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vendredi, 17 décembre 2010

Descendre

On n'échappe pas au spectacle du bonheur.

MAURICE BLANCHOT : extr. "Le ressassement éternel" éditions de minuit 1983

vitrineG.JPGTout est venu un jour de Décembre, le ciel était blanc, le vent écrasait les visages, la neige avait neutralisé nos ombres on lisait sous la peau des gens. Il suffisait qu'un seul s'immobilise pour que les autres s'y perdent complètement. Des groupes de jeunes riaient de ces passants ces "vieux" qui patinaient maladroits. Nul ne reconnaissait ce qu'il avait connu la veille, sans point d'appui réel, on se croyait déjà glissant vers d'autres mondes. Malgré tout cela "le spectacle continuait", il y avait sur la colline, une ferme des animaux, avec des moutons noirs, des chèvres à houpettes ou à sabots bleus, on rentrait sous des bâches visiter la foire aux produits régionaux, où des apiculteurs déguisés en abeilles avec des ailes en papier crêpon sur le dos, vendaient leur miel, tous les pots dérivés du miel, le "pain d'épice fait maison" et d'éclats d'orangettes, de noisettes. Le prix faisait tourner la tête, à ce qu'en disait la Jeanne Mouton qu'on voyait venir de loin à cause des tas de machins qu'elle portait en bandoulière sur une grosse veste dans les tons de marron tricotée main au point mousse, elle disait :"ce pain d'épice on le trouve à l'hyper-Ryon de Vaise, trois fois moins cher, et pour sûr qu'à ce prix là, ils nous font payer le papier crépon de leur ailes, les picsous !... "Des ailes ! on en avait à l'intérieur dans le dos, qui n'avait pas poussé pas besoin de papier crêpon !". Le vent nous décollait du sol et quand ce n'était pas le vent c'était la neige qui devenait toute noire et nous mettait encore le moral à zéro, c'était ou tout ou rien. On pataugeait là dedans, on se battait à moulin de bras contre la météo, on se battait tout court pour être les premiers au chaud, un peu comme  en été quand on irait à la mer, on voudrait tous prendre la place sur le sable blanc, là bas loin des serviettes-éponge, sans personne pour nous  déranger, on voudrait tous la plus belle place pour étudier la vie des coraux hermatypiques...

Mais ce coup-ci dans la neige, on était trop nombreux, ceux qui s'en sortaient le mieux c'était ceux qui faisaient les affaires, car ils avaient leur stand à eux, et nous le soir on rentrait chez nous fatigués à force d'avoir pataugé dans cette boue, les yeux piqués par les allées venues entre des stands chauffés à quasi 30° et le froid jusqu'à - 8 ° (confirmé par l'Evelyne Dalhia à la télé"). Quand on rentrait, chez soi, chez nous, chez eux, on croisait dans les vitrages de nos entrées d'immeubles, nos visages chiffonnés, des yeux qui n'étaient plus les notres, exorbités rouges virant violacés et nos paupières enflées nous faisaient un piteux regard animal, on avait l'air d'avoir subi "toutes les misères possibles et inimaginables" qu'elle disait mademoiselle Mouton. Tout cela n'était pas si terrible, on était simplement des êtres humains traqués par nos cadeaux. Tout en haut du visage ça se fendillait aussi, ensuite dans la salle de bain, on se prenait en pitié soi même, devant la grande glace, on se requinquait, on se séchait. Un vent tiède juste entre les yeux, on s'ouvrait aux secrets du Calor ; avec les crèmes, les baumes de la Norvège garantis sans parfum et sans paraben, on se retrouvait un peu. On allumait à 20H09, le feuilleton "Le coeur a ses raisons" il fallait passer la publicité, le Fanta la Danette, le trèfle parfumé et puis la bande annonce d'un hommage aux chanteurs morts des années 70 avec son invité-surprise, puis tous les bêtisiers. On feuilletait le télé Z, pour voir l'heure du Louis la brocante, il y aurait les réclames pour la capote anglaise, l'acné juvénile, le mal de gorge et le streptocoque, ça venait toujours au mois Décembre  les macarons suchard, tous les marrons glacés, et puis après la météo, encore qui revenait. La Jeanne Mouton elle avait attendu la journée en frottant un peu ses carreaux, les veines de ses vieilles mains, étaient comme les sentiers de son enfance, une guerre, ses endeuillés, mais loin. Le père qui rentrait de la chasse avec son grand fusil dans le dos, plus tard l'époux qui finit sa vie en charrette, toutes ces vies qui partent en sucette dans la panade, la Jeanne, le Georges, et les gars du chantier avec les chaussures à semelles crantées qui s'essuient pas dans le paillasson, la peur de la glissade, tout un tintamarre dans la tête, les annonces au supermarché des promos sur les bocaux de haricots blancs, les volets fermés de melle Branche, le coup de fil du régisseur qui veut qu'on enlève les plantes vertes de l'allée à cause des gars des internettes qui viennent poser la fibre optique, les cadeaux à penser, Le sapin, les étoiles, la crêche, les escabeaux, les guirlandes dans la boite en carton avec les santons de provence, les courses pour le lendemain il faudrait penser au séjour à Tignes chez les cousins, acheter le billet de train, faire tous les magasins avec la queue être dans la queue, attendre. Les journées seraient longues, "heureusement, qu'elle nous disait, disait la Jeanne Mouton, heureusement que  tous les soirs, pour se reposer on retrouve notre feuilleton". Nous on n'était pas d'accord avec ça, nous, on détestait tout ce qui passait et repassait dans cette télévision mais pour une fois, on ne contrarierait pas la Jeanne Mouton, on s'installerait bien comme il faut sur le canapé en velours, on mettrait sur ses genoux un plateau avec des affaires faciles à manger, on appuierait sur le bouton, on attendrait en s'énervant un peu, que se terminent leurs informations, avec ces politiques "toujours la même chanson" et quand reviendrait le générique de notre feuilleton, comme chaque soir à la même heure, on retrouverait nos héros préférés, un brin magiques qui nous ressemblaient parfois, ils faisaient tous parti de la famillle à présent ; c'était comme la famille, sans les inconvénients. Oui, quand on entendait le générique, on était aux abois, on serrait la télécommande tout contre nos cuisses et on disait à tous ceux qui étaient là : "taisez vous ! ça commence !".

Photo: Un petit manège miniature dans la vitrine raffinée d'un marchand de je ne sais plus quoi du côté de la place Saint Nizier photographié à Lyon presqu'île, en December.© Frb 2010.

mercredi, 15 décembre 2010

Déserts

Il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente

CAMILLE CLAUDEL

Il y a toujours quelques sons dans les images image_0201.JPG

Je désespère parfois de ne pas vous amener là où il serait possible de me comprendre, je vous montre un chemin et vous me répondez qu'il mène nulle part, il ne s'agit que d'un chemin. Vous pensez aux destinations, vous êtes pressé d'arriver, et pendant nos conversations, je pose très patiemment un mot qui pourrait engendrer l'oisiveté, l'immobilité, d'invisibles ramifications tout cela me transforme à mesure que je parle. Cette façon ne me permet pas de songer à l'avenir.

Ce dernier jour est mon premier dernier jour ensuite je serai autre. Vous me regardez marcher au hasard, et vous dites que je patine, qu'il est impossible de savoir où je vais et cela vous angoisse. Vous préféreriez encore que je vous désigne "nulle-part", je mettrai une croix sur une carte. Je vous dirai "nous sommes ici" cela vous apparaîtrait encore comme une destination. Ainsi dois-je demeurer toujours un peu extérieure à ce pas qui est au dedans de moi, et qui ôte le sens à ma parole dès que j'essaie de vous le décrire. Si ce pas pouvait s'acheminer sans moi, je le laisserai vous conduire et m'abandonnerai là.

Je retrouve l'altitude dans des décisions singulières, de quoi nourrir des aventures d'une autre espèce, les convier à mesure, plutôt que d'attendre une providence ou un événement susceptible de renverser mes constructions. Un miracle pourrait-il durablement nous transformer ? Ne finirions-nous pas par nous en lasser comme du reste ? Le mener tout à l'ordinaire sans nous apercevoir à côté de quoi nous passons, sans nous soucier que cette chose qu'il nous a plu de saccager est arrivée une fois et ne reviendra plus jamais, quoique nous fassions. L'absence d'entretien tue nos forces. Le sacré, n'est pas ce quu'on croit il est plus libre toujours un peu hors de ce qu'on en a fait. St Paul n'a-t-il pas déclaré : "Tout est permis ?". On peut aimer les saints et ne pas croire en leurs prières ni en leurs Dieux.

