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mercredi, 30 décembre 2015

Le murmure des forêts

Ils avaient dépassé le quartier du silence et d’ici on entendait la nuit vivante de la forêt. Ça venait et ça touchait l’oreille comme un doigt froid. C’était un long souffle sourd, un bruit de gorge, un bruit profond, un long chant monotone dans une bouche ouverte.

JEAN GIONO : "Le Chant du Monde", éditions Gallimard, 1934.

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Photo: Au premier mouvement de l'hiver, saisis sur le parcours roman, des fragments d'une balade en forêt, quelques figures et des murmures, recueillis dans l'air doux de Décembre. 

 

Là-bas. Frb 2015.

 

mardi, 02 juin 2015

Refuges

La bonne heure, si il en reste sur cette terre, elle est dans la patience de l’arbre qui n’a pas d’intestin et qui souvent inquiète l’homme, ce sale animal qui a tant de besoins.

CHOMO (alias Roger-Edmond Chomeaux)

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Dans les bois d’Achères, Roger-Edmond Chomeaux alias Chomo (1907-1999) fils d'un marchand d'articles de pêche, et digne héritier d'une tante spirite, a imaginé et bâti des constructions étranges pour abriter le peuple de ses sculptures. Chomo le solitaire perdu en Seine et Marne, initiateur d'une forêt préludienne avait écrit le parcours de son domaine qui s'ouvrait par ces quelques mots, simples et grinçants:

Vous qui entrez ici, vous n'êtes pas certains d'en sortir.

Des petites phrases de ce genre, orthographiées phonétiquement, Chomo en parsema au coeur de son domaine où se trouvaient, ses sculptures et ses bâtiments étiquetés "Art Brut"Chomo, lui s'est autoproclamé (à juste titre) l'inventeur d'un environnement dévoué au vivant en toutes ses formes d'enchantements, qu'il baptisa "Art préludien". Depuis la disparition de l'artiste, la forêt s'en est peu à peu retournée au silence, du moins elle a perdu les petites phrases manuscrites disposées en ces nombreux chemins, où l'on trouvait parfois de naïfs questionnements tel celui-ci (retranscrit ici en orthographe "normale"):

Quelle empreinte auras-tu laissé sur la terre pour que ton Dieu soit content ?

Les descendants de Chomo ont aujourd'hui rangé à l'abri de multiples sculptures afin qu'elles ne soient ni volées, ni dégradées, il reste encore à voir trois lieux dont les noms ouvrent à la délectation de cet étrange royaume: "Le sanctuaire des bois brûlés", "l'Eglise des pauvres""Le refuge". Tous, sont des témoignages de quarante ans d'un ouvrage jouissif et patient, érigé en proposition de vie. L'ordinaire de Chomo c'est la transmutation du lien précieux avec les éléments qui rendent à l'environnement sa part de magie initiale, et peut-être émettront longtemps plus tard (avec notre permission) de fines ou dérisoires lueurs de paradis perdu.

Chomo n'était pas un artiste d'art brut comme certains inspirés de visions sublimes dictées par la folie, au contraire très conscient de ce qu'était le monde de l'art, Chomo avait appris, il avait acquis une formation rigoureuse à l'école des beaux arts de Paris, raflant les premiers prix de sculpture, il avait même gagné sa croûte (si j'ose dire) assez bien au début de sa vie en taillant des pierres tombales, conseillant la clientèle dans une maison de laine, dessinant des tapis etc, il fût aussi très marqué par la guerre qui l'emporta en Pologne où emprisonné au stalag il revint par miracle, avec quelques dessins très rares. Son oeuvre, "le sanctuaire des bois brûlés" porte sans doute cette mémoire d'un jour affreux où Chomo avait vu un camion rempli de soldats carbonisés au napalm.

Dans les 60's, Chomo exposa à Paris et il fût remarqué par des artistes reconnus prêts à le promouvoir, Jean Cocteau (que Chomo injuria copieusement), S. Dali, A. Breton, H. Michaux (lequel, dit-on, entendit Chomo lui dire en style-Chomo, qu'il "puait le cadavre"), Anaïs Nin, et Picasso furent eux aussi enthousiastes devant les oeuvres de Chomo qui n'avait rien à faire de voir des artistes confirmés lui assurer que ses oeuvres pourraient connaître un grand succès, Chomo envoya tout balader la promo future, le beau relationnel, y compris les acheteurs, il ruina volontairement les négociations les plus prometteuses, fit annuler les ventes, son premier et dernier galeriste Jean Camion rapporte les réactions spontanées de Chomo qui observait d'un oeil extra-lucide le commerce et les ronds et jambes du petit monde de l'art engueulant son galeriste. Extrait pas piqué des hannetons:

 - Nom de Dieu, Camion, tu fais le marchand de fromages ? Foutez-moi le camp, Monsieur !

Voilà, ça c'est Chomo, lequel dans la foulée virera une prestigieuse Rothschild, mécène de la galerie qui aurait bien voulu lui acheter cinquante dessins. Ces vives réfutations certes facétieuses n'étaient pas de ces poses d'artistes qui font un coup d'éclat publiquement pour jouir d'un statut singulier ou sur quelque posture ou impostures exposées insolentes y engraissent les tirelires et la réputation ; d'autre part, le "statut" d'artiste maudit, quelque statut tout court, était le dernier des soucis de Chomo, cette histoire de classement ne l'intéressait pas, (et nous non plus). Chomo était un homme libre et entendait simplement le rester toute sa vie pour combler son désir, rien qu'oeuvrer à sa guise, et cela d'une façon irréductible, il se posa très vite contre l'institution en balançant ses phrases, il se montra constamment scandalisé que des collectionneurs souhaitent encore acheter ses ouvrages, il pestait, un éclat noir dans les yeux, une démarche nerveuse, grand corps sec, élégant dans son genre, Chomo n'avait pas besoin des critiques pour mener son royaume. Il n'était pas, non plus un ermite coupé de toute humanité, au contraire il accueillait les gens très bien, qui parfois le week end, visitaient son antre fantastique, s'il faut entendre par antre ce qui plus certainement s'appelle "une forêt". Mais si Chomo paraissait fou, ses idées ont toujours été bien précises quant aux fonctions de la création artistique:

L'art n'est pas fait pour être vendu

on ne vend pas ses prières,

une femme ne vend pas ses enfants.

