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mardi, 08 novembre 2011

Le premier mouvement de l'automne (par Paul and me)

Avant l'hiver ...

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Quelques bonnes lectures pour adorer les heures d'hiver:

Chemins de traverses :

http://souriredureste.blogspot.com/2011/11/rien-et-nu.html

http://epistolaire.hautetfort.com/archive/2011/10/11/anti...

Feuilles immortelles :

http://henrychiparlart.blogspot.com/2009/09/blog-post.html

http://henrychiparlart.blogspot.com/2009/08/art-maladif.h...

Belles lettres et fleurs des champs :

http://gros-buveur.over-blog.com/article-madame-bovary-88...

Un conte d'automne + un domaine à découvrir, "Jetz Happening"

http://ici-ou-la-cela.blogspot.com/2011/11/de-la-soupe.html

1er mouvement de l'automne, (et autres feux paillassons bio)

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/08/29/le...

Photo § nota : Fugue bienheureuse (juste un extrait). Là bas près de la cabane du pêcheur de l'étang des clefs. Nabirosina à ses plus belles heures. Photographiée il y a un instant. Il ne voulait pas que je le dise, mais cela m'ennuyait beaucoup de ne pas rendre à César (sauf que c'est pas César) c'est Paul, le pêcheur de carpes malines (tout au Nagra) et surtout le photographe du jour, un ami ou frère de longue date (écrivain trop secret, preneur de sons) osera-t-il ? Avec quelques incorruptibles - (Vincent, François ?) et les autres... Des amis, ça c'est sûr, qui ont écrit beaucoup là bas ou commenté ici, encouragé, (ils se reconnaîtront) et puis, etc... qu'on choisira, ou plutôt s'inviteront, (s'ils le désirent) bien sûr au fil à fil pour prendre la suite de Certains jours d'où je me retire momentanément, le temps de créer autre chose ailleurs. Passer la main, ouvrir à d'autres voix, un certain temps n'est qu'une autre manière de retrouver le jeu, (le goût du jeu), la volupté d'y revenir. Cela ne regarde au fond que le thème de la fragilité (thème central du bidule), qui se perd parfois dans cet amalgame entre les mots (certains mots) et un langage (toujours incertain), une intention par ironie, un peu confondue. J'assurerai encore un instant, (techniquement) le passage et (ponctuellement) le courrier (de) certains jours, (fermé aujourd'hui exceptionnellement). Histoire à suivre ici et ailleurs, peut-être.

Merci à vous.

©Paul / Frb 2011

mercredi, 26 octobre 2011

Au mieux l'aphocalypse...

la faute à qui (liss 2).jpg

 

     Words, or words.

 

 

Photo : Le H nuit à l'orthographe ou hante peut être "l'esprit des murs". Le nouveau visage de l'apothéose photographié en bas des pentes de la Croix-Rousse, entre les rues René Leynaud et René Burdeau un graff (ayant fauté ? A qui la faute ?) surtout, nargue l'ancienne église des oratoriens, dite église St Polycarpe (mais jamais Pholycarpe), et sa paroisse, toute dédiée à Saint Irénée (auteur d'un traité contre les hérésies, tiens donc !) et surtout dédiée à Saint Pothin ou plutôt Saint Photin pénétrant dans le corps d'un graff  ou graph ? Et quel grafph ! mais non, mais non ! phaut pas de "H" à Saint Photin  !... Mais si, mais si !

©  Frb 2011.

samedi, 22 octobre 2011

Remuer encore

le montreur de singes
repasse la petite veste
avec la mailloche de foulage

MATSUO BASHÔ

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Plus ennuyeux que la feuille morte, il y a la feuille de route, déclinant des sonnets plus ennuyeux que les  jours sur la fin, plus avides que le vieux vieillissant, mordu de ses collectionnites, fourbu d'excommunions au nom du merveilleux.

Plus ennuyeux que la feuille morte, il y a l'expression morne de Joachim et son regard d'antan qui pèse sur le mur d'un salon éteignant celui des ancêtres, et fidèle au démon qui parle avec son guide il y a la tête d'un chien sur un calendrier de cuisine, ou devant des chaises de jardin dans une roseraie privée de roses, ce désabusement, un peu de mépris à sa suite, des nouvelles images de l'Egypte à l'index des magazines, l'enfant de Champollion, qui voulant découvrir l'origine de la pépinière retrouve un palimpseste en caressant sans y penser des bourrelets sur une rampe d'escalier.

Plus ennuyeuse que la feuille morte il y a la parole assurée qui s'en va dans le monde, le bon sens, votre guide, qui s'accorde, on le dit, avec les thèmes astraux, toutes ces choses qu'on lit dans le ciel, tôt dévorées, plus mortes que la veille, pour les durs de la feuille, la joie bue par les pluies, des nervures craquant sous nos pas l'écrin fauve d'une châtaigne, il y a une girouette dans ce vide, roulant sur le toit des églises, une crête de coq...

Plus rituelle que la feuille morte, cette girouette qui tourne de plus en plus vite, nous parle sans un son, ce silence nous rentre dans la tête juste à l'heure des infos, nous écouterons comme autrefois, l'unique glas de cette cloche appelée la Marie Charlotte, harcelant le souvenir d'une marquise qui s'ennuyait sec au château rêvant de soupirs dans les bras d'un Marquis du genre "de Carabas", il y a aussi les yeux du chat du café des artistes, les paniers de pommes dégorgeant le poison de la sorcière, une goule dans la forêt de Zil empaillant des effraies pour les clouer contre ta porte.

