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samedi, 16 juin 2012

Dans l'intervalle...

Où il sera vaguement question de l'interprétation des nuages...

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Photo 1 : Où l'on peut avoir une petite idée de la largeur des rues qui forment les pentes de la Croix-Rousse, et un peu une idée des couleurs des façades. Je sais, c'est vague...

Photo 2 : Où l'on retrouve la demeure du Maître de Lyon qui tire les ficelles de la ville au secret dans sa tour octogonale, un endroit fascinant, éclairé la nuit, on se demande parfois quels secrets s'y cachent.. Situé du côté de Bellecour en Presqu'île. Place Antonin Poncet exactement.

Photo 3 : Où l'on apprendra que la véritable boule lyonnaise se joue un petit peu dans les airs et parfois sur la terre entre le clos Jouve et la Tabareau entre autres...

Photo 4 : Où l'on aura, un aperçu  fragmentaire de l'immeuble aux 365 fenêtres, qui donne sur le jardin des Chartreux, vous ne pouvez pas le voir mais les gens qui vivent là  de leur fenêtre, eux, le savent...  En fait elle compte 378 fenêtres, c'est la fameuse Maison Brunet, un immeuble que j'aime particulièrement d'une part j'y ai travaillé quelques années au dernier étage dans une ambiance festive mémorable avec vue imprenable sur les scintillements d'une partie de la ville dont l'autre colline de Lyon et surtout parce que des considérations cosmologiques attachées à cet immeuble  méritent un peu qu'on s'y attarde, en effet la maison comporte autant d'appartements que de semaines (52) et autant d'entrées (4) que de saisons. Monsieur Marcel Rivière le savait avant moi, même si ce n'est plus lui qui officie, (tout fout le camp) cela dit, cher à notre mémoire autant que son suppléant, vous pourrez en apprendre davantage en cliquant sur l'image. L'immeuble est situé place Rouville  juste en dessus de l'ancienne "Boule des rigolards", ça ne vous dit rien, c'est normal elle a changé de nom et les gargoulettes rafraîchissantes n'y sont plus les mêmes qu'à l'époque de la naissance (des Rigolards) que je n'ai pas connus, mais je vous raconterai ça un jour, quitte à broder un brin, s'il le faut (encore des promesses)...

Photo 5 : Figure libre, la photo qui n'existe pas, celle qui reste à faire, c'est la première fois qu'on vous la montre, plus dépouillée on n'oserait pas, histoire d'offrir un peu d'avenir à nos moutons, il ne sera bien sûr  question que de l'interprétation des nuages. Si par hasard vous savez lire (dans les nuages, of course)...

 

Lyon © Frb 2012

vendredi, 11 mai 2012

Délavé

sarko fiche.jpg


Dernière image, ou plus exactement un petit bout d'une image de candidat président malheureux. "Malheureux", c'est peut-être un grand mot + une pâle et belle déchirure saisie par un jour de grand vent, sur une palissade du cours Emile Zola à Villeurbanne.

©Frb 2012

lundi, 02 avril 2012

"A l'Hyper" by Hozan Kebo

"Le hasard n'est que la mesure de notre ignorance" (H.POINCARE)

A Sonia :

elle est.jpg

 

Un prologue, avant d'ouvrir cette page à l'invité du jour, il n'est pas inconnu des lecteurs qui font leur petit tour par ici, (j'allais écrire leurs "emplettes", mais non, tout est gratis ici et j'espère pour longtemps, je maintiens "le petit tour") au delà de la sacro-sainte brosse à reluire, (que Roger le siamois me pardonne) je ne cacherai pas que j'ai toujours grand plaisir à accueillir ici son frère Hozan Kebo  fort en thèmes sur nos pages, cette fois-ci la coïncidence ajoutant son grain, là où n'étions pas, nous nous sommes étonnés nous-mêmes (eh oui ! soyons replets et restons naturels, ce sont des choses qui arrivent, mais rares, je cite Henri Michaux "Jubilation à l'infini de la disparition des disparités"). Et l'on s'étonnera de ces rencontres que nous ne pourrions jamais deviner à l'avance. Nous voilà dépassés, par le z'hasard et les coïncidences  via nos virées persos en zhypers et finalement assez contents de contempler notre Sonia revenue du néant pour aller rouler du nid d'Hozan K. jusque dans le mien son petit corps de métier entre nos pleins et nos déliés. Et par dessus le l'hypermarché pendant que nous avions le dos tourné, le sou d'osier de la  coquine pouaêsie récupéra la petite affaire pour livrer notre Sonia en tirant des rubans virtuels de ceci à cela, via le pohème que vous découvrirez, à la fin, aimablement offert par l'artiste ayant longtemps cherché sa Sonia perdue, puis retrouvée, tandis que je donnais ses premiers bains de foule à la mienne (de Sonia)... Mais comme je ne suis pas sûre d'être assez claire, je vous joins un extrait d'une correspondance récente, non, ce n'est pas celle de Raymond Guérin mais il s'agit des fameuses "lettres secrètes de HK/RL à /Frb enfin révélées au public", c'est une doublette voire une triplette qui marche à l'envers sur les fleuves avec Sonia, patinant merveilleusement entre les archives, pendant que nous dormons. D'ailleurs qui sait si chacun d'entre vous  n'a pas une Sonia cachée dans son placard à balai ? S'il l'a achetée au Niquéa ou au fauquonrama y'a de fortes chances que la Sonia y'ait pondu des oeufs, et je vous conseille de passer vos maisons au peigne fin, car Sonia est partout. Fino ed dresoginsi !

Voici donc cet extrait du mail (on dit courriel) que Sir Hozan Kebo m'a posté ces jours-ci, jetez-y un coup d'oeil qui abolira peut-être le hasard, sait-on jamais ? Puis lisez sans vergogne, sur le thème des rubriques de la poste c'est peut-être moins extravagant que la lettre d'Eva Jolie à sa chhère France, mais comme on n'a pas fait exprès... Je vous laisse savourer le courrier et le poème par la voix du maestro.

 

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"[...] Ce matin j'ai (comme tous les jours - certains ou incertains) était lire vos "CJ"

Sonia arrive, à très grandes enjambées, sur son gilet vert pomme molletonné, un carré épinglé "City marché, le sourire en plus", en dessous de la poche, un rectangle en carton plastifié découpé au cutter avec écrit, au marqueur rouge en gros "Sonia". Sonia est jeune, 20 ans, à peine, c’est elle qui s’occupe du "Rayon Beauté",

Quand j'ai lu ces lignes j'ai eu, comment dire , une sensation de "déjà vu" ou plutot de "déjà lu"
mais sans aucune reminiscence précise
Ce soir j'ai relu votre billet et  soudain déclic !

Il m'a fallu presque une heure pour retrouver le texte qui avait déclenché cette sensation de déjà lu
(j'ai un giga dossier "POESIE" qui contient des centaines et des centaines de "dossiers" sous dossiers fichiers
un labyrinthe où je ne m'aventure désormais que fort  rarement

j'ai fini par retrouver ce que je cherchais sans savoir exactement ce que je recherchais
le "fichier" date de 2003
vous allez voir  la coïncidence est assez troublante".


à l'hyper (by hozan kebo),variations sur thème,tapis rouge,à sonia,hasards et coïncidences,croisements de textes,grands magasins,zhypers marchés,marchandises,nouveau monde,correspondances,certains jours,roger lahu,dossiers,sous-dossiers,2003 vs 2012,henri poincaré,claude closky,robert wyatt,on a tous quelque chose de sonia,soniarama,elle est partout


"Les plis des bouches des gens les plis qu’ils ont les gens
à leurs bouches
qu’elles font leurs bouches

« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »

leurs yeux leurs peaux leurs vies les plis qu’ils ont les gens
à tout ça
comme des traits

de quelle plume ?

« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »

- non la carte c’est à partir de 10 € monsieur
- ah bon ?
lasse Sonia bouche lasse yeux las
encore trois heures d’au revoir bonne journée bonjour monsieur

« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »

MOINS 20 30 40 50 % ! ! ! ! derniers jours !
derniers jours !

couleurs criardes de fin d’un monde mais
rien dans les yeux des gens

leurs yeux leurs yeux leurs yeux comme des faux yeux

« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »


 HK/LR, 2003.





Photos by frb : Variations sur thème:  Sonia le retour (1)... Un coup de dé... (2), "So so so...Sonia, partout et en tous lieux (3). Avril 2012.


lundi, 26 mars 2012

Grand Magasin

Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommandons le robinet qui s'arrête de couler quand on ne l'écoute pas.

MARCEL DUCHAMP : Rrose Sélavy  in "Poils et coups de pieds en tous genres"  publié par GLM dans la collection "Biens Nouveaux" en 1939.

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Il y a 2 personnes devant moi, j’attends mon tour. Sur les écrans partout disposés en hauteur, on peut visionner la météo, les horoscopes, une recette, image par image des escalopes de veau au dessus de nos têtes, un panneau clignote sans jamais s'arrêter : "Le veau c'est beau !" et plus loin, "50% sur les pantoufles pour 1 achat de 5 bougies parfumées", derrière moi, une dame élégante s’impatiente, posant sa question sans attendre le tour de l'autre dame qui s'apprête à payer  "Excusez moi, c’est juste pour un petit renseignement... Elle enchaîne aussitôt - la crème de jour, vous ne l’avez pas en "Sable ?" - "C’était quel numéro, Madame, vous vous souvenez ? Parce qu'ils ont tout changé dans cette gamme là". La dame hausse les épaules, "quel numéro ? Aucune idée !". La caissière balaye du regard la totalité du City marché. Elle lève le bras c’est pour quelqu'un là bas, elle se met à crier : "Sonia, Sonia !  tu peux venir cinq minutes ?". Sonia arrive, à très grandes enjambées, sur son gilet vert pomme molletonné, un carré épinglé "City marché, le sourire en plus", en dessous de la poche, un rectangle en carton plastifié découpé au cutter avec écrit, au marqueur rouge en gros "Sonia". Sonia est jeune, 20 ans, à peine, c’est elle qui s’occupe du "Rayon Beauté", Nicole pourrait être sa mère. Mais pour l’heure sous mes yeux c’est la profession qui s’affiche : deux bouts de cartons recouverts de plastique épinglés soigneusement sur deux gilets sans manche où dans le dos il y a encore écrit "City marché, le sourire en plus". Gilet "Nicole". Gilet "Sonia". "La crème de jour, Sonia ! la nouvelle gamme en "sable tu sais le numéro, c'est quoi maintenant ? le 5 , le 3 ?  Je sais qu'ils ont pas changé le 6 mais le 6 c'est "Beige rosé" ?". Sonia fouille dans les rayons, Nicole demande : "Vous avez gardé l’ancien pot madame ?" -"Ben oui, euh ! j'sais pas ! je crois, mais c'est pas sûr...". Nicole poursuit : "Dans ce cas, faudrait nous ramener l'ancien pot madame ! parce qu'ils ont tout changé et je voudrais pas vous vendre "Porcelaine" pour du "Sable", quoique ça ressemble assez et si ça se trouve ils ont aussi changé les noms et "Sable" ça serait peut être  maintenant remplacé par "Porcelaine"..." Silence. Les deux femmes comparent les deux coloris, se regardent longtemps, hésitation puis silence à nouveau. Sonia revient, rajoute un "si ça se trouve...". la cliente remue la tête affirmativement, plusieurs fois très longtemps, comme s'il s'agissait d'une chose très grave.

Nicole ne répond pas, examine de plus près les deux coloris : "regardez voir sur la peau..." Sonia étarpe la crème teintée sur l'avant-bras de la cliente; au dessus du poignet, la cliente lève le bras du côté des néons elle dit, "c’est difficile à savoir, hein !". Deux grandes traces épaisses beiges tachent l'avant bras de la cliente, la peau est fine sans veines apparentes ni plis, le bras est lisse, très blanc. La dame hésite encore, l'autre dame devant moi perd patience, derrière nous, la file est devenue très longue, la cliente paraît très gênée, elle s'adresse à la dame qui était devant puis à moi, "je vous fais attendre, excusez moi ! je croyais que ça irait vite" je dis - "je vous en prie, c'est pas grave, prenez votre temps !". La dame devant me jette un regard noir. (Ben quoi ? Qu’est ce que j’ai dit ?"). Sonia semble réfléchir. Nicole propose : "Tu devrais regarder dans le classeur". Sonia, nous sourit d'un sourire réellement désolé et gentil, pour nous aider  un peu à patienter. Ce sourire est vraiment désarmant. La dame devant soupire bruyamment. Nicole dit "Dans le classeur c'est sûr qu'on trouvera ! y’a tous les nouveaux numéros qui correspondent avec les anciennes couleurs" - "Ah ben ouais ! répond Sonia, J'avais pas pensé au  classeur, t’as raison ! je vais chercher ça !" Nicole la retient  "Non, mais euh... Tu peux plus y aller, ça a changé, c'est Madame Chamot, pour les clefs, il faut appeler Madame Chamot, c’est elle qui a les clefs du bureau, attends, bouge pas ! je vais essayer de l'appeler d'ici". Nicole se rapproche d'un micro fixé par un gros ressort sur le coin de la caisse. Dans tous le magasin on entend la voix de Nicole qui se diffuse dans les hauts parleurs,"on demande Madame Chamot à l’espace beauté, madame Chamot !".

Quelques secondes après, Madame Chamot, arrive. La cinquantaine bien tassée, 1,43M environ, perchée sur des moonboots prunes à talons compensés, je me dis que sans ses bottes elle doit mesurer dans les 1m33 environ, il semble qu'à chacun de ses mouvements, c’est le magasin tout entier qui peut se renverser, on dirait que c'est elle, Madame Chamot qui porte le City-marché sur ses épaules. Elle parait être de ces créatures méticuleuses, parfaitement organisées, de celles qui mènent leur monde à la baguette. Rien ne dépasse. Tout est carré. Son chemisier à collerette impeccable boutonné jusqu’en haut pince même les rides en bas du cou, des maxilaires carrées, des lèvres pulpées de rouge pourpre nacré qui déborde légèrement au dessus de la lèvre supérieure plus fine pincée, un petit nez rose juste à peine aplati au bout, des pommettes presque absentes relevées d’un fond de teint crèmeux qui donne un air hâlé, Madame Chamot porte des lunettes en écaille cerclées bleues signées de l'autre fou, une jupe droite en velours côtelé fendu sur un côté, mais pas trop, entre les moon boots et la jupe, deux bosses plutôt rugueuses, roses, aplaties comme son nez. Je croise le regard piquant de Madame Chamot qui surprend en flagrant délit mon regard perdu sur ses genoux, je devine un courant d'animosité, une légère pointe de crainte, elle tire vif, sur le pan de sa jupe d'un coup sec machinalement, tout va si vite. Madame Chamot s’énerve : -" Mais enfin Nicole ! ça fait une semaine qu'on a reçu les nouvelles références ! il faut les avoir en tête les numéros. "Sable" c’est le 5, "Porcelaine" le 2, "Biche" c’est "Beige le N° 6 "beige tendre" maintenant le n°1 c'est le zéro qui est l'équivalent au "Beige foncé" de la gamme "Elusane" "Sable" "5" "Chamois" c'est "Biche", "Beige N°6 " "N°1 c'était le zéro chez Bergamole" et il n'existe plus, vu qu'ils ont supprimé le 4 qui était "Chevreuil n°7" chez Bergamole comme Elusane a fusionné avec Bergamole il ont revu les coloris et le 8 n'existe plus mais c'est devenu le "Sable", et même que le n° 8 de chez Elusane, pour le coup ça change pas grand chose,  vous demanderez à Madame Moulu de vous expliquer, c’est elle qui s’occupe de la marque, maintenant."

