Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 30 juillet 2012

La fenêtre à Doucy-les-Meurs

Vivre le monde en tant qu'un immense musée d'étrangetés.

GIORGIO DE CHIRICO

 

ouvert casseroles g.jpg

Allez savoir pourquoi la fenêtre à Doucy les Meurs fait un bruit de casseroles quand on s'assoit au bord...  Est-ce de l'art ? 

 

Nota : Pour voir distinctement les instruments de l'orchestre vous pouvez cliquer sur l'image.

Photo :  La musique adoucit la fenêtre à Doucy les meurs et vice versa, et vi.se vɛʁ.sa ou vis vɛʁ.sa vaɪsɪ,ˈvɜːsəˈvaɪsə ˈvɜːsə ...

 

Doucy-les-Meurs © Frb 2012

vendredi, 20 juillet 2012

Aux blues des volets clos

 Images de ceux qui sont partis dédiées à ceux qui restent...

 blues des volets clos,volets,partir,habitations,ouvertures,clôtures,errances,rues,vacances,observer,vieux quartiers,jalousies,robbe grillet,blues,beige,marron,blanc,façades,charpennes,fantaisie,légéreté,babillages,digressions,balade,villes,street art,maurice leblanc,maisons,malevitch,li po,la maison bleue,néologismes,rue hector berlioz,peinture au torchon,dépressionnisme,urbanités,rose,été,juillet,murs,musiques,ici quand j'y suis

 

Premier volet à l'ancienne, store à lattes, jalousies, sur fond de façade cacao. Les Robbe Grillet sont partis en vacances à Marienbad (comme l'an passé, elle ne se souvient plus, il faut qu'il l'y emmène), je tente un raccord littéraire avec des bouts de ficelle, nous qui restons sans vacances, cloîtrés devant les jalousies, (d'habitude c'est derrière), nous ne savons pas avec ce genre de matériel, si quelqu'un ne surveille pas la rue, peut voir sans être vu. Puis arrive un moment où tout semble pareil, à guetter les premières feuilles de September, à retrouver l'amant ? Qui fût dedans, s'en va dehors. Que fait-il ? Lui dont l'aspect broussailleux noircit le cacao et frappe à ce volet. Une bouche suppliante mange le mur. L'ombre porte le feu et le sombre amoureux se cogne aux volets clos d'une pauvre femme sans coeur...

 


podcast
 

 

 

fermés beige.jpg

 

Volets jumeaux, vilains volets, un modèle pour les temps à venir, pas question de rigueur, et pas d'austérité ah mais ! ah mais ! (mots bannis), on aimera ces volets tristes avant de les retrouver furieusement à la mode. On s'exerce à perdre peu à peu, le goût de rire, de vivre, l'envie d'avoir envie,  à trop les regarder, ces volets, on se dit qu'ils sont d'un genre doué d'insignifiance, d'une façon si modeste d'insister sur l'absence, même ouverts, une présence, même la plus enjouée, n'y pourrait rien changer. Juillet en plein hiver, c'est la couleur des rues en retrait de la ville, loin d'elle et de ses jeux de lumière florentine. Ici, ça deviendrait une qualité hybride vue dans les coloris vus, revus, de saumon qui s'échoue sur la crasse, ces teints malmènent encore la mémoire du local sanitaire et social, on n'a pas oublié certaines vieilles salles de classe. La rentrée de rigueur, on y pense, en passant par ces rues parallèles près du cours Emile Z. à deux pas des Charpennes, ça ne rime plus mais ça pleure au delà du soleil qui dore un peu les murs des habitations collectives, masquant l'immense fêlures du vieux monde, à regret, il tient on ne sait comment entre les trouées des chantiers derrière les palissades. Un sans faute, pour la touche de neurasthénie estivale, le psychiatre a aimé, et moi, (moi, moi, moi on s'en fiche) j'émets (pour les "quand même") la réserve furtive avec un petit fond sonore (comme on dirait "un petit fond de Bartissol") pour remonter le moral (des troupes ?)  hommage à ceux qui restent ? S'ils n'ont pas peur de passer au volet suivant, plus classique et sérieux...

 


podcast

 

 

fermés d.jpg

 

Sérieux, fraîchement refait. "C'est Volet blanc § blanc volet", dit l'adage du poète ivre de Tao. C'est aussi la devise du peintre (en bâtiment) féru de Yop à la vanille. Monsieur Maurice Leblanc réside ici, lui qui fût sans volets semble-t-il, il est passé avec son héros, puis il est reparti, emportant l'argenterie, envolée ! gros voyou !  nous laissant devant un carré blanc sur fond blanc d'une netteté tellement net(te) qu'on se passe de commentaires, sauf que non, parce qu'il faut la ramener, et que le père Kazimir, il va encore gueuler qu'on lui a volé son volet, volet tagué ô vol du blankvoléchpoutnick pièce maîtresse de l'exposition bien sûr, je saute sur l'occasion pour glisser un petit lien commercial, pour le plaisir d'offrir à mes lecteurs chéris une page de publicité locative, pas bien maline, je sais, je sais, (pour une fois, je reconnais :)

 


podcast

 

 

fermés v.jpg

 

Après qu'on nous zute rebattu, (rabattu ?) les oreilles avec la fumante maison bleue, devenue respectable musée du koala ex. chevelu, on s'est aperçu que non seulement la maison bleue n'était pas bleue mais aussi c'est plus grave, qu'elle n'avait pas de volets, hérésie, pur scandale pour la culture hippie, le paradoxe séduit mais on ne saura jamais comment ils s'envolaient sans volets, les zipis quand ils tiraient (sur) la Marie-Johanna, alors qu'on sait qu'ils cherchaient la planante... Plus philosophiquement, je tiens à rajouter une bonne pensée volée aux gars du bar tabac "chez Marinette", qu'une maison sans volets "c'est comme un vélo sans guidon" ou (un spécial, pour les dames ou les demoiselles) "comme un baiser sans moustaches"(ça, c'est de Clarck, il (me) l'a prouvé si souvent). Pour les analogies, je vous laisse à l'infini, compléter... Après la détente c'est Hector, maître du chant d'été qui vous présente la maison rose aux volets bleus un peu grisés presque fermés, (mais la maison d'Hektor avait des volets verts très beaux et bien ouverts), les volets bleus ont été vus, photographiés aux alentours de Wilson Place, entre deux rues en pleine déconstruction. Sinon, Les Berlioz sont à l'Alpe d'Huez. Voilà pour les nouvelles. Que voulez-vous savoir d'autre sur les couleurs des closeries à nos volets clos ? Que c'est beau le bleu grisé sur une façade hâlée sans un soleil, quand tous les volets sont ouverts ce qui s'avère, si on y pense, un grand mystère presque aussi difficile à résoudre que le Rubycube de Kandinsky...

 


podcast

 

 

volets fermés.jpg

 

La vie ferraille vers la rue de l'Hector, (encore lui), volets fermés en rez-de-chaussée, avec les fils de la machine à coudre branchés sur la chevillette de l'entrée, autant vous dire que l'endroit est déjà frappé de servitude, (on dit d'alignement, ça dit ce que ça veut dire), il en sera fini dans un futur très proche, des volets crades sur fond pisseux d'art brut, (on appelle ça une "peinture au torchon" dans les milieux "brico" ceci est devenu "très-tendance" chez les bobos huchuyéyés qui vous confirmeront qu'on intitule aussi cette pratique, la "peinture essuyée", mais enfin bon, comme disait Melle Pugeolle en rendant les copies de d'instruction civique aux enfants poétiques et précoces suicidés de l'institution (que nous fûmes), je cite notre vécha maîtresse : "y'a torchon et torchon", dans notre cas de figure, nous offrirons la version que vous choisirez, toujours en forme de clos des Dugris partis chercher du bleu à l'Ouessant, volet à chagriner les cieux en façade de pur style dépressionnisme urbain. Une image qui ne pourra arranger le moral de ceux qui restent. On les a vu partir les Dugris, chargeant de bon matin le coffre de la Mégane : serpillières et mouchoirs, et la série des pots, des bacs à géraniums, avec les tuperwars, les casseroles en Téflon + cactus moribonds qui habillent d'ordinaire les rebords des fenêtres. L'été, tout s'en irait, adieu ! bassines, serviettes, torchons pour mettre ses mains, torchons pour la vaisselle, guenilles et gants de toilette ! des choses mises à sécher, avec les petites affaires qui quelquefois s'échappent des rebords pour flotter en plein ciel,s'écraser  tomber à nos pieds, quand les yeux visent plus haut, un sacré matériel de nuages embarqués, qu'un vent léger promène, caressant nos paupières battant comme des volet... etc... etc 

 

podcast

 

volet rose.jpg

 

Rose c'est la vie, les volets roses tagués, ça c'est du  rez de chaussée ! vu du côté du très beau quartier des Chartreux, avec hors-champ, mais quel panneau ! un parking à vélos, ouvert l'été, la critique a aimé le regard gamin de la bête qui dit "ok", (on suppose qu'elle le dit) un air de la vacance sur du clos  pas fermé, la bête est sympathique, signée d'un blaze dont je ne sais rien... la prochaine fois en exclusivité estivale, j'ouvrirai les prévisibles volets de ceux qui restent.

 

 


podcast



 

Lien : Si vous avez loupé le début, tant que juillet sera chez nous, le mois du volet vous pourrez cliquer ci-dessous :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2011/09/07/pr...

 

Playlist des gens partis : 1/  Chenard Walcker : "Blues" 2/ Mississipi Fred McDowell : "You got to move" 3/ The Kinks : "Holiday"  4/ Charles Patton : "Green river blues" 5 / John Cage : "the seasons "(Summer)  6/ Scott Walker: "The windows of the world".

