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dimanche, 01 février 2015

La modification

Saisie dans un espace de temps probablement trop court pour la moindre pensée

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Marcheurs au fil du temps, aperçus du dimanche 11 Janvier au dimanche 1er Février 2015, à Lyon.

mercredi, 21 janvier 2015

Aimer le chétif

J'avais envie de dire quelque chose, de le rompre comme du pain, le silence.

CHRISTIAN DOTREMONT extr. "Les grandes choses" 

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Ogres et géants assistent à nos raclettes.

La petite dans sa cage tapotait sur le bec d’un oiseau et les cris déchirants de la bête nous arrachaient le coeur.

L'humain, noble chétif, apportait les z'oizelles et de juteuses mûres, des volailles à pieds d'ange, ce serait les dernières.

L’ogre savourait encore les orties dans sa grange. Il tombait une belle neige barbouillée de groseilles et le bonhomme fondait au milieu de la route avec son rire tenant le notre en hébétude.

Sur les murs de la chambre un vacherin couleur miel camouflait des moellons, c'était le bas de laine, une vie de pâquerettes à motif libertaire,

la petite tirait la langue à cette drôle de neige, le bonhomme dégorgeait, l’ogre dormait en ronflant, la mère faisait des crêpes, et l’ado, né-rebelle, un nid de faune dans l’oreille répétait à tue tête "on  y va ! on y go ! on y va ! on y go!".

Ogres et géants sifflent nos anisettes,

piquent dans nos sacs nos sucres, nos pétards et nos pêches, s'aspergent à nos pipettes puis embaument leur crête des arômes du grand musc d'Ovibos Moschatus.

L’un des derniers poètes sirotait sur son banc, l’hypocras et le ciel se couvrait doucement d’un grand voile écarlate, vu de l'escarpolette on aurait dit du sang.

La petite dans sa cage portait un jupon blanc qui flottait dans sa tête, elle martelait penchée, en arrière, en avant, le bâton de rouge à lèvres mélangé à la terre, farines et dissolvants

l’ogre sautait sur le banc de son frère et la terre s’en trouvait parée de brisements. Le bonhomme souriait sur ses mains grosses de neige, serrant l’air de l’hiver, la tempête et le vent.

Ogres et géants dévastent nos palettes,

un bras de mer roulé au pays des congères pour embraser la guerre, l’ogre mangeait un flan. La petite dans sa cage comptait les vers de terre sur les corps des amis par milliers, ruisselants,

et la chaleur humaine dans le bonhomme de neige devenait un cortège au grand air débonnaire, on ne sût pas pourquoi cet air était glaçant, une flaque dans nos gamelles.

Ogre et géant funestes retardaient les horaires.

Le benêt cajolait des cachous sous sa dent, le froid cloquait les ailes des bébés-cormorans.

La petite à genoux priait la Bernadette qu’on la sorte à présent du trou où les gisants se transforment en lichens, et les mourants reprennent des airs de bons vivants.

Une gondole échouée près d'un mur en coulisse s’était mise à rouler, la petite écoutait. Ces bruits lui rappelaient les chantiers de Dunkerke, caresses à l'océan,

le dadet retournait à ses mondes étonnants, l'américain suaire bouclerait ses bonnettes sur un vaste désert et des vues d'ouragan.

On dut voir l’encre sèche cacher les pansements. Quand l’ogre tremperait ses lèvres dans un grand bol de crème, il serait 5H30, l'aube s'ouvrirait violette à nos gigues mourantes, et le dernier candide sous le premier soleil, ne verrait pas les vrilles attachant la petite secouée dans sa cage qui riait mollement.

Ogres et géants étouffent nos chansonnettes.

Des croisés sur un rire barré de rouge ardent, la parole agrégeant un noeud sur sa ficelle, le géant décrétait. Sous un ciel apaisé, les pigeons communient dans le vin de bohême. Le nez devient complexe.

On voit les dieux-enfants suspendus à l'envers aux branches du pommier blanc, les bébés cormorans se ramassent à la pelle, une mémoire s'épanouit hors des lousses maraîchères, les femmes occupent l'hiver, les marins sont marrants. 

Ogres et géants boursouflent nos crapettes

Diable ! que les dieux sont bêtes ! à parquer les comètes dans l'osier des volières, où de grands fauconniers pleurent les joujoux d'antan.

La neige tombe en poussières, si les voeux sont troublants, les coeurs flanchent à travers.

Le rouquet boit son lait de jabot sous le lierre, on annonce pour demain, un peu de neige en plaine, l'ombre porte le gel. Les jours vont sans oreilles.

 

In situ: Jour de grâce à l'hôtel, les pigeons retombés sur un tapis de neige, vaguement allégorique, si on veut. Bien aussi malins que les pingouins, nos pigeons - Ce Qui Fut et Ne Fut Pas Démontré - juste vus de concert entre autres hybridations, parmi de nombreuses "curiosités", mues de l'époque épique.

Photo: à l'aube d'une ère nouvelle, la photo officielle, nous y étions, déguisés en Charlots, (bien partis à la faire, la guerre, la dure ! la vraie !) armés d'un stylo bille, dans la cour des petits, d'accord, mais assez dignes, engagés et lucides, droits dans nos bottes, et hop ! to hope is to live, hop ! et hop ! en doudoune sur la place des Terreaux, partis à la marche des Charlie qui se trouvait place Bellecour, en fait, bon, on n'est pas des héros,,"l'erreur est presque humaine" a dit l'ogre, tout là haut après avoir fouillé la bête et sa f(u)leur polétique, se fut fée, et enfin nous pûmes rationnellement rejoindre les camarades pour la photo, pis aller à l'after, voilà, un monde d'images, à suivre, peut-être, ou pas, une promesse intenable pour l'instant...

Moralité: y'en a pas, toujours pas, enfin, si, y'en a une, on la pigera après quand on sera très très vieux. On peut toujours sourire, et suivre de loin, chouïa, pour le temps qui nous reste, desfois qu'on anticipe, des feuilles mortes à la pelle qui se balayeraient elle mêmes, pour ne pas voir le vent... :((

 

Nids perliens : La vie des animals, une fantaisie pas méchante remixed © Frb, 2014 vs 2015.

dimanche, 11 janvier 2015

2015 : ça ne suffira pas, mais il faut essayer...

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Nota : Le street-art rend hommage en "free style" aux victimes des attentats du 7 Janvier 2015, aux dessinateurs, à ceux qui restent qui vont tenter de continuer, à défendre leur plus libre expression possible, aujourd'hui, mais aussi pour la suite du monde, j'aimerais (I have a dream) que le mouvement in situ de la rue, (re)donne un sens, si ce n'est à tous à quelques uns, (sans naïveté évidemment), je ne sais pas si "je suis Charlie", (je m'en fous un peu) mais je sais que je soutiens de tout coeur, les créateurs, ceux qui restent, je les admire, et j'espère que nous les soutiendrons, encore après, ainsi que toutes les formes d'expression, quand l'émotion spectaculaire, se délitera peu à peu, c'est là, que ça risque d'être "coton", mais bon... Foin du noirte horizon !

Merci à eux.

Merci à ceux du "Canard enchaîné" qui eux aussi ont subi, subissent encore à ce jour de très sérieuses menaces, ils ont désiré absolument, ne rien réduire de leur ligne éditoriale, un soutien aux confrères, like Libé, "terre d'asile", pas sans risque, et ce, sans la bénédiction du pape, (Flanchouai, mît bémol, ravi qui dans sa bulle... continue ses voyages, ajoutant à la bonne eau bénite, l'huile sur le feu sacré versée dans tous les encriers, ce qui ne va pas, (il me semble), apaiser, ni aider les forces communes et individuelles à se ré-accorder, (couac) ni la création déjà très fragile, et encore plus fragilisée, depuis ces infamies, ni l'expression encore libre, juste armée de pinceaux, d'instruments de musique ou de plumes (sur la commode, et plus ...) des créateurs chenapans, et des gens entrés en résistance, avec une grande tristesse, une immense détermination à ne rien lâcher, rien, nada, nothing, autant que nous le pourrons,  même si cela paraît naïveté, s'exprimer sans craindre pour sa vie et celle des gens qu'on aime, si possible, doit être, la moindre des choses, autant que nous vivrons...

