mardi, 01 septembre 2015
Farewell
Un secret qu'on est vraiment seul à détenir, un tel secret rendrait malades les plus robustes, et on peut même se demander s'il existe une conscience assez intrépide pour supporter ce tête-à-tête, sans en mourir.
Goodbye [to language]
Contrepoint, algorithmes: ICI.
Photographie : Jacques Bigot et son studio itinérant, voyageur silencieux et passeur de sons inouïs.
Merci à lui, à tous les autres qui n'ont pas fermé les chemins.
Ouverture : Jacques Bigot © 2015.
21:17 Publié dans A tribute to, Actualité, Art contemporain sauvage, Arts visuels, Balades, Correspondances, De visu, Impromptus, Le nouveau Monde, Le vieux Monde, Mémoire collective, Tapis rouge ! | Lien permanent
mercredi, 21 janvier 2015
Aimer le chétif
J'avais envie de dire quelque chose, de le rompre comme du pain, le silence.
CHRISTIAN DOTREMONT extr. "Les grandes choses"
Ogres et géants assistent à nos raclettes.
La petite dans sa cage tapotait sur le bec d’un oiseau et les cris déchirants de la bête nous arrachaient le coeur.
L'humain, noble chétif, apportait les z'oizelles et de juteuses mûres, des volailles à pieds d'ange, ce serait les dernières.
L’ogre savourait encore les orties dans sa grange. Il tombait une belle neige barbouillée de groseilles et le bonhomme fondait au milieu de la route avec son rire tenant le notre en hébétude.
Sur les murs de la chambre un vacherin couleur miel camouflait des moellons, c'était le bas de laine, une vie de pâquerettes à motif libertaire,
la petite tirait la langue à cette drôle de neige, le bonhomme dégorgeait, l’ogre dormait en ronflant, la mère faisait des crêpes, et l’ado, né-rebelle, un nid de faune dans l’oreille répétait à tue tête "on y va ! on y go ! on y va ! on y go!".
Ogres et géants sifflent nos anisettes,
piquent dans nos sacs nos sucres, nos pétards et nos pêches, s'aspergent à nos pipettes puis embaument leur crête des arômes du grand musc d'Ovibos Moschatus.
L’un des derniers poètes sirotait sur son banc, l’hypocras et le ciel se couvrait doucement d’un grand voile écarlate, vu de l'escarpolette on aurait dit du sang.
La petite dans sa cage portait un jupon blanc qui flottait dans sa tête, elle martelait penchée, en arrière, en avant, le bâton de rouge à lèvres mélangé à la terre, farines et dissolvants,
l’ogre sautait sur le banc de son frère et la terre s’en trouvait parée de brisements. Le bonhomme souriait sur ses mains grosses de neige, serrant l’air de l’hiver, la tempête et le vent.
Ogres et géants dévastent nos palettes,
un bras de mer roulé au pays des congères pour embraser la guerre, l’ogre mangeait un flan. La petite dans sa cage comptait les vers de terre sur les corps des amis par milliers, ruisselants,
et la chaleur humaine dans le bonhomme de neige devenait un cortège au grand air débonnaire, on ne sût pas pourquoi cet air était glaçant, une flaque dans nos gamelles.
Ogre et géant funestes retardaient les horaires.
Le benêt cajolait des cachous sous sa dent, le froid cloquait les ailes des bébés-cormorans.
La petite à genoux priait la Bernadette qu’on la sorte à présent du trou où les gisants se transforment en lichens, et les mourants reprennent des airs de bons vivants.
Une gondole échouée près d'un mur en coulisse s’était mise à rouler, la petite écoutait. Ces bruits lui rappelaient les chantiers de Dunkerke, caresses à l'océan,
le dadet retournait à ses mondes étonnants, l'américain suaire bouclerait ses bonnettes sur un vaste désert et des vues d'ouragan.
On dut voir l’encre sèche cacher les pansements. Quand l’ogre tremperait ses lèvres dans un grand bol de crème, il serait 5H30, l'aube s'ouvrirait violette à nos gigues mourantes, et le dernier candide sous le premier soleil, ne verrait pas les vrilles attachant la petite secouée dans sa cage qui riait mollement.
Ogres et géants étouffent nos chansonnettes.
Des croisés sur un rire barré de rouge ardent, la parole agrégeant un noeud sur sa ficelle, le géant décrétait. Sous un ciel apaisé, les pigeons communient dans le vin de bohême. Le nez devient complexe.
On voit les dieux-enfants suspendus à l'envers aux branches du pommier blanc, les bébés cormorans se ramassent à la pelle, une mémoire s'épanouit hors des lousses maraîchères, les femmes occupent l'hiver, les marins sont marrants.
Ogres et géants boursouflent nos crapettes
Diable ! que les dieux sont bêtes ! à parquer les comètes dans l'osier des volières, où de grands fauconniers pleurent les joujoux d'antan.
La neige tombe en poussières, si les voeux sont troublants, les coeurs flanchent à travers.
Le rouquet boit son lait de jabot sous le lierre, on annonce pour demain, un peu de neige en plaine, l'ombre porte le gel. Les jours vont sans oreilles.
In situ: Jour de grâce à l'hôtel, les pigeons retombés sur un tapis de neige, vaguement allégorique, si on veut. Bien aussi malins que les pingouins, nos pigeons - Ce Qui Fut et Ne Fut Pas Démontré - juste vus de concert entre autres hybridations, parmi de nombreuses "curiosités", mues de l'époque épique.