Nicole. Sonia. Madame Chamot. Course folle au rayon des peaux. Madame Chamot s'énerve "Nicole, vous n'avez pas pensé à présenter une autre marque à Madame ? On a peut être l'équivalent de couleur en sable dans la gamme, "Agnès Grey", Sonia ! allez voir monsieur Blénot, c'est lui qui a reçu le représentant, "Agnès Grey". Sonia trépigne et son visage devient pâle, elle murmure tout bas, terrorisée "Monsieur Blénot ?" Madame Chamot répond  "Oui il doit être dans le bureau à l'étage avec le représentant, pour l'arrivage des  peignoirs de Ceylan. Sonia s'étonne et devient de plus en plus pâle : "Les peignoirs de Ceylan ?". Madame Chamot se retient, tâche de garder son calme : "Oui. Les peignoirs de Ceylan ! Sonia ! la semaine prochaine ! vous savez bien que c'est la semaine de la ristourne orientale." Sonia, sourit  bêtement : "Ah oui, la ristourne orientale, pardon madame, je croyais que ça commençait qu''au milieu Avril, enfin, il me semble euh... Vous aviez dit le 14...", Madame Chamot hausse les épaules, ne répond pas, elle cherche un truc sur son portable puis se remet à parler tout en pianotant sur les touches : -" On a dit, on a dit ! oui ! on l'a dit. Mais depuis ça a changé, c'est vrai que vous étiez pas là, lundi. (Air de réprobation)... "A ce propos Sonia lundi prochain vous passerez en caisse 4, vous verrez ça avec Brigitte, parce que Crystelle prend sa journée et Nicole pourra pas faire les deux caisses en même temps vous comprenez, alors elle sera remplacée par Sandra mais entre midi et 2, y'a personne et on pourrait vous mettre, il faudra venir du matin et rester entre midi et deux ça vous fait rien ? Sonia tripote sa bague d'un air indifférent, sa voix est morne. "Non madame, ça fait rien", elle reprend aussi vite son sourire de composition mais on voit bien que la nouvelle fait mal. Le coeur n'y est plus. Madame Chamot la toise de bas en haut : - "Parfait ! merci Sonia ! vous êtes gentille ! vous m'enlevez une épine du pied ! je vous note pour lundi ! et puis vous vous arrangerez avec Monsieur Blénot pour récupérer vos heures, du soir en reprenant un matin au mois de Juin, vous verrez avec lui sur le planning  ça ne vous pose pas de problème ? Sonia bégaye : -"Non, non, aucun,  je m'organiserai avec mon mari sinon euh... Madame Chamot (sèche) - Vous avez un souci Sonia ? Sonia (pulvérisée) - Non, non aucun, je vais essayer de m'organiser avec mon mari". Sonia sourit hébétée, debout au milieu de la clientèle. Une dizaine d'yeux fixés sur elle. Nicole arrive - "Ca va, Sonia ? Tu veux que je te remplace cinq minutes ?  Sonia a répondu "j'veux bien", on ne l'a pas vu partir, à peine disparue, volatilisée, que déjà Nicole, reprend le cours ordinaire de ce jour ordinaire dans le rayon beauté -"oui, sable, c'est ce qui se rapproche le plus, Madame, mais il se peut qu'Elusane sorte une nouvelle gamme de poudre, une nano poudre avec toute une gamme de nuances, vers le 10 Mai, si vous pouvez attendre... (La dame sceptique) -"Oui, ben, je sais pas." -"Ca sera intéressant parce qu'en Mai y'aura 20% sur tout le rayon-beauté, si vous pouvez attendre. Ou alors vous revenez avec l'ancien pot, c'est comme vous voulez." -"Oui ben... Je vais réfléchir..."

L'autre dame devant moi, soupire très fort, à présent, ça monte, se communique, c'est dans l'air, ça va arriver, ça se répand, ça y'est presque c'est monté, la coupe pleine, elle se met à râler c'est venu d'un coup tout haut, cette impatience, les nerfs, quelque chose vient de passer traverse l'épiderme : - "Pffff ! c'est pas vrai ! ah lalala lalala ! Eh ben ! faut pas avoir de train à prendre  pfou ! ni avoir mal au coeur en plus c'est surchauffé ici ! et moi j'attends toujours, c'est pas vrai ! c'est un monde ! moi j'ai pas que ça à faire, attendre ! s'il faut attendre des heures! moi hein ! non mais c'est vrai moi je trouve, hein !" elle tente de me tirer à elle, il lui faut une complice, quelqu'un qui pourrait justifier, ne s'adressant qu'à moi - "Elles s'en font pas ! vous trouvez pas ? Elles sont là, elles causent entre elles et tout ça pour une crème ! ça ! ahlalalala ! pour causer elles causent ! et nous ça fait des heures qu'on attend, si elles croillent qu'on a que ça à faire, les regarder jacasser ! elles exagèrent vous trouvez pas ? Puis elle se met à me parler de son mari qui est bricoleur, même qu'elle est venue acheter des affaires pour leur salle de bain, un tapis assorti aux carreaux que son mari  etc etc... Je me garde de répondre à cette pie mais la pie me tape sur l'épaule avec son bec, à petits coups de becs jusqu'à ce que je lui prête attention, elle poursuit ne s'adressant qu'à moi, ne parlant qu'à elle seule, se déverse -"Evidemment vous ! ça ne vous fait rien ! vous êtes  jeune, vous pouvez  ! je réponds - "Boh ! Pas tant que ça !"  la pie ne m'entend pas, vide son flot, son fiel, son besoin de parler, si possible à quelqu'un. Besoin/ de parler/ à  quelqu'un / ça ne peut plus attendre - Vous comprenez moi j'ai tendance à faire des phlébites, quand le chauffage est par le sol, et comme j'ai des varices alors vous comprenez ? Je dis - "oui". Je comprends. - "Alors si ils nous font attendre des heures, ça va plus parce que moi j'ai juste ma crème de jour à prendre, et hop  je file,et là  je suis en retard vous comprenez ? J'suis pas d'ici, moi hein ! des heures pour une crème, vous z'avouerez ! et avec ma phlébite, c'est pas possible ah non, mais y'a de l'abus ! moi oh  mais je vous le dit ! ils ont perdu une cliente ! ah ça, moi ah  oh aaah mais ! je vais pas me laisser pas faire ! qu'est ce qui croillent ? R'gardez ! ah mais ! je suis une bonne cliente ! je viens tous les jours, eh ben! c'est tout vu, je reviendrai plus ! j'irai à l'intermarché, ils ont monté un intermarché rue Hénon, j'irai à l'intermarché et puis c'est tout ! regardez ! elle tend la jambe -"avec leur chauffage au sol,  eh ben voilà ! ça regonfle ! ça y'est !  voilà ! z'avez vu ? C'est enflé là, vous voyez ? Je dis -"non, pas trop." Elle poursuit - "si on doit se retrouver à l'hopital à cause des caissières qui font mal leur travail, moi je vais être obligée de le signaler, on peut pas. Je peux plus. Vous comprenez ? (Elle m'engueule). La phlébite, vous ne savez pas ce que c'est !!! on peut en mourir ! enfin vous, oh vous ! evidemment ! vous vous en fichez vous ! vous êtes jeune ! (oui bof) vous pouvez pas comprendre !"  ... Je réponds par politesse -"Euh, si,  j'ai une tante (ronpich-ronpich) qui a eu une phlébite". Cause toujours. -"Ah mais y'a phlébite et phlébite ! moi j'ai la grave, c'est ce que je disais à mon mari si le caillot monte au coeur, hein ! eh ! ben on sait pas ! elle me tape sur l'épaule, prend le ton de la confidence tout bas, (radoucie) - je vais vous dire, entre nous, mon mari, c'est lui qui fait les courses d'habitude mais là, il refait toute la maison, il bricole sous l'évier, il a carrelé, la cuisine, il fait la plomberie, il a tout recarrelé, enfin le voisin vient pour l'aider, entre voisins, il faut bien s'entraider, hein ? Vous croyez pas ? - Euh, si ! - Les gens sont tellement indifférents. C'est de pire en pire, les gens sont égoïstes ! Vous trouvez pas ?  "- Euh, si, ptêtre..." -"Les gens, que voulez vous ! ils ont plus l'temps ! y pensent qu'à eux, vous trouvez pas ? -"si"- -"Mon mari  il me dit toujours les gens ils dautdrait foiybonnemoicnvà mlaguerrmoieoicdmoilj csaquekifera sçamoi  mais xkmoidivraivheinmoikheinmgdftoubkxbmoifoutugkjsux comme des chiens, pas vrai ?" Je réponds - Oui, sûrement". En me demandant si l'on trouve au rayon "anti-pies" un bon bonnet, avec des pattes pour bien protéger les oreilles.