J'ois, pleinement, ce jour la bonne chanson "mourir pour des idées", par la bénédiction universelle du mécréant frère Georges qui fuyait les cortèges. Un grand salut à Luz, à Riss, et tous leurs camarades pour la suite, et la une du Charlie, malicieuse, excellente, la bande des Charlie, vraiment très courageuse, puissent-ils vivre, longtemps et qu'un jour on arrive enfin à comprendre leur langage et à leur foutre la paix, tirer sur un canard avec des armes de guerre, ne peut guère être justifié, par "des limites" à imposer au rire, qu'il soit de "bon goût" ou non, la bien-pensance, la religion, les puissants personnages (réels ou s'imaginant tels) n'ont rien à limiter à personne sinon leurs propres craintes, leurs fantasmes de domination, ces violences intérieures passées à l'extérieur sont bien antérieures aux dessins des Charlie. Les caricatures ont toujours existé. Mon parti-pris vu d'une lorgnette, d'abord celle du dessin, puis, de l'expression, de la création en France, je précise, les enjeux politiques étant très complexes, là encore, il y a beaucoup trop d'inquiétudes, de langages de cultures que moi même je ne comprendrais pas. Mais je ne suis pas certaine que la censure pour quiconque, y compris des personnages qu'on exècre, soit le moyen le plus efficace pour défendre la démocratie, ses belles idées de liberté et tout ça. Ici, dans tel contexte il me semble que tout créateur, qu'il soit écrivain, poète, musicien, peintre, clown, etc ce jour et sans autres illusions, doit se tenir au plus près de ses camarades créateurs (de ceux qui désirent se rallier) pour défendre ce dernier rempart face à l'impuissance générale qui vient greffer sur nous, la peur, cette peur que nous n'éprouvions pas à l'origine, et qui n'est pas de notre désir, peur que l'horreur ne creuse en nous encore plus silencieusement le sentiment de voir gagner l'ignorance, la vengeance, la lâcheté, la sottise, la perfidie, nos failles personnelles également, ce jour en question, pire même que la censure : l'autocensure qui vient déjà, viendra, forcément, insidieuse si l'on se met à craindre pour son intégrité physique qu'une idée soit très mal comprise. 

Celui qui s'exprime met son univers au partage, une fois lâché son dessin, sa musique, ses écrits, etc... appartiennent aussi à qui les reçoit, celui qui livre l'expression de son imaginaire peut toujours s'expliquer, présenter des excuses si lui-même conçoit que cela est peut-être "trop", il accepte la contestation, ou bien il la refuse, ou l'offensé s'en remettra aux procédures, ultimes limites mais jamais, un individu qui s'exprime ne devrait craindre pour sa peau et mourir pour cela, toute forme d'expression reste libre aussi à celui qui va l'interpréter, en prolonger les idées, ou les dévoyer voir les anéantir, mille lectures seront possibles, on le sait, cela a toujours été, mille malentendus, c'est le risque inhérent à tout homme qui s'exprime, quel que soit ses idées, une idée se combat avec des idées, jamais avec un arsenal de guerre, foin de banalités, et phrases des plus naïves qui seront toujours à redire face au pire et au plus sordide des malentendus, jamais vu en France, ni concevable avant ces attentats, exaltation de la morgue, de l'obscurité qui ronge en dedans le coeur même du vivant, les créateurs et les gens, tous les gens ont le droit non seulement civique, mais le droit naturel de s'exprimer, les limites (et tant pis aujourd'hui pour le pape) c'est le droit d'en débattre et même de s'engueuler, mais si cela advient sous menace d'armement, ou quelque autre intimidation idéologique, l'homme mourra d'asphyxie dans son repli, sa peur de l'ouvrir parce que la peur, est la première et la plus vulnérable des émotions, et tous les prédateurs le savent. Si demain, comme aujourd'hui un individu pense qu'il va risquer sa vie en s'exprimant et cela, par malheur cela, est arrivé et si (avec des si) progressivement cette emprise devenait acceptable. Nous ne serions plus rien.

Je crains le pire, et comme chacun, sidéré, je manque de mots pertinents ou impertinents, je ne crains pas de m'exprimer, ce jour sans aucune éloquence, je crains juste qu'un jour la menace devienne plus prégnante que la libre expression de chacun, par là, que toutes ses intentions singulières se pervertissent sournoisement sous le poids de cette pression, ce qui existait larvé déjà, bon. Ces attentats laissent un peu pantelants sur le bord du chemin, mais il fût "consolant" un jour de pouvoir partager mille différences avec tous les êtres qui avaient décidé de marcher en respectant toutes les nuances, qu'on soit Charlie ou non, on pouvait n'être que soi, solidaire et vivant ce jour avec les autres, sans s'aveugler de tout, et c'est bien de se dire que cela un jour a pu exister puissamment sans autre embrasement dramatique, in situ. 

Il y a beaucoup de gens isolés, dans les villes, et partout beaucoup de gens qui n'ont pas la culture, encore moins la parole, ils se sont exprimé ce jour là, nous avons vu cela, émouvant et sans frime, sans exagération, ce n'est pas rien et ne peut se décrire, je crois qu'il ne faut pas mépriser le pas des hommes et des femmes qui se mettent en marche, même un seul jour, même si cela fût orchestré, comme l'émotion - dit-on - peut-être, ce mouvement est issu d'un paradoxe et de contradictions mais beaucoup in situ n'était pas dupe, je crois, en tout cas nous n'avons pas, avec mes amis, ressenti à Lyon, ce que nous ressentons d'ordinaire dans une foule, et qui nous met si mal à l'aise, cette espèce d'injonction béate, marcher suffisait, pas obligé de "suivre" tout et n'importe quoi, foule vivante, visages tristes, sourires éblouissants, et des mots d'un instant toutes raisons différentes, les pas étaient splendides, chacun prouva sans doute à sa façon que l'émotion personnelle n'était pas, seulement réductible à un réflexe conditionné, et cela fit une belle, une magnifique journée.

Le scepticisme de chacun s'est perçu, également, l'inquiétude de l'après, la tristesse mais aussi la fragile espérance d'un jour réconfortée par cette marche, lente, mesure de l'humain, de milliers d'êtres humains ensemble qui s'aident à se relever d'un choc épouvantable, c'est d'un monde trop sensible pour être traduit encore avec des mots, du moins pas pour l'instant.