 

Nota : pour les passionnés de volets, un coup de souris (ou de traque-pattes) sur les images et vous aurez le privilège de retrouver nos volets grandeur nature sans même vous lever de votre chaise-longue.

 

Photos : Enfin, pour en finir, juste avant de sortir de l'étuve intenable d'un Lyon merveilleusement désert, c'est pas mal, entre deux trains, de s'amuser ici et là, à glaner du banal estival à la périphérie, comme je pensais bêtement qu'en sortant de Lyon il ferait plus frais, c'est idiot... (là aussi je reconnais), j'ai testé pour vous les volets de banlieue (disons de la banlieue mitoyenne,) à Villeurbanne exactement ; images volées  et repérage en volés lov' entre les stations de métro, Charpennes et République, sauf pour la dernière image saisie en remontant les pentes vers les rues de Flesselles, Ornano, qui mènent aux fraîcheurs des terrasses arborées du Mont Croix-Rousse. Un billet sous le signe de la clôture, c'est déjà un présage, ou disons un sujet... Ouvrir/ fermer/  Que peut-on peut faire d'autre ? Avec si peu, et de la volonté, on parviendrait à ouvrir fermer : sa vie, ses portes, ses yeux, sa bouche, les flux, les fûts, les dossiers, les boîtes, les  coeurs, les livres, les robinets, les fenêtres... et surtout ses volets !) j'ajoute au babillage, une petite dédicace pour celui qui ne s'est jamais battu contre un ou deux bons battants de volet à l'ancienne, (puisse-t-il connaître un jour cette joie formatrice), quand triste hélas ! il se retrouve (et moi aussi) à tourner, de nos jours, la manivelle ou plus exactement à pousser un bouton de science fiction de la collection PVC enclenchant l'ouverture ou la fermeture automatique de ses volets roulants, plus un effort à faire pour gagner ou perdre son bout de ciel, alors que rien au monde n'est plus émouvant, vu d'en face, qu'un homme ou une femme ouvrant et fermant ses volets (qui grincent de préférence) de l'aube à la nuit et réciproquement. Mais voilà, bonnes gens, on l'a dit, on ne le dira jamais assez : on n'arrête pas le regret.

A suivre, peut-être....

 

 

Villeurbanne/Lyon © Frb 2012

 

jeudi, 12 juillet 2012

Invisibles

An têt an pié mango-vê
Mêt Kolibri lévé bon-nê
Opipiri ija douboutt' :
Sin tchê d'matin
Soleye ka lévé bon-nê ozantiy.
Fuiii !!!... Pssiii!!! - Mêt Kolibri ka siflé

Extr. du "Mêt Colibri" - Conte Créole"-

invisibles,contes,légendes,littérature populaire,petit lièvre,les frères grimm,charles perrault,fantasy,enfances,régression,rêverie,réminiscences,figures,monstres,lutins,goules,troll,roi,princesse,dragon,gnomes,pérégrinations,lire,symbolisme,initiations,sons,illustrations,maupassant,georges sand,prévert,contes traditionnels,inuits,afrique,japon chine,amérindiens,sioux,claude conti,tove jansson,andersen,ésotérisme,gazouillis,oiseaux,animaux,jouer,vitrine,mémoire,films d'animation,conteurs,récits,broder

 

Invisibles

Le roi-grenouille, la fille aux mains coupées, le renard parrain, Till l'Espiègle, la nonne qui a vu le monde, l'os qui chante, la reine des oiseaux, le petit poucet, le chat perché, les trois châteaux du diable, la femme-squelette, le carreau de beurre, la bouillie dans le trou de glace,  l'homme sans tête, le grand gros navet, la chemise qui porte bonheur, la tortue avisée, la poupée qui mord, la danse dans les épines, le roi des poissons, la bible du démon, la licorne rose invisible, l'arbalète magique, le petit boeuf rouge, le chien du tsar, le bonhomme de pain d'épices, les trois oranges d'amour, les souliers usés à la danse, le crocodile qui ne mange pas les poules, l'enfant crapaud, l'indien qui gardait sa femme en cage, le chat qui s'en va tout seul, les 12 valets paresseux, les bottes de 7 lieues, les soupirants de la renarde, l'arbre sans fin, le Nakakoué, la soupe aux escargots, le harfang des neiges, la belette entrée dans un grenier, la princesse aux petits pois, l'ourson de verre, le coucou franc, le cochon à tête blanche, les trois petits kangourous, le vilain petit ver, Moumine Le Troll, l'homme au sable,  le nain jaune, le monastère des larmes, la malle volante, le rêve vendu, l'homme gris, la belle aux cheveux d'or, le jabberwocky, celui qui voulait vivre aux crochets des autres, le petit homme marron, le chêne parlant, le dromadaire mécontent, les fileuses d'or, les trois sourds, le petit âne, l'oiseau malin, la biche borgne, le chien Zoubar, les oies qui demandent du répit...

 

Invisibles

 

Le samouraï oublié, l'homme touffu, le prince aux 3 destins, le Marquis de Carabas, le phénix sculpté, le tyran écarlate, le maître voleur, le roi des échos, la fée clochette, Tim Tim bois sec, Poucette, la petite fée Carotte, le caméléon amoureux, le manticore, le dragon vengeur, le baiser maléfique, la dame à la licorne, l'âne si doux marchant le long des houx, monsieur-Chenille, la femme-cygne, le génie de la forêt, la mystérieuse chambrière, le nocher des enfers, la case des jours de pluie, le prince Torticoli, le Kraken, la fée aux gros yeux, les trois ours, le sabre enchanté de va-de-bon-coeur, le gnome qui regarde passer le train, La belle Florine, la petite poule rousse, le roi des singes, Blaise le poussin masqué, les oeufs de la cane Calandéric, le mendiant insupportable, La fleur des vies des Saints, le Baba Yaga, la Dakini, Persinette, Sylvain et Sylvette, Jeanot le cuisinier du roi, Dame cagouille, les lavandières de la nuit, la grotte aux lutins, le génie à tête de bouc, le prince tout bleui, Berthe la fille du roi de Hongrie, le sou du rossignol, le petit garçon qui plantait des clous, la vieille femme dont le fils adoptif était un ours, la soupe à la princesse, Dame Trude, peau de vachette, le vieux baron des ravots, la petite sirène, le chercheur de vérité, la lune prise pour un fromage, l'ankou, Ricdin Ricdon, le prince Titi, la bête à 7 têtes, la fontaine de Jouvence, le fantôme de l'avare, le moineau à la langue coupée, la princesse clair de lune, le roi Bec de grive, les moires, les nornes et les dises, les vérités inutiles, les souhaits ridicules, l'arbre qui voulait rester nu, la fée aux miettes, le pays des 36 000 volontés...

 

 Soeur Anne ma soeur Anne, ne vois tu rien... venir ???

 

A suivre, peut-être...

 

Photo : Le petit lièvre un peu visible, ou peut-être une apparition ? Photographié (sans trucages), montée de la Grande Côte à Lyon, un jour comme il y en a tant où l'on ne voyait rien venir hormis le petit lièvre dont on sût bien plus tard qu'il arrivait du pont du gard. (Avertissement : ceci est un conte pour les grandes personnes).

 

Liens :

intelligent : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1977_num_40_1_2110_t1_0052_0000_2

instructif : http://expositions.bnf.fr/contes/arret/ingre/indespa.htm

Approximatif : http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/07/09/cendrillon-10-ans-apres.html

 

© Frb 2012.

dimanche, 24 juin 2012

Le premier mouvement de l'été

J'ai déjà laissé entendre que rien de ce que l'on peut dire n'est tout à fait juste, mais on peut toujours essayer d'approcher.

JACQUES ABEILLE : "Le cycle des Contrées / "Les jardins statuaires" /  éditions Attila, 1982/ 2010.

après la pluie.jpghortense a.jpgmuriers.jpg

été.jpg feuille.jpgle premier mouvement de l'été,jacques abeille,les jardins statuaires,éléments,ailleurs,jardin,jean louis murat,fugue,été,retrait,s'en aller

 

 

Liens :

Un extrait des Jardins Statuaires, une voix à écouter:

http://www.liberation.fr/culture/06012535-les-jardins-sta...

Le dernier mouvement de l'été, selon la ritournelle :

 http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/09...

 

Photos : Là bas. Au jardin juste après l'orage...

 

© Frb 2012

samedi, 26 mai 2012

Chut... !

Les bruits associés au jour sont toujours interdits la nuit, les femmes par exemple, ne moudront pas le grain après le crépuscule [...] 

MARY DOUGLAS : "The Lele of Kasaï" in "African Worlds : Studies in the cosmological Ideas and Social Values of African Peoples", London 1963.

chut ! écoute,oreille,bruits,silence,mots,proférer,interdits,mary douglas,ray murray schafer,sir james frazer,soundscape,le rameau d'or,notes de lectures,son,environnement,culture,anthropologie,croyances,civilisations,conjurations,art,john cage,einstürzende neubauten,silence is sexy,rituels,superstitions

Dans son livre remarquable, "Le paysage sonore" R. Murray Schafer a longuement expliqué que l'intérêt véritable d'une législation contre le bruit ne résidait pas dans son degré d'efficacité, depuis le Déluge a -t-elle jamais porté ses fruit ?"  S'interroge-il... Même si nous savons, en revanche, que cette législation permettait d'établir des comparaisons entre les phobies sonores des diverses époques et sociétés. Les sons proscrits ont toujours eu une puissante résonance symbolique. Les peuples primitifs, par exemple, conservaient précieusement leurs sons tabous et Sir James FRAZER dans  son ouvrage monumental intitulé "Le Rameau d'Or" (1890-1915), consacre un chapitre entier, à ce sujet. Il raconte qu'il existe des tribus où la terreur empêche de prononcer le nom de certains peuples, le noms des ennemis  ou ceux d'ancêtres défunts. Ailleurs, prononcer son propre nom comporterait le danger de priver un individu de ses forces vitales. Proférer ce son, le plus personnel, soit-il, serait comme tendre la nuque à l'exécuteur...

