que rien n'est simple, tout nous dépasse, tout va si vite, nous sommes peu de chose. A qui le dites vous ! "l'animal gémissait et Marianne se demandait quoi faire". Je t'interrompts un instant, ma chérie, ce que tu as à nous dire est sûrement passionnant mais nous avons des invités ce n'est pas le moment, tu raconteras ta petite histoire une autre fois. Pardon chéri. Tu es déçue ? Non, chéri, ça ne fait rien. Aimez vous Brahms, chère Ludivine ? J'aime Baudelaire, et les valses d'André Rieu. Moi aussi, j'aime Baudelaire et André Rieu comme tout le monde ! je suis comme vous, nous sommes pareils. Savez vous que je connais par coeur "Le bateau ivre" ? Oh Geoffroy ! c'est de Rimbaud ! Rimbaud, Baudelaire, Quelle importance ? Vos yeux sont deux lacs, Ludivine. Je te sers un petit canon Patrick ? C'est pas de refus, merci Bernard, dingue ce que tu ressembles à ma cousine. Vous avez bonne mine chère Sandrine ! C'est normal, je suis partie dans la Nièvre varapper, huit jours avec mon mari sur la montagne. Ah la montagne, ça vous inspire ! Figurez vous que j'ai failli écrire un bouquin sur Nietszche à la montagne. Ah bon ? Moi de même ! C'est fou ! je suis un peu fou tu sais, c'est quoi ton signe astrologique ? Je suis taureau comme Sigmund Freud et Rocco Siffredi et à part ça ? Je suis hôtesse d'accueil dans un hôtel de passe où séjourna longtemps Magritte. Et vous, le boulot ? Moi je travaille dans l'artistique, Je suis créateur professionnel. J'aurais aimé être chirurgien dentiste, pas vous ? Si, moi aussi, bien sûr ! mon métier c'est de créer des sculptures contemporaines à base de bouses de sus scrofa vittatus. Ca veut dire quoi, exactement ? Ca veut surtout, ça ne dit pas. Perte du monde ! ni plus ni moins! ma démarche est odorifique! biomasse conceptuelle, magma interstellaire, jusqu'à l'avènement d'une nanoparticule idéale. À l’échelle d'un nanomètre, sachez Geneviève, que tout objet n’est qu’un assemblage des mêmes briques élémentaires. Je ne savais pas. Qu'en pensez vous Marie Hélène ? Trop compliqué pour moi ! J'avoue que je n'ai pas tout saisi. Mieux vaut n'en rien saisir du tout, ainsi vous n'en souffrirez pas; c'est de Sacha Guitry. Ah Guitry ! Et vos loisirs ? Pendant mes RTT,  je joue du mélodica, j'ai mis des poèmes chinois en musique: Li Po, Tou Fou, façon western, la musique est un art difficile. Comme tout art, cher Maurice ! Quant à Baudelaire, oui, je confirme c'est un écrivain excellent. Et donc vous êtes Balance ? Non Taureau, Moi aussi, le hasard... Signe de la triplicité de l'air,  les balances ont le teint clair, leurs natures sont très généreuses, j'y crois! comme moi ! J'aime donner. Vous pouvez me faire passer mon manteau de fourrure ? J'en ai marre. Quel jour ça vous arrangerait monsieur Prunier ? Demain, même heure, c'est entendu ! Une coupe en brosse, tout au rasoir, je n'y manquerais pas ! je ferai pour toi n'importe quoi, à votre service, tout le plaisir est pour moi, je me tuerai pour toi, Paméla si tu me le demandais. Je note, je vous ennuie peut-être ? Vous baillez, merde ! mais non, bien au contraire, vous ne voyez pas que je m'amuse follement ! Une recrudescence de poux dans les écoles ? Mais oui, madame vous avez bien compris, de poux de poux, de poux, pou ! pou ! pouah ! pouah ! assieds toi un instant, je sens que tu fatigues. Tu me donnes le tournis, Patricia, tu te fatigues et tu nous fatigues. Que disions nous Marie-Odile ? Des poux, madame, dans nos écoles ! Et comment éradiquer cela ? En gobant des oeufs de caille, cher Jean-Guy. Je plaisante! vous n'êtes pas drôle ! pardonnez moi. Et à part ça ? Tu racontes quoi, mon brave Octave ? Ben pas grand chose j'ai revendu ma vache. Ma foi, si tu regrettes pas. Je regrette pas. Je regrette jamais rien ! je suis comme ça. Ce qui est fait n'est plus à faire ! t'as raison, ce qui est fait est fait. Ne changez pas les assiettes, Marie Agnès ! on va  les ramasser avec du pain. A quoi bon les regrets ? Racontez nous, Yvonne, votre calvaire. Il m'a quittée le jour de Noël 1976. Tu veux t'asseoire sur un coussin ? Il buvait ? Non, je suis pas très coussins. Il buvait. Il est où le tabouret ? Il est parti vivre avec un autre homme. Chantal, mets ton châle, on s'en va!  