 

 


Photo : Le rayon cosmétique de mon city marché le seul de la colline, celui qui a des nouveaux étiquetages de boites de conserves et d'affiches inspirées des grandes heures du constructivistme (eh oui ! regardez ! ) le seul "grand magasin" Hippy chic de la colline, quoique le super U est pas mal non plus, mais dans le city marché y'a tout (yatou yatou) un peu cher mais très agréable, avec des caissières adorables (bravo les filles !). Les croix Roussiens le reconnaîtront entre mille. Haut lieu de drague très officieux fréquenté par quelques oiseux célibataires (après 20H00 only !) mais faut pas le dire. Enfin bon, (admettons que je n'ai rien dit :) Photographié à Lyon city M. rue de Cuire

© Frb 2012.

dimanche, 04 décembre 2011

Porté par la chose faite

Comment saturer ce qui est déjà saturé ?

danger.pngComment répondre ? Il y aurait soit trop à dire, (on aurait l'air embarrassé), ou rien, pas grand chose mais il se peut que ce "pas grand chose" prenne les dimensions de la montagne la plus inaccessible.

Il se peut, à l'exemple de Bram Van Velde, qu'il y ait une discipline assez serrée qui oeuvre par nécessité dans l'obsession de dépasser les limites de chaque ouvrage afin d'accéder à une forme de discernement, (un poète dirait illumination) qui s'atteint peut être, ou jamais, par des chemins simples ou sophistiqués, ces lieux communs, je vous les livre assez banals, ce sera encore exprès, tels que souvent on les entend un peu partout, on les surprend, pour signifier qu'il faut sans doute se noyer, se cogner longtemps (au delà, ça deviendrait informulable) et ne rien céder aux injonctions plus raisonnables qui rendraient à la vie sa tranquillité et glisserait la pensée dans un confort, mais cela c'est sur le papier qui n'est pas qu'en papier évidemment...

A la volée, dans un bazar urbain, (en vrai, au figuré) au milieu d'une file d'attente assez endurante, je tombe sur un journal qui reproduit un tableau de Bram Van Velde. Ce tableau me relie à un autre ouvrage remarquable, que l'on vient de me prêter, un texte publié chez Fata Morgana en 1978 réédité chez POL : une rencontre de Charles Juliet avec Bram Van Velde où l'écrivain demandait au peintre

- Pourquoi  peignez vous ?

La réponse dût tomber aussi claire pour le peintre qu'elle fût troublante pour l'écrivain

- Je peins pour tuer le mot.

C'était la même raison qui nous avait poussés à choisir la musique, d'un support à l'autre, me revient une autre phrase, un passage fulgurant où Bram Van Velde réfutant un pilier d'une philosophie enracinée se faisait affreusement lumineux, c'est par l'oxymore volontaire que je bouclerai la boucle tout en laissant la boucle ouverte, sans rien résoudre, ni espérer, ni enfermer après quoi toute messe ne pourra se dire, exactement comme on avait prévu de s'en persuader. Je cite :

 

Je pense donc je suis de Descartes est de la foutaise. Il faut dire  : Je pense donc je m'écroule.

 

Bram Van Velde entretien avec Charles Juliet 1979 by editions POL. Ecouter : un instant fulgurant, rarissime, une voix en état de grâce...


 

Text : by frasby, thème, livres et documents sonores proposés par Paul.

Remerciements : à "Raidi pour", présent, disponible, qui discrètement participe, déploie nos pistes de lectures et autres tentatives, insufflant aux thèmes choisis ici, (ou là bas), un mouvement, qui ne pourrait se contenter de débats et de livres.

Photo : Haute tension, début de décollage. Le danger inévitable ? Le danger en voie d'anéantissement ? A chacun sa lecture. 

© P./ frb/ Rp  2011.

mercredi, 16 novembre 2011

Rien à personne

(ainsi le spectacle s’annonce-t-il)

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Nous n'avons jamais été accordés à cette authentique mégalomanie qui transformait les hommes comblés par la nature en forcenés de la pêche et de la cueillette.

"Keep up with the Joneses"

veut dire "faire toujours mieux que le voisin", c'est l'expression anglo-saxonne (humour anglais), elle signifie : amasser, amasser sans cesse, veiller avec un soin jaloux, à son rang à ses droits, ses propriétés.

Ailleurs, sur une "grande-montagne-qui se tient-sur le bord-" rien de cette terre d'abondance ne peut appartenir à personne, trop giboyeuse, si immense qu'elle est à tout le monde, "une plage à crustacées, une baie à flétans, un grand cèdre". Il n'y a qu'un chef pour autoriser à pêcher l'eulachon, choisir ceux qui en seront dignes, repousser ceux qui ne respectent pas le domaine. Et pour cela, il faut un chef, non pour dominer autrui selon ses caprices, mais pour protéger, prendre garde, veiller à la fertilité ou mener la bataille si un jour, un clan rival venait pour dévaster les lieux. Alors, dans ce pire cas, comme il n'est pas digne de se battre avec des armes, il faudra se battre avec des biens.

La guerre on l'appelle donc POTLATCH

Ce qui veut dire : donner. Mais donner pour obliger à donner en retour. Donner en signe de puissance. A l'adversaire de relever le gant. A lui de donner plus encore. S'il le peut, s'il a des biens. Sinon il devra courber le front et accepter l'opprobre.

Ainsi de l'enfance à l'âge d'homme, tout au long de sa vie, celui qui recevra un nom (souvent un nom de lieu, sacré, aux yeux des hommes) sera voué, en risquant tout, à jouer le rôle d'un homme-serpent ; à muer sans cesse dans une peau plus large, plus éclatante, ou à mourir de honte, de ce défi non relevé.