Sur le plan des pratiques anti-bruit, plus curieux sont les rituels de certaines tribus qui réservent par crainte de la colère divine, la production de certains sons à des périodes temporelles précises (cf. plus haut, le texte de Mary DOUGLAS ici, la suite) :

Les bruits du travail semblent créer des relations dangereuses entre le village et la forêt. Les jours ordinaires, les esprits dorment au plus profond des bois et ne seront pas dérangés, mais les jours de repos ils sortent et approchent parfois du village. ils seraient furieux d'entendre des coups frappés dans la forêt ou des martellements dans le village.

L'habitude chrétienne d'observer le silence pendant le Sabbat ne doit pas être étrangère à cette origine. Traditionnellement, les sons tabous, prononcés de façon sacrilège, sont toujours suivis de mort et de destruction, cela est vrai du mot hébreu Yahvé. En France, les textes liturgiques n’utilisent pas la vocalisation Yavhé, mais elle apparaît dans les traductions de la Bible - qui ne sont pas normatives pour la liturgie - ou des chants. D'après une argumentation scripturaire, le document affirme : 

"L’omission de la prononciation du tétragramme du nom de Dieu de la part de l’Eglise a donc sa raison d’être. En plus d’un motif d’ordre purement philologique, il y a aussi celui de demeurer fidèle à la tradition ecclésiale, puisque le tétragramme sacré n’a jamais été prononcé dans le contexte chrétien, ni traduit dans aucune des langues dans lesquelles on a traduit la Bible."

Les chrétiens revendiquent la possession de plus de vingt quatre mille prétendus "originaux" de leurs Saintes Ecritures en version grecque, et pas un seul parchemin ne fait mention de Jéhovah.

Idem pour le chinois Huang Cheng (cloche jaune) si ce terme se trouve proféré par un ennemi  il peut (dit-on) causer l'effondrement de l'Empire ou de l'Etat. Les Arabes avaient beaucoup de mots pour Allah qui possédaient les mêmes redoutables pouvoirs, (ils se prononcent dans un souffle) : Al-Kabid, Al Muthill- Al Mumit, et quatre vingt dix-neuf autres encore.

Ensuite il y a bien sûr d'autres mots tabous dont la prononciation semble sacrilège comme dans certaines manies plus ou moins graves ou autres  névroses obsessionnelles, par exemple une personne ne pourra pas prononcer ou entendre le mot "Maladie", persuadée que le simple fait de sortir le mot de sa bouche serait un risque d'attraper cette maladie, ou de la transmettre, cela plus subjectif...

On pourrait se demander quels sont les sons tabous unanimement reconnus, et inspirant la crainte dans notre monde contemporain. La réponse n'est pas si évidente. R. Murray Schafer mentionne la sirène de la défense civile, que toutes les cités modernes connaissent bien, mise en réserve pour le jour fatal, où son cri unique sera suivi par le désastre. Il y en existe sans doute d'autres, même si nos rituels avec Dieu ou les divinités sont un peu plus discrets que ceux de nos lointains ancêtres ou tribus des forêts, il est certain qu'un lien profond unit, lutte, contre le bruit et son tabou, car dès l'instant où un son figure sur la liste des proscrits, il lui est fait l'ultime honneur d'une toute puissance. C'est la raison pour laquelle les plus nombreuses et plus mesquines interdictions de la communauté resteront à jamais inefficaces.

Enfin, pour conclure un de ces nombreux chapitres sur le paysage sonore, nous suivrons R. Murray Schafer dans son cheminement, pour affirmer avec lui que le pouvoir absolu, est le silence. Comme le pouvoir des Dieux est d'être invisible. Vrai encore que le mot "Silence" est d'une incroyable douceur à prononcer et semble une source à entendre d'un genre d'allitération proche glissant sans heurt, clairement mise en espace, comme le fût, le plus implacable "Silenzio" de JL Godard hurlé au mégaphone, dans le film "Le Mépris" suivant la logique, du "Camera" et "Motore", rythmant la réalisation du film, le mot "Silenzio" non seulement referme le film mais rend les acteurs à la vie, laissant le spectateur seul en plein ciel devant le visage d'une statue, porté par la musique de G. Delerue."Silenzio" n'est pas le silence, c'est la fin du mépris. Le silence. Ce n'est que par lui et pour le trouver que peut se clore toute réflexion sur les sons dignes de ce nom.

 

 

Sources bibliographiques :

R. MURRAY SCHAFER in "Le paysage Sonore" éditions JC Lattès, 1979,

Sir James FRAZER in "Le Rameau d'Or" (Manuel d'étude des croyances et civilisations antiques en 12 volumes), édition abrégée, P. Geuthner, 1923.

Photo : Variation pour une oreille et son silence, un léger flou artistique émanant d'une vraie sculpture posant pour Paul sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon entre le Grand Boulevard et la place Tabareau, pas loin de la rue Denfer, (Rochereau). Cette mystérieuse oreille monophonique privée de corps installée sur une place minuscule intrigue énormément ceux qui la croisent. Je ne connais toujours pas le nom de l'artiste (nous cherchons) qui a crée cette oeuvre emblématique, que personnellement j'aime beaucoup puisque le son m'importe plus que l'écriture et l'écoute me parait plus intéressante que la parole, je sais juste que l'oeuvre a été portée près de ma rue le jour où j'envisageais à la fois d'emménager dans ce quartier et de me remettre à la musique, détail personnel de peu d'intérêt, quoique le mot "Oreille" n'est pas sacrilège au regard d'une fascination plus vaste pour tout ce qu'elle garde au secret. Cette incongruité urbaine invite à plus d'un titre car je rêve souvent à cette oreille (de marbre ? Non.) écoutant patiemment les murmures des passants et gardant précieusement les bruits de la rue dans sa pierre, elle n'en dira rien à personne, jamais, c'est assez consolant, pourtant il me semble qu'en jouant de cette oreille  comme d'un instrument elle pourrait sonner divinement et peut être nous rendre les murmures de la ville. Oreille muette comme une tombe, prenons de la graine au contact de cette silencieuse qui nous happe par sa discréte présence et l'entière confiance qu'elle inspire...

Remerciements à Paul pour la photo et pour m'avoir prêté son "Rameau d'Or" ce n'est pas une métaphore, rien que de la culture et si c'était une métaphore, je n'en soufflerai mot car je ne doute pas que l'autocensure m'interdirait d'écrire ici ces mots qui ne vont pas dans la bouche d'une fille élevée chez nos droites religieuses. Ces dames avaient, si mes souvenirs sont bons inscrit au tableau une liste noire d'une vingtaine de mots à ne pas prononcer au sein de l'institution même pendant la récré, la gresso vecha de Soeur Marie-Claude, punissant de six heures de colle (sciences physiques, al spoela!) accompagnées d'un vigoureux tirage d'oreille, tout élève qui aurait proféré les mots tels : patuni, dreme, noc, ulc, cireh, troufe, beti, bredol, etc etc... Mais, fermons ce moulin à paroles ! Nos oreilles sont de Lyon pas de Loué, nom de diou nom de non !

©Paul-frasby 2012

mercredi, 28 mars 2012

Qui sont les poètes ? (re)belote

L'influence du poète ressemble souvent à celle de Chantecler dont le chant fait lever le soleil, à condition d'être chanté juste avant l'aurore.

Albert GUERARD, in "Les primaires',1937, cité dans "Le dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugements § le livre des bizarres" de Guy BECHTEL et J.-C. CARRIERE aux éditions R.Laffont, 1991.

Pour découvrir ce que racontent les poètes, vous pouvez cliquer sur l'image.pink floyd.JPG  

Le poète (ancienne orthographe : "le poëte") est celui qui dit ou écrit de la poésie. C'est donc celui qui possède l'art de combiner les mots.

Exemple :

Ogan labessé son danbo
Séban déboidur édobuie
Essé glondue débroidérie
Gonsollié rian clarido [...]

Le fin connaisseur en poètes aura bien sûr reconnu une parodie d'un poème bien connu que voilà  :

L'hiver a laissé son manteau / De vent, de froidure et de pluie / Et s'est vêtu de broderie / De soleil riant, clair et beau.

- Le poète maîtrise également l'art de combiner les sonorités

Exemple :

Damned Canuck de damned Canuck de pea soup
sainte bénite de sainte bénite de batèche
sainte bénite de vie maganée de batèche
belle grégousse de vieille réguine de batèche

[...]

Cré bataclan des misères batèche
cré maudit raque de destine batèche
raque des amanchures des parlures et des sacrures
moi le raqué de partout batèche
nous les raqués de l'histoire batèche

(extr. GASTON MIRON in "l'Homme rapaillé", Montréal, L'Hexagone, 1994)

 - Quand les sonorités se font clairement entendre le poète peut se mettre en scène il dira alors qu'il fait de la "Poésie Sonore"

Exemple  (visionnage vivement recommandé, à nous autres, les indifférents)

  - le poète a aussi le don de combiner les rythmes , 

Il connaît l'ARYTHMIE.

Exemple : Mes pieds. Merde. Quel système. Attendre l'arrêt. Ah !

Ne lâche pas son classique enfantin :  ÂNONNEMENT.

Un jjourrr surrr la pppl-a-tee-fforrmmm a-a-arri-ière dd'un a-au-autobusss...