 

 

 

Plus ennuyeuse que la feuille morte, il y a les facéties du singe grignotant un clavier en forme de poires, le dernier sarment de la vigne, la première gorgée de Bronchokod (au caramel pour nos crèves ventriloques) et toute la nausée qui nous vient de ce qui colle, se décolle, nous précède, ainsi, jusqu'à la fin, on croira, à la traversée : des citadelles reprises, l'inquiétude, les regrets de celui qui se plaint, et ses débris s'en vont sous les brouillards un peu le reconstruire, il y a cette main qui cueille dans un gant de crin la crasse d'un corps revenu de l'été  et l'autre qui frotte ses pieds sur la coupe en brosse écrasée, par les pieds écrasés d'un paillasson retors et ça fait "scrtchhh scrtchhh scrttchhh" comme les hérissons qui se noient dans l'alcool, comme les paillassons tout imbibés de gnôle à l'auberge triste d'Apo, où pas très loin, encore dans les jardins du Luxembourg des jeunes mères promèneront toujours les bébés autour du même bassin, elles écoutent déjà le dernier chant d'oiseaux, bercé des caravelles...

Aussi doux que la feuille morte balayée par les flots, les glouglous d'une fontaine, tirant une langue de vipère au milieu d'une gueule de lion rampant armé, lampassé d'argent au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or massif. (C'est peut être un peu trop ? Mais non ! il en faut de l'abondance avant les privations, et tremper dans les flammes son Larousse, "en temps de crise et d'hibernation c'est la moindre des choses" (m'a dit, l'hermine, on est copine) en attendant la Saint Martin, (11 Novembre). Le retour de l'été, (sourire du lecteur adoré) vous rigolez ? A moins de s'accrocher au brin,  je cite un proverbe berrichon :

L'été de la saint-Martin, dure trois jours et un brin.

Aussi douce, il y a cette pluie qui reprend aujourd'hui ce qu'on nous a donné la veille, les courses folles jusqu'à la bétaillère, les cailloux d'un ciel gris, plus gris que le fog de John Donne, par ce vent qui retient la vigueur et rentre par les terres gifler les bouquets des fleuristes, renverse les rangées, alignées, des glaiëuls, mornes fleurs, il y a le chien qui pisse sur ton vieux réverbère, le vent entre les chrysanthèmes, florilèges de la mort, ou prestige des défunts, il y a ce vieux qui rit entre les tombes, fin Octobre plus tranquille et...

Pareille à la feuille, il y a l'affliction qu'on jurerait fondue au blanc par Bolos de Mendès (pourquoi pas ?) qui remue comme avant, ciel et terre s'inspirant D'Ostanès (on le dit), au temps des grands colloques, une tonalité générale qui n'est pas tombée de la dernière pluie, datée disons d'environ cinq mille ans avant la chute de Troie, et nous vient (Bioman l'ignore), de la virilité des mages :

"La nature se plaît dans la nature, la nature triomphe de la nature, la nature domine la nature". 

Toutes ces certitudes en commun, si solitaires, solidaires par chagrin, on le sait, désormais, c'est la fin, le début des feuilles c'est la fin, sous ce pas qui les foule, il y a la rigueur, il y aura la levée des corps jetant les vivants hors des lieux, le présent hors du monde, et des hommes et des femmes qui pleurent devant des lits défaits, par la peur que l'hiver les sépare et vite ! il y aura l'amour, les mots d'amour, toujours encore, qui nous sauvent puis se perdent à nouveau, ça nous vient de si loin ces fadaises sous les arbres, dans les fusées qui montent, par quels déréglements ? Continuent de monter plus haut, demain on les verra distinctement tomber sur le marbre piqueté de grains roses, ce souffle qu'on déporte et des jours et des jours à se remémorrer, comme les étés heureux, jamais aussi heureux, qu'on le raconte, en vérité.

Plus ennuyeuse, il y la mémoire qui déforme à mesure le récit de nos aventures et d'étranges marelles épuisant dans un rêve les émois et la chair - au foyer, on s'assèche - il y a la porte en bois qui gonfle avec l'humidité, ne se referme pas et cette crécerelle qui hante chaque matin troublant la sérénité nécessaire au petit déjeûner :

-  Mais quand donc appeleras tu enfin le menuisier ? Attends-tu qu'il gèle ou qu'il neige ?

Plus ennuyeuses que la feuille morte, il y a les traditions toujours les mêmes, des rites ou des fictions, les courges imbéciles qui s'en vont à la fête, moins ennuyeux, on trouvera des traités sur les animaux, l'araignée au plafond et des frelons discrets dans la robe de St Emilion ; chaque jour l'indécis se replie sur la veille, et le mal en patience etc... Poursuivons.

Plus ennuyeux que la feuille morte, il y a le poéte accablé du regret de n'avoir pas planté un arbre devant la librairie, il y a la providence qui meurt dans un boulet, rond comme ces lunes siphonnant la rivière, chaque année, elles reviennent grossir le fleuve, déposent la lumière sur des ponts, en dessous de l'eau,  la liqueur de guigne à tes pieds, aux derniers points de vie quand la source est tarie, que la feuille d'automne, dit et redit qu'il n'y aura plus de fruits, pas avant des mois et des mois, après quoi l'animal plus triste, imagine les positions de la petite, de la grande mort et nous voilà...