Nous entrons dans l'après, dans le "rien ne sera comme avant", peu importe pour l'instant qui trame ceci cela, quel machins, quels salauds... avaient tramé cela avant, on lit déjà partout un tas d'insanités, l'hypocrisie des "grands" de ce monde, on la connaît, ok, c'est à ce point délicat de devoir, à présent défendre individuellement (et commencer par ça) ce qu'on est déjà soi, ensuite collectivement, défendre une liberté d'expression violemment touchée, désormais ensanglantée, ce n'est plus la même liberté, (déjà bien malmenée depuis pas mal de temps) mais nous savons que cela est possible pourtant de la défendre encore, on ne peut pas décider autre chose que tenter, comme on marche pour ne pas se coucher, l'expression nécessaire d'une respiration, telle la marche ouvre au souffle précieux de la chaleur humaine, des personnes profondément choquées, tristes et gaies, de toutes parts ont donné une réponse, sur l'instant, la plus intelligente qui soit, cette réponse ne peut-être réductible aux observations, à distance, ni aux analyses plus subtiles, elle concerne un instant, un bref passage du temps, même si nous resterons sur nos gardes, longtemps, moins nombreux, c'est certain, et sans trop d'illusions, pour la plupart, je crois, lucides là bas ou ici, face au choc terrifiant, devant un grand saccage de vies humaines, on sait que  la parole tournera un peu en rond, encore un temps, et qu'il ne sera pas possible d'oublier l'évènement, que l'éloquence ne masquera que ce très lourd malaise qui nous serre le coeur encore à cette heure, quand nous pensons aux attentats, aux victimes, à ceux qui restent, comme l'info, ne cesse pas depuis ces attentats, là bas et ici, elle tourne encore en boucle embrouillant l'acuité des petits nains que nous sommes, à tenter de s'informer écouter, regarder, et essayer de comprendre, pour rester dans le vif, sans autres considérations politiques H.O donc la tentative d'une marche nous réveille c'est un essai troublant, devenu inouï, qui ne suffira pas. La cohue devant les maisons de la presse, j'en discute souvent avec le marchand de journaux de mon quartier ces jours-ci, si ça nourrit les petits canards qui étaient boiteux avant, tant mieux, s'il faut du sang pour les nourrir ça reste sidérant.

J'aimerais (encore rêver, on peut ?) que la réalité de cette marche nous donne une force réelle pour porter preuve après, que cet imaginaire vive ainsi qu'il nous préserve encore, épargne, s'il se peut, les mômes qui gambadent insouciants, pour que nous préservions leurs rires, ce monde à eux, leurs rires cons comme on est, et leurs blagues à Toto, qui font les mômes radieux, comme ce pigeon de Dieu rejetant son pique-nique sur la veste du président, grain de sable, pure pralin, rire de Luz, poésie de l'instant, du mauvais goût peut-être ? Qu'un fou rire en plein coeur d'une cérémonie solennelle, soit aussi important, un détail disproportionné, face aux crimes monstrueux, oui, sûrement, c'est bien bête que de tenir encore à l'imagination qui galope librement et pour ce tout venant, respectueux de nous, en cette sale époque, où la vie peine rudement, (dit comme ça, ma bonne dame ! ouh ben !) ....

Comme je n'ai jamais eu trop le goût d'exalter le néant, ni ici ni ailleurs, malgré le doute, ni folie des grandeurs du paradis, ou de l'enfer, exalter juste la vie, comme elle vient, certains jours, d'expression singulière, qui se partage ou non, sans occulter ce qu'elle a de bizarre et fragile, espérer que la création paradant au travers s'y amuse et de temps en temps qu'elle vous amuse peut-être ou non, que les idées s'expriment sans vigiles ni cerbères, ce n'est pas un voeu pieux, mais un désir humain pour ne pas que toute âme  finisse dépossédée par ces valeurs autoritaires, les obscurantismes, leurs remèdes, à craindre des coups de bâton, mourir pour ça, mort physique ou mentale, qu'on soit croyant ou non, ça tue les forces vives, par avance, d'y songer. Ici, nous jouons, nous marchons, et nous rions de tout, des winners, des losers des détails, des horreurs, ainsi de nos échecs, rire de tout vaut toujours mieux qu'un cynique ricanement qui tourne encore à vide sur le vide, négation même de l'autre comme une mort en dedans que les gars de Charlie ne défendaient jamais, avec leurs dessins "gratinés", desfois cheap, desfois "trop" mais aussi très "chiadés", leur critique qui n'épargne personne, même pas eux, a poursuivi l'ouvrage d'une autre génération de l'après 68, portant l'expression d'une contestation sur une société qui n'en pouvait plus de ses frustrations.

Nous avons, mes amis et moi-même, de la génération de Charb, bénéficié de ce vent de liberté, nous l'avons beaucoup contesté, et nous l'avons aimé, sans être des inconditionnels, de tous les opus de Charlie Hebdo, nous sommes les enfants des pionniers de cette mouvance libertaire, un souvenir dilettante de la contre-culture en France plutôt rare de trouver cette presse-là avant eux, qui pût parfois nous concerner, nous étions vers les 12 à 15 ans égarés dans les années-fric, la petite province encore poujadiste s'épouvantait à nous voir lire, Reiser, Cabu, sans oublier le feu prof Choron qui traînait dans les chambres des grands frères des copines, Hara kiri mort Charlie Hebdo occupa cycliquement les cours ennuyeux, glissé sous les bureaux, acheté par un et lu par tous, à pouffer de rire sur des dessins qui passaient de main en main (sous le bureau, sous le manteau) et faisaient grinçer joyeusement les chaises austères de notre respectable école, lors des cours de dessin catholique, enseignés par la polyvalente Melle Pugeolles, au collège St Marie, les enfants pré-ados bécassons que nous étions (et vieux bécassons, nous restons) payèrent cher en interminables heures de colle (vous me copierez 100 fois - "je ne dois pas lire Charlie Hebdo" ou du genre, tours de cour les mains sur la tête, confisqués, les revue "cochonnes", j'exagère à peine c'est pour dire : Charlie Hebdo n'était pas du goût de tout le monde, ces lectures engagées, rigolotes émancipèrent sans qu'on s'en rende trop compte, notre créativité fulgurante, et nous dessinâmes à notre tour, (les revues confisquées, il fallait bien essayer autre chose), nous avons compris bien plus tard que les contestataires d'une époque à nos yeux révolue, nous avaient ouvert l'esprit et libéré de pas mal de trucs, un terrain fertile s'est ouvert en mille autres différents, pas banals pour les voies de la création, et surtout l'expression qui s'y développait en roue libre.

Bon, jusque là, dit, à chaud on serait presque tous d'accord. Anecdote très compassionnelle. Alors que nous marchions. Grosse surprise de croiser place Bellecour notre bonne Melle Pugeolles, complètement amnésique, épanouie, rayonnante dans son nouveau tee-shirt "Je suis Charlie" enfilé à la vrac sur sa même robe chasuble (beige-grenat) accompagnée par le redoutable Monsieur Bouchard, responsable du martinet et du fouet à l'école "Notre Dame" en 1976, revenu lui aussi en tee-shirt XXL "je suis Charlie", super-sympa. Moralité : y'en a pas. Que ceci reste une belle histoire, de bravoure hyper-love et sans rancune of course. A part ça...

Nous sommes des êtres doux, vulnérables, nous sommes beaux et grotesques, nous sommes petits et fiers, nous sommes faiblesse de notre époque, nous sommes forts de notre naïveté, de nos défauts de nos lâchetés, de nos questions, de notre maladresse à ne savoir nous exprimer mieux, nous sommes les gens du siècle munis de notre intelligence, (relative) de nos lacunes (champs inexplorés), de notre liberté de pensée, de nos erreurs, de notre langage fourbu de culture, d'inculture, de nos inspirations irrégulières, d'un savoir faire très libre, nous précis, nous gentils, nous très approximatifs, nous multiples, identiques, nous, nous, nous...  Comme disait un monsieur dans la rue : "on bricole, on n'a que ça pour vivre", Vivre, ouais, ouais  pas mourir. Nous ne mesurons qu'à court terme, toutes les conséquences de nos gigues*- ["Sous toutes ses formes, la gigue exerce une fascination peu commune sur la population locale; par sa virtuosité, son accord parfait à la musique, la finesse de ses mouvements et l’énergie qu’elle déploie*"] ; la violence, les hybridations de nos drôles de machines qui permet de mondialiser le Charlie, avec tous les drapeaux en berne, n'est pas le moindre de nos soucis, le spectre effrayant d'un monde sécuritaire (pour notre bien) nous fait, froid dans le dos, l'administration de la peur vient comme une hantise au coeur de la vie brève, nous tentons quelque chose sans promettre, parce qu'on ne peut pas ne rien tenter un peu à notre échelle, et nous aurons encore besoin de réconfort.