Dans une société sans écriture, ni archive, le rang de chacun sera déterminé sur ce potlatch. Cela donne l'occasion de proclamer à la face de tous, un changement de nom, de statut, et d'enregistrer en quelque sorte, une documentation de référence.

Chez les Kwakiutl - tribu la plus ostentatoire de ces Peaux Rouges - il existait autrefois des titres et des positions dans toutes subdivisions locales. L'un s'appelait : " Qui-crée-le trouble-autour- de lui", un autre prenait pour nom : "qui-donne- la richesse", un autre était nommé "qui-gaspille", enfin un autre : "satiété".

Qui que ce soit, nul n'était seul dans son pays.

Hormis cela, on y martellait le cuivre comme partout.

 

Texte et photo : © paul 2011.

 

Petite présentation du premier qui...   (by frasby)

Paul a choisi pour nom de plume le prénom de son chien (paul, donc)  en ce seize Novembre deux mil onze, ce sera, un versant de petit monde à l'envers jamais trop loin du vrai monde qui lui "tourne toujours dans le même sens", (eh oui ! on l'oublie trop souvent), relire, le livre peut-être de Galilée ? Perdu puis retrouvé là bas : "Coaticook".

Merci à Paul qui s'y colle, et nous offre son premier billet (de toute sa vie) bien qu'il n'en soit pas à  ses débuts, quelquepart mais ailleurs. Puissiez-vous lui réserver ici, un accueil un petit peu euh, accueillant (mais pas trop non plus, c'est pas la peine, on a déjà fait fabriquer dans les studios de Pierre Boulez une bande son d'applaudissements, (ça rassure), comme à la radio, où se trouvent à présent des rieurs professionnels, (le rire "pro", ça rapporte), alors au point où on en est, (on peut s'offrir, une petite bande-son je crois), surtout pas d'ovation, (c'est la seule chose dont Paul a vraiment peur, alors que son chien adore ça), alors soit ! Paul l'a voulu ainsi, ovation à la bête plutôt qu'à l'homme mascotte, vestale de certains jours son oeil sioux, à l'affût, la truffe humide protégera le domaine des rhinocéros, requins,  paons, chenilles etc... Tout ça pour dire qu'on va tenter d'ouvrir à d'autres voies, ou voix (pas toutes, evidemment), juste pour voir, les rôles seront déplacés, un instant, le temps que ça nous plaira, aucune place assurée, et plus rien à personne. Le début de la décadence, tout pareil que dans la vie (la vraie), remember  "travailler plus etc... ", (5 ans de détresse), c'est toujours la même chose, à d'infimes détails près, puisqu'ici sans détresse tout le monde sera payé avec des clopinettes (une belle monnaie d'avenir, de nos échanges aussi, qui sait ? Monnaie de la dernière chance qui nous restera peut être à partager ici ou là), on essayera...

Cousu au jour le jour. C'est du wip 100% on reste snob (ni trop ni pas assez) snobs des campagnes ou snobs des villes. Les dames de la tour (excellente adresse) ont cousu des martingales à nos redingotes en peau de serpent c'est à ça que vous nous reconnaîtrez dans la rue, vous touchez c'est du tweed, la magie, (un nom qui viendrait d'une rivière). Certains jours, deviendrait mégalo ? Oui bien sûr ... Mais pour rire. (On précise au cas z'où).

Merci à ceux qui ont adressé -dans l'entretemps- des courriers épatants, mes excuses de n'avoir pu répondre, je le ferai, se connecter, au hameau est un peu difficile, parfois. Merci à "Raidi pour" (ça c'est son vrai prénom, écossais) il a son rond de serviette à certains jours (since 2008), c'est lui qui dans l'ombre a écrit mes discours. Mais c'est fini, cette époque là, y'a plus de vedettes ! tout fout le camp, et tant mieux, je passe à la tourniquette un peu, je garde mon électrophone (personne n'en veut, quoique...), et des bricoles, je descends dans la soute à charbon, salle des machines, et remets mon salaire, pour la beauté du geste, (je ne vous dis pas combien, là, ça me gêne) à la grenouille de la collectivité (informelle), avec Paul, (un début) une douce arrière-pensée désir d'avenir si vous voulez :  revendre la maisonnette à Kofandbroad dès que la grenouille (nous bouffant la laine sur le dos), exprimera l'ambition  de (nous faire) devenir aussi grosse que le ... 

Allez ! c'est mon jour de bonté, de beauté peut être ? Lire ↓ Regarder.

http://www.bm-lyon.fr/decouvrir/fables_images/affichage_i...

A suivre, "comme l'eulachon" (aura dit monsieur Paul). Comme l'eulachon, c'est pourtant bien la vérité.

vendredi, 16 septembre 2011

Colt ...

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Invisible limits : le mode d'emploi est dans l'image. Une certaine tentation...

Rébus urbain © Frb  2011

mercredi, 14 septembre 2011

Le dessus des cartes (désir du jour)

ProgrammeAmis de la petite province, je vous promets le bonheur pour tous. (Votez pour moi !). Note à l'attention du lecteur qui n'ose pas regarder sous les jupons des cartes, j'ajouterai, le lien du dyptique, (fin dyptique cartésien, il en faut, et sa synthèse va dans les murs) vous trouverez le voyage dans toute sa complétude en cliquant sur : ICI.

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Photos :  Le dessus des cartes de la rue Descartes ou petit rébus provincial

Restructuration d'une ancienne enseigne d'un atelier artisanal situé rue Descartes à Villeurbanne. © Frb 2011

La suite toujours plus bas

Le dessous des cartes (c'est déjà demain)

Discours d'investiture : Provinchiales, provinchiaux, mes chers compatriotes. Merchi de m'avoir élue. Vous avez fait le bon choix, le choix du bon chenche. Mais la chituachion étant che qu'on chait, et dans le contechte de rechechion qui menache la nachion, nous jalons touche être forchés de retroucher nos manches. L'opchion de l'auchtérité est auchi chelle de la chagèche, pour che faire, nous rechterons jichi enchemble afin de trouver une choluchion qui rende pochible la cholidarité entre touche. Je compte chur votre conchienche chitoyenne, cha demandera des chacrifiches, mais gil en va de l'avenir de la Franche, ch'est bien trichte mais ch"est comme cha  : Vive la Franche !  de droite de gauche, et du chantre !)

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Photos : Le dessous des cartes de la rue Descartes. Ou solution du petit rébus provincial (y'a un proverbe provincial qui  est signé du Riri, qui dit aussi que "c'est bien partout Vendenesse" mais bon, on fait de la politique, (et c'est exceptionnel) on ne va pas se mettre à faire de la philosophie par dessus le marché...

Villeurbanne © Frasby 2012.

(eh  ben oui ! c'est ça l'avant garde, avec une petite longueur d'avance, en toute humilité ! et dans un but, toujours le même, vous distraire, mes chers compatriotes, vous pouvez me remercier, envoyez vos dons !)

mercredi, 31 août 2011

Premier volet de l'exposition

 Art-volet ou volet volé ? Encore une oeuvre qui ne sera pas comprise ...

premier volet de l'expo.JPG"Art signifiant, signifié du mouvement flêché dans l'oeuvre non-signée, du volet blanc de l'exposition fondue au noir repassant au blanc de l'oeuvre volée, le spectateur enfin confondu par la pertinence du sujet retrouve la place qui ne lui fût jamais accordée. Celle du regardeur survolé. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas abordé une oeuvre aussi  riche de sens, du nouveau pour les yeux et l'esprit. Un chef d'oeuvre stupéfiant retournant le détournement jusqu'à la plus pure authenticité du quotidien transfiguré par une sublimité à la fois simple et forcément multiple qui cache et révèle la complexité des relations du visiteur à tout ce que l'oeuvre sait lui dissimuler jusqu'à lui enseigner les bases aléatoires d'un réapprentissage des gestes comme "ouvrir" ou "fermer". Le premier volet de l'exposition est sans aucun doute l'évènement le plus intelligent de la rentrée. A ne louper sous aucun prétexte !