Photo: à l'aube d'une ère nouvelle, la photo officielle, nous y étions, déguisés en Charlots, (bien partis à la faire, la guerre, la dure ! la vraie !) armés d'un stylo bille, dans la cour des petits, d'accord, mais assez dignes, engagés et lucides, droits dans nos bottes, et hop ! to hope is to live, hop ! et hop ! en doudoune sur la place des Terreaux, partis à la marche des Charlie qui se trouvait place Bellecour, en fait, bon, on n'est pas des héros,,"l'erreur est presque humaine" a dit l'ogre, tout là haut après avoir fouillé la bête et sa f(u)leur polétique, se fut fée, et enfin nous pûmes rationnellement rejoindre les camarades pour la photo, pis aller à l'after, voilà, un monde d'images, à suivre, peut-être, ou pas, une promesse intenable pour l'instant...
Moralité: y'en a pas, toujours pas, enfin, si, y'en a une, on la pigera après quand on sera très très vieux. On peut toujours sourire, et suivre de loin, chouïa, pour le temps qui nous reste, desfois qu'on anticipe, des feuilles mortes à la pelle qui se balayeraient elle mêmes, pour ne pas voir le vent... :((
Nids perliens : La vie des animals, une fantaisie pas méchante remixed © Frb, 2014 vs 2015.
mercredi, 10 septembre 2014
Eighties : Frigo-Bellevue-Code Public and works
"L'analyse, c'est la pratique".
30 mn 37 à découvrir, ou fragments d'une constellation. Enjoy !
Vidéo via le site de Christian Vanderborght, réalisée par FRIGO-CODE PUBLIC : Mike Hentz, Gérard Couty, Rotraut Pape, Gérard Bourgey, Alain Garlan, Jacques Bigot, Marc Moget, et tant d'autres ...
A suivre ICI ou voir le billet ci-dessous.
Bientôt, peut-être, un aperçu de FRIGO RESURGENCE écho du 10 au MAC de Lyon, (dixit Frigo Bûro "la bonne ambiance", je confirme), et quelques traces ou liens en images de cet évènement passionnant, très festif et vraiment réussi. Suite aux rétrospectives, l'esquisse d'un grand désir, aujourd'hui et demain : "RESET FRIGO-BELLEVUE 2014", ce rêve dont on pressent qu'il est réalisable, un nuage, des archives en cours de numérisation, des labos avec des étudiants de l'Ensba et des projets à suivre élaborés en diverses villes même divers pays, enfin, une date à retenir: le 13 Septembre à Lyon, avec une projection commentée par le groupe FRIGO dans le cadre de la 16ème biennale de la danse (pour en savoir plus c'est ICI) et des remerciements à ceux qui ont aimé, aimeront et à tous les curieux.
mercredi, 03 septembre 2014
So future ...
De 1977 à 2001, le groupe FRIGO a réuni un nombre impressionnant d'archives autant d'évènements sur les arts multiples d'une époque, (vidéo musique, danse, performances, écriture, graphisme, peinture, architecture, et j'en oublie) ; à l'occasion de la numérisation de ces archives (voir le lien dans l'image) les artistes de Frigo, créateurs d'une expérience artistique et humaine absolument exceptionnelle ont rassemblé plus de 300 heures de vidéos, les nombreuses archives de Radio Bellevue, et celles de Faits Divers System, ces travaux ont donné l'idée d'une réunion des différents acteurs de cette aventure artistique, prévue sur quatre dates à Lyon, autant de moments forts à découvrir, de surprises, de rencontres, de soirées festives "nous nous sommes tant aimés et tellement amusés", (encore rien de l'écrire !) au delà des mots, des travaux, des labos, c'est un courant de pensée porté par le désir de faire vivre les créations, et les lieux sans cloisonner les disciplines, depuis le temps qu'on en rêvait, qu'on en causait à la terrasse du Mondrian, (voir encore en lien ci dessous), une mémoire à relier avec la transmission, "So future", l'évènement reste à suivre et à vivre, (quatre fois en quatre lieux) c'est le plus exaltant opus de la rentrée, c'est dehors, c'est lancé ! on en reparle très bientôt.
Nota : pour le programme complet il suffit de cliquer dans l'image, vous trouverez toutes les précisions également, en visitant les liens-amis ci-dessous
https://twitter.com/buro_frigo
http://www.ensba-lyon.fr/danslesmurs/1415/buro/
http://www.lemondrian.com/post/2014/08/26/Notre-CHEF-est-...
Flyer: aimablement offert par "Gérard et Gérard", coiffeurs intemporels, fervents initiateurs (salon itinérant ;-)
lundi, 28 octobre 2013
Certains rouges...
Quand je n'ai pas de bleu, je mets du rouge.
Photos: tapis rouge (parce qu'il n'existe point de feuilles bleues et que le vert c'est périssable), vu au jardin d'Octobre entre le parc de la Tête d'Or (from Lyon) et le clos du marquis en forêt "narbonnaise"= (cf."the beautiful little redbook of latino-charmillon" by Mister J. :) lien hélas, introuvable.
Rouge nature : au feu la peinture ! = "L'art c'est beau quand "ça brûle"
et ça brûle pour de vrai :
http://www.lexpress.fr/culture/art/elle-brule-un-picasso-...
Contradiction :
Sarbyf vs Apollinaire - "Quand j'ai du bleu, je mets du rouge quand même" :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/05/19/mu...
attablés là où on sait ou glanant chez la Mirlitonne = (on ne s'en lasse pas).
Certains rouges, "qui se retournent sur eux mêmes"... preuve par l'image :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/09/13/ha...
La ronde et autres rappels plus ou que moins bariolés...
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2013/08/23/co...
et retinton(s) :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2011/01/26/sy...
Red October © Frb 2013
vendredi, 22 mars 2013
Les limites nous regardent (derniers jours sur le fil)
Un paysage, un habitant qui en explorent les bornes enclin à laisser le photographe se pencher par dessus son épaule...
Les limites nous regardent
Ceci n'est pas une simple phrase, c'est une tentation.
C'est aussi le thème d'un très beau projet de Ernesto Timor, photographe excellent, dont j'ai découvert récemment les multiples travaux et autres ramifications.