Ce billet a été corrigé (pas très bien mais tant pis) signé et approuvé de tout coeur par Melle Pugeolles, qui nous a présenté ses excuses, lors d'un très beau discours, elle nous a demandé pardon de nous avoir injustement infligé - bien à tort- des heures de colle pour avoir lu Charlie Hebdo, qu'elle trouve aujourd'hui formidable, bien autant que ses créateurs. Acte de contrition, à coeur, espérance, forcément sublime.  Amen.

   

Photo: Tant que...

Tant que les murs ne seront pas muets. Un signe fort, en pochoir, saisi le lendemain du choc, sur la Montée de Grande Côte  à  Lyon.

mercredi, 07 janvier 2015

2015 : résister

Contre la peur et tout l'inconsolable, vous pouvez cliquer dans l'image
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Sources vives:

http://tempsreel.nouvelobs.com/charlie-hebdo/20150107.OBS...

http://www.leberry.fr/france-monde/actualites/a-la-une/na...

http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/07/a...

http://www.huffingtonpost.fr/2015/01/09/charlie-hebdo-car...

http://www.telerama.fr/medias/charlie-hebdo-et-apres,1213...

 

Source(s)iniques :

 http://www.slate.fr/story/96573/des-journaux-anglais-et-a...

http://www.metronews.fr/_internal/gxml!0/r0dc21o2f3vste5s...

http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/09/2025683-unes-c...

http://www.sudouest.fr/2015/01/08/charlie-hebdo-marine-le...

 

Sources libres :

http://www.francetvinfo.fr/image/754txhp6c-c858/908/624/5390507.jpg

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/09/20...

http://www.lesinrocks.com/2015/01/10/actualite/luz-tout-l...

http://www.lepoint.fr/societe/willem-vomit-sur-ceux-qui-s...

http://www.lemonde.fr/actualite-medias/video/2015/01/08/c...

https://twitter.com/plantu/status/552820642987270144/phot...

 

lundi, 05 janvier 2015

2015 : Ne plus céder aux intimidations

Tu com­prends quelque chose à tout ce qui nous vient, toi ? 

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http://www.amnesty.org/fr/freedom-of-expression

jeudi, 01 janvier 2015

2015 : ralentir

Voeux de sérénité : pour rire un peu de soi s'il est encore possible

 

mardi, 23 décembre 2014

Entre deux ...

Irez-vous chercher loin ? Vous finirez sûrement par revenir, pour trouver le mieux, ou tout aussi bien que le mieux, dans ce qui vous est le mieux connu...

WALT WHITMAN, extr. "Un chant pour les occupations", traduction de Louis Fabulet, in "Feuilles d'herbes", "Poèmes" éditions Gallimard 1918

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Dans le grand hall de gare où le pas perdu va, où le dessin rature mille fois et recommence, où chaque regard retient l'attention comme la votre, puis l'oublie, la seconde après, j'aperçois une tête d'homme, un homme sobre, l'oeil craintif, attentif comme le mien, dans la même inquiétude, au guet de sa correspondance.

Perdu, là tout pareil, un semblable qui se perd au milieu de la foule ou se cherche un visage ; qui parmi des milliers saurait le renseigner ? Quelle voiture ? Ou quel quai ? Et partout le silence de chacun glisse dans ce vacarme, on se pose jambes croisées une valise à ses pieds, en ces lieux consacrés simplement à l'absence, lui, comme moi, avec eux, nous serions des milliers abordés de vacance à espérer la lettre d'un quai de A à Z, qui se lit comme un chiffre, puis se vide sur des bruits...

L'homme a mis un carnet sur ses genoux il semble qu'il dessine quelque chose, ou il écrit sans doute via ces petits engins, à quelqu'un, (la bien-aimée, qui sait ?),"Le train a du retard". Je ne sais par quel hasard, nous sommes toujours tentés d'avoir l'air occupés.

C'est une autre manière de converser encore, que de rester longtemps assis sur des banquettes à attendre face à face sans rien dire, ou discuter si peu et toujours à voix basse :"où est-ce que vous allez ?". La réponse est sans but, le mot sans importance. Tous ces gens se contentent chacun a ses errances contre un brin ébloui, une furtive émotion pourtant si recherchée, qu'on ne retrouvera plus ou qui a disparu parfois, sans y penser, chez ceux de l'entourage, si blasés qu'on soit là, qu'ils finissent forcément par ne plus apprécier ou ne plus ressentir les considérations que tous ces anonymes savent s'accorder entre eux, comme l'habitude souvent nous fait par distraction, cet air désaffecté.  

Cherchant un point d'appui dans l'oeil des passagers sans la moindre méfiance, sans aucun attachement, ni désir de saisir, on voit des créatures tripoter leurs portables ou le crayon fixé sur les petits carreaux maculés d'un carnet. On cherche le journal, on achète des bonbons qui pétillent, on rumine pour ne pas les croquer d'un coup sec en faisant trop de bruit avec ces dents pointues qui tirent sur les affiches, des sourires de façade louées aux carnassiers.

Les yeux sur nos paquets, vous et nous, entre deux, écrirons par ennui, des rimes de pacotille, ou petits textes en prose, dévoués à des formes sans drame et sans passé. Nous sommes les personnages, une seconde accrochés, déjà hors de portée, soulagés de partir, pris dans la vacuité de toute chose périssable un instant délayés, suspendus comme des lampes.

  

Envoi ** Merci à ceux qui ont suivi ce blog, durant cette (rude) année 2014, une année empêchée pour ma part, la vie, la vraie, pas celle qu'on nous (vous) raconte, l'année, finit entre deux trains, au ralenti comme elle a commencé, l'ordi étant à quai le plus souvent hors-box, le logiciel courrier en bug grave, le tutti en bazar menant à ce temps comme on dit de latence, un temps à réparer (ce n'est pas une promesse, ni gagné, mais on va essayer), je remercie les lecteurs, commentateurs, et amis qui ont écrit des courriers chaleureux vraiment très appréciés, toujours encourageants, merci également aux artistes, galeristes, éditeurs, les passeurs (ils se reconnaîtront) qui ont proposé des oeuvres, textes, photos, peintures, ceux qui m'ont invitée, ceux rencontrés, entre deux trains, tant à la ville qu'à la campagne, qui changent un peu la vie à leur façon, belles rencontres suspendues et retardées pour l'heure, mais c'est pas volontaire (latence, donc) ; certains courriers se perdent encore à ce jour un peu moins (quoique... je ne peux pas tant savoir), d'autres se sont perdus, pas sûr qu'on les retrouve, idem pour mes réponses, le fonctionnement normal, encore incertain à ce jour, je tiens à présenter mes excuses à ceux qui ont écrit, à qui j'aurais aimé répondre, j'ai essayé souvent mais tout m'est revenu, l'acheminement reste encore à ce jour plutôt aléatoire (passons sous silence les supputations (?) que malheureusement j'ai reçûtes, elles sont hors-sujet, diffamantes, une espèce de dérive, aux antipodes de la réalité, cela mériterait tôt ou tard un sérieux démenti, il serait temps - 2015 ? - de ne plus laisser courir n'importe quoi). En attendant, je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année, paix et douceurs dans les chaumières, des partages simples, des illuminations, des bougies et des luges, des pistes vertes, des sommets plein de neige, des biches et des chamois, des trains bleus, des oranges, des Jésus en sucre, des poêles à bois, des grosses chaussettes, des bottines, des bonnets à pompons, de la caresse diurne et nocturne, des musiques et des choeurs, et si les bonnes richesses naturelles de la vie étonnante ne vous suffisaient pas, espérons que le père Noël (et la Noëlle) arrivent à passer avec tout leur barda (autre petit voyage), par votre cheminée, (enfin on pense à eux, et on y croit très fort) pour vous apporter, des jouets parmillés, (Tino, sors de ce corps !