Et Gilbert ? Gilbert rien. Il est parti, mais d'où il est, il nous voit. Et vous l'aimez toujours ? Je vais aller aux Indes. Je l'aimerai toujours ! on dit "en Inde" ! Ah les Indes ! c'est tout Nietszche ! "Ainsi parlait Zarathoustra", j' adore ça, je l'ai lu dix fois. J'aime aussi beaucoup Novalis, combien de glaçon Christine ? J'aime aussi Wagner ! Y'a pas à dire quel musicien ! non pas de glaçon, C'est Wagner qui a fait la musique de la pub pour l'eau minérale Buvarex ? non, c'est Schubert, pas de glaçon s'il te plait, Amanda ! un grand monsieur, la truite, Novalis qu'est ce qu'en penses toi, Evelyne ? Oh moi tu sais, je fais de la déprime, donc je pense pas... Intrinséquement, je préfère Mozart qui est plus enjoué, il a peut être été plus loin. Plus loin que Wagner ? Ah ça jamais ! je vous demande pardon ! y'a plus loin et plus loin, vous avez raison, Rodolphe, tout est relatif, on ne peut pas comparer l'incomparable!  Voulez vous que je vous récite un poème de ma composition ? Une autre fois mademoiselle Lacroix. Comme vous voulez, monsieur Anatole. Je ne force personne. Chacun est libre. Je suis foncièrement démocrate et anti-sarkozyste. Je vous comprends, Madeleine, on le serait à moins, j'ajouterai même, vous allez dire que c'est une banalité, qu'on peut être heureux sans. pas du tout, c'est certain ! on ne va pas se mentir, c'est loin d'être une banalité ! si je comprends bien, vous êtes une sorte d'anarchiste post modern ? Je suis un vrai anarchiste. Il faut bien se rebeller un petit peu, mais je préfère dire "utopiste du futur". Disons que je me situe dans une marge utopique futuriste. Un peu à la Ché Guévara ? Oui, c'est tout à fait ça. Regarde moi bien, Rolande, tu ne remarques rien ? Une marge qui tient la page. C'est cela, Maryvonne ! T'as fait coupé ta frange ? Le bonheur se vit nu, Ludivine, vous me réservez la prochaine danse ? Ma frange exactement ! embrassez moi Geoffroy ! et j'ai fait friser devant, t'en dis quoi ? C'est pas heureux, la frange revient, comme les pantalons taille haute. A tout âge. Ceinturé sous les bras. La raie de côté. Beaucoup trop compliqué pour moi. Tout âge a ses plaisir, n'est ce pas, Yvette ? Après tout, pourquoi pas ? Annie, Jean-Pierre, vous nous quittez déjà ? C'est qu'on n'est pas d'ici. Quel dommage ! et rouler de nuit en Renault 1000, ce n'est pas évident. J'en conviens, rentrez bien ! surtout soyez prudents. Merci pour tout. Non, non de rien. Je vous aime Ludivine. Est ce que vous avez lu le dernier Pascal Onfray, Philippe ? Formidable, fantastique, Je l'ai lu sur un chameau, en voyage au Maroc, avec le comité d'entreprise. Quelle marrade ! T'aurais vu la gueule de Jouvenot, Mais il s'appelle Michel. Vu l'heure qu'il est, Pascal ou Michel c'est pareil. Moi aussi. Je vous aime Geoffroy. Au point où on en est, t'as raison, c'est pareil, on s'en fout ! on se fout de tout. On va tout péter, on est libre. Mais tu as encore bu, mon poussin ! Je crois que je vais adopter la frange. La raie de côté, Clothilde, raie au milieu ça rajeunit. A quoi pensez vous Marie-Ange ? A rien. Je te jure que non, Bibiche j'ai bu que du Fanta. Et Ludivine, elle pense à quoi ? Au temps qui passe, Geoffroy, qui jamais ne revient... Vous êtes une mélancolique ? Oui ! la mélancolie hurle en moi. Que de souvenirs nous hantent ! sitôt faits, sitôt pfuittt! Le temps ne sert à rien, j'en suis sûre. Je vous sers une petite infusion, Marie-ange ? Pour digérer la langoustine. Oui, bonne idée vous avez quoi comme parfums? J'ai nuits tranquilles, saveurs des îles, draînage lymphatique arôme papaye, ou bien des feuilles de grabatelle de mon jardin. Grabatelle ? Je veux bien essayer, je ne connais pas ! C'est quoi exactement ? Une plante bioaquatique issue d'un phyloplancton mexicain de série 44 qui a un petit goût de cocaïne et qui posséde des vertus érotiques. Puis je vous poser une question Casimir ? Je vous en prie, si je peux vous renseigner tout le plaisir sera pour moi. Qu'y a t-il juste avant la mort ? Sans doute, le retour à l'enfance... Excellent ! je vous rejoins ! On n'oublie jamais son enfance et tout nous y renvoie. A qui le dites vous Philippe ? A vous Suzanne, et dans le blanc des yeux, sur la tête de ma femme, je vous jure, des tourments de nos existences l'enfance est le pignon, de tout. Vous voulez dire le pivot ? Non, Suzanne, le pignon, et j'insiste particulièrement sur le mot pignon.