Ernesto Timor expose en ce moment à l'Antre Autre, (chez Maguelone), jusqu'au 30 Mars 2013.
http://www.ernestotimor.com/irregular/expositions/les-lim...
Pour une fois j'étais à jour mais loin de l'heure, malgré une folle course entre villes, il est trop tard pour déjouer d'autres limites technologiques § co, (mes excuses à Ernesto), trop tard pour annoncer une soirée ERNESTO § FRIENDS, qui a eu lieu ce soir, terminée depuis quelques heures, il y avait au programme des projections, échos/ rebonds littéraires et sonores (les limites nous écoutent) + d'autres surprises... Je n'en dis pas davantage puisque que je n'ai pu m'y rendre c'est un regret, mais ça donne une idée du projet et de ses fines correspondances. J'apprends pour consolation, que "Radio Quenelle" "the" web radio lyonnaise a enregistré l'émission "je suis venue vous dire", ce 21 Mars à l'Antre Autre au coeur même des limites de Ernesto Timor.
L'artiste y parle lui-même de son projet, de ses photos, le podcast est écoutable sur le site de Radio Quenelle, je vous glisserai le lien très bientôt afin de ramener un petit aperçu sonore sur cette page.
Pour l'instant je sais déjà qu'il vaut le coup, d'aller faire un tour du côté de l'Antre Autre, l'endroit est coloré, convivial, et les photographies d'Ernesto Timor y sont encore visibles quelques jours.
N'ayant pu rencontrer l'artiste in situ, je publie l'évènement sur le fil d'un échange généreux déjà riche en couleurs, Ernesto Timor a eu la gentillesse, d'offrir des limites inédites à certains jours, je l'en remercie elles sont au chaud pour l'heure, il serait bon d'y revenir... Je ne doute pas que nous pourrons aborder encore le thème des limites vues par Ernesto Timor, peut-être, prochainement. J'ouvre la perspective selon les évènements ou sur un mode impro, on en reparlera tôt ou tard.
Pour l'instant, nous suivrons l'actualité d'Ernesto Timor de très près, puisque le projet Les limites nous regardent se présente sur un mode évolutif, il s'étoffe, il s'expose entièrement ou par bribes et en divers lieux, il trouve aussi ses échos en musiques, poésies, se remixe en explorations sonores et de fait, suscite des rencontres avec d'autres créateurs. C'est en ce moment sur la dernière ligne de Mars, un monde aux vastes imaginaires, et dyptiques assez rares. Courons ! Il n'est jamais trop tard...
Nota :
L'Antre Autre, est situé au 11 de la rue Terme dans le 1er arrondissement de Lyon.
Si vous désirez découvrir Ernesto Timor en multi-pistes, je dépose quelques liens, tout de quoi savourer et le reste à venir...
http://www.ernestotimor.com/malaxe/
http://www.ernestotimor.com/irregular/
Photos: © Ernesto Timor (extraits du dossier "Les limites nous regardent").
mercredi, 16 janvier 2013
Tronche de neige vue par HK/RL
Allez zyoup faisons trembler la tronche de neige !
HK/RL : extr. de "tout un tremblement", éditions des Fondus de Manège, 2013.
Montage : Les correspondances derviches (for myope's people only).
© HK/RL 2013. Production le Marc® (Mouvement d'Art Rural Contemporain®)
mardi, 06 novembre 2012
Panier (by HK/RL)
"Je les vois se dorer ventre à l'air vos chanterelles d'abord dans une petite mousse grosnienne émeraude bordée de feuilles de chênes ocres puis bercées dans votre panier d'osier"
écrivez vous dans votre commentaire
d'où la photo ci-jointe pour vous prouver que votre "vision" est très exacte (retour d'une longue balade-cueillette en forêt des Trois Monts)"
HK/RL: extrait d'une correspondance automnale et gourmande, (ce n'est pas la première). Vous pouvez retrouver LR chez nos amis de Lieux dits (en ouvrant la fenêtre) ou vous pouvez rester ici en offrant votre corps et votre âme à ce divin panier pour en jouir sans entraves.
Musique: A very special dédicace to HK/LR, de correspondance en correspondances: John Cage était aussi un fin mycologue allumé par l'art des cueillettes il s'est tôt aperçu que "Music" et "Mushroom" se touchent dans plus d'un dictionnaire. Ci-dessus, un extrait de "Mushroom Haïku, excerpt from Silence".
Photos: Un panier de chanterelles et des parfums boisés, pour un monde attachant où l'or croît au grand air, se cueille à pleines brassées puis s'attache à nos lèvres. De quoi passer l'hiver très loin du CAC 40 dans la délectation insolente des plaisirs simples et gais, à humer sans vergogne un petit vin de région. Le cueilleur de champis (qui est aussi un marcheur, chercheur patient et silencieux), pourrait bien se laisser tenter au retour par un de ces Chinon de 10 ans d'âge, un salaire sans la peur, dans le crépitement des fricassées, nous lèverons nos verres à la terre, tant qu'elle tourne, (comme un plat de chanterelles), et trinquerons au tableau merveilleux qu'on pourrait appeler "le repos du cueilleur". Et ce n'est qu'un début...
from the Grosne's-Land © HK/RL 2012.