 

Photo: Perrache vieille gare. Saisie entre deux quais, son passage mécanique, désert, ce qui est rare .

 

 

Lyon, © Frb - txt revu et corrigé - Décembre 2014.

samedi, 20 décembre 2014

Des accords

Il ne s'agit pas d'être là, il s'agit d'être le là.

JEAN-LUC NANCY

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Tous les corps animés, inanimés, cette juxtaposition des extériorités, (un trottoir, un poteau, un clavier, une personne, un passant, homme, femme, enfant, chien, etc...)

Tous les corps qui veulent dire ce qui est dehors en tant que dehors à côté auprès avec un "autre" (corps), au corps à corps dans la disposition

ressentir dans la réalité la proximité des êtres à distance.

Etre touché.

Ressentir cette infime différence entre ce qui touche et ce qui est touché, le toucher - le tact - est infiniment discret, Jean Luc Nancy l'a écrit dans "Calcul du poète" 

le toucher est discret ou il n'est pas.

L'être n'est pas enfermé en lui même, on ne peut totalement jouer à se l'approprier comme une chose car il est déjà ouvert au regard de l'autre et déjà imprégné ou même "contaminé" par les présences des corps, tous les corps des autres en mouvement.

le toucher est concret et abstrait.

On pourrait évoquer cette logique du toucher via le mythe d'Ulysse et les sirènes . On pourrait évoquer ici même les Sirènes, par un truchement aussi lointain qu'intemporel,

chacun sait que ces êtres féminins instillent un chant irrésistible qui a envoûté chaque marin qui passait à proximité, (les sirènes symbolisant les âmes des morts montrées à l'origine en figures d'oiseaux à tête humaine puis en femmes à queue de poisson). Elles étaient des divinités de la mer postées dans le récit d'Ulysse à l'entrée du détroit de Sicile, sur une île entre l’île d’Aea et celle des monstres Charybde et Scylla, mais il existe d'autres lieux de leur séjour comme le cap Pélore, l'île d'Anthémuse, les îles de Sirénuses, ou Caprée. Bref, elles charmaient de leur voix mélodieuse afin d'entrainer les marins vers une vaste prairie, couverte d'ossements et de chairs asséchées. 

Mais le chant des sirènes n'ensorcelle pas les marins de passage par sa beauté, il ensorcelle parce qu'il contient en lui une promesse d'un savoir absolu.

Capturés par ce chant, les marins trouvaient inévitablement la mort sur des récifs qui entourent l'île des sirènes, et Ulysse fut le seul à dépasser les sirènes parce qu'il s'était attaché au mât pour pouvoir écouter ce chant et précisément, se préserver une distance nécessaire, ainsi aura-il pu aborder le chant des sirènes et être touché par lui.

Cette intrication paradoxale de la distance et de la proximité (par un détour qui semble étrange mais pas si étranger), évoque justement le motif ambivalent du distinct.

Dans ce mot se trouvent rassemblées les significations de la distance - du différent - ce serait une indication sur ce qui ne peut être touché ou peut l'être, mais sans contact corporel.

Ce qu'un trait retire et tient à l'écart en le marquant de ce retrait.

selon J.L. Nancy il serait impossible de toucher le distinct, non pas parce qu'il est intouchable mais parce qu'il est impalpable, c'est à dire inaccessible.

La singularité plurielle de l'être est la condition qui rend possible tout rapport éthique, même si le toucher ou le tact ne sont pas exactement considérés comme une catégorie éthique.

La discrétion du rapport entre les êtres n'est possible que parce qu'ils co-existent, parce qu'ils sont toujours déjà ensemble.

Subsisterait alors, l'unique moment où nous pourrions être touchés par un regard, simple ouverture au monde adressée, qu'on ouvre à d'autres en se dépassant.

Regard jeté devant et hors de soi.

Ces choses là sont si bien ajustées qu'on ne peut les fonder sur la seule connaissance ou l'intelligence.

Elles ne dépendent sans doute que d'une coïncidence.

Comme les sirènes dont la juste distance ne se dévoile que dans la mort, celui qui cherche, et crée, (Nancy, dit "le poèteon pourrait élargir) :

[...] doit tel Ulysse prudemment ou même avec une certaine lâcheté approcher ce qui ne peut être approché".

La mesure la plus juste serait le langage poétique, la mesure d'y mettre au lieu de mots toujours encombrés d'histoires personnelles, un rythme, quelque chose sans mesure laissant advenir la possibilité d'une coupure nécessaire. :

La continuité ininterrompue du sens vivant ne peut être "sensible" que dans son interruption".

Sujet peut-être à suivre, sur le thème de la ville pour les gens de l'été - ceux qui restent - qui battront le pavé très loin des bords de mer.

Photo et notes évasées et facultatives : La place est sur mon mur, séparant et reliant deux mondes distinctement, autre ligne de fuite filée par le canon, rien que du pacifique, des passants d'une rue s'apprêtent à rejoindre l'esplanade, c'est un corps de ballet autant de chorégraphes livrés qui se délivrent, à ce moment précis de l'obligation d'en débattre. Concentrés à leur seule façon singulière d'envisager la traversée, la possibilité d'une ville (d'une île, d'une aile, d'une houle, de huées d'hirondelles, de z'hiboux ou que sais je) se déploie en une polyphonie discrète pour mille têtes, mille nombrils et autant de chairs tièdes ou brûlantes jouant avec les pieds sur le clavier (plus ou moins tempéré) de certains jours, (cette interprétation fort contestable se passera de toute présomption pour s'unir à une sorte d'indulgence universelle (j'espère):  

"on ne traverse pas une chaussée la bouche ouverte" a dit le sage chinois (à la barbe d'Héraclite*)

"Unis sont tout et non tout, convergent et divergent, consonant et dissonant; de toutes choses procède l’un et de l'un toutes choses"*.

c'est là, (à nos gamberges, "easy") une condition suprême pour arriver (au moins) vivant de l'autre côté du piano, et ainsi me relier à toi, ô mon ami, mon frère ! unis sur l'esplanade où déjà avant toi ont chanté tous les choeurs et les voix des intempestifs - ceux-là, plus cléments et plus inoffensifs que les sirènes d'Ulysse. 

Moralité : y'en a pas.