Il sait pratiquer la RHINOLALIE OUVERTE c'est à dire que le voile de son palais (et ce n'est pas une métaphore, quoique...) est rabaissé quand il devrait être levé. Chapeau haut de forme, pour qui l'observe le poéte jauge la chose à la mesure de son esprit :

Exemple : "Guel chabeau ridigule !"

Il peut autant pratiquer la RHINOLALIE FERMEE

 Quelle heure est-il?
--- Bidi et debie.

- Le poète sait pour notre plaisir également évoquer des images:

Exemple :

Sur une branche morte
Repose un corbeau:
Soir d'automne!

BASHÔ : Haïku (traduction Karl Petit)

 - Le poète est aussi formidablement doué pour suggérer des sensations, des émotions.

A noter que notre exemple ici présente un cas particulier de poète en jupon (ou jupette), dans ce cas afin de bien marquer la différence entre le poète en pantalon bouffant ou en string moule-machins, ou pouêt pitre, en salopette, bien que souvent un poète qui se respecte honnira le port de la salopette, trop peu solennelle en cas de lecture publique, le poète peut-être en robe de bure grave christique, pour le poète ecclésiastique ou en robe de chambre pour amuser les pommes de terre, pourquoi pas en robe du soir nouveau le poète transgenre ? Hé oui, tout est permis au poète sinon c'est pas un "vrai" poète  enfin, pour désigner le poète en jupon on utilisera le terme très émouvant de poétasse poétesse.

Exemple :

Tu es, tout seul, tout mon mal et mon bien;
Avec toi tout, et sans toi je n'ai rien;
Et, n'ayant rien qui plaise à ma pensée,
De tout plaisir me trouve délaissée,
Et, pour plaisir, ennui saisir me vient,
Le regretter et pleurer me convient,
Et sur ce point entre en tel déconfort
Que mille fois je souhaite la mort.
Ainsi, ami, ton absence lointaine
Depuis deux mois me tient en cette peine,
Ne vivant pas, mais mourant d'un amour
Lequel m'occit dix mille fois le jour.
Reviens donc tôt, si tu as quelque envie
De me revoir encore un coup en vie.

Extr. LOUISE LABE  in "Élégie II" dans Anthologie poétique française, XVIe siècle 1, Paris, Garnier-Flammarion, 1965.

 - Il faut savoir que les poètes si nombreux soient ils, ont bien chacun leur genre.

Bien sûr, nous ne pourrons pas aborder tous ces genres en un seul billet mais nous y reviendrons, un certain joursans doute peut-être. (Je n'ai plus de connexion, le courrier est en rade, mes excuses aux lecteurs si je ne peux plus tenir mes promesses) donc pour patience abordons parmi ces genres classiques, le genre poème lyrique :

Exemple :

Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L'admirable!... Le feu, des cirques purs descend;
Il change le mont chauve en auguste trophée
D'où s'exhale d'un dieu l'acte retentissant.

Extr. PAUL VALERY in Album.

 - D'autres sont de style courtois (attention, digression !)
Qui dit courtois dit bien souvent que le poète cherche sa muse, ou son chat, (mais quand c'est son chat le poète sait alors redevenir comme vous et moi, un homme entre tous d'une prodigieuse simplicité et on le remerciera de rendre cela mémorable) mais un poète qui cherche son chat n'étant pas forcément un poète courtois il faudra préciser que celui qui cherche sa muse l'est toujours, qu'il la possède ou ne la trouve jamais au moins se différencie-t-il de l'homme ordinaire par ses super-pouvoirs imaginaire, tant et si bien qu'il finira par l'engendrer, sa muse, (c'est une image, bien sûr) à ce propos, prudence ! j'ouvre une innocente parenthèse pour ceux qui ne s'y connaissent pas plus en poètes que je m'y connais en moteur de voitures. warning ! le poète, peut à tout moment prendre ses aises et vous mentir en ayant l'air de dire la vérité, lisez plutôt:

J'aime Gala plus que ma mère, plus que mon père, plus que Picasso et même plus que l'argent

(S. DALI)

Dans ce cas, c'est peut-être vrai, ou faux, équivalent qu'importe, sachons que le poète a été mis au monde pour dire haut et fort et dénoncer avec éloquence toute les médiocrités humaines, rendons grâce au poète dont l'éloquence (ce qu'il faut retenir) a goût de rendre justice, dénoncera tous nos bas instincts, on le croira mais croire Dali "plus que l'argent", ça inspire certaines "méditations poétiques", pourquoi pas ? Et on serait bien bête de ne pas se laisser charmer par les mondes flottants de ce cher Phonce de Lam, (j'emprunte le sobriquet à au seul pouête grosnien connu ici, toujours ami, merci à lui !) car par les temps qui courent, une ombre de vieux chêne ça ne se refuse pas. (Un diable d'enchaînement) :

 

Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.

Cependant, s’élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs ;
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante :
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m’attend.

 

Après ce trop court moment de grâce, pour en revenir à nos oiseaux je précise pour les moins de vingt ans qui liraient ce blog que "Gala" n'est pas ce magazine des princes et des princesse mais la brune dame que Salvador Dali (alias Avida Dollars) avait piqué à Paul Eluard, (alias Eugène Emile Paul Grindel) et là ce n'est pas un anagramme mais nous constatons contre toute attente, que le poète peut être un brin goujat comme les gens ordinaires, or, qu'il soit menteur ou goujat, contrairement aux gens ordinaires il faut savoir tout pardonner au poète car s'il mène parfois une vie de barreaux de chaise, (pas tous, il existe des poètes aux moeurs très convenables), ce sera toujours pour vous céder le testament, (non pas celui des barreaux de chaise), regardez !

 http://www.youtube.com/watch?v=-Vlkypk36qQ

A propos de la dame, Paul Eluard épousa Gala en 1917 comme chacun sait, mais le remariage de Gala avec Dali et de Eluard avec Nusch, ne dégrada pas la ferveur d'une belle correspondance entre Gala et Paul Eluard, qui dura au delà de leur séparation (en 1929 jusqu'en 1948) quatre ans avant la mort d'Eluard. Le témoignage de cette relation épistolaire se retrouve encore dans un livre étonnant qui s'intitule "Lettres à Gala".

Tout ça pour se retrouver (on ne sait pas trop comment) au Moyen-Âge et vous citer un exemple de poésie courtoise ce qui n'a strictement rien à voir avec les surréalistes mais les poètes forment une grande famille, ils n'ont qu'une terre de reconnaissance - par delà les frontières du temps qu'ils savent abolir (et hop ! voyez comme on danse !).

Ainsi, par l'exemple à venir nous n'hésiterons pas à enfourcher  chevaucher la machine à remonter le temps, (en poésie, l'impossible n'est plus un problème) pour vous proposer une poésie qui est un roman en fait, mais en vers, sacreblou ! ça ressemble à s'y méprendre à de la poésie courtoise)

Ele fu longue et gresle et droite.
De moi desarmer fu adroite;
Qu'ele le fist et bien et bel.
Puis m'afubla un cort mantel,
Ver d'escarlate peonace,
Et tuit nos guerpirent la place,
Que avuec moi ne avuec li
Ne remest nus, ce m'abeli;
Que plus n'i queroie veoir.
Et ele me mena seoir
El plus bel praelet del monde
Clos de bas mur a la reonde.
La la trovai si afeitiee,
Si bien parlant et anseigniee,
De tel sanblant et de tel estre,
Que mout m'i delitoit a estre,
245 Ne ja mes por nul estovoir
Ne m'an queïsse removoir.
Mes tant me fist la nuit de guerre
Li vavassors, qu'il me vint querre,
Quant de soper fu tans et ore.
N'i poi plus feire de demore,
Si fis lues son comandemant.
Del soper vos dirai briemant,
Qu'il fu del tot a ma devise,
Des que devant moi fu assise
La pucele qui s'i assist.

IVAIN (ou yvain) cité dans Auerbach 

 - Autre style du poète sorti d'une trempe vieille comme le monde : Le poète courageux qui n'hésitera pas à se lancer dans la poésie épique,  évoquant des événements historiques mêlés généralement à des légendes ou des héros sont magnifiés. Il s’agit en réalité d’accorder à un fait ou à un héros une grandeur, une dimension quasi surnaturelle. Sur ce coup du poème épique, entre nous, j'ai la flemme, mais je vous renverrai à ce qu'en dit Melle Chardon, poétesse au club-poésie de la Scala de Vaise, je cite :

Il ne faut pas confondre la poésie épique avec la poésie qui pique [...]

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/03/29/menage-de-printemps.html

[...] Ni avec le Merlin du picnik" :

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/29/30...

Bon. C'est pas bien malin. J'en suis presque gênée pour cette pauvre Melle Chardon et moi-même. Enfin, pour terminer par delà soucis et controverses. Il y a tout de même une petite ombre au tableau, le destin du poète ne figurant dans aucun programme d'aucun candidat pour cette présidentielle, les arts en général paraissant de tous bords ignorés (sans jouer les martyrs), on est en droit de se demander avec quoi le poète il va pouvoir becqueter, surtout quand on voit le nombre de poètes obligés de vendre de la barbapapa à la vogue, bien qu'il n'y ait pas de sots métiers, il est grand temps d'anticiper : qu'est ce qu'on va faire de nos poètes ? Est ce qu'on les garde ? (Pour s'occuper des femmes en cas de guerre). Est ce qu'on les recycle ? (Pour animer des soirées dans des chateaux par exemple... ). Là, j'interroge nos politiques, "c'est une question de vie". (Sûr qu'ils vont prendre en compte !). Et je joins au lecteur adoré deux liens facultatifs. Rien que dans l'objectif.