mercredi, 09 mai 2012
Un peu froissé
lundi, 02 avril 2012
"A l'Hyper" by Hozan Kebo
"Le hasard n'est que la mesure de notre ignorance" (H.POINCARE)
A Sonia :
Un prologue, avant d'ouvrir cette page à l'invité du jour, il n'est pas inconnu des lecteurs qui font leur petit tour par ici, (j'allais écrire leurs "emplettes", mais non, tout est gratis ici et j'espère pour longtemps, je maintiens "le petit tour") au delà de la sacro-sainte brosse à reluire, (que Roger le siamois me pardonne) je ne cacherai pas que j'ai toujours grand plaisir à accueillir ici son frère Hozan Kebo fort en thèmes sur nos pages, cette fois-ci la coïncidence ajoutant son grain, là où n'étions pas, nous nous sommes étonnés nous-mêmes (eh oui ! soyons replets et restons naturels, ce sont des choses qui arrivent, mais rares, je cite Henri Michaux "Jubilation à l'infini de la disparition des disparités"). Et l'on s'étonnera de ces rencontres que nous ne pourrions jamais deviner à l'avance. Nous voilà dépassés, par le z'hasard et les coïncidences via nos virées persos en zhypers et finalement assez contents de contempler notre Sonia revenue du néant pour aller rouler du nid d'Hozan K. jusque dans le mien son petit corps de métier entre nos pleins et nos déliés. Et par dessus le l'hypermarché pendant que nous avions le dos tourné, le sou d'osier de la coquine pouaêsie récupéra la petite affaire pour livrer notre Sonia en tirant des rubans virtuels de ceci à cela, via le pohème que vous découvrirez, à la fin, aimablement offert par l'artiste ayant longtemps cherché sa Sonia perdue, puis retrouvée, tandis que je donnais ses premiers bains de foule à la mienne (de Sonia)... Mais comme je ne suis pas sûre d'être assez claire, je vous joins un extrait d'une correspondance récente, non, ce n'est pas celle de Raymond Guérin mais il s'agit des fameuses "lettres secrètes de HK/RL à /Frb enfin révélées au public", c'est une doublette voire une triplette qui marche à l'envers sur les fleuves avec Sonia, patinant merveilleusement entre les archives, pendant que nous dormons. D'ailleurs qui sait si chacun d'entre vous n'a pas une Sonia cachée dans son placard à balai ? S'il l'a achetée au Niquéa ou au fauquonrama y'a de fortes chances que la Sonia y'ait pondu des oeufs, et je vous conseille de passer vos maisons au peigne fin, car Sonia est partout. Fino ed dresoginsi !
Voici donc cet extrait du mail (on dit courriel) que Sir Hozan Kebo m'a posté ces jours-ci, jetez-y un coup d'oeil qui abolira peut-être le hasard, sait-on jamais ? Puis lisez sans vergogne, sur le thème des rubriques de la poste c'est peut-être moins extravagant que la lettre d'Eva Jolie à sa chhère France, mais comme on n'a pas fait exprès... Je vous laisse savourer le courrier et le poème par la voix du maestro.
"[...] Ce matin j'ai (comme tous les jours - certains ou incertains) était lire vos "CJ"
Sonia arrive, à très grandes enjambées, sur son gilet vert pomme molletonné, un carré épinglé "City marché, le sourire en plus", en dessous de la poche, un rectangle en carton plastifié découpé au cutter avec écrit, au marqueur rouge en gros "Sonia". Sonia est jeune, 20 ans, à peine, c’est elle qui s’occupe du "Rayon Beauté",
Quand j'ai lu ces lignes j'ai eu, comment dire , une sensation de "déjà vu" ou plutot de "déjà lu"
mais sans aucune reminiscence précise
Ce soir j'ai relu votre billet et soudain déclic !
Il m'a fallu presque une heure pour retrouver le texte qui avait déclenché cette sensation de déjà lu
(j'ai un giga dossier "POESIE" qui contient des centaines et des centaines de "dossiers" sous dossiers fichiers
un labyrinthe où je ne m'aventure désormais que fort rarement
j'ai fini par retrouver ce que je cherchais sans savoir exactement ce que je recherchais
le "fichier" date de 2003
vous allez voir la coïncidence est assez troublante".
"Les plis des bouches des gens les plis qu’ils ont les gens
à leurs bouches
qu’elles font leurs bouches
« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »
leurs yeux leurs peaux leurs vies les plis qu’ils ont les gens
à tout ça
comme des traits
de quelle plume ?
« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »
- non la carte c’est à partir de 10 € monsieur
- ah bon ?
lasse Sonia bouche lasse yeux las
encore trois heures d’au revoir bonne journée bonjour monsieur
« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »
MOINS 20 30 40 50 % ! ! ! ! derniers jours !
derniers jours !
couleurs criardes de fin d’un monde mais
rien dans les yeux des gens
leurs yeux leurs yeux leurs yeux comme des faux yeux
« AVEC NOUS VOTRE VIE A DU GOUT ! »
HK/LR, 2003.
Photos by frb : Variations sur thème: Sonia le retour (1)... Un coup de dé... (2), "So so so...Sonia, partout et en tous lieux (3). Avril 2012.
mercredi, 14 décembre 2011
Aventure
Voici la troisième version d'une œuvre qui m'habite depuis près de quinze ans et dont la réalisation finale m'a demandé plus de deux années. Version profondément modifiée dont la durée est presque doublée par rapport aux versions précédentes.
FRANCIS DHOMONT : extr. de l'éclairage par l'auteur d'une composition acousmatique intitulée "Forêt profonde".
En cliquant sur l'image, vous entrerez dans l'univers sonore de Francis Dhomont pour écouter l'oeuvre "Forêt profonde".
La suite de l'éclairage :
Entreprise treize ans après "Sous le regard d'un soleil noir", "Forêt profonde", s'inspire, elle aussi, d'une réflexion psychanalytique, C'est une lecture adulte de contes pour enfants qui se balance entre le souvenir des émerveillements naïfs du compositeur et la découverte de leurs mécanismes secrets.
Peut-être cette hésitation entre deux âges présente-t-elle le risque de ne s'adresser ni à l'un, ni à l'autre ? Mais il se peut néanmoins que l'intuition magique de l'enfance, qui en nous ne dort jamais que d'un œil, rappelle des révélations enfouies et que l'esprit rationnel prenne plaisir à déchiffrer, sous le contenu manifeste de cet inconscient universel, la logique de son contenu latent.