Artiste d'art brut, ou simplement artiste pur (sans notion de puritanisme, of course) Chomo l'était à part entière pour ce désintéressement total au commerce, son tempérament artistique était irréductible d'une nature avec laquelle il créait ses merveilles, là, où d'autres se lamentent des laideurs de ce monde Chomo l'embellissait, en créant du nouveau, il désirait oeuvrer selon ses rites ancien, en symbiose avec les éléments, il voulait honorer la matière et tous les arts possibles créer son écriture, ouvrir d'autres univers à partir des rejets, écolo avant l'heure Chomo ne cessait de recycler, il désirait aussi se "décrotter des académismes", se faire initiateur de son art préludien sans trop de manuels théoriques il partageait aussi ses dons de guérisseur, Chomo à temps perdu soignait quelques voisins, il avait appris sérieusement ces bienfaits, et s'était passionné de chamanisme avec sa bonne tatan spirite.

Las des remous de la ville, des galeries et de la bienséance, il partit s'installer dans une bicoque au milieu des arbres, du côté de Fontainebleau, où sa femme possédait un terrain, en 1964, il créa un centre total d'art préludien aidé d'un voisin ingénieur en bâtiment, en 1966 Chomo décida de ne plus retourner à Paris, il passa son premier hiver dans la forêt, récupéra encore des objets et des matériaux sur les décharges, fit fondre des plastiques, en fût intoxiqué, et malgré quelques vives réticences alentour, il érigea un sanctuaire afin d'abriter ses sculptures sur un modèle d'anciennes maisons à colombages à l'aide de matériaux de récupération. Dans les murs Chomo sertissait des tessons, il imagina des vitraux où le soleil de sa forêt éclairait l'intérieur de reflets fantastiques, il édifia une église des pauvres ornée d'une rosace de fortune logeant des personnages bras en croix réalisés avec des bouts de verre recyclés, puis il créa "Le refuge", qui ressemblait à un navire échoué en forêt, il glana des tambours de machine à laver et sur le toit agença des capots d'automobiles.

Ici, en son refuge, les visiteurs du samedi et dimanche achevaient leur balade gaiement autour d'un pot voilà encore Chomo offrant l'hydromel (Hudromeli ou eau de miel en Grec) inspiré de ses abeilles car au delà de l'amour que Chomo vouait à ses ruches, l'hydromel n'est sans doute pas un choix si hasardeux. Pour piqûre de rappel, on sait que l'hydromel fût l'une des toutes premières boissons alcoolisées que l'homme ait bu sur terre. Chez les romains, le miel venait du paradis sous forme de rosée que les abeilles collectaient sur les fleurs, de même, dans le paradis celte coulait une rivière d'hydro­mel, enfin souvenons nous que les Walkyries remplissaient les cornes d'hydromel, durant le festin des dieux et les dieux- au pluriel- sont aussi chers à Chomo que l'humanité merveilleuse qui émane de ses oeuvres. L'artiste outré par le consumérisme vécut donc selon ses purs souhaits dans un dénuement absolu, et par ses dons de guérisseur, confectionnait des pansements au miel à ceux qui en avaient besoin, les abeilles l'aimaient bien semble-t-il, le galeriste (Roger Camion, toujours) mentionne dans le catalogue de l'exposition de la Halle Saint-Pierre ce jour de rite initiatique, où, la tête plongée dans une ruche, il entendait Chomo murmurer à ses insectes :

Zzzzzzz... Mes chéries, ne piquez pas mon ami Jean Camion, ne le piquez pas, soyez sages ! Zzzzzz...

Si les arbres morts et les matériaux de récupération entre les mains de Chomo semblent habités d'esprits, c'est que l'homme libre au milieu de ses arbres - verts, secs, humides, ou brûlés - avait trouvé pour vivre une seule planche de salut acceptable: le rêve, nourri de ces présences, merveilleuses, fantastiques ou troublantes, Chomo encore aujourd'hui laisse à ses visiteurs, de quoi fouiller "ses mondes", de quoi inspirer le désir d'en poursuivre les sentiers de diverses façons, afin de préserver la force de réaliser sur la terre ce qui sied à la fantaisie humaine. Laissant affluer pour de vrai son "prélude", Chomo restituait aux visiteurs la capacité d'en saisir l'évidence, il devait la traduire avec des mots très simples, qui toujours s'accordaient aux actions, de quoi donner à nos pavanes une joyeuse paire de claques. Ceci n'est pas une conclusion, je cite:

Je ne crée pas pour vendre. Je crée pour m’étonner.

 

 

Sites sur le thème:

l'incontournable mine: 

http://animulavagula.hautetfort.com/archive/2009/09/13/ch...

+ un détour au plus près de Chomo, par celui qui fût à la fois son ami et par ses écrits, un passeur idéal pour faire découvrir l'art préludien à beaucoup de gens qui en revinrent émerveillés, (et, j'en suis, grand merci à mister Danchin) à lire ci-dessous un entretien de Chomo avec Laurent Danchin, pour ne pas oublier qu'il est aussi le correspondant français de l'excellente revue "Raw vision", je relie ci-dessous un fragment d'entretien qui vaut vraiment le détour.

http://www.mycelium-fr.com/#/chomo-un-reve-2/3727863

 

Photo : au refuge de 'mes bois", pas tous brûlés, ou pas encore...

Là-bas © Frb 2015

mardi, 14 avril 2015

Rondeur des jours

Que d'années à se défaire du pli, à se délester des chimères, à se décrasser des niaiseries, à rompre le cercle étouffant de la faute et du rachat, à prendre le large loin de ces tenaces mais si touchantes impostures auxquelles butent les furieux élans de l'enfance façonnée dans la cruelle chasteté et le miel du respect, et qui doit tenir sa langue en attendant que vienne l'heure où la rebellion fusera au grand jour comme germe une plante après un long hiver.

LOUIS-RENE DES FORÊTS  in "Ostinato", éditions Gallimard 2000,

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Pour ne plus avoir peur des questions de  Samuel Wood:

 

Comment chanter sur un registre moins pauvre ? 

 

Tout cela qui fut, qui est l’éclat du moment

Étrange sans doute comme les métaphores des rêves

Offre une vision meilleure du temps

Malgré tant de figures réfractaires

Qu’en dépit de plus d’un détour

La langue échoue à prendre dans ses pièges,

Mais bien loin de se tenir à distance

Elles rayonnent assez fort pour que s’exerce

Au-delà des mots leur hégémonie souveraine

Sur l’esprit qui, grâce à elles, y voit plus clair

Quand il ne se laisse pas dévoyer par la phrase

Avec ses trop beaux accords, son rituel trompeur

Auxquels s’oppose en tout la communion silencieuse,

Ce feu profond sans médiation impure.

 

Ici: Rondeau pour une basse continue et des petits tambours. Un aperçu de rude hiver, où les instruments artisanaux dits "en forme de lune" tiennent encore au domaine, (Dieu sait comment !), on appelle ici Dieu, tout ce qu'on ne sait plus nommer.