 

SERGE CHARLES PENNEQUIN :Je suis pas

podcast

 

Son : Merci infiniment à Serge Charles Pennequin pour son "incrédible" performance sonore et surtout à Silence Radio qui a généreusement offert la pastille

Image : En dernière minute, notre grande amie Michèle Pambrun  est arrivée à l'improviste (à vélo bien sûr), avec sur son porte-bagage un autre Pennequin, celui-ci s'appelle Charles, nous rajoutons donc deux assiettes, il a amené le plat de résistance, on va remuer tout ça à la louche, (merci Chimèle !)

http://www.youtube.com/watch?v=D8mVfw5DjJw&feature=pl...

Nota : Pour le lecteur non-averti qui tomberait aujourd'hui dans le hasard du billet, depuis le 14/07 de patientes recherches ont été effectuées par les agents de certains jours (qui ont parfois des grandes oreilles), et se sont étonnés (autant que moi-même) que Serge Pennequin ait en tous points la même voix et la même écriture que Charles Pennequin. Il me paraît quand même important de rendre à César, et au plus vite, de corriger. Nous sommes en mesure d'affirmer aujourd'hui sans l'ombre d'un doute que les deux ne font qu'un, il y aura eu probablement coquille sous gravillon du côté de nos liens, (le module sonore étant livré sous le nom de Serge) tout autant que dans nos connaissances, (autant pour moi), j'ignorais tout des performances sonores et donc tout, du timbre de voix de Charles Pennequin, (ce qui est un comble!) mais comme c'est grâce à "Silence Radio" et à Michèle Pambrun que nous avons plus réellement (on va le dire comme ça) découvert Charles Pennequin, on va oublier Serge, tant pis pour lui, tant mieux pour Charles, j'espère que ce dernier acceptera nos plates excuses, que je tiens lui présenter avec un air penaud, (mais pas badin:) quoique je crois qu'il a bien mieux à faire, par ailleurs, que de venir lire ce petit machin, enfin bon. Je présente également mes excuses auprès de mes lecteurs chéris pour cette épouvantable impardonnable erreur, qui, concernant Charles Pennequin, ne risque pas de se reproduire.

Photo : Des pissenlits par la racine (de la langue ?) et puis un mur qui nous la coupe, quelquepart si seulement je me souvenais où ? De retour d'une soirée très hype, très Cuire et très Caluire pas loin de Croix Rousse (qui a des bobos partout). Juillet 2010.© Frb.

lundi, 12 juillet 2010

Des fourmis plein la tête (part 2)

A propos de quelques questions recueillies au hasard dans les livres et dans les magazines...

Pour consulter la part 3 des fourmis plein la tête vous pouvez cliquer sur l'imageIMfourmis19BB.jpg.