Plus versatiles que la feuille morte, hébétés devant la facticité de notre art, déployant des panaches qui flambloient (purs trésors) sous les branches, juste là où l'image de la satiété s'arrête, juste une image entre les pierres, ou le visage strié d'éclairs d'un soldat inconnu en habit vert, nous toiserait comme à la guerre, les mains tremblantes, le regard fier, sous sa tenue de camouflage, tout un paquet de nerfs à vif, luttant contre le froid qui bientôt heurtera la pression mise à l'heure d'hiver.

Moins monotone que la feuille d'automne, un brin d'été en demi manteau de laine vierge, avec un demi col en poils de demi-ragondin annonçant l'été de la St Martin, chuchoterait à ton oreille : "ne meurs pas, pas encore, pas avant de connaître la suite"...

Photo : De quoi donner envie de remuer toujours et encore (en attendant la suite). Ici, les facéties des feuilles mortes n'en sont qu'à leurs balbutiements. Photographiées dans une rue, j'ai oublié son nom, quelque part (à la Croix Rousse ! bien sûr !) à Lyon, fin Octobre, de cette année là.

© Frb 2011

jeudi, 20 octobre 2011

Les feuilles dites mortes manqueront toujours aux appels (by HK/ RL)

Le montreur de singes
et le singe ensemble vivent
la lune d'automne

MATSUO BASHÔ

ciel oct.jpg

 

l’automne perd ses feuilles dites mortes      les laisse      glisser
dessus      dessous      ses vents      comme
des surfers californiens
mais      elles sans      combinaisons
aux couleurs criardes et sponsorisées
ni longues ou courtes  "boards"

les feuilles dites mortes
acrobates accomplies
se jouent des vents et des vagues
même un tsunami
ne les effrayerait pas
"adieu vents et vagues et veaux et vaches et cochons"

les feuilles dites mortes
l’automne      elles lui rient à son nez
poudré de rouge et d’ocre

moqueuses assez :
"arrête donc tes clowneries
 vieux cabot d’un seul rôle
 essaye un peu pour une fois
                                         de mourir
non en beauté
mais pour de bon
et foin de tes jeux et feux
et de tes artifices"


HK/RL

Samedi 15 Octobre 2011





Photo : Lueurs d'automne, (ou peut être maison du singe § du montreur de singe ?), sous la (presque) lune d'Octobre. Le sol se dérobera-t il à l'appel ? Feu de feuilles mortes. (Yves Montard is dead et Bashô rit sur la lune).

Remerciements... Au couple mythique et ami KEBO/LAHU, (photographié hors champ pendu aux branches de bambou), d'avoir aimablement offert "les feuilles dites mortes..." (offrande non-solennelle) à Certains jours. Poème et musique remixés par l'antique monkey (artificier à ses heures) du Parc de la Tête d'Or à Lyon, en ce bel automne 2011.

samedi, 08 octobre 2011

Durs de la feuille

Se peut-il que tout soit fini ! je n'ai pas encore vécu cinq fois huit années, il me semble que je suis née d'hier et déjà voici qu'il faut dire, on ne m'aimera plus.

PIERRE LOUŸS, extr. "Les chansons de Bilitis", éditions Albin Michel, 1962.

Si vous avez loupé le début vous devez cliquer dans l'image (et rebelote !) ...dur de la feuille.jpg

 

LUI : - Ecoute, poupée, j'ai envie de changer d'atmosphère, de toute façon je ne te mérite pas. Je crois qu'il vaut mieux qu'on arrête.

ELLE : -  Oh non ! Chouchou ! mais pourquoi ? Après toutes ces années... Ne suis-je donc plus rien pour toi ? Tu m'aimes plus ?... (Sniff sniff  bouhhhh ! sniff ! bouhhhh sniff  bouhhhhh !!!...)

 

Rewind:

 

 

 

Bonus / Malus :

Question du lecteur :

- Et après ?

Réponse de la dame du courrier du coeur :

Après faut aller là ↓

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/02/12/da...

Question du lecteur :

- Et après ? ...

Réponse de l'assistante sociale:

-  Après, faut aller là  ↓

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/05/28/ap...

Question du lecteur :

- Et après ? ...

Réponse (et avis) du psy:

- Après ? Surtout rester soi-même ! ne jamais perdre espoir (c'est mon conseil !) il faut sortir, s'amuser, voir des gens, s'ouvrir aux autres, faire de la gymnastique, jusqu'au jour où ...  ↓

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/05/23/re...

Question du lecteur :

- Et après ? ...

Réponse de la modératrice :

- Allons ! allons ! pas si vite les amis ! pas si vite ! ...

(A SUIVRE)...

 

Photo Drame de la vie conjugale photographié (en douce), sur le cours de l'Emile, un jour d'Octobre de cette année là.

© Frb 2011.

samedi, 01 octobre 2011

Love story

Sur le pont suspendu
nos vies s’enroulent
aux sarments de lierre

BASHÔ  (芭蕉)

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Nota 1 : Le premier mouvement de l'automne de l'année dernière peut se revoir en cliquant sur le mot "RITOURNELLE".

Nota 2 : Par une coïncidence extra, les conditions idéales étant réunies, nous voilà fin prêts pour la "MOMIJI".

Photos : "Le cycle des saisons" Ou le premier mouvement de l'automne  par les formes sereines d'une saison aussi luxuriante qu'une île lointaine. Et l'or de l'été finit là où tout ce qui finit tout peut renaître... Une orgie de feuilles mortes photographiée dans divers squares de la ville, à Lyon entre le mois de Septembre et d'Octobre.