Demain: de frêles bourgeonnements juste un balbutiement, rien ne se perd, etc, etc...

promesses: la naissance du printemps, Cupidon caresse la Tulipia Grachinea aux jardins engloutis, Rémi et Colette ramassent toutes les violettes dans le pré pour faire une surprise à maman.

En douce: l'effraie au guet des petits animaux de l'aube et de la nuit, redevenus farouches, aucun d'eux désormais n'oseront faire un mouvement.

Ailleurs: les dimanches en famille, sur l'air de "ils cueillent des jonquilles"

De nos refuges, pas un mot pour le dire, rien que du fragmentaire, pas de printemps officiel, un prélude, en hommage aux amis disparus et réapparus, avec récital de bruissements devant une société de colibris-pêcheurs et mésanges d'Amérique, de hérissons très doux, d'écureuils pas très clairs (le panache cache les taches de rousseurs + un soupçon de hold up dans les noisetiers de l'amicale écologiste) et les autres: oryx, algazelles aux abois, "la fée" et sa demeure, fidèle itinérante, lutins bleutés, anachorètes, à pieds ou rossinante, qui vont par les chemins en guêtres de pollen, créatures à l'âme singulière qui ont toutes appris le linta à l'ocèle de l'édoubrille et pourraient réciter par coeur les poèmes de Samuel Wood en charmillon, ils se reconnaîtront.

Laissant courir ailleurs le temps, les mots, le murmure des forêts, demeurera inchangé, même après les travaux, pendant que le bûcheron finira de boire sa bière en jetant les canettes dans la clairière, (à cette nouvelle décharge la beauté, à la serpe) hommage à "Serpe d'or", une bouteille à Nestor, trouvée dans la rivière par les lierres et les algues, "nous sommes liés quelque part", c'est là une évidence même quand la boîte retarde sur un mode unplugged, mes excuses ajournées et des remerciements à ceux qui ont écrit, avec mes voeux de Mai, à ce train là, ils glisseront sur la vasonnette de Juillet, mince indice, les courriers ne partent plus, et je laisse en état, un malin musicien qui ne manquait pas d'humour (enfantin même potache) aurait pris quelques ronces frottées sur un vieux tronc pour écrire "j'ai été coupé", ainsi sortir des bruits, un beau son, et sourire du reste, il l'a peut-être fait... 

Avec des si : du murmure au cri des forêts, il manquerait peut-être un pont qu'on ne sait plus franchir, pas de cri, rien que le souffle du vent qui tient lieu de parole et de souffle, simplement.

Nota : Si vous le souhaitez vous pouvez effleurer les images, pour ceux qui aiment voir les saccages en plus grand ce qui n'est pas mon parti-pris, moi, je ne dis rien de précis, ni vrai, ni édifiant, je montre ce qui existe, des espaces aux limites qui, peut-être nous regardent...

 

Là bas , Frb 2014-2015

lundi, 12 mai 2014

Secret life

Au-delà de ce qui arrive ou n'arrive pas, l'attente est magnifique. 

ANDRE BRETON

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On trouve un silence très troublant dans le Rivage des Syrtes de Julien Gracq où une antique lagune baigne dans l'attente à la lisière des mondes, dans le silence, une forme d'énonciation plus évidente:

 

 

Le silence est témoin absolu.

 

 

 

Photo: A la lisière des mondes (et des merveilles...).

 

 

Très loin d'ici.© Frb 2014

vendredi, 20 décembre 2013

De plus en plus léger...

Ainsi la vie n’est que le rêve d’un rêve,

Mais l’état de veille est ailleurs. 

R. M. RILKE

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A l'heure au semblant lourd on s'éveille allégé dans un pays couvert du mot qu'on ne sût dire, quand la neige envoûta chaque son, peu à peu, referma les accès des cabanes aux hameaux, quand la porte du ciel s'entrouvrit, j'aperçus au seuil de ce refuge où je me tiens cachée, le roi de la forêt s'avancer en personne - le roi qui d'ordinaire se contentait toujours de laisser flotter son esprit dans le notre, si bien qu'on avait cru que c'était notre esprit qui s'était enneigé - salua lentement et quand il s'approcha sans ôter son chapeau (un vrai roi des forêt n'ôte jamais son chapeau, s'il le fait, c'est un faux), je sentis remuer un peu ses lèvres blanches, aucun mot n'en sortait, mais je pus lire encore, sur l'étrange visage une liquéfaction qu'aucun roi de la forêt ne devrait dévoiler aux hommes, sinon, un grand malheur ... 
 
Le roi était si vieux que son corps se voûtait, du moins, j'imaginais. Et quand ses os craquaient, on entendait aussi le bois mort crépiter comme à ces feux de joie nous étions consumés. Je ne sus combien d'heures le roi avait marché pour arriver ici, du ciel jusqu'aux terrasses, où coincés comme les autres sans fenêtres, ni accès nous guettions dans le ciel, si nous pourrions demain dégager les chemins, et nos pas s'enfonçaient vers la molle clairière, les neiges jusqu'au genoux, nous pensions que demain le chasse-neige passerait, demain toujours demain.
 
Le roi de la forêt ne connaît que l'instant où il nous apparaît, parce qu'il est immortel, du moins c'est ce que raconte le marquis quand il boit l'eau de vie de cerise qu'il est saoul à pleurer, jusqu'à perdre le souffle. Hier il s'est vanté d'avoir croisé la reine, au même endroit où moi j'avais croisé le roi, certain qu'un d'entre nous forcément se trompait, sûr aussi que le roi et sa reine invisible sont revenus de loin, pour dire à la forêt ce que tout homme espère, la givrer dans nos yeux qu'elle y vive à jamais, il parait c'est ainsi qu'aux veilles de catastrophes c'est ainsi à ce qu'on dit il parait. C'est écrit.
 
Mais nous on n'en croit rien, ça fait déjà longtemps qu'on se tient loin des bruits du pays des vipères, d'où vient autant d'ennui que toutes les balivernes qu'elles profèrent et le fiel ça tombera comme les pierres qui encombrent nos âmes et c'est à ça qu'on croit, quand l'ennui qui sépare et jacasse à travers, louera ces nouveaux rois chez les coqs de bruyère perchés sur des parpaings bordés de lotissements qui nous font des cimetières autant qu'une porcherie où l'on n'irait même pas gagner une tête de lard au jeu de la marelle tant le relief est lisse, tant d'osselets s'éclatent à cloche-pieds vers l'enfer, tant on se divertit pour oublier la vie, tant les joueurs de cartes finissent mauvais perdants et se foutent sur la gueule à force de vivre toujours dans un décor sans arbres.
 