Je songe à la voie de Tristan : sa passion désirait aimer sans limite au delà des formes et du temps, au delà du moi désirant, au delà de tous les attachements terrestres. Sa passion désirait ce cercle où l'amant et l'aimée puissent se confondre en un seul être dans le règne sans fin de l'amour sans réveil, alors rien serait ni vrai ni faux, ni tien ni mien, ni séparé. Si cela était de nos mondes, nous ne pourrions pas l'accepter, car nous serions dans l'innommable. Le silence qui naîtrait de cette confusion, de ces joies inconnues, de ce pouvoir délivrant toutes les possibilités humaines, nous serait intenable.


Dans le flot houleux
Dans l'éclat sonore
Dans la tourmente
Infinie du souffle du monde
S'engloutir
S'abîmer Inconscient
Joie suprême

Photo : Transformation d'une affiche de mode en simple cri encore humain, vue dans la vitrine d'une boutique de prêt à porter masculin au seuil d'un centre commercial pour lequel je ne ferai pas de publicité, c'était donc quelque part à Lyon, rive gauche, en Décembre .© Frb 2010

mardi, 16 novembre 2010

Hé oui ?

henon088.pngHE OUI ! l'eau prend toujours la forme du vase
HE NON ! il ne faut pas pousser le bouchon trop loin
HE OUI ! trop de sel gâte la sauce
HE NON ! il n'y a point de hasard
HE OUI ! celui qui rit toujours trompe souvent
HE NON ! celui qui sait d'avance où il va ne va pas loin
HE OUI ! il y a quelque chose de changé
HE NON ! rien n'a changé
HE OUI ! le destin mêle les cartes et nous jouons
HE NON ! nous ne pensons pas ce que nous voulons
HE OUI ! on nous emporte comme des choses qui flottent
HE NON ! l'homme ne sait pas ce qu'il veut
HE OUI ! nous changeons continuellement de place
HE NON ! un amant n'a jamais tort
HE OUI ! nous sommes trompés par l'apparence du bien
HE NON ! on ne se donne pas en spectacle devant les sots
HE OUI ! on se sent floué par les années perdues
HE NON ! le temps perdu ne se rattrape plus
HE OUI, le facteur sonne toujours deux fois
HE NON ! un malheur ne vient jamais seul
HE OUI ! la méchanceté s'apprend sans maître
HE NON ! l'esprit sans coeur ne va jamais très loin
HE OUI ! à force de tirer la corde finit par rompre
HE NON ! avant l'heure c'est pas l'heure
HE OUI ! le singe est toujours singe fût-il vêtu de pourpre
HE NON ! on ne peut applaudir d'une seule main
HE OUI ! à la maison le chat est un lion
HE NON ! la beauté n'a pas d'importance
HE OUI !, il faut tailler son manteau selon son drap
HE NON ! personne ne dira du mal de sa marchandise
HE OUI ! la cruauté est la force des faibles
HE NON ! vieil amour ne se rouille jamais
HE OUI ! l'amour est un cristal qui se brise en silence
HE NON ! on n'offre pas une cravate à qui a besoin d'une chemise
HE OUI ! il faut donner le lait et non le seau
HE NON ! on ne creuse pas un puits avec une aiguille
HE OUI ! seul ton ongle sait où te gratter
HE NON ! la roue qui tourne ne rouille pas.
HE OUI ! haricot par haricot se remplit le sac
HE NON ! mauvais chien ne crève jamais
HE OUI ! le pape bénit d'abord sa barbe
HE NON ! un chat n'attrape pas des souris avec des moufles
HE OUI ! au pays des boiteux chacun pense marcher droit
HE NON ! qui prend trop haut le ton ne pourra achever la chanson
HE OUI ! la joie est suspendue à des épines
HE NON ! ce que je ne sais pas ne m'irrite pas
HE OUI ! la gourmandise vide les poches
HE NON ! il n'est point de diadème qui guérisse la migraine
HE OUI ! celui qui souffle sur le feu a des étincelles dans les yeux
HE NON ! qui ne sait pas danser trouvera le sol bancal
HE OUI ! le pot à demi rempli répand son eau
HE NON ! le véritable voyageur ne sait pas où il va
HE OUI ! le temps met tout en lumière
HE NON ! la bravoure ne cède pas devant le malheur
HE OUI ! la porte la mieux fermée est celle qu'on peut laisser ouverte
HE NON ! on ne nourrit pas un chameau à la petite cuillère
HE OUI ! votre ami avale vos fautes, votre ennemi vous les ressert
HE NON ! l'ami de tout le monde n'est l'ami de personne
HE OUI ! celui qui écrit lit deux fois
HE NON ! la barbe ne fait pas le philosophe
HE OUI ! chaque fois que nous parlons on nous juge
HE NON ! là où on s'aime il ne fait jamais nuit
HE OUI ! au bout de la patience il y a le ciel
HE NON ! l'herbe ne pousse jamais sur la route où tout le monde passe
HE OUI ! la brousse est plus forte que l'éléphant
HE NON ! une pirogue n'est jamais trop grande pour chavirer
HE OUI ! après la fête l'idiot reste un idiot
HE NON ! l'œuf ne danse pas avec la pierre
HE OUI ! à chaque pied son sabot
HE NON ! aucun porc ne s'engraisse à l'eau claire
HE OUI ! ce sont les vieilles poules qui font le meilleur bouillon
HE NON ! ce chardon n'est pas fait pour cet âne
HE OUI ! carnaval s'approche ! il faut tourner la broche
HE NON ! ce n'est pas tous les jours jour de fête
HE OUI ! à la lueur de la chandelle, toute chèvre paraît une demoiselle
HE NON ! on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre
HE OUI ! à force d'aller mal tout va bien
HE NON ! il n'y a point de rose de cent jours
HE OUI ! les plus jolis oiseaux sont en cage
HE NON ! le plus gros brin de chanvre ne saurait faire un câble
HE OUI ! le fruit mûr tombe de lui même
HE NON ! ce n'est pas faute de voir loin que l'on tombe
HE OUI ! le boeuf mange la paille et la souris le blé
HE NON ! un oiseau qui chante n'a pas soif
HE OUI ! c'est toujours le pied de la lampe qui est le moins éclairé
HE NON ! tout le monde ne peut être abbé
HE OUI ! même dans le lait frais on trouve des poils
HE NON ! l'éléphant ne sera jamais lassé de transporter sa trompe
HE OUI !  Pour moucher autrui, il faut des doigts propres
HE NON ! une cage dorée ne nourrit point l'oiseau
HE OUI ! chacun a un fou dans sa manche
HE NON ! on ne peut chasser le brouillard avec un éventail
HE OUI ! en atteignant le but on a manqué tout le reste
HE NON ! la neige ne brise jamais la branche du saule
HE OUI ! les intêrêts courent même la nuit
HE NON ! la raison ne vient pas avec l'âge,
HE OUI ! le clou souffre autant que le trou
HE OUI ! le plus beau lendemain ne nous rend pas la veille
HE NON ! les belles paroles ne beurrent pas les épinards

Photo : Zoom sur le panneau indicateur de la station HENON-St Denis (un brin solarisée avant la venue des neiges) située sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon, la station HENON fait partie de la ligne C ( C. comme Certains jours) c'est une ligne lilliputienne pour l'heure, avant un futur grand projet nommé "projet fictif", (ça ne s'invente pas), prévu d'ici 2014, la ligne C est un métro à crémaillère (notre lien s'arrêtant à Croix-Paquet, un peu plus bas)  les lyonnais ont coutume de l'appeler "la ficelle" parce qu'avant les Croix Roussiens, (peuple connu pour sa bravoure), afin de ne pas épuiser leurs ânes (servant à transporter la soie) remontaient la colline les deux bras accrochés au bout d'une ficelle qui par un système de poulies très sophistiqué actionnées par des ouvriers robustes les acheminaient tant bien que mal au sommet, enfin bref... Les rames de ce métro à crémaillère sont de type MCL-80, elles ont les mêmes caractéristiques que celles du type MPL-75  à ceci près: il n'y a que deux motrices, toutes deux équipées d'une roue dentée accueillant entre les stations Hôtel de Ville et Croix-Rousse, le fameux rail crémaillère. Chacun se réjouira d'apprendre que la photo du panneau indicateur Hénon, a été prise au mois d'Octobre, boulevard des canuts à Lyon, avec le plus simple appareil.© Frb 2010

mercredi, 27 octobre 2010

Nuit et jour (Part I)

Derrière le monde dans lequel nous vivons, loin à l'arrière-plan, se trouve un autre monde; leur rapport réciproque ressemble à celui qui existe entre les deux scènes qu'on voit parfois au théâtre, l'une derrière l'autre.