© Frb 2011.

vendredi, 23 septembre 2011

Brader la ville

Ce qui est actuel, c'est toujours un présent. Mais justement, le présent change ou passe. On peut toujours dire qu'il devient passé quand il n'est plus, quand le nouveau présent le remplace. Mais cela ne veut rien dire. Il faut bien qu'il passe pour que le nouveau présent arrive, il faut bien qu'il passe en même temps qu'il est présent, au moment où il l'est. Il faut donc que l'image soit présente et passée, encore présente et déjà passée, à la fois, en même temps. Si elle n'était pas déjà passée en même temps que présente, jamais le présent ne passerait. Le passé ne succède pas au présent qu'il n'est plus, il coexiste avec le présent qu'il a été.

GILLES DELEUZE in "L'image-Temps"

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Conséquences (barbares) by Luc Moullet :

 

 

 

Photos : Comme un monde entre ??? De l'architecture utilitaire, plus ou moins diverse (ou la beauté caché du laid ?). Photographiée du quartier République à celui de la Part-Dieu, entre Villeurbanne et le Grand Lyon.

© Frb 2011.

dimanche, 18 septembre 2011

Deo ua clanfo

 

Uqle clanfo !
Clanfo
Ed niv uo ed
Snoben
Clanfo 
D'auxe
Ed ive
Ed niv
D'Auxe
Ed Ives
Is rupes
 Av clanfo !
 Oit Qiu tem
Lse Auxe ebules
Ndsa sel blules ut
Emts l'aue Tepla ed l'
Aue de Chivy  uo Troncex
Ndsa sel blules ut emts l'aue
D'avine te el clanfo trope al ojie
El clanfo dse l'auxe îcrot ne nuso tle
Nu frapmu issau ovulupteux eds auxe
De Goranne uo ed al Rolie qroupio sap ud
 Hernô te ed al Asenô ? Clanfo ùo culeo el lin
L'Azanome, clafon de Geruilna ou ed Nachristi
Dori. Clafon de quileur de bramfiose uo safrie
Emia'j les uvixe clafons ed monginnette, ed sec
drangs mons ecmmo, Frenet Bancra, uo Grenita
Clafon de risop ecmmo al nebnon Pretine Nognon
Clafon de Risop ecmmo el feruvigem uo tronce
el mla de groge, clafon dse rimacles uo ecmmo  
El clafon d'aue ed Droules topant l'amige ed
Bredanette Birousou rus l'équettite te al tetê
Ud Bno Uide. El clafon av, el clafon venit
Tse'c joutrous beni, ovira'd nu clafon
A tropée de mani uo ed e's riafe
Forrif nu frapmu povranut
uqe est'c beni l'aroum
Uiq venit, l'aroum
Ecmmo l'aue belue
Et les ébules ed vason
Clafon ùo rouppiat nitre
L' Azanome te el lin evac
Sno poriasatrevu, beni pitraque.

 

vendredi, 16 septembre 2011

Colt ...

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Invisible limits : le mode d'emploi est dans l'image. Une certaine tentation...

Rébus urbain © Frb  2011

mercredi, 14 septembre 2011

Le dessus des cartes (désir du jour)

ProgrammeAmis de la petite province, je vous promets le bonheur pour tous. (Votez pour moi !). Note à l'attention du lecteur qui n'ose pas regarder sous les jupons des cartes, j'ajouterai, le lien du dyptique, (fin dyptique cartésien, il en faut, et sa synthèse va dans les murs) vous trouverez le voyage dans toute sa complétude en cliquant sur : ICI.

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va.jpgvoi r  n.jpgpa.jpgri.jpg

Photos :  Le dessus des cartes de la rue Descartes ou petit rébus provincial

Restructuration d'une ancienne enseigne d'un atelier artisanal situé rue Descartes à Villeurbanne. © Frb 2011

La suite toujours plus bas

Le dessous des cartes (c'est déjà demain)

Discours d'investiture : Provinchiales, provinchiaux, mes chers compatriotes. Merchi de m'avoir élue. Vous avez fait le bon choix, le choix du bon chenche. Mais la chituachion étant che qu'on chait, et dans le contechte de rechechion qui menache la nachion, nous jalons touche être forchés de retroucher nos manches. L'opchion de l'auchtérité est auchi chelle de la chagèche, pour che faire, nous rechterons jichi enchemble afin de trouver une choluchion qui rende pochible la cholidarité entre touche. Je compte chur votre conchienche chitoyenne, cha demandera des chacrifiches, mais gil en va de l'avenir de la Franche, ch'est bien trichte mais ch"est comme cha  : Vive la Franche !  de droite de gauche, et du chantre !)

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Photos : Le dessous des cartes de la rue Descartes. Ou solution du petit rébus provincial (y'a un proverbe provincial qui  est signé du Riri, qui dit aussi que "c'est bien partout Vendenesse" mais bon, on fait de la politique, (et c'est exceptionnel) on ne va pas se mettre à faire de la philosophie par dessus le marché...

Villeurbanne © Frasby 2012.

(eh  ben oui ! c'est ça l'avant garde, avec une petite longueur d'avance, en toute humilité ! et dans un but, toujours le même, vous distraire, mes chers compatriotes, vous pouvez me remercier, envoyez vos dons !)

dimanche, 11 septembre 2011

Rentrer

Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire : rien ne ressemblera plus à ce qui était, mes souvenirs me trahiront, l’oubli s’infiltrera dans ma mémoire, je regarderai sans les reconnaître quelques photos jaunies aux bords tout cassés. Il n’y aura plus écrit en lettres de porcelaine blanche collées en arc de cercle sur la glace du petit café de la rue Coquillière :  "Ici, on consulte le bottin" et "Casse-croûte à toute heure".