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/30/po...

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/30/co...

La prochaine fois, je ne sais quand, je vous parlerai du poète dramatique, du poète spatialiste, du poète maudit, des oulipiens, des poètes lettristes, puis, si on a le temps de l'héritage des peintres... ?

Photo : Parortit sed topètes ua bani uo toiser ud trempins des opètes, sènec rera, gratiophophée nu sori à l'erheu ed l'épifitra, au Parc de la tête d'Or à Lyon.

© Frb 2012.

lundi, 26 mars 2012

Grand Magasin

Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommandons le robinet qui s'arrête de couler quand on ne l'écoute pas.

MARCEL DUCHAMP : Rrose Sélavy  in "Poils et coups de pieds en tous genres"  publié par GLM dans la collection "Biens Nouveaux" en 1939.

2108347518.JPG

Il y a 2 personnes devant moi, j’attends mon tour. Sur les écrans partout disposés en hauteur, on peut visionner la météo, les horoscopes, une recette, image par image des escalopes de veau au dessus de nos têtes, un panneau clignote sans jamais s'arrêter : "Le veau c'est beau !" et plus loin, "50% sur les pantoufles pour 1 achat de 5 bougies parfumées", derrière moi, une dame élégante s’impatiente, posant sa question sans attendre le tour de l'autre dame qui s'apprête à payer  "Excusez moi, c’est juste pour un petit renseignement... Elle enchaîne aussitôt - la crème de jour, vous ne l’avez pas en "Sable ?" - "C’était quel numéro, Madame, vous vous souvenez ? Parce qu'ils ont tout changé dans cette gamme là". La dame hausse les épaules, "quel numéro ? Aucune idée !". La caissière balaye du regard la totalité du City marché. Elle lève le bras c’est pour quelqu'un là bas, elle se met à crier : "Sonia, Sonia !  tu peux venir cinq minutes ?". Sonia arrive, à très grandes enjambées, sur son gilet vert pomme molletonné, un carré épinglé "City marché, le sourire en plus", en dessous de la poche, un rectangle en carton plastifié découpé au cutter avec écrit, au marqueur rouge en gros "Sonia". Sonia est jeune, 20 ans, à peine, c’est elle qui s’occupe du "Rayon Beauté", Nicole pourrait être sa mère. Mais pour l’heure sous mes yeux c’est la profession qui s’affiche : deux bouts de cartons recouverts de plastique épinglés soigneusement sur deux gilets sans manche où dans le dos il y a encore écrit "City marché, le sourire en plus". Gilet "Nicole". Gilet "Sonia". "La crème de jour, Sonia ! la nouvelle gamme en "sable tu sais le numéro, c'est quoi maintenant ? le 5 , le 3 ?  Je sais qu'ils ont pas changé le 6 mais le 6 c'est "Beige rosé" ?". Sonia fouille dans les rayons, Nicole demande : "Vous avez gardé l’ancien pot madame ?" -"Ben oui, euh ! j'sais pas ! je crois, mais c'est pas sûr...". Nicole poursuit : "Dans ce cas, faudrait nous ramener l'ancien pot madame ! parce qu'ils ont tout changé et je voudrais pas vous vendre "Porcelaine" pour du "Sable", quoique ça ressemble assez et si ça se trouve ils ont aussi changé les noms et "Sable" ça serait peut être  maintenant remplacé par "Porcelaine"..." Silence. Les deux femmes comparent les deux coloris, se regardent longtemps, hésitation puis silence à nouveau. Sonia revient, rajoute un "si ça se trouve...". la cliente remue la tête affirmativement, plusieurs fois très longtemps, comme s'il s'agissait d'une chose très grave.

Nicole ne répond pas, examine de plus près les deux coloris : "regardez voir sur la peau..." Sonia étarpe la crème teintée sur l'avant-bras de la cliente; au dessus du poignet, la cliente lève le bras du côté des néons elle dit, "c’est difficile à savoir, hein !". Deux grandes traces épaisses beiges tachent l'avant bras de la cliente, la peau est fine sans veines apparentes ni plis, le bras est lisse, très blanc. La dame hésite encore, l'autre dame devant moi perd patience, derrière nous, la file est devenue très longue, la cliente paraît très gênée, elle s'adresse à la dame qui était devant puis à moi, "je vous fais attendre, excusez moi ! je croyais que ça irait vite" je dis - "je vous en prie, c'est pas grave, prenez votre temps !". La dame devant me jette un regard noir. (Ben quoi ? Qu’est ce que j’ai dit ?"). Sonia semble réfléchir. Nicole propose : "Tu devrais regarder dans le classeur". Sonia, nous sourit d'un sourire réellement désolé et gentil, pour nous aider  un peu à patienter. Ce sourire est vraiment désarmant. La dame devant soupire bruyamment. Nicole dit "Dans le classeur c'est sûr qu'on trouvera ! y’a tous les nouveaux numéros qui correspondent avec les anciennes couleurs" - "Ah ben ouais ! répond Sonia, J'avais pas pensé au  classeur, t’as raison ! je vais chercher ça !" Nicole la retient  "Non, mais euh... Tu peux plus y aller, ça a changé, c'est Madame Chamot, pour les clefs, il faut appeler Madame Chamot, c’est elle qui a les clefs du bureau, attends, bouge pas ! je vais essayer de l'appeler d'ici". Nicole se rapproche d'un micro fixé par un gros ressort sur le coin de la caisse. Dans tous le magasin on entend la voix de Nicole qui se diffuse dans les hauts parleurs,"on demande Madame Chamot à l’espace beauté, madame Chamot !".

Quelques secondes après, Madame Chamot, arrive. La cinquantaine bien tassée, 1,43M environ, perchée sur des moonboots prunes à talons compensés, je me dis que sans ses bottes elle doit mesurer dans les 1m33 environ, il semble qu'à chacun de ses mouvements, c’est le magasin tout entier qui peut se renverser, on dirait que c'est elle, Madame Chamot qui porte le City-marché sur ses épaules. Elle parait être de ces créatures méticuleuses, parfaitement organisées, de celles qui mènent leur monde à la baguette. Rien ne dépasse. Tout est carré. Son chemisier à collerette impeccable boutonné jusqu’en haut pince même les rides en bas du cou, des maxilaires carrées, des lèvres pulpées de rouge pourpre nacré qui déborde légèrement au dessus de la lèvre supérieure plus fine pincée, un petit nez rose juste à peine aplati au bout, des pommettes presque absentes relevées d’un fond de teint crèmeux qui donne un air hâlé, Madame Chamot porte des lunettes en écaille cerclées bleues signées de l'autre fou, une jupe droite en velours côtelé fendu sur un côté, mais pas trop, entre les moon boots et la jupe, deux bosses plutôt rugueuses, roses, aplaties comme son nez. Je croise le regard piquant de Madame Chamot qui surprend en flagrant délit mon regard perdu sur ses genoux, je devine un courant d'animosité, une légère pointe de crainte, elle tire vif, sur le pan de sa jupe d'un coup sec machinalement, tout va si vite. Madame Chamot s’énerve : -" Mais enfin Nicole ! ça fait une semaine qu'on a reçu les nouvelles références ! il faut les avoir en tête les numéros. "Sable" c’est le 5, "Porcelaine" le 2, "Biche" c’est "Beige le N° 6 "beige tendre" maintenant le n°1 c'est le zéro qui est l'équivalent au "Beige foncé" de la gamme "Elusane" "Sable" "5" "Chamois" c'est "Biche", "Beige N°6 " "N°1 c'était le zéro chez Bergamole" et il n'existe plus, vu qu'ils ont supprimé le 4 qui était "Chevreuil n°7" chez Bergamole comme Elusane a fusionné avec Bergamole il ont revu les coloris et le 8 n'existe plus mais c'est devenu le "Sable", et même que le n° 8 de chez Elusane, pour le coup ça change pas grand chose,  vous demanderez à Madame Moulu de vous expliquer, c’est elle qui s’occupe de la marque, maintenant."