SOREN KIERKEGAARD extr. "Le Journal du séducteur" (1843), éditions Folio 1990.

Pour lire la partie II de "Nuit et jour" vous pouvez cliquer sur l'imagboulange.JPGe

La nuit confond tous les langages. L'éloge et la pagaille qui vient après la fantaisie quand l'animal se rhabille en vitesse et va se consoler à la boulangerie, pour goûter dans la rue, le quignon d'une banette "Moissons". October précise l'avalanche. Toutes les villes grondent et je suis partout, à la fois, à Paris, à Brighton ou à Lyon, cherchant les brumes, je promène mon esprit sur un damier usé, beau comme un palimpseste. Je lis une lettre fauve ivre du grand secret, postée d'une tour endormie. 

 Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs;
On s'étonne, on s’étonne, on s'étonne
Et on vous regarde ...

Je compte et je recompte, plus de mille et un jours, tant d'âmes se sont noircies. Les passions immobiles rendent leur brumes à l'aube ; sur elles les coucous pondent des théories issues des grandes industries. Les vrais professionnels ont horreur de la poésie. Un monstre habituel ouvre ce ventre et fouille dans nos petites horloges, piqué comme un monument de sottises, sucrant nos fraises juste après les émeutes. Plus haut sur la colline, un monde englouti de guimauve, butine un boulevard rongé de transes, on y croise parfois des vieillards, portant tous la même gabardine, assis sur des bancs, ils récitent avec des voix d'enfants l'alphabet à l'envers, disent cent fois le même souvenir. Les autres dans la maison du "quatrième âge", ("L'Hermitage" qu'elle s'appelle), ordonnent bien patiemment les syllabes d'un jeu, sur des tables disposées en rond et se gardent pour la bonne bouche le panier en osier, les violettes en papier crêpon. Le désordre des esprits est une splendeur à moudre, plus personne ne peut jouir tranquille, (même dans son coin), de toutes sortes de déréglements. Le monde est droit. On m'apprivoise. Plus personne ne pourrait trouver les rages du Cobra et des fauves au coeur de l'uniformité qui vient. Nous sommes codés mais pas encore détruits. En quête du dernier mot, nous tentons d'en sortir, tous-un-chacun conscients des ruines, et nul encore ne songe à recourir à l'alchimie : amalgame philosophique, aimant des sages, transmutation...

Le jour brûle et c'est un peu triste de penser à ce temps qui vient. Triste comme la jachère, nous nous appliquons à la tâche malgré tout et selon. Maintenir nos acquis puis dire "Je suis comme ça, il n'y a rien à y faire, pardi !", avec nos têtes de rats, nos têtes de chiens, d'oiseaux genre canaris ou vautours tapant du poing, beaux sur nos pattes, avec nos têtes de fouines, nos têtes de lapins blancs planqués dans des capuchons molletonnés, nos têtes de mort de ta race infidèle, nos têtes raides et fières, têtes d'eskimos glacés à la sortie du "Titanic" fondant bêtes comme chou pour une histoire d'amour qui finit mal ou bien, nos têtes à demi-notres sur des corps couverts de réclames. Nos bouches sont rouges de la colère, et du gloss des city-marchés, crachant des noyaux de cerise pour ces temps bousculés par les catastrophes présentes, par la tronche du Cribe et de la grosse Trischine qui s'en va déclarer à la télé sans le moindre sentiment de honte "je suis un être humain, j'ai un coeur comme tout le monde".

Le jour brûle, embrase tout, portant au poème un cuivre érodé par l'automne, quelques feuilles sur les ponts au dessus des fleuves et le feu prend juste entre les deux, tout en haut des tours éveillées, endormies, selon les heures, jour et nuit enfin liés par la note pincée d'une gigue sur une corde de luth nommée "chanterelle". Et le hasard m'attache aux choses infimes, en elles, j'espère être annulée. Je me balade sans rien penser puis je tombe sous l'enseigne de monsieur Chr. Rodrigue (il a du coeur, vous le saurez), par cette minuscule ruelle, courte et droite qui part de la rue de Brest atterrit à Mercière, en perpendiculaire avec vue sur la Saône et ses baigneuses lascives (j'exagère ! qui pourrait croire une chose pareille ?). J'achète un petit pain viennois constellé de pépites, j'interroge la marchande sur la texture du pain. Je lui dis que les oeuvres de Rodrigue m'intéressent, et soudain je me trouve transportée devant un four à pain. J'écoute le poème de la commerçante (la mie de Rodrigue ?), qui me chante avec des mots simples comment ce pain est fabriqué, "blanc comme la peau d'un nouveau né, onctueux à merveille, et croustillant autour ". Combien de nuits à transpirer pour mettre au point la dite texture ? Elle le dit, la marchande : "ce pain est fabuleux !". Elle fait sonner les adjectifs dans sa bouche, les alanguit, forçant mon air blasé, jusqu'à ce que mon entendement s'y soumette, me voilà désarmée, prête à livrer combat pour la mie tendre, la croûte dorée à point de ce "pain fabuleux". J'opine et je dis "oui !". Enfin, la boulangère ne peut dissimuler sa joie, elle m'emballe avec des gestes tendres, le pain dans un beau papier blanc, où Rodrigue a écrit, on dirait, de sa main, en fines lettres dorées des bribes d'une fable de La Fontaine "par l'odeur alléchée", jouxtant l'histoire de la "Banette", et sur cette note guillerette en caractères gothiques on peut lire au sommet : "Artisan boulanger". Ainsi, ma journée se trouve embellie et dans mon imagination envoûtée par l'endroit, je me surprends à transposer la tendresse infinie de la marchande et de son boulanger à 6,793 milliards d'êtres humains ; ce qui produit sur moi un effet quasi hallucinatoire démésurément empathique. Je sais bien que c'est une niaiserie, mais cette niaiserie suffit à faire de moi un être différent, entièrement pétri d'amour, pour quelques heures au moins...

Photo : L'enseigne et son poème, plans de vies parallèles, la vitrine de la boulangerie de monsieur Rodrigue, et juste derrière un autre monde moulé dans celui-ci. Photographié fin Octobre, sur la presqu'île dans le 2em arrondissement de Lyon. © Frb 2010.

mardi, 26 octobre 2010

Une heure à la Manille

Une petite fantaisie me prend, de créer une nouvelle rubrique, qui consisterait à m'installer une heure ou plus, de temps en temps, (certains jours, donc !), dans un café de Lyon (ou d'autres villes) et d'y laisser trainer une oreille, avec ou sans dictaphone. Au hasard de balades je choisirai les cafés qui me semblent les plus accueillants ou les plus insolites, tout cela laissé à l'appréciation du moment. Le café de "La Manille", est un très vieux bistro de Lyon, et ce n'est certes pas un choix de hasard, je l'adore entre tous, et j'augure la rubrique par mon quasi préféré, il est situé rue Tupin, au niveau "Cordeliers", pas très loin du vacherin, sur la presqu'île de Lyon, la clientèle y est variée, très sympathique, elle va du d'jeun à demi-looké, au papy rutilant, en passant par tous styles d'âges et de gens. La déco depuis plus vingt ans n'a pas changé. L'accueil y est vraiment extra, on pourrait même dire carrément "bonne franquette". C'est un lieu ordinaire à vue de nez, et plutôt extraordinaire, mine de rien, quand on le connaît bien. Un endroit où il fait bon lire, écrire, vivre (et laisser vivre), enfin bref ...

manille0275.JPG

Situation :

La rue Tupin est calme, les gens assis à la terrasse  discutent des évènements, chacun semble assez détendu, l'ambiance générale est sereine malgré la gueule de bois de la ville toute cassée encore par endroits surtout dans le 2em arrondissement. Rien ne pourrait faire penser au voyageur tombé là par hasard, que la semaine dernière Lyon, fût à feu et à sang. Je lis le journal que Manille nous prête collé au bout d'un grand bâton presque aussi long qu'une canne à pêche. Deux femmes arrivent, s'installent, il s'agit d'un couple de femmes, l'une ressemble à Eva Joly, je me dis que c'est peut-être elle ?... L'autre plus pulpeuse a un côté variété 70, une sorte de Michèle Torr, en plus light, (donc ce n'est pas elle) elle a une belle voix grave et commande deux cafés. Dix minutes après la serveuse revient avec les cafés, elle s'excuse elle dit que le service a pris du retard. Les gens de la table à côté s'en vont, je reste seule, je regarde passer les Vélov' qui grincent et ralentissent devant la pizzeria d'en face et de longues minutes passent...

