vendredi, 12 octobre 2012
Le modèle se rebiffe
Je m’asseois à une table du restaurant de la gare et demande une pomme coupée en tranches fines dans le haut-parleur du quai une voix récite
la dernière partie du Mahâbhârata
un voyageur solitaire me demande la permission de s’asseoir à ma table
je le regarde un temps et dit avec ennui
non.
Matéi VISNIEC : "Scènes à la gare de la ville", (fragment), traduit par Nicolas Cavalliès, extrait (probablement) de "La ville d'un seul habitant", Lansman éditeur, 2010.
Pour écouter la marche, il suffit de cliquer dans l'image
Il sentira le sable sous les quais jusqu'à la naissance des galets, cette blancheur introuvable, l'île aux poudres où tout va exactement à l'opposé d'une vague qui lisserait son verbe sur la trame de l'homme arrivé.
Il aimera sa maison et les siens, pas de reproches à leur faire, c'est de la faute à personne, s'il a envie de marcher, juste pour aller plus loin. Quelques pas en dehors. Au moins ça, qui ça gêne ?
Il convoque son enfance, elle revient grâce à des attractions qui brillent dans les vitrines, sous des guirlandes. Elles ont si peu à voir avec l'enfance. Une mémoire écrasante anime des personnages en mousse grandeur nature qui traversent les rues il voit des panneaux gigantesques représentant le père Noël riant dessous sa hotte, au printemps, le vieux passe par les combles ça avait dû se détraquer avec les activités de l'âge mûr. L'enfance, il la goûtera toujours à travers les coffres en désordre : billes, poupées, cubes, légos, oursons, balle, trottinette, et le bonhomme de neige, retourne vers la mer, y chercher un peu de brume pour le sortir des murs. Tout au feu et là bas, découvrant l'embrasure, il laissera son corps décider.
Là bas, c'est une place où l'on passe sans s'inscrire, l'homme y perd et en perdant il gagne. Il devient le marcheur, trouvera sans chercher un parcours provisoire où le muscle délivre, s'allie avec l'espace puis réduit son malheur, il ne sait trop lequel, il s'était inventé. L'avantage d'inventions, c'est qu'on peut s'en défaire. Des tas de malheurs c'est cru et probablement fait d'une seule pièce, dont il ne connaît pas le but, ou bien c'était hier, au cours élémentaire :
quatre fois deux passe encore. Six fois cinq, c'est limite, mais sept fois huit ? Il cherche. Il ne se souvient plus.
Il revoit monsieur Bouchard, appuyant sur sa craie. Elle crissait sous l'effort, ça aiguisait aussi, le nerf de la musique
Il ne fait guère de doute que le "moteur" du cri déchirant de la craie, c'est la très forte non linéarite du frottement de celle-ci sur le tableau, un peu comme pour la collophane sur l'archet des violons.
Il tentait de fuir le regard (du maître) mais à chaque fois, c'était encore sur lui que ça tombait :
- Sept fois huit ? Moinon ! Répondez ! au lieu de dissiper vos petits camarades! Sept fois huit ?
- Sept fois huit ? Bin ... euh ...
- Vous êtes complèment hors sujet ! qu'est ce qu'on va faire de vous ? Mon pauvre ami !
Complètement hors sujet. Ca devient un handicap. Ce babillement entre les phrases. Sept fois huit fenêtres sur ce mur, sept fois huit wagons sur deux rails...
- Combien ça fait ? Moinon ! c'est pas bien difficile ! on dirait que vous tenez à devenir la risée de vos petits camarades ? Procédons autrement !
Sachant qu'un petit ourson voyage 7X moins vite qu'un grand héron lequel quitte Paris à 6 heures volant à 36 km/h. alors que le pinson, qui est à Montluçon quittera son nid à 17 heures à une vitesse moyenne de 59 km/h ; à quelle heure et à quelle distance de Paris vont se rencontrer le pinson, le héron et le petit ourson ?
Pourtant ça te regarde, toi aussi, ce goût qu'on donne à la jeunesse de ne pas se promener toujours avec des oreilles d'ânes.
Lui il s'est assis sur sa bête, il est resté droit dans ses bottes il a dit:
- "allez ! hue la bête ! on s'en va ! en route ! le soleil brille, la route est belle !
Il a cru voir Martin qui partait au désert, peser de son poids sur le monde :
De la peau du Lion l'Ane s'étant vêtu
Etait craint partout à la ronde,
Et bien qu'animal sans vertu,
Il faisait trembler tout le monde.
Un petit bout d'oreille échappé par malheur
Découvrit la fourbe et l'erreur.
Martin fit alors son office.
Ceux qui ne savaient pas la ruse et la malice
S'étonnaient de voir que Martin
Chassât les Lions au moulin.
Force gens font du bruit en France,
Par qui cet Apologue est rendu familier.
Un équipage cavalier
Fait les trois quarts de leur vaillance.
Ils ont tellement ri aux éclats que le vieux maître a puni tout le monde.
Peut-être est-ce à cause du poids de ces petites tracasseries continuelles qu'on en vient superscivement à accepter des choses qu'on ne désirerait pas pour soi-même ?
- subrepticement, Moinon ! ça suffira et toutes vos facéties ne méritent pas notre peine. Celle que des gens se donnent à vous instruire, pour votre bien quand même, procédons autrement, huit fois sept ! on y restera jusqu'à demain! personnellement j'ai tout mon temps !
- Bin ... mais c'est que c'est pas pareil...
- Comment c'est pas pareil ? Pensez aux hérons aux pinsons !
- Et l'ourson ?
- Laissez l'ourson hors de tout ça ! Sept fois huit ? Huit fois sept ?
- Bin euh... personnellement, je vois pas...
- Moinon ! vous le faites exprès ?
- L'ourson c'est parce qu'il n'a pas d'ailes ?
- On se passe de vos questions, Moinon ! essayez au moins six fois sept ?
- quarante deux !
- Bien !!!
- Très bien ! félicitations !
Peut-être faut-il faire croire qu'on sait la vérité ? Chaque jour une nouvelle pour remplacer l'ancienne, comme ces panneaux publicitaires qui grandissent avec ceux qu'ils promènent. Ces manières de se voir imposer partout les palissades des nuages à ras terre et ces chaises occupées par des hommes assis, jambes croisés, ils décident avec gravité la vie pareille aux mêmes - spécialistes présidant au récit de la vie, présidents des journées de la tarte à la crème, ils étaient tous superbes avec leur peau de lion, ils ont pris des fusils et ils ont couru après le héron, le pinson, et ils ont réveillé l'ourson. C'était ça qui clochait. C'était à cause de ces tracassins d'illusion, qu'il faudrait tôt ou tard se faire la malle en vitesse. Et l'autre il racontait qu'il faudrait un sacré rocher pour voir venir de loin des ennemis imaginaires.
- Que vont ils décider à présent ? Ce qui leur semble bien fait ? Et si moi je foutais le camp ? Est-ce que le monde s'en apercevrait ? . Enfin, le petit monde, celui qui nous fait nous défait, et de nouveau, rien d'autre ...Il a demandé au docteur Mollon qui tournait en rond dans la pièce, les mains derrière le dos en soupirant. Il faudrait essayer d'expliquer au patient qu'il serait parano. A présent, le docteur il observe derrière ses grandes lunettes, calmement les mains à plat sur le bureau il y a d'abord un silence qui semble en savoir long. Puis le Docteur répond:
- Bien sûr, je comprends tout à fait votre question, monsieur Moinon, mais il y a des méandres... il faudrait essayer de vous adapter un petit peu, vous montrer à vous même un peu plus d'organisation, c'est important surtout important pour les autres...
- Important ? Croyez vous ?
Le Docteur a souri, il s'est gratté la tête, le patient n'était pas complètement perdu, le docteur a songé : "il faudrait je le récupère, oh puis non ! pas la peine" il a creusé un trou, il a dit :
- je vous rajouterais du Broilapène 3000 ou si vous préférez du Gramabol 500 ou 610, à base de cryptocoryne ça permet de bien dormir. Au moins ça...
Pour la première fois l'homme, il a fait comme toi , il a fait ce que nous ferons tous un jour. Il s'est levé, il a pris sa casquette, il a dit "Non merci !".
Le docteur a tiré sur le bras de l'homme, il a dit :
- hola ! mais il ne faut pas se sauver si vite ! Vous me devez 56 !
- Et pourquoi, 56 ?
- Monsieur Moinon, vous êtes venu sept fois cette semaine comme vous êtes remboursé, que votre sécu coûte cher, aux autres gens, pensez-y, moi je ne prends que 8 par consultation, si vous faites le calcul sept fois huit 56, recomptez, mais je crois que c'est à bon compte...
L'homme a souri. 7X8, il était guéri.
- 56, oui, c'est vrai, le compte y est !
Il a sorti des pommes et des figues a demandé au Docteur Mollon
- ça ne vous fait rien que je vous règle à ma façon ?
- Pas du tout au contraire ! depuis que l'argent n'a plus de valeur j'aime autant ! a répondu le Docteur puis il a avancé sa grande tête piriforme parlant plus près de l'homme qui farfouillait dans sa barotte :
- Si vous aviez quelques châtaignes ou des noix, pour mon épouse, elle adore ça.
- Pas de problème ! voilà voilà ! Au revoir Docteur !
- Au revoir Monsieur Moinon, si on ne se revoit pas je vous souhaite un Joyeux Noël !
- Vous de même !
- Je n'y manquerais pas !