Nicole. Sonia. Madame Chamot. Course folle au rayon des peaux. Madame Chamot s'énerve "Nicole, vous n'avez pas pensé à présenter une autre marque à Madame ? On a peut être l'équivalent de couleur en sable dans la gamme, "Agnès Grey", Sonia ! allez voir monsieur Blénot, c'est lui qui a reçu le représentant, "Agnès Grey". Sonia trépigne et son visage devient pâle, elle murmure tout bas, terrorisée "Monsieur Blénot ?" Madame Chamot répond  "Oui il doit être dans le bureau à l'étage avec le représentant, pour l'arrivage des  peignoirs de Ceylan. Sonia s'étonne et devient de plus en plus pâle : "Les peignoirs de Ceylan ?". Madame Chamot se retient, tâche de garder son calme : "Oui. Les peignoirs de Ceylan ! Sonia ! la semaine prochaine ! vous savez bien que c'est la semaine de la ristourne orientale." Sonia, sourit  bêtement : "Ah oui, la ristourne orientale, pardon madame, je croyais que ça commençait qu''au milieu Avril, enfin, il me semble euh... Vous aviez dit le 14...", Madame Chamot hausse les épaules, ne répond pas, elle cherche un truc sur son portable puis se remet à parler tout en pianotant sur les touches : -" On a dit, on a dit ! oui ! on l'a dit. Mais depuis ça a changé, c'est vrai que vous étiez pas là, lundi. (Air de réprobation)... "A ce propos Sonia lundi prochain vous passerez en caisse 4, vous verrez ça avec Brigitte, parce que Crystelle prend sa journée et Nicole pourra pas faire les deux caisses en même temps vous comprenez, alors elle sera remplacée par Sandra mais entre midi et 2, y'a personne et on pourrait vous mettre, il faudra venir du matin et rester entre midi et deux ça vous fait rien ? Sonia tripote sa bague d'un air indifférent, sa voix est morne. "Non madame, ça fait rien", elle reprend aussi vite son sourire de composition mais on voit bien que la nouvelle fait mal. Le coeur n'y est plus. Madame Chamot la toise de bas en haut : - "Parfait ! merci Sonia ! vous êtes gentille ! vous m'enlevez une épine du pied ! je vous note pour lundi ! et puis vous vous arrangerez avec Monsieur Blénot pour récupérer vos heures, du soir en reprenant un matin au mois de Juin, vous verrez avec lui sur le planning  ça ne vous pose pas de problème ? Sonia bégaye : -"Non, non, aucun,  je m'organiserai avec mon mari sinon euh... Madame Chamot (sèche) - Vous avez un souci Sonia ? Sonia (pulvérisée) - Non, non aucun, je vais essayer de m'organiser avec mon mari". Sonia sourit hébétée, debout au milieu de la clientèle. Une dizaine d'yeux fixés sur elle. Nicole arrive - "Ca va, Sonia ? Tu veux que je te remplace cinq minutes ?  Sonia a répondu "j'veux bien", on ne l'a pas vu partir, à peine disparue, volatilisée, que déjà Nicole, reprend le cours ordinaire de ce jour ordinaire dans le rayon beauté -"oui, sable, c'est ce qui se rapproche le plus, Madame, mais il se peut qu'Elusane sorte une nouvelle gamme de poudre, une nano poudre avec toute une gamme de nuances, vers le 10 Mai, si vous pouvez attendre... (La dame sceptique) -"Oui, ben, je sais pas." -"Ca sera intéressant parce qu'en Mai y'aura 20% sur tout le rayon-beauté, si vous pouvez attendre. Ou alors vous revenez avec l'ancien pot, c'est comme vous voulez." -"Oui ben... Je vais réfléchir..."

L'autre dame devant moi, soupire très fort, à présent, ça monte, se communique, c'est dans l'air, ça va arriver, ça se répand, ça y'est presque c'est monté, la coupe pleine, elle se met à râler c'est venu d'un coup tout haut, cette impatience, les nerfs, quelque chose vient de passer traverse l'épiderme : - "Pffff ! c'est pas vrai ! ah lalala lalala ! Eh ben ! faut pas avoir de train à prendre  pfou ! ni avoir mal au coeur en plus c'est surchauffé ici ! et moi j'attends toujours, c'est pas vrai ! c'est un monde ! moi j'ai pas que ça à faire, attendre ! s'il faut attendre des heures! moi hein ! non mais c'est vrai moi je trouve, hein !" elle tente de me tirer à elle, il lui faut une complice, quelqu'un qui pourrait justifier, ne s'adressant qu'à moi - "Elles s'en font pas ! vous trouvez pas ? Elles sont là, elles causent entre elles et tout ça pour une crème ! ça ! ahlalalala ! pour causer elles causent ! et nous ça fait des heures qu'on attend, si elles croillent qu'on a que ça à faire, les regarder jacasser ! elles exagèrent vous trouvez pas ? Puis elle se met à me parler de son mari qui est bricoleur, même qu'elle est venue acheter des affaires pour leur salle de bain, un tapis assorti aux carreaux que son mari  etc etc... Je me garde de répondre à cette pie mais la pie me tape sur l'épaule avec son bec, à petits coups de becs jusqu'à ce que je lui prête attention, elle poursuit ne s'adressant qu'à moi, ne parlant qu'à elle seule, se déverse -"Evidemment vous ! ça ne vous fait rien ! vous êtes  jeune, vous pouvez  ! je réponds - "Boh ! Pas tant que ça !"  la pie ne m'entend pas, vide son flot, son fiel, son besoin de parler, si possible à quelqu'un. Besoin/ de parler/ à  quelqu'un / ça ne peut plus attendre - Vous comprenez moi j'ai tendance à faire des phlébites, quand le chauffage est par le sol, et comme j'ai des varices alors vous comprenez ? Je dis - "oui". Je comprends. - "Alors si ils nous font attendre des heures, ça va plus parce que moi j'ai juste ma crème de jour à prendre, et hop  je file,et là  je suis en retard vous comprenez ? J'suis pas d'ici, moi hein ! des heures pour une crème, vous z'avouerez ! et avec ma phlébite, c'est pas possible ah non, mais y'a de l'abus ! moi oh  mais je vous le dit ! ils ont perdu une cliente ! ah ça, moi ah  oh aaah mais ! je vais pas me laisser pas faire ! qu'est ce qui croillent ? R'gardez ! ah mais ! je suis une bonne cliente ! je viens tous les jours, eh ben! c'est tout vu, je reviendrai plus ! j'irai à l'intermarché, ils ont monté un intermarché rue Hénon, j'irai à l'intermarché et puis c'est tout ! regardez ! elle tend la jambe -"avec leur chauffage au sol,  eh ben voilà ! ça regonfle ! ça y'est !  voilà ! z'avez vu ? C'est enflé là, vous voyez ? Je dis -"non, pas trop." Elle poursuit - "si on doit se retrouver à l'hopital à cause des caissières qui font mal leur travail, moi je vais être obligée de le signaler, on peut pas. Je peux plus. Vous comprenez ? (Elle m'engueule). La phlébite, vous ne savez pas ce que c'est !!! on peut en mourir ! enfin vous, oh vous ! evidemment ! vous vous en fichez vous ! vous êtes jeune ! (oui bof) vous pouvez pas comprendre !"  ... Je réponds par politesse -"Euh, si,  j'ai une tante (ronpich-ronpich) qui a eu une phlébite". Cause toujours. -"Ah mais y'a phlébite et phlébite ! moi j'ai la grave, c'est ce que je disais à mon mari si le caillot monte au coeur, hein ! eh ! ben on sait pas ! elle me tape sur l'épaule, prend le ton de la confidence tout bas, (radoucie) - je vais vous dire, entre nous, mon mari, c'est lui qui fait les courses d'habitude mais là, il refait toute la maison, il bricole sous l'évier, il a carrelé, la cuisine, il fait la plomberie, il a tout recarrelé, enfin le voisin vient pour l'aider, entre voisins, il faut bien s'entraider, hein ? Vous croyez pas ? - Euh, si ! - Les gens sont tellement indifférents. C'est de pire en pire, les gens sont égoïstes ! Vous trouvez pas ?  "- Euh, si, ptêtre..." -"Les gens, que voulez vous ! ils ont plus l'temps ! y pensent qu'à eux, vous trouvez pas ? -"si"- -"Mon mari  il me dit toujours les gens ils dautdrait foiybonnemoicnvà mlaguerrmoieoicdmoilj csaquekifera sçamoi  mais xkmoidivraivheinmoikheinmgdftoubkxbmoifoutugkjsux comme des chiens, pas vrai ?" Je réponds - Oui, sûrement". En me demandant si l'on trouve au rayon "anti-pies" un bon bonnet, avec des pattes pour bien protéger les oreilles.

 

 


Photo : Le rayon cosmétique de mon city marché le seul de la colline, celui qui a des nouveaux étiquetages de boites de conserves et d'affiches inspirées des grandes heures du constructivistme (eh oui ! regardez ! ) le seul "grand magasin" Hippy chic de la colline, quoique le super U est pas mal non plus, mais dans le city marché y'a tout (yatou yatou) un peu cher mais très agréable, avec des caissières adorables (bravo les filles !). Les croix Roussiens le reconnaîtront entre mille. Haut lieu de drague très officieux fréquenté par quelques oiseux célibataires (après 20H00 only !) mais faut pas le dire. Enfin bon, (admettons que je n'ai rien dit :) Photographié à Lyon city M. rue de Cuire

© Frb 2012.

mardi, 06 mars 2012

Ponctualité

Début du printemps,
Je mets ma pendule à l'heure.

l'heure qu'il.JPGMaintenant qu'on a l'éternité, on peut toujours rêver, avec Raoul :

Nous sommes dans le monde et en nous-mêmes au croisement de deux civilisations. L’une achève de se ruiner en stérilisant l’univers sous son ombre glacée, l’autre découvre aux premières lueurs d’une vie qui renaît l’homme nouveau, sensible, vivant et créateur, frêle rameau d’une évolution où l’homme économique n’est plus désormais qu’une branche morte.

Raoul VANEIGHEM in "L'ère des créateurs".

On peut aussi croquer quelques livres d'esprit libre du même auteur, lus et approuvés par la maison (ci-dessous):

http://nouvellerevuemoderne.free.fr/eredescreateurs.htm

On peut encore s'instruire avec Georges un ami de Georges tous deux amis de Georges et de Robert et plus haut, de Roger:

Maintenant, le mouvement de l’horloge donne la cadence aux vies humaines : les humains sont asservis à la conception du temps qu’ils ont eux mêmes produite et sont maintenus dans la peur, comme Frankenstein par son propre monstre. Dans une société saine et libre, une telle domination arbitraire de la fonction humaine par l’horloge ou la machine serait hors de question. Le temps mécanique serait relégué dans sa vraie fonction de moyen de référence et de coordination, et les hommes et les femmes reviendraient à une vision équilibrée de la vie qui ne serait plus dominée par le culte de l’horloge.

Georges WOODCOCK in "War commentary - For anarchism", mars 1944.

Et comme le sujet ne pouvait ignorer ce texte, petit bonus de lecture encore signé Georges Woodcock, "La tyrannie de l'horloge", je vous joins son petit lien salutaire :

http://infokiosques.net/lire.php?id_article=632

Voilà, mes amis, de quoi occuper les prochains jours en belles lectures puisqu'on annonce la pluie, et qu'on ne pourra pas se donner rendez-vous sous l'horloge à point d'heures (sniff, sniff)...