Mise en bouche :

 Deux hommes d'affaire discutent en sortant du café-restaurant : 

- Je serai fixé sur mon sort dans une heure.

Il serre la main à un autre monsieur plus vieux que lui mais qui lui ressemble (le même, donc, en plus étoffé)

- Et si ça ne marche pas, qu'est ce que tu vas faire ?
- Ce que je vais faire ? Oh ben tu sais ça j'en sais rien, je ferai comme tout le monde, j'irai à Pôle-Emploi. (Ils rient).

Deux hommes s'installent à la table jusqu'à côté de moi (les tables se touchent presque ainsi puis je entendre parfaitement la conversation comme si j'étais attablée avec eux, j'enclenche le dictaphone, pour le plaisir de la lo-fi :

Conversation :

- 32000 tu te rends compte ! les charges c'est 10%, tu te rends compte ? Ca fait des sommes énormes, payables avant 30 jours, je prends ça comme une sommation
-  C'est pas possible, Patrick, il faut que tu les fasses patienter
- Tu rigoles ! avant c'était 4000 et comme c'était un gros dossier, j'ai déjà obtenu une ristourne...

(Silence)

- He ben ...

(Un homme qu'ils semblent bien connaitre passe rue Tupin, il hurle)

- Alors les deux jojos ! ils z'ont pas fini leur causerie et ils prennent leurs cafés dehors comme deux pachas !

celui qui disait "he ben!" répond et du tac au tac :

- Crie plus fort, Dominique, tant qu'à faire, prends un porte -voix ! tu veux t'asseoire ? Viens dont boire le jus avec nous  !
- Non, non ! je vous laisse j'ai rendez vous, je suis pas en avance ! (il s'en va)

Les deux hommes continuent la conversation :

- Tu te rends compte 32000 !
- Mouais ! à ce compte là vaut mieux travailler dans le bâtiment.
- Dans le bâtiment ? Mon pauv' vieux ! j'y crois pas moi au bâtiment !
- 32000 merde ! tu te rends compte les charges ! Pour St Rambert, tu te rends compte !
- Ouais, bon,  pour St Rambert c'est pas tellement quoique si tu payes que 20 euros ton appartement, ça vaut le coup de refaire le calcul...
- Ouais si je paye le loyer avec le budget de la communauté, mais ça va pas le faire, c'est trop risqué, je préfère aller à Ambérieu dans l'Ain, je gagnerai moins mais au moins je serai libre, et puis ce serait une tranquillité, rien ne passera sous la table, tu comprends Martin, il est sympa mais c'est un gros filou et moi j'ai des comptes à rendre au conseil régional, d'ailleurs Tournier a piqué une colère l'autre jour, une colère monstrueuse, parce que Martin c'est peut être un énarque mais il marche trop sur les plates bandes des autres, sans compter tout le fric qu'il pique dans les caisses de la collectivité
- Merde ! à ce point ?
- Tu parles ! il se démerde comme un politique, mais c'est un parfumeur
- Ah bon ? il est parfumeur ?
- Mais non ! c'est une métaphore, je veux dire qu'il embrume tous ses partenaires

(Silence) les deux hommes plongent chacun dans leur café et leurs pensées... Cela dure de longues minutes. L'autre reprend.

- Les vitriers vont faire fortune.
- C'est sûr, c'est fait ! tu as vu ce massacre, jeudi, rue Victor Hugo  ?
- Ouais mais Hortefeux a promis une enveloppe, il a donné 80 000 euros pour la bijouterie, le magasin de chaussures et le magasin vidéo, il va sûrement donner l'enveloppe au préfet
- Ouais, ouais ouais ! au préfet !
Ils se regardent et éclatent de rire
- Tu penses à ce que je pense ?
-  Ouais, ouais ! faudra qu'on en reparle dans deux mois de c'histoire là, tu paries un restau ?
- Ouais ! d'accord ! (ils se tapent dans la main)
- Je vais te dire que Jean-Jacques il va asticoter son gamin, il était parmi les casseurs
- Tu parles ! ah ! ah! un gosse de riche ! ah ! ah ! ah ! c'est trop marrant. C'est comme en 68 !
- De toute façon il n'y aura pas de nouveau 68, en 68, il y avait le pognon, on avait du boulot, y'avait tout, c'était juste un problème tout autre, on l'a fait à cause des mentalités, c'était d'un archaïque !
- Ouais (dubitatif) la France De Gaulle, c'était mortel !
- N'empêche que moi, je maintiens les quatre ans où je n'ai pas voté, je ne voulais pas voter pour des blaireaux et c'est tout !
- T'as peut être au raison, moi j'ai voté Ségolène par dépit, mais je pense que le PS a tout laissé passer et c'est inadmissible, et regarde maintenant où en on est !
- Des blaireaux j'te dis ! non mais t'as vu ? Après tu vois Nicolas Sarkozy, un mec comme ça qui se retrouve au pouvoir c'est quand même pas possible !
- Après les français, ils peuvent choisir Fillon, il sera plus large d'épaule...
- Tu déconnes ?  Fillon large d'épaule, ah ! ah ! ah! non, merde ! faut pas pousser ! il a pas le charisme ! Balladur n'avait pas assez d'ambition et Juppé il a trop de casseroles, Sarko je suis navré de te le dire comme ça mais il l'a lui, le charisme ! il est malin, il s'est servi de Balladur, il s'est fait propulser...
- Et y'avait l'autre là, tu sais le zigue à Chirac sorti de nulle-part, celui qu'a une tête d'oiseau...
- Ah ! Raffarin ! ouais bof ! bien placé, mais vraiment trop sorti de nulle part ! ce mec là c'est un prof il a donné des cours au Québec, c'est Juppé qui lui a passé le tuyau !
- Merde alors ! ces gars là c'est vraiment des polichinelles
- Ouais ! mais c'est des polichinelles qui tiennent la route. Ils resteront.
- Tu plaisantes ?
-  Mais oui, bien sûr que je plaisante ! ah ah ah, Ducon, je t'ai bien eu !

 (ils se lèvent et s'en vont en pouffant)

Fin du premier acte. La suite bientôt mais dans un autre café de Lyon (ou d'ailleurs) ...

Photo : L'enseigne, du beau café de 1860. "Cadre simple", dit-on "rétro" mais pas si "branché" que ça. On y boit et même qu'on y mange pas mal, pas cher, (plat du jour 8.70 €, formule déjeuner 11.70 €). "La Manille" est située au 32 rue Tupin dans le 2em à Lyon elle est ouverte du lundi au samedi de 7H00 à 20H30, avec terrasse et véranda chauffée en hiver. Que demande le peuple ? Aurait-il besoin d'autre chose ? Frb© 2010.

vendredi, 22 octobre 2010

(Se) soustraire

Parviendrais-tu à retirer
Ta mort de ton futur flou
Pour l’inscrire avec éclat
Au plus bas fond de ton passé
Alors tu ne mourrais plus
Poète et ton clair présent
Persisterait dans le temps même
Où le temps désintégré
Se fera le grand miroir
De la fin de l’éternel.