Enfin, tout ça pour dire que j'ai même vu le roi écrire deux ou trois mots dans la neige du bout de son pied nu givrant deux ou trois fois mon esprit dans un drôle d'alphabet, une dictée lumineuse sur la mousse en paillettes je ne sais si j'ai bien vu les cercles qu'il enlaçait, caressant silencieux, la terre, avec du feu qui crépitait dedans. Puis le blanc fond en pluie, les esprits des forêts qui vivent sous nos habits, ont ramassé le bois, ça ferait une bonne desserte, on donnerait un bal, il y aurait les amis, des anciens du domaine, puis des choses à manger, les confitures de mûres, de la crème de châtaignes, y aurait aussi les bêtes, le petit lièvre et la biche, l'hérisson, l'écureuil, et le loup, (sous réserve).
 
Je ne comprends pas tout bien, j'apprends à lire la neige, elle s'efface à mesure sous mon pas, me rappelle un faire-part qui troué de dentelles autrefois dégustait nos saisons dans la pâte à matefin. Je ne sais où retrouver le sentier qui montait tout près du lac lunaire, c'est notre patinoire, faudrait qu'elle soit brillante qu'elle scintille dans la nuit, faudrait que la clairière ne se referme pas si j'arrivais en retard, moi qui ne sais plus lire l'heure, je ne pourrais pas comprendre qu'on ne la laisse pas courir là où le vent nous mène ainsi que les nuages qui se figent en brouillards. Je ne connais pas ces gens qui brusquement avancent découpant sur nos bois, leurs poutres et leurs tiroirs, je sens le temps qui passe et mon pied doucement cédant aux flocons blancs qui se change en glissade, je n'entends pas ce cri qui monte battre les portes aux ruines des forteresses, le mauvais temps qui règne vient chez nous sur des chars avec les fossoyeurs, ils n'empêcheront jamais ce gros geai de malheur de se goinfrer tout seul des petits grains sucrés qu'on pendait ça et là en filets dans les arbres pour nourrir les mésanges. Un sac à lui tout seul, ils n'ont pu le chasser, ce n'est pas leur métier, à chacun son travail.
 
La nuit ça recommence, on sent l'aile du gros geai hanter notre sommeil, on entend des flonflons c'est au bourg, c'est ailleurs, c'est avant, c'est l'appât des vitraux sans seigneurs, c'est au bal introuvable dans une cathédrale qui aspire l'eau des sources, on a vu les rôdeurs soupeser le royaume ; dans la forêt ça roule avec un dragon jaune écorçant la vallée. Je ne sais même plus pourquoi j'avais ouvert les yeux, le roi était en sang, couché dessous la neige ça faisait des brindilles étoilées de la sève d'un tronc couperosé, je ne sais pas pour quelle chose chaque nuit quand je dors, le roi revient compter le vieux temps qu'il nous reste et penchant lourdement, son corps pris sous le gel, vient fondre dans mes bras. Lui qui ne connaît même pas le langage des humains, a parlé comme un livre, de ces hommes vigoureux qui sont chichement payés pour offrir aux jeunes filles des jupons de résine et les belles toques en plumes de nos mésanges bleues.
 
Le marquis a torché, un dernier, vaporeux, remue ces souvenirs dans l'eau de vie de cerise, parle dans son sommeil, quand l'oiseau de malheur mangera le dernier grain on sera dans la cognée. On a vu les engins, qui remuaient St Cyr, des chenilles avancées, on a vu l'écorcheur détrôner les bonhommes, et les rois et les reines décalquer sur nos figures la courbe d'un rocher.
 
Si notre esprit se meurt d'une légende à peine et si l'oubli nous vient, du festin, la charogne un matin se révèle, déterrant le trésor pour le voir entaillé, du froid tombe les nids sur quelques notes de givre. On ne sait pas trop comment on pourra vivre ainsi. On a cru aux esprits du semblant qui nous vit debout droit dans nos bottes à guetter la ténèbre qui efface mon pays, et nourrit le gros geai.
 
Le fossoyeur creusait les cristaux du palais, on trouva près des nids sur des hectares encore, des arbres endormis couchés dans les genêts, le banquier a salué le roi de la forêt (un vrai roi de la forêt ne salue pas un banquier, s'il le fait c'est un faux), Dieu sait quelle fantaisie de brindilles et d'écorces il pourrait imiter qui viendrait nous charmer pour nous faire endosser ce carcan de bois mort qu'il ne peut plus porter. Peut-être on le suivrait, comme les autres ont suivi quand ce croqueur de sort, s'empara de nos laines et de l'agneau meurtri se fit un blanc manteau, si tu racontes encore qu'il a volé l'habit que tu portais hier avant la catastrophe, personne ne te croirait et cet affreux gros geai qui trame avec le monde que notre banque honore, irait chanter partout qu'on lui faisait du tort, à se mettre en travers ses projets futuristes ; alors on les verrait revenir de la nuit, ces espèces de coucous, les busards, les harpies, et le fameux condor. Dieu sait quels drôles d'oiseaux nous tomberaient dessus...
 
 A suivre si... 
 
 
 
 
 
Photo : Le roi de la forêt coiffé par certains jours. A noter qu'un vrai roi de la forêt ne se laisse jamais coiffer, (même par certains jours), s'il le fait, il enrobe, couvrez bien vos oreilles avec un petit mouflon)
 
 
 
 
 
Pays perdu © Frb 2013

mardi, 10 décembre 2013

Descendre

La brise, ... elle sent ce soir, un peu la menthe.

JULES LAFORGUE extr. "Nuage" in "Les complaintes et les premiers poèmes", édition établie par Pascal Pia, Gallimard 1979.

 

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Nous avons laissé faire. Le vent seul à présent pourrait dire s'il restait quelque chose à montrer...

 

Mais qui de nous admettrait cette idée, jusqu'à croire - croire vraiment -  qu'un seul mot pourrait se former sur du vent ? 

 

 

Photo : ce dont on ne peut parler...

 

 

Là-bas: © Frb 2013

lundi, 18 novembre 2013

Ostinato

Les plaisirs ont choisi pour asile...

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Photos : Fragments tissés sur une partition, gauchement, où le pas de l'homme entraîné au coeur de sa forêt l'égare en heurts et flottements. Contre le règne obscur, l'homme trouve où se cacher, oublie ses turpitudes couvant d'autres plaisirs, il se laisse envoûter dans les alcôves humides. Quelques correspondances trament encore le passage d'une mémoire indicible, et l'homme pour l'effacer tentera d'ajuster les formes échouées aux sons de l'ancienne passacaille, un temps bat la mesure d'une terre d'origine à ces mondes bleutés où jadis les navigateurs courageux, afin d'oublier leurs efforts, chantaient les mêmes notes en litanie.