Photo : Le lyonnais, bon marcheur, amoureux de sa ville, et peut-être les autres, reconnaîtront sans doute l'horloge de la rue Grenette située en Presqu'île entre Rhône et Saône. L'instant pur, rare décrochage d'une ville entière et pourquoi pas de ses habitants ? Ou une métamorphose d'un genre éternel ? Un temps sans temps répondra le génie des oisifs qui vit sur son nuage qu'on ne voit jamais et qui sait tout. Hélas, j'émettrai un regret (très personnel, of et hors course) c'est que l'horloge de la rue Grenette ne présente pas son programme aux élections présidentielles 2012, "arrêter le temps", (et là je suis sûre d'avoir raison), ça paraissait pourtant le seul projet enfin sensé pour le pays et surtout le plus émouvant entre tous, afin d'en finir avec les grosses promesses rébarbatives et les formes comptables si peu romantiques.

© Frb 2012.

mercredi, 28 décembre 2011

Orea Phone

Devance tout adieu, comme s'il se trouvait derrière
toi, à l'instar de cet hiver qui va se terminer.
Car entre les hivers, il est un tel hiver sans fin
qu'être au-delà de lui, c'est pour ton coeur l'être de tout.

RAINER-MARIA RILKE : extr. "Sonnets à Orphée" (1922)

n uag.jpg

 

Sans doute existe-t-il une histoire de la vocalité qui se confond contre toute espérance, à l'histoire des mondes unis ensemble. Une épopée originelle perdue puis retrouvée, par les mondes que nous fabriquons, rêvons, et que parfois, un bref instant, nous augurons.

Le mythe d'Orphée nous touchera toujours avec force puisque Orphée est la figure incarnée de la vocalité et que la voix jouit d'un statut ambivalent, innocente, ou malfaisante immatérielle, ou incarnée. Orphée est bien cette voix qui fît remonter Eurydice des enfers, mais si la voix parvint à Eurydice par la force d'un chant, c'est que Orphée chanteur était aussi musicien.

Pourrait-on imaginer un chanteur dont la voix ne s'adresse à rien ni à personne ? Peut-être en existe-il un ou deux, qui toucherait le vide des choses, comme autant le vide des êtres. Il serait là, sans doute en soliloque comme déjà en enfer.

Et cette voix dont le son reviendrait toujours à ses oreilles, finirait par ne plus être perçue par son corps, glisserait doucement de l'auto-affectation jusqu'à l'auto-altération.

Il est permis de penser que Orphée chanta pour susciter la coïncidence, ou plus exactement faire coïncider sa voix avec celle d'Eurydice, et cela ne sera pas, comme on l'imaginait une manière de fusion, mais une manière de révélation, pour faire émerger :

 "Ce qui veut naître de moi par toi" 

http://www.youtube.com/watch?v=KCYcWpMDWLQ&feature=re...

Citation de fin de billet, Paul Valéry, in "Les cahiers".

Photo : Ciel vu d'un arbre, je ne me souviens plus lequel exactement, photographié, là bas , près de Saint Cyr, (loin des enfers).

© frasby 2011.

mercredi, 14 décembre 2011

Aventure

Voici la troisième version d'une œuvre qui m'habite depuis près de quinze ans et dont la réalisation finale m'a demandé plus de deux années. Version profondément modifiée dont la durée est presque doublée par rapport aux versions précédentes.

FRANCIS DHOMONT extr. de l'éclairage par l'auteur d'une composition acousmatique intitulée "Forêt profonde".

il y a une route.jpg

En cliquant sur l'image, vous entrerez dans l'univers sonore de Francis Dhomont pour écouter l'oeuvre "Forêt profonde".

La suite de l'éclairage :

Entreprise treize ans après "Sous le regard d'un soleil noir", "Forêt profonde", s'inspire, elle aussi, d'une réflexion psychanalytique, C'est une lecture adulte de contes pour enfants qui se balance entre le souvenir des émerveillements naïfs du compositeur et la découverte de leurs mécanismes secrets.

Peut-être cette hésitation entre deux âges présente-t-elle le risque de ne s'adresser ni à l'un, ni à l'autre ?  Mais il se peut néanmoins que l'intuition magique de l'enfance, qui en nous ne dort jamais que d'un œil, rappelle des révélations enfouies et que l'esprit rationnel prenne plaisir à déchiffrer, sous le contenu manifeste de cet inconscient universel, la logique de son contenu latent.

Il s'agit d'une écoute à trois niveaux — romanesque, symbolique, musical — plus déconcertante, sans doute, mais plus active que l'écoute unidimensionnelle.

La trajectoire humaine de Bruno Bettelheim, dont la réflexion est à l'origine de ce parcours étoilé interfère, pour des raisons évidentes, avec ces histoires de jadis qui nous questionnent encore sur notre époque.

Dans la "forêt profonde" de Francis Dhomont : cette visite guidée de l'âme enfantine n'est, à vrai dire, qu'un retour au monde initiatique — à la fois cruel et rassurant — des contes de fées. Ci dessous un extrait lumineux écrit par Bruno Bettelheim.

 

cf. "La psychanalyse des contes de fées" : (Extrait) 

Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts.

 

Remerciements à Francis Dhomont, au site Arts sonores et à l'INA.

Bonus à lire : ICI

Source-liens  : by Paul avec l'oreille bienveillante de Raidi pour.

Photo  : by frasby, Loin des regards, une forêt.

© P /Frb/ Rp 2011.

lundi, 12 décembre 2011

Le son comme un parfum

Le son, qui dans les églises romanes et gothiques entoure l'assemblée, renforce le lien entre l'individu et la communauté. La perte des hautes fréquences et l'impossibilité qui en résulte de localisation du son intègrent chaque fidèle à un univers sonore. Celui-ci ne fait pas face au son dans la "jouissance", il en est tout entier enveloppé.

KURT BLAUKOPF : "Problèmes de l'acoustique architecturale en sociologie musicale", Gravesaner Blätter, vol V, N°19/20/ 1960.

charlieu abbaye.jpg

Un type d'écoute, existe, qui a lieu dans un espace clos précisément où la distance et la direction sont absentes : c'est en général le cas des concerts de musique contemporaine, populaire ou de la chaîne stéréo, un type d'écoute que nous pratiquons parfois dans nos appartements. L'auditeur se trouve alors au centre même du son qui le touche ou l'imprègne. Ce mode d'écoute est celui d'une société sans classes à la recherche d'unification et de plénitude.

De là, on pourrait croire que ce type d'espace sonore (1) est une invention moderne, pas du tout, il a connu ses heures de gloire au Moyen-Âge avec le chant grégorien. La pierre des murs et du sol des cathédrales romanes et gothiques, non seulement avait un temps de réverbération (2) anormalement long, (jusqu'à six secondes et plus), mais renvoyait également les sons de fréquences moyennes et basses, tandis qu'elle absorbait les fréquences supérieures à 2000 hertz. Ceux qui ont eu la chance d'écouter des moines chanter le plain-chant dans un de ces lieux, n'ont pu oublier l'impression produite : les voix semblent ne provenir d'aucun point précis mais justement emplir le lieu comme un parfum. 

C'est une expérience d'immersion, par opposition à la concentration, et cette écoute particulière génère encore un lien puissant entre l'homme moderne et l'homme médiéval. Ce rendu serait difficile à transcrire  avec des mots, le vocabulaire touchant là des limites après quoi ce qui ne peut se dire avec des mots pourra peut-être mieux être appréhendé par les sons, et l'on remontera encore plus loin dans le passé, afin de rejoindre cette origine commune, cet espace à la fois fluide et sombre d'où émerge un souvenir commun, une formule qui en dit encore peu par rapport à l'expérience sensitive où se retrouverait l'océan matriciel d'ancêtres plus lointains...

L'écho amplifié et la rétroaction électronique de la musique moderne ou populaire est venue recréer pour nous ces voûtes résonnantes, ces sombres profondeurs de l'océan. Aussi nous pourrions honorer la bonne fée qui livra à tous l'électricité, par laquelle les anciens effets des pierres romanes et gothiques ont été retrouvés afin de pouvoir rassembler à nouveau les hommes.

 

 

Nota (1) : La documentation ayant inspiré ce billet est extraite de l'ouvrage "Le paysage sonore" de R. Murray Schafer paru chez JC Lattès en 1979.

(2) : La réverbération est la persistance du son dans un lieu alors que la source originale n'existe plus. La réverbération est le mélange d'une quantité de réflexions directes et indirectes donnant un son confus qui décroit progressivement. voir ICI

Photo : Abbaye bénédictine de Charlieu fondée vers 872-75 (?) et sa pierre dorée, un fragment de colonnades séparant le cloître de la salle capitulaire, ces deux sites datant du XVem siècle, la pierre a été photographiée de la salle capitulaire à la suite d'un concert d'été.

© frasby 2011.

dimanche, 04 décembre 2011

Porté par la chose faite

Comment saturer ce qui est déjà saturé ?

danger.pngComment répondre ? Il y aurait soit trop à dire, (on aurait l'air embarrassé), ou rien, pas grand chose mais il se peut que ce "pas grand chose" prenne les dimensions de la montagne la plus inaccessible.