Il s'agit d'une écoute à trois niveaux — romanesque, symbolique, musical — plus déconcertante, sans doute, mais plus active que l'écoute unidimensionnelle.
La trajectoire humaine de Bruno Bettelheim, dont la réflexion est à l'origine de ce parcours étoilé interfère, pour des raisons évidentes, avec ces histoires de jadis qui nous questionnent encore sur notre époque.
Dans la "forêt profonde" de Francis Dhomont : cette visite guidée de l'âme enfantine n'est, à vrai dire, qu'un retour au monde initiatique — à la fois cruel et rassurant — des contes de fées. Ci dessous un extrait lumineux écrit par Bruno Bettelheim.
cf. "La psychanalyse des contes de fées" : (Extrait)
Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts.
Remerciements à Francis Dhomont, au site Arts sonores et à l'INA.
Bonus à lire : ICI
Source-liens : by Paul avec l'oreille bienveillante de Raidi pour.
Photo : by frasby, Loin des regards, une forêt.
© P /Frb/ Rp 2011.
dimanche, 04 décembre 2011
Porté par la chose faite
Comment saturer ce qui est déjà saturé ?
Comment répondre ? Il y aurait soit trop à dire, (on aurait l'air embarrassé), ou rien, pas grand chose mais il se peut que ce "pas grand chose" prenne les dimensions de la montagne la plus inaccessible.
Il se peut, à l'exemple de Bram Van Velde, qu'il y ait une discipline assez serrée qui oeuvre par nécessité dans l'obsession de dépasser les limites de chaque ouvrage afin d'accéder à une forme de discernement, (un poète dirait illumination) qui s'atteint peut être, ou jamais, par des chemins simples ou sophistiqués, ces lieux communs, je vous les livre assez banals, ce sera encore exprès, tels que souvent on les entend un peu partout, on les surprend, pour signifier qu'il faut sans doute se noyer, se cogner longtemps (au delà, ça deviendrait informulable) et ne rien céder aux injonctions plus raisonnables qui rendraient à la vie sa tranquillité et glisserait la pensée dans un confort, mais cela c'est sur le papier qui n'est pas qu'en papier évidemment...
A la volée, dans un bazar urbain, (en vrai, au figuré) au milieu d'une file d'attente assez endurante, je tombe sur un journal qui reproduit un tableau de Bram Van Velde. Ce tableau me relie à un autre ouvrage remarquable, que l'on vient de me prêter, un texte publié chez Fata Morgana en 1978 réédité chez POL : une rencontre de Charles Juliet avec Bram Van Velde où l'écrivain demandait au peintre
- Pourquoi peignez vous ?
La réponse dût tomber aussi claire pour le peintre qu'elle fût troublante pour l'écrivain
- Je peins pour tuer le mot.
C'était la même raison qui nous avait poussés à choisir la musique, d'un support à l'autre, me revient une autre phrase, un passage fulgurant où Bram Van Velde réfutant un pilier d'une philosophie enracinée se faisait affreusement lumineux, c'est par l'oxymore volontaire que je bouclerai la boucle tout en laissant la boucle ouverte, sans rien résoudre, ni espérer, ni enfermer après quoi toute messe ne pourra se dire, exactement comme on avait prévu de s'en persuader. Je cite :
Je pense donc je suis de Descartes est de la foutaise. Il faut dire : Je pense donc je m'écroule.
Bram Van Velde entretien avec Charles Juliet 1979 by editions POL. Ecouter : un instant fulgurant, rarissime, une voix en état de grâce...
Text : by frasby, thème, livres et documents sonores proposés par Paul.
Remerciements : à "Raidi pour", présent, disponible, qui discrètement participe, déploie nos pistes de lectures et autres tentatives, insufflant aux thèmes choisis ici, (ou là bas), un mouvement, qui ne pourrait se contenter de débats et de livres.
Photo : Haute tension, début de décollage. Le danger inévitable ? Le danger en voie d'anéantissement ? A chacun sa lecture.
© P./ frb/ Rp 2011.
jeudi, 01 décembre 2011
Légende d'automne
Donne ta main, retiens ton souffle, asseyons-nous...
Là-bas, vivait un homme appelé "Dents pointues" dont l'amour-propre avait été blessé par l'abandon de son épouse. Cette jeune femme avait quitté les siens pour les faveurs d'un riche capitaine blanc, négociant en fourrures de la Baie Caravelle. Afin d'effacer son humiliation, de la façon admise par son peuple, "Dents pointues" profita de la première occasion qui lui fût donnée dans une fête tribale, et brandissant dix belles peaux de martre, se mit à ouvrir un chant de défi sur un air ancien. Ce chant était destiné à ridiculiser la femme qui l'avait délaissé. Ce chant disait : (j'en rapporte un extrait approximatif) :
"Attends ! Attends de voir ce qu'un chef peut faire. Attends, tu vas apprendre bientôt, que je relève la tête.
Attends, belle envolée ! avant de me faire dire combien tu te languis encore de mon amour.
Le temps venu, femme passée aux mains et aux tribus blanches de la Baie Caravelle.
Oseras-tu m'envoyer une bouteille de "Vieux Tom", c'est pourquoi, dès ce jour, je te fais adresser par mes hommes, une poignée de peaux de castors."
En réalité, ces fourrures valaient plus que des peaux de castors, elle représentaient toute la fortune de la tribu. C'étaient des peaux de martre, qu'un chef riche bafoué, avait le droit de sacrifier dans le but de jeter le ridicule sur une femme inconstante.
Le défi lancé supposait que la femme serait incapable, après son envolée, de lui rendre la pareille. Au tour de la femme, à présent, de répondre par un don d'une valeur encore plus chère (la pareille, serait insuffisante), c'était pour elle l'ultime moyen de sauver son honneur.