 

Là bas © Frb 2013.

lundi, 28 octobre 2013

Certains rouges...

Quand je n'ai pas de bleu, je mets du rouge.

PABLO PICASSO

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Photos: tapis rouge (parce qu'il n'existe point de feuilles bleues et que le vert c'est périssable), vu au jardin d'Octobre entre le parc de la Tête d'Or (from Lyon) et le clos du marquis en forêt "narbonnaise"= (cf."the beautiful little redbook of latino-charmillon" by Mister J. :) lien hélas, introuvable.

Rouge nature : au feu la peinture ! =  "L'art c'est beau quand "ça brûle"

et ça brûle pour de vrai :

http://www.lexpress.fr/culture/art/elle-brule-un-picasso-...

 

Contradiction :

Sarbyf vs Apollinaire - "Quand j'ai du bleu, je mets du rouge quand même"

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/05/19/mu...

attablés là où on sait ou glanant chez la Mirlitonne = (on ne s'en lasse pas). 

 

Certains rouges, "qui se retournent sur eux mêmes"... preuve par l'image :

 http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/09/13/ha...

 

La ronde et autres rappels plus ou que moins bariolés...

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2013/08/23/co...

et retinton(s)

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2011/01/26/sy...

 

Red October © Frb 2013

jeudi, 10 octobre 2013

Le premier mouvement de l'automne

Devant le vin, le soir m'a surpris ; 

Les fleurs tombées couvrent ma robe. 

Ivre, je poursuis la lune dans l'eau ; 

S'éloignent les oiseaux, se dispersent les hommes.

 

 LI PO : "Exilé de moi même

 

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Photos : Des terres du Parc de la tête d'Or, en passant par les rousses, (et les vénitiennes) de la mythique place Tabareau jusqu'à l'ermitage en forêt loin de tout ; le mois de Septembre restera, le mois le plus tendre, une matière d'ouverture au premier frôlement, premier baiser long long long, (jusqu'à November), premier mouvement doux de la feuille (vous cliquez c'est la ritournelle qui serait presque annonciatrice de la vogue aux marrons (mais bon, tout fout le camp...) et à y regarder de plus près, ce serait presque aussi le même mouvement que le précédent premier mouvement de l'automne, tout flottant dans le presque, au gré du vent pas si mauvais, les sanglolons et les violons viendront après...  et l'on pourra (presque) reprendre les mêmes paroles et la même mélodie, comme dans certains madrigaux...

Bonus : Pour la balade en forme de dépaysement via un autre regard, j'ai choisi celui de ma glaneuse préférée à qui je dédie chaleureusement ce billet au passage, (le facteur est à bicyclette, et certains jours, avec des rames) pour les amateurs de saison, une variation superbe sur la même jusqu'au retour éternel, de la couleur partout, qui peut se contempler ci-dessous :

 

 http://mirlitonne.canalblog.com/archives/2011/10/15...

 

Automne à suivre ... 

 

Ici et là © Frb 2013

mercredi, 10 avril 2013

Icare 2013 (III)

Mon plus grand plaisir est de sentir que tout ce que je valais résidait dans ce que je crois avoir perdu : la capacité à créer de la beauté à partir de mon désespoir [...]

STIG DAGERMAN in "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier", éditions Actes Sud 1981.

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Icare n'arrivant plus à s'envoler aussi haut qu'il l'avait autrefois rêvé décida qu'Avril dans sa nature clémente, lui permettrait tout aussi bien d'essayer de marcher sur l'eau. Icare ne savait pas encore que le ciel du mois de Mai s'annonçait pluvieux et brutal, Icare n'écoutait pas la radio, il ne se fiait qu'à notre calendrier singulier destiné à ceux qui ont un léger retard sur la vie, mais il avait notre courage, notre approbation et les cris d'enthousiasme du peuple des oiseaux de la forêt - pic verts, rousseroles et bécassons menant par dessus les choeurs (mes anges !) une section rythmique endiablée en tapant becs et pattes accordés sur tous les bouts de branches qu'ils pouvaient trouver, le départ fût très gai. Icare ne manquait ni d'ingéniosité ni de provisions, nous étions sûrs, cette fois-ci, qu'il ne pouvait pas rater son défi, étant si près du but ...

 

Si vous avez loupé le début il suffit de cliquer dans l'image et tout ce qui précéde se souviendra de nous. 

 

Photo : Un nouvel élan, Icare et l'océan : une autre histoire, au gré du vent, si le vent nous porte plus loin ou plus haut. CQFD... 

 

Ailleurs © Frb 2013.

mardi, 08 janvier 2013

Le premier mouvement de l'hiver

Accueillir l’oubli comme l’accord avec ce qui se cache, le don latent. 

MAURICE BLANCHOT : extr : "L'attente, l'oubli" éditions Gallimard, 2000.

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Prévision/ c'est écrit dans le ciel:

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/12/05/ly...

ou bien ça recommence:

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2011/03/08/le...

  

Photos: Un petit interlude alcestien. Juste un lieu où s'abstraire, loin de nos liturgies festives contemporaines et autres bizouillages zéfarants, auxquels je préfère (c'est personnel) la dendromancie, d'un genre triste, mais toutefois prometteur...

 

Là bas © Frb 2013.

mardi, 30 octobre 2012

Le premier mouvement de l'automne

je vais entre des galeries de sons,
je flue entre les présences résonnantes,
je vais au travers les transparences comme un aveugle,
un reflet m'efface, je nais dans un autre,
ô forêt de piliers enchantés,
sous les arcs de la lumière je pénètre
les couloirs d'un automne diaphane,

OCTAVIO PAZ : extr. "Pierre de soleil" 1957, traduit par Juliette Schweisgut,

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Nota : Pour visiter un autre premier mouvement de l'automne vous pouvez passer par  ICI

photos : Feuilles de route, un jour d'Octobre dans la forêt.

 

Nabirosina © Frb 2012

vendredi, 24 août 2012

Prélude à l'effeuillement

EFFEUILLEMENT  nm. (è-feu-lle-man, ll mouillées) : État des arbres dépouillés de leur feuillage ou qui s'en dépouillent.

Dictionnnaire de français Littré. (Voir "Effeuillaison"/ Effeuillure/ Effeuiller/ Effeuillé (ée)/ Effeuilleur (euse)/ Effeuillage/ Effeuliaison...