Il se peut, à l'exemple de Bram Van Velde, qu'il y ait une discipline assez serrée qui oeuvre par nécessité dans l'obsession de dépasser les limites de chaque ouvrage afin d'accéder à une forme de discernement, (un poète dirait illumination) qui s'atteint peut être, ou jamais, par des chemins simples ou sophistiqués, ces lieux communs, je vous les livre assez banals, ce sera encore exprès, tels que souvent on les entend un peu partout, on les surprend, pour signifier qu'il faut sans doute se noyer, se cogner longtemps (au delà, ça deviendrait informulable) et ne rien céder aux injonctions plus raisonnables qui rendraient à la vie sa tranquillité et glisserait la pensée dans un confort, mais cela c'est sur le papier qui n'est pas qu'en papier évidemment...

A la volée, dans un bazar urbain, (en vrai, au figuré) au milieu d'une file d'attente assez endurante, je tombe sur un journal qui reproduit un tableau de Bram Van Velde. Ce tableau me relie à un autre ouvrage remarquable, que l'on vient de me prêter, un texte publié chez Fata Morgana en 1978 réédité chez POL : une rencontre de Charles Juliet avec Bram Van Velde où l'écrivain demandait au peintre

- Pourquoi  peignez vous ?

La réponse dût tomber aussi claire pour le peintre qu'elle fût troublante pour l'écrivain

- Je peins pour tuer le mot.

C'était la même raison qui nous avait poussés à choisir la musique, d'un support à l'autre, me revient une autre phrase, un passage fulgurant où Bram Van Velde réfutant un pilier d'une philosophie enracinée se faisait affreusement lumineux, c'est par l'oxymore volontaire que je bouclerai la boucle tout en laissant la boucle ouverte, sans rien résoudre, ni espérer, ni enfermer après quoi toute messe ne pourra se dire, exactement comme on avait prévu de s'en persuader. Je cite :

 

Je pense donc je suis de Descartes est de la foutaise. Il faut dire  : Je pense donc je m'écroule.

 

Bram Van Velde entretien avec Charles Juliet 1979 by editions POL. Ecouter : un instant fulgurant, rarissime, une voix en état de grâce...


 

Text : by frasby, thème, livres et documents sonores proposés par Paul.

Remerciements : à "Raidi pour", présent, disponible, qui discrètement participe, déploie nos pistes de lectures et autres tentatives, insufflant aux thèmes choisis ici, (ou là bas), un mouvement, qui ne pourrait se contenter de débats et de livres.

Photo : Haute tension, début de décollage. Le danger inévitable ? Le danger en voie d'anéantissement ? A chacun sa lecture. 

© P./ frb/ Rp  2011.

samedi, 26 novembre 2011

Dépense des rentes

En présence des textes de Perec, je cherche d'emblée le sens de l'ensemble, le centre de cette sphère révérée. Espèce d'élève blême en dette envers Perec, je prends les rênes et me sers de menées de même genre. Je tente de mettre en scène les mêmes gestes, de répéter les mêmes percées [...]

JACQUES JOUET : un extrait : "Les sept règles de Perec", tiré de "Mélanges" in "Les cahiers de Georges Perec 4" parus aux éditions du Limon en 1990.

retour de la vogue.JPG

1- Régle de réserve :

"De temps en temps, les Belles Lettres se répètent, secrètent des défets ; l'encre est terne, les lettres et les termes pendent blets... Cérès est excédée, Déméter se met en grève, le pré est en berne, le blé en herbe sèche. Les lèvres gerçées empêchent de penser. C'est l'échec.

Perec se rebelle et met des lettres en réserve. Ces lettres restent, le temps de tel texte, empêchées : les perles se régénèrent et régénèrent le sens, ce serpent de mer... Elles désempèsent le verbe. Le texte cesse de végéter."

Notes § photo : Aux approches du Noël, la Noëlle émet une versée, femme en fête entêtée, les p[a]resses hébergées, pêlent les verres à Genève, pour répéter la chansonnette si elle n'est oulipote au moins oulipichette, il nous plaisait, avec mon chien [et les amis du club des poètes] de vénérer l'amour au travail "Raidi pour" activant d'effervescents cachés, frasby centrée à désherber, les deux m'auront pas mal aidé.

Aux présences, de ce jour, les ardeurs décuplées vous présentent Jacques Jouet [une bonne tête] à la botte de sept lieues et des sept règles du Perec, nous vénérons la hotte sacrée vous avouerez que pour nos bons mot ce n'est pas encore la panacée, mais Jacques Jouet, on le respecte au nom des Georges [on dérogeait pour les Robert aussi un peu], sus aux herses fondées en sucettes ! pas pipées, une bonne pente oulipichetée, pentassait à roser de ces biens au fond d'une boutique à Jouet qui n'est pas le banquier de Perec, ni l'objet plus secret de ses rêves. Bienfaiteur et lettré, il dilapide les rentes, les reverse à la communauté avec de solides arguments, pour cela il ne faut pas être grêle ni frêlé romancier, ses cercles ne tournent pas autour de la psychée, on l'aime blême, le Jouet et même on l'aime sans mesurer.

Sa femme est mon extracaresse, "Raidi pour" me l'aura soufflée, l'oulipote est du genre partageur, son germe fait un pas de côté où valseront les recettes, les étiquettes, et la petite graine du père Jouet est moins revêche que celle des femmes du père Noël [que la Noëlle et ses scellés vitrinés en zèles ou produits dérivés du Léthé]. Je prends de la bouteille et lève mon verre à Jouet [une idée de cadeau], un artiste qui écrivit "Paresse", with Tito Honegger, [cf. "Mode de vie", éd. art&fiction, 2010] ne peut pas être mauvais. Ainsi nous sèmerons les uns les autres les sept graines aux planisphères à colorier, pour vous prouver qu'on est des Hommes encrés dans le réel, louez Perec, lisez Jouet, au nez des tromblons, soutenons le pas de "la machine ronde". Trempons dans ce Cognac les produits inéquitables, puis entrons dans l'intimité des "Jules et autres républiques", sous l'éternelle protection du Fournel, du Roubaud et autres Papous malades de la tête, dérobant à notre regard, les paysages insoupçonnés que pourtant nous avons sous les yeux.

"La règle de réserve", est issue des mêmes références notées au dessus de l'image. Les autres extraits ont été choisis par paul (le chien) - la truffe à l'air - [et pas que], dans ma bibliothèque de la rue des Chanterelles la note grattée de luth par un choeur mixte, fût rédigée un soir mélancolique à Cimains sous Troitettes [c'est un hameau côté jardin sponsorisé par le carré post-maoïste section culture physique et ouvrages collectifs]. Je remercie "Raidi pour" à la manivelle, la tient plus vaillante que jamais, et parfois sans les mains, un scandale qui cachera la forêt, merci à notre hôtesse, frasby douillant au téléphone Hyperli, c'est la marque, oui, oui, oui, pas trop smart quand même, elle nous aura fourni les accessoires via le petit vélo du Jacques, du Paul, Georges, bricola le reste. J'ai charpardo la photo dans l'album familial de frasby [encore!], fraîchement revenue de la vogue de Genève, [Genève sur Saône, ben voyons !], une perle [ça n'appartient qu'aux dames] : "la vogue ressemblait cette année à Wall Street" m'a t-elle confiée les larmes aux yeux. Toutefois nous regarderons cette information avec une extrême prudence. La prochaine fois je vous parlerai de l'eulachon si j'y pense.

 

Ecrit par Paul and paul and Paul [avec la chorale des brocantes], traversés des éclats du verbe à Jouet par le cercle des belles jambes de l'oulipichette, © 2011.

dimanche, 04 septembre 2011

Presque rien

- En quel endroit de la terre sommes-nous, cher Pisthérère ?
- Ma foi, cher Euélpide, je n'en n'ai pas la moindre idée !

Vous vous souvenez des oiseaux ? Non ? Ils roucoulent encore sous les images. C'était hierpresque rien,comme si la terre penchait,oiseaux,et rebelote !,air,maison,fenêtres,quinconce,flânerie,fantaisie,suite d'oiseaux,septembrer,fil,de visu,la vie des animaux,ville,lyon,migration,plus haut,art contemporain sauvage,chants d'oiseau,aristophane,saisons

En remontant sur le plateau, "les bonnes pentes font les belles ascensions" (a dit Lapalisse), j'en ai vu un, en pleine conversation avec trois autres qui se morfondaient sur un fil, je suis restée là, un peu bête, le nez en l'air, comme on regarde passer les condors (dans un film de Sergio Leone). il m'a semblé que cette année les oiseaux resteraient et les maisons s'envoleraient, mais quand il m'a fallu rentrer, c'était un peu comme si la terre penchait... - Et la tête ? Mademoiselle l'Alouette ? - La tête aussi, Monsieur Pinson !...presque rien,comme si la terre penchait,oiseaux,et rebelote !,air,maison,fenêtres,quinconce,flânerie,fantaisie,suite d'oiseaux,septembrer,fil,de visu,la vie des animaux,ville,lyon,migration,plus haut,art contemporain sauvage,chants d'oiseau,aristophane,saisons,décalage

A  SUIVRE. (Peut-être...)

Photo: Vu rue Pierre Blanc à Lyon, le premier "rassemblement" avant les grandes migrations.

© Frb 2011.

vendredi, 26 août 2011

Où va la rentrée ?

Poésie de l'anodin.

balaiCF2039.JPG

 

 

Photo : Les affaires reprennent. Les images parlent d'elles mêmes. Les décors sont de Pier et Sol, merci à eux.

© Frb 2011.

samedi, 11 juin 2011

Préparatifs de départ en vacances

Si tu colles ton oreille sur l'image tu verras la mer.

CLAUDE DEBUSSY

DSCF5362.JPG

Photo  : Plage du pauvre ☐  ou rude épreuve ☐  Cochez  (1)

(1) Si vous ne pouvez pas cocher alors on vous collera les deux d'office.

© Frasby 2011