Elle releva le défi, d'une manière imprévue. Pour discréditer "Dents pointues" avec l'aide d'un artisan ami du capitaine, elle fît offrir à "Dents pointues" un grand canot taillé dans un tronc de cèdre qui servait de totem à ceux de sa famille, de la sorte, elle avait offert "le Vieux Tom", mieux encore, des centaines de "Vieux Tom" sous forme d'un canot de commerce. Le canot fût porté au provocateur au milieu d'une fête, et par ce don, qui avait arraché un cèdre millénaire, symbole de sa lignée, la femme écrasa "Dents Pointues".
La légende dit encore qu'en sapant les racines du grand arbre sur sa terre natale, la femme avait repris à son ancien époux le meilleur de lui même. Elle dépassait ainsi l'orgueil de celui qui avait espéré sa perte. "Dents pointues", se devait malgré tout de rester digne, supporta l'épreuve sans broncher, mais l'épouse jadis volage l'avait davantage humilié par la valeur inestimable du cadeau, c'est ainsi que le chef se trouva diminué aux yeux des hommes de sa tribu. Et la femme regagna par sa témérité ce qui lui manquait de vertu.
A ce moment, il y eût un vague remou dans la tribu, les hommes commencèrent à fuir ou à tourner la tête. Il se mirent à chercher au delà de l'horizon convoitant les trésors de la Baie Caravelle. Les plus lâches firent croire à "Dents pointues" qu'il ne se tramait rien de facheux, pourtant dans les jours qui suivirent, ils se nommèrent tour à tour chefs, mimèrent les funérailles de "dents pointues" lors de cérémonies secrètes, ces simulacres auraient pu tout autant être découragés car aucun homme par le vote désigné, ne pût tenir sa position de chef. Hélas, la coutume ordonnait quand une décision s'engageait, qu'on ne pouvait plus revenir en arrière.
La tribu peu à peu délaissa les travaux, répudia les festivités menées par l'ancien chef. Les chants de guerre de "Dents pointues", n'enchantèrent bientôt que les arbres entourant la montagne, les hommes préparaient en secret un voyage qui les emmenerait du côté de la Baie caravelle. Après le confluent, ils rejoindraient la mer, il faudrait aussi retrouver les peaux de martres imposer le pouvoir en ce nouveau pays, s'y installer pour y règner en maîtres.
Par une nuit sans lune, les hommes de la tribu de "Dents pointues" le laissèrent pour vaincu, déjà mort à leurs yeux. Ils embarquèrent serrés, sur le canot de cèdre, sans faire un signe d'adieu au vieux chef. Une fois que le canot serait rendu sur la rive, ils le briseraient, aucun retour ne serait plus permis. Le bois de cèdre servirait à construire leur totem. A eux désormais, de dominer l'homme blanc et toute forme de vie sur la Baie Caravelle.
La légende ne dit pas combien de temps le canot endura les intempéries. L'histoire a confirmé qu'aucun homme ne planta de totem sur les rives de la Baie Caravelle. Leur terre, là bas, abandonnée, devint rouge de la colère d'un seul homme, qui ferait au pays, le don de sa mort volontaire.
"Dents pointues", s'attacha à un arbre avec des cordelettes, fît renaître un instant la chaleur oubliée grâce aux poissons-chandelle puis le feu prit, qui courût par une cordelette sur son corps, on raconte qu'il chanta à tue-tête l'ultime chant sarcastique d'une vengeance éternelle en implorant les dieux. Ce feu de joie dura toute la nuit secoué de couplets que la mort emporta. Malgré toutes nos recherches, nous n'avons jamais retrouvé aucune trace de ce chant.
Depuis cette époque sur la terre où fût abandonné "Dents pointues", le vent aura disséminé un petit tas de cendres là où ne pousse plus rien que des arbres broussailleux où se nichent des oiseaux affreux et le bétail sauvage est si malodorant qu'aucun homme qui chercha par la suite à s'installer ici, ne pût tenir un jour, sans être pris de nausée, tant la terre et le fleuve exhalent à présent, une odeur de charogne semblant encore courir partout dans l'atmosphère comme autant de peaux de martre qui pourrissent lentement sous les pas de celui ou sur celle qui désire fureter de trop en le lieu.
Quant à la baie Caravelle, on raconte qu'elle fût engloutie par un ouragan. Entièrement engloutie. Mais on ne posséde à ce sujet, qu'une documentation partielle, revenue des "on dit". Aucun livre, aucune carte, ne pourraient apporter la preuve que "Dents pointues" et peut être son âme fûrent doués à ce point du pouvoir tout puissant d'influencer les dieux.
Nota 1 : Ce texte est une adaptation libre inspiré d'une légende amérindienne tombée dans le domaine public. Toute ressemblance avec des personnages ayant existé, si elle n'est pas fortuite n'a pas encore reçu à ce jour, de certificat d'authenticité.
Nota 2 : La phrase qui ouvre la légende au dessus de l'image est la première d'un poème de Paul Verlaine intitulé "Circonspection", que je reproduirai peut-être ici avant l'an neuf.
Photo : détail d'un totem au pays de légendes plus amènes.
texte et photo Paul © 2011
04:04 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, Balades, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective, Tapis rouge ! | Lien permanent
lundi, 28 novembre 2011
La vie sur terre (vue de loin par le chien)
(Ainsi, le spectacle se poursuit) ...
Certains hommes sont intarissables. Un homme au corps sec d'arbre, regarde la neige tomber derrière les dunes. Il n'est plus que silence. Il s'agenouille. Mais ce n'est pas pour prier. C'est juste pour être plus près des cailloux.
Photo : du chien (paul) par l'homme qui a vu le chien qui a parlé pour dire qu'il avait vu. (de loin).