 CLAUDE-MARIE CREMOIX, in "L'étherama" n° 8966, pages culture, Juillet 2011.

Photo :  Le premier volet de l'expo, (ou l'infracritique du sub'art' précise l'expert), à ce qu'en dit l'artiste, d'autres viendront. De volets, (suivez un peu, voyons !)

© Frb 2011.

dimanche, 28 août 2011

Sur la tombe de Marcel Duchamp

Pour éviter tout malentendu, nous devons répéter que ce "coefficient d’art" est une expression personnelle "d’art à l’état brut" qui doit être "raffiné" par le spectateur, tout comme la mélasse et le sucre pur. L’indice de ce coefficient n’a aucune influence sur le verdict du spectateur.
 Le processus créatif prend un tout autre aspect quand le spectateur se trouve en présence du phénomène de la transmutation, avec le changement de la matière inerte en œuvre d’art, une véritable transsubstantiation a lieu et le rôle important du spectateur est de déterminer le poids de l’œuvre sur la bascule esthétique.
 Somme toute, l’artiste n’est pas seul à accomplir l’acte de création car le spectateur établit le contact de l’œuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ses qualifications profondes et par là ajoute sa propre contribution au processus créatif. Cette contribution est encore plus évidente lorsque la postérité prononce son verdict définitif et réhabilite des artistes oubliés.

MARCEL DUCHAMP : in "Duchamp du Signe", éditions Champs Flammarion, 1994.

Duchamp post mortCF9089.jpg On pourra se demander en passant où sont les artistes ? On trouvera peut-être la réponse soit en creusant un peu, soit en se couchant voluptueusement sur la dernière résidence (secondaire) de Marcel Duchamp. Marcel Duchamp, (c'est écrit), aimait placer le spectateur dans la peau du flâneur à cette exception près que le désir de celui-ci, de contempler petit à petit les transformations du monde,  tout livré à son propre désir lui soit retourné brutalement par l'indifférence que l'objet suscite en lui. Cette chose n'est plus regardée / mais on sait qu'elle existe. Pour la grande question vous pouvez frapper à sa tombe, (ci-dessus), au delà des questions il s'y trouvera peut-être encore une présence ? ...

Photo : Qu'y a t-il après le ready-Made ? Ou comment regarder l'oeuvre en face ? Une boîte verte cette fois sans épitaphe, (ni moustache). A première vue, ceci est bien la tombe de Marcel Duchamp (et des siens) on la trouve désormais dans tous les bons cimetières, on peut même la fleurir avec une rose. Rose parce que Rose... (Je vous en prie... ) ! à moins que le lecteur (pas si dupe) préfère remplacer le foulard de RHozan-Muttkebo par un mouchoir et ni vu ni connu le spectateur entourloupera l'artiste. Certains jours le cimetière boscomarien se transforme en sanctuaire dada, le grand verre de Duchamp vire en petit vert du champ, (merci Marcel Vermot) Il existe une autre tombe (où est la vraie ?) qui se trouve à Rouen, sur laquelle on peut lire (et cliquer) :

 

"D'ailleurs c'est toujours les autres qui meurent".

 

 

 

Photo © Frb 2011.

mardi, 16 août 2011

Missions célestes (Part I)

Mon divin Coeur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen, et qu'il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre..

Extrait : le 27 Décembre 1673, le Christ révèlant à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, la solennité du Sacré-coeur de Jésus  .

En cliquant sur l'image vous verrez apparaître la Chapelle où fût visitée Margueritechappelle des aparitionsG_0012.JPG

Loin des polémiques suscitées par la venue de Benoît 16 et le rassemblement de jeunesses catholiques en Espagne, un "dérangement", si j'ose dire, au coût exagéré dans le contexte économique et social où nous sommes, ce déploiement de fastes ayant de tout temps existé, de la part de l'Eglise, il aura de tout temps été bien difficile à acccepter quand cette même église toujours proclama les vertus de l'humilité, exalta l'extrême dénuement envisagé par des saints, fidèles ou autres disciples... (Mais là n'est point dans mon désir ni dans ma compétence d'enfoncer ce genre de porte ouverte, ni d'ouvrir un débat, lequel, c'est déjà plié, ne changerait pas grand chose), ce ne sera sûrement pas le sujet de cette page (suite à certains courriers,  je tiens toufois  à re-préciser,  qu'il ne s'agit nullement de propagande), nous poursuivrons sans mépris, l'exploration d'une contrée chargée d'histoire, où nous retrouverons la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque, (la "Soubirou Nabirosinaise"), qui consacra entièrement sa vie au "Sacré Coeur" de Jésus. J'ai eu l'opportunité de visiter plusieurs fois cette chapelle (cf. notre photo) d'être guidée par des historiens et chercheurs passionnés, (moins croyants que sceptiques) que je remercie pour m'avoir aimablement offert leur temps et disponibilité tandis que je leur posais des questions (on dira "de candide", ou plus souvent perplexes), contemplant avec eux, les reliques, il me venait des questions plus vastes encore, à  propos de ces êtres investis de missions célestes dont certaines révélées dans des contextes si étranges qu'on pourrait les qualifier parfois de "pure folie". Entre mortifications, sacrifices, macérations, puis illuminations des uns (on pourrait dire des "Saints") et des autres justifiant la souffrance, ou des comportements qui paraissent à nos vues, insensés, la frontière entre dévotion et folie confondra parfois notre compréhension. Mais nous laisserons ici,  encore de côté, toute considération psychologique,  afin de simplement donner à voir l'étrange "monde" des premiers adorateurs de ce très mystérieux "Coeur de Jésus" :  le "Sacré Coeur" datant du jour où le Fils de Dieu prit un coeur semblable au nôtre. Le Fils de Dieu le signala aux Hommes, en recevant St Jean sur sa poitrine, puis il l'ouvrit au monde par une large blessure qu'il portait sur la croix. Bien avant Marguerite-Marie Alacoque, les premiers adorateurs du "Coeur de Jésus" furent les anges du ciel et leur divine Reine. Leurs hommages se sont répétés et recrutés en traversant les siècles. Selon Saint Jérôme, il faut lire sous le mot de "Coeur", le sens et l'âme, l'organe et les sentiments. Ainsi Jésus ne se contenta pas de dire "Apprenez-moi que je suis doux et humble", mais il ajouta " doux et humble de coeur". Toutefois les textes à la gloire du "Sacré Coeur", sont plus rares, et moins explicites du moins juqu'au XIIIem siècle et on ne pourra les citer tous... Voici quelques noms et notes consacrées à ceux qui ont comme Marguerite-Marie Alacoque vécu dans cette même dévotion, mais bien avant elle, (Marguerite-Marie naquît en 1647) ils ont juré fidélité à la vénération du Sacré Coeur de Jésus. Pour aujourd'hui, j'en ai sélectionné deux, deux (seulement ?), vous lirez, ça semble déjà suffisant...