Le poète Li Tou dans la soute à charbon, effeuillant de Nancy à Homère, les possibilités d'une ville passera par le sourire (autre énigme) du sphinx ammoniacal dit "le""caillou", (un caillou certes, mais pas un caillou comme les autres) de la bonne colline (de Madame la Croix-Rousse), figuré en Bouddha impassible donc, bienveillant pour ses gens, lire ici, son ambassadeur en émissaire pratix aidant la traversée: "l'habitant du caillou contenant un fragment de chacun d'entre nous", (notre philo-facile) via l'expert-géologue de C.J posté dans la guérite (ça fait un paquet de mondes) d'ores et déjà fondus sous le pandémonium de la traversée du lendemain, je décline à nos vagues par un conseil du jour

de grâce, soyez prudents, par les rues, on the road, (on vous aura prévenus)

La possibilité d'une esplanade en ville, n'allant pas sans dangers ni menaces, on vous réservera (il faut ça), 4'33" de silence pour la mise à distance, si rude voie sous telle chappe (ô patience). Et, si il y parvient l'égoïste semblable, pourrait bien fusionner avec la petite chorale des fourmis en vacances et autres collectionneurs de valses, de sauveurs d'harmoniums, j'en oublie et j'en passe ; alors avec des si, une multitude de si on aura peut-être une chance (j'avoue qu'elle est très mince) d'être le là ? (Vermot, sponsor). Avant de se faire broyer par un nid de pattes qui nous ferait un crochepied (évidemment involontaire), la chute finale (mourufin-loumunif) est remise à plus tard bien qu'on prévoit des bottes, desfois que ça arriverait, même si les traversées ne sont pas toutes écrites à l'avance (la chagesse, sur un pied), Héraclite dans la rue en dos d'âne jusqu'à Caluire et Cuire a testé, les chevaux de bois, en sandales, (du distinct / indistinct à se perdre pour s'y retrouver)

 La route qui monte et qui descend est une seule et la même. 

Voilà.

Sources : "Sur l'irréalité du touché poétique chez J.L. Nancy par Aukje Van Rooden.

Remerciements : aux groupies du pianiste et autres amateurs d'instruments de musique installés sournoisement dans nos villes (on nous cache tout ...) aux pianos, en freestyle installés, bien visibles, eux, dans nos  gares expérience des possibles avec de belles surprises, certaines vraiment touchantes, on y reviendra peut-être un certain jour, et enfin aux joyeux rabats-joie ceux qui n'aiment pas la plage (même pas celle des vraies villes avec un vrai faux sable) à ceux qui sont malheureux sous le soleil, à ceux qui ne traversent les ruelles que lorsque vient le soir, (crin-crin offert d'air provisoire qui peut même se jouer à la flûte traversière, la nuit, à la fenêtre).

 


podcast

 

 

Grand piano avec et sans bretelles accueillant ses artistes... vu à Lyon par... © Frb 2015

lundi, 15 décembre 2014

Passures

Interroger l'habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l'interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s'il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s'il n'était porteur d'aucune information. Ce n'est même plus du conditionnement, c'est de l'anesthésie. Nous dormons notre vie d'un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ?

GEORGES PEREC, extr. L'infra-ordinaire, éditions du Seuil, 1989.

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Photos : des histoires, plein d'histoires, mises à sac, mises en sacs, une traversée, de rue en rue jusqu'aux ruelles en multiples passerelles à taille humaine, passages géographiques, et trajets fragmentés à travers les quartiers différents d'une ville, acteurs ou figurants pour approcher les fêtes, trop plein d'appréhension, de bonnes résolutions qu'on voudrait honorer, qui ne tiendront qu'à travers, et pas comme on voudrait, jamais aussi splendides, effondrements des rêves, choeurs des lamentations, chenilles de joies rapides, un mélange de désirs, à travers les clients, les marchands, et toute la marchandise, sa promo permanente, à travers - en travers - les élans versatiles, les renoncements, la hâte, l'alternative, la norme, le besoin de s'y plier puis de s'en échapper, la recherche du temps perdu ou retrouvé de son plaisir, désir de choses simples: des godasses et des fringues, sacs de fripes, à travers, tant qu'on peut préserver chez soi un endroit au chaud pour tout en déballer, débarder, essayer, apaiser les grands maux ou les petits bobos, le surplus excessif, les gros riens, ces sutures à travers, les paquets et les mots, en travers, l'immanence et la loi d'entropie et tous les paradigmes, à travers le plaisir de courir pour choper du nouveau avec les vieux poncifs "l'hiver et le printemps", la rue en kit chez Continent, des pays ou des gens, le printemps comme un clip qui grignote l'escargot en musique re-jouant Vivaldi sur des rythmes électro, les quatre saisons mutables comme l'espoir tourne en vice et revend de partout des sacs pendus aux mains, ces poings demi-ouverts, empaquetés, à travers un fourbi dans la tête avec des sentiments, l'amour et l'amitié, évasions en travers, les histoires qui vont vite pour se perdre dans les flux imiter la croissance des systèmes, marcher sur les bris de verre sous les lustres en plein air, faire monter les machins et les trucs, les compulsions d'achat, le harcèlement moral, le travail, les loisirs, la croissance, le coaching, l'open-space, mise à sac de l'éthique, rafraîchissement des murs que la ville peinturlure avec ceux qui voudraient que ça change, qui n'ont plus de certitude (ça commence à se voir) qui ne peuvent plus, ne veulent plus suivre, face à ces géants verts, des mots bleus de la peur qui caressent les personnes, vident les poches des petits, séduisent les lucratifs, à travers les précaires qu'on ne voit pas courir aussi vite, ça retombe loin là bas, à la périphérie, à nos pieds, à genoux sous les ponts, dans les squatts, les prières invisibles, la convivialité, le discount, les échanges, enfin le système D, le pas qui continue avec du grain, sans grain, à travers la beauté, des instituts de beauté, des ongleries américaines, du panache, des paillettes à travers l'épuisement, la loi de l'apparence qui fait foi d'existence, loi sélecte, les meilleurs s'y retrouvent, y glissent entre leurs dents ta carte bleue, avisent nos cartes-fidélité, du mot fidélité vidé avec les sacs, des gants raflant la mise du gueux qui tourne chèvre sans plus savoir pourquoi, au cercle du manège, mange sur les chevaux de bois, se sustente au snacking, voyage sur des lumières avec les ombres tristes abordant le scientisme et le trans-humanisme, à travers, l'homme fragile héritier de sa révolte impuissante, en travers les clous du passager s'égayant d'un spectacle 7J/7/24H/24, avec nous ou sans nous, avec les stars, les fils de..., la déco, packaging, la crise qui t'en fabrique de l'austérité capitale, la foi dans l'abondance, les possessions, les intimidations, la peur de perdre, cette commune hantise des déflagrations singulières, courses vite, en travers, la pauvreté, le luxe, à travers la bonté, la gentillesse, la culpabilité, l'empathie, la souffrance, et ceux qui s'en relèvent affrontant à travers leurs défis personnels : être soi, trouver sa voie, devenir vrai, au delà des pressions et du pouvoir d'achat, les hommes ont autant d'imagination que d'avenir, les marchandises s'en moquent, à travers les affiches pillant au plus profond, le peu, l'insuffisant, mesurant à chaque pas, le secret de chacun, qui devient frustration du grand nombre, toute la dynamique mise en sacs, par les stats en travers ceux qui rêvent que leurs têtes pourraient fuir les boutiques, les corps et les boutiques on ne sait pas où ça va. Si ça tire à travers les personnes ou les cibles, l'ego à travers ça, viserait qui s'entasse à travers, play to win, baraka, empochant, sacs à part, la ruine à prix d'amis par les lieux traversants, les néons, les lanternes, la surface amovible, la valse des étiquettes affichées de travers, les winners, les losers, les empires, l'univers made in Chine, les affaires, les modèles de mesure verticale, le bon sens, l'eau qui dort au prix flottant du genre moyen pressé, le crédit, le bizzness, les horaires, la monnaie, le job, le sac plastique, la vie rêvée de l'homme-sandwitch, et nous, courant derrière, la réalité mal traitée. Est ce qu'on pourra tenir ?

Passures ...

Sous silence, toutes les vies, des milliards de mémoires, que l'on ne connaîtra pas, pas un pas sans une conséquence, la dernière image pouvant être la première du billet on n'arrête pas le regret, ni le printemps, encore moins l'avenir qui commence minuscule sur les dalles gigantesques (pour nos pas de géants ?) d'un hall de gare avec une barotte à 4 roues, (pas encore connectée, ni coachée, ni livrée aux vigiles, ni vue en transparence, ouf, :) ...