ANDRE PIEYRE de MANDIARGUES, "Pouvoir poétique" (Nov 1971), extrait de "L'Ivre Œil", éditions Gallimard 1979

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 Moins que le A, moins que le B, moins que le caé nir, moins que l'ea roide, moins que l'ea chude, moins que le pemier digt de la man drite, moins que le denier digr de la man guche, moins que le bs relif, moins que le murure des forts, moins que les ris et les lames, moins que le balbuiement, moins que la cêpe au sure, moins que l'ea de ie de cerse, moins que le mineau bessé, moins que la sorie de secous, moins que le but de la caussure, moins qu'une giroutte au cocher, moins que la dase du vetre, moins que le arteau et l'encume, moins que le chland qui pase, moins que le beu de cauffe, moins que la olle à bis, moins qu'un cantier iterdit au pulc, moins qu'une onnerie de révil à l'ube, moins qu'un po, moins qu'un hibo, moins que le geno, moins qu'un cho à la crée, moins qu'un éclir au chocolt, moins qu'un crissant de lue, moins que le oq a vi, moins que le premir cant du mode, moins qu'une piqre d'inscte, moins qu'une onquille anée, moins qu'une pume, moins que le pomb, moins que le li du pantlon, moins que la banche de l'arre, moins qu'une vasselle à essuer, moins qu'un câne chave, moins qu'un vente vie, moins qu'une virgle, moins que des pints de suspesion, moins qu'une rèle monasique, moins qu'une ôte de malle, moins que l'ecre symathique, moins qu'un ba de lain, moins qu'une boutille de lit, moins qu'un gos hat qui dot, moins qu'un chen qui abie, moins qu'une muche du oche, moins qu'une babe de pote, moins qu'une nit sans lun, moins qu'une lape de cevet, moins qu'un bat jur, moins que la forme d'Abert, moins que la re Quincampix, moins qu'une arée ryale, moins qu'un hait de deil, moins que la crante de trouler, moins qu'un bo taac dans une abatire, moins qu'une chise en palle, moins qu'un futeuil Voltare, moins qu'une gran de poussère, moins qu'un klo de pataes, moins qu'une pire de pantofles, moins qu'une tale de multilication, moins qu'un pépi de rasin, moins qu'un noyu de crise, moins que du suce en morceux, moins qu'un veux méot, moins qu'un ale caracère, moins que la peiture à l'eu, moins que la peiture à l'hule, moins que la tou de pie, moins que le Panthon, moins qu'une fie poure blance, moins qu'un pont d'interrogaton, moins que le burre, moins que l'arget du burre, moins que le ul de la créière, moins qu'une plue d'Ocobre, moins qu'un solil de Mi, moins qu'une tole d'arainée, moins qu'un it roulea, moins que le bac de la quitude, moins qu'une motre perde à ogent le rotro, moins qu'un clar de lun à maubuge, moins qu'un tran de balieue, moins qu'une tabe de cisine, moins qu'une pore de chabre, moins que le follore breto, moins qu'un haiu chinis, moins qu'une voda poloaise, moins qu'un rondeu, moins qu'une révrence, qu'une allégrie, moins qu'un grad candélare, moins que la rolette ruse, moins que le guigolet, moins qu'une mèce de chevex, moins qu'une mie en pis, moins que le anache de Crano de Bergeac, moins que le tot dernir pilu de la gurre 4-8, moins que le vi roue,  moins que le burre norand, moins que la frêt Morad, moins que les mans d'Orlc, moins qu'une lêche d'indin, moins qu'une ie blue, moins que l'er de chne, moins qu'une pare de gats, moins que l'avene Vicor Huo, moins que le roge et le noi, moins qu'un fim de Godrd, moins que syphonie pastrale, moins qu'une choucoute garne, moins qu'un coucous polet, moins que les masons loses, moins que l'éée du ri Slomon, moins que le radeu de la méuse, moins que Raine et Cornille, moins que la ciale et la fouri, moins que la frise des bos,  moins que l'escarot de bourggne, moins que le colcique et le coqulicot, moins que l'étenard sanglat, moins qu'une paissade, moins que la derière cigrette, moins qu'un véo voé, moins qu'un ube de denifrice, moins qu'un blai brose, moins qu'un numéo de sére, moins qu'une cupe de Cairette de ie, moins qu'une uto-écle, moins que la pette monnie, moins qu'un moton de panrge, moins qu'une lé à molltte, moins que le bateu ive, moins que l'agent faile, moins qu'un copte en susse, moins qu'une viture de sort, moins qu'un cacht d'asprine, moins qu'un digt copé, moins qu'une slade de fuit, moins qu'un disue raé, moins qu'une brebs gleuse, moins qu'un rato lavur, moins qu'une popée de cie, moins qu'une tarine de nutlla, moins qu'un ot de yaort, moins qu'une etreprise de nettoyge de vires, moins que chevl de Trie, moins qu'un mange encanté, moins que des volts ferés, moins que le ri solil, moins qu'une obe d'ét, moins qu'une nut d'aour, moins qu'un ri sans divrtissement, moins qu'une coméie muicale à la cn, moins que le chassur franças, moins qu'un bonbo à la menhe, moins que la orte d'Abervilliers, Moins que le al de Sant Pont, moins que l'étole du berer, moins que la bage au digt, moins que l'alvole, moins que l'étue, moins l'ebrun, moins que la vaue, moins que la voute d'une cigrette, moins qu'une délaration, moins que vos, moins que nos, moins qu'ex, moins que mo.


Moins que rin
Moins que rn
Moins que r
Moins que.

Moins. Mois, Moi. 

Je (me) soustras.


AEGRI SOMNIA :"Outro"
podcast

  

Photo : Palissade, ou collage mural en voie d'effacement, vu quelquepart en presqu'île, je ne sais plus où exactement, n'ayant pas noté la rue où était situé l'ouvrage, en temps voulu, (du pur street art, comme on en croise rarement) l'affreuse peinture beigeasse des brigades nettoyeuses, ayant tout recouvert entretemps, je n'ai jamais pu retrouver l'endroit de ce grand dessin remarquable, sitôt collé, sitôt (ou presque) soustrait à nos regards désormais tristes et beiges. Lyon.© Frb 2010.

mardi, 14 septembre 2010

Cosmos

Nous ferons sonner en nous les verres cassés
les monnaies d'argent mêlées aux fausses monnaies
les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête
aux portes desquelles pourraient s'ouvrir les gouffres
les tombes d'air les moulins broyant les os arctiques
ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel
et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu

TRISTAN TZARA, extr. "L'homme approximatif"

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Photo : Un temps intense et mince. A moins que ne soit une destination fondue entre mille autres. Perrache-gare. Lyon Septembre 2010. © Frb.

jeudi, 22 juillet 2010

Mille et unième note...

Rien que la joie, les sortilèges et une immense confiance optimiste, rien que les données immédiates de la sensiblité. Rien que l'art de prendre son temps"

KAREL TEIGE : extr. Liquidation de l'art", éditions Allia 2009.

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Pour fêter le 1000 et le 1, et liquider, (si faire se peut). J'ai prévu une petite sauterie au jardin avec quelques rafraîchissements, qui ne sont pas de ma composition...

Crème de cassis, bibine, blanc, chopine, pinard, piquette, vinasse, gnôle, fillette, communard, Clairette de die, vin bourru, Mâcon, vin de goutte, vin de Moravie, vin cuit, Bordeaux, jaja, Bourgogne, vin de paille, vin de palme, vin de pays, vin doux, vin mousseux, vin de table, Bergerac, vin liquoreux, vin muté, bière brune, Cervoise, Gueuze, ginger beer, Guinness, kriek, lambic, bière ambrée, Blanche de Bruges, saké, stout, brune, pot, Chimay, Kro, bière d'épinette, bière de Munich, bière de luxe, bière de nourrice, bière de sapinette, bière de table, bière forte, bière rousse, pastis, anis, ouzo, saké, Absinthe, Arak, Suze, Armagnac, Cognac, mezcal, Pineau des Charentes, Bénédictine, vodka, génépi, whisky, Amaretto, Gin, Floc de Gascogne, vins cuits, Calva, Zythogale. Cherry brandy, Champagne !