Sommes nous certains ou non d'une réalité matérielle extérieure ? Le gaullisme a-t-il encore un avenir ? Manies tu bien ta souris ? Qui est Gaëtan Mouche ? Qu'est ce qu'un amortissement dégressif ? Suis je responsable d'autrui ? Où se jette la Meuse ? La croyance est-elle une faiblesse d'esprit ? Faut-il brûler Anna Uméni ? Le forex est-il rentable ? Le futur existe-t-il déjà ? Pour ou contre les abrasifs ? Faut-il avoir peur des astéroïdes ? Qui occupe le poste 4 ? De combien faut-il réduire le temps de cuisson entre un four traditionnel et un four à chaleur pulsée ? Que pensent les hommes des femmes qui couchent le premier soir ? La pataphysique est-elle une science ? Peut-on vivre plusieurs vies en une journée ? Lorsqu'il n'y a plus rien à faire que faites vous ? L'anxiété est-elle une maladie ? Pourquoi attendre demain ? Est ce que beaucoup remercier n'est pas encore une façon de demander ? L'arme est-elle l'ennemie de son maître ? Comment connaître le périmètre d'un triangle équilatéral qui est dans un hexagone de 4cm de coté avec la propriété de Thalés ? A qui se confier ? Qu'est ce que la rancune ? Quelle est la date précise de la foire de la petite angevine à Beaupréau ? L'asthénosphère est-elle respirable ? Peut-on comparer le cerveau de certaines personnes à un grenier ? Quelle est la limite de l'amour ? Quelle mer baigne la France à l'ouest ? Qu'est ce qu'une galerie marchande conceptuelle ? Un homme peut-il faire l'amour plusieurs fois par jour après cinquante ans ? Comment procéder pour que mon hamster doré puisse faire de la roue sans renverser la cage ? Qui êtes vous pour me parler sur ce ton ? Etes vous achluophobe ? Ou se trouve la sonde lambda ? Pour combien je vous en mets ? L'âme est-elle la meilleure partie de nous même ? Où trouver des épingles à chignon vintage ? La sobriété des dirigeants sera-t-elle un critère pour retenir les prochains lauréats de notre trophée ? Seriez vous prêt à manger des insectes s'ils étaient bien cuisinés ? Qu'y a t-il donc de changé à ma situation ? Peut-on aimer quelqu'un qui est toujours absent ? Est ce qu'on peut habiter le temps ? Avez vous fait la vaisselle ? Pourrais je me faire tatouer la Joconde grandeur nature sur le visage ? Qu'est ce que l'immaturité affective ? Dans une usine de futons, puis-je être sûre de passer à côté d'un lit sans ciment ? Désirez vous un petit apéritif avant que nous passions à table ? Qu'est ce qu'un trésor de sapience ? Peut-on apprendre à un vieux singe à faire d'autres grimaces ? Sommes nous faits l'un pour l'autre ? Que voulez vous dire exactement par "faire des tranches" ? Tout être humain a t-il obligatoirement besoin de tendresse ? Le passé est il comme de la poussière ? Où trouver du parchemin végétal ? Doit-on punir les gens qui n'aiment pas le travail ? Notre conscience existe-t-elle avant d'arriver dans un corps ? Mes oies pondent dans la mare que faire ? Quelqu'un pourrait il venir m'aider à installer mes étagères ? Savez vous bien mentir ? Pourquoi avez vous fait la vaisselle ? Que représente pour vous le chiffre 476 ? Qui sont les vrais fous ? Le nouveau passeport biométrique est-il acceptable ? Quarante mille est ce assez ? D'où provient le fait qu'un robinet, ouvert à moyenne pression, est bruyant ou silencieux ? Ce qui est inséparable peut-il rester longtemps séparé ? Peut-on penser sans image ? Peut-on s'aimer sans se comprendre ? Qui façonne les objets ? Pourquoi l'arbre ne pourrait-il pas s'appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? L'écrivain a t-il la langue chargée ? Sommes nous nécessaires ? Peut-on faire une oeuvre avec un os de sèche ? Quand avez vous fait la vaisselle pour la dernière fois ? Comment casser la logique dualiste ? Les années lumière seront elles nos meilleures années ? Le pire est-il caché ? Lorsqu'un système est totalement désordonné, a-t-il atteint son maximum d'entropie ? Comment se retrouver ? Le bonheur se vit-il nu ? L'inconscient est-il infini ? Suis je plusieurs ? A qui appartiens tu ? A quelle heure dois-je faire sonner le réveil ? Qui décide ? De quoi parlions nous ? Vous pouvez répéter la question ? Plaît il ?...

(A SUIVRE...)

Photo : Des bestioles sur fond bleu rasent les murs du côté de la rue D'anvers pas très loin de l'excellente Galerie Roger Tator, dans le 7em arrondissement de Lyon, photographiés en Juin 2010.© Frb.