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Les doigts de la demoiselle prolongeant sa vacance goûtaient les plaisirs simples à la campagne sous des gants végétaux si délicatement ouvragés qu'une paire tenait dans une noix. Sa main blanche s'effilait, laissant à l'amant le don de deviner les secrets de son coeur, par un simple baiser déposé sur une ligne, il pouvait lire en elle comme dans un livre. Le Marquis traversa ainsi des continents approchant l'Amazone qui n'était plus très loin. La phyllomancie révélait dans les volubilis une prolifération vouée au sacre d'un noyer vivant sous le soleil. Le Marquis cherchait l'ombre en effeuillant des pétales pour affiner des joies qui n'étaient plus de son âge. La fin de l'été nourrissait un empire érigé en fadaises, la demoiselle musardait sur des  feuilles volantes qui seraient balayées dès Septembre. Quand tous rentraient des plages, le Marquis sortait de terre exaltait le vent frais qui porte l'oisiveté avec le goût d'adorer sans dommage la première promeneuse à portée. Cela au moins, offrirait de quoi engranger pour l'hiver. Il faisait le plein d'images bercées par un feu tiède qui feutrait les nouvelles du monde, favorisait l'effacement des faits divers, repoussait au néant le partage des affinités spirituelles, en trois mots, cela le rassurait. Enfin, dans la dispersion volontaire de tous ces sentiments, la peine semblait moins souveraine.

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Le marquis apprenait à vivre. Il comprenait tardivement ce qu'il fallait fouler de cailloux pour accepter les réjouissances sans faire peser le poids de ses défuntes amours dans les bras de ces débutantes, puisqu'il faut bien se dire, que rien ne dure toujours, pourquoi se montrer tel que l'on croit se connaître ? De quel droit confier à des intruses des choses si chères de soi qui ne les intéressent pas ? Le Marquis répudia. Il leur disait allez ! allons ! laissez-vous faire !". Sitôt dit, sitôt fait. Ce qu'il devait détruire de chemins pour en préfacer un nouveau, lui donnait le vertige, mais cela n'était pas à l'ordre du jour, il n'y aurait plus assez de temps pour se perdre à rêver sachant qu'un seul amour ne pourrait entièrement contenir le paysage. Le paysage était sans fin, il s'y creusait chaque jour de nouveaux souterrains. Des sortes d'oubliettes, on dit qu'un peuple muet tentait en vain de remonter à la surface, accroché à ces lierres, des milliers de rongeurs, des taupes glissant par des galeries jusqu'aux jardins et ces mines dolentes qui ramenaient leurs plaintes parmi les fleurs mettaient trop bas les coeurs. Les feuilles s'embarbouillaient, c'était la fin de la vacance, la forêt retournait aux légendes, les amants désireux d'en découdre se laissaient emporter par des trains. Ca demanderait un autre tour de main de s'éloigner avec indifférence.

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L'excellent savoir faire du Marquis tournait les esprits de la belle dont la figure s'étonnait de trouver encore des pages vierges à ce chapitre, qui se parerait d'enluminures, au fil du temps, ces petits ornements serviraient à cacher ce qui manque. La profusion des mots ne raconte que cela. Il y avait sans doute un abîme entre une feuille blanche et une page inachevée. Entre deux, des chapitres oubliés avec des personnages tels des accessoires, des potiches ou des plantes... Le Marquis n'en parla jamais. Peu importe, à cette heure la belle n'y songeait pas. Ils acceptaient tous deux cette part de jeu sans avenir. Le Marquis chuchotait quelquefois des poèmes à la belle, il piochait dans  l'Arthur disait d'un air modeste : "c'est de moi, je l'ai écrit pour vous". Ca manquait d'envergure. Les cheveux du Marquis et sa peau sentaient le parchemin, une odeur agréable mais qui ne va pas avec l'amour. Elle songea au mucus des lamproies, à leurs dents qui râpent la peau douce, aux hommes en habits verts qui se disent immortels semblent traiter les mots beaucoup mieux que les muses. Pourquoi ces rêveries sont-t-elles si "tue l'amour" quand tout ce qui s'écrit implore le contraire ? On ne sait pas. La migraine eût bon dos, ainsi que l'ambroisie. A part ça, ils aimaient végéter ensemble.

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On compterait encore deux cents lignes à écrire. La guimauve infusait dans la tête d'un poète qui passait ses nuits sous les poutres d'une grange, à relire - autre délit de fuite au hameau des Moulins - il recopiait les vers décrivant le vrai deuil d'un faux Marquis croisant une sauterelle à la cuisse légère, il faudrait rendre les deux personnages émouvants. C'était un roman de commande, de l'eau de rose pour les gares, un récit qui donnerait peut-être vingt épisodes d'une saga télévisuelle joués dans des costumes d'époque, avec des vedettes en capelines, vertugadins, des vieux acteurs portant le brocart ou ce serait un conte provincial, un recueil de légendes ânonnées par l'idiot revenu au pays, répéter à voix basse les cris des villageoises qu'il savait parfaitement traduire. Elles aimeraient toujours qu'on leur souffle des histoires dans l'oreille. Il agitait les feuilles comme ces grelots que l'on faisait tinter jadis au bercail sur de grands lits rouleaux. On raconte ces histoires avant de s'endormir avec de l'eau si rose, qu'après les cruches font mieux le ménage. On le dit. On dit aussi que dans leurs rêves, parfois les demoiselles lancent des messages qu'elles enferment dans des bouteilles et jettent au lit de l'Amazone. - De l'Amazone, vraiment ? Parfois, on peine à croire...

A suivre, peut-être...

 

 

Nota : Pour agrandir les feuilles, il suffit de les chatouiller gentiment.

Lien : Pour la question élémentaire vous trouverez peut-être la réponse  ICI  (mais c'est pas sûr).

Photo:  Prélude à l'effeuillement au jardin, et en forêt plus ou moins équatoriale.

 

Là bas © Frb 2012.

mardi, 08 novembre 2011

Le premier mouvement de l'automne (par Paul and me)

Avant l'hiver ...

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Quelques bonnes lectures pour adorer les heures d'hiver:

Chemins de traverses :

http://souriredureste.blogspot.com/2011/11/rien-et-nu.html

http://epistolaire.hautetfort.com/archive/2011/10/11/anti...

Feuilles immortelles :

http://henrychiparlart.blogspot.com/2009/09/blog-post.html

http://henrychiparlart.blogspot.com/2009/08/art-maladif.h...

Belles lettres et fleurs des champs :

http://gros-buveur.over-blog.com/article-madame-bovary-88...