L'homme est sorti, guilleret, il a su grâce aux arbres que même si partout c'était écrit qu'on approchait de toutes sortes de fêtes, elles semblaient encore loin. On était la saison du cul entre deux chaises. Il a tripoté au marché les guirlandes de Noël, avec des lutins en forme de sapins gigantesques qui clignotaient et devenaient multicolores quand on les raccordait à une clé.
Il a su aussi que l'automne cette année serait juste attardé, il restait encore des feuilles vertes et des fleurs, il a croisé des gens en shorts, et d'autres emmitouflés, les couloirs de métro diffusaient "Vive le vent", et des publicités pour des séjours au Val d'Isère. Le mois des soldes et des liquidations massives allait recommencer.
Il a mis la guirlande lumineuse autour de son cou, puis a choisi sa rame, mais il n'est pas monté, il a repris le chemin en sens inverse. Il a fait deux pas en arrière puis il a reculé.
Pourvu que ses pas ne le ramènent plus là bas, chez eux, Suzanne avait déjà trouvé des santons pour la crêche, il n'avait pas envie de traîner au bricoland tout l'après-midi pour choisir les cadeaux de la petite. Il est remonté par le boulevard Charles Géode au niveau de la mairie jusqu'au grand manège.
Il s'est acheté deux pommes d'amour à la vogue desfois qu'il croise une inconnue. Quelle femme sur la terre n'a pas rêvé un jour de se faire offrir une pomme d'amour par un gars un peu con qui croiserait son chemin, et repartirait sans rien dire ? Et s'il ne rencontrait pas la femme, il se garderait l'autre pomme pour manger après son sandwitch .
Il a vu des gens portant des paquets étincellants étoilés de rubans, d'autres avec des sapins. "Les gens sont de plus en plus dingues", il s'est dit. Mais c'était de la faute à personne. Les gens, les gens, pour ce peu qu'on en dit. ll a marché longtemps, sous les arbres une pluie de sanguines et de l'or plein les mains. Quand la nuit tombera, les rites de saisons seront tous accomplis. Il a songé à l'illustre Vyâsa qui convoquait les mondes. Demain, il rassemblera toutes les femmes pour les mettre à l'abri, sous un arbre. Puis ce sera l'été. D'une manière ou d'une autre.
Il a jeté sa pomme au fond de sa barotte, ça a dû faire un bruit du genre "splotch" qu'il n'a pas entendu, il a remis sa casquette comme il faut, a repensé à sa femme, qui avait remarqué avec ses grosses oreilles rangées sous la casquette que ça faisait deux grosses bosses ridicules à se marrer. Deux grosses bosses et alors ? Qu'est ce que ça peut changer ? Il a pissé un coup dans l'allée sur les pétales des fleurs, qu'il avait admiré la veille. Puis remontant sa braguette d'un coup sec, pof ! voilà une affaire de réglée ! il a jeté sa ceinture au milieu de l'allée, où le vent incessant avait renversé des poubelles du caniveau à la chaussée, tout un tas de vestiges des tempêtes, le vent pouvait souffler sur les fleurs, sous le ciel, sur la mer, et alors ? Qu'est-ce que ça pouvait faire ? Il a mis ses deux mains carrées sur la manette, il les a agrippé solides, il a marché, il a continué, la casquette sur le nez, à marcher, marcher, encore marcher, ça a duré des semaines, à force de s'éloigner, il n'avait plus cet air de ramper ventre à terre pour les autres, il a revu l'image de Suzanne lovée dans son rire bête, il a songé au gars de la fable qui riait le dernier. Il ravalait sa peine, la changeait en fierté, il faudrait s'accrocher et il s'éloignerait plus loin que les Monts d'Or ensuite il marcherait, droit devant, sans plier, jusqu'à trouver son coin, à force tout s'arrangerait et le vent tournerait, avec la volonté, en gardant bien ses mains posées sur la manette, droit devant, en suivant son chemin, le vent le porterait. Il sentait son destin chalouper dans sa tête, il fallait du courage et il en avait plein, ramper c'était hier. Selon ses prévisions, après beaucoup d'années et beaucoup de kilomètres, il sentait qu'à la fin, tout finirait sûrement par aller comme sur des roulettes.
Musique : Chenard Walcker : "Les arbres-mon Dieu"
Photo : Le modèle et son âne caché dans une barotte sont sortis de la bibliothèque, ils ont traversé un passage qui mène droit à la gare. Filature impeccable, ensuite, je les ai vu happés par une foule sous le panneau des départs, je les ai suivis encore, par des rues, des avenues puis la foule est venue et je les ai perdus.
Lyon Vivier-Merle © Frb 2012
dimanche, 07 octobre 2012
Les errances du modèle (II)
Rien ne nous advient que revêtu de notre âme : nous n'y reconnaissons qu'à la longue ce que nous avons appelé...
Joë BOUSQUET cité par les "Esprits Nomades" dans une page à découvrir intégralement ICI.
Ce départ nécessite une lente préparation, un matin il se lèvera trop tard et laissera tout aller : le bol, le sucre, la petite cuillère. Les choses en cours subiront un obstacle.
Il laissera de travers, la toile cirée parfaite, avec ses fruits pêle-mêle répétés à l'identique: un raisin une pomme deux cerises au milieu des triangles, des carrés alternativement disposés en quinconce. Depuis le temps qu'il les compte, c'est une distraction coutumière au petit déjeûner, compter et recompter. Quand il aura tout compilé, il se dira que Suzanne, sa femme a des goûts de merde. Un raisin, un carré deux triangles deux cerises et la pomme entre deux, tous les jours identiques ça recommence sans bouger: un raisin un carré deux triangles deux cerises et la pomme entre deux, tellement identiques.
Ca fuit, ça se dérègle, ça altère son esprit. Il est la pomme cirée entre deux cerisiers, il est le raisin dont la colère se cache sous des figures géométriques. C'est décidé, maintenant, ce non, il peut lui obéir.
Non, il ne passera pas l'éponge pour nettoyer les miettes et ranger les mets qu'on rassemble chaque jour autour du compotier.
Non, il n'effacera pas le coulis échappé des tartines fondues de Plantafin ; et la pomme, entre deux, il ne va pas la regarder toujours comme le symbole des goûts de merde de Suzanne, elle rêvait d'une maison propre et nette comme on en voit à la télé, ça accentuait ses manies de cocooner pour l'embellie de ses fleurs de ses fruits. Il avait installé ses bases dehors, il allait et venait, une bêche à la main, sommé d'entretenir les fleurs, les fruits, le chien.
Suzanne, tous les samedis, va choisir des tissus à l'hyper du textile, depuis toujours elle porte un soin méticuleux à rajouter pour la maison, "quelques petites bricoles", comme elle dit. Il ressent la vague sensation d'une course incontrôlable, Suzanne doit éprouver un état de manque, à courir après des tapis de bains, des séries de coussins, des traversins... Rien ne lui semble assez doux pour eux. Est-ce de sa faute à lui, ce besoin impérieux qu'elle a de rajouter des objets afin de les mettre en valeur avec d'autres objets ? Ca lui donne l'impression, qu'il ne peut déjà plus trouver sa place, s'imposer parmi eux, il n'est plus maître en sa maison. Il observe Suzanne, décorer le salon il n'osera mettre un frein à cette obstination dont le perfectionnisme ne saurait endurer le moindre reproche.
Plus le temps passe, plus ça fleurit chez eux, ça fruite dans tous les coins, la couette est envahie de pommes, de noisettes, gonflant des housses assorties aux rideaux, giroflées, coquelicots, tout s'emboîte et leurs corps dans ces goûts n'apaisent plus leur faim...
C'est juré, à partir d'aujourd'hui, il n'utilisera pas la lingette au citron qui absorbe les taches de café sur le bord blanc du bol, un seul geste suffirait. Non, c'est non. Il ne respirera pas ce goût de Paic qui lui rappelle l'odeur âcre de la tarte-citron-maison du café-restaurant-snack "Croqu' vit'" où il mange tous les jours de midi quinze à midi quarante-cinq avec ses trois collègues, Barnier Chaumette et Thomasson, six mocassins, logeant des animaux sur des chaussettes, trois paires de jambes traînant des fruits sur leurs caleçons.
Il suffira de claquer la porte, d'enfiler des bottes de cow boy, un grand chapeau un fusil, tirer dans le tas, et allez boum ! ou plus simplement, dénicher des chaussures anglaises, des trotters en daim souple assez sobres. Il faut se tenir prêt, afin d'aborder l'étape nécessaire d'un ravissement qui consiste à ne pas se rendre.
Pas aujourd'hui. Et pas demain. Il faudra supprimer aussi l'obsession de survie, le loyer, les crédits, cette dépression qui n'en n'a jamais l'air, aucun signe extérieur de désordre. Une "dépression larvée", il a dit le docteur Mollon en prescrivant le Lexomil et des boîtes de Tardyferon. Le docteur Mollon, il secoue toujours sa tête piriforme quand il veut donner un conseil, il prend un air confidentiel anticipant au mieux toute forme de contestation. Il a dit en se râclant la gorge: - "vous devriez faire du jogging, monsieur Moinon, vous inscrire dans un club d'Aquagym, j'en connais un très bien sur l'avenue Blaise Cendrars juste en face du Bricomaton".
Assis au bord de la table d'examen, il songeait au poète et sa main retrouvée qui remuait le ciel, pour faire un bras d'honneur par delà les persiennes aux flots bleus du club d'Aquagym. Il faudrait bien un jour que quelqu'un le sorte de ce traquenard, ou qu'il s'y colle lui-même avec un tel cafard, il croiserait peut-être un cas de figure similaire dans un forum sur internet.