GEORGES PEREC in "Espèces d'espaces, éditions Galilée 2006.

rentrer,septembre,la rentrée,ville,espace,espèces d'espaces,georges perec,déambulatons,filatures,balades,mouvements,instantanés,saison,lyon,les gens,la ville,démarches,traces,activités,en sarkozie,nouveau monde,uniformité,night and dayEt puis, Septembre remit sur pieds les corps glorieux qui claquaient le jour au défi des tapis roulants et c'était toutes sortes de gens qui revenaient d'on ne sait où, dorés comme des bijoux du manège enchanté de la galerie "Toutor". Ils marchaient au dessus du monde, ils glissaient dans le labyrinthe dont le sol serait bientôt recouvert de feuilles mortes, et par dessus encore, il y aurait le bruit des pas de ceux qui rentrent à reculons, déjà figés dans le décor avec leur tête de d'autruches, les éternels amoureux du dimanche et de l'oisiveté qui ouvrent les yeux comme autant de fenêtres sur de multiples mondes. Il y aurait la beauté intouchable des noctambules qui battent le pavé à minuit, finissent sous les poutres des pigeonniers cours d'Herbouville ou dans ces rues sans avenir la "De nuits", ou la "Longue". Il y aurait du bruit sur la Côte, de la bière et des flics entre Polycarpe et Terraille et puis, dans la fraîcheur, les nuiteux reviendraient à l'aube, claquer leurs derniers sous pour être les premiers dans les boulangeries aux noms qui flattent un peu l'amitié voir l'amour ou juste la mémoire comme "Le banquet" "L'épi d'or", ("Gerbe d'Or", ou "Rodrigue"), il y aurait des orgies de croissants chauds et de chaussons aux pommes. Il y aurait des halos de brumes fondus dans la lessive des particules fines et le couloir de la chimie qui ramènerait les odeurs d'oeufs pourris, à l'heure des ablutions des uns, des réunions des autres, tout se re-mélangerait à la fumée des cigarettes blondes, au goût du shit, au reflux d'arômes tièdes du printemps synthétique qu'on met dans les gamelles de détergents industriels sous le nom de "senteur florale", ça remonterait vers les pelouses du quartier Opéra où l'on se traîne encore, allongeant l'été à loisir, seul à seul multiplié par mille, tous portant le même sac (du positif), et lisant la même revue (de l'actu), celle qu'on nous distribue dans le métro, qui est gratuite, inventée par les concepteurs de la gratuité lucrative ciblant son grand public de publi-reportages voués aux isthmes du Sarko. Ils préparent notre avenir en nous caressant le dos, ça grignote sans nous le dire, nos heures de cerveau disponible durant les pauses ou via nos déambulations de rats des villes ; en toutes constellations où la multitude nous allège du poids de l'ombilic, nous irons. On ira, on va, on va...

rentrer seul_0109.JPGPlus loin par les méandres d'un plan de Vélov' (ou "vélos d'amour"), la rentrée honorera encore le beau temps sous des blancs de cirrocumulus granulant légèrement le bleu qu'on possède encore en lambeaux et l'on remuera l'aventure sur un pied d'appareil photo, espérant du nouveau, à croquer un peu de perspective. Ici, tout semble prévisible. Rien ; sinon cette chaleur de tripot, cet air brut et torpide. Rien ; sinon que du beau dans la ville aux façades rosées cachant son mal entre les ponts, autant de gouffres côtés du Rhône que de guinguettes aux volets clos et de plages interdites, les boites de nuits plongeant sur Vaise neuf et refait avec sa gare qui fût détruite sous les bombardements du 6 Mai 44, une gare en bois, vite reconstruite entre deux évènements, jusqu'à l'espace multimodal d'aujourd'hui et par dessus, tout ça, il y aura les barres vanillées de la Duche qui regardent le bas, plus pour longtemps, barrées déjà par un projet de ville, il transformera bientôt ce quartier en un "pôle attractif", disons "plus attractif", c'est la fine formule, pôle ou quartier, pourvu que tout cela devienne "attractif". Les mots bleus du Grand Lyon, peaufinant sa vitrine en bonnes concertations abonnées à la cool attitude, nebulus à venir. On ne peut rien en dire. On se porte sur les pentes, on coupe par les traboules où vit encore un monstre de légendes mystérieuses ; on croisera même en rêve les fantômes : des gisants de Loyasse, un secret chu à l'observance  puis on retournera comme hier dans les rues en presqu'île, autour de la place de la Bourse, on verra des messieurs dits "d'un âge", des cadres distingués, à l'allure de Clooney raybanés (comme Dutronc), faussement déglingues, (vaguement Borloo), qui vont de table en table, glissant, leur carte de visite, en toute discrétion, aux jeunes filles venues là pour boucler leur fin de mois. C'est secret de Polichinelle mais ce n'est pas dans tous les bars de presqu'île qu'on fait ça...  Chez Jules on causera d'art (mais à la bonne franquette), à la Manille on jouera (à la Manille), ou on lira sous les mêmes globes lumineux qu'autrefois, des journaux du jour ou de la veille, au Moulin joli on s'emmerdera joliment et les nouvelles couleurs de beige à chocolat nous ferons regretter le vieux "Moulin Joli" terne et bruyant, d'avant.