Un conte d'automne + un domaine à découvrir, "Jetz Happening"

http://ici-ou-la-cela.blogspot.com/2011/11/de-la-soupe.html

1er mouvement de l'automne, (et autres feux paillassons bio)

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/08/29/le...

Photo § nota : Fugue bienheureuse (juste un extrait). Là bas près de la cabane du pêcheur de l'étang des clefs. Nabirosina à ses plus belles heures. Photographiée il y a un instant. Il ne voulait pas que je le dise, mais cela m'ennuyait beaucoup de ne pas rendre à César (sauf que c'est pas César) c'est Paul, le pêcheur de carpes malines (tout au Nagra) et surtout le photographe du jour, un ami ou frère de longue date (écrivain trop secret, preneur de sons) osera-t-il ? Avec quelques incorruptibles - (Vincent, François ?) et les autres... Des amis, ça c'est sûr, qui ont écrit beaucoup là bas ou commenté ici, encouragé, (ils se reconnaîtront) et puis, etc... qu'on choisira, ou plutôt s'inviteront, (s'ils le désirent) bien sûr au fil à fil pour prendre la suite de Certains jours d'où je me retire momentanément, le temps de créer autre chose ailleurs. Passer la main, ouvrir à d'autres voix, un certain temps n'est qu'une autre manière de retrouver le jeu, (le goût du jeu), la volupté d'y revenir. Cela ne regarde au fond que le thème de la fragilité (thème central du bidule), qui se perd parfois dans cet amalgame entre les mots (certains mots) et un langage (toujours incertain), une intention par ironie, un peu confondue. J'assurerai encore un instant, (techniquement) le passage et (ponctuellement) le courrier (de) certains jours, (fermé aujourd'hui exceptionnellement). Histoire à suivre ici et ailleurs, peut-être.

Merci à vous.

©Paul / Frb 2011

lundi, 01 août 2011

La nuit venue

Tout ne revêt-t-il pas, dans ce qui nous exalte, les couleurs de la nuit ? C'est elle, maternelle, qui te porte, et tu lui dois ton entière splendeur. Tu te serais dissipée en toi-même, perdue dans l'espace sans fin, si tu n'avais été par elle contenue, enserrée en ses liens pour devenir chaleur et faire, en flamboyant, naître le monde.

NOVALIS (1772-1801) : "Hymnes à la nuit", éditions Mille et une Nuits, 2002.

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Ici nous devenons invisibles, mais si vivants. Un pas de plus enrobe, nous regardons courir au ciel des astres doux, mêlés à cette force, elle retourne au soleil le moulin à paroles où rien ne peut se dire à temps. Nous avons tant parlé, la parole si sûre d'elle ouvrait des trappes, les refermait, se dévidait au milieu du courant tuant l'ennui par un désordre qui soufflait dans le vent d'autan des aquilons, mais c'était encore du vent sur le vent... Et moi semblant humaine je devinais la haine que tu ne disais pas, elle conjurait la mort dans l'apparente joie qui méprise la joie. L'écho surveillait nos paroles. A qui parlions-nous de si loin sans plus nous écouter ? Harcelés par des forces ; un vieux guerrier ingrat nous opposait sa loi, il effaçait le sens à mesure que le son progressait. Notre expression abattait des troncs creux il n'y avait rien de plus triste que cette matité, les véhémences impersonnelles de l'orgueil gagnaient le jeu énoncé par le maître, nous demeurions au point mort dans notre citadelle à demi-effondrée, quelques jours à peine suffiraient pour la voir disparaître. Tu enterras tes perroquets au fond de la forêt, tu arrosas des hellébores qui ne pourraient jamais renaître,  tu les avais peut être brûlés un jour ou par ennui comme l'enfant aime frotter ses jouets sur les boîtes d'allumettes, comme l'enfant est heureux de créer pour la première fois le feu. Le feu courait sur moi et tu t'en réjouissais - ou bien c'est encore le soleil, qui devient simplement mauvais - A ce point onéreux, la voix transformait nos forces en faiblesse, plus nous parlions plus nous hâtions la possibilité d'un accident, lequel eût lieu il y a longtemps. Nous répétions à l'infini les vers de celui qui nous avait tant aimés et trouvés enlacés dans une chambre au milieu de la nuit :

Es-tu capable de me montrer un coeur à jamais fidèle ? Et ton soleil possède-t-il les yeux de l'amitié qui sachent me connaître ? Saisissent-elles, tes étoiles, ma main tendue de désir ? Me rendent-elles en retour la pression de tendresse et la parole caressante ? De ses couleurs l'as-tu parée, de ce contour léger, - ou bien est-ce la Nuit qui donne à tes atours un sens plus haut et mieux aimé ? Quelle est la volupté, quelles sont les délices offertes par ta vie, qui balancent les ravissements de la mort ?

Ici devenus invisibles, peut-être possédés, aurions nous tenu la promesse que tu me fis un jour ? Un jour sans prévenir, elle exigera son dû. Ce sera par hasard, quand nous serons certains que les fantômes s'égarent aussi loin que nos vieux sous ces pierres, là bas, profondément enfouis : "ci gît, les morts !" qu'ils y restent ! et bien non, justement. Quand tu paraîtras impeccable, mon visage te rappelera ces amusantes caponnades et le tien me demandera pourquoi j'ai désiré te fuir sans expliquer ni chercher à savoir lequel de nous deux est ce jour le plus mort. A présent, les fruits pourris de cette abondance gèleront nos coeurs au non-lieu d'une forêt évidant le désastre par la sève qui descend puis monte à l'intérieur des arbres, sans collision, dans des cernes annuels, la récente sève qui monte et descend sans répit, ce territoire restera nôtre, tel la peau criblée d'ocelles d'où tu arrachas nos prénoms par ta lame sans tendresse dans l'écorce encore tiède plus solide que la peau. Ici, on entend le halètement d'une bête siamoise, elle court sous les fougères, cherche d'autres bêtes à dévorer, jadis inoffensive, la faim l'a rendue si ogresse que cela nous remplit d'amertume et la parole de l'homme dit encore le contraire.