Pour l'heure il ne peut rien en dire, il longe les murs, jusqu'à la pharmacie, il creusera son trou dans la file, tirera un tiquet d'une machine pour obtenir un numéro. C'est comme à la boucherie dans les grandes pharmacies, il y a du nouveau : on prend un numéro, un pharmacien parfois se poste à côté de la machine pour réciter les numéros, le client sait alors exactement quand c'est son tour, le pharmacien ne dit plus "à qui le tour ?" Il crie juste très fort "364!" "365 !" et ainsi de suite. Il n'y a plus de chaos, 365 tours pas plus de trois minutes par client, à la sortie c'est toujours la même chose, après avoir attendu très longtemps, et payé poliment, il cherchera une poubelle, et hop ! hop ! hop ! il jetera le bromazépam dans les réceptacles à produits recyclables qui ont fini par prendre une place phénoménale dans la ville, ultime acte de bravoure après quoi la planète pourra bien endurer une ou deux explosions, son âme étirant l'étincelle, invitera les constellations à libérer les animaux qui vivent dans les chaussettes une vie pareille à la notre.
Pendant que le Docteur Mollon a essayé de lui expliquer pourquoi il fallait faire le test gratuit de dépistage du cancer du colon, en quoi cela était un acte responsable ; lui, il sentait que l'irresponsabilité, dans son cas serait un acte d'amour inouï. Mais il ne toucherait pas un mot de la fable au Docteur Mollon quand celui-ci traquant les larves dessous la dépression, jugerait "bon" de lui prescrire un séjour d'un mois, à la maison de repos des Tanches. Lui, n'a pas osé dire qu'il préférerait un séjour au bord d'un étang, dans une petite maison, entourée de roseaux. Il devenait peu à peu le héron.
- Moi des Tanches ? [...] moi Héron ? Mais pour qui me prend-on ?
La petite idée jouerait encore sous conditions. Il restait un tas de choses à régler. Dernier caprice en date. Suzanne voulait un chat. Un chat sur un coussin, juste pour l'affection. Il n'avait rien contre les chats, mais cette fois c'était non. La petite idée consistait à marcher vers ce non, tranquillement, sans se fâcher, sans causer aucun mal, rien qu'un non radical ouvrant le phénomène au plus grand horizon, un non, qui aurait l'apparence d'un vrai non, et qui serait, au contraire, une approbation totale au monde, sans rien en conquérir, en demandant pardon à tous les animaux.
Ca flottait comme un rêve entre le sentiment de bonté qui aurait dû faire de lui l'être le plus adoré au monde et la sensation personnelle de devenir un vrai salaud s'apprêtant à commettre un acte inavouable, où l'exil balançant son pôle magnétique entre des corps étrangers infiniment plus désirables que celui de Suzanne, inaugurerait bientôt un état de transformation si brutal que ceux qui l'avaient tant aimé ne pourrait jamais pardonner.
Ce serait comme un jet de pierre, un frisson entre la peur de perdre pied et le souffle qui la délivre. Le modèle dériverait vers cette dimension où basculent tous les phénomènes, il ne laisserait que le souvenir d'une pointure taillée dans le cuir, un détail qui perdrait peu à peu son prestige, Le sol changé en petits pas grandioses, le modèle roulerait sa mécanique comme n'importe quelle machine se met à broyer les graviers les larguer derrière elle, jusqu'à ce que la route les disperse sans plus de différence. Il y aurait une étincelle juste avant l'embrasure et l'imminence de l'arrivée ne serait plus un problème pour lui.
A suivre ...
Nota : Notre modèle devenant de plus en plus interchangeable, vous pouvez explorer ses multiples facettes en cliquant dans l'image.
Etat des lieux : Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coincidence, toutefois cet inventaire (ou démarque) d'objets domestiques, m'a été inspiré par une scène de rue fascinante d'un déménagement en forme de montagne d'objets familiers représentant des années de vie, de deux personnes dont je n'ai vu que la silhouette de loin. Un aperçu de quelques minutes d'une densité presque aussi effrayante que ces objets qui nous possèdent peut-être chez nous, à l'identique, si par hasard un certain jour, il nous venait l'idée saugrenue de les entasser dans une rue...
Photo : Ascension du modèle croissant incognito dans la ville, une procession saisie au corps à corps, sur le grand escalier mécanique de la station Charpennes, menant à la place Charles Hernu anciennement Place de la Bascule à Villeurbanne.
Sortie métro © Frb 2012
mercredi, 04 juillet 2012
Rouler les mécaniques
Le vélo est une machine à remonter le temps.
Ce n'est pas H.G Wells qui l'a dit, c'est un autre, bien après notre Georges. Lequel ? Perec ! voyons ! c'est pas Perec non plus, c'est de Eric Fottorino, auteur d'un petit livre vigoureux approuvé par la Rossinante, on ne sait sur quelle départementale. Vu que c'est la saison du tour, et des congés payés, j'ai la présomption de recommander ce petit livre aux lecteurs, je ne fais pas souvent des recommandations, au moins pour conjurer les bouchons ! nous pouvons nous offrir cette noble ascension, la petite reine y sera vénérée, le livre s'appelle "Petit éloge de la bicyclette", il coûte pas cher, juste 2 euros, il a été édité chez Gallimard en 2007. A noter sur le même braquet, la parution du Paul Fournel avec son "Anquetil tout seul" aux éditions du Seuil à un prix raisonnable, mais hormis l'effeuillage de pages régalantes dans la douce atmosphère de la librairie "Passages", je n'ai pas encore lu le Paul Fournel en entier, toutefois je crois que ce n'est pas un abus de le re-préciser : chez Paul Fournel, il n'y a rien à jeter... Par la grâce de l'archive, sur le sentier battu du "je me souviens", j'installe la Youkette et invite les lecteurs, (ceux qui ne sont pas sur la plage), à prendre place sur dans le porte-bagage panier à côté de la Youkette, afin de roder ce beau vélo Mercier, et le Kway de la Janine, flambant comme un soleil, les sandalettes dans les cale-pieds, et hop ! en route pour le passé.
Je me souviens des routes pentues de La Chalosse, et plus encore des Pyrénées, je me souviens du pignon fixe qui oblige à pédaler sans jamais se mettre en roue libre, je me souviens de Eddy Mercks et du beau castillan Ocana, je me souviens des voix de ces gars à chapeaux en cartons griffés "Dauphiné-Libéré" criant "Allez Poupou !", (mais je croyais que c'était pour bibi à l'époque j'allais en poussette), je me souviens de l'affaire Festina en 1998, et des larmes de Virenque, je me souviens des voitures-balai et des klaxons à l'italienne, je me souviens de notre Bernard régional dit "Nanard" (est-il frère de... ? C'est un mystère) né au lieu-dit (ça ne s'invente pas) du "Guidon" à St Julien de Civry, en Nabirosina, je me souviens de cette phrase de l'Emile (lequel ?) Cioran, pardi ! hénaurme grimpeur dès ses premiers ouvrages Cioran, "philosophe et cycliste" qui parcourait la France en pédalant, et disait le plus sérieusement du monde "on pense à vélo", ça a l'air tellement bête à lire qu'on dirait chouïa du Michel Drucker (je n'ai pas dit que Michel Drucker était bête, ah non ! non ! n'allez pas mal interpréter, je n'ai pas les moyens ni l'estime de moi assez sûrs pour vous instruire sur la bêtise d'autrui) mais n'empêche qu'en le pensant de concert ("à l'insu de leur plein gré") Cioran et Drucker avaient drôlement raison, je me souviens que Cioran (je le préfère à Drucker, y'a pas photo, si, justement !) il écrivait à vélo, d'autres petites choses guillerettes pas piquées des vers (si j'ose dire). Extrait :
Du temps que je partais en vélo pour des mois à travers la France, mon plus grand plaisir était de m'arrêter dans des cimetières de campagne, de m'allonger entre deux tombes, et de fumer ainsi des heures durant. J'y pense comme à l'époque la plus active de ma vie.
("De l'inconvénient d'être né")
Je me souviens de la première étape du Midi-Libre en 2001 qui s'appellait, "Gruissan-Saint Cyprien", elle faisait 181 km, et puis je me souviens de la deuxième étape, Saint Cyprien-Pézenas, elle faisait 190 km, (tout le monde s'en fout, n'est ce pas ? Tant pis je suis partie, comme le coureur qui a déjà tout perdu, continue, vaguement de rouler pour le panache, les cyclistes comprendront.) Je me souviens du (vieux) nouveau vélo de Nicolas Sarkozy (comme c'est pas un vélo couché, on va pas s'étendre sur le sujet), juste peut être regarder le prix, histoire de relativiser avec mon pijot millésimé "Junior 1993", que j'ai touché pour 20 euros aux magasins de sport humanitaires une recyclerie nommée Bric à brac des sans abris, ("maouahaaaah !" répondrait l'inimitable Sophie K. que j'aimerais tellement voir un jour bricoler mon vélo), je me souviens du réparateur (de vélos, eh ben oui !) un minuscule local baroque, qui n'était pas loin de la gare des Brotteaux, tenu par un pépé, il prenait pas trop cher, il avait un commis troublant qui réparait bien les vélos (surtout le mien, pas le commis, le vélo, que dis je ?), ce souvenir me tuera, aux yeux bleus de braise, (pas le souvenir, le commis) tout nu sous sa combinaison en suédine bleu pétrole (houla Gisèle ! cte corrida!) bon, j'arrête là. Je me souviens de mon grand ami et poète, le Maréchal Olive Prince de sa Rossinante, partant faire le Paris-Berlin dans la neige, il n'y a pas si longtemps et je me souviens toujours du même, avec sa petite reine étincellante (Rossinante, on a dit, suivez un peu !) arrivant sur le cours Emile (si c'est pas le cours Emile Cioran c'est donc l'autre), lors d'un Paris-Espagne ou le contraire, avec les vraies fleurs espagnoles dans son pédalier assorties à ses chemises balinaises (c'est un peu compliqué, je sais, nous en reparlerons, bien que ce soit pas écrit dans le ciel), je me souviens de Dino Buzzati (le Ka...masutra du vélo) suivant le Giro 1949 (enfin pour tout ça je n'étais pas encornée mais je me souviens quand même) comparant la finesse des boyaux des vélos à des serpents.