Aux alentours de 1150, Saint Bernard achève le chapitre III de son traité ascétique "La Vigne mystique", il  écrit, je cite  :

Mais puisque nous avons rencontré le Coeur tout aimable de Jésus et qu'il nous y est bon d'y être, ne nous en laissons pas facilement séparer... Oh ! qu'il est bon et agréable d'habiter dans ce coeur.

Saint Bernard ira même jusqu'à qualifier "ce Coeur" de "perle précieuse", plus loin, explication on ne peut plus limpide  :

Votre coeur a été blessé pour nous ouvrir une entrée, pour que nous puissions y habiter à l'abri de tous les orages extérieurs.

ou encore, au plus profond, anatomique :

Le secret du cœur est découvert par les trous du corps ; découvert ce grand sacrement de bonté, les entrailles miséricordieuses de notre Dieu. (Saint Bernard : in "Sermon LXI sur le Cantique des cantiques").

Autre exemple : Sainte Lutgarde (1182-1246), une simple fille de bourgeois, vierge de la Belgique, mais aussi une des plus grandes mystiques (cinq siècles avant Sainte Marguerite),"rachète" par sa ferveur dans le cloître, l'amour qu'elle avait préalablement éprouvé pour le monde. "la vie mystique l'envahit comme un ouragan",  c'est écrit. La jeune fille n'a que dix-sept ans. Un jour qu'elle s'entretient avec un gentilhomme qui la recherche en mariage, Jésus lui apparait subitement dans la même forme qu'il avait sur terre, et lui découvrant sa poitrine (voilà que nous brûlons, mais attendez la suite, Jésus n'était pas si coquet) il lui fait voir la plaie de son côté et de son coeur encore toute sanglante, puis il s'adresse à elle avec ces mots :

- Contemple ici, Lutgarde, ce que tu dois aimer ; laisse là les attraits de l'amour insensé des créatures et tu trouveras en mon coeur les purs délices du divin amour

Lutgarde vient d'obtenir du Seigneur,"l'intelligence des Divines Ecritures" et de l'office liturgique bien qu'elle n'ait jamais appris le latin, elle comprend vite que son humble ignorance qui l'obligeait à s'unir à son époux ne lui sera pas moins avantageuse que la connaissance de l'Ecriture, elle retourne voir le Seigneur et lui dit :

- Qu'est-il nécessaire, Seigneur, qu'une pauvre soeur comme moi, pénètre les secrets de vos divines paroles, changez moi je vous prie, encore cette grâce...

- Que veux tu donc ?  Lui demande le Seigneur, or la jeune fille quoique simplette, sait déjà ce qu'elle veut, elle en demande même on dirait beaucoup (bon, je sublime un peu) mais les vieux ouvrages populaires à ce sujet jugés "fiables et sérieux", souvent rédigés par de fervents chrétiens, le font encore davantage, dans la volonté affirmée de louer "notre Seigneur" et de convertir, je ne pourrais donc vous garantir, ni m'assurer auprès de feu l'Abbé F. Cucherat où j'ai relevé ces fins dialogues, qu'ils sont à ce point authentiques  et puisque ces dialogues sont tirés d'un livre attesté en hauts lieux, (j'y reviendrai en fin de billet), il faudra bien s'en contenter. Suite de notre dialogue, réponse de Lutgarde à "Notre Seigneur"  :

- Ce que je veux, ce que je vous demande, c'est votre coeur. (Oserait-on ?) ...

Le Seigneur ne s'offrant pas ainsi aux caprices des Hommes ni à la première exaltée venue sans quelque contrepartie, réplique alors drastiquement :

- Moi, je veux plutôt avoir le tien"

Ce qui fût dit fût fait et la jeune fille en éprouva une joie incomparable de sorte qu'il y eût entre Jésus et Lutgarde un heureux échange de coeurs, non d'une manière corporelle, (bien sûr !) mais profondément spirituelle, le coeur de Lutgarde, à présent bien gardé, si parfaitement muni, ne fut plus jamais assiégé par les tentations des sens (quelle horreur), et ses mauvaises pensées d'autrefois, n'osèrent plus la traverser. Peu de jour après cette révélation, pour la récompenser d'une victoire "remportée sur elle même", le Seigneur lui apparaît attaché à la croix et tout couvert de sang, s'approchant d'elle, il détache (c'est du moins relaté dans les écrits de la vie de Lutgarde) un de ses bras pour l'attirer à lui, il lui fait porter ses lèvres sur la plaie saignante de son coeur. Et ce n'est pas tout... Un jour, affligée d'une fièvre intermittente, Lutgarde se consola en pensant à St Jean l'Evangéliste, qui avait pu en son temps, coucher sa tête sur la poitrine sacrée (c'est à dire, notre lecteur plein de sagacité l'aura compris, sur le coeur du Christ tant convoité), et d'y puiser les eaux salutaires de l'Evangile. A ce moment, apparût à Lutgarde en un songe éveillé le symbole prophétique du disciple : un grand aigle aux ailes si éclatantes qu'elles étaient capables d'éclairer l'univers entier par leur magnificience, et l'oiseau vint mettre son bec dans la bouche de Lutgarde pour remplir son  âme de lumière qui vint lui révéler les plus grands mystères de notre religion ainsi que la conduite de Dieu sur les âmes. Devenue aveugle en 1235, elle commença peu d'années après son troisième jeûne de sept ans, répondant à une invitation divine afin d'écarter de l'Eglise un ennemi redoutable. Ce jeûne ne s'achèvera qu'avec sa mort, le 16 juin 1246. Aujourd'hui Sainte Lutgarde est encore invoquée chez certains croyants contre les douleurs de l'accouchement.

Deux exemples dont j'ai passablement allégé le récit (et les exemples) fermeront cette première partie, sur le thème  ou extraits choisis des adorateurs du Coeur de Jésus, exemples curieux d'exaltation prenant chacun des formes différentes, pour le même but quelque peu élitiste il y en a  d'autres, que j'évoquerai un certain (prochain) jour, dont l'illustre Saint François d'Assise (de l'ordre Séraphique) et Saint Bonaventure. Un sujet idéal à lire sur la plage, un suaire une serviette humide sur les yeux, si toutefois les corps dénudés des baigneurs pêcheurs menaient sourdement vos esprits aux plus mauvaises tentations, pensez très fort à ce baiser de Lutgarde au Sacré Coeur, sanguinolent... Ou bien par un  désir de connaissance plus ordinaire, si vous passez dans la région de Paray le Monial, et voulez vous instruire, la Chapelle des apparitions se visite, sous l'oeil bienveillant de cette chère Marguerite, enfant "spirituelle, des mystiques cités ici au destin extra-ordinaire exalté par les chroniqueurs et autres biographes d'une époque dont beaucoup étaient aussi ecclésiastiques. Les notes bibliographiques et autres extraits de ce billet, ont été puisés à deux sources quasi opposées, une longue conversation avec un professeur et psychiatre, passionné d'histoire pour qui la vie des Saints qu'il étudie par passion, donne aussi de précieuses pistes à sa profession et le livre de l'Abbé F. Cucherat, (aumônier en son temps de l'hospice de Paray le Monial, admirateur inconditionnel de M.M. Alacoque). Ce "grimoire" épuisé sûrement mais encore trouvable en cherchant, (la BM de Lyon, le possède il me semble), date de 1878, j'ai en main l'édition originale aux pages mystérieusement conservées après une vie de mise en malle dans un  grenier infesté de rats, (un des rares  livre qui n'ait pas été dévoré un mystère isn'it ?) il fût édité par Baratier et Dardelet, imprimeurs libraires à Grenoble, sous le titre : "Histoire populaire de la bienheureuse Marguerite-marie Alacoque et du culte du Sacré-Coeur de Jésus", lu et approuvé par les vicaires mandatés par Frédéric, evêque d'Autun, Châlon et Mâcon, qui signa. L'Abbé Cucherat  soumis aux décrets du Saint siège apostolique ne pouvait pas le publier sans l'accord préalable de son évêque, on pourra lire une page entière de certification :

Avons fait examiner par un de nos vicaires généraux l'ouvrage ayant pour titre [...] Et sur le rapport favorable qui nous en a été fait, l'avons approuvé et en avons autorisé l'impression etc..