Bellini ou Opéra Venise = (Champagne,+ purée de pêche fraîche), Bloody Mary = (Vodka + jus de tomate + épices + jus de citron), Margarita = (Tequila, triple sec, jus de citron), Tequila sunrise = (Tequila + jus d'orange+ sirop de grenadine, Cuba libre= (Rhum, cola + jus de citron + sucre de cannes), Mojito = (Rhum blanc + jus de citron vert + sucre roux + feuille de menthe fraîche + eau gazeuse, Caïpirinha = (Cachaça + sucre roux + citron vert + glace pilée), Piña colada = (Rhum blanc + jus d'ananas + lait ou crème de coco, Kir = Bourgogne blanc aligoté + crème de cassis de Dijon ou autres crèmes (framboise, myrtille), Americano = (Campari, vermouth rouge italien (ex. Martini, Cinzano), soda Martini ou Dry Martini Californie = (5 doses de gin + 1 dose de vermouth blanc sec + une olive verte ou zeste de citron). Cocktail flambé, Cocktail Molotov,(vodka + bière + grenadine) + feu d'artifice au jardin. (Voir ici).

Nota : Si vous passez par Lyon, ou si vous y vivez, la bonne adresse (les yeux fermés) pour déguster le meilleur Mojito (en musique et quelle musique !) se trouve au "Mondrian" (ex Vin § ko), avec terrasse idéale sous les arbres, je l'ai déjà écrit quelque part sur ce blog et je le répète sans aucune réserve, c'est un endroit que j'aime, en tout, autant pour l'esprit que pour l'accueil qui sont hors du commun. Le Mondrian, donc, bar restaurant repris et (re)crée par l'artiste cuisinier Michel Piet, (et ses acolytes), se trouve au 1, quai Claude-Bernard dans le 7em arrondissement de Lyon (tél : 04 37 65 09 71), à deux pas de la Galerie Roger Tator, autres excellents...

Sinon, vous pouvez rester chez vous, assis sur une chaise et puis boire un verre d'eau, mais c'est pas le même humour.

http://www.youtube.com/watch?v=W13ZrrgKQIs

Photo : La bonne chanson à suivre dans la vitrine du marchand de vin, liqueurs et spiritueux de la Grande Rue de la Croix-Rousse, photographiée au début de l'été 2010 à Lyon. © Frb.

mardi, 08 juin 2010

Une semaine de catas (thema Part IV)

Beaucoup de gens, peu d'idées, et comment faire pour nous différencier les uns des autres ?


MILAN KUNDERA, "L'immortalité", Editions Gallimard 1993.


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Jeudi.


Petit déjeuner. Cuisson. Ustensiles de cuisine. Aide culinaire. Soin du linge. Entretien des sols. Confort de la maison. Beauté femme. Beauté homme. Bien être. Famille. Lave linge. Sèche linge. Lave vaisselle Micro-onde. Four encastrable. Cuisinière. Plaque de cuisson. Hotte. Réfrigérateur. Congélateur. Cave à vin. Barbecue. Woody Camping Gaz. Clavier musical. Disney Princesses. Portes de service. Batterie à partir de 54,50 € du 31 mai au 10 juillet offre exceptionnelle 20 % sur les échappements et catalyseurs. Auvents. Fenêtres de toit. Fenêtres et portefenêtres. Films pour vitrage. Moustiquaires. Portes d'entrée. Maillots de bain. Portes de garage. Raccords pour fenêtres de toit. Robe tunique rayée + ceinture fille du 6 au 14 ans jusqu'à - 30 % depuis 6,99 €. Stores de terrasse. Stores pour fenêtres de toit. Vérandas. Volets. Motif en strass. Plaquette de strass. Kits et accessoires. Autres sous-vêtements. Alarmes autonomes. Mini-alarmes. Soutien gorges. minceur. Cylindres de serrure. Entrebailleurs. Portes blindées. Serrures. Serrures multipoints. Targettes et petits verrous. Verrous. Vidéosurveillance. Lambris et revêtements décoratifs. Parquets. Planchers. Séjour gourmand. Slips. Strings. Boxers. Mini souris optique filaire Compact 500. Maillot 1 pièce "Aventure". Robe "esprit" fille du 2 au 11 ans. Lot de 4 sets de table bicolores. Salon et Salle à Manger. Nappe. Linge de table. Affiches et posters. Antiquités. Sabots. Sandales. Espadrilles cuir. Fournitures. Photographie. Reproductions. Oreiller ergonomique anti acariens. mules Birkenstock au dessus synthétique. Cache-sommier à nouettes et poches, super déco en toile 80% coton, 20% polyester, décliné dans des coloris très tendance. Pantacourt toile stretch.Yaourtière automatique. Tondeuse Bikini Femme Fatale hot 111E. Parasol chauffant à gaz. Sèche-cheveux "Shinetherapy" D444. Barbecue gaz australien 2 brûleurs. Écharpe polaire (3 coloris, bien chaude et toute douce). Le string dentelle et tulle plumetis 75% polyamide, 14% élasthanne, 11% coton. Table de cuisson gaz FGL641IT. Store enrouleur concept easy (facile à poser). Ceinture électrostimulation pour homme Flex. Tunique version imprimée ou version unie (La tunique... on aime son côté bucolique ! jersey 100 % viscose). Mini cave à vin de mise en température. Slip fantaisie en maille confort et douceur. Bande cache-sommier en jersey traité anti-acariens. Cravate pure soie longueur 150 cm. Chapiteau de réception, long. 8 m. Kit beauté des pieds. Protège-matelas molleton stretch. Téléphone répondeur. Sèche-cheveux Salon Dry Pro AC lite HP. Drap de bain 500 g/m², 3 coloris. Socquettes bambou lot de 2 paires, coloris assortis. Coupe-bordure à lame. Mocassins style joggers. Support pour accessoires d'entretien. Armoire triple pour salle de bain. Maillot replica coupe du Monde de foot 2010. Casquette 35 % laine. Piscine autoportante diamètre 3,05 m. Rehausse en pin massif. Escarpins petit talon découpes fantaisie. Machine à pain. Table octogonale pliante eucalyptus. Culotte minceur. Pantacourt paréo boule en voile pur coton, entrejambe 62 cm. Matelas gonflable compact et léger. Collants spécial fatigue 40 deniers. Rasoir Arcitec Serie 1000 RQ1085. Store bateau tamisant petite largeur. Baskets joggers aspect froissé. Débardeur fines bretelles. Poubelle en métal 2 modèles, 2 coloris. String tulle et dentelle. Mini lave vaisselle. Dérouleur 3 en 1. Porte-balais. Mini-étagère extensible. Legging stretch chiné longueur chevilles. Bain de soleil à roulettes. Panier porte-bûches en saule tressé grisé. Crochets sans clou ni vis. (lot de 2.). Poubelle à ouverture automatique. Toutes les bonnes affaires...

 

Catalogue.


http://fr.calameo.com/read/000230544f6cb5deaac63


Photo : La mer (et autres produits dérivés). Lyon. Juin 2010. © Frb.

mardi, 18 mai 2010

Increvable (2 ans après)

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Cette affichette est une sorte de petit miracle, quand on pense que je l'avais déjà photographiée sur ce même poteau (presque en face de la porte dorée du parc de la Tête d'Or) le 18 mai 2008.

Je vous re-propose un petit tour de manège pour mémoire. Choc des photos, résumé en images :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/05/19/in...

L'année suivante, je l'avais retrouvée, la fameuse affichette, presque intacte:

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/05/23/in...

Et voilà que, bon an mal an, en Mai 2010, elle est toujours là, à narguer, (oserai- je dire, avec à peine quelques égratignures) nos yeux qui ont pris (mine de rien, mais très visiblement), deux ans de cernes et de rides, on pourrait même presque se dire qu'on est peu de chose (enfin, par rapport au show Dalida).

Que penser de tout ça au juste ?  Et ben, moi rien ... Mais comme disait Jacques LACAN, (un grand ami de certains jours) :

"L'interprétation n'a pas plus à être vraie que fausse ; elle a à être juste"

Songez-z'y chers lecteurs. Et prenez gentiment votre mal en patience. Quant à moi, je ne vivrai désormais que pour le mois de Mai 2011 afin de courir vous donner des nouvelles de notre feuilleton "Show Dalida" (1 par an) en espérant qu'une tempête ne déracinera pas notre poteau (et quand bien même Dalida y serait sans doute encore increvable...) ma foi. En attendant, vous pouvez  réserver vos places à la Cnaf. (Vous suivrez les personnes à gilets vert barré d'un élégant jaune moutarde et oserez demander Dalida, ils connaissent. (Mieux que Stockhausen) c'est ça qu'est chouette, (enfin, pas pour tout le monde).