Je me souviens de la crème "Musclor Relax" et puis du "Liniment Sloan" produit-miracle ("good for man and beast") que feu mon père, le plus élégant coureur cycliste du système solaire, utilisait en surabondance, je me souviens que le Liniment sentait si fort la térébenthine que pendant des semaines toutes les affaires dans la maison, nos yeux, nos cheveux, les aliments, semblaient avoir été trempés dans des citernes géantes de "Liniment Sloan", je me souviens du col de Menté depuis le pont de l'Oule (1349 Mètres, seulement) et je me souviens d'Alfred roi du cyclotourisme, et j'y pense, mais dites, moi, vous qui buvez ces paroles religieusement et roulez à vélos depuis la tendre enfance, en est-il un seulement parmi vous qui pourrait me dire s'il se souvient de ce brave Arsène Millocheau ?... (Ne répondez pas tous en même temps s'il vous plaît, eh ! eh... !).
Nota : Je remercie E. Fottorino de m'avoir soufflé ça et là un ou deux vrais et faux-vrais souvenirs via le "Petit éloge de la bicyclette". Vous saurez peut-être prochainement pourquoi j'ai choisi de traiter le sujet à la mode de Perec, bien qu'on soit loin de rassembler 480 "Je me souviens" sur le thème du vélo, sans vouloir me vanter, en cherchant bien et en collectant les souvenirs des uns et des autres je crois qu'on pourrait y arriver haut la main... Je coupe le billet en deux, (même là, je sens que c'est encore trop) parce je sais qu'au début du col de l'été en pleine période de soldes c'est difficile de lire, des billets aussi intellauds surtout quand il y en a des tartines, (en hiver aussi ? Ah bon ?) et pour me faire pardonner, je glisse dans vos musettes à côté du gateau de semoule, quelques liens salutaires dans le désordre :
En écho avec le billet suivant ou précédent (suivant la logique de chacun):
http://videos.arte.tv/fr/videos/luc_moullet_eloge_de_la_b...
Incontournable :
http://tour-de-france.sport.francetv.fr/?gclid=CJHW6o31_K...
Pratiques et utiles :
http://www.on-avance.fr/fr/dernieres-nouvelles/articles-d...
http://www.pignonsurrue.org/spip.php?rubrique45
L'indispensable du vélocipédiste lyonnais:
Autre idée de lecture:
http://www.franceculture.com/oeuvre-ubu-cycliste-de-alfre...
Georges est formidable:
http://issuu.com/editionsgrainsdesel/docs/apercu_velo?mod...
Les copains d'à côté aussi:
S'il y a un billet à lire ou relire avec attention, c'est sûrement celui-ci:
http://off-shore.hautetfort.com/archive/2010/05/22/jarry-...
Photo: La Jeanine Longueaux et la Youquette, en préparatifs du mythique tour de Lyon, photographiées sur l'esplanade René Vietto... à... ???
Je laisse Monsieur André Robert Raimbourg vous le confirmer.
Remerciements : Vous pouvez me remercier, je vous ai épargné l'effroyable Yves Montand, avec Paulette, c'est dommage que ce soille lui qui chante parce que bon, la chanson en elle-même serait pas mal enfin ...
Lyon © Frb 2012.
21:56 Publié dans A tribute to, Actualité, Art contemporain sauvage, Balades, De visu, Impromptus, Le monde en marche, Le nouveau Monde, Le vieux Monde, Mémoire collective, Transports | Lien permanent
mercredi, 28 mars 2012
Qui sont les poètes ? (re)belote
L'influence du poète ressemble souvent à celle de Chantecler dont le chant fait lever le soleil, à condition d'être chanté juste avant l'aurore.
Albert GUERARD, in "Les primaires',1937, cité dans "Le dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugements § le livre des bizarres" de Guy BECHTEL et J.-C. CARRIERE aux éditions R.Laffont, 1991.
Pour découvrir ce que racontent les poètes, vous pouvez cliquer sur l'image.
Le poète (ancienne orthographe : "le poëte") est celui qui dit ou écrit de la poésie. C'est donc celui qui possède l'art de combiner les mots.
Exemple :
Ogan labessé son danbo
Séban déboidur édobuie
Essé glondue débroidérie
Gonsollié rian clarido [...]
Le fin connaisseur en poètes aura bien sûr reconnu une parodie d'un poème bien connu que voilà :
L'hiver a laissé son manteau / De vent, de froidure et de pluie / Et s'est vêtu de broderie / De soleil riant, clair et beau.
- Le poète maîtrise également l'art de combiner les sonorités
Exemple :
Damned Canuck de damned Canuck de pea soup
sainte bénite de sainte bénite de batèche
sainte bénite de vie maganée de batèche
belle grégousse de vieille réguine de batèche
[...]
Cré bataclan des misères batèche
cré maudit raque de destine batèche
raque des amanchures des parlures et des sacrures
moi le raqué de partout batèche
nous les raqués de l'histoire batèche
(extr. GASTON MIRON in "l'Homme rapaillé", Montréal, L'Hexagone, 1994)
- Quand les sonorités se font clairement entendre le poète peut se mettre en scène il dira alors qu'il fait de la "Poésie Sonore"
Exemple (visionnage vivement recommandé, à nous autres, les indifférents)
- le poète a aussi le don de combiner les rythmes ,
Il connaît l'ARYTHMIE.
Exemple : Mes pieds. Merde. Quel système. Attendre l'arrêt. Ah !
Ne lâche pas son classique enfantin : ÂNONNEMENT.
Un jjourrr surrr la pppl-a-tee-fforrmmm a-a-arri-ière dd'un a-au-autobusss...
Il sait pratiquer la RHINOLALIE OUVERTE c'est à dire que le voile de son palais (et ce n'est pas une métaphore, quoique...) est rabaissé quand il devrait être levé. Chapeau haut de forme, pour qui l'observe le poéte jauge la chose à la mesure de son esprit :
Exemple : "Guel chabeau ridigule !"
Il peut autant pratiquer la RHINOLALIE FERMEE
Quelle heure est-il?
--- Bidi et debie.
- Le poète sait pour notre plaisir également évoquer des images:
Exemple :
Sur une branche morte
Repose un corbeau:
Soir d'automne!
BASHÔ : Haïku (traduction Karl Petit)
- Le poète est aussi formidablement doué pour suggérer des sensations, des émotions.
A noter que notre exemple ici présente un cas particulier de poète en jupon (ou jupette), dans ce cas afin de bien marquer la différence entre le poète en pantalon bouffant ou en string moule-machins, ou pouêt pitre, en salopette, bien que souvent un poète qui se respecte honnira le port de la salopette, trop peu solennelle en cas de lecture publique, le poète peut-être en robe de bure grave christique, pour le poète ecclésiastique ou en robe de chambre pour amuser les pommes de terre, pourquoi pas en robe du soir nouveau le poète transgenre ? Hé oui, tout est permis au poète sinon c'est pas un "vrai" poète enfin, pour désigner le poète en jupon on utilisera le terme très émouvant de poétasse poétesse.
Exemple :
Tu es, tout seul, tout mon mal et mon bien;
Avec toi tout, et sans toi je n'ai rien;
Et, n'ayant rien qui plaise à ma pensée,
De tout plaisir me trouve délaissée,
Et, pour plaisir, ennui saisir me vient,
Le regretter et pleurer me convient,
Et sur ce point entre en tel déconfort
Que mille fois je souhaite la mort.
Ainsi, ami, ton absence lointaine
Depuis deux mois me tient en cette peine,
Ne vivant pas, mais mourant d'un amour
Lequel m'occit dix mille fois le jour.
Reviens donc tôt, si tu as quelque envie
De me revoir encore un coup en vie.
Extr. LOUISE LABE in "Élégie II" dans Anthologie poétique française, XVIe siècle 1, Paris, Garnier-Flammarion, 1965.
- Il faut savoir que les poètes si nombreux soient ils, ont bien chacun leur genre.
Bien sûr, nous ne pourrons pas aborder tous ces genres en un seul billet mais nous y reviendrons, un certain joursans doute peut-être. (Je n'ai plus de connexion, le courrier est en rade, mes excuses aux lecteurs si je ne peux plus tenir mes promesses) donc pour patience abordons parmi ces genres classiques, le genre poème lyrique :
Exemple :
Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L'admirable!... Le feu, des cirques purs descend;
Il change le mont chauve en auguste trophée
D'où s'exhale d'un dieu l'acte retentissant.
- D'autres sont de style courtois (attention, digression !)