Certains jours suivant au présent là où on serait passé, un instant pour les promeneurs ubiques et les autres égarés (au travers les méandres) et puis pour les perplexes de l'élasticité (du temps ? ou des conjugaisons), - pour ceux qui ne vont pas forcément en deçà - c'est à dire lorgner les dessous, l'image du jour retardera, demain tout comme hier, chaque jour, tous déjà advenus, ou peut-être pas encore, bref, pour cette histoire en cours, notre dernière image si on était couture, elle s'ouvrirait ICI ...

Où ne serait pas loué l'intrus, le symbolique intrus figurant à mon sens (relatif) toutes saisons confondues la marche difficile encore libre à travers l'espace et le temps, l'intrus qui s'approcherait au plus près de l'état de nous autres, créatures embringuées, au milieu de l'époque épique, afin de nous aider en image à essayer de répondre au plus près aux trois questions du Georges :

Où est-elle notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ? 

Héros pataphysique, l'intrus intemporel, serait l'anomalie qui fait avancer les idées, suggestion du Boris, cherchons donc cet intrus, et laissons le filer, bras ballants, sans s'occuper à s'y mesurer, dans des formes de concurrences, qui ne feront avancer aucune forme d'idée, une anomalie dans l'anomalie : ici il n'y a rien à gagner. Sauf un nid de pattes peut-être ? Des promesses, résolutions, promesses, tenues ou non. Un Soupir... 

 

Rues et gens from Lyon © Frb Dec. 2014

jeudi, 20 novembre 2014

A travers

Il n'y a de communautaire que l'illusion d'être ensemble. Certes l'amorce d'une vie collective authentique existe à l'état latent au sein même de l'illusion - il n'y a pas d'illusion sans support réel - mais la communauté véritable reste à créer. Il arrive que la force du mensonge efface de la conscience des hommes la dure réalité de leur isolement.

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Il arrive que l'on oublie dans une rue animée qu'il s'y trouve encore de la souffrance et des séparations. Et, parce que l'on oublie seulement par la force du mensonge, la souffrance et les séparations se durcissent ; et le mensonge aussi se brise les reins sur une telle pierre angulaire. Il n'y a plus d'illusion à la taille de notre désarroi

Le malaise m'assaille à proportion de la foule qui m'entoure. Aussitôt, les compromis qu'au fil des circonstances j'accordai à la bêtise accourent à ma rencontre, affluent vers moi en vagues hallucinantes de têtes sans visage. Le tableau célèbre d'Edward Munch, Le Cri, évoque pour moi une impression ressentie dix fois par jour. Un homme emporté par une foule, visible de lui seul, hurle soudain pour briser l'envoûtement, se rappeler à lui, rentrer dans sa peau. Acquiescements tacites, sourires figés, paroles sans vie, veulerie et humiliation émiettés sur ses pas se ramassent, s'engouffrent en lui, l'expulsent de ses désirs et de ses rêves, volatilisent l'illusion d'"être ensemble". On se côtoie sans se rencontrer ; l'isolement s'additionne et ne se totalise pas ; le vide s'empare des hommes à mesure qu'ils s'accroissent en densité. La foule me traîne hors de moi, laissant s'installer dans ma présence vide des milliers de petits renoncements. 

Partout les réclames lumineuses reproduisent dans un miroitement de néon la formule de Plotin : "Tous les êtres sont ensemble bien que chacun d'eux reste séparé.Il suffit pourtant d'étendre la main pour se toucher, de lever les yeux pour se rencontrer, et, par ce simple geste, tout devient proche et lointain, comme par sortilège. 

 

Raoul VANEIGEM: extr. du "Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations", Gallimard, 1967.

 

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In situ : d'un jour à l'autre à Lyon, quelque part entre la vogue sans marrons et l'ogresse, positive, positiviste, fête des lumières. 

 

In city, la presqu'île, November like December © Frb 2014.

samedi, 01 novembre 2014

La mémoire hors des équilibres

But if you could just see the beauty,
These things I could never describe,
This is my one consolation,
This is my one true prize.

JOY DIVISION : "Isolation" extr. du second et dernier album "Closer". (Factory Records, 1980).

Si vous ne comprenez rien à cette histoire vous pouvez toujours cliquer sur l'imagesol cendre.JPG

Ici, on achève patiemment la mémoire du dernier soldat vivant oublié sur la dune, parlant seul aux étoiles, cherchant Orion et la grandeur de l'ourse quand tout finit à l'horizon et qu'il n'a plus assez de munitions pour s'en griller une en silence. On lui envoie bien le poison par signaux de fumée qui montent du fond de la vallée, et le cristal de soufre réanime son berceau. Peut-être est-ce une intention religieuse ? Ou la frénésie collective qu'il attrape de son regard mort aux choses qui persistent dans la gaieté et l'insistant désir de communication. La foule a brûlé son cerveau. Il en a vu tant et tant eu dans la ligne de mire que l'écran diffusant soit disant son histoire sous les grands chapiteaux soit disant financés par des constructeurs d'Algéco, ne lui parait au fond que de facétieuses entourloupes nées des chiffres ignorant la marge de manoeuvre des derniers primitifs, ceux là aux visages oubliés en ont tant vu aussi, que leurs yeux noirs troués de suie, ne peuvent plus supporter l'idée même de la lumière. Cheminant désormais dans la fine poussière des talus, ils biberonnent à tâtons, les veines aux poignets des jeunes filles, baroudent l'âme de ces créatures qui livrent leurs corps de débutantes à ces pourvoyeurs d'anciens mondes. Sur ce gibier doux à mourir, ils folâtrent, accueillent le mouvement de ces vallées à reconstruire où désormais ils ne pourront plus rejoindre leurs épouses sans un regret, ça ressemble au dégoût. C'est rester là, intacts, renoncer à la renommée, ou se trahir et devenir héros, condamnés à transcrire le vieux crime en livres d'images préfacés par des vedettes de la télévision, ou des poètes qui se donnent en spectacle, ils assureront désormais notre avenir. Le pays natal rétrécit. Les enfants collectionnent les livres de dinosaures, des photos de martiens, des panoplies de prédateurs sous forme de combinaisons étanches fabriquées en Chine, imitant l'acier brossé, emballées dans les sarcophages. Les femmes, elles ont le souvenir de ces très jeunes garçons, soldats tristes et vaillants dans leurs costumes de guerre, tandis que meurent près des talus d'augustes vieillards à cheveux gris virant au bleu comme les brumes du couchant. Ce sont les mêmes qui jadis emmenaient tout le monde au manège, ou au cirque, et le dimanche parfois, vêtus de bleu sombre et de blanc, ils allaient à la messe. Ce sont les mêmes qui renversaient les imprudentes et les visaient nues dans les champs, ou leur faisaient la conversation gentiment, en effeuillant la marguerite, premiers pas de la ritournelle... Aux talus vert-de-gris atomisés, tout cela nous revient et se met à tourner en rond. La terre grouille et se fend. Le vent retourne la vallée où se lisent les chiffres alignés des nouvelles numérotations. Dehors sur les bancs des marchés, dehors c'était notre vallée où des constructeurs d'Algéco déroulent avec un gant discret le plan d'un énorme projet qui détruira le Nombre d'Or.

   

Photo :  Un fantôme sur un lac cendré. Tracé quelque part près de la Tour Oxygène, un jour de pluie, dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon. Nov 2009.

Retouche : quelques années plus tard, texte revu et corrigé, un jour de pluie, pas loin de la tour Incity près du quartier de la Part-Dieu à Lyon. 

Un ban pour les rivages, et pour tous les voyages lointains ou proches, dédicace en passant aux étranges rêves de Marc**, merci à lui, (Wait and see, amigo...)