© texte et photo by Paul (l'autre) 2011
samedi, 26 novembre 2011
Dépense des rentes
En présence des textes de Perec, je cherche d'emblée le sens de l'ensemble, le centre de cette sphère révérée. Espèce d'élève blême en dette envers Perec, je prends les rênes et me sers de menées de même genre. Je tente de mettre en scène les mêmes gestes, de répéter les mêmes percées [...]
JACQUES JOUET : un extrait : "Les sept règles de Perec", tiré de "Mélanges" in "Les cahiers de Georges Perec 4" parus aux éditions du Limon en 1990.
"De temps en temps, les Belles Lettres se répètent, secrètent des défets ; l'encre est terne, les lettres et les termes pendent blets... Cérès est excédée, Déméter se met en grève, le pré est en berne, le blé en herbe sèche. Les lèvres gerçées empêchent de penser. C'est l'échec.
Perec se rebelle et met des lettres en réserve. Ces lettres restent, le temps de tel texte, empêchées : les perles se régénèrent et régénèrent le sens, ce serpent de mer... Elles désempèsent le verbe. Le texte cesse de végéter."
Notes § photo : Aux approches du Noël, la Noëlle émet une versée, femme en fête entêtée, les p[a]resses hébergées, pêlent les verres à Genève, pour répéter la chansonnette si elle n'est oulipote au moins oulipichette, il nous plaisait, avec mon chien [et les amis du club des poètes] de vénérer l'amour au travail "Raidi pour" activant d'effervescents cachés, frasby centrée à désherber, les deux m'auront pas mal aidé.
Aux présences, de ce jour, les ardeurs décuplées vous présentent Jacques Jouet [une bonne tête] à la botte de sept lieues et des sept règles du Perec, nous vénérons la hotte sacrée vous avouerez que pour nos bons mot ce n'est pas encore la panacée, mais Jacques Jouet, on le respecte au nom des Georges [on dérogeait pour les Robert aussi un peu], sus aux herses fondées en sucettes ! pas pipées, une bonne pente oulipichetée, pentassait à roser de ces biens au fond d'une boutique à Jouet qui n'est pas le banquier de Perec, ni l'objet plus secret de ses rêves. Bienfaiteur et lettré, il dilapide les rentes, les reverse à la communauté avec de solides arguments, pour cela il ne faut pas être grêle ni frêlé romancier, ses cercles ne tournent pas autour de la psychée, on l'aime blême, le Jouet et même on l'aime sans mesurer.
Sa femme est mon extracaresse, "Raidi pour" me l'aura soufflée, l'oulipote est du genre partageur, son germe fait un pas de côté où valseront les recettes, les étiquettes, et la petite graine du père Jouet est moins revêche que celle des femmes du père Noël [que la Noëlle et ses scellés vitrinés en zèles ou produits dérivés du Léthé]. Je prends de la bouteille et lève mon verre à Jouet [une idée de cadeau], un artiste qui écrivit "Paresse", with Tito Honegger, [cf. "Mode de vie", éd. art&fiction, 2010] ne peut pas être mauvais. Ainsi nous sèmerons les uns les autres les sept graines aux planisphères à colorier, pour vous prouver qu'on est des Hommes encrés dans le réel, louez Perec, lisez Jouet, au nez des tromblons, soutenons le pas de "la machine ronde". Trempons dans ce Cognac les produits inéquitables, puis entrons dans l'intimité des "Jules et autres républiques", sous l'éternelle protection du Fournel, du Roubaud et autres Papous malades de la tête, dérobant à notre regard, les paysages insoupçonnés que pourtant nous avons sous les yeux.
"La règle de réserve", est issue des mêmes références notées au dessus de l'image. Les autres extraits ont été choisis par paul (le chien) - la truffe à l'air - [et pas que], dans ma bibliothèque de la rue des Chanterelles la note grattée de luth par un choeur mixte, fût rédigée un soir mélancolique à Cimains sous Troitettes [c'est un hameau côté jardin sponsorisé par le carré post-maoïste section culture physique et ouvrages collectifs]. Je remercie "Raidi pour" à la manivelle, la tient plus vaillante que jamais, et parfois sans les mains, un scandale qui cachera la forêt, merci à notre hôtesse, frasby douillant au téléphone Hyperli, c'est la marque, oui, oui, oui, pas trop smart quand même, elle nous aura fourni les accessoires via le petit vélo du Jacques, du Paul, Georges, bricola le reste. J'ai charpardo la photo dans l'album familial de frasby [encore!], fraîchement revenue de la vogue de Genève, [Genève sur Saône, ben voyons !], une perle [ça n'appartient qu'aux dames] : "la vogue ressemblait cette année à Wall Street" m'a t-elle confiée les larmes aux yeux. Toutefois nous regarderons cette information avec une extrême prudence. La prochaine fois je vous parlerai de l'eulachon si j'y pense.
Ecrit par Paul and paul and Paul [avec la chorale des brocantes], traversés des éclats du verbe à Jouet par le cercle des belles jambes de l'oulipichette, © 2011.
mercredi, 16 novembre 2011
Rien à personne
(ainsi le spectacle s’annonce-t-il)
Nous n'avons jamais été accordés à cette authentique mégalomanie qui transformait les hommes comblés par la nature en forcenés de la pêche et de la cueillette.
veut dire "faire toujours mieux que le voisin", c'est l'expression anglo-saxonne (humour anglais), elle signifie : amasser, amasser sans cesse, veiller avec un soin jaloux, à son rang à ses droits, ses propriétés.