Qui dit courtois dit bien souvent que le poète cherche sa muse, ou son chat, (mais quand c'est son chat le poète sait alors redevenir comme vous et moi, un homme entre tous d'une prodigieuse simplicité et on le remerciera de rendre cela mémorable) mais un poète qui cherche son chat n'étant pas forcément un poète courtois il faudra préciser que celui qui cherche sa muse l'est toujours, qu'il la possède ou ne la trouve jamais au moins se différencie-t-il de l'homme ordinaire par ses super-pouvoirs imaginaire, tant et si bien qu'il finira par l'engendrer, sa muse, (c'est une image, bien sûr) à ce propos, prudence ! j'ouvre une innocente parenthèse pour ceux qui ne s'y connaissent pas plus en poètes que je m'y connais en moteur de voitures. warning ! le poète, peut à tout moment prendre ses aises et vous mentir en ayant l'air de dire la vérité, lisez plutôt:
J'aime Gala plus que ma mère, plus que mon père, plus que Picasso et même plus que l'argent
(S. DALI)
Dans ce cas, c'est peut-être vrai, ou faux, équivalent qu'importe, sachons que le poète a été mis au monde pour dire haut et fort et dénoncer avec éloquence toute les médiocrités humaines, rendons grâce au poète dont l'éloquence (ce qu'il faut retenir) a goût de rendre justice, dénoncera tous nos bas instincts, on le croira mais croire Dali "plus que l'argent", ça inspire certaines "méditations poétiques", pourquoi pas ? Et on serait bien bête de ne pas se laisser charmer par les mondes flottants de ce cher Phonce de Lam, (j'emprunte le sobriquet à au seul pouête grosnien connu ici, toujours ami, merci à lui !) car par les temps qui courent, une ombre de vieux chêne ça ne se refuse pas. (Un diable d'enchaînement) :
Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.
Cependant, s’élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs ;
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu’une ombre errante :
Le soleil des vivants n’échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m’attend.
Après ce trop court moment de grâce, pour en revenir à nos oiseaux je précise pour les moins de vingt ans qui liraient ce blog que "Gala" n'est pas ce magazine des princes et des princesse mais la brune dame que Salvador Dali (alias Avida Dollars) avait piqué à Paul Eluard, (alias Eugène Emile Paul Grindel) et là ce n'est pas un anagramme mais nous constatons contre toute attente, que le poète peut être un brin goujat comme les gens ordinaires, or, qu'il soit menteur ou goujat, contrairement aux gens ordinaires il faut savoir tout pardonner au poète car s'il mène parfois une vie de barreaux de chaise, (pas tous, il existe des poètes aux moeurs très convenables), ce sera toujours pour vous céder le testament, (non pas celui des barreaux de chaise), regardez !
http://www.youtube.com/watch?v=-Vlkypk36qQ
A propos de la dame, Paul Eluard épousa Gala en 1917 comme chacun sait, mais le remariage de Gala avec Dali et de Eluard avec Nusch, ne dégrada pas la ferveur d'une belle correspondance entre Gala et Paul Eluard, qui dura au delà de leur séparation (en 1929 jusqu'en 1948) quatre ans avant la mort d'Eluard. Le témoignage de cette relation épistolaire se retrouve encore dans un livre étonnant qui s'intitule "Lettres à Gala".
Tout ça pour se retrouver (on ne sait pas trop comment) au Moyen-Âge et vous citer un exemple de poésie courtoise ce qui n'a strictement rien à voir avec les surréalistes mais les poètes forment une grande famille, ils n'ont qu'une terre de reconnaissance - par delà les frontières du temps qu'ils savent abolir (et hop ! voyez comme on danse !).
Ainsi, par l'exemple à venir nous n'hésiterons pas à enfourcher chevaucher la machine à remonter le temps, (en poésie, l'impossible n'est plus un problème) pour vous proposer une poésie qui est un roman en fait, mais en vers, sacreblou ! ça ressemble à s'y méprendre à de la poésie courtoise)
Ele fu longue et gresle et droite.
De moi desarmer fu adroite;
Qu'ele le fist et bien et bel.
Puis m'afubla un cort mantel,
Ver d'escarlate peonace,
Et tuit nos guerpirent la place,
Que avuec moi ne avuec li
Ne remest nus, ce m'abeli;
Que plus n'i queroie veoir.
Et ele me mena seoir
El plus bel praelet del monde
Clos de bas mur a la reonde.
La la trovai si afeitiee,
Si bien parlant et anseigniee,
De tel sanblant et de tel estre,
Que mout m'i delitoit a estre,
245 Ne ja mes por nul estovoir
Ne m'an queïsse removoir.
Mes tant me fist la nuit de guerre
Li vavassors, qu'il me vint querre,
Quant de soper fu tans et ore.
N'i poi plus feire de demore,
Si fis lues son comandemant.
Del soper vos dirai briemant,
Qu'il fu del tot a ma devise,
Des que devant moi fu assise
La pucele qui s'i assist.
IVAIN (ou yvain) cité dans Auerbach
- Autre style du poète sorti d'une trempe vieille comme le monde : Le poète courageux qui n'hésitera pas à se lancer dans la poésie épique, évoquant des événements historiques mêlés généralement à des légendes ou des héros sont magnifiés. Il s’agit en réalité d’accorder à un fait ou à un héros une grandeur, une dimension quasi surnaturelle. Sur ce coup du poème épique, entre nous, j'ai la flemme, mais je vous renverrai à ce qu'en dit Melle Chardon, poétesse au club-poésie de la Scala de Vaise, je cite :
Il ne faut pas confondre la poésie épique avec la poésie qui pique [...]
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2010/03/29/menage-de-printemps.html
[...] Ni avec le Merlin du picnik" :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/29/30...
Bon. C'est pas bien malin. J'en suis presque gênée pour cette pauvre Melle Chardon et moi-même. Enfin, pour terminer par delà soucis et controverses. Il y a tout de même une petite ombre au tableau, le destin du poète ne figurant dans aucun programme d'aucun candidat pour cette présidentielle, les arts en général paraissant de tous bords ignorés (sans jouer les martyrs), on est en droit de se demander avec quoi le poète il va pouvoir becqueter, surtout quand on voit le nombre de poètes obligés de vendre de la barbapapa à la vogue, bien qu'il n'y ait pas de sots métiers, il est grand temps d'anticiper : qu'est ce qu'on va faire de nos poètes ? Est ce qu'on les garde ? (Pour s'occuper des femmes en cas de guerre). Est ce qu'on les recycle ? (Pour animer des soirées dans des chateaux par exemple... ). Là, j'interroge nos politiques, "c'est une question de vie". (Sûr qu'ils vont prendre en compte !). Et je joins au lecteur adoré deux liens facultatifs. Rien que dans l'objectif.
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/30/po...
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/10/30/co...
La prochaine fois, je ne sais quand, je vous parlerai du poète dramatique, du poète spatialiste, du poète maudit, des oulipiens, des poètes lettristes, puis, si on a le temps de l'héritage des peintres... ?
Photo : Parortit sed topètes ua bani uo toiser ud trempins des opètes, sènec rera, gratiophophée nu sori à l'erheu ed l'épifitra, au Parc de la tête d'Or à Lyon.
© Frb 2012.
samedi, 10 mars 2012
Des fourmis plein la tête (part 4)
A propos de quelques questions recueillies au hasard dans les livres et dans les magazines. La suite...
Pour accéder aux séries précédentes, il suffit de cliquer sur l'image
Les jeux sont ils faits ? 1 milliard est égal a combien de milliers ? Qu'est-ce qu'un instant décisif ? Le bicarbonate de soude peut-il remplacer un bon dentifrice ? Avez-vous eu une enfance normale ? Le philosophe pense t-il lorsqu'il descend les poubelles ? Madame Bovary est ce vous ou moi ? Croyez-vous à la métempsychose ? La mélatonine supprime-t-elle le décalage horaire ? Les extraterrestres sont ils parmi nous ? Où se se situe l'ailleurs d'où l'on ne peut s'enfuir ? Comment la pensée va-t-elle se contraindre à ne pas pouvoir rester indemne à l'indifférence qu'elle risque de susciter ? Est ce qu'il y a un ailleurs ? Un jeune qui tue ses parents est-il fou ? Faut-il bloquer les prix, voir les encadrer ? Qui est luc Brossolet ? Dois je me laver les mains avant de toucher mes yeux ? En quoi la ghréline est elle l'antagoniste de la leptine ? Ai-je mérité mon sort ? Ou vont les fleuves ? Vivons nous pour comprendre ? La percussion est-elle forcément musicale ? Qu'est ce qu'un mécanisme de solidarité à distance ? Qui a peint le plafond de l'opéra de Paris ? Tromper son mari est-il bon pour le moral ? Comment dépasser l'art ? A quel moment doit-on cesser d'aider quelqu'un ? Peut-on tabler sur des valeurs sûres ? Pourquoi cette palabre sur la structure ? Combien d'argent dépense-ton en une vie pour son confort ? Quelle est la difference entre les termes de "race" ou "d'espèce" ? Qu'est ce que la chromatographie sur couche mince ? Que faire quand on traverse une mauvaise passe ? Vous sentez-vous trahis par François Hollande ? La contraception masculine, on en est où ? Quelle est la différence entre "la variation" et "la variation infinitésimale" d'une quantité de chaleur ? Comment me procurer la liste de tous les produits agricoles qui existent ? Que serait l'homme sans l'angoisse ? Comment factoriser 2a+2b-2c ? Faut-il éplucher les coings pour faire une bonne gelée ? Sur quel tableau de Dali peut-on voir Lénine ? Est-il possible de suivre la cinétique des acides gras volatiles dans une fève de cacao ? Qui travaillerait pour rien ? Dans quelle ville se trouve l'Ermitage ? Le syringa est-il une fleur ? Et si les banquiers faisaient la sourde oreille ? Pourquoi les autres occuperaient-ils une plus grande place dans notre coeur que dans notre budget ? A partir de quand vous êtes vous aperçu que votre femme vous trompait ? Qu'est ce qui est impossible au poète ? Quel vin boire avec un magret ? Pour ou contre les maisons closes ? Comment peut-il en être ainsi ? Comment peindre le bleu ? Quel est le rapport (vu sous l'angle du processus) entre l'hypnose et la méditation ? Quel préfixe indique-til la privation ? Le lynx est il un animal protégé ? Qu'est ce qu'un mentat ? Comment dois-je m'y prendre pour fabriquer des fringues avec des sacs papiers ? Ecrit-on "s'en sonner" ou "sans sonnets" ? Comment passer d'une formule topologique, à une formule semi-développée ? Pourquoi n'y a -t-il pas de "e" à la fin de "en aparté" ? Si un siamois meurt est ce que son frère siamois meurt aussi ? Qui décide des abréviations ? Sommes nous enfin entrés dans la campagne présidentielle ? L'enthousiasme est-il suffisant ? Qu'est ce que la mystagogie ? Pardon ?