Quelque réflection de ma rue s'échappe jusqu'aux attractions nécessaires de Mister Ernesto Timor**. scuzi (l'impardonnable et des crucifixions... ;-), l'ordi demeure en-rade, la crémière unplugged, des champs mu(ai)ent dans les gares, mes champs perdus fumant du caquet des mégères, je n'ai pas re-branché, je remets l'échappée à plus tard, voir très tard, mais pas trop; (I hope so) no soucis (eau de là) peut-être, à Benito ou à Lyno ? Aux forêts de la Céruse ? ... voir le livre ! (sans mourir).

 

Lyon © Frb. Novembre 2014.

mercredi, 10 septembre 2014

Eighties : Frigo-Bellevue-Code Public and works

"L'analyse, c'est la pratique".

30 mn 37 à découvrir, ou fragments d'une constellation. Enjoy !

 

 

Vidéo via le site de Christian Vanderborght, réalisée par FRIGO-CODE PUBLIC : Mike Hentz, Gérard Couty, Rotraut Pape, Gérard Bourgey, Alain Garlan, Jacques Bigot, Marc Moget, et tant d'autres ...

A suivre ICI ou voir le billet ci-dessous.

Bientôt, peut-être, un aperçu de FRIGO RESURGENCE écho du 10 au MAC de Lyon, (dixit Frigo Bûro "la bonne ambiance", je confirme), et quelques traces ou liens en images de cet évènement passionnant, très festif et vraiment réussi. Suite aux rétrospectives, l'esquisse d'un grand désir, aujourd'hui et demain : "RESET FRIGO-BELLEVUE 2014", ce rêve dont on pressent qu'il est réalisable, un nuage, des archives en cours de numérisation, des labos avec des étudiants de l'Ensba et des projets à suivre élaborés en diverses villes même divers pays, enfin, une date à retenir: le 13 Septembre à Lyon, avec une projection commentée par le groupe FRIGO dans le cadre de la 16ème biennale de la danse (pour en savoir plus c'est ICI) et des remerciements à ceux qui ont aimé, aimeront et à tous les curieux.

mercredi, 03 septembre 2014

So future ...

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De 1977 à 2001, le groupe FRIGO a réuni un nombre impressionnant d'archives autant d'évènements sur les arts multiples d'une époque, (vidéo musique, danse, performances, écriture, graphisme, peinture, architecture, et j'en oublie) ; à l'occasion de la numérisation de ces archives (voir le lien dans l'image) les artistes de Frigo, créateurs d'une expérience artistique et humaine absolument exceptionnelle ont rassemblé plus de 300 heures de vidéos, les nombreuses archives de Radio Bellevue, et celles de Faits Divers System, ces travaux ont donné l'idée d'une réunion des différents acteurs de cette aventure artistique, prévue sur quatre dates à Lyon, autant de moments forts à découvrir, de surprises, de rencontres, de soirées festives "nous nous sommes tant aimés et tellement amusés", (encore rien de l'écrire !) au delà des mots, des travaux, des labos, c'est un courant de pensée porté par le désir de faire vivre les créations, et les lieux sans cloisonner les disciplines, depuis le temps qu'on en rêvait, qu'on en causait à la terrasse du Mondrian, (voir encore en lien ci dessous), une mémoire à relier avec la transmission, "So future", l'évènement reste à suivre et à vivre, (quatre fois en quatre lieux) c'est le plus exaltant opus de la rentrée, c'est dehors, c'est lancé ! on en reparle très bientôt.

   

Nota : pour le programme complet il suffit de cliquer dans l'image, vous trouverez toutes les précisions également, en visitant les liens-amis ci-dessous

  

http://www.frigobellevue.net/

http://www.unitvnetwork.org/

https://twitter.com/buro_frigo

http://www.ensba-lyon.fr/danslesmurs/1415/buro/

http://www.lemondrian.com/post/2014/08/26/Notre-CHEF-est-...

 

Flyer: aimablement offert par "Gérard et Gérard", coiffeurs intemporels, fervents initiateurs (salon itinérant ;-)

samedi, 24 mai 2014

Coming from reality

Voilà que revenait la rage incontrôlée, la haine de soi déguisée en faute de quelqu’un d’autre.

TONI MORRISSON extr. de "Home", Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christine Laferrière, éditions Christian Bourgois, 2012.

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Indice : A tort et à travers. Un mur qui ne cesse de parler. A tant le questionner serions-nous sûrs, absolument sûrs, de saisir au plus prés ce que ces mots réellement dissimulent ?  

Photo prise à Villeurbanne, il y a quelques années devant une palissade cernant les ruines des bâtisses d'un quartier en démolition, (massacre urbain et toutes ses conséquences). Une intervention éphémère, militante, admirable tentée par un collectif (je ne sais son nom) de citoyens et d'artistes défendant les minorités (plus souvent silencieuses) et essayant d'agir contre toute forme de racisme y compris le racisme qu'on a parfois coutume de qualifier étrangement de "nouveaux" racismes voir de haine "ordinaire (?)"...

 

Street-Art © Frb (archives urbaines pas "ordinaires")

mercredi, 23 avril 2014

Nature est découverte

Et à cet instant de triomphe sur sa lâcheté et son abattement [...] on voit sur le visage de l’individu à la peau en effet bien lustrée par les crèmes de soin et les compléments nutritionnels, s’esquisser l’ombre d’un sourire, l’air de dire en super-forme : "D’ailleurs, regardez-moi, ai-je le genre d’une pauvre créature aliénée ?" ; qu’il argumente en résumé : "si être libre c’est de vivre à sa guise, et si cette société me plaît après tout comme elle est, où est le problème ?".

BAUDOIN DE BODINAT in "La vie sur terreréflexions sur le peu d’avenir que contient le temps où nous sommes", extrait du tome 2, éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, Paris, 1999.

sky.jpgTout en haut de la ville. Un cube noir miroite comme un diamant solitaire. A sa base une antenne semble créer des images virtuelles ressemblant étrangement à des nuages.

C’est le pas dans le vide.

A moins d’une seconde de voyage entre le ciel et le sol, les spectateurs ont levé le yeux et contemplé le générateur de nuées durant un long quart d'heure, il n'ont rien vu mais ça leur plait.

Quelques lambeaux d'écume sur fond bleu pacifique, les spectateurs légèrement courbaturés à force de contempler en altitude, cèderont la place à d'autres qui font déjà la queue au guichet où pour 5 euros, un poète dans une guérite attaché sur deux planches récite le "bateau ivre", dans la position du naufragé, ce qui fait gagner au public une vingtaine d’étages en cumulonimbus depuis la moquette imitant à la perfection un gazon. Surpris, ils risquent un premier pas osé (mais prudent), vers l'infini.

Puis au son d'une sirène, ils s'écrasent sur la terre tout petits et sourient en se relevant comme ils peuvent, heureux de l'évasion, ils laissent place à une autre fournée de spectateurs, curieux, qui, pour deux euros de plus, se feront photographier à côté du poète naufragé

 

Photo : Mon sucre le roi Merlin sur un manche à balai, générateur de clahoudes, avec l'aimable participation du Mars (musée d'art rude § sauvage) et l'aimable soutien de Guy Dubord, agitateur de poésie since 1973, et illustre PDG de la Scala de Vaise.

 

Lyon et ailleurs. © Frb 2014.

samedi, 08 mars 2014

Proximité

Les hommes ne peuvent rien voir autour d’eux qui ne soit leur visage, tout leur parle d’eux-mêmes. Leur paysage est animé.

KARL MARX

île de pâques.jpg

 

 

Légende : "My Life in the Bush of Ghosts"

  

Presqu'île de Pâque, Lyon © Frb 2014.