Enfin pour parachever, tout autant que combler les caractères plus impatients, un retour dans le futur vu par Hozan KEBO, (le 18 Mai 2098), pourra encore en dire bien autant que Jacques DERRIDA (un autre ami de certains jours)  extr de "L'écriture et la différence", je cite :

"Une trace ineffaçable n'est pas une trace".

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/05/21/in...

Si ce n'est pas une trace, Alors c'est quoi ? Comme se le demanderait mon copain Jean Luc, (GODARD évidemment !) :

"Qu'est ce qu'il y a après la trace ? et comment ça s'appelle ?"

Posons nous sérieusement la question. Et peut-être qu'en Mai 2011 nous saurons ? Gros suspens. J'attendrai, vous aussi n'est ce pas ? Rendez-vous donc l'année prochaine même jour même heure. Fidèle au poste. Tandis que de là haut, Dalida, nous regardera... (?)

Photo : Malgré pluies, neige, vent, frimas, (je ne vais pas me répéter, bien que ce soit à mes yeux, une résistance plus qu'incroyable). L'affichette increvable, photographiée dans le 6em arrondissement de Lyon, là où vous savez, le 18 Mai 2010. © Frb.

jeudi, 06 mai 2010

Les injonctions paradoxales

Ignorez ce panneau !

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"Selon une histoire très ancienne qui a autant dépité les philosophes que les théologiens, le diable mit un jour en cause la toute-puissance de Dieu en lui demandant de créer un rocher si énorme que Dieu lui-même ne saurait le soulever. Quel choix restait-il à Dieu? S'il ne pouvait soulever le rocher, il cessait d'être tout-puissant ; s'il pouvait le soulever, il était donc incapable de le faire assez gros."

La forme la plus fréquente peut-être sous laquelle le paradoxe s'introduit dans la pragmatique de la communication humaine est celle d'une injonction exigeant un comportement déterminé qui de par sa nature même ne peut être que spontanée. Le prototype d'un tel message serait alors "Soyez spontané !". toute personne ainsi mise en demeure d'avoir ce comportement se trouverait alors dans une position intenable. Pour exemple, les clients du bordel de luxe du "balcon" de Jean GENÊT sont tous pris dans ce système. Les filles sont payées pour jouer le rôle complémentaire qu'attendent d'elles tous les clients afin de vivre leurs rêves d'eux mêmes mais tout reste dans l'ordre du trompe l'oeil car tous savent (par exemple) que le pêcheur n'est pas le pêcheur, que le voleur n'est pas un vrai voleur etc... Or pour que que cela fonctionne il faudrait être spontané par obéissance donc sans spontanéité.

Voici quelques variantes d'injonction paradoxale ("paradoxe", pour mémoire, de "Para" = contre et "doxa"= opinion)

- Tu devrais m'aimer !

- Je veux que tu me domines !

- Ne sois donc pas si docile !

- Tu es libre de partir, tu fais comme tu veux et surtout ne t'inquiète pas si j'en tombe malade.

Dans chacun de ces exemples, tout échappatoire est impossible. Au pire l'autre refuse d'obéir, au mieux chacun fait ce qu'on lui demande mais pour de mauvaises raisons et l'on retombe dans l'obéissance elle-même. Là est le paradoxe, la spontanéité ne peut s'épanouir sans la liberté, sous la contrainte, la spontaneité n'est plus possible, et plus rien n'aura de sens. La liberté elle même est analogue à un paradoxe. Ainsi le code civil suisse stipule à l'article 27 : "Personne ne peut renoncer à sa liberté [...] ou la limiter dans une mesure qui viole la loi ou la moralité". Une phrase à méditer, bien sûr. Et Nicolas BERDÏAEFF ( cf. Bibl. in "Dostoïevski" Méridian books N.Y 1957) résumant la pensée de Dostoïevski écrit : "On ne peut identifier la liberté à la bonté, ou à la vérité, ou à la perfection, elle est la liberté et non la bonté."

Toute identification entre liberté et bonté ou perfection implique une négation de la liberté et renforce les méthodes de coercition. La bonté obligatoire cesse d'être la bonté du seul fait qu'on y est contraint.

Sur ces réflexions très intéressantes autour de la liberté, je souhaite de votre part un bon anniversaire à ce petit blog pour ses 2 ans d'existence. Je tiens par dessus tout, à remercier chaleureusement les lecteurs chéris z'et les commentateurs adorés de "Certains jours" sans qui  ce petit blog ne serait pas. Etc...Etc...

Nota: D'ailleurs je ne demande à personne de me souhaiter cet anniversaire, bien au contraire ! même si j'estime que c'est quand même la moindre des politesses quand il y a un anniversaire quelquepart, d'y penser et le plus joyeusement du monde. Mais si vous l'oubliez, je n'en mourrai pas. Enfin si. Mais c'est pas grave, chacun est libre :-)

Source : "Une logique de la communication" de P. Watzlawick, J. Helmick Beavin, Don D. Jackson. Edition Seuil 1967.

Liens utiles :http://polaristo.com/jfpelletier/doctorat/012.htm

http://www.vadeker.net/corpus/gregory_bateson.html

Photo: Impasse vu d'un vélo dans le ciel de Lyon la nuit, pas loin de la rue Denfer. En Mai 2010. © Frb.

mercredi, 05 mai 2010

Crions

Qui pousse un cri meurt ! Qui se tait meurt aussi !

EISENSTEIN : "Alexander Nevsky" (1937-1938)

crier.JPGPour en entendre (un peu), vous pouvez cliquer sur la rue Crillon.


Cris /kʁi/

Cri, Crie, Cries
cri, crie, cries, cris
cri, cris
crie, crient, cries → voir crier


A lire : http://www.vadeker.net/beyond/infinity/trou/trou_enfer.html

Plus sérieusement : http://www.archipress.org/index.php?Itemid=38&id=53&a...

Photo : La fameuse plaque muette de la rue Crillon de Lyon (Crillon à Lyon), située dans le 6em arrondissement, quartier chic et feutré, seulement en apparence... Mai 2010. © Frb

dimanche, 07 mars 2010

Singerie du Mail

Les fleurs ouvrent leurs corolles
Dans le ciel un oiseau-souris
Le soleil fait son parasol
la Denise nettoie ses tapis
Le cyclamen, la renoncule
Font la roue dans le jardinet
Il y a des froids qui s'en reculent
Et des chaleurs qu'on sent monter
On met du rose sur sa figure
Et du bleu et puis du violet
Pour plaire et avoir fière allure
Car le printemps sera très gai.

MADELEINE LACROIX : Extr : "Le fardeau ivre". Préfacé par Guy Dubord (PDG de la Scala de Vaise). Editions Dupanier. Vaise 2009.

singerie.JPGA noter que le 20 Mars à 15H30, Madeleine LACROIX récitera ses poèmes salle Rosemonde Gérard, au 8 allée Jean Rochefort dans le 9em arrondissement de Vaise (Prendre troisième rue à droite, juste après l'Hyper Rion Géant, face à la station essence Esso). Madeleine LACROIX sera accompagnée par la Denise à la flûte traversière. Le récital sera suivi d'une séance de réflexion et d'un débat animé par Guy Dubord sur le thème "Quelle place pour le printemps en 2010 ?". Cette animation-réflexion sera elle même suivie puis précédée d'une soirée de gala intitulée "le grand bal du Printemps 2010", animée par l'orchestre pop "Décontraction". Un mini-bus emmènera les participants à la Scala de Vaise pour une soirée prestigieuse. Venez nombreux. Inscription gratuite auprès du syndicat d'initiative de Vaise, (demandez Marie-Claude à l'accueil).

Prix d'entrée : Cent vingt deux francs cinquante. Les bénéficiaires de la brioche et des boissons seront reversés au club de gymnastique poétique "Les gymnapoésies" qui donneront une séance de démonstration sur des poèmes d'Aragon le 22 Avril 2019 à 20H00, au N° 3 avenue Yves Rocher à Dardilly dans les locaux des magasins "Phildar Rhône-Alpes". Mais je vous en reparlerai... Faites moi penser, si j'oublie.