Photo : Métamorphose du castor, qui s'est déguisé en cravate de Gilbert Bécaud, à l'envers (pas Gilbert Bécaud, les pois de la cravate) pour passer inaperçu, le lecteur plein de sagacité l'aura deviné, enfin bref, ceci n'est pas une fourmi, ni une pipe qui revient du ski, quoique de loin... lézardant - on ne se refuse rien - sur une sorte de plaque ornementale, à peu près ras les pâquerettes (des milliers, bien sûr, à venir, que nous cultivons avec soin, hors champ). Ce street-art est peut-être en pochoir, n'est ce pas ? Et je remercie l'artiste au passage, d'avoir remis ça un petit peu partout dans la ville. J'ai photographié la bestiole, place du Maréchal Liautey, dans les quartiers chics à Lyon (6em arrondissement) près de la mythologique "Forêt Morand. Mythologique ? Non. Par respect pour Monsieur Marcel Rivière, j'écrirai "photographié près de la mythique". Ne soillons point tout trop cuidants.
© Frb 2012.
vendredi, 12 août 2011
On rentre à la maison
Tant qu'à faire...
Si la maison vous déplaît, vous cliquez dessus, on vous en donne une autre comme d'habitude
Suite à nos pérégrinations nabirosinaises, une envolée accidentelle de toiture dûe aux récents orages, m'a fait troquer ma coquette châtellenie boscomarienne contre une spacieuse demeure parodienne un rien plus plus confortable.
Photo : Ceci est La maison Jayet en toute sobriété, (hélas, un grand malheur est venu au dernier moment, contrarier mes projets, le maire n'a pas voulu me céder sa "maison des poupons", pour l'écu symbolique que je lui proposais, inquiet par mon idée de repeindre la façade en rose bonbon il a préféré en faire son Hôtel de Ville (le maire est méchant), situé au coeur de Paray le Monial (ville dédiée à la foi chrétienne, à la dévotion de cette chère Marguerite-Marie (Alacoque), et à la Basilique romane, un édifice clunisien il est vrai si imposant qu'on en oublie parfois l'architecture civile de cette ville-sanctuaire qui fût même visitée par Jean Paul II, en 1986 juste le jour de la Ste Faustine (c'est rien de le dire !). L'Hôtel de ville a été installé depuis le XIXem siècle dans cette majestueuse "villa" de style Renaissance que Pierre Jayet (riche et illustre marchand drapier) fît édifier pour moi entre 1525 et 1528, on nomme cet endroit très joliment "La maison des poupons" par la grâce des ses petites sculptures sur pierre encadrant les frontons des fenêtres hautes, je retournerai vous les saisir avec un meilleur zoom, mais je peux vous en toucher ici, quelques mots, ayant eu la chance de contempler les finesses de cette maison certes chargée, au charme toutefois féerique, une pure curiosité. Sur cette façade, on admirera un chérubin nu en pied, un chérubin joueur de flûte traversière et d'autres chérubins non musiciens qui complètent le décor, (vous pouvez en attendant, découvrir une figure parmi ces angelots ICI) la façade est aussi ornée de coquilles et de médaillons représentant les rois de France. Cette photo a été prise l'été dernier en la pieuse commune, où vous savez.
© Frb 2010
18:06 Publié dans Art contemporain sauvage, Arts visuels, Balades, De visu, Impromptus, Le vieux Monde, Mémoire collective, ô les murs ! | Lien permanent
lundi, 14 février 2011
Ready (re)made for Valentine : le Porte-foulard
de hasard
il n'y a
"The Creative Act" by M.Duchamp
La citation est de Paul Eluard.
Le porte foulard ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval.
Le porte-foulard se porte aussi sans foulard. (Voir ici).
Sans porte, et sans foulard, on irait vers où ?
Ready remade's nota : Pour la Saint Valentin, chers Valentins, offrez un Porte-foulard à l'élue de votre coeur Pratique, pas cher, gage d'une tendresse infinie, le Porte-foulard est à la fois une preuve d'amour originale et un meuble épatant. Plus fiable qu'un bracelet, moins superflu qu'un pendentif, offrir un porte-foulard est vraiment l'occasion rêvée de vous rendre à jamais inoubliable. Osez ! payez vous d'audace ! puisque l'amour ne saurait exister sans preuves, qu'attendez vous ? La rue Camille Jordan vous le donne et certains jours vous le vend (à bon prix)(*). Plus une seconde à perdre ! vous pouvez envoyer vos dons (sans bouger de votre fauteuil), dès aujourd'hui à: "Certains jours, "spécial St Valentin (retardataires 2011 et Valentins d'avant-garde 2012") au 1 rue Centrale 69, Lyon-cedex, ou téléphoner au Babylone 36-36 (demandez Marcel à l'accueil). En tapant sur la touche étoile, de votre taxiphone peut être serez vous parmi les heureux lauréats de notre grand tirage au sort qui vous permettra de gagner un Porte-torchons à deux battants. Profitez ! le jour des amoureux, c'est aussi le moment d'équiper la maison ! La St Valentin se fête certains jours mais elle se prépare chaque jour de la vie, (on n'est jamais trop prudent(e). © Frb 2011.
(*) Sous réserve des stocks disponibles, 499, 92 euros pièce le porte-foulard (foulard non fourni, 78,84 euros pièce, supplément porte-foulard mélaminé 345,87 euros le mètre, transport des foulards 800, 59 euros seulement, (avec option 156 euros/ heure, le ponçage ) renseignement frais de livraison tapez 36-15 porte-foulard cet appel vous sera facturé 7,89 euros/mn. Possibilité de crédit à 4,%à payable en 10 fois, sur présentation d'une fiche de paye. Le porte foulard existe en plusieurs coloris .Carte sénior acceptée.
mercredi, 14 juillet 2010
Papotages
L'avenir est à ceux qui n'ont pas peur du vide.
Les horizons sont infinis. Voulez vous que je vous dise ? J'aime l'absolu, je suis née pour ça. Il me tient et j'en souffre ; ça ne m'étonne pas de vous, Jessica, ne perdez pas espoir, un jour viendra, il faut laisser du temps au temps. Nous oscillons toujours entre joie et tristesse, tu n'as pas tort, il est vrai que rien n'est simple, tout nous dépasse, tout va si vite, nous sommes peu de chose. A qui le dites vous ! "l'animal gémissait et Marianne se demandait quoi faire". Je t'interrompts un instant, ma chérie, ce que tu as à nous dire est sûrement passionnant mais nous avons des invités ce n'est pas le moment, tu raconteras ta petite histoire une autre fois. Pardon chéri. Tu es déçue ? Non, chéri, ça ne fait rien. Aimez vous Brahms, chère Ludivine ? J'aime Baudelaire, et les valses d'André Rieu. Moi aussi, j'aime Baudelaire et André Rieu comme tout le monde ! je suis comme vous, nous sommes pareils. Savez vous que je connais par coeur "Le bateau ivre" ? Oh Geoffroy ! c'est de Rimbaud ! Rimbaud, Baudelaire, Quelle importance ? Vos yeux sont deux lacs, Ludivine. Je te sers un petit canon Patrick ? C'est pas de refus, merci Bernard, dingue ce que tu ressembles à ma cousine. Vous avez bonne mine chère Sandrine ! C'est normal, je suis partie dans la Nièvre varapper, huit jours avec mon mari sur la montagne. Ah la montagne, ça vous inspire ! Figurez vous que j'ai failli écrire un bouquin sur Nietszche à la montagne. Ah bon ? Moi de même ! C'est fou ! je suis un peu fou tu sais, c'est quoi ton signe astrologique ? Je suis taureau comme Sigmund Freud et Rocco Siffredi et à part ça ? Je suis hôtesse d'accueil dans un hôtel de passe où séjourna longtemps Magritte. Et vous, le boulot ? Moi je travaille dans l'artistique, Je suis créateur professionnel. J'aurais aimé être chirurgien dentiste, pas vous ? Si, moi aussi, bien sûr ! mon métier c'est de créer des sculptures contemporaines à base de bouses de sus scrofa vittatus. Ca veut dire quoi, exactement ? Ca veut surtout, ça ne dit pas. Perte du monde ! ni plus ni moins! ma démarche est odorifique! biomasse conceptuelle, magma interstellaire, jusqu'à l'avènement d'une nanoparticule idéale. À l’échelle d'un nanomètre, sachez Geneviève, que tout objet n’est qu’un assemblage des mêmes briques élémentaires. Je ne savais pas. Qu'en pensez vous Marie Hélène ? Trop compliqué pour moi ! J'avoue que je n'ai pas tout saisi. Mieux vaut n'en rien saisir du tout, ainsi vous n'en souffrirez pas; c'est de Sacha Guitry. Ah Guitry ! Et vos loisirs ? Pendant mes RTT, je joue du mélodica, j'ai mis des poèmes chinois en musique: Li Po, Tou Fou, façon western, la musique est un art difficile. Comme tout art, cher Maurice ! Quant à Baudelaire, oui, je confirme c'est un écrivain excellent. Et donc vous êtes Balance ? Non Taureau, Moi aussi, le hasard... Signe de la triplicité de l'air, les balances ont le teint clair, leurs