Bien de quoi  rassurer ceux qui auraient encore un doute sur l'authenticité de ce billet. Quoique...

Photo:  oh la belle plaque  ! ouvrant la Chapelle des Apparitions, (eh non, ce n'est pas de la pyrogravure sur contreplaqué, c'est plus joli en vrai), photographiée rue de la Visitation à Paray le Monial, non loin de la "Maisons des poupons" un domaine de perdition qui sera peut être le futur palais des festins (ou agapes) des grands papes du charmillon, réservé à des coeurs plus sacrés qu'au Sacré-Coeur, (mais non, ce n'est pas pareil), cette dernière précision n'étant pour l'heure pas plus attestée par monsieur le maire que par Monsieur le Curé puissent-ils pardonner mes audaces. J'assumerai (sans trop m'en consumer, j'espère), la responsabilité fantaisiste et "suaggantequer ed tceet edérenir te port ehniuma aréviélton ed sno gouteulen turfrus" (comme on dit).  Histoires à suivre...

© Frb 2011.

jeudi, 04 août 2011

Haïku Nabirosinais

DSCF8901.JPGLes Haikus ne sont connus en Occident que depuis le début du XXem siècle. Les écrivains occidentaux ont tenté de s'inspirer de cette forme de poésie très brève la plupart du temps, ils ont choisi de transposer le Haïku japonais qui s'écrivait sur une seule colonne sous la forme d'un tercet de 3 vers de 5, 7 et 5 syllabes pour les haïkus occidentaux. quand on compose un Haïku en français, on remplace en général les mores par des syllabes, "mais c'est quoi les mores exactement ?" se demandera notre lecteur chéri (à supposer qu'il ne sache pas...) Et comme je fais désormais les questions et les réponses, je vous dirai qu'il ne faudra pas craindre celle-là (de réponse ! suivez un peu, vous irez vous baigner après), et donc, la more est un son élémentaire émis lors de la phonation. Son nom provient du latin "Mora" signifiant "retard" ou "délai". Comme beaucoup de termes spécifiques à la linguistique, sa définition exacte est contestée, mais bon, grosso-modo, sans rentrer dans les discussions, il s'agit d'une notion plus fine que celle de syllabe. Dans les langues syllabiques, chaque syllabe est constituée d'une ou plusieurs mores, qui en déterminent le poids, ce dernier déterminant à son tour l'accent tonique du mot, ou son rythme. Dans certaines langues, dites "moriques", la notion de syllabe, d'ailleurs, n'existe pas, une syllabe qui contient une seule more est appelée "monomorique" ou "monomoraïque", si elle est composée de deux mores elle est appelée "bimorique" ou "bimoraïque". La langue japonaise est connue pour sa structure en mores. La plupart des dialectes utilise les mores (haku en japonais) plutôt que les syllabes comme fondement de son système phonique. Une syllabe française peut contenir jusqu'à trois mores, ce qui engendre des poèmes irréguliers. Quant à la notion de more, si elle existe en Nabirosina, le nabirosinais considère qu'il n'est guère besoin de se casser la tête avec ça, ce n'est déjà pas mince affaire de traduire tant bien que mal le patois nabirosinais (dit rachollasi) en bon français moderne, on pourra donc considérer que le Haïku nabirosinais est peut-être l'un des seul Haïku au monde à n'obéir qu'à sa propre loi.

Photo : Offert par la boulangère du village, ce poème-Haïku chanté par Ricky Vacance (et sa cornemuse à pain) ravira vos matins, vos midis, vos soirées, (j'ai testé pour vous).  Un fragment de pure poésie vue au Nabirosina doux.

© Frb 2011.

mardi, 28 juin 2011

L'infini

Dame en sandales contemplant des sandales pour dame...

Si vous préférez les sandales "astro-stars". Cliquez dans les petites bulles.dame en  sandales.JPG

Photo : filature dans les quartiers chics, (cours Vitton, sur la rive gauche à Lyon). Il est doux de rêver devant les petites sandales soldées à 77 euros (pièce). Juste un interlude, ou presque rien pour aborder d'un pas léger les premiers jours de Juillet. Mais au calendrier d'ici on traînera encore un peu sur les p(l)ages (déjà surannées) du vieux Juin. Au lieu-dit de l'entretemps mais pas exactement, non plus. (ô mondes infinis !)...

© Frb 2011. 

samedi, 11 juin 2011

Préparatifs de départ en vacances

Si tu colles ton oreille sur l'image tu verras la mer.

CLAUDE DEBUSSY

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Photo  : Plage du pauvre ☐  ou rude épreuve ☐  Cochez  (1)

(1) Si vous ne pouvez pas cocher alors on vous collera les deux d'office.

© Frasby 2011

lundi, 14 février 2011

Ready (re)made for Valentine : le Porte-foulard

 Il n'y a pas

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de hasard

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que des rendez-vous.

 

"The Creative Act" by M.Duchamp

podcast 


 La citation est de Paul Eluard.

Le porte foulard ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval.

Le porte-foulard se porte aussi sans foulard. (Voir ici).

Sans porte, et sans foulard, on irait vers où ?

 Ready remade's nota : Pour la Saint Valentin, chers Valentins,  offrez un Porte-foulard à l'élue de votre coeur Pratique, pas cher, gage d'une tendresse infinie, le Porte-foulard est à la fois une preuve d'amour originale et un meuble épatant. Plus fiable qu'un bracelet, moins superflu qu'un pendentif, offrir un porte-foulard est vraiment l'occasion rêvée de vous rendre à jamais inoubliable. Osez ! payez vous d'audace ! puisque l'amour ne saurait exister sans preuves, qu'attendez vous ? La rue Camille Jordan vous le donne et certains jours vous le vend (à bon prix)(*). Plus une seconde à perdre ! vous pouvez envoyer vos dons (sans bouger de votre fauteuil), dès aujourd'hui à: "Certains jours, "spécial St Valentin (retardataires  2011 et  Valentins d'avant-garde 2012") au 1 rue Centrale 69, Lyon-cedex, ou téléphoner au Babylone 36-36 (demandez Marcel à l'accueil). En tapant sur la touche étoile, de votre taxiphone peut être serez vous parmi les heureux lauréats de notre grand tirage au sort qui vous permettra de gagner un Porte-torchons à deux battants. Profitez ! le jour des amoureux, c'est aussi le moment d'équiper la maison ! La St Valentin se fête certains jours mais elle se prépare chaque jour de la vie, (on n'est jamais trop prudent(e).  © Frb 2011.

(*) Sous réserve des stocks disponibles, 499, 92 euros pièce le porte-foulard (foulard non fourni, 78,84 euros pièce, supplément porte-foulard mélaminé 345,87 euros  le mètre,  transport des foulards 800, 59 euros seulement, (avec option 156 euros/ heure, le ponçage ) renseignement frais de livraison tapez 36-15 porte-foulard cet appel vous sera facturé 7,89 euros/mn. Possibilité de crédit à 4,%à payable en 10 fois, sur présentation d'une fiche de paye. Le porte foulard existe en plusieurs coloris .Carte sénior acceptée.