rentree  cc.jpgIl y aura la sortie des classes vers Ampère ou ailleurs, des ados qui ricanent à trois sur un scooter, roulant les pelles, les mécaniques, claquant de la planche, l'Icare niqué sur des genres d'escaliers. Passée vers la mairie de la place Sathonay, il on croisera Mademoiselle Pugeolles, rejoignant sur une trottinette, son petit F2 de la rue Burdeau, un  cartable tout neuf sous le bras, avec des surpiqûres, et des poches intérieures de la taille d'un kleenex.  Il y aura rue de la Ré plein de monde en grappes vers les cinq heures du soir, des groupements sous la cnaf avec toute la culture de Levy à Musso et des livres de Daniel Pennac à moitié prix entassés près des piles de compils de Pavarotti chante Verdi. Il y aura des regards en biais, sur le flottement d'une jupe plissée bourgeoise, s'attardant devant la vitrine d'Yves Rocher, des mains de femmes chez Sephora dépliant la publicité d'un nouveau parfum (pour les femmes) qui leur affine les hanches pendant qu'elles dorment. Il y aura les dernières robes d'été, des chapeaux d'hommes  à l'Argue, à fines rayures noires et blanches genre maquereaux siciliens à porter avec des bottines en daim à demi lacées, exprès, fausse néglige, de la bohème, encore, des bottines de gamines, vraiment ergonomiques à talons de 7 cm, qui font de belles chevilles et qu'on porte avec des collants 15 deniers de teinte biche.

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Antithèse : ICI

Photos : Des filatures fragiles aux quatre points cardinaux d'une ville entre deux ponts et deux collines, du quartier de bureautique (et domotique) aux costumes froissés près des gares (1) juste à proximité de l'école (2), un passage clouté de bellecour en Presqu'île (3) enfin, sortie du temple où la terre promise distribue de la marchandise et pour quelques centimes (de plus) vous avez les cabas recyclables, bien de quoi battre le pavé jusqu'aux prochaines vacances (4). Juste quelques images from Lyon entre déjà hier, dans le vieil aujourd'hui, aussi loin que demain.

 

Lyon vu par © Frb : 2011.

jeudi, 08 septembre 2011

Harpe céleste

Ecoutez bien leur devis,
Détoupez vos oreilles.
Et fa ri ro frere li joli
Ti ti pi ti, chouti toui.
Tu, que dis tu ?

CLEMENT JANEQUIN : extr. "Le chant des Oyseaulx"

Transcription de la partition destinée aux humains, à cliquer sur l'imagetous les oiseaux  B.jpg

- Shéma récapitulatif de la fonction du chant  :  ICI 

- Révision des classiques et autres questions  ci-dessous   :

http://www.freinet.org/creactif/blain/comenius/oiseaux.ht...

Louanges et doux oiseaux-copains by Catherine L. :  ICI

Nota :  Notre canari n'est pas sur le balcon, on l'aura pincé sur une corde de la harpe céleste, suivant une partition pas comme les autres. Selon Clément Janequin, "la doulce saison" se situe plutôt au printemps, mais l'hypothèse vient d'être contestée par le savant de certains jours, qui s'est basé sur notre cadran lunaire à nous, puis a conclu qu'il n'y avait plus de printemps. Ainsi "on ne renaît qu'à l'automne", c'est le sésame de la maison.

Photo : September nous détoupe les oreilles au chouti toui d'oiseau, pendant que la Biennale de Lyon ouvre ses portes, (ce que ne dit pas notre photo),  l'art contemporain sauvage déchiffre sa portée par de minuscules beautés éphémères (sitôt vues, sitôt envolées) et dans les mouvements de la harpe géante caressée par Lily Pinson sous l'aile (invisible) de l'oiseau prophète, (oui,  je sais, c'est un peu compliqué), ne pas confondre avec l'oiseau vogueur, qui ne va pas tarder à nous refaire son manège, souvenez vous...  Finalement plus ça change et plus c'est pareil, à quelques détails près...

Lyon passerelle amarrée © Frb 2011

dimanche, 04 septembre 2011

Presque rien

- En quel endroit de la terre sommes-nous, cher Pisthérère ?
- Ma foi, cher Euélpide, je n'en n'ai pas la moindre idée !

Vous vous souvenez des oiseaux ? Non ? Ils roucoulent encore sous les images. C'était hierpresque rien,comme si la terre penchait,oiseaux,et rebelote !,air,maison,fenêtres,quinconce,flânerie,fantaisie,suite d'oiseaux,septembrer,fil,de visu,la vie des animaux,ville,lyon,migration,plus haut,art contemporain sauvage,chants d'oiseau,aristophane,saisons

En remontant sur le plateau, "les bonnes pentes font les belles ascensions" (a dit Lapalisse), j'en ai vu un, en pleine conversation avec trois autres qui se morfondaient sur un fil, je suis restée là, un peu bête, le nez en l'air, comme on regarde passer les condors (dans un film de Sergio Leone). il m'a semblé que cette année les oiseaux resteraient et les maisons s'envoleraient, mais quand il m'a fallu rentrer, c'était un peu comme si la terre penchait... - Et la tête ? Mademoiselle l'Alouette ? - La tête aussi, Monsieur Pinson !...presque rien,comme si la terre penchait,oiseaux,et rebelote !,air,maison,fenêtres,quinconce,flânerie,fantaisie,suite d'oiseaux,septembrer,fil,de visu,la vie des animaux,ville,lyon,migration,plus haut,art contemporain sauvage,chants d'oiseau,aristophane,saisons,décalage

A  SUIVRE. (Peut-être...)