natures sont très généreuses, j'y crois! comme moi ! J'aime donner. Vous pouvez me faire passer mon manteau de fourrure ? J'en ai marre. Quel jour ça vous arrangerait monsieur Prunier ? Demain, même heure, c'est entendu ! Une coupe en brosse, tout au rasoir, je n'y manquerais pas ! je ferai pour toi n'importe quoi, à votre service, tout le plaisir est pour moi, je me tuerai pour toi, Paméla si tu me le demandais. Je note, je vous ennuie peut-être ? Vous baillez, merde ! mais non, bien au contraire, vous ne voyez pas que je m'amuse follement ! Une recrudescence de poux dans les écoles ? Mais oui, madame vous avez bien compris, de poux de poux, de poux, pou ! pou ! pouah ! pouah ! assieds toi un instant, je sens que tu fatigues. Tu me donnes le tournis, Patricia, tu te fatigues et tu nous fatigues. Que disions nous Marie-Odile ? Des poux, madame, dans nos écoles ! Et comment éradiquer cela ? En gobant des oeufs de caille, cher Jean-Guy. Je plaisante! vous n'êtes pas drôle ! pardonnez moi. Et à part ça ? Tu racontes quoi, mon brave Octave ? Ben pas grand chose j'ai revendu ma vache. Ma foi, si tu regrettes pas. Je regrette pas. Je regrette jamais rien ! je suis comme ça. Ce qui est fait n'est plus à faire ! t'as raison, ce qui est fait est fait. Ne changez pas les assiettes, Marie Agnès ! on va les ramasser avec du pain. A quoi bon les regrets ? Racontez nous, Yvonne, votre calvaire. Il m'a quittée le jour de Noël 1976. Tu veux t'asseoire sur un coussin ? Il buvait ? Non, je suis pas très coussins. Il buvait. Il est où le tabouret ? Il est parti vivre avec un autre homme. Chantal, mets ton châle, on s'en va! Et Gilbert ? Gilbert rien. Il est parti, mais d'où il est, il nous voit. Et vous l'aimez toujours ? Je vais aller aux Indes. Je l'aimerai toujours ! on dit "en Inde" ! Ah les Indes ! c'est tout Nietszche ! "Ainsi parlait Zarathoustra", j' adore ça, je l'ai lu dix fois. J'aime aussi beaucoup Novalis, combien de glaçon Christine ? J'aime aussi Wagner ! Y'a pas à dire quel musicien ! non pas de glaçon, C'est Wagner qui a fait la musique de la pub pour l'eau minérale Buvarex ? non, c'est Schubert, pas de glaçon s'il te plait, Amanda ! un grand monsieur, la truite, Novalis qu'est ce qu'en penses toi, Evelyne ? Oh moi tu sais, je fais de la déprime, donc je pense pas... Intrinséquement, je préfère Mozart qui est plus enjoué, il a peut être été plus loin. Plus loin que Wagner ? Ah ça jamais ! je vous demande pardon ! y'a plus loin et plus loin, vous avez raison, Rodolphe, tout est relatif, on ne peut pas comparer l'incomparable! Voulez vous que je vous récite un poème de ma composition ? Une autre fois mademoiselle Lacroix. Comme vous voulez, monsieur Anatole. Je ne force personne. Chacun est libre. Je suis foncièrement démocrate et anti-sarkozyste. Je vous comprends, Madeleine, on le serait à moins, j'ajouterai même, vous allez dire que c'est une banalité, qu'on peut être heureux sans. pas du tout, c'est certain ! on ne va pas se mentir, c'est loin d'être une banalité ! si je comprends bien, vous êtes une sorte d'anarchiste post modern ? Je suis un vrai anarchiste. Il faut bien se rebeller un petit peu, mais je préfère dire "utopiste du futur". Disons que je me situe dans une marge utopique futuriste. Un peu à la Ché Guévara ? Oui, c'est tout à fait ça. Regarde moi bien, Rolande, tu ne remarques rien ? Une marge qui tient la page. C'est cela, Maryvonne ! T'as fait coupé ta frange ? Le bonheur se vit nu, Ludivine, vous me réservez la prochaine danse ? Ma frange exactement ! embrassez moi Geoffroy ! et j'ai fait friser devant, t'en dis quoi ? C'est pas heureux, la frange revient, comme les pantalons taille haute. A tout âge. Ceinturé sous les bras. La raie de côté. Beaucoup trop compliqué pour moi. Tout âge a ses plaisir, n'est ce pas, Yvette ? Après tout, pourquoi pas ? Annie, Jean-Pierre, vous nous quittez déjà ? C'est qu'on n'est pas d'ici. Quel dommage ! et rouler de nuit en Renault 1000, ce n'est pas évident. J'en conviens, rentrez bien ! surtout soyez prudents. Merci pour tout. Non, non de rien. Je vous aime Ludivine. Est ce que vous avez lu le dernier Pascal Onfray, Philippe ? Formidable, fantastique, Je l'ai lu sur un chameau, en voyage au Maroc, avec le comité d'entreprise. Quelle marrade ! T'aurais vu la gueule de Jouvenot, Mais il s'appelle Michel. Vu l'heure qu'il est, Pascal ou Michel c'est pareil. Moi aussi. Je vous aime Geoffroy. Au point où on en est, t'as raison, c'est pareil, on s'en fout ! on se fout de tout. On va tout péter, on est libre. Mais tu as encore bu, mon poussin ! Je crois que je vais adopter la frange. La raie de côté, Clothilde, raie au milieu ça rajeunit. A quoi pensez vous Marie-Ange ? A rien. Je te jure que non, Bibiche j'ai bu que du Fanta. Et Ludivine, elle pense à quoi ? Au temps qui passe, Geoffroy, qui jamais ne revient... Vous êtes une mélancolique ? Oui ! la mélancolie hurle en moi. Que de souvenirs nous hantent ! sitôt faits, sitôt pfuittt! Le temps ne sert à rien, j'en suis sûre. Je vous sers une petite infusion, Marie-ange ? Pour digérer la langoustine. Oui, bonne idée vous avez quoi comme parfums? J'ai nuits tranquilles, saveurs des îles, draînage lymphatique arôme papaye, ou bien des feuilles de grabatelle de mon jardin. Grabatelle ? Je veux bien essayer, je ne connais pas ! C'est quoi exactement ? Une plante bioaquatique issue d'un phyloplancton mexicain de série 44 qui a un petit goût de cocaïne et qui posséde des vertus érotiques. Puis je vous poser une question Casimir ? Je vous en prie, si je peux vous renseigner tout le plaisir sera pour moi. Qu'y a t-il juste avant la mort ? Sans doute, le retour à l'enfance... Excellent ! je vous rejoins ! On n'oublie jamais son enfance et tout nous y renvoie. A qui le dites vous Philippe ? A vous Suzanne, et dans le blanc des yeux, sur la tête de ma femme, je vous jure, des tourments de nos existences l'enfance est le pignon, de tout. Vous voulez dire le pivot ? Non, Suzanne, le pignon, et j'insiste particulièrement sur le mot pignon.
SERGE CHARLES PENNEQUIN :Je suis pas
Son : Merci infiniment à Serge Charles Pennequin pour son "incrédible" performance sonore et surtout à Silence Radio qui a généreusement offert la pastille
Image : En dernière minute, notre grande amie Michèle Pambrun est arrivée à l'improviste (à vélo bien sûr), avec sur son porte-bagage un autre Pennequin, celui-ci s'appelle Charles, nous rajoutons donc deux assiettes, il a amené le plat de résistance, on va remuer tout ça à la louche, (merci Chimèle !)
http://www.youtube.com/watch?v=D8mVfw5DjJw&feature=pl...
Nota : Pour le lecteur non-averti qui tomberait aujourd'hui dans le hasard du billet, depuis le 14/07 de patientes recherches ont été effectuées par les agents de certains jours (qui ont parfois des grandes oreilles), et se sont étonnés (autant que moi-même) que Serge Pennequin ait en tous points la même voix et la même écriture que Charles Pennequin. Il me paraît quand même important de rendre à César, et au plus vite, de corriger. Nous sommes en mesure d'affirmer aujourd'hui sans l'ombre d'un doute que les deux ne font qu'un, il y aura eu probablement coquille sous gravillon du côté de nos liens, (le module sonore étant livré sous le nom de Serge) tout autant que dans nos connaissances, (autant pour moi), j'ignorais tout des performances sonores et donc tout, du timbre de voix de Charles Pennequin, (ce qui est un comble!) mais comme c'est grâce à "Silence Radio" et à Michèle Pambrun que nous avons plus réellement (on va le dire comme ça) découvert Charles Pennequin, on va oublier Serge, tant pis pour lui, tant mieux pour Charles, j'espère que ce dernier acceptera nos plates excuses, que je tiens lui présenter avec un air penaud, (mais pas badin:) quoique je crois qu'il a bien mieux à faire, par ailleurs, que de venir lire ce petit machin, enfin bon. Je présente également mes excuses auprès de mes lecteurs chéris pour cette épouvantable impardonnable erreur, qui, concernant Charles Pennequin, ne risque pas de se reproduire.
Photo : Des pissenlits par la racine (de la langue ?) et puis un mur qui nous la coupe, quelquepart si seulement je me souvenais où ? De retour d'une soirée très hype, très Cuire et très Caluire pas loin de Croix Rousse (qui a des bobos partout). Juillet 2010.© Frb.