Quelquechose a chuté de si haut au cours d'une vulgaire ascension au plus vulgaire sommet, du plus somptueux paysage, je n'ai fait que saisir ce que la nuit daignait m'offrir jusqu'au jour désuet de la parade où tu me jetas à ces chiens. Sais-tu au moins ce qu'ils m'ont fait ? Vas donc, et dors tranquille, si tu vis, tu n'en sauras rien. Sauf si quelque rébus vient docile, en esquisser l'indice, au non-lieu d'une forêt que tu aimes, dont tu as besoin. Des figure enterrées remontent à la surface, pleurent la nuit font des ronds dans les flaques. Des petits cailloux ricochent déjà à nos fenêtres, ils sont là comme l'été on regardait les "demoiselles" flirter sur les flots des étangs, sans un bruit. C'est la nuit, elles reviennent, quand tu dors, quand ton rêve violente ces mille femmes qui hier, t'adoraient, devenaient infidèles sans raison, au non-lieu remplissant ton sommeil d'une haine et de toutes les salopes que les hommes ne savent pas comprendre. Rien n'existe sauf l'oubli dans la nuit qui hantera sans cesse. La tienne est semblable à la mienne, plus limpide que l'aurore, humide, parfois, c'est un oreiller d'herbe, d'où l'on contemple des comètes troussant les voiles d'une caravelle tandis que tu recouvres d'encre ces points d'or, purs aimants. Crois-tu les effacer vraiment ? Nos songes auront forcé longtemps des huis pour n'arriver à rien, ce rien retient en impatience l'effroi entre l'homme et la femme, dans la petite maison en papier qui s'envole sur l'aile d'une demoiselle du genre Zygoptéra pas plus grosse que mon doigt caressant tes cailloux dont le coeur bat encore. Là, juste sous ta fenêtre, à deux pas de nos bois quand ta vie va ranger sous forme de sérénade la même chose à toute heure, un masque de carnaval, un loup sur tes yeux enchanterait, il affame. Une musique fine bouclera le sillon, la pavane portant l'anagramme, ainsi finira la chanson, le temps de faire le tour d'un arbre, de goûter las, le saignement, la sève pourpre paraît dans l'entaille de ta douce et diurne balade. Crois-tu au pouvoir de la danse ? Un homme seul marche dans une forêt, ses pas sont ceux du loup de légende, ses songes la nuit, ont inventé un rythme indéchiffrable dont aucun musicien, pas même un virtuose, ne pourrait arriver à bout.

Nota :  Le second extrait (en caractère gras dans le texte, est aussi extrait des "Hymnes à la nuit" de Novalis.

Photo :  L'orée du bois du Marquis de...  (il ne veut pas qu'on le dise on va dire que c'est "mon" Marquis). Un petit chemin, juste avant d'entrer dans la nuit, lumineuse... Vu, quelquepart  entre le Mont St Cyr et le Mont ...  Euh  ? (Je ne me souviens pas, on va dire que c'est le Mont Marquis...)

©  Frb 2011.

vendredi, 04 mars 2011

Le tour du bois

Le bon bois ne pousse pas dans la facilité (eh non !)

PROVERBE CHINOIS (traduction Félicie Dubois)

Même à l'envers, "pourtant il marche" (cf. lecture pour tous) cliquez-y dessus pour voir...  bois0357.JPG

Bois capétien "bosc" ou buisson  broglios, bois humide, tour de haie, clos du Marquis, toponyme, Breuil le vert, Breuil  bois Robert,  portail du bois, "sève brute, grosse tige", bois de bout, jeunes pousses, moelle spongieuse, duramen bois parfait, cernes anciennes, écorce et cambium libéro-ligneux, sève élaborée du liber, protection du suber et de la subérine, méristème secondaire entre liber et suber, cambium subero phellodermique grand producteur de phelloderme et de suber, bois de printemps, vaisseaux, tendre vaisseaux riches, bois d'été, dense, résistant, essences du bois, hétérogène comme "chêne", bois homogène comme "hêtre", cernes résultant de l'alternance des saisons, résineux gymnospermes, bois hétéroxylés, feuillus angiospermes, parenchymes, vaisseaux et leurs motifs particuliers, rayons ligneux ou médulaires à parois épaissies lignifiées, orientation transversale rayonnante, maillure caractéristique du "niangon", carbone, oxygène, hydrogène, azote, cendre, eau libre, bois vert, eau liée composant les fibres, bois flottant par les vides composant sa structure, bois qui dure: cèdre, robinier, châtaignier, chêne, bois qui dure pas : hêtre, peuplier, tilleul, épicéa. Champignons entrant dans sa blessure, résineux bleuissants exposés aux intempéries, lignivores, pourriture cubique, fibreuse, pourriture molle, ennemi qui vient : mérule pleureuse, tache duvetée blanche sur sols humides, xylophages attaquant  les grumes, larves qui creusent des galeries dans les bois, géométrie des vermoulures, capricorne des maisons, vrillettes, lyctus, invasion des termites, défauts du bois : roulure, gélivure, cadranure, coloration du coeur, noir pour frêne, rouge pour chêne, fil ondulé et torse à l'entre-écorce, bois madré ou ronceux, broussins, loupes, poteaux, rondelles, sciages, refente, charbon de bois et pellet, granulé de bois, bois d'oeuvre scié dans les grumes, bois empilé, maisons, charpentes, bois rabotés, bordés, pièces de quille, échafaudages, palettes, lambris, parquets, tranches plus fines, emballages, lamelles ou cabane en rondins, trituration, laine de bois, particules, contreplaqués, merrains ou bardeaux de toitures, bois cintrés, tabouret, manches à outils, pâte à papiers, marqueterie, sculpture, peinture à tempera, huiles essentielles gommes, résines, latex, pousses de bambou, ocarina, pipeau, flûte, "le souffle d'air s'y fend", anche simple vibrant, anche double sur le vieux principe du ballon, tuyaux cylindriques: flûte de pan (plus le tube est court plus la note est aigue), hautbois de perce cônique, bombarde en ébène, chalémies (de la renaissance), duduk (d'Arménie ou du nord), cornemuse à bourdons (de Galice), hichiriki, zurnas, zamr et karamouzas, surnajs, le biniou cause, veules veuzes tonalité du do en buis, cromornes au bois des écuries, fibres de buis, poirier, bois de rose, cocobolo bois de grenadille, poudre d'ébène au bois philarmonique, au bois d'amour, au bois baryton, dendrométrie, cubage et carton de la chute : "dragon molto orribile e spaventoso", peint sur bois de figuier, char en bois, bouclier, Première fringue du figuier, fruit du bois, bois de ta peine, prions pourSaint Amand, drus l'abattant sous le règne de John D. copeaux, allumettes, cure-dents, rognures...

 

BOWERBIRDS: "Beneath Your Tree"

podcast

 

Photo : Le tour du bois (vite fait) derrière chez moi, (ou devant chez vous) assise (hors champ) sur la dernière branche de l'hiver au clos bôteret pas très loin du château du Marquis. Dernière balade alcestienne avant de solder l'hiver, et de s'en retourner clopin-clopant à l'éternel printemps, (quelle horreur !).

© Frb 2011.