Photo: Vu rue Pierre Blanc à Lyon, le premier "rassemblement" avant les grandes migrations.

© Frb 2011.

vendredi, 02 septembre 2011

Où sont les femmes ?

Excédé de dégoût, à moitié asphyxié, Durtal voulut fuir. Il chercha Hyacinthe, mais elle n'était plus là. Il finit par l'apercevoir auprès du chanoine ; il enjamba les corps enlacés sur les tapis et s'approcha d'elle. Les narines frémissantes, elle humait les exhalaisons des parfums et des couples - l'odeur du sabbat ! lui dit-elle à mi-voix les dents serrées.

J. K. HUYSMANS in "Là bas" (1892), éditions P. Cogny, GF- Flammarion, 1978.

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Le pape Innocent VIII ayant envoyé deux moines enquêteurs en Allemagne, leur recherche sur l'extension de la sorcellerie donna naissance en 1486, à un rapport intitulé "le Malleus Maleficarum" ( ou "le Marteau des sorcières"), un traité des dominicains allemands Henri Institoris (Heinrich Kramer) et Jacques Sprenger, publié à Strasbourg en 1486 ou 1487. Il s’agit pour la majeure partie du texte d’une codification de croyances préexistantes, souvent tirées de textes plus anciens comme le Directorium Inquisitorum de Nicolas Eymerich (1376), et le Formicarius de Johannes Nider (1435). L'invention de Gutenberg permit de diffuser le manuel à grande échelle pour l'époque et l'ouvrage connut de nombreuses rééditions (au moins 34 entre 1487 et 1669, période principale de la chasse aux sorcières et des polémiques qu'elle suscita).  A l'époque, les femmes étaient surveillées par leur mari ou par le prêtre, car leurs mœurs et leur moralité étaient "naturellement" douteuses. Leur sexualité effrayait les hommes d'autant plus qu'il leur était impossible de la comprendre. Comme l'écrivait Jean Delumeau dans "La peur en Occident", la femme a toujours été diabolisée, les phénomènes de chasse aux sorcières ont traduit cette conviction d'une collusion "naturelle" entre la nature féminine et le monde des ténèbres. Ce sont encore les femmes, livrées à elles-mêmes, qui développèrent la médecine par les plantes, car les médecins à cette époque ne se préoccupaient pas de les soigner. Ces pratiques renforcèrent l'idée qu'il fallait s'en méfier et les femmes firent rapidement l'objet d'enquêtes lors de passages d'inquisiteurs dans les villes et dans les villages. Pendant longtemps la défense des "sorcières" était d'affirmer qu'elles étaient folles et irresponsables, leurs bonnes connaissances des plantes, étant la preuve certaine qu'elles n'étaient pas si simples d'esprit… Pour citer quelques chiffres, on accusa de sorcellerie, entre 1606 et 1650, 31 % d'hommes pour 69% de femmes au Luxembourg, 13% d'hommes pour 87% de femmes en Wallonie. Dans une autre étude, sur 155 cas, 105 sont des femmes ; parmi elles, 32 ont plus de 50 ans, 7 ont moins de 20 ans (dont une enfant de 8 ans et 2 adolescentes de 13 ou 14 ans ). Ce fameux livre, le "Malléus Maleficarum" connut un immense succès et devint une référence quasi obligatoire pour tous les procès en sorcellerie, car il décrivait scrupuleusement ce qu'était une sorcière, ses caractéristiques, et comment la contraindre à avouer ses crimes. En exerçant leur affreux ministère, les inquisiteurs et chasseurs de sorcières, se croyaient non seulement investis d'une mission divine mais ils appliquaient à la lettre les élucubrations écrites dans "Le Marteau des sorcières".

Le fantasme de la nature diabolique de la femme est revenu en force au XIXèm siècle, une période très marquée par la misogynie, et plus précisément la gynophobie que Michel Viegnes (qui a inspiré ce billet) évoque aussi dans son texte "Gynophobia" ou "La peur du féminin dans le récit fantastique" (paru dans les cahiers du Gerf N°6 en 1999 (messieurs n'inversez pas les trois derniers chiffres, de grâce!). Pour les auteurs post-romantiques qui sont majoritairement des hommes, la femme signifie "l'autre", par excellence, d'autant plus inquiétante qu'elle est irrésistible. Salomé devient un grand mythe fin de siècle et la peinture multipliera les représentations ténébreuses de la femme. Le scientisme n'est pas en reste, bien au contraire, l'autorité de Charcot cautionne également d'une toute autre manière, l'appréhension de la femme comme un être porté vers l'irrationnel, l'animalité et surtout l'hystérie (maladie qui hanta ce XIXèm siècle autant que sa littérature), à l'époque on était persuadé que l'hystérie était un mal uniquement féminin, peut être à cause de cette racine du mot ("utérus"), or, on sait aujourd'hui, (les impressionnantes hystéries féminines étant de nos jours, plus rares), que les hommes peuvent aussi souffrir d'hystérie. Ce ne sera qu'assez tardivement, en 1928, avec Dostoïevski et le parricide, que la question de l'hystérie masculine sera abordée pour la première fois dans toute sa dimension analytique. Cela fera peut être l'objet d'un prochain thème ici, mais le sujet est très délicat, en attendant revenons à nos "dames diaboliques" de la fin du XIXem, à cette gynophobie, que certains auteurs (cependant aimés par nous autres, les péronnelles), ne dissimulèrent pas dans leurs récits. Joris Karl Huysmans par exemple, créera une première onde de choc dans sa bible du "décadentisme" : A rebours" (qui se distance du naturalisme de son maître E. Zola sans toutefois en rejeter les méthodes), amorcera l'esprit de "Là bas". Dans "Là bas", Huysmans se met en scène lui même sous les traits de Durtal, un célibataire, écrivain qui travaille à une biographie de Gilles de Rais. Cet alter ego subit les assauts d'une admiratrice passionnée, oyez le nom qui possède si j'ose dire tout son pesant d'obscurité la dame s'appelle Hyacinthe Chantelouve, elle propose à Durtal de l'introduire auprès du chanoine Docre, un prêtre catholique voué au culte de Satan. Durtal se laisse séduire par la proposition, se donnant pour excuse qu'il doit en naturaliste "sérieux", étudier le satanisme contemporain pour mieux saisir celui du Moyen Âge. Il assiste donc à une messe noire qui dépasse en hystérie, tout ce qu'il a pu imaginer et la tentative de séduction qui s'en suit, le révoltera tout à fait. Extrait choisi (gynophiles s'abstenir):