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dimanche, 08 novembre 2009
Le croûton, l'oiseau, et le Grand collisionneur de hadrons
Un oiseau laisse choir un croûton de pain et c'est l'apocalypse au royaume des particules. Monsieur oiseau (on soupçonne fortement un Tangre de Ranchal autre nom de la chouette (!), transportait dans son bec un croûton. En survolant l'accélérateur de particules du CERN, le bel oiseau, lâcha (par distraction sans doute, quoique la thèse soit controversée), des petits bouts de son croûton sur une installation électrique. Jusque là, tout va bien et je ne suis pas si décalée que cela, puisque l'incident a eu lieu mardi dernier (03 novembre 09) or, nous ne l'apprendrons que 09 Novembre, (on nous cache tout, on nous dit rien) mais comme cette date, n'est pas encore apparue dans notre calendrier certinjournien. Je vais être la première dans cette dimension du temps unique au monde, à vous dévoiler le grand secret :
Je rapporte ce que j'ai lu en toutes lettres dans ma boule de cristal, un papier adorable écrit par un journaliste (bien sympathique), sans doute sorti des grandes écoles, lisez :
"L’oiseau - pour une raison encore indéterminée - a lâché ces miettes, pile où il ne fallait pas, sur l’installation qui alimente les secteurs 7-8 et 8-1" de l’accélérateur, autrement appelé LHC ou Grand collisionneur de hadrons. De quoi provoquer "les mêmes effets qu’une coupure de courant normale pour laquelle les systèmes de protection de la machine sont très bien préparés", assure la note du Cern."
Nous y sommes. Lâcher un croûton, certes, est une chose à la portée de toutes les créatures, à deux, trois ou quatre pattes, mais lâcher un croûton pile poil sur les secteurs 7-8 et 8-1 du Grand collisionneur de hadrons, moi je dis : "chapeau l'oiseau !". Evidemment Interpol est sur les dents, pour DETERMINER LA RAISON (!) qui aurait pu pousser l'oiseau (ce terroriste ?), à jeter un croûton juste "là où il ne fallait pas". Quant aux 7000 scientifiques qui ont été mobilisés durant plus de douze ans pour la construction du plus grand accélérateur de particules du monde, (un instrument de physique d'une précision inégalée) ils n'en pensent rien.
Sur d'autres articles parcourus, on appréciera quelques formules bien mignonnes, assez hautes en couleur mais nullement romancées. D'ordinaire j'invente tout, mais là, je n'ai plus besoin de me creuser la tête, la réalité portant à bout de bras son grain de sable, on ne se privera pas d'exulter (l'oiseau distrait étant au CERN ce que Tony est au convoyage de fond), vous comprendrez que ce genre de petite nouvelle, bien calée dans sa presse, entre une déclaration de monsieur Besson, et les remous provoqués par le débat sur l'identité nationale puisse combler d'aise les philosophes, et nous distraire abondamment. (On en a urgemment besoin).
Pour en revenir aux articles dits de "pure information (!)" on peut lire sous forme de depêche, celle-ci, diffusée un petit peu partout : "Mardi 3 novembre, un oiseau, présumé être une chouette, transportant une baguette de pain a provoqué un court circuit sur une installation électrique extérieure alimentant les secteurs 7-8 et 8-1 du LHC, le Grand collisionneur de hadrons, explique le CERN dans une note interne dont l'AFP a obtenu une copie. Le choc a provoqué «une interruption des opérations du système cryogénique du LHC, ajoute le CERN. "Ces morceaux ou miettes de pain" ont causé "un faible réchauffement du zéro absolu (-273,15°C) à -268 degré celsius", a précisé à l'AFP une porte-parole du CERN, Renilde Vanden Broeck"
Comme vous voyez l'affaire est très sérieuse. La chouette part chercher sa baguette de pain, comme le ferait n'importe qui. Et là, pour une raison indéterminée, un bout de croûton se fait la belle. (La chouette avait-elle l'intention de goûter prématurément sa baguette par le croûton ? (Comme chacun aime le faire, quand il revient de chercher le pain ? Que celui qui n'a pas grignoté prématurément son croûton de pain en route, lui jette la première pierre !), mais de cela on n'est même pas sûrs. Le fait est que le système de sécurité du grand collisionneur de hadrons (LHC) s'est enclenché. (Panique à bord ! les particules et les aimants sans dessus ni dessous eurent soudain très peur du croûton), et conclusion : il aura fallu trois jours (seulement !) pour que tout rentre l'ordre.
Rendez-vous compte ! un tout petit oiseau de rien du tout ! on l'imagine dépenaillé, sur ses pattes chétives, parti chercher son pain (pour nourrir maman oiselette et les pious pious) capable de paralyser l'accélérateur de particules le plus puissant du monde ! l'invention qui espère reconstituer la minute d'après le big bang, (comme si vous y étiez) un bidule dont le CERN a déjà tant de mal à venir à bout. Pas besoin de sortir des grandes écoles pour en tirer une belle leçon. On imagine d'ici, une fable de La Fontaine et sa moralité grosso modo du genre que la vanité de l'homme, elle en prendrait un sacré coup (je n'ose dire "dans l'aile"). "La sotte vanité..." Il faut dire qu'il aimait drôlement les oiseaux, le vieux Jean ! (Souvenez vous : "Le héron au long bec emmanché d'un long cou") ...Si je puis me permettre une parenthèse un petit peu fabuliste ou une pause. (Pour une fois que ce ne sera pas de publicité quoiqu'elle se glissera bien au travers, hélas !)
http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/hiroiso.htm
http://www.dinosoria.com/fable_02.htm
http://saphoria.blog.fr/2009/11/04/la-colombe-et-la-fourm...
http://www.dinosoria.com/fable_07_04.htm
Pour en revenir à notre chouette. Une "Fable oiseuse" racontée un journaliste du "Temps" émet deux hypothèses, la première (hitchcockienne), c'est que l'oiseau en voudrait au CERN, par peut-être une mystérieuse prescience animale qui lui dirait que le Grand collisionneur de hadrons est dangereux, et donc, la petite bête, chouia lettrée, (connaissant l'histoire du grain de sable), délibérément armée d'une baguette, serait partie attaquer le monstre... Hélas le monstre a survécu quand même ! nul ne sait encore à ce jour si la planète pourra survivre. Comme on ne nous dit pas tout, les conséquences rétroactives seront peut être effroyables mais comme dit aussi notre amie l'autruche (sic) : "tant que c'est pas fait, c'est jamais sûr". En attendant, pas question de changer nos habitudes ! nous danserons donc sur le Grand collisionneur de hadrons comme on le fait à peu près sur tout.
Deuxième hypothèse, très morale celle-ci : au contact de la modernité, notre chouette se serait ramollie, oubliant l'art de ses ancêtres, elle ne chasserait plus dans la nature, les petits grains ou vermisseaux mais chouraverait à la cantine du CERN, (racaille d'oiseau !) un bout de lard, une patate, ou une baguette à partir de quoi elle fabriquerait ses miettes et (toujours selon ce journaliste du "temps"), je cite : "son intervention dans le processus de refroidissement du grand accelérateur de hadrons (LHC) pourrait être un avertissement, comme la grippe porcine ou la crise de la vache folle. L'avenir dira s'il aura été entendu". Prudente, je déclinerai toute responsabilité quant à cette dernière conclusion ;-) ...
Le plus rigolo de cette histoire, c'est que dans l'absolu, sérieusement et très concrètement (???), le Grand collisionneur de hadrons est destiné à percer les mystères de la physique et notamment à aider à détecter des traces de l'invisible "matière noire"... On peut être à la fois effrayé et rassuré que le fonctionnement de la haute technologie tienne à si peu de chose. On pourrait aussi se rêver une vie en forme de croûton vogueur qui aurait pour seul but de se faire promener par les oiseaux et de distraire son homme (+ quelques particules), mais cela est une autre histoire que je vous raconterai un autre (certain) jour...
Pour tous les incrédules, ci-joint le pack de vérité : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gBAjaN...
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/physique-1/d/en-...
Pour les passionnés de Grand collisionneur de hadrons et autres merveilles scientifiques ci-joint le site du CERN : http://public.web.cern.ch/Public/Welcome-fr.html
Et pour les amateurs d'énigmes, de beaux chiffres et de belle lettres, lire ici, notre "fine" sélection (pdf) : "particules" (traducteurs bienvenus) :
Photo : Au delà de la chouette distraite (ou terroriste), perturbant les beaux jouets du CERN, il y a pire ! les pigeons. Grands collisionneurs de chenaux. Des oiseaux de malheur pas très affectueux, capables de ravager des villes entières. Pour les ultras phobiques (dont je suis) de ces monstres stupides (et ailés !), la fin du marché peut virer au cauchemar. Ici une photo (ce n'est que le début, ils ne sont encore pas très nombreux) de l'hitchcockienne fin du marché de la Croix Rousse. On est sûrs que ceux là ne chouravent pas à la cantine du café des écoles. En outre (de surcroît!) lorsqu' ils prennent leur envol, s'ils se coincent une aile dans les cheveux des filles (kaïe ! kaïe !), je peux vous dire qu'à côté, un petit crouton de chouette dans un Grand collisionneur de hadrons même le plus puissant du monde, c'est pas grand chose. Et je sais de quoi je parle ! Vus à Lyon sur la colline qui travaille (et qui fait le marché tous les jours sauf le lundi au grand désespoir de monsieur PAG et de quelques autres cruci-roux férocement antilundiens). Début Novembre 2009.© Frb
19:06 Publié dans Actualité, Balades, De visu, Impromptus, Le nouveau Monde, Mémoire collective | Lien permanent