Ailleurs, sur une "grande-montagne-qui se tient-sur le bord-" rien de cette terre d'abondance ne peut appartenir à personne, trop giboyeuse, si immense qu'elle est à tout le monde, "une plage à crustacées, une baie à flétans, un grand cèdre". Il n'y a qu'un chef pour autoriser à pêcher l'eulachon, choisir ceux qui en seront dignes, repousser ceux qui ne respectent pas le domaine. Et pour cela, il faut un chef, non pour dominer autrui selon ses caprices, mais pour protéger, prendre garde, veiller à la fertilité ou mener la bataille si un jour, un clan rival venait pour dévaster les lieux. Alors, dans ce pire cas, comme il n'est pas digne de se battre avec des armes, il faudra se battre avec des biens.
La guerre on l'appelle donc POTLATCH
Ce qui veut dire : donner. Mais donner pour obliger à donner en retour. Donner en signe de puissance. A l'adversaire de relever le gant. A lui de donner plus encore. S'il le peut, s'il a des biens. Sinon il devra courber le front et accepter l'opprobre.
Ainsi de l'enfance à l'âge d'homme, tout au long de sa vie, celui qui recevra un nom (souvent un nom de lieu, sacré, aux yeux des hommes) sera voué, en risquant tout, à jouer le rôle d'un homme-serpent ; à muer sans cesse dans une peau plus large, plus éclatante, ou à mourir de honte, de ce défi non relevé.
Dans une société sans écriture, ni archive, le rang de chacun sera déterminé sur ce potlatch. Cela donne l'occasion de proclamer à la face de tous, un changement de nom, de statut, et d'enregistrer en quelque sorte, une documentation de référence.
Chez les Kwakiutl - tribu la plus ostentatoire de ces Peaux Rouges - il existait autrefois des titres et des positions dans toutes subdivisions locales. L'un s'appelait : " Qui-crée-le trouble-autour- de lui", un autre prenait pour nom : "qui-donne- la richesse", un autre était nommé "qui-gaspille", enfin un autre : "satiété".
Qui que ce soit, nul n'était seul dans son pays.
Hormis cela, on y martellait le cuivre comme partout.
Texte et photo : © paul 2011.
Petite présentation du premier qui... (by frasby)
Paul a choisi pour nom de plume le prénom de son chien (paul, donc) en ce seize Novembre deux mil onze, ce sera, un versant de petit monde à l'envers jamais trop loin du vrai monde qui lui "tourne toujours dans le même sens", (eh oui ! on l'oublie trop souvent), relire, le livre peut-être de Galilée ? Perdu puis retrouvé là bas : "Coaticook".
Merci à Paul qui s'y colle, et nous offre son premier billet (de toute sa vie) bien qu'il n'en soit pas à ses débuts, quelquepart mais ailleurs. Puissiez-vous lui réserver ici, un accueil un petit peu euh, accueillant (mais pas trop non plus, c'est pas la peine, on a déjà fait fabriquer dans les studios de Pierre Boulez une bande son d'applaudissements, (ça rassure), comme à la radio, où se trouvent à présent des rieurs professionnels, (le rire "pro", ça rapporte), alors au point où on en est, (on peut s'offrir, une petite bande-son je crois), surtout pas d'ovation, (c'est la seule chose dont Paul a vraiment peur, alors que son chien adore ça), alors soit ! Paul l'a voulu ainsi, ovation à la bête plutôt qu'à l'homme mascotte, vestale de certains jours son oeil sioux, à l'affût, la truffe humide protégera le domaine des rhinocéros, requins, paons, chenilles etc... Tout ça pour dire qu'on va tenter d'ouvrir à d'autres voies, ou voix (pas toutes, evidemment), juste pour voir, les rôles seront déplacés, un instant, le temps que ça nous plaira, aucune place assurée, et plus rien à personne. Le début de la décadence, tout pareil que dans la vie (la vraie), remember "travailler plus etc... ", (5 ans de détresse), c'est toujours la même chose, à d'infimes détails près, puisqu'ici sans détresse tout le monde sera payé avec des clopinettes (une belle monnaie d'avenir, de nos échanges aussi, qui sait ? Monnaie de la dernière chance qui nous restera peut être à partager ici ou là), on essayera...
Cousu au jour le jour. C'est du wip 100% on reste snob (ni trop ni pas assez) snobs des campagnes ou snobs des villes. Les dames de la tour (excellente adresse) ont cousu des martingales à nos redingotes en peau de serpent c'est à ça que vous nous reconnaîtrez dans la rue, vous touchez c'est du tweed, la magie, (un nom qui viendrait d'une rivière). Certains jours, deviendrait mégalo ? Oui bien sûr ... Mais pour rire. (On précise au cas z'où).
Merci à ceux qui ont adressé -dans l'entretemps- des courriers épatants, mes excuses de n'avoir pu répondre, je le ferai, se connecter, au hameau est un peu difficile, parfois. Merci à "Raidi pour" (ça c'est son vrai prénom, écossais) il a son rond de serviette à certains jours (since 2008), c'est lui qui dans l'ombre a écrit mes discours. Mais c'est fini, cette époque là, y'a plus de vedettes ! tout fout le camp, et tant mieux, je passe à la tourniquette un peu, je garde mon électrophone (personne n'en veut, quoique...), et des bricoles, je descends dans la soute à charbon, salle des machines, et remets mon salaire, pour la beauté du geste, (je ne vous dis pas combien, là, ça me gêne) à la grenouille de la collectivité (informelle), avec Paul, (un début) une douce arrière-pensée désir d'avenir si vous voulez : revendre la maisonnette à Kofandbroad dès que la grenouille (nous bouffant la laine sur le dos), exprimera l'ambition de (nous faire) devenir aussi grosse que le ...
Allez ! c'est mon jour de bonté, de beauté peut être ? Lire ↓ Regarder.
http://www.bm-lyon.fr/decouvrir/fables_images/affichage_i...
A suivre, "comme l'eulachon" (aura dit monsieur Paul). Comme l'eulachon, c'est pourtant bien la vérité.