Et elle se déshabilla, jeta par terre sa robe, ses jupes, ouvrit toute grande l'abominable couche, et, relevant sa chemise dans le dos, elle se frotta l'échine sur le grain dur des draps, les yeux pâmés et riant d'aise ! elle le saisit et lui révéla des moeurs de captif, de turpitudes dont il ne la soupçonnait même pas ; elle les pimenta de furies de goule et, subitement, quand il pût s'échapper, il frémit car il aperçut dans la couche des fragments d'hostie (1)

- Oh ! vous me faites horreur, lui dit-il ; allons habillez-vous et partons !

Plus loin ...

- A bientôt , fît Mme Chantelouve d'un ton presque timide, lorsqu'elle fût déposée à sa porte.

-Non, répondit-il ; il n'y a vraiment pas moyen de nous entendre ; vous voulez tout et je ne veux rien ; mieux vaut rompre ; nos relations s'étireraient, se termineraient dans les amertumes et les redites. Oh ! et puis après ce qui vient de se passer ce soir, non, voyez-vous, non !

Et il donna son adresse au cocher et s'enfouit dans le fond du fiacre.

Je vous épargne quelques notes sur le "Salomé" de Oscar Wilde et le moment de rencontre monstrueuse de Salomé avec son désir, mais je glisserai pour le plaisir (des images), un petit baiser nécrophile (à son lecteur chéri) :"The Climax", d'Aubrey Beardsley qui illustra, à merveille ce Salomé. En espérant que ces messieurs n'iront pas soupçonner en toutes les dames les penchants diaboliques d'une Salomé ou d'une Chantelouve, et que nos dames... Nos dames, rien du tout, les dames elles font ce qu'elles veulent et puis c'est tout.

Nota (1) : Les fragments d'hostie dans la couche de la Chantelouve n'étant pas dans les habitudes de Monsieur et Madame Toutlemonde, (nous on préfère les miettes de pain au chocolat), c'est en fait que la dame (a t-on idée ?) avait cachée l'hostie dans son intimité afin quelle soit profanée (l'hostie) lors du coït, mais cela fût sérieusement noté par Huysmans d'après une documentation authentique sur les pratiques courantes du satanisme.

Nota (suite): Ces notes de lectures sont tirées de divers textes choisis et présentés par Michel Viegnes, dont la plupart, extraits du livre "Le fantastique", paru aux éditions Garnier-Flammarion en 2006. Voir l'article ci-dessous :

http://www.fabula.org/revue/document1245.php%20

Photo : Ceci n'est pas une mante religieuse (c'est pas du tout pareil, si vous doutez cliquez sur l'image plus haut, qui ne signifie pas que sous chaque sauterelle se cacherait une mante religieuse, (si ça peut rassurer, Fernand, François, Paul et les autres). Ceci n'est pas une cigale non plus, ni une étoile de mer, c'est une sauterelle du Nabirosina tout ce qu'il y a de plus affectueux, photographiée sur son brin doux d'Août, au début du mois Septembre.

Photo © Frb 2011

mercredi, 31 août 2011

Premier volet de l'exposition

 Art-volet ou volet volé ? Encore une oeuvre qui ne sera pas comprise ...

premier volet de l'expo.JPG"Art signifiant, signifié du mouvement flêché dans l'oeuvre non-signée, du volet blanc de l'exposition fondue au noir repassant au blanc de l'oeuvre volée, le spectateur enfin confondu par la pertinence du sujet retrouve la place qui ne lui fût jamais accordée. Celle du regardeur survolé. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas abordé une oeuvre aussi  riche de sens, du nouveau pour les yeux et l'esprit. Un chef d'oeuvre stupéfiant retournant le détournement jusqu'à la plus pure authenticité du quotidien transfiguré par une sublimité à la fois simple et forcément multiple qui cache et révèle la complexité des relations du visiteur à tout ce que l'oeuvre sait lui dissimuler jusqu'à lui enseigner les bases aléatoires d'un réapprentissage des gestes comme "ouvrir" ou "fermer". Le premier volet de l'exposition est sans aucun doute l'évènement le plus intelligent de la rentrée. A ne louper sous aucun prétexte !

 CLAUDE-MARIE CREMOIX, in "L'étherama" n° 8966, pages culture, Juillet 2011.

Photo :  Le premier volet de l'expo, (ou l'infracritique du sub'art' précise l'expert), à ce qu'en dit l'artiste, d'autres viendront. De volets, (suivez un peu, voyons !)

© Frb 2011.