Photo : A quelques jours du printemps, on a croisé les demoiselles de la colline (Melle Lacroix et Melle Pinturault rudement sacochées) en grand péché de coquetterie, flagrant délit, et tentations, rêvant devant des robes chasubles, toutes autres folies vraiment olé olé, débardeurs en jersey (sans manches oh ! my god !). Oseront-elles ? Photographiées, on va dire au hasard, rue du Mail, (toujours imitée jamais égalée), en plein coeur de la Croix-Rousse à Lyon,par le Riri et son instamatic Kodak en Mars 2010. © Le Riri (avec l'aimable participation de la maison kodak).

mercredi, 10 février 2010

La rue Jean Baptiste sait...

JBS.JPGLa rue Jean baptiste sait que le temps ne fait rien à l’affaire
La rue Jean Baptiste sait qu’après la pluie vient le beau temps
La rue Jean Baptiste sait que l’habit ne fait pas le moine
La rue Jean Baptiste sait qu’il n’y a pas de fumée sans feu
La rue Jean baptiste sait qu'il n'y a pas d'amour heureux
La rue Jean Baptiste sait qu'on n'a pas tous les jours vingt ans
La rue Jean baptiste sait que la mort n'est pas une solution
La rue Jean Baptiste sait que deux et deux font quatre
La rue Jean Baptiste sait qu'après l'heure c'est plus l'heure
La rue Jean Baptiste sait que la nuit tous les chats sont gris
La rue Jean Baptiste sait que la fourmi n'est pas prêteuse
La rue Jean Baptiste sait qu'on ne prête qu'aux riches
La rue Jean Baptiste sait que le plaisir peut s'appuyer sur l'illusion
La rue Jean Baptiste sait qu'on a peine à haïr ce qu'on a bien aimé
La rue Jean Baptiste sait que les sots parlent beaucoup du passé

La rue Jean Baptiste sait que penser à la mort raccourcit la vie
La rue Jean Baptiste sait que haricot par haricot se remplit le sac
La rue Jean Baptiste sait que seul ton ongle sait où te gratter
La rue Jean Baptiste sait que mauvais chien ne crève jamais
La rue Jean Baptiste sait que le pape bénit d'abord sa barbe
La rue Jean Baptiste sait qu'à l'impossible nul n'est tenu
La rue Jean Baptiste sait que celui qui écrit lit deux fois
La rue Jean Baptiste sait que la gourmandise vide les poches
La rue Jean Baptiste sait que la joie est suspendue à des épines

La rue Jean Baptiste ne sait pas que l'oisiveté est mère de tous les vices.

Kesang Marstrand :"Say say say"
podcast

La rue Jean-Baptiste sait ce que peu de gens savent et peut se lire en titillant le lien ci-dessous, d'autant plus que l'endroit est vivement recommandé par la maison et qu'on aurait bien tort de s'en priver :

http://lesruesdelyon.hautetfort.com/archive/2010/02/26/je...

Photo : La rue Jean Baptiste sait et elle le dit ! entre l'esplanade et la rue des Pierres Plantées, presque en haut du plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Photographiée en hiver 2009. © Frb

lundi, 08 février 2010

Du pain et des jeux

" O gentilshommes, la vie est courte... Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois."

SHAKESPEARE: (Henry IV).

du pain et des jeux.JPGAvoir du pain sur le pain.

Tomber dans le pain.

Pousser comme du pain.

C'est fort de pain !

Pressé comme le pain.

Tirer les marrons du pain...

Nota : La célèbre formule "panem et circenses" = "Du pain et des jeux" date de l'Antiquité romaine.  C'est Juvénal qui en est l'auteur. Il l'a écrite pour évoquer les besoins fondamentaux du peuple de Rome qui vivait alors dans la misère. Pour éviter les émeutes et les révoltes, les consuls et les empereurs ont organisé des distributions de farine gratuite, avec l'aide des boulangers devenus fonctionnaires d'Etat au 2ème siècle avant J-C. Cette tradition s'est maintenue jusque sous Aurélien. Et plus tard comme on sait.

Du pain et des jeux
et le peuple sera content,
il suivra aveuglément
les lois des Seigneurs-Dieux.

Relire de toute Urgence : GUY DEBORD: "La société du spectacle" 1967. (Bon pour ton poil ô mon lecteur!). Extrait choisi :

"Le détournement est le langage fluide de l'anti-idéologie. Il apparaît dans la communication qui sait qu'elle ne peut prétendre détenir aucune garantie en elle-même et définitivement. Il est, au point le plus haut, le langage qu'aucune référence ancienne et supra-critique ne peut confirmer. C'est au contraire sa propre cohérence, en lui-même et avec les faits praticables, qui peut confirmer l'ancien noyau de vérité qu'il ramène. Le détournement n'a fondé sa cause sur rien d'extérieur à sa propre vérité comme critique présente"

Photo : Détournement de pain. Photographié dans la vitrine du monopain de Lyon. Croix-Rousse. Février 2010.© Frb.

samedi, 30 janvier 2010

Ma soirée avec Roland

Ma soirée du Mercredi 3 février à 20H30 pétantes, je la passerai à écouter Roland Thévenet, qui donnera une petite causerie, (d'autres diraient une conférence), intitulée "Reflets du territoire dans la littérature Lyonnaise", proposée par l'esprit Canut. C'est au cinéma St Denis, N° 77 de la grande Rue de La Croix-Rousse à Lyon. Ceux d'en bas prendront la Ficelle, pour rejoindre la "colline qui travaille" (direction Métro Croix-Rousse), l'entrée ne coûtera que 5 euros. Pour une soirée qui s'annonce d'ores et déjà passionnante.

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ROLAND, c'est notre ami ROLAND THEVENET alias SOLKO, pour les glaneurs habitués à balader leur truffe de blog en blog et ceux qui ne connaissent pas encore quel style de soirée nous prépare le "causeur" (ou le conférencier disent les belles personnes), ils peuvent aller faire un tour sur le BLOG à SOLKO, dont certains disent déjà qu'il est "blog cultissime". Mais Solko n'aime pas trop les formules à la mode. Avertissement quand même aux personnes non prévenues, si l'on s'y plonge une heure, il se peut que la lecture dure toute la journée, tant les billets foisonnent et tant on en apprend, et plus on en apprend plus on veut en connaître. Il est comme ça SOLKO alias ROLAND THEVENET. Il nous transmet sans peine, l'envie à la fois de lire, de se promener et de chercher aux racines de quel bois nous sommes faits. Voici le lien à visiter pour une mise en bouche :

http://solko.hautetfort.com/

Cela vous donnera sûrement une idée. Et l'envie de vous rendre, à la causerie, dont on sait par avance, qu'elle sera éloquente et finement érudite.

Reflets du territoire...

Il s'agit bien de voir comment le territoire (deux fleuves, deux collines) et les quartiers pour pauvres et pour riches au fil des siècles ont laissé leur empreinte dans ces romans si délicieux dont on ne parle plus ou presque. Si l'on n'en parle plus, c'est donc qu'on ne les lit plus ? Question. Il ne serait pas étonnant que la causerie ou conférence nous insuffle quelques envies, en plus de son thème car le causeur est tellement à coeur dans ses sujets et les mène si loin, qu'au retour de la conférence, il y a fort à parier qu'on aura la tête mieux faite.

Pour tout savoir vraiment à propos de la causerie même, je relie ce billet à l'annonce officielle qui se trouve au domaine du Roland :

http://solko.hautetfort.com/archive/2010/01/12/b328bc2a39...

Après quoi la maison (qui a bon goût) ne saurait que vous recommander vivement cette soirée, j'ai regardé le programme de mercredi dans le Rama Rama à 20H30, c'est désolant, il n'y a rien que de la daube à télé. Alors c'est décidé ! moi je passerais ma soirée du mercredi 3 Février au ciné st Denis (CIFA) avec Roland, (et personne d'autre). Les causeries se font rares, et puis c'est tellement beau, les pages d'un livre, les encriers, traversés par un territoire. Je ne saurais rien vous dire de plus...

Nota : no ognire encroe à ectet ehure is al nefi rufle ud charmillon iqu se pladécera en êcachle prou jionredre les traspintons d'honrune ud CAFI,  ratradui émusintlament la froncérence en charmillon, Dralon Vhettene blemsait ride uqe nno. Nifamelent, ec t'nse teupêrte sap supl lam...